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26 juin 2025
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PROCES DE BARTHELEMY DIAZ ET L'AN 1 DES EMEUTES DE MARS 2021 DANS L'AFFAIRE SWEET BEAUTY AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE CE JEUDI SUR ZIK FM
L'ensembles des quotidiens parvenus à Fabrice Nguéma ce jeudi 3 mars évoque les 5 ans requis contre le maire de Dakar Barthelémy Diaz dans l'affaire Ndiaga Diouf et les manifestations survenues il y a un an dans l'affaire Adji Sarr- Sonko
L'ensembles des quotidiens parvenus à Fabrice Nguéma ce jeudi 3 mars évoquent les 5 ans requis contre le maire de Dakar Barthelémy Diaz dans l'affaire Ndiaga Diouf et les manifestations survenues il y a un an dans l'affaire Adji Sarr- Sonko qui ont chamboulées tout le Sénégal. Suivez dans cet élément, la revue de l'actualité de Zik Fm.
BARTHÉLÉMY DIAS ET AHMED AÏDARA À LA UNE DE LA REVUE DES TITRE DE L'APS CE JEUDI
Le procès en appel du maire de Dakar, Barthélémy Dias, dans l’affaire Ndiaga Diouf, et l’élection du bureau municipal de la ville de Guédiawaye sont entre autres sujets en exergue dans les quotidiens parvenus jeudi à l’APS.
Dakar, 3 mars (APS) – Le procès en appel du maire de Dakar, Barthélémy Dias, dans l’affaire Ndiaga Diouf, et l’élection du bureau municipal de la ville de Guédiawaye sont entre autres sujets en exergue dans les quotidiens parvenus jeudi à l’APS.
‘’Mairies de Guédiawaye et de Dakar : menace sur deux fauteuils’’, affiche le quotidien Bës Bi Le Jour à la Une, qui note que le maire de Dakar risque 5 ans de prison tandis qu’à Guédiawaye, Ahmed Aïdara est un maire ‘’esseulé’’.
Le parquet général a requis, mercredi, 5 ans de prison contre Barthélémy dans l’affaire Ndiaga Diouf. La partie civile réclame 150 millions de dommages et intérêts.
Dans cette affaire, M. Dias a été condamné en première instance à deux ans de prison dont six mois fermes pour coups et blessures volontaires.
Il a fait appel de cette condamnation.
Depuis 2012, il est sous le coup de cette procédure judicaire suite à l’attaque de sa marie par des nervis et qui s’était soldée par la mort du lutteur Ndiaga Diouf.
Bës Bi Le Jour rapporte aussi que le nouveau maire de la ville de Guédiawaye, ’’est obligé de travailler avec ses adversaires de la coalition Benno Bokk Yakkar, une cohabitation qui risque d’être très compliquée pour Ahmed Aïdara’’.
Kritik parle de ‘’réquisitoire sans états d’âme’’ contre Barthélemy Dias qui risque 5 ans de prison.
Selon le journal, le premier magistrat de Dakar ‘’a réfuté les accusations, estimant avoir été victime d’une machination politique’’.
Pour L’Info, ‘’Barth risque la prison ferme’’. Selon le journal, ‘’le procureur a chargé Barthélémy Dias, avant de demander l’infirmation du jugement en première instance et requérir contre lui, 5 ans de prison ferme’’.
Barthélémy Dias sera édifié sur son sort le 18 mai, affiche à Une de Sud Quotidien.
‘’Si le juge confirme les 5 ans fermes requis contre Barth par le procureur dans l’affaire Ndiaga Diouf, il ya danger sur le fauteuil du maire’’, estime Source A.
Les quotidiens s’intéressent à la Ville de Guédiawaye où le maire Ahmed Aïdara doit travailler avec ses adversaires à l’issue de l’élection du bureau munincipal.
‘’Elections des adjoints au maire de Guédiawaye : Aliou Sall prend sa revanche sur Ahmed Aïdara et Yewwi askan Wi !’’ selon Vox Populi qui indique que ‘’BBY, Wallu et Gueum Sa Bopp raflent tous les poste d’adjoints’’.
Le journal souligne que l’élection des adjoints au maire, qui été bloqué, ‘’par Ahmed Aïdara, alors qu’il venait d’être installé dans ses fonctions de maire le 17 février dernier, s’est finalement déroulée comme convenue sous la présidence du nouveau maître des lieux, mais aussi sous haute surveillance policière en présence de l’autorité administrative, le préfet de Guédiawaye’’.
‘’Conseil municipal de Guédiawaye : le maire Ahmed Aïdara à l’étroit’’, dit WalfQuotidien. Pour L’Observateur, ‘’Ahmed Aïdara est déjà dans le dur’’.
Le Soleil a consacré sa Une à la reprise des cours après les accords trouvés entre le Gouvernement et des syndicats d’enseignant.
‘’Reprise des cours : l’heure du rattrapage !’’, titre le journal selon lequel, ‘’Macky Sall veut une application systématique des accords signés et la mise en place d’un Conseil national de l’éducation et de la formation’’.
Projet de chemin de fer Dakar-Tambacounda
Le Premier ministre canadien confirme le soutien de son gouvernement pour la réhabilitation des chemins de fer. Justin Trudeau a appelé hier le Président Macky Sall qui a donné l’information sur twitter. Remerciant le chef du gouvernement canadien pour son appel, le Président Macky Sall s’est réjoui de son soutien au projet de chemin de fer Dakar-Tambacounda. A la suite de cela, il a rappelé que nos deux pays entretiennent d’excellentes relations.
Passation de service entre le maire Ahmed Aïdara et Aliou Sall
Ils ont attendu la pause de l’élection des membres du bureau de la ville de Guédiawaye pour procéder à la passation de service, en présence du préfet du département de Guédiawaye. Le maire défait aux dernières élections territoriales, Aliou Sall, a passé le témoin à son successeur, le candidat de la coalition Yewwi Askan wi, Ahmed Aïdara. La passation de service s’est tenue loin des regards et de la presse.
13 nouveaux cas de coronavirus
Le ministère de la Santé et de l’Action Sociale a recensé hier 13 nouveaux cas de covid-19 sur 1 422 tests réalisés, soit un taux de positivité de 0,91%. Ces nouvelles contaminations sont composées d’un cas contact et de 12 cas issus de la transmission communautaire dont 09 dans la région de Dakar et 03 dans les autres régions. Toutefois, les autorités sanitaires ont déclaré 13 patients guéris de la covid-19. Même si aucun cas de décès n’est à déplorer, 04 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. A ce jour, le Sénégal compte 85 712 cas positifs dont 83 664 guéris, 1 960 décès et 87 sous traitement.
