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23 juin 2025
LA DECISION FINALE D’INVESTISSEMENT ATTENDUE AVANT FIN 2022
Après avoir engagé le développement du champ gazier Gta exécuté aujourd’hui, à «hauteur de plus de 70%», Bp et ses partenaires devraient bientôt se lancer dans celui de l’autre champ, Yakaar-Teranga.
Bp et ses partenaires, notamment Kosmos energy et Petrosen, prévoient de prendre une décision d’investissement finale (Fid) sur le développement de la première phase du champ gazier offshore de Yakaar-Teranga au Sénégal avant fin 2022, a indiqué le directeur des Hydrocarbures du ministère du Pétrole et des énergies du Sénégal, Thierno Seydou Ly, sur le site de Energy capital & power.
Après avoir engagé le développement du champ gazier Gta exécuté aujourd’hui, à «hauteur de plus de 70%», Bp et ses partenaires devraient bientôt se lancer dans celui de l’autre champ, Yakaar-Teranga. Car si l’on en croit le directeur des Hydrocarbures du ministère du Pétrole et des énergies du Sénégal, Thierno Seydou Ly, «la supermajor du pétrole et du gaz et ses partenaires, notamment la société d’exploitation et de production en eaux profondes, Kosmos energy, et la compagnie pétrolière nationale du Sénégal, Petrosen, prévoient de prendre une décision d’investissement finale (Fid) sur le développement du champ gazier offshore de Yakaar-Teranga au Sénégal avant fin 2022, avec une première production pour le développement prévue d’ici 2024».
Dans le but de s’appuyer sur le succès du développement du champ offshore Gta à cheval sur la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, le développement du champ Yakaar-Teranga ciblera environ 20 billions de pieds cubes de gaz naturel, qui seront utilisés pour conduire l’électrification dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
«Nous avons déjà terminé la phase d’évaluation», a déclaré Seydou Ly cité sur le site de Energy capital & power. M. Ly d’ajouter : «Nous espérons prendre une décision finale en 2022 et commencer la production en 2024. Il s’agit de la première phase. La deuxième phase se concentrera sur les exportations de Gnl à travers le développement d’installations pétrochimiques, facilitant la perspective de transformer le champ en un futur hub de gaz naturel liquéfié pour le Bassin Msgbc (Mauritanie-Sénégal-Gambie-Guinée-Guinée Conakry).»
Pour rappel, «le bloc Cayar profond, dans lequel se trouve le champ Yakaar-Teranga, est exploité par Bp avec une participation de 60%, tandis que Kosmos energy exploite le champ avec une participation de 30%, Petrosen détenant les 10% restants.
En passe de devenir une plaque tournante mondiale des hydrocarbures, le Sénégal et la Mauritanie prévoient de commencer à produire le premier Gnl à partir du développement du champ offshore Gta à la fin de 2023, tandis que le Sénégal attend le premier pétrole de son champ de Sangomar au deuxième ou troisième trimestre 2023».
LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ : LES JAKARTA, UN PROBLÈME À RÉGLER
Une grande partie des agressions perpétrées à Tivaouane est liée au phénomène du moto Jakarta, révèle le délégué du procureur près du Tribunal d’instance de Tivaouane, Babacar Diop.
Une grande partie des agressions perpétrées à Tivaouane est liée au phénomène du moto Jakarta, révèle le délégué du procureur près du Tribunal d’instance de Tivaouane, Babacar Diop.
Les violences, agressions et vols à l’arrachée sont devenus monnaie courante dans la ville de Tivaouane. Une situation qui terrifie les habitants de cette sainte cité, qui, à la faveur d’une journée de présentation du rapport annuel de la Maison de justice de Tivaouane, ont interpellé les autorités sur l’insécurité qui prévaut dans cette ville.
Les populations ont attiré l’attention des autorités sur les nombreux cas d’agression qui vont crescendo. Il pointe du doigt «le phénomène des motosJakarta» qui ont fini d’envahir Tivaouane à l’instar des autres grandes villes du Sénégal, notamment Dakar, Thiès, SaintLouis, Louga, Kaolack, Fatick… Ainsi, elles ont demandé aux autorités de sécuriser la ville sainte pour juguler ce fléau qui gangrène la stabilité et la paix.
En réponse, Babacar Diop, délégué du procureur près du Tribunal d’instance de Tivaouane, révèle : «Nous voyons que la délinquance à Tivaouane est en grande partie expliquée par ce phénomène de Jakarta.» Il renseigne : «A l’audience au Tribunal d’instance, nous avons constaté que notre rôle, en grande partie, est en fait constitué de faits de délinquance liés aux Jakarta.»
