Le réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun publie un nouveau roman, Les Culs-reptiles, très bien accueilli par la critique et le public : sorti début janvier, il a vu son premier tirage rapidement épuisé et a déjà été réimprimé. Le livre raconte une histoire incroyable, celle de Bourma Kabo, un jeune Africain sachant à peine nager, qui fut le seul à répondre à une petite annonce de la fédération de natation de son pays pour le représenter aux Jeux Olympiques de Sydney, en 2000. Un récit inspiré par l’histoire vraie du nageur équato-guinéen, Eric Moussambani, qui avait gagné un peu à ses dépens, une célébrité mondiale lors de cette compétition. L’incontestable originalité du livre provient moins de l’histoire qu’il raconte que de sa façon étonnante de la raconter. Car la jouissance que procure la lecture de cette fable politique résulte avant tout du style de l’auteur et de sa créativité langagière, quelque part entre Rabelais et Kourouma. Une tout autre musique, assurément, que celle que nous a donné à entendre jusque-là le cinéaste. D’où l’intérêt de lui demander ce qui l’a poussé à prendre la plume.
Il est difficile pour un cinéaste de trouver le financement pour un film quand le dernier sorti n’a pas rencontré le succès escompté. Est-ce la même chose dans l’édition ?
Non, on n’a pas hésité à m’accueillir à nouveau chez Gallimard. L’économie du livre et celle du cinéma sont très différentes. Pour un livre, on ne raisonne pas seulement en fonction des ventes ou des recettes, on parie encore souvent sur le long terme. Il y a encore un grand nombre d’auteurs publiés, y compris d’ailleurs de grands noms, qui ne vendent pas beaucoup de livres. Et on continue à éditer des poètes. On estime que cela participe à la vie culturelle. Mais il est vrai aussi que les moyens et donc les risques en jeu ne sont pas du même ordre au cinéma et dans l’édition.
On n’aurait jamais imaginé que le cinéaste Haroun pouvait écrire un récit jubilatoire com¬me Les Culs-reptiles. Que s’est-il passé ?
Cette jubilation, c’est celle que j’ai éprouvée en écrivant en quelques semaines cette histoire. Grâce à l’amour des mots, cette musicalité, cette écriture complètement libre qui permet de se déployer à travers le texte. Alors que l’écriture cinématographique est contrainte, presque formatée. J’ai pu vraiment entrer dans la tête de Bourma, dans l’univers absurde dans lequel il circule. J’ai aimé sentir que je pouvais écrire sans ressentir de limites, être tout seul face à la page blanche, cela donne une autre force. C’est un jet qui vient du fond du cœur, qui ne sera pas altéré parce qu’untel ou untel sera intervenu pour vous demander de modifier ceci ou cela. Il n’y aura qu’une personne, l’éditeur, qui regardera cet écrit, alors qu’au cinéma, vous êtes face à plusieurs points de vue – producteurs, distributeurs, etc. Des avis qui vont vous perturber, qui imposent une sorte d’écriture du consensus.
Quand vous êtes-vous tourné vers la littérature ?
Je n’ai jamais cessé d’écrire. J’ai commencé, comme tous les adolescents j’imagine, par des poèmes. Puis il y a eu des nouvelles. J’ai toujours eu un lien très fort avec la littérature, à tel point qu’on pourrait même dire que je suis venu au cinéma par là. Il y a dans le cinéma des auteurs comme Truffaut, Godard, qui sont en fait des écrivains contrariés. On sent bien l’influence de la littérature derrière leurs œuvres. Je suis plutôt comme ça.
Dans mon premier long métrage, Bye Bye Africa, il y a quelque chose de l’ordre de la littérature avec cette voix off, ce texte, ce film qui est une espèce de manifeste. Mes écrits étaient donc dans mes tiroirs et il est arrivé ce moment où j’ai eu le temps, l’occasion, l’opportunité d’y aller.
Par ailleurs, les personnages, le monde que je représente à l’écran sont très éloignés de la majorité de mon public et des personnes qui ont leur mot à dire sur ce que je fais. J’ai moins cette impression avec la littérature. Enfin, la littérature reste un socle dans la société. Les gens, ces derniers temps, se sont retournés vers le livre, comme si c’était le seul compagnon possible, un compagnon presque physique.
Les Culs-reptiles et sa vision satirique des pratiques du pouvoir sont-ils une façon de régler vos comptes avec la politique, après votre bref parcours de ministre tchadien de la Culture en 2017 et 2018 ?
Non, il y a dans ce livre quelque chose de l’ordre de la farce, mais le récit évoque des situations que je côtoie depuis longtemps. Peut-être ai-je pu voir de plus près certaines choses en étant ministre, mais c’est tout. Les choses horribles dont je parlais d’ailleurs dès mon premier livre font partie tout simplement de la réalité tchadienne.
Un livre, pour un cinéaste, n’est-ce pas un scénario contrarié ? Qui deviendra d’ailleurs peut-être, dans le cas de Les Culs-reptiles, un film ?