Le Sénégal opte pour le non-alignement
Face à la guerre en Ukraine qui a créé une certaine bipolarisation du monde, le Sénégal a opté pour le non-alignement. Evoquant hier, en conseil des ministres, sa préoccupation face à la situation en Ukraine, le Président Macky Sall a réaffirmé l’adhésion du Sénégal aux principes du non-alignement et du règlement pacifique des différends. Cependant, dans l’esprit des deux communiqués publiés en sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, il a réitéré l’attachement du Sénégal au respect de l’indépendance et de la souveraineté des États, ainsi qu’à l’application sans discrimination des règles du droit international humanitaire, notamment en situation de conflit.
Directeur du Service civique national
Restons avec le chef de l’Etat qui a procédé hier à plusieurs nominations en réunion de conseil des ministres. Le Colonel Cheikhna Dieng a été nommé Directeur du Service civique national au ministère de la Jeunesse, en remplacement du Colonel Henry Diouf admis à la retraite. L’Ingénieur en Génie civil Mohamed Wane est promu Directeur des Constructions des Palais de Justice et autres Édifices en remplacement de Aboubakry Sokomo. Jusque-là Directeur des Investissements et des Aménagements Touristiques, au ministère du Tourisme et des Transports aériens, Ibrahima Sorry Sarr devient Directeur de l’Administration Générale et de l’Équipement dudit ministère.
Dr Bineta Diabel Ba Mbacké patronne de l’hôpital de Ndamatou
Le chef de l’Etat a effectué aussi quelques mutations à la tête de structures sanitaires. La Directrice du Centre national d’Appareillage Orthopédique (CNAO), Dr Bineta Diabel Ba Mbacké, est nommée Directrice de l’Établissement public de Santé de niveau 1 de Ndamatou (Touba). L’agent Comptable particulier de l’hôpital Albert Royer de Dakar, Djibril Bèye, est bombardé Directeur du Centre National d’Appareillage Orthopédique (CNAO).Dr El hadji Magatte Seck est nommé Directeur du Centre hospitalier régional Lieutenant-Colonel Mamadou Diouf de Saint-Louis, en remplacement de Thierno Seydou Ndiaye.
Les deux fils de Djibril Sall qui s’est suicidé condamnés…
Le verdict de l’affaire des deux fils du sexagénaire Djibril Sall qui s’était suicidé par pendaison, il y a une semaine, au quartier Darou de Saint-Louis, est finalement tombé. Les deux jeunes hommes qui étaient poursuivis pour vol de bétail et coups et blessures volontaires sur la dame Fatimata Ndiaye, ont été condamnés à 4 ans de prison avec sursis. Pour ce qui est du vol de bétail, le tribunal les a relaxés au bénéfice du doute. Cependant, pour le chef d’accusation de coups et blessures volontaires, A. Sall et son jeune frère O. D. Sall sont jugés coupables. Ils vont devoir payer la somme de 50 000 francs Cfa à la partie civile Fatimata Ndiaye, en guise de dommages et intérêts. Ils ont certes humé l’air de la liberté, mais ils ne reverront plus jamais leur père qui s’est suicidé pour ne pas endurer un tel affront.
Doudou Ka remet une ambulance médicalisée…
Le personnel sanitaire de l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) avait sollicité un renfort du dispositif d’évacuation des malades. Dès sa prise de service, le directeur général de l’Aibd, Doudou Ka, a mis la question sur la table lors de la réunion du conseil d’administration qui a validé l’achat d’une ambulance médicalisée. Désormais, cette doléance est un vieux souvenir. Hier, le directeur général de l’Aibd a mis à la disposition du centre de surveillance épidémiologique aux frontières aériennes une ambulance. Grâce aux efforts consentis par l’Aibd Sa, soutient M. Ka, l’espoir de retrouver la densité du trafic de 2019 pourrait être atteint cette année. Et pour cela, il faut renforcer les services pour une meilleure prise en charge de la clientèle. En 2017, indique Doudou Ka, l’objectif était d’ouvrir l’aéroport, mais aujourd’hui, il s’agit de mettre en place un service et des infrastructures aéronautiques de qualité. D’où l’instauration de primes de motivation liées à l’éloignement du lieu de travail et aux conditions de travail du personnel. Pour sa part, le chef de service du centre de surveillance épidémiologique, Dr Charles Sagna, s’est réjoui de ce don qui renforce le parc des ambulances médicalisées à la plate-forme aéroportuaire. Grâce à ce don, poursuit M. Sagna, les services de santé de la plate-forme aéroportuaire pourront assurer l’évacuation des malades vers des infrastructures sanitaires, en toute sécurité.
Une Rwandaise succède à Mankeur Ndiaye à la Minusca
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) a une nouvelle représentante en la personne de l’ambassadrice Valentine Rugwabiza qui succède à ce poste Mankeur Ndiaye. Rwandaise, la nouvelle représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) en Centrafrique était jusqu’ici l’ambassadrice permanente de son pays auprès de l’Onu depuis 2016. Âgée de 58 ans, elle a officiellement pris fonction ce 02 mars, à l’issue d’une conférence de presse de l’Onu. Ainsi, son prédécesseur Mankeur Ndiaye a exprimé ses sentiments de gratitude au Secrétaire général de l’Onu pour la confiance, le soutien et l’estime qu’il lui a manifestés 3 ans durant. Pour sa part, Antonio Guterres a fait part de sa reconnaissance à Mankeur Ndiaye pour ses services envers le peuple de la République Centrafricaine durant une période critique de son histoire, et a salué son leadership pour le rôle déterminant dans l’appui important de la Minusca aux élections de 2020-22.
9 fusils et une peau de léopard saisis à Kolda
La lutte contre la criminalité faunique à Kolda commence à porter ses fruits. Une opération mixte menée lundi passé par les Parcs nationaux, en collaboration avec la police de Kolda, renforcés par les éléments de la Division des Investigations Criminelles (DIC), la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) et l’appui du projet Eagle Sénégal, a permis d’interpeller deux présumés trafiquants. Un des trafiquants a été arrêté en flagrant délit de détention, de circulation et de tentative de commercialisation d’une peau de léopard. Le second a été surpris en possession de 08 fusils de calibre 12 et d’une arme de poing calibre 12 en provenance de la Guinée Bissau. Selon le communiqué de Eagle, le léopard aurait été tué en Guinée Bissau et les armes proviendraient du même pays où elles auraient été confectionnées dans des ateliers dédiés à leur fabrication. D’après la même source, toutes ces armes à canon long et court seraient destinées au braconnage, mais également à la défense physique illégale des personnes. Ainsi les deux présumés trafiquants sont actuellement entendus par les agents des Parcs nationaux et la police. En tout cas, les trafiquants risquent de lourdes peines d’emprisonnement et des amendes. A rappeler qu’en juillet 2020 en pleine pandémie de coronavirus à Kolda, une opération mixte avait permis l’interpellation de trois trafiquants de faune en possession d’une peau de léopard, d’une peau de serval, de 17 peaux de Guibs harnachés, de différentes espèces de mammifères africains et de 2 cornes de Guibs.
