Blue deal. C’est le mot clé de la Déclaration de Dakar qui a sanctionné le 9e Forum mondial de l’eau qui s’est tenu du 21 au 26 mars 2022. Il s’agit, à travers ce concept, d’assurer la sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement.
Le 9e Forum mondial de l’eau (Fme), à Dakar, a baissé les rideaux hier. A cette occasion, les organisateurs ont fait une importante déclaration intitulée un « Blue deal » pour la sécurité de l’eau et de l’assainissement pour la paix et le développement. Selon Abdoulaye Sène, secrétaire exécutif du 9e Forum mondial de l’eau et Patrick Lavard du Conseil mondial de l’eau, quatre grands axes ont été déclinés au cours de cette semaine. Il s’agit d’accélérer l’application du droit à l’eau potable et à l’assainissement pour tous en se dotant de cadres législatifs adaptés. Ils ont également insisté sur la nécessité de mobiliser tous les acteurs à travers des stratégies intégrées et inclusives.
Selon Abdoulaye Sène, le texte est le fruit de trois années de préparation et d’une semaine d’échanges intenses de réflexions et d’engagements pour la cause de l’eau. Le « Blue deal » est appelé à favoriser l’application du droit international humanitaire, en particulier les protocoles additionnels aux Conventions de Genève de 1949, qui prévoient la protection des systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement qui sont considérés comme vitaux en temps de conflits. Le document indique aussi que les acteurs de l’eau, sous l’égide du Conseil mondial de l’eau, sont invités à adopter des plans de gestion durable et intégrée pour préserver les ressources en eau et les écosystèmes et garantir la résilience face aux changements climatiques et à la pression démographique.
Développer des emplois « bleus » et « verts »
Pour le secrétaire exécutif dudit forum, des stratégies seront mises en place pour sensibiliser sur ces problématiques pour susciter une évolution vers des modes de production et de consommation plus durables et responsables. En se basant sur la déclaration, il met l’accent sur l’importance de renforcer la protection des zones humides et d’inciter à la conservation des systèmes d’eau traditionnels, au recyclage et à la réutilisation des eaux usées traitées. Lors de la cérémonie de clôture, Abdoulaye Sène a évoqué la nécessité de mobiliser des ressources financières publiques adéquates, ainsi que celles des partenariats au développement pour investir dans les infrastructures d’eau et d’assainissement, et développer des emplois « bleus » et « verts », en faveur des jeunes, des femmes et du monde rural en particulier.
Faire évoluer les modèles de financement
Le co-président du Forum, Philippe Lagarde du Conseil mondial de l’eau demande d’encourager la mise en place de mécanismes de financement innovants, ainsi que les investissements du secteur privé dans les domaines de l’eau et de l’assainissement. Il a plaidé pour la mise en œuvre effective du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, en particulier l’investissement dans les infrastructures de l’eau et de l’assainissement. Les parties prenantes de la déclaration, dont le Conseil mondial de l’eau, les gouvernants et les communautés se sont engagés à faire évoluer les modèles de financement international pour générer davantage les investissements dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Les deux présidents du Forum ont lancé un appel pour garantir la disponibilité de la ressource ainsi que la résilience. Après la cérémonie, ils ont fait face à la presse pour dire que ce forum a été un « succès historique ». Selon eux, 8000 personnes ont pris part à ce rendez-vous organisé dans un contexte difficile dû à la pandémie de Covid-19. Toutefois, les organisateurs pensent que ce forum sera le « forum des solutions ».
NOUS AVONS PEINÉ DANS LA FINITION
Le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé, a souligné la nécessité pour ses protégés d’être davantage efficaces en défense et dans la finition au match retour du barrage qualificatif à la Coupe du monde 2022 prévue au Qatar.
Le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé, a souligné la nécessité pour ses protégés d’être davantage efficaces en défense et dans la finition au match retour du barrage qualificatif à la Coupe du monde 2022 prévue au Qatar.
