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28 août 2025
LE MANQUE DE SANG, "UN PROBLÈME MAJEUR" À L’HÔPITAL DE NDIOUM
Le manque de sang est "un problème majeur" à l’hôpital de Ndioum, a déploré Dr Mamadou Ndiaye, le chef du service laboratoire de cette structure sanitaire située dans le nord du pays.
Ndioum, 10 mai (APS) - Le manque de sang est "un problème majeur" à l’hôpital de Ndioum, a déploré Dr Mamadou Ndiaye, le chef du service laboratoire de cette structure sanitaire située dans le nord du pays.
"C’est un problème majeur, le manque de sang. Et les structures hospitalières qui en disposent sont très éloignées. Il faut faire 200 kilomètres pour aller à Ourossogui ou bien 100 Kilomètres pour se rendre à Richard Toll’’, a déclaré, dans un entretien avec l’APS, Dr Ndiaye, par ailleurs président de la Commission médicale d’établissement (PCME) du centre hospitalier régional de Ndioum.
Il a signalé que seuls deux agents travaillent à la Banque de sang. Ce qui fait que l’hôpital arrive "difficilement" à collecter 1200 poches de sang.
"La banque de sang n’a jamais atteint sa capacité de stockage qui dépasse 1500 poches par an", a fait savoir le chef du service laboratoire auquel est rattachée la Banque de sang, érigée en Unité.
Pourtant, a-t-il ajouté, "le matériel pour sa conservation est bien en place. Mais difficile de trouver des donneurs dans la zone où le besoin est réel".
Selon lui, l’établissement de santé de niveau 2 dispose de beaucoup de services tous de gros consommateurs de poches de sang.
"A la Maternité, par exemple, le besoin est énorme avec les nombreuses interventions chirurgicales. Des femmes en couches qui arrivent à terme pour subir des césariennes. Ce qui fait qu’elle consomme beaucoup de poches de sang. Soit 50% de notre stock’’, a-t-il expliqué.
Dr Ndiaye a par ailleurs expliqué que la ville de Ndioum est située sur la route nationale n°2 où sévissent beaucoup d’accidents de la circulation. Elle est également adossée au Diéri, une zone d’élevage. Pour toutes ces raisons, Ndioum "doit, à tout moment et en toute urgence, disposer du sang", a-t-il estimé.
D’ailleurs, a-t-il relevé, le Service de la chirurgie est le deuxième consommateur des poches de sang à cause des accidents de la route et des bagarres à l’arme blanche ou encore des blessés dans les travaux champêtres ou domestiques.
’’Il y a la néphrologie avec l’unité de dialyse qui a démarré en octobre dernier, la pédiatrie, la médecine, (…)’’, a encore listé Dr Ndiaye.
Dr Ndiaye a lancé un appel aux autorités de la ville, du département et de l’Etat central pour les aider à combler le déficit en personnel à la Banque de sang.
Il a rassuré toutefois que des efforts sont faits pour la continuité du service.
Il a aussi demandé aux parents des patients de faire don de sang, soulignant que son service compte se rendre au camp militaire, au centre de secours des sapeurs-pompiers de Podor et de Pété, et rencontrer les groupements de femmes, les A.S.C, etc.
"Nous irons également voir les imams pour traiter la question du don de sang dans leurs prêches du vendredi", a-t-il informé.
Dr Ndiaye a aussi appelé les autorités gouvernementales et départementales à trouver "une solution urgente" au problème de scanner auquel fait face l’hôpital de Ndioum.
"L’hôpital n’a toujours pas de scanner. Les patients sont obligés de se rendre encore soit à Ourossogui, soit à Saint-Louis", a-t-il déploré.
PÉNURIE DE PAPIER DANS LE MONDE, MENACE RÉELLE SUR L’ÉDITION ET LA DÉMOCRATIE
L’imprimerie est fortement menacée à cause d’une pénurie de papier qui s’annonce dans le monde. À l’origine, de cette pénurie de papier, il y a le contexte mondial lié à la pandémie de Covid-19, mais aussi, la guerre en Ukraine.