L’appel du ministre de la Communication aux médias
Malgré la mise en demeure du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) à Walf Tv, le ministre de la Culture et de la Communication a jugé nécessaire de sortir un communiqué pour inviter les médias à plus de responsabilité. Le ministre Abdoulaye Diop qui désapprouve les déclarations de l’imam Sall exhorte la presse à plus de responsabilité et de retenue dans le traitement des informations etle partage d’opinions sur des sujets ayant trait à notre cohésion sociale et à notre vie en communauté. Ainsi, au-delà du groupe Walfadjri, le ministre lance un appel à toutes les entreprises de presse pour un renforcement de la vigilance et un respect des pratiques déontologiques, afin d’éviter de tels dérapages préjudiciables à la paix, à la stabilité et à la cohésion sociale.
Incendie de la mairie de Djirnda : Lamine Ndiaye écope un mois
Le tribunal de grande instance de Fatick a prononcé mercredi une peine de deux ans de prison dont un mois ferme à l’encontre du leader de l’Alliance pour le développement du département de Foundiougne (ADDF), Lamine Ndiaye, pour le saccage de la mairie de Djirnda, a appris l’APS mercredi de source judiciaire. Quatorze militants du leader de l’ADDF ont écopé de deux ans dont 10 jours de prison ferme. En revanche, Doudou Sathie et Omar Thior, deux des proches de M. Ndiaye, ont bénéficié d’une relaxe pure et simple pour absence de preuves. Trente-six personnes étaient mises en cause, mais seuls 16 prévenus étaient présents dans la salle d’audience. Parmi eux, Lamine Ndiaye, le leader de la liste de la coalition ADDF, pour l’élection du conseil municipal de Djirnda, le 23 janvier. Tous avaient été inculpés pour association de malfaiteurs, incitation à un rassemblement non autorisé, dégradation de biens appartenant à autrui, dégradation de biens publics. A la barre, les prévenus ont tous reconnu les faits qui leurs sont reprochés et ont dit «regretter» les faits survenus dans la nuit du samedi 12 février dernier, lors desquels la mairie de Djirnda a été incendiée. Le tribunal a demandé 30 millions de francs CFA de dommages et intérêts pour la mairie, 5 millions pour Aïssatou Sarr dont la boutique a été saccagée en même temps que le siège du conseil municipal, et 300 000 pour Ndèye Fatou Thior.
DROIT DE GRÈVE DANS LE PUBLIC, ENTRE SENS DE LA MESURE ET OBLIGATION DE RESPONSABILITÉ
Aux fins de défense de leurs intérêts ou dans la perspective de l’amélioration de leurs conditions de vie, les travailleurs non privés du droit à la liberté syndicale usent du droit de grève
« Il faut de la mesure en toutes choses » Horace. « L’anarchie est partout quand la responsabilité n’est nulle part » Gustave Le Bon. Aux fins de défense de leurs intérêts ou dans la perspective de l’amélioration de leurs conditions de vie, les travailleurs non privés du droit à la liberté syndicale usent du droit de grève.
Bien que ne figurant pas de manière explicite dans les conventions n° 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et n° 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective de l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’exercice de ce droit se justifie par la nécessité de permettre aux partenaires sociaux travailleurs d’imposer un rapport de force à leurs employeurs peu enclins à la résolution apaisée des différends de travail qui peuvent les opposer. C’est à cet effet que la Constitution du Sénégal, en son article 25, alinéa 4 dispose que « le droit de grève est reconnu. Il s’exerce dans le cadre des lois qui le régissent. Il ne peut en aucun cas ni porter atteinte à la liberté de travail, ni mettre en péril l’entreprise ». Ainsi énoncé en théorie, se posera naturellement la question pratique de la limite au-delà de laquelle, l’on ne devrait pas abuser du droit de grève au risque de compromettre la pérennité de l’entreprise. Se prononçant sur le recours pour excès de pouvoir en date du 27 août 2012 introduit par un Inspecteur des Douanes, à travers sa décision N°2/C/2013 du 18 juillet 2013, la Chambre administrative de la Cour Suprême du Sénégal a considéré que :
« ni la liberté syndicale, ni le droit de grève ne sont absolus ; qu’en disposant qu’ils s’exercent dans le cadre prévu par la loi ; le constituant a entendu affirmer que le droit de grève ainsi que la liberté syndicale ont des limites résultant de la nécessaire conciliation entre la défense des intérêts professionnels dont la grève est un moyen et la préservation de l’intérêt général auquel la grève peut porter atteinte ».
Appréciée dans le secteur privé, les partenaires sociaux travailleurs et employeurs s’évertuent réciproquement à faire preuve d’un sens de la mesure car les effets de la grève sont mutuellement et directement ressentis d’une part en terme de baisse de la productivité de l’entreprise, et d’autre part, de non jouissance non négociable par les travailleurs, durant la période de grève, des droits liés à l’exécution du contrat de travail, notamment en matière de salaire qui est la contrepartie du travail effectué.
Dans le secteur public, la situation est différente en cela qu’elle met en jeu la garantie de droits humains fondamentaux non limitatifs que les populations tirent de la Constitution, notamment en matière de sécurité (article 7), de santé (article 17) et d’éducation (articles 21 à 23). Par conséquent, l’on ne saurait, dans ce secteur, s’en remettre uniquement au libre arbitre des parties au conflit. Et c’est à cet effet, que la loi prévoit les modalités de conciliation entre l’exercice du droit à la grève et la préservation de l’intérêt général. C’est pourquoi, en application de l’article 25, alinéa 4 de la Constitution, la Loi 61 – 33 du 15 juin 1961 relative au Statut général des fonctionnaires définit les formalités préalables à respecter avant d’user du droit de grève.
L’alinéa 7 de l’article 7 de cette loi en dispose ainsi :
« Toutefois, les fonctionnaires soumis à un statut ne leur interdisant pas le droit de grève ne peuvent cesser collectivement le travail qu’après l’expiration du délai d’un mois suivant la notification, à l’autorité compétente, par la ou les organisations syndicales représentatives, d’un préavis écrit énonçant les motifs et la durée de la grève envisagée ».
Il convient tout d’abord, de relever, que dans notre pays, les fonctionnaires privés du droit de grève sont ceux qui sont exclus du droit syndical. Il s’agit des personnels des eaux, forêts et chasses, du chiffre, du service national d’hygiène, de la police nationale, des douanes, des parcs nationaux, des inspecteurs généraux d’Etat, des magistrats et des administrateurs civils.