‘’Nous devons rester calmes et travailler pour améliorer notre efficacité, c’est ce qui a manqué sur le match de ce soir (vendredi soir)’’, a déclaré le technicien sénégalais en conférence de presse.
L’Egypte a marqué sur sa seule occasion du match. Il ne nous reste qu’à travailler pour être plus efficace dans les deux surfaces de jeu, a poursuivi le sélectionneur du Sénégal commentant l’avantage pris par les Pharaons les barrages.
Cissé a assuré dans le même temps avoir confiance en son groupe qui a l’expérience de ce genre de rencontre à domicle.
Depuis sa prise de fonction comme sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé a été contraint une seule fois au partage des points (1-1) contre Eswatini alors que les Lions avaient déjà validé leur qualification en phase finale de la CAN 2021.
A la CAN 2021, le Sénégal est resté aphone sur trois matchs contre la Guinée (0-0), le Malawi (0-0) et l’Egypte pendant 120 minutes de jeu.
Du côté égyptien, Carlos Queiroz, le sélectionneur indique que les Pharaons méritaient de gagner cette rencontre pour être bien entrés dans le match. Et d’avoir aussi bien terminé en travaillant ensemble.
DES CORRESPONDANTS ENRÔLÉS POUR L'OBTENTION DE LA CARTE NATIONALE DE LA PRESSE A LOUGA
Une délégation de la Commission de la carte nationale de presse (CCNP) a procédé, vendredi, à Louga, à l’enrôlement des journalistes et techniciens des médias de la région pour l’obtention de ce papier d’identification, a constaté l’APS.
Louga, 26 mars (APS) - Une délégation de la Commission de la carte nationale de presse (CCNP) a procédé, vendredi, à Louga, à l’enrôlement des journalistes et techniciens des médias de la région pour l’obtention de ce papier d’identification, a constaté l’APS.
"La Commission de la carte nationale de presse est à Louga pour enrôler et informer tous les journalistes et techniciens des médias des nouvelles dispositions du code de la presse et de la carte nationale de presse qui sera exigible à partir du 1er juin 2022", a dit le président de ladite commission, Daouda Mine.
Il s’exprimait lors de la cérémonie d’enrôlement des journalistes et techniciens des médias.
"A Louga, le gouverneur , El Hadj Bouya Amar a eu des mots très aimables à l’endroit de la commission et a promis de nous accompagner dans notre mission", s’est-il réjoui, avant de rappeler les critères d’obtention de la carte nationale de la presse.
Le gouverneur a de son côté promis que ses services allait prendre, à partir de la date butoire, toutes les dispositions nécessaires, pour ne plus recevoir, dans les activités administratives, les personnes qui ne disposeront pas de la carte nationale de presse.
Selon Daouda Mine, l’un des objectifs principaux de ce document d’identification est de participer à l’assainissement du milieu de la presse.
"Des critères sont édictés par la loi pour délivrer la carte et la commission a l’obligation de respecter cela", a-t-il dit, soulignant que les dépôts en ligne sont toujours possible et vont se poursuivre au-delà de la date butoire du 1 juin 2022.
Une quinzaine de journalistes de Louga et Kebemer ont été enrôlés par la commission à la fin de la journée.
La délégation de la commission poursuivra sa tournée, samedi, à Saint-Louis et dans les jours à venir à Ziguinchor, Kaolack et Matam.
Elle a exempté du paiement des 10.000 francs CFA exigés des demandeurs de la carte tous les correspondants des médias travaillant en dehors de Dakar, les journalistes et les techniciens sortis des écoles de journalisme et de communication en 2021 et 2022.
Depuis le 15 mars 2021, cinq lots de cartes de presse ont été distribués, selon Daouda Mine qui annonce la distribution d’un prochain lots de cartes le 30 mars.
LE PONT À PÉAGE DE FOUNDIOUGNE BAPTISÉ NELSON MANDELA
Le président sénégalais, Macky Sall, a fait part, samedi de sa décision de donner le nom du Grand pont à péage de Foundiougne à Nelson Mandela, ancien président sud-africain et héro la lutte contre l’apartheid.
