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26 juin 2025
UNIVERSITE ALIOUNE DIOP DE BAMBEY, LE SAES MENACE
A l’université Alioune Diop de Bambey, les enseignants membres du Saes/Uadb ont posé le premier jalon de leur plan d’action. Et dans les jours à venir, il "va inéluctablement plomber le fonctionnement’’ de l'université
A l’université Alioune Diop de Bambey, les enseignants membres du Saes/Uadb ont posé le premier jalon de leur plan d’action. Et dans les jours à venir, il "va inéluctablement plomber le fonctionnement’’ de l'université, rappelle le coordonnateur du Saes, Pr Mouhamadou Ngom.
Des perturbations des enseignements planent sur l’université Alioune Diop de Bambey, avec le corps professoral qui risque de rester quatre mois sans être payé cette année, révèle le quotidien "L’Observateur". Car "l’Uadb a fait son budget qui ne couvre que huit mois de salaires. Il parle d’un grand déficit pour l’exercice 2022", a indiqué le Pr. Mouhamadou Ngom du Saes.
Pour lui, "les 500 millions de francs Cfa de rallonge pour l’exercice 2021 n’ont pas été consolidés dans la dotation constituant la subvention de l’Etat".
Hier, lors d’un point de presse, rappelle le journal, le Saes/Uadb a annoncé la perturbation de l’année universitaire, si certains problèmes ne sont pas résolus à temps par le recteur Mahy Diaw.
"Les graves blocages à venir seront exclusivement imputables au recteur qui, comme d’habitude, cause d’énormes problèmes de gouvernance et de gestion", a prévenu le Pr. Mouhamadou Ngom.
GUERRE EN UKRAINE, LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME SE REUNIT JEUDI
L’invasion de l’Ukraine fera l’objet d’un débat urgent devant le conseil des droits de l’homme des Nations unies, jeudi. Mise au vote, la proposition a été adoptée par 29 voix pour, cinq contre et treize abstentions dont le Sénégal, sur 47 membres.
L’invasion de l’Ukraine fera l’objet d’un débat urgent devant le conseil des droits de l’homme des Nations unies, jeudi. Mise au vote, la proposition a été adoptée par 29 voix pour, cinq contre et treize abstentions dont le Sénégal, sur 47 membres.
Kiev, soutenu par une large coalition de pays dont l’Union européenne (Ue) et les Etats-Unis, demande une enquête sur les violations des droits humains par Moscou. Ainsi, lors de ce débat, l’Ukraine et ses partisans espèrent faire adopter une résolution condamnant l’invasion et demandant la création d’une commission d’enquête internationale indépendante.
En face, la Russie, soutenue par la Chine, Cuba, l’Erythrée et le Venezuela, qui ont voté contre, estime que « cette proposition d’un débat urgent sur ce sujet n’a rien à voir avec les vraies inquiétudes sur les droits de l’homme en Ukraine. »
Repris par les Echos, l’ambassadeur russe Guenadi Gatilov a embrayé pour dire qu’ils « n’avaient d’autres choix que de mener cette opération ».
LA RÉGION DE THIÈS RELANCE SON CADRE DE CONCERTATION DÉDIÉ AUX ENTREPRISES
Le patronat, les services techniques, les organisations professionnelles, les ONG et la société civile ont pris part, mercredi, à Thiès (ouest), à un atelier de relance du cadre créé il y a quelques années pour améliorer le climat des affaires
Thiès, 2 mars (APS) - Le patronat, les services techniques, les organisations professionnelles, les ONG et la société civile ont pris part, mercredi, à Thiès (ouest), à un atelier de relance du cadre créé il y a quelques années pour améliorer le climat des affaires dans la région, a constaté l’APS.
L’atelier a eu lieu dans les locaux de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Thiès (CCIAT), sous la présidence de l’adjoint au gouverneur chargé des questions de développement.
‘’Nous voulons mettre tout ce beau monde autour d’un même cadre, pour discuter des opportunités, des problématiques et des solutions, [pour] que ce soit un cadre de plaidoyer, de médiation, de conciliation et de prise de décision, pour améliorer le climat des affaires dans la région’’, a expliqué Oumou Thiam Sangaré, la secrétaire générale de la CCIAT.
Le cadre de dialogue à relancer aujourd’hui a été créé entre 2011 et 2015 à la faveur d’un programme d’appui à la croissance et à la compétitivité des petites et moyennes entreprises, à l’initiative de la coopération sénégalo-allemande, via la GIZ, l’institution du gouvernement allemand dédiée à la coopération.