Ainsi, il lance un appel aux Badienou gox et chefs de quartier pour faire une sensibilisation de proximité, «réfléchir sur ces questions afin de lutter contre ce fléau». Parce que, à l’en croire, «l’activité des motos n’est pas organisée». Au-delà, la coordonnatrice de la Maison de justice de Tivaouane, Mme Aminata Seck Guèye, est largement revenue sur les dossiers traités par sa structure, estimés à 10 051, toutes affaires confondues, entre 2019 et 2021. Elle s’est dite satisfaite du «taux de fréquentation assez important» et du «traitement des litiges», malgré quelques difficultés rencontrées dans l’exercice du métier de conciliateur. «Le gros du lot des dossiers traités concerne l’information pour obtenir les actes administratifs, les mariages et les créances. Et notre stratégie depuis le début, c’est d’essayer de contourner les difficultés. Et donc de trouver des solutions», note Mme Guèye. Créée en 2009 pour assurer une présence judiciaire de proximité, la Maison de justice de Tivaouane a aussi pour objectif de rapprocher la Justice du justiciable, mais aussi de désengorger les juridictions.
Le Dakar université club (DUC) se relance dans la course à la qualification pour la phase finale de la Basketball african league (BAL) grâce à son premier succès, vendredi soir, (92-86), devant le Rwanda energy group (REG).
Dakar, 12 mars (APS) - Le Dakar université club (DUC) se relance dans la course à la qualification pour la phase finale de la Basketball african league (BAL) grâce à son premier succès, vendredi soir, (92-86), devant le Rwanda energy group (REG).
Battus lors de leurs deux premières sorties, les étudiants, dos au mur, ont trouvé les arguments pour faire aux champions du Rwanda.
La journée de pause observée jeudi a permis aux protégés de l’entraîneur Parfait Adjivon de rectifier leurs erreurs pour faire face au REG.
Devant leur public, les étudiants de Dakar ont trouvé la solution pour faire douter les Rwandais, auteurs de deux victoires de rang.
A la mi-temps, les deux équipes étaient à égalité, 40-40.
Au retour des vestiaires, les étudiants n’ont pas dejoué comme lors de leurs précédentes sorties.
Très appliqués et avec une réussite, le DUC obtient sa première victoire, (92-86), et se relance dans la course à la qualification pour la phase finale de la BAL.
Ce samedi, les étudiants affrontent l’US monastirienne à 17h30.
Les Tunisiens, vice-champions de la BAL ont déjà validé leur ticket pour la phase finale. Ils ont enregistré trois victoires en autant de sorties.
Douze clubs représentant autant de pays africains prennent part à la deuxième saison de la Basketball africa league, lancée en 2020 en Afrique, en remplacement de la FIBA Africa Basketball League, la version 2019 de la Coupe d’Afrique des clubs champions de basket-ball.
Après l’étape de Dakar, qui prendra fin mardi prochain, la BAL se poursuivra au Caire et à Kigali. Trente-huit matchs sont prévus en trois mois, dans les villes de Dakar, Kigali et Le Caire.
Les 12 équipes en lice sont divisées en deux groupes ou conférences, selon le terme employé par la Basketball African League. Il s’agit de la conférence du Sahara et de celle du Nil.
Les quatre meilleures équipes de chaque groupe prendront part aux éliminatoires de la BAL, qui seront ponctuées par un tournoi à élimination directe et des finales au Kigali Arena, du 21 au 28 mai 2022.
LE MD2 ET MACKY SALL À LA UNE DE LA REVUE DE L'ACTUALITE DE L'APS CE SAMEDI
La conférence de presse du Mouvement pour la défense de la démocratie (MD2) et les stratégies de Macky Sall pour ‘’reprendre la main’’ après la percée de l’opposition aux dernières élections sont entre autres sujets abordés par les quotidiens reçus samedi
Dakar, 12 mars (APS) – La conférence de presse du Mouvement pour la défense de la démocratie (MD2) et les stratégies de Macky Sall pour ‘’reprendre la main’’ après la percée de l’opposition aux dernières élections sont entre autres sujets abordés par les quotidiens reçus samedi à l’APS.
Le Quotidien rapporte que le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D), va saisir les juridictions internationales pour ‘’faire la lumière sur les évènements de mars 2021, qui ont coûté la vie à13 Sénégalais’’.