Revenant aux formalités préalables à respecter par ces fonctionnaires avant d’user du droit de grève, il leur est prescrit de notifier un préavis de grève à l’autorité compétente, en l’occurrence le Ministre en charge de la Fonction publique. Se prononçant sur les organisations qui ont qualité à notifier un tel préavis, les législateurs togolais et malien ont exclusivement identifié les organisations syndicales les plus représentatives sur le plan national, aux niveaux sectoriels, dans l’entreprise, le service ou l’organisme intéressé. Les législateurs ivoirien, béninois, nigérien ont préféré laissé libre cours à la « bagarre sociale » en permettant à toutes les organisations syndicales de jouir du droit de grève à condition de respecter les formalités préalables de dépôt et d’observation du préavis.
Le législateur sénégalais, quant à lui, s’est embourbé dans une tournure polysémique pour d’aucuns « la ou les organisations représentatives » dans laquelle se sont engouffrées les organisations syndicales non représentatives pour s’adonner elles aussi au rituel du dépôt de préavis et de l’exercice du droit de grève. Cette situation encore de saison dans le secteur public de l’éducation et de la formation est d’autant plus ubuesque que, depuis 2017, la quarantaine d’organisations non représentatives qui y évoluent ne sont plus habilitées à prendre part aux négociations avec le Gouvernement ou à assumer les fonctions de représentation des enseignants.
Cette innovation procédant d’une volonté d’approfondir la démocratie sociale et de rationaliser la négociation dans le secteur public de l’éducation et de la formation a été consacrée par l’article 5 de l’Arrêté n° 17094/MTDSOPRI/DGTSS/DRTOP/DNRP du 22 novembre 2016 fixant les règles d’organisation de représentativité syndicale dans le secteur public de l’éducation et de la formation.
Cette innovation est en adéquation avec les normes internationales du Travail, notamment le paragraphe 1 de la Recommandation (n° 159) sur les relations de travail dans la fonction publique, 1978 qui complète la Convention (n° 151) sur les relations de travail dans la fonction publique, 1978. Pour en venir au préavis, l’alinéa 7 de l’article 7 du Statut général de la Fonction publique indique qu’il doit être nécessairement écrit, énoncer les motifs mais surtout préciser la durée de la grève envisagée.
Cette obligation de précision de la durée de la grève qui, du reste, se retrouve dans la presque totalité des réglementations du droit de grève dans le secteur public constitue une formalité nécessaire pour permettre : d’une part, au chef de service, qui a le pouvoir de direction, de ne pas s’en remettre uniquement aux futurs grévistes dans l’organisation du service minimum nécessaire pour garantir la continuité du service public ; d’autre part, aux parties en conflit de poursuivre la négociation mais aussi éventuellement de s’engager dans une procédure de médiation.
Certaines réglementations prévoient même l’obligation pour le salarié qui a l’intention d’aller en grève d’informer son supérieur hiérarchique pour permettre à ce dernier de mieux organiser le service minimum. Au Sénégal, dans la pratique, les fonctionnaires soumis à un statut ne leur interdisant pas le droit de grève ne s’astreignent guère à préciser dans leur préavis la durée de la grève envisagée. Pour contourner la fastidiosité de devoir déposer un préavis de grève avant chaque arrêt de travail concerté et collectif (définition donnée à la grève), les organisations syndicales qui les représentent excipent de formules induisant un glissement sémantique du genre : « se réserve le droit d’aller en grève à tout moment à partir de la fin du préavis » ; « se réserve le droit de dérouler des plans d’actions pour exiger du Gouvernement la satisfaction de ses revendications » ; « préavis couvrant la période du 25 mars au 26 septembre ».
Ainsi libellées, ces formules contreviennent sur la forme à l’obligation de préciser dans le préavis la durée des grèves envisagées. Mises en œuvre sur le terrain, elles exposent les parties en conflit, d’une part, à un environnement non propice à une négociation dans la sérénité et, d’autre part, à des contentieux futurs sur la mise en œuvre d’accords obtenus au forceps et arrachés sur le dos des élèves et des parents qui ne seront jamais indemnisés pour le préjudice subi. En effet, la notion de préavis de grève qui renvoie à la durée à observer, à compter de ce dépôt avant d’aller en grève, est égale à un mois. Chaque arrêt de travail devrait en principe être précédé d’un préavis dûment notifié à l’autorité compétente. Et, au cas où on se placerait dans la perspective d’observer plusieurs arrêts de travail, l’on devrait le préciser dans le préavis pour que nul n’en ignore. Aussi, restant toujours dans le registre sémantique, pour se saisir de l’actualité récente, il est incompréhensible de vouloir adopter une position de « suspension de mot d’ordre de grève » en lieu et place d’une levée après s’être résolus à signer un protocole d’accord.
Un survol de la pratique en la matière dans la zone Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) permettra d’observer que le législateur sénégalais est moins exigeant que ceux béninois, burkinabé, ivoirien, malien, nigérien et togolais qui imposent davantage de précision notamment sur le lieu, la date et l’heure du début ainsi que la durée limitée ou non de la grève envisagée. Celui togolais relève la barre en précisant qu’un nouveau préavis ne peut être déposé par la même organisation syndicale qu’à l’issue du préavis initial et, éventuellement de la grève qui a suivi ce dernier. La palme en matière de garantie de la continuité des prestations des services publics revient au Bénin.
En effet, en plus des formalités de dépôt et d’observation du préavis, les personnels civils de l’Etat, des collectivités territoriales y compris ceux des établissements publics, semi publics ou privés ne peuvent s’engager dans des arrêts de travail dépassant dix jours (10) au cours d’une même année, sept (7) jours au cours d’un même semestre et deux (2) jours au cours d’un même mois. Enfin, dernier élément et non des moindres, en statuant sur des recours introduits par des citoyens, la Cour constitutionnelle du Bénin, par un revirement en juin 2018, nonobstant le fait que la Constitution considère le droit de grève comme étant un droit absolu, a estimé que la privation des personnels des services de la santé, de la justice, de la défense et de la sécurité du droit de grève est conforme à la loi fondamentale.
Les partenaires sociaux travailleurs nationaux du service public de la santé ne l’entendront certainement pas de cette oreille. Mais, ils partagent avec le Gouvernement, la redoutable responsabilité de veiller à ne pas porter atteinte au droit à la vie des populations dans le cadre de l’exercice du droit de grève qu’ils envisagent. Après le supplice déjà subi par ces mêmes citoyens suite aux dix plans d’actions rythmés d’arrêts de travail non annoncés et exécutés par une frange de syndicats d’enseignants, nous osons espérer qu’ensemble avec le Gouvernement, ils s’inscriront dans une dynamique de dialogue pour prendre en charge les attentes et les préoccupations de leurs mandants.