Pas du tout. Beaucoup de gens m’ont dit que ce livre ferait un très beau film, et même quelqu’un m’a déjà proposé de participer à un tel projet. Je suis tombé des nues. Car il y a dans le livre des éléments poétiques, un travail sur les allitérations, les assonances, des didascalies, des choses qu’on ne peut pas projeter sur un écran. Je ne vois pas comment on peut faire cela au cinéma. Je n’ai en tout cas pas du tout pensé à une possible adaptation au cinéma en écrivant.
Le livre est pourtant aussi très descriptif… N’avez-vous pas «vu» ce que vous écriviez en l’écrivant ?
Si la description est importante, c’est parce que le personnage de Bourma découvre pour la première fois, tous ces milieux qu’il ne connaissait pas : les ministères, les hommes de pouvoir, les hôtels, la mer, les Jeux Olympiques, etc. Donc je devais décrire tout cela de son point de vue. Il ne faut pas oublier que je suis parti d’une histoire vraie, ce qui m’a permis de traquer nos petites absurdités, de nous interroger sur le présent en Afrique, de mettre les gens face à leurs responsabilités. Et l’ironie que je pratique, c’était je crois la meilleure façon d’injecter de la réflexion dans cette histoire.
Est-ce le documentariste ou l’auteur de fictions qui a écrit ce livre ?
Sans doute plus le documentariste. Mais si j’ai fait des recherches, je n’ai pas pour autant voulu retrouver le nageur qui a vécu cette histoire. Je voulais laisser libre cours à mon imagination, tout en rendant attachant un personnage qui ne cherche rien d’autre qu’à sortir de son statut de «cul-reptile».
D’où vient cette expression de «cul-reptile» ?
Je l’ai imaginée en m’inspirant de ce que je voyais et entendais au Tchad. Il y a une expression qui dit : «Patient comme un varan.» Façon de dire qu’on peut, comme ce reptile, rester des heures et des heures au soleil en attendant aussi longtemps qu’il le faut ce qui va tomber tout seul. Je me suis demandé comment faire un lien entre cela et tous ces gens qu’on voit au Tchad assis sur des nattes, retenant leur envie de révolte, dans la frustration et le ressentiment, médisant sur ce qui se passe autour d’eux sans rien faire. Espérant qu’il va se passer quelque chose, que cela bougera et qu’alors ils pourront bouger eux-mêmes. D’où l’expression que j’ai forgée et le récit qui a suivi.
Ce livre est un peu dans la veine d’un Kourouma ou d’un Rabelais. Peut-on imaginer que le cinéaste Haroun explore cette veine à l’avenir ?
Il y a sans doute quelque chose de proche de Kou¬rouma dans l’ironie que je pratique. Où l’on peut retrouver certainement aussi, et peut-être surtout, l’ascendant Rabelais. Quant à retrouver au cinéma le style du livre, pourquoi pas, c’est tout à fait possible. Après avoir réalisé des films très sérieux, le cinéaste français Bruno Dumont a par exemple été vers le comique, le burlesque, le déjanté. Pour ma part, si je devais aller vers la comédie, ce serait plutôt dans la veine d’un Jim Jarmush, privilégiant la poésie, l’absurde.
Le prochain Haroun sera-t-il un film ou un livre ?
Un film, que j’espère pouvoir tourner l’année prochaine, au Tchad. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant, tant que le projet n’est pas plus avancé.
Jeune Afrique
GUERRE EN UKRAINE, RELATIONS AVEC LE SENEGAL : LA LECTURE EXPLIQUEE DE L’AMBASSADEUR DE RUSSIE
En conférence de presse hier, l’ambassadeur de Russie à Dakar estime qu’il y a trop de manipulation des «médias occidentaux» pour décrire la guerre en Ukraine
Le Président Poutine avait mis en gras dans son discours, les mots «démilitarisation» et «dénazification» du régime de Zelinsky pour justifier l’envoi de troupes russes en Ukraine. En conférence de presse hier, Dmitry Kourakov, ambassadeur de la Russie au Sénégal, est revenu sur les raisons qui ont provoqué cette «opération militaire en Ukraine».
Le Président Poutine avait pris les mots avec soin pour justifier son «opération militaire en Ukraine». Ces éléments de langage ne convainquent pas la plupart des pays de la communauté internationale. En conférence de presse hier, l’ambassadeur de Russie à Dakar estime qu’il y a trop de manipulation des «médias occidentaux» pour décrire la guerre en Ukraine. «La guerre, c’est la guerre et c’est dommage qu’il y ait parfois des morts qui ne sont pas intentionnels», note Dmitry Kourakov. Selon lui, «actuellement», il y aurait eu 400 personnes mortes. «Et ces données, dit-il, proviennent des Nations unies et sont partagées par les Ukrainiens. Je pense que ces données sont un peu exagérées car, par exemple, les Ukrainiens disent qu’ils ont tué 12 mille soldats russes. Et selon notre ministre de la Défense, à la date du 6 mars, il y avait moins de 500 soldats russes qui y ont perdu leur vie et 1900 blessés. Voyez la différence», justifie l’ambassadeur.