Le journal rappelle que ‘’cette idée avait été agitée quelques jours après les manifestations, mais abandonnée à la demande du Khalife général des mourides pour faire une médiation’’.
L’affaire Ousmane Sonko/Aji Sarr avait mis sur le devant de la scène le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D), un regroupement d’acteurs se réclamant de l’opposition et de la société civile.
‘’Un an plus tard’’, le M2D qui était en conférence de presse, vendredi, ‘’constate +une absence d’enquête+ locale’’ et ‘’se prépare à internationaliser la lutte’’, selon Le Quotidien.
Sud Quotidien aussi note que ‘’les leaders du M2D sont très remontés face à l’inertie du gouvernement du Sénégal’’ dans ce dossier. Constatant l’absence d’enquête sur les morts des émeutes de mars 2021, ‘’le M2D se braque’’, affiche à la Une le journal.
Selon L’As, ‘’le M2D va saisir la Cour pénale internationale (CPI)’’. ‘’Très remonté contre le gouvernement qui n’a pas honoré ses engagements pris devant le Khalife général des mourides d’ouvrir une enquête pour faire la lumière sur la mort des 13 jeunes (…), le M2D compte porter plainte auprès de la CPI’’, écrit le journal.
Pour Vox Populi, ‘’le M2D refait surface, exige la lumière sur les bavures et menace’’.
Selon Enquête, ‘’le M2D rappelle au président de la République ses engagements’’.
Le même journal souligne que Macky Sall ‘’reprend son destin politique en main’’. ‘’Depuis les défaites enregistrées dans les grands centres urbains du Sénégal, lors élections du 23 janvier, la coalition Bennoo Bokk Yaakaar et surtout son leader comptent reprendre la main face à la percée inattendue de l’opposition’’.
Enquête relève qu’’’à travers différents procédés, le président de la République est en train de poser des actes +politiques+ dont le but est de reprendre le lead dans l’échiquier politique’’. Le journal cite, entre autres, les tournées économiques, le lancement du concept ‘’Jokko ak Macky’’ (échanger avec Macky).
L’Observateur souligne que Macky Sall a lancé ‘’l’opération de rachat’’. Selon le journal, ‘’le président de la République, patron de Bennoo Bokk Yaakaar, a dépêché, vendredi, des missions politiques dans les 46 départements pour aider à purger l’atmosphère des élections locales et insuffler une nouvelle dynamique à ses troupes en direction des élections législatives’’ prévues en juillet.
Le Soleil a ouvert ses colonnes à l’écrivain Boubacar Boris Diop, ‘’devenu un personnage majeur de l’espace public sénégalais’’, selon le journal. Il aborde, entre autres sujets, la littérature, son dernier roman écrit en wolof, ‘’Malaanum lëndëm’’ (récits nocturnes), le génocide rwandais, la jeunesse, l’Afrique.
Le quotidien Bës Bi Le Jour rend hommage à feu Thione Seck. ‘’14 mars 2021-14 mars 2022. Ce lundi, Thione Ballago Seck, aura un an sous terre. Un jour inoubliable pour sa famille, ses proches et ses fan’s. L’annonce de son décès fut une surprise générale, puisque personne n’était au courant de sa maladie. Le monde de la culture venait ainsi de perdre un monument de la musique sénégalaise, un grand parolier’’, écrit la publication.
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LES CALCULS POLITICIENS POUR LES PROCHAINES LEGISLATIVES A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE ZIK FM CE SAMEDI
Les parutions de ce samedi 12 mars 2022 mettent en exergue les équations en jeu pour les prochaines élections législatives de 2022.
Les parutions de ce samedi 12 mars 2022 mettent en exergue les équations en jeu pour les prochaines élections législatives de 2022. Ecoutez la revue de presse de Fabrice Nguéma présentée sur ZIK Fm.
GUÉDIAWAYE FC ENGAGE LE DUEL À DISTANCE, CHAUD DERBY PIKINE-TEUNGUETH
Au coude à coude avec 22 points, le leader Guédiawaye FC et Génération foot, troisième au classement, vont livrer bataille pour le fauteuil de leader de la 13e journée qui se joue ce week-end.