L’imprimerie est fortement menacée à cause d’une pénurie de papier qui s’annonce dans le monde. À l’origine, de cette pénurie de papier, il y a le contexte mondial lié à la pandémie de Covid-19, mais aussi, la guerre en Ukraine.
Baba Tandian, qui sonne l’alerte prédit, à cet effet, la mort très probable de certains quotidiens. ‘’ Les imprimeries ont mis du temps à redémarrer après la Covid-19. Cela s’est répercuté sur le marché. Ce qui fait que le papier on en trouve difficilement. Avant, ce sont les producteurs qui vous forçaient à acheter leurs papiers. Maintenant, vous courez derrière eux pour qu’ils respectent les délais de livraison. Ces délais vont de deux à trois mois. La tonne est passé de 840 euros à 1450 euros. C’est une augmentation de 50 à 60%’’, a révélé le PDG de l’imprimerie Tandian.
Selon lui, les conséquences de cette pénurie au niveau national seront d’abord la raréfaction du papier. Ce qui va impacter négativement sur la fabrication des journaux tabloïds ou encore les manuels scolaires. ‘’ La demande sera largement supérieure à l’offre. Le prix qui est proposé pour avoir du papier journal ne correspond pas du tout aux prix appliqués au Sénégal. Un journal à 100 F CFA, je pense que les Sénégalais doivent apprendre à l’oublier. Le vrai prix d’un journal doit être défini en tenant compte du coût du papier, du coût de l’impression mais également de l’aluminium. Les plaques qui servent à imprimer les journaux c’est à base d’aluminium. Et l’aluminium est introuvable à cause de la guerre en Ukraine’’, a-t-il indiqué.
Il faut également dire que ce manque de papier, ce ne sont pas seulement les journaux qui vont en pâtir. Avec les élections législatives qui arrivent, on risque d’assister à une pénurie de bulletin si les principaux fournisseurs de l’État n’ont pas pris les devants. ‘’ Si vous voulez chercher du papier pour préparer les élections ce sera extrêmement difficile. Le papier est introuvable. Par exemple, j’avais commandé un stock chez le fournisseur. Ce dernier a reçu des offres de plus 15 à 25% par rapport au prix normal. Heureusement notre collaboration date de 25 ans et il a respecté son engagement’’, renseigne M. Tandian.
RÉPLIQUE DE BARTH A MACKY, OUMAR GUEYE N'ABANDONNE PAS
Barthélemy Dias pensait avoir enterré le dossier dans sa réplique au chef de l’Etat jeudi dernier, mais la polémique relative au recrutement de Guy Marius Sagna et du Capitaine Seydina Oumar Touré refait l’actualité.
Barthélemy Dias pensait avoir enterré le dossier dans sa réplique au chef de l’Etat jeudi dernier, mais la polémique relative au recrutement de Guy Marius Sagna et du Capitaine Seydina Oumar Touré refait l’actualité. C’est le ministre des Collectivités territoriales qui en parle pour conforter les propos du Président Macky Sall. «Un contrat qui n’est pas conforme aux organigrammes types, il ne sera jamais visé par l’Inspection du travail. Aucun bulletin de salaire ne pourra être payé. Si un maire vous dit : «je vous prends et à la fin du mois, je prends mon argent et je vous le donne», ce n’est pas un recrutement. A l’heure où nous parlons, il n’y a aucun recrutement de par la loi, qui s’est opéré dans une collectivité territoriale», a clarifié hier Oumar Guèye, hier en marge de la revue annuelle du ministère des Collectivités territoriales.
Pour le ministre, l’activiste de Frapp et l’ancien gendarme ne sont pas encore des agents de la mairie de Dakar. «Demandez qu’on vous montre le contrat ou un bulletin de salaire. Vous ne les verrez pas car c’est impossible. C’est le percepteur municipal qui paie. Ce n’est pas un problème mais un rappel que nous faisons à l’ensemble de l’exécutif local» a affirmé M. Guèye. L’ancien maire de Sangalcam ajoutera : «Les collectivités sont des démembrements de l’Etat. Le principe de la libre administration des collectivités est encadré par les lois et règlements. Une collectivité ne peut pas faire ce qu’elle veut. Beaucoup d’exécutifs locaux confondent ce principe de libre administration, qui ne signifie pas faire ce qu’on veut. Tout est normé par les lois et règlements. Du point de vue recrutement, c’est normé. C’est aussi le cas sur l’application et du contenu de ces recrutements.»