Dans son exposé, il souligne que la situation dans le «Donbass et en Ukraine» découle d’un «coup d’Etat anticonstitutionnel» perpétré en février 2014 par des «forces ultranationalistes» avec le soutien de l’Occident. «Dans un Etat qui compte des dizaines de millions de citoyens russophones, le nouveau régime de Kiev a lancé une lutte intransigeante contre la langue et la culture russes», assure Dmitry Kourakov. Après cette étape, l’idéologie du «néonazisme» a été imposée, des «représailles extrajudiciaires» ont été faites contre les opposants politiques et la «persécution» des dissidents est devenue une norme. «Le génocide et la guerre sanglante contre les habitants du Donbass et le blocus de la région se sont poursuivis pendant huit ans», dit encore Dmitry Kourakov.
Face à cette situation, la Russie a «opté» pour une résolution pacifique du conflit. «C’est simple, on assure la sécurité de tout le monde : pour l’Europe, pour l’Ukraine et pour la Russie. Mais les Etats-Unis et l’Otan ont refusé notre offre, continué à armer l’Ukraine», déplore Dmitry Kourakov. Ce sont autant de «raisons» qui justifient cette «opération militaire spéciale», formule utilisée par Moscou pour évoquer la guerre en Ukraine, qualifiée par les autres pays d’invasion.
«La menace à laquelle les civils ukrainiens font face aujourd’hui ne vient pas de l’Armée russe»
Depuis quelques jours, la Russie est aussi accusée de bombarder des sites civils. Pour le diplomate, les forces russes ne frappent que des cibles militaires, avec des armes de précision. «Les ultranationalistes placent des chars, de l’artillerie et des lance-roquettes multiples devant les jardins d’enfants, les écoles et les hôpitaux, installent des positions de tir sur les toits des immeubles d’habitation et se cachent derrière des femmes et des enfants. Des soldats russes capturés sont soumis à des tortures sadiques. Les bandits ukrainiens filment les tortures et se vantent de leur cruauté ostentatoire», dénonce l’ambassadeur.
Aujourd’hui, la Russie est sur deux fronts : militaire et aussi économique. Les sanctions occidentales se sont durcies encore, pour pousser Moscou à mettre fin à la guerre en cours. Pourtant Dmitry Kourakov soutient que la Russie continue de prendre part à l’économie mondiale. «Nous ne nous apprêtons pas à lui porter atteinte» alors que les dirigeants européens veulent mettre à terre «l’économie» russe. «Je peux vous assurer que ces efforts seront vains. C’est vrai aussi, dit-il, que les actions de l’Ue ne resteront pas sans réponse ferme.»
L’ETAT COINCÉ DANS LA GRILLE
Après avoir satisfait les enseignants à coups de milliards pour améliorer leur situation indemnitaire, l’Etat a très tôt pris les devants en conviant les syndicalistes du secteur de la santé hier, à la table des négociations
«Des réponses assez satisfaites». C’est le sentiment de Dr Amadou Yéri Camara, Secrétaire général du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames), hier après sa rencontre avec le gouvernement, qui a aussi enchaîné les discussions avec And gueusseum qui menace d’aller en grève. Comme si l’Etat avait ouvert son cahier de doléances à tous les corps.
Après la paralysie du système éducatif, le secteur de la santé se dirigerait vers des perturbations. Après avoir satisfait les enseignants à coups de milliards pour améliorer leur situation indemnitaire, l’Etat a très tôt pris les devants en conviant les syndicalistes du secteur de la santé hier, à la table des négociations.
Les deux parties ont passé en revue les points contenus dans le protocole d’accords de 2014 mais aussi les doléances, objet du préavis de grève. «C’est un changement de paradigme qui va contribuer à restaurer la paix sociale d’une manière durable dans le secteur de la santé et d’une manière générale dans le service public», s’est réjoui Dr Amadou Yéri Camara, Secrétaire général du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames). Ils sont sortis de cette rencontre satisfaits. Il dit : «Nous avons des questions en rapport avec l’urbanisme, qui ont eu une bonne résolution, pour les démarches administratives, nous avons eu des réponses assez satisfaites.» Et d’ajouter : «Nous pensons qu’on ga¬gnerait à avoir un statut qui garantisse la sérénité avec ces corps qui ne devraient pas être dans une posture revendicative.»
«C’est un changement de paradigme qui va contribuer à restaurer la paix»
Les discussions ont tourné autour des questions à incidence financière comme le régime indemnitaire qui est composé de sous-points internes qui concernent l’Etat du Sénégal, d’après le ministre de la Fonction publique. Mariama Sarr informe qu’il y a aussi des points concernant l’organisation dans le travail. C’est-à-dire l’agenda que les départements sectoriels doivent mettre en place pour que des réunions sectorielles puissent se tenir, que les questions puissent être examinées lors de ces rencontres-là. «De tous les points soulevés, la plupart ont trouvé des solutions. D’autres sont en train de l’être», soutient Mariama Sarr. Cette dernière renseigne également qu’un agenda a été fixé entre le mois de mars et le mois de mai où les ministères vont tenir des réunions sectorielles et, à la fin, une plénière va être organisée.