Au-delà du respect des formalités préalables à l’exercice du droit de grève, une réforme de la procédure de règlement des différends collectifs entre l’Etat Employeur et les organisations syndicales du service public s’impose, comme l’a du reste recommandé le Haut Conseil du Dialogue social (HCDS) dans son Rapport 2017 – 2018 – 2019 sur l’état du dialogue social. C’est avec seulement cet état d’esprit que nous préserverons notre capital humain et permettrons aux générations futures d’être à la hauteur des enjeux et défis qui seront contemporains à leur insertion dans le monde du travail. Reconnaissance éternelle à Feu Jean Claude TEIXEIRA, mon instituteur !
Oumar FALL,
Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale,
Secrétaire exécutif du Haut Conseil du Dialogue social
Je donne une nouvelle vie à ce texte prononcé il y a bientôt deux ans lors du Gingembre littéraire, cet espace fécond créé par mon ami, le journaliste Gorgui Wade Ndoye
Je donne une nouvelle vie à ce texte prononcé il y a bientôt deux ans lors du Gingembre littéraire, cet espace fécond créé par mon ami, le journaliste Gorgui Wade Ndoye. Je le publie ici sous le haut patronage de la notion de conversation, mécanisme connu dans notre histoire et notre société pour gérer la diversité et l’équilibre. Je le publie surtout pour en appeler à notre responsabilité collective de dresser toutes les forces vives de la Nation contre les dérives et les dogmatismes qui menacent notre équilibre social. Amin Maalouf utilise une image terrible, pour dire notre monde, celle d’un « paquebot moderne, scintillant, sûr de lui et réputé insubmersible (...) portant une foule de passagers de tous les pays et de toutes les classes, et qui avance en fanfare vers sa perte » (p.15 in Le naufrage des civilisations, Grasset, 2019).
Maalouf fait ce constant terrifiant: « ... C’est l’incapacité de vivre ensemble qui est devenue la règle » (p.13). Pourquoi notre paquebot avance vers sa perte? Pourtant, la mondialisation a promis un monde lisse, sans aspérités majeures, propice à un paisible progrès, uni et solidaire.
Paradoxalement, les différences n’ont jamais été aussi exaltées au point que Samuel Huntington parlât, il y a quelques années, d’un « choc des civilisations ». Or, souligne fortement Maalouf, « ... la croyance en des « différences irréductibles » nous engage, sans que nous le voulions, sur une voie périlleuse et perverse, qui conduit à abolir la notion d’universalité, et même celle d’humanité » (p.106). Oui, nous sommes dans un monde où les différences les plus banales s’aiguisent et acquièrent une épaisseur qui menace le vivre ensemble.
La différence est la notion centrale pour saisir et les fondements du vivre ensemble et ce qui, paradoxalement, la menace. Pourquoi? Parce que le vivre ensemble postule la reconnaissance des différences, leur acceptation, leur assomption. Mais en même temps, le vivre ensemble est une atténuation des différences. Plus, notre vocation, en tant qu’humains, est la quête permanente de ce qui, surplombant les différences, nous institue comme communauté, comme humains traversés par le désir pur d’une vie commune, d’une vie fondée sur l’en-commun. Sur ce chemin de traversée, oblique et égalitaire, j’ai rencontré trois figures dans une temporalité inouïe: l’apôtre Saint Paul, l’info-pakistanais Mouhammad Iqbal et l’écrivain sénégalais Cheikh Hamidou Kane. Le premier visité grâce à ses Epîtres, exhortations très militantes.
Le second rencontré grâce au philosophe sénégalais Souleymane B. Diagne dans un magnifique petit livre « Islam et société ouverte : la fidélité et le mouvement dans la pensée de Muhammad Iqbal ». Le troisième, lu dans le texte précieux qu’est « L’Aventure ambiguë ». Pourquoi ces trois noms? Pourquoi ces trois textes-là ? Pourquoi ce croisement-là ? Mais surtout, pourquoi entendre ou réentendre leur Dire ?
Dans un monde traversé par des convulsions, le repli sur soi, des irrédentismes désastreux, des conflits meurtriers, où l’exaltation des différences sert souvent de paravent pour mieux réprimer les dissonances, ces trois voix indiquent la voie d’un universalisme possible. On relève chez Saint Paul, dans l’Epître aux Galates, il y a des siècles, ce propos si insolite à l’époque : « Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ».
Et dans l’Epître aux Romains, il déclare : « Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, pour le Grec ! Car devant Dieu il n’y a point d’acception de personne en Dieu». Considéré comme l’inspirateur du Pakistan indépendant sans pour autant aucune haine pour l’Inde, Iqbal renonce aux identités fermées pour dire ceci : « Il n’y a ni Afghans, ni Turcs, ni fils de Tartarie Nous sommes tous les fruits d’un même jardin D’un même tronc Nous sommes la floraison d’un même printemps ». Cheikh H. Kane tient, quant à lui, cet énoncé inouï : « Chaque heure qui passe apporte un supplément d’ignition au creuset où fusionne le monde. Nous n’avons pas eu le même passé (…), mais nous aurons le même avenir, rigoureusement. L’ère des destinées singulières est révolue.
Dans ce sens, la fin du monde est bien arrivée pour chacun de nous, car nul ne peut plus vivre de la seule préservation de soi. Mais, de nos longs mûrissements multiples, il va naître un fils du monde. Le premier fils de la terre. L’unique aussi ». Et dans une interview accordée à la revue Esprit, Kane exhorte : « Pourvu que nous gardions nos armes en lieu sûr ».
Autrement dit, sachons orienter notre pensée et parions sur une action qui ne compromette pas notre désir et notre volonté de « vivre-ensemble ». Paul, Iqbal et Kane nous mettent ainsi en demeure de conjuguer la montagne et la vallée : il faut absolument traverser les différences sans les nier pour être à même de mettre fin aux différends, du moins pour les tempérer. Ils nous exhortent à semer les nuages d’une pluie apaisante qui détend le monde et le rend un peu moins crispé.
Disons donc, en toute confiance comme en vérité, que le monde, notre monde, doit et peut être un espace où chacun se sent plus heureux et joyeux. Notre société sénégalaise doit être digne de cette exhortation à un vivre-ensemble riche de sa diversité et fort de son harmonie. Enfin… !
Par Abdoulaye SAKHO
BÂTIR UNE ÉQUIPE ET FABRIQUER UN ÉVÉNEMENT POUR UN HÉRITAGE DURABLE
Oui Aliou : bâtir une équipe compétitive, créer un événement et tracer des perspectives pour un héritage certain. Ce n’est vraiment pas loin d’une œuvre architecturale.