Fatick, 26 mars (APS) - Le président sénégalais, Macky Sall, a fait part, samedi de sa décision de donner le nom du Grand pont à péage de Foundiougne à Nelson Mandela, ancien président sud-africain et héro la lutte contre l’apartheid.
‘’J’ai décidé de donner le nom du pont à péage de Foundiougne à Nelson Mandela, un illustre fils d’Afrique Nelson Mandela, non seulement en tant que président de l’Union africaine, mais aussi au nom de l’amitié des peuples’’, a-t-il annoncé lors d’un discours prononcé à l’inauguration de l’infrastructure.
La construction du pont à péage de Foundiougne lancé en février 2018 a été financée à hauteur de 45 milliards de francs CFA (environ 77 millions de dollars USD) par l’Etat du Sénégal et Eximbank of China, lit-on dans un document d’AGEROUTE-centre transmis à l’APS.
Le pont va permettre de raccourcir le trajet vers la Gambie et la Casamance mais aussi de jouer un rôle important dans le désenclavement et le développement du potentiel du département de Foundiougne, a souligné le ministère des Infrastructures terrestres et du Désenclavement.
Près de 2000 emplois directs et indirects ont été générés pendant la phase des travaux de construction du Grand pont à péage de Foundiougne, a fait savoir le Bureau de l’information gouvernementale (BIG) dans une note de présentation du projet.
Cet ouvrage stratégique de franchissement du fleuve le Saloum représente ‘’l’aboutissement de la volonté du Gouvernement de doter tout le Sénégal d’infrastructures modernes pour désenclaver la ville de Foundiougne et le pays’’, a souligné le Bureau l’information gouvernementale.
’’Ce pont, relève le BIG, est un puissant levier pour l’exploitation des fortes potentialités, agricoles, économiques, culturelles et touristiques de Foundiougne et de l’ensemble des îles du Saloum, Toubacouta, Passy, Sokone, Bassoul pour ne citer que celles-là’’.
Il va favoriser également ‘’le désenclavement des régions naturelles de la Casamance et du Sine-Saloum, et le renforcement de l’axe Dakar-Banjul. Le développement les activités de pêche, du tourisme mais aussi l’accès à la santé et à l’éducation’’, ajoute-t-il.
TROIS CANDIDATS EN LICE POUR L’ÉLECTION A LA CHAMBRE DES MÉTIERS DE KAOLACK
Trois candidats sont en lice à Kaolack (centre) pour l’élection des membres de l’assemblée générale de la Chambre de métiers prévue dimanche, a-t-on appris des organisateurs.
Kaolack, 26 mars (APS) - Trois candidats sont en lice à Kaolack (centre) pour l’élection des membres de l’assemblée générale de la Chambre de métiers prévue dimanche, a-t-on appris des organisateurs.
Il s’agit de Mamadou Mbaye (mécanicien) de la coalition And Taxawu Artisans Yi, Sidy Diop (mécanicien) du Grand Cadre artisans Thia kanam et Pape Ibrahima Touré (Tailleur) de And Bokk Gueum Gueum / Dem Dieuli Liniou moom.
Chaque candidat a essayé des jours durant d’étaler son programme auprès des artisans pour les convaincre.
Lors de sa dernière assemblée générale d’avant scrutin, la coalition du "Grand cadre Artisans ThiaKanam" dirigée par Sidy Diop a présenté son programme résumé en trois axes prioritaires : la formation, le foncier et les finances.
Mamadou Mbaye s’est engagé à revaloriser le social à travers un budget annuel de 4 millions de Fcfa, renforcer le partenariat afin de renflouer les caisses de cette institution, et ouvrir un centre de formation dédié à la mécanique générale.
Dans son programme, Pape Ibrahima Touré a compte améliorer considérablement les conditions de travail des membres de cette institution.
Les candidats ont battu campagne au niveau des différents secteurs tels la production, l’art, le service et le Compagnon.