Ce cadre de concertation avait permis de régler beaucoup de problèmes, concernant l’environnement des affaires, selon Mme Sangaré.
Par exemple, la durée de la constitution d’une entreprise ou d’un groupement d’intérêt économique, de cinquante-deux jours au moins, avait était réduit à quarante-huit heures, a-t-elle rappelé.
Des efforts avaient été faits, concernant l’accès au financement, et des filières ‘’porteuses’’ avaient été identifiées..
Quelque 12.000 entreprises ont été créées et déclarées à la CCIAT, grâce au cadre de concertation, selon Mme Sangaré. Certaines d’entre elles ont disparu et de nouvelles entreprises ont été créées, selon la secrétaire générale de la CCIAT.
Au total, 520 jeunes ont été formés à l’aide du programme ‘’Réussir’’, soutenu par la GIZ, a-t-on appris lors de la réunion.
Mais à cause du retrait de la GIZ, un partenaire financier, la concertation au sein du cadre dédié aux affaires s’est terminée ‘’en queue de poisson’’, a rappelé Oumou Thiam Sangaré.
La CCIAT a voulu profiter du programme ‘’Archipelago’’, qu’elle met en œuvre avec l’aide de la Chambre de commerce et d’industrie des Côtes d’Armor (France), avec un financement de l’Union européenne, pour redonner sa vigueur au cadre.
Sa faiblesse était de n’avoir pas identifié des sources de financement pouvant l’aider à pérenniser ses activités, selon Mme Sangaré.
La relance du cadre survient ‘’au bon moment’’, un moment pendant lequel ‘’la région a beaucoup évolué économiquement’’, dans les secteurs des transports, des mines, du tourisme et du développement des plateformes industrielles de Diamniadio et Diass (ouest), qui sont proches de Thiès, a signalé Oumou Thiam Sangaré.
Selon elle, l’élection de nouveaux élus locaux (conseillers municipaux et départementaux) est aussi un atout pour le cadre de concertation destiné à l’amélioration du climat des affaires.
L’adjoint au gouverneur chargé des questions de développement de la région de Thiès a invité les entrepreneurs à se rapprocher de la CCIAT.
Il a demandé à cette dernière de ‘’communiquer davantage’’ sur ses missions, ses objectifs et ses réalisations et a assuré les membres du cadre de concertation de l’aide des services techniques déconcentrés de l’Etat.
BBY FACE À L’INCERTAINE ÉPREUVE DE RECONFIGURATION À THIÈS
`Après les élections locales du 23 janvier 2022, la majorité politique a changé de camp à Thiès, suite à la victoire de l’opposition, à travers la liste de la coalition Yewwi Askan Wi, qui a raflé les 3 communes et la ville
Avec les dernières élections locales, on a assisté à des clichés paradoxaux sur le terrain politique à Thiès. Après le tsunami électoral qu’il a subi le 23 janvier dernier, le camp présidentiel fait face à l’épreuve d’une inéluctable, mais incertaine reconfiguration, dans un contexte de préparation des élections législatives du 31 juillet 2022.
Après les élections locales du 23 janvier 2022, la majorité politique a changé de camp à Thiès, suite à la victoire de l’opposition, à travers la liste de la coalition Yewwi Askan Wi, qui a raflé les 3 communes et la ville de Thiès. Cette situation n’était pas attendue par la coalition Benno Bokk Yaakaar qui, malgré le fait d’avoir pressenti des difficultés, n’avait jamais imaginé une telle débacle électorale. Mais après ces échéances, on s’achemine vers une inéluctable, mais incertaine reconfiguration, dans la perspective des élections législatives du 23 juillet 2022. La complexité de la reconfiguration se mesure à l’aune des schémas inédits générés par les investitures. En ce qui concerne la majorité présidentielle, les investitures ont dynamité le compagnonnage politique de l’intérieur et c’est ainsi que les responsables se sont retrouvés dans au moins quatre listes adverses. Lesquelles listes se sont férocement affrontées lors de la campagne électorale. Il s’agit de Benno Bokk Yaakaar (Bby) avec comme têtes de liste, Yankhoba Diattara de Rewmi à la Ville, Saër Mangane (Rewmi)-Abdou Mbow (Apr) à Thiès-Est, Bineta Basse (Rewmi)-Dr Pape Amadou Ndiaye (Apr) à Thiès-Ouest, Lamine Diallo (Rewmi)-Seynabou Ndiéguène (Apr) Thiès-Nord et SiréDia (Apr)- Yandé SarrNdiaye (Rewmi) au Conseil Départemental. Ces responsables de Bby ont fait face à l’hostilité d’autres leaders de la même coalition, mais qui se sont retrouvés au sein de la coalition citoyenneAnd Siiggil Thiès, avec comme candidats à la Ville Abdoulaye Dièye, à l’Est Abdoulaye Dièye (Siggi Jotna, membre de Bby)- Mame Mbaye Guèye (Apr), Dr Djibril Sarr et AdjaDiatta (Apr) à ThièsOuest, Ousmane Diop à ThièsNord, membre lui aussi de Bby.