Que laisseront au Sénégal les JOJ ? Comme dans toutes les organisations de ce genre, il y aura certainement des bénéfices palpables, visibles (équipements et installations sportives) mais il y a aussi ce qui relève du non quantifiable, non chiffrable, non palpable. Il s’agit essentiellement de valeurs et de sentiments comme par exemple, le sentiment de fierté et les valeurs permettant de fédérer un peuple sans oublier l’idée que seul le travail permet des résultats tangibles.
Et tout ça, mon cher Aliou, on vient de le vivre pour la première fois de l’histoire de notre peuple, grâce à toi et tes garçons comme tu te plais à les appeler affectueusement. Pour cette raison je dis que tu as réalisé un véritable job d’architecte avec des fondations, une création et un héritage. Oui Aliou : bâtir une équipe compétitive, créer un événement et tracer des perspectives pour un héritage certain. Ce n’est vraiment pas loin d’une œuvre architecturale.
Les fondations : bâtir une équipe compétitive
Dans l’intervalle des années 60/90, le football sénégalais est en pleine traversée du désert. De 1968 à 1986, l’équipe nationale est absente de la CAN. Les défaites au premier tour des coupes d’Afrique sont monnaie courante pour les clubs. Au point que le vécu de l’épopée de la JA du président Oumar Seck dans les années 80 apparait toujours et encore comme un exploit extraordinaire. Quelle différence avec les années 50 et surtout quel contraste avec l’équipe nationale de Cissé qui trônait depuis quelques années sur le toit de l’Afrique au classement FIFA ! Constance et régularité des performances, marque du haut niveau dans le sport, caractérisaient notre équipe. C’est un long processus qui a permis cela. Il a fallu mettre en place une équipe, la plus compétitive possible pour aller cherche ce trophée.
Pour cette raison, Aliou, tu es aussi un bâtisseur car ce n’était pas du tout évident, au départ de ton magistère, de mettre en place ce collectif extrêmement difficile à manœuvrer pour les adversaires qu’est devenue l’équipe nationale de football du Sénégal. On prendra le temps de tout raconter un jour. Pour l’instant retenons que lors de cette CAN, un collectif soudé a gagné. Oui, des concours de circonstances ont permis de voir un collectif à l’œuvre. Par exemple, les joueurs qui ont démarré la CAN ne sont pas ceux qui l’ont terminé. La phase de poule qui a été, à tort à mon avis, qualifié de « poussive » a permis de voir à l’œuvre la richesse de l’effectif qui été à la CAN. C’est l’épilogue d’une longue période de recherche de la combinaison la meilleure pour avoir une équipe, pour construire un collectif solide et difficile à manier. C’est tout à l’honneur de notre équipe que certains observateurs classaient parmi les favoris sinon le favori de la CAN et on a, malgré quelques frayeurs inhérentes aux compétitions sportives, tenu notre rang de première nation africaine au classement FIFA depuis près de 4 ans.
La création d’une œuvre : fabriquer un événement.
Dans notre effectif, il y a beaucoup de joueurs de classe. On le sait ! Le football réaliste que pratique l’équipe ne plait pas à quelques « puristes » qui croient que le public n’aimera son équipe que par la flamboyance de son jeu. Ce n’est pas du tout le cas. Le public aime aussi et surtout les victoires. Ainsi avec sérieux le Sénégal fait souvent le plein de points dans toutes les compétitions ! C’est ce constat qui fait que notre très versatile opinion publique, boostée par la victoire finale à la CAN, se met à croire à nouveau à cette équipe pour aller encore briller en coupe du monde alors qu’’on a même pas encore fini de jouer tous les matchs de qualification.
Tant mieux si la confiance est revenue avec force. Elle est d’autant plus revenue avec force que, mon cher Aliou, à l’occasion de ce dernier tournoi, tu n’étais plus le coach mais, un « créateur d’émotions », un fabricant d’événement au sens où l’entendent les sociologues du sport. Chez ces derniers, l’événement est un déclencheur de changements, une rencontre entre une situation et son retentissement. Ainsi, un événement n’existe pas parce qu’il a été annoncé comme tel. Ce n’est pas non plus ce qui est vécu comme tel.
Un événement suppose la conjonction de quatre facteurs que les lecteurs me permettront d’emprunter à Michael Attali : « Il faut d’abord une intensité produite par son déroulement (production de records ou de situation provoquant l’émoi) ; l’imprévisibilité constitue un second indicateur de l’événement (des faits non prévus sont provoqués par sa tenue) ; son retentissement au-delà de la sphère des individus au préalable concernés (l’événement n’interpelle pas uniquement le monde du sport) ; enfin les conséquences à long terme d’une manifestation fondent un événement… Un fait devient événement en raison de l’attention que provoque son déroulement, lorsqu’il devient un repère temporel qui permet de le situer, parce que son espace d’intéressement déborde celui préalablement défini par sa nature et, lorsqu’il infléchit les tendances antérieures à sa tenue ». Avec la victoire finale pour la première fois dans l’histoire de notre pays, un véritable événement sportif, économique et social a été créé par Aliou Cissé et son groupe. Les retombées se révéleront au des jours, des mois et des ans. C’est ce qui justifie que je disais qu’on ne mesure pas encore toutes les significations de ce toute première CAN pour notre pays.
La pérennisation de l’œuvre : léguer un héritage ?
A ce niveau de l’analyse, j’ai envie de convoquer la notion d’héritage pour anticiper sur une des éventuelles significations de cet évènement sportif que représente la victoire à la CAN. Ce sera certainement l’objet d’une prochaine production…
LA JUSTICE TOUJOURS ATTENDUE UN AN APRÈS MARS 2021
Ce 3 mars 2022 marque le premier anniversaire des manifestations spontanées dans plusieurs villes du pays. Un an après, le besoin de vérité et de justice reste urgent pour les familles des 14 morts dont 12 à la suite de tirs par balles par les policiers
Ce 3 mars 2022 marque le premier anniversaire des manifestations spontanées dans plusieurs villes du Sénégal. Un an après, le besoin de vérité et de justice reste urgent pour les familles des 14 personnes tuées dont 12 à la suite de tirs par balles par les forces de défense et de sécurité, ont déclaré Amnesty International, la Ligue Sénégalaise des Droits de l’Homme (LSDH), et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) à l’occasion du lancement de la campagne ‘Ensemble, demandons justice pour les victimes de la répression violente des manifestations au Sénégal’.
Le gouvernement avait annoncé en avril 2021, lors d’une conférence de presse, l’ouverture d’une commission d’enquête pour établir les circonstances de ces incidents et sanctionner le cas échéant les responsables. Mais aucune information n’a été donnée sur la mise en place de cette commission d’enquête et au mois de décembre 2021, le président de la République Macky Sall a annoncé qu’elle n’était plus à l’ordre du jour, et qu’une procédure judiciaire avec des enquêtes sur ces incidents était en cours.