D’après le ministre, il existe depuis le 8 janvier, un organigramme type faisant l’objet d’un décret et opposable à toute collectivité. «Une collectivité territoriale est obligée de recruter en fonction de l’organigramme type. On ne peut pas faire autrement. Si le maire fait un contrat non conforme à l’organigramme type, il ne sera jamais visé par l’Inspection du travail. Par conséquent, aucun bulletin de salaire ne pourra être payé», a-t-il conclu.
YEWWI ASKAN WI ET WALLU SE RÉPARTISSENT LES DÉPARTEMENTS DU PAYS
Yewwi et Wallu qui iront ensemble aux législatives au niveau départemental ont défini le mode de déploiement sur les départements du Sénégal.
Yewwi et Wallu qui iront ensemble aux Législatives au niveau départemental ont défini le mode de déploiement sur les départements du Sénégal.
Les coalitions Yewwi Askan Wi et Wallu iront ensemble aux élections législatives. Il s’agit d’un compagnonnage départemental. Les deux listes vont en effet se rejoindre dans les départements pour une liste commune. Dans certains départements Yewwi va investir des candidats de Wàllu, mais avec la bannière Yewwi. Dans d’autres départements Wàllu va investir des candidats Coalition Yewwi Askan Wi mais sous la bannière Wallu. Chaque coalition va déposer sa propre liste avec un mix dans les départements.
Ainsi, la coalition Yewwi Askan Wi va se déployer dans 25 départements au Sénégal que sont : (Dakar, Guédiawaye, Keur Massar, Rufisque, Bambèye, Fatick, Kaffrine, Koungheul, Kaolack, Kédougou, Kolda, Vélingara, Linguère, Louga, Matam, Ranérou Ferlo, Dagana, Saint-Louis, Goudomp, Sedhiou, Goudiry, Tambacounda, Mbour, Thiès et Tivaouane).
Pour sa part, la coalition Wallu Sénégal grignotera son nombre de sièges dans les départements de : « Pikine, Diourbel, Mbacké, Foundiougne, Gossas, Mbirkilane, Malem Hodar, Guinguineo, Nioro, Salemata, Saraya, Medina Yoro Foula, Kebemer, Kanel, Podor, Bounkiling, Bakel et Koumpentoum).
Dans la diaspora, la coalition d’Ousmane Sonko et Cie vont pourvoir des sièges pour la diaspora, notamment en Afrique de l’Ouest, du Nord, en Afrique Australe, en Europe du Nord, en Europe de l’Ouest et en Europe du centre. Aussi, dans la zone de l’Océanie, en Amérique, en Asie et au Moyen Orient, la coalition Yewwi Askan Wi sera présente. Wallu Sénégal sera dans deux zones de la diaspora notamment en Afrique du centre et en Europe du Sud.
MAYORO FAYE ET CHEIKH MBACKÉ BARA DOLLY GÈLENT LEURS ACTIVITÉS AU SEIN DU PDS
Les deux personnalités ont annoncé leur retrait des instances du parti libéral sur fond de guerre de positionnement dans le cadre des législatives
Mayoro Faye a décidé de geler ses activités dans le Pds. C’est lui-même qui l’annonce. Le coordonnateur départemental de Saint-Louis qui s’occupe par ailleurs de la communication du parti explique ce choix par ce qu’il qualifie de « manque de considération » à son égard. En effet, il trouve injuste qu’il soit à la 19ème place sur la liste nationale de Wallu Sénégal.
Il s’aperçoit que malgré tous les sacrifices qu’il a faits, sa formation a préféré investir d’autres responsables devant lui.
Il assimile cela à une trahison dont l’unique responsable est le fils de Me Abdoulaye Wade.