A la rencontre, il y avait le ministre du Travail, Samba Sy, les représentants des ministères de la Santé, du Budget, de l’Urbanisme, de la Justice, des Collectivités territoriales, de l’Enseignement supérieur.
BIRAHIM SECK PRESSE MACKY
Pour le Coordonnateur général du Forum civil, la cohérence constitutionnelle appelle le président de la République à nommer un Premier ministre.
Pour le Coordonnateur général du Forum civil, la cohérence constitutionnelle appelle le président de la République à nommer un Premier ministre.
Présidence en exercice de Macky Sall à l’Union africaine, coordination de l’action gouvernementale, fusible pour le Président… Il y a 3 mois, le régime en place ne manquait pas d’arguments à l’heure de restaurer le poste de Premier ministre, supprimé en 2019.
Adopté en Conseil des ministres le 24 novembre 2021 puis par l’Assemblée nationale le 10 décembre en procédure d’urgence, la réforme tarde pourtant à être matérialisée. Si aucun texte de loi ne met la pression sur le chef de l’Etat, Birahime Seck estime par contre que Macky Sall «doit respecter la cohérence constitutionnelle, en nommant un Premier ministre et se conformer à la nouvelle architecture institutionnelle».
Le Coordonnateur général du Forum civil rappelle au Président et ses troupes leurs sorties pour justifier le retour de la Primature. «Lui et ses partisans n’ont pas cessé de communiquer sur le fait qu’il avait besoin d’un Premier ministre parce que ses fonctions à l’Union africaine seraient assez lourdes, ce qui ne l’empêche pas, pourtant, de faire le tour du pays», a souligné Birahime Seck hier sur sa page Facebook.
Pourtant Macky Sall semblait pressé de faire revenir un chef du gouvernement. «Ce sera après les élections locales. Ça n’a pas de sens de nommer un Premier ministre avant les Locales», avait-il promis lors de son entretien avec Rfi et France 24, le 9 décembre dernier.
ISMAÏLA SARR APTE À JOUER
Annoncé incertain depuis quelques semaines, Ismaïla Sarr sera bel et bien de la partie pour la double confrontation contre l’Egypte comptant pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022.
Blessé depuis quelques semaines avec Watford, Ismaïla Sarr sera opérationnel pour la double confrontation entre le Sénégal et l’Egypte comptant pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde. L’annonce a été faite par l'entraîneur des Hornet, Roy Hodgson.
Bonne nouvelle pour Aliou Cissé et son staff. Annoncé incertain depuis quelques semaines, Ismaïla Sarr sera bel et bien de la partie pour la double confrontation contre l’Egypte comptant pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022. Cette bonne nouvelle a été annoncée par le manager de Watford, Roy Hodgson. «Je ne sais pas quand sera son retour avec nous, mais il sera techniquement apte pour rejoindre sa sélection», a déclaré le technicien anglais», a déclaré Roy Hodgson.
Malgré le fait qu’il ne participera pas à aucun match de Watford avant le rassemblement des Lions, souligne le technicien de 74 ans, l’ancien pensionnaire de Rennes sera techniquement apte pour ce rendez-vous. «Comme toutes les autres équipes, nous avons aussi une complication supplémentaire avec la trêve internationale. Nous courons le risque, je suppose, qu’il soit à peu près techniquement apte. Il ne sera pas en forme, il n’aura pas vraiment joué pendant plus de deux semaines, mais il pourrait être techniquement en forme, et cela l’obligera à rejoindre sa sélection», a indiqué l'entraîneur de 74 ans.
Par ailleurs, face à Southampton ce dimanche, Roy Hodgson annonce que son attaquant de 24 ans ne sera pas de la partie. «Les médecins sont très réticents à donner une date de retour. Je dirais qu’au jour d’aujourd’hui, ses chances de jouer ce week-end sont très minces. Il s’améliore, cela ne fait aucun doute. A moins qu’il ne se blesse avec l’équipe nationale, il sera en forme avec nous en avril. Je n’ai aucun doute là-dessus. Mais pour ce dimanche, j’ai de sérieux doutes», a-t-il soutenu avant d’ajouter que le natif de Saint-Louis aura besoin de plus de temps pour retrouver sa forme. « Je serais très surpris si Ismaïla Sarr ne voulait pas retourner au Sénégal après avoir remporté la Coupe d’Afrique des Nations, donc je pense que nous allons subir un double coup dur, mais nous devons attendre», dit-il. Watford fera le déplacement pour défier Southampton pour le compte de la 29ème journée, mais le technicien anglais devra composer son effectif sans l’ancien joueur de Rennes.
L’AGRICULTURE, LE COMMERCE ET L’INDUSTRIE PARMI LES SECTEURS POURVOYEURS D’EMPLOIS
L’Etude sur l’emploi et l’employabilité des jeunes liste les secteurs qui offrent de meilleures perspectives
En collaboration avec le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (Cres), le Consortium pour la Recherche Economique en Afrique (Crea) a organisé hier un atelier de restitution de l’étude sur le programme d’appui à l’emploi et l’employabilité des jeunes. D’après les résultats de l’enquête, les secteurs qui offrent de meilleures perspectives d’emploi sont l’agriculture, le commerce et l’industrie.
Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, Dr Thierno Malick Diallo indique que la question de l’emploi des jeunes se pose avec acuité malgré les nombreuses institutions. Selon le chercheur qui présentait hier les résultats de l’étude sur l’emploi et l’employabilité des jeunes, commanditée par le Crea en collaboration avec le Cres, le Sénégal a entrepris plusieurs initiatives pour faire face à la problématique de l’emploi et de l’employabilité des jeunes. Ce qui a conduit à la création de plusieurs agences et fonds.
Toutefois, Dr Diallo se désole du fait que la plupart de ces projets soient tombés à l’eau. «En dépit de ces nombreuses interventions, force est de constater que le chômage et la précarité de l’emploi des jeunes constituent toujours une grande préoccupation», dit-il avant de préconiser l’évaluation de l’impact des programmes d’appui à l’emploi sur l’insertion des jeunes hommes et femmes dans les secteurs pourvoyeurs d’emplois de qualité, notamment ceux offrant de meilleures perspectives d’emplois et de revenus.
A cet effet, Monsieur Diallo révèle que les personnes âgées de 15 à 35 ans représentent 34% de la population totale et 58% de la population en âge de travailler. «Et ces jeunes travaillent la plupart dans le secteur agricole, industriel et celui du commerce. En résumé, l'agriculture, le commerce et l’industrie constituent les principaux pourvoyeurs d’emplois», renseigne l’enseignant-chercheur. Même si ces 3 secteurs sont pourvoyeurs d’emplois, il n’en demeure pas moins qu’ils constituent, aux yeux de Dr Diallo, des secteurs refuges. D’autant que les jeunes qui s’adonnent à ces activités le font souvent parce qu’ils travaillent moins d’heures que la norme et souhaitent faire plus. «Pis, ils ont des revenus insuffisants qui les conduisent à chercher un autre emploi. Parfois même, ils occupent des emplois irréguliers où ils ne bénéficient d’aucun système de sécurité sociale», souligne Dr Thierno Malick Diallo.
En outre, l’enquête révèle que les jeunes hommes et femmes qui ont bénéficié des programmes de formation et d'emploi trouvent un emploi de qualité plus élevée que celui des jeunes non bénéficiaires dans le secteur industriel et de services. Les programmes mis en œuvre par la Convention Nationale Etat Employeur (Cnee) pour promouvoir l'emploi des jeunes au Sénégal permettent aux bénéficiaires d'accéder à un emploi de meilleure qualité. Cependant, le secteur industriel et les services seront les secteurs pourvoyeurs d'emplois de qualité pour les jeunes bénéficiant des formations et stages offerts par la Cnee.
Ainsi, les chercheurs du Cres recommandent à l’Etat de développer les politiques de promotion de l'emploi orientées vers les secteurs de croissance, notamment ceux pourvoyeurs d'emplois. Mais également de développer davantage la collaboration de l'État et des employeurs du secteur privé. Ce qui, aux yeux de Dr Diallo, encouragerait le partenariat Public-Privé afin de promouvoir l'insertion socioprofessionnelle des jeunes dans les secteurs de croissance. Il préconise aussi d’orienter les programmes de formation et de stage vers les secteurs à potentiel, pour permettre d'avoir une politique d'emploi plus efficace. De plus, les enquêteurs invitent les décideurs à valoriser la promotion de l'entrepreneuriat, orientée vers les secteurs de croissance pour aider à lutter contre la précarité à laquelle sont confrontés la plupart des jeunes sur le marché du travail sénégalais.
AU SÉNÉGAL, 1510 MALADES EN ATTENTE DE DIALYSE
Selon le directeur de cabinet du ministère de la Santé, Alphonse Ousmane Thiaw, l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) prévoit une augmentation de la prévalence de la maladie rénale chronique de 17% dans les dix ans à venir.
A l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier la Journée mondiale du rein sous le thème : «La santé rénale pour tous : améliorer les connaissances pour un meilleur traitement des maladies rénales». Le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Alphonse Ousmane thiaw, qui présidait la cérémonie, a indiqué qu’en 2021, plus de 740 personnes sont suivies et 1510 sont sur la liste d’attente pour la dialyse.
L’affection rénale est un réel problème de santé publique pour tous les pays du monde, avec un taux de mortalité élevé, surtout dans les pays en voie de développement. La pathologie rénale est souvent le passage de certaines maladies chroniques, de par leurs complications graves.
Selon le directeur de cabinet du ministère de la Santé, Alphonse Ousmane Thiaw, l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) prévoit une augmentation de la prévalence de la maladie rénale chronique de 17% dans les dix ans à venir. «Chaque année, en raison d’un diagnostic tardif, des millions de personnes décèdent prématurément d’insuffisance rénale chronique et des complications cardiovasculaires qui lui sont associées. Au Sénégal, les données hospitalières de 2021 font état d’une cohorte de 742 patients suivis avec un taux d’enrôlement de 10% et une létalité de 12%. Cependant, le problème reste entier avec 1510 patients en attente de dialyse», souligne-t-il.