Idem pour la coalition Waa Thiès de Talla Sylla qui est constituée de responsables de la mouvance présidentielle, mais aussi de la coalition Bunt bi à Thiès-Nord avec comme têtes de listes Ndiaga Wade de l’Apr et Awa Doucouré de Rewmi. Après le tsunami occasionné par la défaite de toutes ces listes proches du pouvoir, l’heure est maintenant au difficile exercice de reconfiguration en direction des élections législatives. Même si pour le moment, aucune perspective ne s’est encore dessinée, les chapelles étant toujours plongées dans le silence, la grande équation se pose autour du sort des responsables de l’Apr qui avaient foulé aux pieds les directives du parti, en s’opposant à la coalition Bby. Vont-ils revenir à la maison pour un nouveau rabattage des cartes en direction des investitures pour les élections législatives ? Vont-ils maintenir leur posture de défiance ? Les réponses à ces questions seront déterminantes sur la prochaine trajectoire politique de la mouvance présidentielle. Mais d’ores et déjà, force est de constater que cette reconfiguration risque d’être douloureuse pour la coalition Bby.
EDOUARD LATOUFFE DE L’APR «L’ADVERSITE INTERNE A PORTE LE COUP DE GRACE AU MBOUROU AK SOW»
Responsable de l’Alliance Pour la République (Apr), Edouard Latouffe a jeté un regard critique sur les circonstances de la déconvenue électorale de la mouvance présidentielle à Thiès. A l’en croire, les locales à Thiès constituaient le premier test grandeur nature de l’adhésion ou du rejet des retrouvailles Macky-Idy par les populations. «C’est pourquoi, la prudence devrait être de mise dans le choix des têtes de listes. Le Rewmi, au regard du nouveau contexte marqué par l’entrée de ses cadres dans le gouvernement et la nomination de Idrissa Seck à la tête d’une institution, devait être généreux et renoncer à sa volonté de diriger toutes les listes. Un partage équilibré, voire équitable des têtes de listes, aurait permis de mobiliser l’entièreté de l’électorat des deux principales formations. Nous devons reconnaître que l’absence de concertation n’a pas permis la construction de consensus dynamiques, condition sine qua non pour une victoire.
Toutes les conditions d’un succès électoral étaient loin d’être réunies et au finish, l’adversité interne a porté le coup de grâce au «Mburook Soow». En plus, la démarcation du président Abdoulaye Dièye a été électoralement fatale à notre coalition», analyse Monsieur Latouffe. Il est par ailleurs convaincu que les listes de la coalition de Abdoulaye Dièye ont pratiquement capté les suffrages de ceux qui ne se sont pas retrouvés dans la dynamique unitaire scellée entre les deux camps politiques. «Ces retrouvailles ont plus affaibli que renforcé la capacité combative de la mouvance présidentielle. Les mêmes causes ont produit les mêmes effets. Comme en 2014, les listes parallèles ont provoqué ce séisme électoral. J’avais pourtant dit à haute et intelligible voix que le ministre Yankhoba Diattara, le maire Talla Sylla et le président AbdoulayeDièye avaientl’obligation de s’entendre, mais en vain. Mon appel à une union sacrée n’a pas été entendu. Aujourd’hui, nous avons perdu la totalité des collectivités locales de la ville de Thiès. Ce qui s’est passé est inédit.
Le Président Macky Sall et Idrissa Seck doivent tenir compte de cette irréversible recomposition politique. La reconquête de Thiès relèvera d’une utopie, si la vieille garde reste toujours à ses postures de responsabilité. Il est grand temps que le Président Macky Sall mise sur la jeunesse qui vient de lui envoyer des messages faciles à décrypter.Il ne fait l’ombre d’aucun doute que les retrouvailles Macky etIdy n’ont pas fait que des heureux au niveau national. Des responsables qui gravitent autour de l’entourage direct du Président Macky Sall ont procédé à un sabotage, afin de faire tomber à l’eau ces retrouvailles, parce que n’en maîtrisant ni les tenants ni les aboutissants. Nous faisions face au plus grand complot de l’histoire politique de Thiès», assène Edouard Latouffe.