«Karim Wade m’a trahi », a-t-il confié à Les Échos. Je me suis battu pour lui, mais je n’ai récolté que de l’humiliation. Je ne vais plus l’accepter. Je tourne la page ».
Le président du groupe parlementaire Démocratie et Liberté, Cheikh Mbacké Bara Dolly, a également annoncé sa démission du PDS. Il ne supporte pas d’avoir été zappé de la liste départementale de Wallu Sénégal à Mbacké au profit de son frère et rival, Abdou Mbacké Bara Dolly, désigné tête de liste, pour être investi sur la proportionnelle.
« Le PDS m’a trahi. Avec tous les sacrifices que j’ai consentis pour défendre ce parti, les responsables viennent de me planter un couteau dans le dos. Que le parti ne compte pas sur moi pour quoi que ce soit », a-t-il déclaré dans les colonnes du journal Les Échos.
PAR Hamidou Anne
VOS ATTAQUES SONT NOS MÉDAILLES
Parler et agir dans l’espace public, distiller un discours de justice, d’égalité, de progrès est un impératif même si notre pays est dans une séquence folle ; séquence qui le confine à bannir la mesure pour sacraliser l’outrance
Dans le débat national, le sujet des insultes et des menaces sur internet devient central. Internet est conçu pour purger toute possibilité de mesure et de nuance. L’opinion y supplée le propos argumenté. De plus, les réseaux sociaux, par l’effet entraînant du groupe, valorisent ce que les psychologues appellent la polarisation des opinions qui deviennent de plus en plus extrêmes.
Le propre de ce nouvel outillage est de libérer la parole, de faire de chacun, de sa chambre, un producteur de contenus plus ou moins respectables. Dans ce fourre-tout verbal, il est impossible de trier la parole censée être dite contre celle qu’on juge infamante. Internet n’est que le reflet de la société et des divers courants, tendances et postures qui la traversent. Dans son film, L’Ecole du pouvoir, Raoul Peck fait dire à un de ses personnages, qui joue le rôle de directeur de l’Ena : «Il y a 20% de crétins dans chaque assemblée.»
Le chef de l’Etat s’est exprimé récemment sur la nécessité de mettre un terme aux abus sur les réseaux sociaux. C’est peine perdue pour une société démocratique. A moins d’être la Corée du Nord de monsieur Kim Jong Un ou la Russie de monsieur Poutine, il est impossible d’arriver à une purification de la parole sur internet.
J’abhorre la tentation irréelle voire dangereuse d’une société bâtie sur une forme d’hygiénisme moral. De surcroît, un âge d’or où toutes les opinions étaient respectables n’a jamais existé. Rêver la répression des opinions violentes, mais qui ne versent pas dans l’illégalité, est un vieux fantasme des autocraties qu’il faut bannir dans une nation démocratique.
Mener la bataille contre les vulgaires roquets du net, c’est, de la part des médias et des politiciens irresponsables, cesser d’en faire des modèles ; c’est ignorer leurs ridicules frétillements, et miser sur le temps long de la réparation de la nation à travers l’école et la culture comme ferments d’une société mûre.
Je concède qu’il n’est jamais agréable d’être la victime d’une meute sauvage et bête qui fait usage d’une violence verbale inouïe. Elle use de mensonges et de mots graveleux pour salir et d’insultes pour faire peur afin de délégitimer une pensée, qui ne va pas dans le sens de son code moral ou de ses adhésions politiques ou confrériques. Cette violence est instrumentalisée, voire dictée par des hommes politiques dont c’est la marque de fabrique du courant auquel ils appartiennent ; et ce dans tous les pays démocratiques. Beaucoup d’acteurs politiques, d’intellectuels, d’universitaires, de militants et de journalistes sont tétanisés à l’idée de prendre la parole publiquement par crainte de la meute. Des journalistes politiques me disent avoir du mal à faire venir des penseurs dans les médias, car ceux-ci n’osent plus exprimer une opinion qui, en dérangeant une meute, les soumet à sa furie.