DES CENTAINES DE MENDIANTS NIGÉRIENS RAPATRIÉS DE DAKAR
La semaine dernière, un reportage de la TFM largement relayé sur les réseaux sociaux avait montré les conditions de vie de nombreux migrants nigériens mendiant dans les rues de la capitale sénégalaise
Plusieurs centaines de migrants nigériens qui mendiaient dans les rues de Dakar et dont la situation révélée par un reportage télévisé au Sénégal a fait grand bruit, ont été rapatriés dans leur pays dans la nuit de vendredi à samedi, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le vol, affrété par le gouvernement nigérien, qui comptait 580 personnes dont beaucoup d'enfants, est arrivé à 01H20 (00H20 GMT) à l'aéroport de Niamey. "L'image de notre pays est traînée dans la boue, c'est pourquoi le gouvernement veut prendre ce phénomène à bras le corps", a déclaré le ministre nigérien de l'Intérieur, Hamadou Adamou Souley, au pied de la passerelle de l'avion. La semaine dernière, un reportage de la télévision sénégalaise TFM largement relayé sur les réseaux sociaux avait montré les conditions de vie de nombreux migrants nigériens mendiant dans les rues de la capitale.
Le président nigérien Mohamed Bazoum avait convoqué en début de semaine une réunion "sur le phénomène de la mendicité". "Le gouvernement de la République du Niger a appris avec stupéfaction la présence dans les rues de Dakar au Sénégal de plusieurs centaines de ressortissants Nigériens s'adonnant à la mendicité", avait déclaré mardi le porte-parole du gouvernement Tidjani Idrissa Abdoulkadri, dans un communiqué lu à la télévision publique. "Il s'agit d'un trafic illicite de migrants et de la traite de personnes organisés par des groupes criminels en direction de certains pays voisins et même au-delà", avait-il assuré. Un message repris par le ministre de l'Intérieur samedi: "Ce n'est pas la misère qui est à la base (de ce phénomène) mais des réseaux mafieux organisés qui procèdent à la traite et au trafic de ces êtres humains". "Personne n'ira mendier s'il a les moyens de vivre dans de meilleures conditions. La mendicité n'est pas une bonne chose", affirmait de son côté Ousmane Issoufou, l'un des rapatriés à la descente de l'avion.
Selon une source diplomatique africaine, les ressortissants nigériens rapatriés dans la nuit de vendredi à samedi sont partis de l'aéroport international Blaise Diagne au sud-est de Dakar. A Dakar, ils étaient hébergés dans des tentes au stade Léopold Sedar Senghor, selon la même source qui précise que ces derniers ont été raflés mercredi à travers la capitale sénégalaise. D'autres ressortissants également raflés mercredi, ont été hébergés eux par le Samu social à Dakar et attendaient encore d'être rapatriés samedi matin. Un autre vol est attendu à Niamey samedi au départ de Dakar. Selon un responsable du Samu social de Dakar, environ 335 migrants étaient présents vendredi soir sur leur site.
Parmi les migrants se trouvaient des bébés et des personnes âgées, a constaté une journaliste de l'AFP. Un homme de 70 ans, Enoussa Ayouba, a confié qu'il ne souhaitait pas retourner à Niamey, après s'être rendu à Dakar il y a trois semaines, avec ses deux femmes et leurs six enfants. Il espérait trouver de meilleures conditions de vie.
Outre le Samu social, la Croix Rouge était également présente auprès des migrants à Dakar. Le Niger, particulièrement sa partie ouest, est frappée par une grave crise alimentaire en raison de la sécheresse et des violences jihadistes empêchent les paysans de cultiver leurs champs, selon l'ONU et les autorités.
LA CEDEAO MAINTIENT LA PRESSION SUR LES PUTSCHISTES
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest a maintenu vendredi la pression sur la junte au pouvoir au Mali, où les sanctions restent en place, et en Guinée et au Burkina Faso menacés de nouvelles sanctions
La Cédéao "engage les autorités de la transition à s'inscrire dans une période complémentaire de 12 à 16 mois" avant l'organisation d'élections et le retour des civils au pouvoir à Bamako, écrit l'organisation dans son communiqué final reçu samedi matin par l'AFP.