PAPE AMADOU SALL DU PS «LA COALITION BBY EST GEREE DE FAÇON CONJONCTURELLE»
De l’avis de Pape Amadou Sall du Parti Socialiste (PS), il y a un problème congénital à régler au niveau local pour rendre viable la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). «Voilà une coalition vieille de presque 10 ans, qui a été créée structurellement, mais gérée de façon conjoncturelle. Bby existe et fonctionne normalement au niveau national, mais n’existe et n’est opérationnel au niveau local que lorsqu’il y a élection», souligne-t-il.
C’est pourquoi, dit-il, ceux qui se considèrent comme les locomotives de la coalition semblent juste utiliser les gens comme un escalier qui les mène et les maintient au sommet. «Ceci ne peut plus prospérer dans ce contexte où d’autres forces émergent et qu’il existe d’autres alternatives. Cette façon de voir les alliés comme des béquilles est irrespectueuse. En plus, ce sont des gens qui manquent terriblement de générosité à chaque occasion, ils veulent tout pour eux et rien pour les autres. Aucun allié ne peut être renforcé dans un tel partenariat. En atteste le cas du PS qui avait en 2012 une vingtaine de députés alors qu’aujourd’hui il lui en reste une dizaine. De plus de 100 maires en 2009, le Ps passe à 50 en 2014 avec l’avènement de Bby, pour se retrouver en 2022 avec 23 maires et trois départements», se désole Pape Amadou Sall. A ce rythme, alerte-t-il, «c’est l’extinction de tous les partis alliés dans un future très proche. Maintenant, si les directions de ces partis alliés ne réagissent pas à cause des privilèges, les bases ne suivront plus aveuglément».
IDRISSA SECK, LE GRAND PERDANT DE LA BATAILLE DE THIÈS
La donne politique actuelle à Thiès désavantage totalement le leader de Rewmi, Idrissa Seck. Son hégémonie dans la ville de Thiès a duré pendant plus de 20 ans avant la déconvenue du 23 janvier 2022. Il est le plus grand perdant, même s’il n’a pas battu campagne. Il nourrissait certainement l’ambition de confirmer sa position de leader sur le terrain politique à Thiès, surtout après avoir rejoint la mouvance présidentielle. Mais après avoir été battu dans son bureau de vote et dans son emblématique centre de vote de l’école Malick Kaïré Diaw, il a perdu le contrôle politique d’une ville qui lui était jusque-là totalement acquise. Cette nouvelle donne risque également de changer les critères de choix des candidats, à l’occasion des prochaines législatives, en lieu et place du service royal qui avait été offert au Rewmi lors des locales. Pour la première fois depuis 2000, Idrissa Seck est en position d’opposant dans son fief de Thiès. Une situation qu’il avait tant redoutée au point de jurer que le jour où il serait battu dans la cité du rail, il mettrait un terme à sa carrière politique.
«75% DE CES PATHOLOGIES RÉPERTORIÉES CHEZ L’HOMME SONT DES ZOONOSES QUI VIENNENT D’UN RÉSERVOIR ANIMAL»
La santé humaine, celle animale et environnementale sont étroitement liées, car beaucoup de maladies proviennent des animaux pour atterrir chez les humains
Dakar abrite depuis hier un atelier régional sur l’approche « One Health » (une seule santé). L’objectif de cette rencontre qui va durer deux jours est de faire la revue de la mise en œuvre des recommandations des ateliers sur l’approche « One Health » en Afrique.
La santé humaine, celle animale et environnementale sont étroitement liées, car beaucoup de maladies proviennent des animaux pour atterrir chez les humains. C’est le cas de la pandémie de Covid-19. D’où la décision des experts des pays de l’Afrique de l’Ouest plus le Cameroun de se réunir à Dakar afin d’approfondir l’approche « One Health » ou ‘’la seule santé’’. Cette rencontre qui a démarré hier a été présidée par le ministre secrétaire général du gouvernement Abdou Latif Coulibaly pour qui cette initiative vise à rendre la problématique de la santé publique beaucoup plus prégnante et est capable de faire face aux menaces d’origine infectieuse, qu’elles soient volontaires ou accidentelles.
A cet effet, il a réaffirmé la conception affirmée du Sénégal et son option définitive en matière de santé publique de donner une réalité concrète dans nos politiques au triptyque santé-animale, santé humaine et santé-environnementale. «Notre rencontre revêt une grande importance pour évaluer les progrès accomplis par les Etats d’Afrique de l’Ouest dans l’implémentation de l’approche « One Health » de façon générale, et en particulier de l’application des recommandations issues de nos dernières réunions», a indiqué Abdou Latif Coulibaly.