A toutes ces personnes, je pose cette question : pourquoi vous battez-vous ? Grandir, c’est dépasser ses peurs. Ce sont les enfants qui restent dans la peur et n’arrivent pas à la dépasser. Se blottir dans son coin, trembler au moindre tweet, post Facebook ou vidéo d’un vulgaire ignorant c’est donner la possibilité à nos nouveaux tyrans de nous infantiliser, de régir nos vies alors qu’ils ne font montre au quotidien que de leur ignorance et de leur manque de tenue.
Parler et agir dans l’espace public, distiller un discours de justice, d’égalité, de progrès est un impératif même si notre pays est dans une séquence folle ; séquence qui le confine à bannir la mesure pour sacraliser l’outrance qui relève de l’extrémisme ou de la pensée de comptoir. Parler, écrire, c’est documenter le basculement que nous vivons afin de laisser à la postérité les clefs de compréhension du processus par lequel un pays s’abaisse, se délite, sombre et disparaît dans les abîmes de la guerre civile.
Je suis attaché aux libertés publiques, au débat contradictoire et à la conflictualité en politique ou dans le champ des idées. Peu ont expérimenté le degré de cyberharcèlement dont je suis victime depuis des années, eu égard à mon choix de déranger des castes, des conforts moraux, des discours intolérants, islamistes et réactionnaires. Répondre à mes contradicteurs qui, pour argument, n’ont que l’insulte et le mensonge, c’est donner une existence, même éphémère, à cette fragilité conceptuelle qui irrigue leur nature excessive donc insignifiante. Ils ne méritent que mon mépris.
L’écrivain Edouard Louis, répondant à une question sur les attaques dont il est l’objet répond : «Je m’en fiche. Les attaques, je les porte toujours comme des médailles. Je n’aimerais pas être un auteur pas attaqué. Aux auteurs épargnés, je leur demande : comment vivez-vous le fait de ne pas être attaqués ? N’avez-vous pas l’impression de faire quelque chose qui ne change rien au monde ?»
LE SENEGAL DANS L’INCONFORT DES MAL-CLASSÉS DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
Le Sénégal a perdu 24 places au classement Rsf sur la liberté de la presse du fait des évènements de mars 2021 mais aussi des insuffisances notables dans les lois et règlements qui encadrent le fonctionnement des médias au Sénégal. Seulement, le ministre de la Culture et de la communication Abdoulaye Diop se réjouit «des grands pas franchis en matière de liberté de la presse».
Dans le classement de Reporters sans frontières (Rsf) sur la liberté de la presse, le Sénégal pointe à la 73e place, perdant 24 places par rapport au classement de l’année dernière. Comment le Sénégal s’est-il retrouvé dans cette position plus qu’inconfortable pour un pays qui se veut un modèle de démocratie et de liberté d’expression ? La réponse est à chercher en grande partie dans les violents évènements qui ont eu lieu en mars 2021. Ces quelques jours durant lesquels des Sénégalais ont exprimé leur colère d’une façon violente et meurtrière avec un bilan de 14 morts et de centaines de blessés, ne pouvaient pas rester sans conséquence. Selon le Directeur Afrique de l’Ouest de Reporters sans frontière (Rsf) Sadibou Marone, ces évènements ont pesé lourd dans les réponses fournies pas les journalistes seniors et les sociologues qui ont répondu aux 123 questions de Rsf pour la réalisation de ce classement. Outre les violences et leur cortège de morts, Rsf pointe également les menaces et violences dont des journalistes ont été victimes. On se rappelle que les locaux du quotidien national Le Soleil avaient été vandalisés et de la Radio Futurs médias sur la corniche où plusieurs journalistes avaient vu leurs véhicules réduits en cendre. Et c’est pendant ces mêmes évènements que le Conseil de régulation de l’audiovisuel (Cnra) avait pris la décision de suspendre la diffusion de deux chaînes de télévision, SenTv et Walfadjri. Et on avait aussi assisté au spectacle désolant d’un Préfet de Dakar ordonnant aux Forces de l’ordre de charger des journalistes. Autres facteurs pointés par Rsf, le manque de pluralisme politique sur la télévision nationale ou l’absence d’une loi sur l’accès à l’information et certaines dispositions du Code de la presse jugées «liberticides».