Une première version de ce document consultée par l'AFP tard vendredi soir, et présentée comme "validée" par une source diplomatique, évoquait le même délai.L'ultime version ajoute samedi matin que le "délai complémentaire court à partir du 15 mars 2022".
En outre, la Cédéao maintient les lourdes sanctions économiques infligées au pays le 9 janvier 2022 lorsque la junte a affiché son intention de se maintenir plusieurs années à la tête du pays, annonçant qu'elle n'organiserait pas d'élections fin février comme prévu initialement.
La Cédéao avait ordonné en janvier la fermeture des frontières avec le Mali au sein de l'espace sous-régional et la suspension des échanges autres que de produits de première nécessité.
Par ailleurs, l'organisation ouest-africaine a décidé vendredi de sanctionner la Guinée si elle ne présentait pas de "chronogramme acceptable pour la transition", "au plus tard le 25 avril". Moins précis, le communiqué précédant évoquait "fin avril".
"Passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront imédiatement en vigueur", selon la dernière version du communiqué qui ne fait plus allusion à des sanctions contre des "membres du gouvernement" comme le stipulait la première version.
-Impact des sanctions"-
Le Burkina Faso est lui sommé de libérer l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré de façon "inconditionnelle et sans délai".La première version du communiqué fixait au 31 mars 2022 la date à laquelle cette libération devait intervenir sous peine de sanctions.Cette date a disparu dans la version finale.
En outre, comme en Guinée, la Cédéao donne à la junte burkinabé jusqu'au 25 avril 2022 pour présenter un "chronogramme acceptable de la transition" sous peine de sanctions "économiques et financières", une mention qui n'apparaissait pas dans le premier communiqué.
Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, pays en proie à des crises politiques mais aussi sécuritaires pour les deux premiers, ont été le théâtre de coups d'Etat militaires depuis août 2020. Le Mali a même vécu deux putsch.
La Cédéao fait pression sur les juntes au pouvoir pour qu'elles rendent rapidement le pouvoir aux civils. Elle a suspendu les trois pays de ses instances.
Les sanctions au Mali ont été maintenues malgré une ordonnance rendue jeudi par la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uméoa), exigeant la suspension des sanctions.
La décision de l'Uémoa représentait un rare succès de la junte.
L'impact potentiel de ces sanctions sur un pays pauvre et enclavé a suscité une vive inquiétude, mais aussi un large ressentiment, au-delà du Mali, contre les organisations régionales.
Les dirigeants ouest-africains se sont réunis de nouveau, vendredi à Accra, une semaine après l'échec d'un accord avec la junte malienne sur un calendrier de retour des civils au pouvoir dans ce pays plongé depuis 10 ans dans une profonde crise sécuritaire et politique.
Le médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, Goodluck Jonathan, ancien président du Nigeria, était reparti de Bamako les mains vides.
La Cédéao demande l'organisation d'élections dans un délai de 12 à 16 mois au Mali. Au cours de la visite de M. Jonathan dans la capitale malienne, du 18 au 20 mars, la junte avait indiqué avoir ramené de quatre à deux ans la durée jugée nécessaire par la junte pour diriger le pays avant de rendre le pouvoir aux civils.
UN CHANT ÉCARLATE, LE DERNIER ROMAN DE MARIAMA BÂ, PLUS ACTUEL QUE JAMAIS
Le deuxième livre de l’écrivaine et militante féministe sénégalaise paraît pour la première fois en France. Un ouvrage moins connu qu’« Une si longue lettre », mais tout aussi moderne
Jeune Afrique |
Julie Gonnet |
Publication 26/03/2022
Sa Si longue lettre est devenu un classique de la littérature au Sénégal et a éveillé des générations de féministes sur le continent et au-delà. Mais c’est l’autre roman, moins connu, de Mariama Bâ, Un chant écarlate, qui a réellement bouleversé la journaliste afropéenne Axelle Jah Njiké. « Il a scellé dans mon cœur mon admiration pour son œuvre », confie-t-elle en prologue d’une nouvelle édition de l’ouvrage proposée par la jeune maison Les Prouesses. Si le deuxième et dernier livre de cette figure militante de la littérature sénégalaise, publié à titre posthume en 1982, a déjà été traduit en sept langues et réédité cinq fois dans son pays d’origine, c’est la première fois qu’il est accessible aux lecteurs français, belges et suisses.