Selon la représentante de la Fao, Bintia Stephen Tchicaya, la pandémie de Covid-19 menace gravement l’économie mondiale et les systèmes de santé, à l’instar des crises sanitaires récurrentes que le monde a aussi connues ces dernières années et qui étaient dues à l’émergence et à la réémergence des maladies infectieuses zoonotiques touchant l’animal et l’homme. «On peut citer la maladie à virus Ebola, le Syndrome Respiratoire Aigu Sévère, la Grippe aviaire hautement pathogène, qui ont provoqué des maladies graves et des décès chez les humains et les animaux, mettant à rude épreuve les systèmes de santé nationaux, et ont eu également des répercussions durables sur les moyens de subsistance avec comme corollaires l’insécurité alimentaire et des pertes économiques massives pour les secteurs publics et privés», souligne la fonctionnaire internationale. «En Afrique de l’Ouest, la récente apparition de la grippe aviaire dans plusieurs pays, y compris notre pays hôte le Sénégal, a causé un lourd préjudice économique à la filière avicole, affecté la biodiversité avec l’atteinte des oiseaux sauvages comme dans le parc de Doudj, mais aussi, du fait de son caractère zoonotique, a fait peser une menace sur la santé publique», ajoute-t-elle.
Représentant la Cedeao, Dr Babacar Fall fait une prédiction alarmante. «Avec l’évolution rapide de l’écologie, l’urbanisation, le changement climatique, l’augmentation des déplacements et la fragilité des systèmes de santé publique… les épidémies deviendront plus fréquentes, plus complexes et plus difficiles à prévenir et à contenir », alerte-t-il avant de rappeler que «nous continuons à faire face aux impacts socio-économiques de la pandémie de Covid-19 qui, comme environ 75% des maladies émergentes répertoriées chez l’Homme, est probablement une zoonose due à l’introduction d’un coronavirus à partir d’un réservoir animal».
LA CEDEAO, L’UNE DES ZONES LES PLUS TOUCHEES PAR LES EPIDEMIES
En 2021, indique Dr Babacar Fall, l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) a répertorié plus de 40 nouvelles flambées de fièvre de Lassa, de fièvre jaune, de maladie à virus Ebola, de Marburg, de fièvre de la vallée du Rift… faisant de l’espace Cedeao l’une des zones de la région Afrique les plus touchées par les épidémies. «Ces menaces pressantes et la présente crise pandémique viennent encore une fois démontrer la nécessité d’avoir une vision plus holistique et par la mise en œuvre d’approches intégrées de la santé et en particulier l’approche « One Health ».
La Cedeao, consciente des rôles et responsabilités déterminants dans la mise en œuvre de l’approche « One Health », s’est engagée à travers ses institutions, départements et agences, à améliorer entre autres l’environnement politique afin d’obtenir davantage de soutien financier, de renforcer les capacités, le réseautage», affirme le Dr Babacar Fall. Il reconnait cependant que malgré les progrès importants faits par les pays au cours des dernières années, des défis majeurs persistent.
Par Abdoulaye CISSE
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LES AFRIQUES DANS LE CONFLIT RUSSIE-UKRAINE
Jàngat de Ablaye CISSÉ: Les Afriques dans le conflit Russie-Ukraine
Jàngat de Ablaye CISSÉ: Les Afriques dans le conflit Russie-Ukraine
par Malick Sy
MADAME LA PREMIÈRE DAME, CHÈRE MARÈME
A deux ans de la fin de son mandat, le chef de l’État doit s’attacher à l’esprit que le moment est venu pour lui de s’extirper du piège des transactions et des instrumentalisations politiques et faire du « Sénégal uni » le totem de sa fin de mandature
Ce fut l'instant adoration. La minute affection. Le moment magnétique de la cérémonie d’inauguration du nouveau stade Abdoulaye Wade. Lorsque Macky Sall s'est emparé de sa plus belle voix et dégainé son plus beau sourire pour déclamer sa tendre adresse à Marème Faye. « Madame la Première Dame, chère Marème… » Une déclaration enflammée, lancée du haut du podium présidentiel, et qui va elle aussi enflammer le public.
Une infinie tendresse à laquelle l'étoile du palais, plus Madame tout le monde que Première Dame, a répondu avec un discret mais lumineux sourire qui a mis sous tension toutes les lumières du bonheur sur le visage de son président de mari. Nous avons été des millions de Sénégalais à nous être attendris de cette séquence des « Faye-Sall ». Avec comme bonus, ce fameux, si taquin et un brin coquin «…ah ! ci là bokk » de Macky à Marème qui nous a fait tous rire ou sourire.