Au coude à coude avec 22 points, le leader Guédiawaye FC et Génération foot, troisième au classement, vont livrer bataille pour le fauteuil de leader de la 13e journée qui se joue ce week-end. Ces deux équipes vont également livrer un duel à distance avec quatre autres formations à égalité avec 20 points. Il s’agit de l’As Pikine, de Génération foot, du Jaraaf et du Casa Sport qui le talonnent au classement
Le face-à-face entre Guédiawaye FC et le Casa Sports sera en vedette de la 13e journée de Ligue 1 qui se joue ce week-end. Après avoir viré en tête du classement, le club de la banlieue tentera ce samedi, sur sa pelouse du stade Amadou Barry, de confirmer sa bonne dynamique et conforter son fauteuil de leader qu’il occupe depuis la précédente journée avec 20 points. Il s’agit surtout de tenir à bonne distance ses quatre poursuivants qui le talonnent avec 20 points chacun.
A commencer par son adversaire ziguinchorois qui pointe aujourd’hui à deux points (5e ; 20 points). Génération Foot qui a été délogé de sa place de leader peut en effet espérer reprendre les commandes si elle sort victorieuse du déplacement qu’elle va effectuer sur la pelouse de Mbour Petite côte (10e ; 13 points). Le duel prometteur qui opposera ce samedi au stade Ngalandou Diouf, Teungueth Fc et l’As Pikine, considérée comme une des attractions de cette journée, sera tout aussi décisif au classement.
A deux points du leader, les Pikinois (2e, 20 points) tiennent une bonne occasion de s’installer aux commandes s’ils sortent vainqueurs de ce déplacement. Ce qui ne sera sans doute pas simple devant les Rufisquois ( 7e ; 15 points). Empêtré actuellement dans le ventre mou, le champion en titre tentera de grappiller des points à domicile et de s’approcher des équipes de tête. Posté à la quatrième place, le Jaraaf ( 20 points) a également un bon coup à jouer lors de son déplacement à Thiès où il affrontera le CNEPS Excellence, première équipe relégable ( 13e ; 11 points).
De son côté, l’Union sportive goréenne (6e ; 16 points) accueillera l’équipe Diambars de Saly ( 11e ; 12 points). Le duel des mal classés ferme la 13e journée et opposera au stade Alboury Ndiaye, le Ndiambour de Louga, lanterne rouge ( 14e, 8 points) à l’As Douanes ( 12e ; 12 points).
Par JOSEPH SIEGLE
NOUVEL AVERTISSEMENT POUR L’AFRIQUE, QUI DOIT ÊTRE VIGILANTE FACE À L’INFLUENCE DÉSTABILISATRICE DE LA RUSSIE
S’appuyant sur le modèle utilisé en Syrie, la Russie soutient ses “ses proxys” (intermédiaires) en Libye, en République centrafricaine, au Mali et au Soudan
On s’accorde sur le fait que l’objectif du président russe Vladimir Poutine dans son invasion de l’Ukraine est d’y installer un régime fantoche, malléable aux intérêts de Moscou. Si c’est le cas, cela s'inscrit dans la même approche adoptée par la Russie lors de ses incursions en Afrique ces dernières années.
S’appuyant sur le modèle utilisé en Syrie, la Russie soutient ses “ses proxys” (intermédiaires) en Libye, en République centrafricaine, au Mali et au Soudan. Moscou lorgne par ailleurs une demi-douzaine des dirigeants africains qui sont, à des degrés divers, vulnérables. Ce faisant, les intérêts et la souveraineté des citoyens africains ont laissé la place aux priorités russes. Cette stratégie de cooptation des élites reflète les objectifs stratégiques de la Russie en Afrique. Cela consiste dans un premier temps à s'implanter dans le Sud de la Méditerranée et de la mer Rouge, permettant potentiellement à la Russie de menacer le flanc sud de l'OTAN et de créer des goulots d'étranglement sur le commerce maritime international.
Ensuite, cette approche permettrait de démontrer le statut de la Russie en tant que grande puissance dont les intérêts doivent être pris en compte à travers le monde. Troisièmement, elle a pour objectif de déplacer l’influence occidentale en Afrique, tout en sapant tout soutien en faveur de la démocratie.
La Russie a toujours utilisé des moyens en dehors de toute légalité pour atteindre ses objectifs sur le continent. Notamment, elle a déployé des mercenaires, conduit des campagnes de désinformation, s’est immiscée dans les élections et troqué des armes contre des ressources. Cette approche, à moindre frais, qui produit de très bons résultats a permis à Moscou d’étendre davantage son influence en Afrique sans doute plus rapidement que n'importe quel autre acteur externe depuis 2018, date à laquelle Moscou a intensifié ses engagements en Afrique. Malheureusement pour les citoyens africains, ces tactiques sont toutes intrinsèquement déstabilisatrices.