Mariages broyés
L’ombre du racisme plane très vite sur l’idylle dakaroise entre Mireille, fille de diplomate français, et Ousmane, rejeton d’un ancien tirailleur pauvre et invalide. Elle doit affronter son père – « bien sûr qu’on peut fraterniser avec le Nègre mais on ne l’épouse pas », tonne-t-il. Lui sait parfaitement que « choisir sa femme en dehors de la communauté est un acte de haute trahison ». Qu’importe, les deux amants, sûrs de leurs sentiments, finissent par mettre leurs familles respectives devant le fait accompli de leur mariage. Mais les différences culturelles vont bientôt peser de tout leur poids sur leur histoire. Mireille s’adapte mal à la vie en communauté, au manque d’intimité, à des comportements épinglés crûment par Mariama Bâ.
Pour cette lébou musulmane, née à Dakar en 1929 dans une famille aisée, les unions mixtes semblent condamnées dès la racine. « On ne bâtit pas l’avenir sur des passés sans liens. Tant de ménages mixtes sont broyés par l’incompréhension », fait-elle dire à Boly, l’ami de Ousmane. Au point que, rapporte sa fille et biographe Mame Coumba Ndiaye dans la postface, son « chant » est apparu intolérant à certains critiques de l’époque. La principale intéressée, décédée à 52 ans d’un cancer, n’a jamais pu répondre. Elle qui a vu ses trois mariages se briser « ne fait que brosser la dure et affreuse réalité de ce qui survient souvent aux femmes quand elles ont tout délaissé pour consacrer leur vie entièrement à un homme », considère sa fille.
IL Y A UN DÉNI TOTAL DU PASSÉ COLONIAL PARMI LES POLITICIENS FRANÇAIS
La réalisatrice franco-marocaine Sofia Alaoui s’exprime sur la présidentielle française et partage ses convictions sur l’émancipation culturelle et l’identité berbère
Jeune Afrique |
Rym Bousmid |
Publication 26/03/2022
Fille de diplomate, la réalisatrice et scénariste Sofia Alaoui a grandi entre Casablanca et Pékin. Inspirée par les rencontres qu’elle a faites au cours de ses voyages à travers le monde, elle a développé le goût de l’observation et de la narration. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est tournée vers le septième art. Après avoir obtenu son baccalauréat au lycée Lyautey de Casablanca, elle poursuit des études de cinéma à Paris, avant de revenir au Maroc pour ouvrir Jiango Films, sa propre société de production.
Sorti en 2016, son documentaire Les Enfants de Naplouse raconte le projet d’un atelier de cinéma dans l’un des plus grands camps de réfugiés de Cisjordanie. Deux ans plus tard, dans Kenza des choux, elle filme un groupe de jeunes dans une banlieue du Val-de-Marne. Mais depuis, le cinéma de Sofia Alaoui a pris une dimension nouvelle, presque onirique. Tourné dans un village de l’Atlas, son dernier court-métrage, Qu’importe si les bêtes meurent, est une fiction fantastique mettant en scène un berger qui tombe nez à nez avec une forme de vie extraterrestre. Entièrement écrit en berbère, il a remporté le Grand Prix du jury au festival du film de Sundance en 2020, puis le César du meilleur court-métrage de fiction l’année suivante.
Actuellement, la réalisatrice franco-marocaine est en plein montage d’un long-métrage, Parmi nous, qui devrait sortir à la fin de 2002. Jeune Afrique l’a rencontrée.
Jeune Afrique : En tant que Franco-Marocaine, quel rapport entretenez-vous avec vos deux pays d’origine ?