Macky et Marème, la parenthèse enchantée
Cette délicate attention imbibée de douceur de monsieur pour madame, comme si le couple présidentiel était seul au monde, devant des dizaines de milliers de paires d’yeux tournés vers eux, a percé le mur du son du bonheur sur le visage du chef de l’État.
Un moment de vertige romantique tout au sommet de l’État. Comme un épisode des « feux de l’amour » version politique et tropicale, coproduit par le couple présidentiel qui a visiblement enchanté les Sénégalais qui l’ont scruté et abondamment commenté sur les réseaux sociaux. Marème et Macky nous ont présenté cette belle séquence du couple heureux, l’image d’une agissante complicité que l’usure du temps et l’épreuve du pouvoir n’auront pas réussi à altérer.
Pendant ce temps-là, Sonko immergé à Ziguinchor
Alors question. Et si Macky Sall avait enfin retrouvé le chemin qui mène dans le cœur des Sénégalais, avec lesquels il était en quasi séparation de corps, tant la défiance de ses concitoyens, surtout la frange la plus jeune, était grande vis-à-vis du président de la République. La faute à Ousmane Sonko osent même certains sur les réseaux sociaux. Même si depuis, le leader du Pastef, immergé a Ziguinchor, a complètement disparu des écrans radar politiques avec l’alignement inespéré des planètes dont bénéficie actuellement le chef de l’État, porté par un état de grâce qu’il n’avait quasiment plus connu depuis sa première élection en 2012.
Macky testé positif à « l’effet Marème ».
Il y a eu l’effet coupe d’Afrique. Certes, mais pas que. Alors, et si Marème était l’arme secrète de Macky. Elle qui fut une actrice éminente et le cerveau opérationnel de la conquête du pouvoir par son mari. Celle dont l’implication dans la construction politique du candidat Sall à l’assaut de la présidence de la République a été déterminante.
Et si c’était Marème, celle qui occupe et « remplit » si merveilleusement bien depuis bientôt 10 ans le moelleux fauteuil de Première dame, qui fait aujourd’hui regagner Macky Sall, la confiance et l’amour des Sénégalais.
Et si c’était l’affection des Sénégalais pour l’épouse du chef de l’État qui est en train de conférer à son mari une bienveillance qu’il avait perdue de longue date.
Et si c’était la popularité jamais démentie de Marème Faye qui a les faveurs de presque tous les Sénégalais, sa capacité à séduire, sa propension à parler aux Sénégalais plus qu’au Sénégal, qui ont amélioré et humanisé l’image d’un mari rigide, peu souriant ayant oublié de mettre un zeste de gaieté au poste de commande de la gouvernance de ses émotions et du pays.
Un président en lévitation
Dimanche 6 février 2022. Et soudain le protocole vole en éclats lorsque « Sané Madio » marque le penalty qui sacre le Sénégal. Le président fracasse l’armure. Impossible de le tenir. Impossible surtout d’échapper à ces scènes d’extase présidentielle avec un chef de l’État ivre de bonheur, sautillant, chavirant. Macky Sall comme nous ne l’avions jamais vu. Instant presque mythique à jamais indissociables du premier triomphe continental de l’équipe nationale de football.
Le président s’est mis soudainement à nous ressembler et à nous rassembler. Jusque dans ses discours en vert-jaune-rouge pour l’occasion, sans aucune nuance de marron-beige. Son allocution à l’aéroport à l’accueil des Lions, ses propos lors de la réception au Palais par les mots choisis, ont été ceux d’un père de la Nation retrouvé d’un peuple qui pendant longtemps, n'avait plus de figure tutélaire dans laquelle il pouvait s’incarner. Les Sénégalais ont préféré rester orphelins que d’avoir un chef de famille sans empathie, incapable d’établir une relation affective avec ses enfants comme l’avait si merveilleusement réussi Abdoulaye Wade.
Mais mieux vaut tard que jamais. Aujourd’hui, Macky Sall semble bien vouloir purger les péripéties malheureuses du passé, réprimer sa propre caricature de président des foucades et des oukazes. Comme s’il voulait afficher un nouveau profil de rassembleur et se débarrasser de celui d’un chef sectaire d’un parti en quasi banqueroute politique.
Tous les Sénégalais sont restés extatiques le 7 février dernier lors du sacre de nos Lions, en regardant les images historiques de communion entre un pays et son équipe nationale, entre un président à l’unisson avec ses concitoyens.