En outre, elles finissent par priver les Africains de leurs droits tout en affaiblissant leur souverainté. L’influence grandissante de la Russie laisse présager une vision sombre de l'avenir de l'Afrique. En effet, la Russie tente d’exporter son modèle de gouvernance—autoritaire, kleptocratique et transactionnel— en Afrique. Étant donné qu’au moins une poignée de dirigeants africains veulent suivre sa voie, cet engagement est particulièrement problématique. Qu’importe les aspirations démocratiques de la vaste majorité des citoyens africains. Le vote des Nations unies sur l’invasion russe de l’Ukraine fournit un prisme pertinent pour comprendre les relations entre Moscou et certains pays d’Afrique. Il révèle un large spectre de normes de gouvernance et de visions en l’Afrique. C’est à travers ces objectifs et ces intérêts que l’on peut s’attendre à ce que des groupes d'intérêt de pays africains s’engagent à l’avenir avec la Russie, ce qui aura de lourdes conséquences sur la démoratie, la sécurité et la souveraineté du continent.
MARIONNETTES, PARRAINS ET OPPOSITION
Le vote sur la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU condamnant l’agression russe n’a été opposée que par une seule voix africaine, celle de l’Érythrée. L’Union africaine et la CEDEAO ont rejoint les condamnations fortes de l’attaque russe sur l’Ukraine. Le président en exercice de l’UA, le Président du Sénégal Macky Sall, ainsi que le Président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat, ont aussi critiqué la guerre non provoquée de la Russie. En tout, 28 des 54 pays d’Afrique ont voté pour condamner l’invasion russe, 16 pays se sont abstenus et 9 n’ont pas voté. En fin de compte, le vote s’est avéré une condamnation remarquable de Moscou pour un continent où la vision du monde de nombreux dirigeants est façonnée par une posture de non-alignement, fruit d'un héritage encore vivace de la Guerre froide, de la politesse diplomatique africaine et d'un désir de rester neutres face aux rivalités des grandes puissances.
Le vote a aussi révélé au grand jour une segmentation grandissante des normes de gouvernance en Afrique et démontré que les relations de l’Afrique avec la Russie ne seront dorénavant ni uniformes, ni brusquement remises en cause**.
Les pays africains qui se sont abstenus ou qui n’ont pas voté l’ont fait pour de différentes raisons. La catégorie de pays se refusant à condamner la Russie est la plus évidente : celle des dirigeants qui ont été cooptés par Moscou dont Fustain-Archange Touadéra de la République centrafricaine, le lieutenant général Abdel Fattah alBourhane du Soudan, et le colonel malien Assimi Goïta. Ces dirigeants ne bénéficient pas de légitimité dans leurs pays et dépendent du soutien politique de Moscou et de ses mercenaires pour s’accrocher au pouvoir.
La deuxième catégorie de pays qui se sont abstenus ou qui n’ont pas voté comprend les pays avec qui la Russie entretient des liens paternalistes avec leurs dirigeants. Il s'agit des dirigeants des pays tels que l’Algérie, l’Angola, le Burundi, la Guinée, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mozambique, le Soudan du Sud, l’Ouganda, ou encore le Zimbabwe qui bénéficient tous d’armements russes, de ses campagnes de désinformation ou de son soutien politique. Ces dirigeants n’ont par ailleurs aucun intérêt dans les processus démocratiques qui pourraient ébranler leur mainmise sur le pouvoir.
Certains pays, comme par exemple le Maroc, la Namibie, le Sénégal et l’Afrique du Sud—qui se sont abstenus ou qui n’ont pas voté sont probablement motivés par des raisons idéologiques ancrées dans leurs traditions de non-alignement. Mais s’ils gardent des relations avec Moscou, ils sont tout de même effarés par ses actions impérialistes et, en général, soutiennent le respect du droit international pour maintenir la paix et la sécurité.