A l’en croire, les affections rénales peuvent être détectées et leur évolution ralentie, voire stoppée par des médicaments et des règles hygiéno-diététiques simples, même si elles sont le plus souvent silencieuses. «La problématique de la transplantation rénale en Afrique subsaharienne mérite une attention particulière. Il s’agit d’un véritable défi pour la sous-région. La loi sur le don d’organes a permis d’encadrer les défis éthiques et réglementaires de cette activité très prometteuse, seul vrai traitement à long terme de l’insuffisance rénale terminale. C’est aussi l’assurance d’un don libre, éclairé, gratuit et sans contraintes», affirme le directeur de cabinet du ministre de la Santé qui estime qu’en plus des efforts dans le domaine de la dialyse, la transplantation rénale est en cours de mise en place. «L’arrêté portant sur l’octroi, la suspension et le retrait d’agrément des établissements publics de santé pour la transplantation rénale avec donneur vivant, élaboré par l’organe de régulation qu’est le Conseil National de Don et Transplantation (Cndt), en cours de signature, va permettre d’impulser la rapide fonctionnalité de cette activité», annonce-t-il.
La société sénégalaise de néphrologie dialyse réclame la mise en place d’un programme Le président de la Société Sénégalaise de Néphrologie Dialyse et Transplantation (Sosendt), Pr Abdou Niang, souligne que le déficit de connaissances freine la lutte contre les maladies rénales et augmente la mortalité qui leur est associée. «Au Sénégal, Près de 850.000 personnes souffrent de maladie rénale avec plus de 1200 malades qui vivent en dialyse. Ce déficit de connaissances des populations est persistant et continu, concernant l’IRC, et est surtout perceptible à tous les niveaux du système de santé», se désole-t-il. Il estime qu’il y a des obstacles à une meilleure compréhension de la santé rénale, notamment une faible sensibilisation de la population, des connaissances limitées en matière de santé, le déficit de formation du personnel de santé.
A cet effet, il prône de connaître la tension artérielle, le taux de sucre dans le sang et les traitements à suivre. En outre, il plaide pour la mise en place d’un programme national de lutte contre la maladie rénale qui prendrait en charge tous les aspects de la prévention au traitement. «Il faut augmenter l’offre de formation du personnel de santé pour le dépistage et la prise en charge de la maladie rénale, et aussi d’adopter une alimentation et des modes de vie sains afin de garantir une bonne santé rénale, de préserver plus longtemps les fonctions rénales chez les personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique».
DANGOTE ENTRE LE MARTEAU DE LA CRISE MALIENNE ET L’ENCLUME DE LA GUERRE EN UKRAINE
Le fonctionnement de la Cimenterie Dangote Sénégal (Cds) subit le contexte économique difficile lié à la crise malienne et la guerre en Ukraine
Le fonctionnement de la Cimenterie Dangote Sénégal (Cds) subit le contexte économique difficile lié à la crise malienne et la guerre en Ukraine. Des facteurs qui entraînent la hausse des coups de production alors que le chiffre d’affaires stagne depuis 2020. Ces informations ont été fournies hier à la suite d’une visite de terrain dédiée à la presse.
La Cimenterie Dangote en train de subir les contrecoups de la crise malienne, après l’embargo décrété par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(Cedeao). S’exprimant hier lors d’une visite de la presse au sein de l’entreprise, le directeur administratif et financier (Daf) de Dangote, Ousmane Mbaye, a indiqué que l’entreprise fonctionne avec du charbon comme source d’énergie, pour l’alimentation de la centrale électrique. «C’est un intrant important qui représente environ 60% de nos coûts variables. Et depuis 2020, le coût du charbon a augmenté de plus de 140%, ce qui veut dire que nos coûts de production ont explosé. Et la particularité de Dangote, c’est que l’usine a atteint sa capacité maximale de production depuis 2020.
Ainsi, le chiffre d’affaires n’augmente plus depuis 2020, alors que les coûts sont en train d’exploser», explique-t-il. Monsieur Mbaye considère qu’une telle situation a un impact négatif sur les résultats. «La seule solution, c’est d’aller vers la hausse du prix du ciment. Il faut cependant reconnaître qu’une telle perspective est difficile, d’autant que l’Etat est dans l’obligation de protéger le pouvoir d’achat des consommateurs», dit-il avant de relever : «Mais, il ne faut pas oublier l’industrie, car sans elle et sans production, il n’y a pas de pouvoir d’achat».
Dans la même veine, le Daf ajoute qu’une partie du charbon consommée dans l’usine provient de la Russie. «Et si le marché russe ne peut plus livrer du charbon, il y aura forcément une tension supplémentaire sur les autres marchés. Et une tension veut tout simplement dire une augmentation des prix. Il est donc clair que les coûts vont continuer à augmenter», annonce Ousmane Mbaye qui estime, par ailleurs, que la fermeture des frontières du Mali est venu corser la dose. «Les exportations au Mali représentent presque 20% du chiffre d’affaires deDangote.D’habitude, ce sont des centaines de camions maliens qui étaient tous les jours visibles au parking extérieur de la cimenterie. Mais aujourd’hui, aucun poids lourd à l’immatriculation malienne n’est recensé sur les lieux», se désole-t-il.