Franchement, qui n’est pas d’accord qu'on aurait presque tous aimé que s’arrête le temps, mais que continue cet instant magique où il a fait beau être sénégalais. Au-delà de nos statuts sociaux, de nos colorations politiques, de chapelles confrériques, de nos cnosx confessionnels ou de nos origines ethniques.
Et que dire de l’inauguration du nouveau stade Abdoulaye Wade. Un autre moment d’histoire où nous avons semblé faire qu’un. Ce moment où le Sénégal a rayonné, brillé et irradié le monde quelques jours seulement après avoir ébloui la planète avec sa victoire magistrale à Yaoundé.
Si Macky Sall veut rester dans l’histoire…
N’en déplaise aux esprits outrés, le Sénégal est un grand pays. Nous sommes un grand peuple. Le mandat que les Sénégalais ont donné à Macky Sall est justement celui de la grandeur de notre Nation.
Que devrait donc faire le président de la République pour maintenir cette flamme de l’exception voire de « l’exceptionnalisme » sénégalais ? Sinon se muer en commandeur d’une République dont il incarne l’âme, l’esprit, la stabilité et porte les espérances. L’épaisseur de la trace qu’il laissera dans l’histoire du Sénégal dépendra justement de son aptitude à en défendre les idéaux les plus républicains, en faisant de la primauté de l’intérêt national sur l’intérêt partisan, le moteur politique de sa gouvernance.
S’il veut marquer de son empreinte l’histoire de notre pays et faire l’admiration des Sénégalais, c’est le moment ou jamais pour Macky Sall, de revenir aux fondamentaux originels qui l’ont propulsés à la tête de l’État avec sa devise magique : « la patrie avant le parti », devenu son slogan de campagne et le symbole de sa promesse de gouvernance.
S’il veut infuser dans le cœur des Sénégalais, se mettre à la hauteur de l’Histoire, s'écrire un destin post présidentiel à l’image d’un Abdoulaye Wade toujours adulé par son peuple, il doit penser à recentrer sa vision de l’exercice du pouvoir et retrouver les accents de son fameux discours du 8 mars 2022. « Nous sommes une seule famille, unie par une histoire qui nous assigne un destin commun…Nous sommes une seule famille, et nul d’entre nous ne peut avoir un destin séparé́ de celui la nation sénégalaise…Je voudrais vous dire que je comprends vos inquiétudes et vos préoccupations. » Une prise de parole à la tonalité exceptionnelle au lendemain des émeutes de mars 2021, un discours fort qui nous a fait nation ce jour là.
Rassembler les Sénégalais exige une grandeur politique. La grandeur politique du président passe aujourd’hui par le règlement au plus vite des gros dossiers politico-judiciaires. Notamment ceux de Karim Wade et de ses co-condamnés, celui de Khalifa Sall, et vider sans plus tarder les cas Ousmane Sonko et Barthélémy Dias. L'éventuelle amnistie de Karim et Khalifa, qui demeure une hypothèse que beaucoup de Sénégalais commencent à scénariser, pourrait justement faire partie des points culminants de son passage à la tête du Sénégal. Sur tous ces dossiers, le président devrait très rapidement parapher ses intentions. A deux ans de la fin de son mandat, le chef de l’État doit s’attacher à l’esprit que le moment est venu pour lui de s’extirper du piège des transactions et des instrumentalisations politiques et faire du « Sénégal uni » le totem de sa fin de mandature.
Si Abdoulaye Wade est resté et restera à jamais une passion sénégalaise, Macky Sall a tout pour devenir un destin bien sénégalais. Toutes choses qui ne tiennent qu’à lui.
MAMADOU NDIAYE, L'ENQUÊTE SANS PROTOCOLE
Nommé le 29 décembre au poste de chef du service du protocole de la présidence, l’ambassadeur a pris fonction, lundi. Ce diplomate peu connu a réussi à se faire discret durant tout son brillant cursus. L’Observateur lève le voile sur une partie de sa vie
Ses débuts annoncent la couleur. La ligne qu’il s’est tracé est révélatrice de la marque qu’il compte donner à sa nouvelle fonction qu’il a officiellement prise, hier, lundi 28 février 2022. Mamadou Ndiaye, nommé depuis le 29 décembre 2021 chef du service du protocole de la Présidence de la République en remplacement de Sall admis à faire valoir ses droits à la retraite, tient trop à ce qui fait l’essentiel de la fonction : la discrétion. L’entretien téléphonique que L’Observateur a eu avec lui avant-hier et hier, suffit pour comprendre que l’homme veut rester loin de l’espace public. En atteste la supplique qu’il a faite : «Je ne dois pas vous demander de ne pas faire votre travail, mais vous me rendrez un grand service de ne pas écrire sur moi. Ça me gêne qu’on parle de moi. Ma personne n’est pas importante.» Et toujours dans sa volonté de rester à l’écart de l’espace médiatique, l’ancien ambassadeur du Sénégal en Chine a même cherché des «renforts». Une démarche qui reflète parfaitement la personnalité du diplomate. «Il est d’une humilité que lui-même ne peut expliquer. Sa modestie dépasse les limites», résume un ami de plus de trente ans.