Sofia Alaoui : J’ai la chance de trouver ma source d’inspiration et d’écrire au Maroc. D’ailleurs, les films que je réalise se passent dans ce pays. Mais comme je revendique une dimension internationale, je travaille réellement entre les deux pays, à la fois à travers ma société de production basée au royaume et ma collaboration avec des partenaires français.
Je fais donc beaucoup d’allers-retours. Actuellement, je suis à Paris. La semaine dernière, j’étais à Casablanca, et la semaine prochaine, j’y retourne. Cela permet de regarder son pays différemment, en prenant de la distance, en observant mieux ses failles ou ses qualités. Cela m’apprend à mieux apprécier la France et le Maroc.
Allez-vous voter à la présidentielle française ? Que vous inspire le paysage français actuel ?
Je m’implique dans les deux pays. Donc je vais bien sûr voter à la présidentielle. Je ne suis pas surprise de la montée de la droite et de l’extrême droite, qui sont quand même très solides en France. Mais en même temps, je ne comprends pas trop. Ma double culture, mes voyages m’ont conduite à m’ouvrir aux autres. Ça a nourri mon développement. Donc ce rejet identitaire, je le trouve terrible. Il est totalement contre-productif.
J’ai la sensation qu’en France, il y a tout le poids du passé colonial. Certains politiciens sont dans le déni total. C’était pourtant il n’y a pas si longtemps que ça. Ce refus absolu du dialogue, je le trouve violent. Mais je pense que c’est aussi une question générationnelle et que ça va finir par éclore. Au Maroc, par exemple, on se détache de plus en plus de la France. Il y a de plus en plus de choses qui se font avec les pays africains. Le poids de la France diminue sur le continent et cela crée une forme de malaise existentiel du côté occidental.
L'état de l'homme était connu, et les médecins avaient tiré la sonnette d’alarme. Son épouse avait même ouvertement supplié le colonel Goïta d’éviter à son mari une « mort par abandon et négligence programmée »
L’annonce de la mort, en détention, lundi 21 mars, de l’ancien Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, a donné lieu à de nombreux commentaires émus à travers le continent. Comment expliquer que seule la déclaration du président Mohamed Bazoum du Niger déclenche des réactions virulentes à Bamako ?
Sans doute parce que c’est celui qui désigne, par les mots les plus précis, et avec la gravité qui sied, la cruelle désinvolture avec laquelle a été gérée l’agonie de l’homme. L'état de « Boubèye » était connu, et les médecins avaient tiré la sonnette d’alarme. Son épouse avait même ouvertement supplié le colonel Goïta d’éviter à son mari une « mort par abandon et négligence programmée ». Hélas ! L’histoire se termine de la manière tragique que tous craignaient. Sous prétexte de ménager les susceptibilités, on a pris, en Afrique, l’insupportable habitude de ne pas désigner les situations par leur nom. Bien des drames auraient pu être évités à ce continent, si les chefs d’État, avec courage et franchise, savaient rappeler à leurs devoirs les dirigeants qui s’égarent.
On ne sauvera pas ce continent par la couardise. Un homme est mort, que l’on savait en danger, et il faut oser le dire. En 1977, Modibo Kéita est mort dans des circonstances à peine différentes, c’est un fait historique. Pour l’Afrique, renouer avec de telles pratiques est un recul, et les personnes qui seraient tentées d’applaudir devraient garder à l’esprit que cela peut arriver à chacune d’entre elles.
Vous êtes donc en colère, vous aussi… Mais, « Boubèye » était tout de même inculpé pour « faux, usage de faux et favoritisme », dans une affaire de détournement de deniers publics !
Rendre justice implique de veiller à ce que le prévenu arrive, vivant, devant ses juges, pour répondre de ce qui lui est reproché, même si certains trouvent commode qu’il ne soit plus là pour s’expliquer.
Quelle curieuse preuve d’amour pour la patrie, que celle qui consiste à laisser mourir un homme que l’on salue, par ailleurs, comme un grand serviteur de l’État !