« Il n’y a plus de temps à perdre. La justice doit faire son travail en toute indépendance et rapidement pour établir les faits et les responsabilités et juger les éléments des forces de défense et de sécurité qui se sont rendus coupables d’utilisation excessive de la force et d’homicides illégaux » a déclaré Seydi Gassama, directeur de la Section Amnesty International au Sénégal.
« Les autorités sénégalaises doivent être transparentes sur l’évolution de l’enquête en cours, faire suite aux plaintes déposées par certaines familles de victimes et permettre aux victimes et leurs familles de participer au processus judiciaire. L’impunité de l’usage excessif de la force au Sénégal, y compris l’usage illégal d’armes à feu doit cesser », a déclaré Sadikh Niass, Secrétaire Général de la RADDHO.
Parmi les victimes, Cheikh Wade, un tailleur de 32 ans, qui a été tué par balle aux Parcelles Assainies, un quartier de Dakar, par les forces de l’ordre. La vidéo de sa mort a largement fait le tour des réseaux sociaux et des médias au Sénégal et dans le monde. Sur la vidéo authentifiée par Amnesty International, on peut voir un agent de Police viser et tirer sur Cheikh Wade. Une voiture de police vient ensuite au niveau du corps puis le dépasse, sans lui porter secours. La famille de Cheikh a porté plainte devant la Cour d’Appel de Dakar et le dossier n’a, à ce jour, connu aucune suite. Sa famille attend toujours que justice soit rendue.
« Tout ce que nous voulons ce sont des réponses sur la cause de la mort de mon frère. Nous voulons que justice soit faite pour lui et les autres victimes, et connaître les raisons pour lesquelles la police lui a tiré dessus », a précisé Abdoulaye Wade, frère de Cheikh Wade.
Cheikh Massiré Coly, dont le fils Cheikh Coly (20 ans) a été la première personne tuée lors de ces manifestations, le 3 mars 2021, dans la ville de Bignona (région de Ziguinchor) abonde dans le même sens : « La brigade de recherches [de la gendarmerie] est venue chez moi après la mort de mon fils ; ils m’ont entendu en mars 2021 et depuis lors il n’y a pas eu de suite. Les autorités politiques nous ont fait venir à Dakar en mai 2021 pour parler de ces incidents avec d’autres familles de victimes, mais tout ce que je veux c’est la justice pour la mort de mon fils. Rien de plus. »
Une tendance à l’impunité
Au cours de ces dernières années, les procédures pour usage excessif de la force ou homicides illégaux par les forces de police sont rarement arrivées à leur terme au Sénégal. La mort de Fallou Sène, étudiant, tué par balles par la police, le 15 mai 2018, lors d’une manifestation à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, n’a ainsi toujours pas été élucidée, malgré l’ouverture d’une enquête. L’impunité pour les cas d’usage excessif de la force contre des manifestants risque de faire souche si les responsabilités ne sont pas établies pour les manifestations de mars 2021 et que les réparations dues aux victimes et la garantie de non-répétition ne sont pas assurées.
Les autorités sénégalaises doivent garantir que les forces de défense et de sécurité respectent et protègent le droit à la vie et le droit à la réunion pacifique de la population sénégalaise en conformité avec les Lignes directrices de la Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples pour le maintien de l’ordre par les agents chargés de l’application des lois lors des réunions en Afrique. Lors de manifestations, celles-ci ne doivent avoir recours à la force que de manière exceptionnelle et proportionnée, et en particulier ne doivent avoir recours à l’utilisation d’armes à feu que lorsqu’il y a danger imminent pour leur vie ou la vie d’autrui. Toute violation par un membre des forces de défense ou de sécurité doit faire l’objet d’enquêtes, de poursuites et doit être punie.
« La liberté de réunion pacifique est clairement garantie par la constitution et le droit international. Les forces de sécurité et de défense doivent respecter et faciliter l’exercice de ce droit par la population. », a déclaré Samira Daoud, directrice d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
« Les autorités judiciaires doivent diligenter l’enquête sur les violations commises par les forces de défense ou de sécurité durant les manifestations pour qu’elle arrive à son terme le plus rapidement possible, que les responsabilités soient clairement établies, et que des réparations soient envisagées pour les familles éplorées », a déclaré Alassane Seck, Président de la LSDH.
Complément d’information :
Les manifestations de mars 2021 ont fait suite à l’arrestation par la gendarmerie de l’opposant politique Ousmane Sonko, alors qu’il se rendait à une convocation judiciaire dans le cadre d’une plainte pour viols. L’arrestation a eu lieu après un mois de tensions, dans le contexte de la levée de son immunité parlementaire et de l’arrestation arbitraire de plusieurs membres de son parti Pastef-Les Patriotes et de la société civile.
14 personnes ont été tuées au cours des 5 jours de manifestations et près de 600 personnes ont été blessées selon la Croix-Rouge Sénégalaise. Des individus en civil armés de bâtons, de gourdins et d’armes à feu ont par ailleurs été observés sur plusieurs sites en train de battre des manifestants sous le regard des forces de sécurité et ont même utilisé des armes à feu dans certains lieux de la capitale.
L’accès à Internet a également été restreint et les signaux des télévisions WALF TV et SEN TV ont par ailleurs été coupés pour 72 heures par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) qui avait mis en garde dans un communiqué ces deux chaines locales et une autre, la 2STV, en déclarant avoir constaté dans leur retransmission, des « appels répétés au soulèvement populaire en diffusant des images d’insurrection en boucle », et les appelant à « cesser cette couverture irresponsable ».
Dans un discours datant du 5 mars 2021, le ministre de l’Intérieur avait qualifié les manifestations d’« actes de terrorisme et de banditisme » et dénoncé la présence de « forces occultes » derrière ces manifestations.
Le 8 mars 2021, Ousmane Sonko avait été libéré provisoirement par la justice sénégalaise, et placé sous contrôle judiciaire.
Via Amnesty International
LA SOCIÉTÉ CIVILE AFRICAINE DOIT EXPLORER DE NOUVELLES FORMES DE PLAIDOYER
Selon Fatou Jagne Senghor qui intervenait à un pot de départ donné par Article 19 pour la fin de ses dix ans à la tête du bureau Afrique de l’Ouest de cette organisation non gouvernementale chargée de défendre la liberté d’expression
L’ex-directrice du bureau régional d’Article 19 en Afrique de l’Ouest, Fatou Jagne Senghor, a insisté, mercredi, à Dakar, sur la nécessité pour les organisations de la société civile africaine d’explorer de nouvelles formes de plaidoyer en raison de l’évolution des causes à défendre dans le continent.