Pour Alex Simaga Directeur des ventes de Dangote, le Mali subit également les contrecoups de cette donne , car le prix de la tonne qui y coutait 95 000 Fcfa a grimpé actuellement jusqu’à 125 000 Fcfa. Face à cette situation, il demande à l’Etat d’accompagner encore l’industrie. A l’heure actuelle, argue-t-il, le ciment ne coûte pas cher au Sénégal. Dans certains pays de la sous-région, il indique que le prix du ciment tourne autour de 100.000 Fcfa la tonne, contre 60.000 à 70 000 Fcfa au Sénégal.
MIGRATION DES ENFANTS DANS LA ZONE CEDEAO, LE SÉNÉGAL ET LA CÔTE D’IVOIRE, LES PRINCIPALES DESTINATIONS
Dans l’espace Cedeao, des dizaines de milliers d’enfants et de jeunes se déplacent volontairement ou sont contraints de se déplacer chaque année.
La migration des adolescents à l’intérieur des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de la Mauritanie est particulièrement dense. La Guinée Bissau, le Mali et le Nigeria constituent en grande partie les pays de départ. A partir de ces Etats, des populations à bas âge sont convoyées vers le Sénégal et la Côte d’Ivoire. C’est le constat fait par le Réseau Afrique de l’Ouest (Rao) qui a organisé une rencontre de trois jours à Saly pour réfléchir sur les moyens d’aider les pays membres de la Cedeao à éradiquer ce fléau.
Dans l’espace Cedeao, des dizaines de milliers d’enfants et de jeunes se déplacent volontairement ou sont contraints de se déplacer chaque année. Leur vulnérabilité est renforcée par le fait qu’ils sont mineurs, souvent non accompagnés et en déplacement. Leur parcours les conduit au-delà des frontières de leur pays, en dehors de toute protection formelle ou informelle. Pour arriver à bout de ce phénomène, indiquent les membres du Rao, il urge de renforcer et d‘interconnecter les systèmes de protection nationaux des Etats Membres de la Cedeao pour la protection, la réintégration et l’accompagnement transnationaux de ces enfants et jeunes.
Dans l’optique de lutter contre ce type d’émigration qui est souvent clandestine, le Rao qui regroupe les 15 pays membres de la Cedeao et la Mauritanie a adopté une politique commune. Selon Djibril Fall, directeur du Service Social International de l’Afrique de l’ouest, les pays qui constituent les points de départ sont pour la plupart le Nigeria, le Mali et la Guinée Bissau. «Toutefois, il y a une disparité notée en fonction des Etats, car les causes de migration ne sont pas les mêmes», explique monsieur Fall avant de préciser : «Au Mali, les déplacements vers le Sénégal sont souvent dus à des raisons économiques. Les mamans se déplacent avec leurs enfants pour rallier le Sénégal, plus précisément Dakar ou la côte, afin de chercher des lendemains meilleurs».
Par contre, pour ce qui est de la Guinée Bissau, souligne-t-il, la destination des émigrés est le Sénégal. Il estime que la raison d’un tel déplacement est souvent due à la recherche du savoir coranique, car dans certaines communautés, les parents veulent que leurs enfants apprennent le Coran. «Ce qui favorise l’existence de réseaux de certains opportunistes qui promettent aux parents monts et merveilles avant d’amener les enfants au Sénégal pour les exploiter par la mendicité», constate amèrement le directeur du Service Social International de l’Afrique de l’ouest. Et pour ce qui est du Nigeria, l’un des pays les plus développés et peuplés de l’Afrique de l’ouest, le déplacement des adolescents a un soubassement économique. «Mais à la différence du Mali et de la Guinée où l’émigration concerne les garçons, au Nigeria, c’est la gent féminine qui se déplace le plus pour faire de la prostitution dans le pays d’accueil, à cause de l’existence de réseaux de proxénétisme», renseigne Djibril Fall.
Revenant dès lors sur la mission du Rao, Djibril Fall indique qu’il «représente un effort collectif qui cherche non seulement à fournir des services d’appui aux enfants et aux jeunes en mobilité qui sont en difficultés, mais aussi à déclencher des changements de politique (par la fourniture continue de preuves) qui prendront en considération ce groupe d’enfants vulnérables».
Au cours des 15 dernières années, révèle-t-il, plus de 13 000 enfants et jeunes en mobilité qui se sont retrouvés en difficultés en raison de leur mobilité ont bénéficié de services de protection transnationale fournis par environ 860 acteurs étatiques et non étatiques membres du Rao. La protection et la prise en charge des enfants vulnérables en mobilité sont assurées par le Réseau Afrique de l’Ouest (Rao) grâce à un mécanisme transnational dont les membres proviennent de la Commission de la Cedeao, des agences gouvernementales, des organisations de la société civile, des organisations communautaires de tous les Etats membres de la Cedeao et de la Mauritanie, ainsi que des agences internationales et des Ong actives dans la région.