Le tableau optimiste de Abdoulaye Diop
Ce lugubre tableau de la presse sénégalaise ne semble pourtant émouvoir que les professionnels des médias. Le ministre de la Culture et de la communication présente en effet, un tout autre tableau de la situation. Dans son message de vœux adressé à la presse sénégalaise à l’occasion du 3 mai qui marque la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Abdoulaye Diop assurait que «le Sénégal a franchi de grands pas en matière de liberté de la presse et de soutiens publics aux médias». Il suffit pourtant de prêter l’oreille à l’actualité du pays pour entendre les dysfonctionnements récurrents dans les maisons de presse. Excaf, Agence de presse sénégalaise (Aps), Radiotélévision du Sénégal (Rts), Le Soleil, la liste des médias en crise est longue. Entre arriérés de salaires, banqueroute et conflits latents avec les responsables, la presse vit des moments difficiles. Adopté en 2017, le nouveau Code de la presse n’est pas encore totalement en application tout comme beaucoup de patrons de presse snobent la nouvelle convention collective. Et comme le pointe Rsf, l’installation à la tête des médias d’Etat, de leaders politiques ouvertement engagés dans le parti au pouvoir, ne favorise pas le pluralisme dans ces médias. La même observation est aussi valable pour certains médias privés. «Le plus important, c’est de considérer que ça peut servir de réveil pour le Sénégal qui avait jusque-là de bons classements et qui doit essayer de réfléchir de manière approfondie et froide sur ces résultats. Ceux qui ont fait ce travail l’ont fait dans une démarche scientifique. Il y a beaucoup de problèmes mais il y a des acquis aussi», estime M. Marone en saluant notamment la mise en place du Conseil d’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored) ainsi que le Fonds d’appui au secteur de la presse qui vient remplacer l’aide tant décriée.
Ignorant sans doute toutes ces situations qui relèvent pour¬tant de sa tutelle, Abdou¬laye Diop encense une politique publique qui se distingue surtout par la lenteur avec laquelle elle applique les lois adoptées par ses députés. Mais qu’à cela ne tienne, du point de vue du ministre, l’Etat du Sénégal reste sur la bonne voie. «L’Etat s’est résolument engagé pour une presse indépendante, forte et professionnelle, à la lumière du Code de la presse et de la Convention collective, textes pour lesquels toutes les dispositions sont prises pour une application rigoureuse et effective», dit-il dans son message de vœux à la presse.
Mais en définitive, en 2021 comme en 2022, les mêmes germes risquent de donner les mêmes fruits. Les menaces à peine cachées que distillent les militants des partis politiques, mettent de fait, en danger les journalistes. Les médias en général, vivent une crise aux soubassements économiques mais dont les manifestations sont à la fois éthiques et déontologiques.
«IL FAUT ALLER VERS UNE DOMESTICATION DU DROIT INTERNATIONAL»
Le ministre de la justice a procédé hier à l’ouverture de la deuxième session extraordinaire de formation en Droit international qui se tient à Dakar, du 9 au 12 mai, en présence du Procureur général près la Cour suprême, du bâtonnier de l’ordre des avocats, ainsi que des ambassadeurs de la république française et de la république d’Allemagne. Profitant de cette tribune, Me Malick Sall a invité les juges à aller vers une domestication du Droit international.
Le Sénégal a réalisé des prouesses en matière de reconnaissance du Droit international, à travers l’adhésion à divers conventions et traités en matière de Droits humains et de gouvernance. Cependant l’intégration dans certaines législations nationales des dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme marque, dans une certaine mesure, l’ambition de domestiquer lesdites conventions internationales et régionales. Du moins, c’est la conviction du ministre de la justice qui en a fait le plaidoyer hier lors de la deuxième session extraordinaire de formation en Droit international.
Selon Me Malick Sall, les mécanismes de réception, n’étant pas les mêmes dans les différents ordres juridiques des Etats, doivent amener ces derniers à envisager la domestication des droits et conventions internationaux.