Les pays ayant voté pour condamner l’invasion sont de grandes démocraties ou en voie de démocratisation comme le Botswana, le Cap-Vert, le Ghana, le Malawi, Maurice, le Niger, le Nigeria, le Kenya, les Seychelles, la Sierra Leone et la Zambie. Encore une fois, leurs motivations sont diverses, mais leur note moyenne par apport à l'indice de liberté dans le monde de Freedom House dépasse de 20 points celle des pays qui n’ont pas voté pour la condamnation. L'éloquent discours de l’Ambassadeur du Kenya auprès des Nations Unies, Martin Kimani, où il a défendu le respect de la souverainté, l’intégrité territoriale et la résolution pacifique des différends, définit la vision de ce groupe et son soutien à un système international fondé sur des règles. Nombre de ces pays ont aussi pris l’initiative de condamner la vague de coups d’État et de troisièmes mandats sur le continent.
ACTIONS PRIORITAIRES
Si le passé peut servir d'exemple, l’on peut s’attendre à ce que, en réaction à son isolement international après l’invasion de l’Ukraine, la Russie intensifie sa campagne d’influence en Afrique. Afin d’atténuer la mauvaise influence russe, les acteurs africains et internationaux qui souhaitent promouvoir un système international démocratique fondé sur des règles doivent prendre des actions décisives. D’abord, il faut investir dans les institutions et les partenaires en faveur de la démocratie. Un système de contrôles et de contrepoids démocratiques reste la meilleure protection contre les influences externes néfastes. Deuxièmement, les coups et les troisièmes mandats doivent être fermement condamnés. Troisièmement, renforcer les capacités et les champs d’action des journalistes africains est crucial. Sans un discours libre et éclairé il est difficile de conduire un dialogue national sur les priorités nationales et les préférences, et aussi de rendre redevables leurs actions. Quatrièmement, il faut renforcer la Convention sur l’élimination du mercenariat en Afrique, entrée en vigueur en 1985. Cette dernière interdit aux États africains de permettre le déploiement de mercenaires sur leur territoire et devrait être utilisé pour interdire Wagner sur le continent. Cinquièmement, pour renforcer la démocratie, il faut investir dans la professionnalisation des armées africaines. Un nombre grandissant d’armées africaines se sont politisées, contribuant à une augmentation de coups d’État et à instrumentaliser les armées pour réprimer les opposants politiques. Renforcer l'action citoyenne des Africains est aussi très important. Il est possible de contrer la mauvaise influence russe en renforçant la société civile en Afrique pour s’assurer que les voix indépendantes ne soient pas réduites au silence.
La société doit redoubler de vigilance pour exiger la transparence sur les contrats opaques qi sous-tendent ce paternalisme qui renforce ces régimes cooptés. Un autre moyen de renforcer l’autonomie africaine est de soutenir les efforts d’organisations régionales comme l’Union africaine. En effet, l’UA et les communautés économiques régionales ont adopté des chartes qui promeuvent les normes et les processus démocratiques. Ces institutions peuvent soutenir les normes démocratiques quand elles sont bafouées et peuvent réduire les champs d’influences extérieures.
Au niveau international, les gouvernements démocratiques doivent entretenir des partenariats durables avec leurs homologues africains. La stabilité qui en découlera aura un effet bénéfique sur tous les partenaires, notamment en matière de sécurité, de gouvernance et d’investissements. De tels engagements durables sont aux antipodes des relations purement transactionnelles et ciblées des élites de la Russie en Afrique. Les pays africains dont les dirigeants sont légitimement élus ne devraient cependant être obligés de choisir entre les partenaires internationaux. Les gouvernements africains veulent naturellement avoir de multiples partenariats, selon leur propre contexte et leurs intérêts. Cela est tout à faut normal, étant donné l’héritage du colonialisme et des luttes pour l’indépendance qui ont été à l'origine de la création de nombreux Etats africains.
La priorité de tels partenariats devrait, plutôt, consister à mettre l'accent sur la façon de trouver et de mettre en pratique, avec le plus large consensus possible, une vision partagée qui s'appuie sur un système international basé sur des règles. Il existe aujourd'hui en Libye, un microcosme qui est révélateur de ces visions en compétition. Le gouvernement soutenu par l'ONU a voté pour condamner l’invasion russe de l’Ukraine. Il tente aussi d’organiser des élections auxquelles 2,7 millions de Libyens se sont inscrits. Mais, la Russie sabote ces efforts afin de tenter d’installer son propre “proxy”, Khalifa Haftar en utilisant ses mercenaires, la désinformation et en faisant preuve d’opportunisme politique. Les conséquences pour toute l’Afrique sont évidentes. En fin de compte la Russie n’offre aux dirigeants africains que des outils coercitifs. Si ces derniers sont affaiblis, l'influence déstabilisatrice de la Russie sur le continent le sera tout autant.