Par Mamadou Ibra Kane
LA TÊTE DANS LES ÉTOILES, LES PIEDS SUR TERRE
A ses visiteurs du soir et du jour, le Président Sall confie souvent : « j’ai les pieds sur terre ». Pour un géologue de son état, habitué des réalités du sol et du sous-sol, normal. C’est une question d’équilibre.
Emédia |
Mamadou Ibra Kane |
Publication 11/03/2022
A ses visiteurs du soir et du jour, le Président Sall confie souvent : « j’ai les pieds sur terre ». Pour un géologue de son état, habitué des réalités du sol et du sous-sol, normal. C’est une question d’équilibre. Cependant le chef de l’Etat n’est pas moins sur un nuage. Il a même la tête dans les étoiles depuis la date historique du 6 février 2022. Champion d’Afrique de football. Un stade Abdoulaye Wade ultra-moderne, un bijou. Une pelouse de Coupe du monde. Un match des légendes. Un spectacle de sons et lumières. Le Sénégal a joué, chanté, dansé et sauté. Un Sénégal joyeux. Et le monde avec lui. Quel Président sur la planète terre bouderait ce plaisir ? Macky Sall surfe sur les nuages. Un parfum d’état de grâce embaume l’atmosphère du Palais avenue Léopold Senghor.
Seulement, ce nouvel état de grâce risque d’être de courte durée. Le jeu ne remplace pas le pain. D’autant plus que la baguette qui coûte déjà cher aux ménages, pourrait encore renchérir jusqu’à 500 francs le kilo. Boulangers et meuniers n’en peuvent plus d’être roulés dans la farine. Ils répètent les alertes contre la flambée des cours du blé et de la farine en raison de la crise russo-ukrainienne. Le pétrole et le gaz ne sont pas en reste. Du coup la mesure appréciable et appréciée du gouvernement sénégalais de baisser les prix du riz, de l’huile et du sucre, pourrait subir les contrecoups d’une spirale de hausses très contagieuse au plan mondial. Telle une pandémie très connue. Ceux qui avaient imprudemment qualifié le Covid-19 de « petit virus chinois » à ses tout premiers signes, l’ont appris à leurs dépens. C’est exactement la même situation avec la guerre en Ukraine. Rien que la menace sur les prix des produits de base justifie amplement le coup de fil de Macky Sall à Vladimir Poutine. Sans compter les autres conséquences désastreuses aux plans économique, diplomatique et sécuritaire. Président du Sénégal dont la diplomatie du non-alignement ne date pas de 2022 et de l’Union africaine à la fois, Sall a la double légitimité d’appeler son homologue russe. Pourquoi pas lui quand on sait que d’autres dirigeants du monde s’adressent à Poutine malgré leur conflit ouvert avec le maître du Kremlin. Entre Dakar et Moscou il n’y a certes pas le « téléphone rouge », mais il y a bien le téléphone, une ligne directe. Quand, dans sa politique du containment (endiguement) à l’égard de Vladimir Poutine, Joe Biden des Etats-Unis parle au chaviste Nicolas Maduro du Venezuela et que pour les mêmes raisons d’America First, le successeur de Trump court-circuite Emmanuel Macron de la France dans l’affaire de la vente de sous-marins à l’Australie, Macky Sall du Sénégal et de l’Afrique ne peut qu’avoir raison de s’entretenir avec le Président russe. Après comme avant tout, c’est une question d’intérêts.
L’école sénégalaise, parlons-en. Elle est otage d’un malentendu qui dure depuis des décennies. A la fois social et sociétal, le quiproquo porte sur la finalité même du système éducatif. Que voulons-nous ? Une école qui éduque ? Qui prépare à la vie ? Qui donne une chance égale à tous ? Une école qui développe ? Si c’est de cela qu’il s’agit, il est évident que le système actuel n’est pas opérant. L’Etat mettra 100 milliards, voire davantage pour satisfaire les revendications salariales des enseignants, et Dieu sait que le bon enseignant mérite tout l’or du pays au regard de la noblesse de son métier. Le ministre de l’Education nationale parle de 100% et de 220% d’augmentation. Là n’est d’ailleurs pas le problème. L’équation qui se pose est pour quel résultat après. Quelle garantie élèves, parents, enseignants et Etat ont, qu’il ne sera pas question, dès la rentrée prochaine encore, d’année scolaire à sauver ? L’école, elle, attendra. A peine les élèves ont-ils repris le chemin des classes que les étudiants de Cheikh Anta Diop empruntent le couloir de la grève ! Pendant ce temps, la nomination d’un Premier ministre chef de Gouvernement, annoncée urbi et orbi par le Président pour après les locales du 23 janvier, est apparemment renvoyée aux calendes sénégalaises. La logique électoraliste l’emporterait sur la nécessité d’une coordination gouvernementale et l’urgence de s’attaquer aux urgences, c’est à dire : les priorités des Sénégalais.
Des soutiens à l’Ecole Publique, école de la République, le Sénégal n’en compte plus que très peu. Posons-nous la question : quel parent dans ce pays amène encore son enfant à cette école-là ? A dire vrai, c’est le règne de l’éducation censitaire. La santé subit le même sort.