Dans la mesure où, renseigne-t-il, les disparités notées à ce niveau peuvent justifier, en partie, les difficultés voire les réticences apparues dans l’appropriation des instruments juridiques internationaux par les juges. D’où l’urgence pour lui de lancer le processus de domestication du Droit international. Laquelle domestication devrait favoriser, selon le garde des Sceaux, une forte adhésion aux instruments juridiques internationaux et inciter à y recourir davantage dans le règlement des litiges portant sur des matières régies par ces textes.
Toutefois, il alerte sur les risques liés au changement, notamment sur le travail des juges. « Il convient de faire remarquer que la nécessité d’effectuer des changements place le juge devant un dilemme délicat, puisque le changement peut parfois être préjudiciable à la sécurité, à la certitude et à la stabilité », rappelle-t-il au passage. Pour y parer, il invite les juges à concilier la nécessité du changement et la nécessité de stabilité, convaincu qu’une stabilité sans changement conduit à la dégénérescence, pis, à l’anarchie.
Rappelant en outre le rôle du juge, il révèle qu’il doit contribuer à faire coïncider les besoins de la société et le droit sans toutefois permettre au système juridique de dégénérer ou de basculer dans l’anarchie. « Le juge doit garantir la stabilité dans le changement ainsi que le changement dans la stabilité », précise Me Malick Sall. Cependant, le garde des Sceaux met en garde les juges contre la complexité du droit qui, rappelle-t-il, n'est pas seulement composé de logique ou de vécu, mais combine plutôt les deux. Revenant en outre sur la thématique retenue cette année, à savoir « la Justice et de l’Etat de droit », il renseigne que la notion d’Etat de droit est assimilée à un État dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance s’en trouve limitée.
A l’en croire, en dépit des trajectoires historiques spécifiques à chaque Etat et des contingences géographiques, les exigences de la mondialisation obligent désormais le juge à davantage se hisser au cœur des préoccupations de sa société. Autrement dit, il estime qu’il est de plus en plus demandé au juge et à l’institution judiciaire de jouer un rôle déterminant dans la refondation du contrat social entre les citoyens et les institutions supposées les servir.
Une extension du champ d’intervention du juge qui, de l’avis de Me Malick Sall, est dictée par une aspiration au passage d’un État légal à un Etat de droit garantissant les libertés fondamentales aux citoyens.
APPRÉHENDER L’ETAT DE DROIT, C’EST ACCEPTER LE PLURALISME JURIDIQUE
Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, premier président de la Cour Suprême du Sénégal estime qu’il faut repenser le concept d’Etat de droit, notamment dans un monde en pleine mutation
Prenant part hier à la deuxième session de formation en Droit international, le premier président de la Cour Suprême s’est fortement réjoui de la réussite de la première session qui s’était tenue en mai 2021 à Dakar. Toutefois, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly estime qu’il faut repenser le concept d’Etat de droit, notamment dans un monde en pleine mutation.
Selon Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, la formation continue pour les acteurs de la justice est essentielle afin d’assurer une bonne distribution de la justice. Dans la mesure où des personnels bien formés, se remettant souvent en cause, peuvent contribuer au renforcement de la confiance des justiciables en l’institution judiciaire par la qualité des décisions qui sont rendues.
Dans un contexte mondial marqué par des conflits multiformes, souligne le premier président de la Cour suprême, «l’Etat de droit semble être en crise de légitimité au point que certains auteurs se proposent de s’en passer. Tandis que d’autres proposent de le repenser fondamentalement dans un contexte d’Etat post moderne. Repenser le concept, car son contenu et même sa signification peuvent évoluer, comme tout phénomène juridique, confronté à l’évolution des sociétés humaines».
Pour le haut magistrat, l’Etat de droit est attaché à l’idéal de justice qu’il s’agit d’un mode de limitation du pouvoir qui vise à éviter l’arbitraire. «C’est pourquoi, ce concept qui constitue une valeur de référence aujourd’hui, au même titre que le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l’égalité ainsi que le respect des droits de l’homme, n’a de sens, que si son effectivité est garantie par un pouvoir judiciaire qui exerce pleinement un contrôle juridictionnel efficace».