‘’Nous sommes face à de nouveaux défis, qui sont relatifs notamment aux crises dans le Sahel, au retour des coups d’Etat’’, a-t-elle souligné, invitant la société civile à ‘’l’exploration de nouvelles formes de plaidoyer’’.
Fatou Jagne Senghor intervenait à un pot de départ donné par Article 19 pour la fin de ses dix ans à la tête du bureau Afrique de l’Ouest de cette organisation non gouvernementale chargée de défendre la liberté d’expression De ‘’nouvelles formes de plaidoyer’’ devraient favoriser une meilleure prise en compte des intérêts de la société civile, ‘’dans un espace public de plus en plus réduit en termes de liberté d’expression’’, a dit Mme Senghor lorsqu’elle a été interpellée sur le rôle des organisations de la société civile africaine confrontées, en Afrique de l’Ouest, à la montée de l’autoritarisme et aux nombreux coups d’Etat.
S’agissant de sa mission, elle s’est réjouie d’avoir réussi à installer l’ONG Article 19 en Afrique de l’Ouest et à la doter d’un personnel compétent pour l’exercice de sa mission. Elle a été la première personne à diriger le bureau ouest-africain de cette organisation. ‘’Le combat pour la liberté d’expression ne va pas s’arrêter avec mon départ. Je crois que la relève est bien assurée’’, a ajouté la juriste gambienne et militante des droits de l’homme.
Aliou Sané, journaliste et coordonnateur du mouvement citoyen sénégalais ‘’Y en a marre’’, a salué le leadership de la directrice sortante d’Article 19. Mme Senghor a joué ‘’un grand rôle dans la prise de conscience citoyenne de beaucoup de jeunes Sénégalais et Gambiens’’, a témoigne Sané.
par Maïga Binta Yatassaye
LETTRE OUVERTE SUR LA SITUATION DE SOUMEYLOU BOUBEYE MAÏGA
L'ancien Premier ministre du Mali se trouve dans un état critique pour lequel un collège d’éminents médecins a requis depuis la mi-décembre une évacuation d’urgence. Veut-on sa mort par abandon et négligence programmée ?
Excellence, Monsieur le président de la transition,
J’ai l’honneur de soumettre à nouveau à votre haute attention la situation critique dans laquelle se trouve mon mari, Soumeylou Boubèye Maiga, ancien Premier ministre du Mali, en attente d’une autorisation d’évacuation d’urgence depuis la mi-décembre 2021.
Permettez-moi de rappeler que depuis son placement en détention préventive le 26 août 2021 à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako, sa santé s’est progressivement détériorée en raison de conditions d’incarcération épouvantables et dégradantes tant sur le plan humain, sanitaire que sécuritaire.
Dans ces conditions, il a aujourd’hui perdu plus de 23 kg et se trouve dans un état critique pour lequel un collège d’éminents médecins a requis depuis la mi-décembre une évacuation d’urgence. Le Conseil de Santé, commis par l’Etat, a confirmé la nécessité de cette évacuation d’urgence.
Il s’agit pourtant d’une détention préventive, qui ne justifie pas une telle inhumanité et qui aurait pu prendre une forme plus humaine, comme le contrôle judiciaire.
Monsieur le Président de la Transition,
Je garde l’espoir qu’en tant que Garant de la Constitution, en tant que Premier Magistrat et Garant de la Justice dans notre pays :
– Vous saurez vous prémunir d’une Justice à deux vitesses qui priverait un citoyen de son droit à la vie et à la santé, sans lesquelles, il ne saurait faire face à la Justice.
– Vous saurez faire assurer le respect de l’article 1 de la Constitution, qui garantit pour chaque Citoyen le droit à la vie, à l’intégrité et à la sécurité.
– Vous saurez accorder l’importance qui s’impose au Conseil National de Santé et à l’équipe pluridisciplinaire, composés de professeurs agrégés de médecine, de chef de clinique, et d’éminents médecins civils et militaires, ayant unanimement soumis aux Autorités Maliennes l’urgence de l’évacuation de S.B. Maiga, dont le pronostic vital est engagé.
– Vous saurez vous prémunir d’une Justice arbitraire et sélective qui détruit physiquement un citoyen et le prive sans fondement juridique et contre la Loi, du droit de visite de sa famille et de ses avocats, comme c’est le cas actuellement.
– Vous saurez vous prémunir d’une attitude inhumaine qui laisserait un citoyen mourir en lui refusant les soins dont il a vitalement besoin et pour lesquels l’Etat reste désespérément passif.
En effet, Monsieur le Président de la Transition,
Quelle société serions-nous en train de bâtir en dehors du respect des droits fondamentaux de ses citoyens, en dehors d’une humanité qui est le fondement de toute société aspirant au progrès, en dehors de l’Etat de Droit qui est la base d’un Contrat Social vertueux entre citoyens et dirigeants ?
Je reste confiante que vous êtes porteur de ces valeurs et que vous prendrez les décisions qui s’imposent pour préserver la vie du citoyen Soumeylou Boubèye Maïga.
Monsieur le Président de la Transition,
Je vous écris cette lettre de façon ouverte, afin que le Peuple malien soit pris à témoin de cette situation
inhumaine et intenable, pour laquelle vous détenez la solution.
Toutes les démarches et lettres que nous avons adressées au Ministère de la Santé et de la Justice sont restées lettres mortes. Les recommandations du collège de médecins et du Conseil National de Santé, sont également restées lettres mortes. Veut-on la mort par abandon et négligence programmée de Soumeylou Boubèye Maïga ?
Je garde foi en votre humanité, votre impartialité et votre capacité à prendre les décisions qui s’imposent dans l’urgence et dans le respect des recommandations des médecins, car Vous êtes le Décideur Final.
Je prends aussi l’engagement, devant le Peuple malien, du retour au Mali de Soumeylou Boubèye Maïga, après ses soins effectués. Nous ne saurions manquer à cette parole prise devant notre Peuple. Nous vivons dans un monde où une personne digne ne saurait se cacher et manquer à ses obligations et SBM est tenu par un tel engagement, il a toujours répondu présent à la Justice et continuera de le faire.
Monsieur le Président de la Transition,
Le pronostic vital de Soumeylou Boubèye Maïga est engagé.
Je vous demande, devant le Peuple Malien, de lui permettre d’aller se soigner et je m’engage, au nom de notre famille à ce qu’il revienne dès qu’il sera rétabli.
Tout notre espoir repose sur votre décision, votre humanité, votre respect du droit à la vie, votre sens de l’Etat de Droit, votre respect de l’expertise et de la parole des médecins, votre sens du devoir à l’égard de tous les citoyens maliens, sans exclusion.
En vous remerciant de votre haute et bienveillante attention, je vous prie d’agréer, Excellence, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Mme Maïga Binta Yatassaye est épouse de Soumeylou Boubèye Maiga