En effet, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly indique que le principe de l’Etat de droit ne trouve sa garantie que dans une société démocratique dans laquelle la séparation des pouvoirs est assurée avec une justice capable de répondre aux attentes légitimes des citoyens. «Pour cela, les Etats doivent êtres être suffisamment armés ou plutôt formés pour faire face aux nouveaux défis de l’Etat de droit et qui n’épargnent aucune société moderne. Des fondamentaux, qui pousse à une réflexion sur le rôle et la place de la justice face à la démultiplication des crises qui remettent en cause l’Etat de droit». Entre autres crises, on peut citer celles identitaire, sécuritaire, environnementale, la tyrannie des réseaux sociaux, le développements des «fakes news» etc…
Dans ce paysage sombre, il estime que l’éclair de lumière peut venir de la justice. «D’où l’urgence de redonner confiance, rassurer, apaiser pour apparaitre, non pas comme le seul protecteur du citoyen, mais comme le meilleur protecteur des droits des citoyens. L’action des juges doit sonner comme un rappel à l’ordre. Car l’Etat de droit, qui est un Etat soumis au droit, n’est effectif que si des mécanismes appropriés permettant effectivement de sanctionner et de réparer, sont mis à la disposition des citoyens. Appréhender l’Etat de droit aujourd’hui, c’est accepter le pluralisme juridique, qui suppose un dialogue des juridictions par des influences croisées».
SADIO MANÉ VERS LA BUNDESLIGA ?
Le Bayern Munich est en discussion avec Sadio Mané. L'élimination prématurée du club bavarois de la Ligue des Champions devant Villarreal a beaucoup fait parler en Allemagne.
Sous contrat jusqu'en juin 2023 avec Liverpool, Sadio Mané est dans le collimateur du Bayern Munich. Alors que les discussions pour une prolongation entre le représentant du champion d’Afrique et les dirigeants du club anglais étaient en bonne voie, le club bavarois pourrait tout chambouler. En effet, l’actuel directeur sportif du club allemand, Hasan Salihamidžić, a rencontré le week-end dernier l’agent du natif de Bambaly pour un transfert dès cet été.
Le Bayern Munich est en discussion avec Sadio Mané. L'élimination prématurée du club bavarois de la Ligue des Champions devant Villarreal a beaucoup fait parler en Allemagne. C’est à la suite de cela que Hasan Salihamidžić, le directeur sportif du club de la Bavière, a évoqué le mercato estival et admis que le Bayern Munich devait se renforcer dès l'été. La direction bavaroise souhaiterait frapper fort et s'offrir un attaquant de classe mondiale. Selon les informations de «Sky Sports Germany», le champion d’Afrique est une priorité pour les dirigeants de l’actuel champion de la Bundesliga, à l'issue de la saison. La direction du club allemand a d'ailleurs rencontré l'entourage de l'international sénégalais le week-end dernier afin d'évoquer son avenir.
Arrivé à Liverpool en 2016, le joueur formé à Génération Foot (Sénégal) n’a toujours pas prolongé à Liverpool alors que son contrat expire en 2023. Une situation inconfortable pour la direction anglaise, et dont le Bayern Munich aimerait profiter. Même si la presse anglaise annonçait la semaine dernière que les discussions pour une prolongation entre les représentants du joueur sénégalais et les dirigeants du club anglais avançaient bien, le Bayern Munich pourrait tout chambouler.
VERS UN ÉCHANGE AVEC GNABRY ?
Pour faire venir l’international sénégalais en Bundesliga, le Bayern Munich serait prêt à se séparer de Leroy Sané qui ne ferait pas l'unanimité chez le récent Champion d'Allemagne. L'avenir de Serge Gnabry soulève également une question, puisque l'international allemand est dans une situation délicate et arrive dans sa dernière année de contrat. De plus, le Bayern, en cas de vente de Sané ou Gnabry, serait en mesure d'accepter les conditions salariales de l'attaquant des Reds. Auteur de 14 buts en 32 matchs en Premier League cette saison, le joueur âgé de 30 ans est évalué à 80 millions FCFA.