Ce témoignage apparaît dans le quartier «Aïnoumane» de Pikine où il a grandi. Il est tellement effacé que beaucoup de personnes peinent à réaliser qu’il occupe un poste aussi stratégique. A la maison familiale sise à Pikine Rue 10, la discrétion et la retenue est comme contagieuse. Ses frères et sœurs trouvés, hier lundi, en début de soirée, se refusent de parler de leur parent, surtout en ce jour de Kazu Rajab, coïncidant avec l’anniversaire du décès du père de famille, feu Gorgui Serigne Ndiaye. Une cérémonie sobre de récital du Coran occupe la famille Ndiaye. «Mamadou était là hier pour participer aux derniers réglages du récital de Coran que nous organisons chaque année pour la mémoire de notre défunt père. A la place de témoignages, nous préférons formuler des prières afin qu’il réussisse cette nouvelle mission», coupe net son frère, Djibril. «D’ailleurs, ce n’est pas le genre de personne à aimer qu’on parle de lui», agrémente la voix de la famille.
Le poids de l’éducation
Pourtant, l’avertissement a été donné quelques minutes plus tôt par le voisin du nom de Cheikh Tidiane Sow qui a guidé nos pas dans la rue sablonneuse qui mène vers la maison familiale du nouveau chef du service du protocole de la Présidence de la République. «Ils sont d’une éducation telle qu’ils pourraient avoir des difficultés à vous parler», avait alerté Cheikh Tidiane à la porte de la maison avant de nous inviter à tenter le coup. Le voisinage se rappelle encore sa grande surprise ce jour où l’adolescent Mamadou Ndiaye s’était illustré dans la maîtrise de la langue de Shakespeare. «On était tous restés bouche-bée. C’était à l’occasion de la visite d’un jeune Anglais dans cette partie de la banlieue. Il n’y avait personne pour lui parler à part ceux qui l’avaient fait venir. Dans la rue, lorsque Mamadou Ndiaye l’intellectuel est apparu, il a clairement communiqué avec lui. On était à la fois surpris et fier de lui», témoigne Cheikh Tidiane Sow. D’après lui, ce n’est pas un hasard car le jeune Mamadou Ndiaye était soumis au contrôle sans faille et très contraignant d’un «père rigoureux». «Casanier, il sortait très peu. Les rares fois qu’il mettait le nez dehors, c’était pour s’isoler avec un ami dans la cour de l’école d’à côté pour bouquiner. Toujours la tête dans les livres, il était très peu bavard à la limite timide», se rappelle-t-on. Dans le quartier où il a gardé le contact avec ses amis d’enfance, on loue sa piété héritée d’un père fervent mouride adossé à l’orthodoxie en Islam. «Quand Gorgui Serigne Ndiaye se rendait à la mosquée à l’heure de la prière, il en imposait par sa piété et cela a déteint sur ses enfants tous très pieux.»
«Poli, mais ferme et rigoureux»
Dans la maison familiale certes propre, le luxe et la démesure ne semblent pas être la préoccupation majeure. A l’entrée, il y a un grand salon où des jeunes dispersés sur une natte, viennent de terminer le récital du Saint Coran. Cette humilité est dans le sang de Mamadou Ndiaye qui, même pour rendre visite à sa famille, gare son véhicule près de la mosquée «Sang Soul» pour continuer à pied le reste du chemin long de quelques centaines de mètres. «Juste parce qu’il ne veut attirer l’attention sur lui», s’étonne un voisin. Qui jure que ces qualités prédisposent l’homme à réussir la mission. «Le Président ne s’est pas trompé de choix. Il partage beaucoup de traits avec feu Bruno Diatta».
Seulement, derrière le calme d’un homme «poli avec beaucoup d’urbanité», se cache la force d’un professionnel rigoureux et ferme sur les principes dans le travail», témoigne un ancien collègue aux Affaires étrangères. «Un intellectuel discipliné, la mise toujours correcte, très peu bavard», ajoute-t-on. Son parcours scolaire peur justifier sa position actuelle. Comme tous les enfants de son âge, Mamadou Ndiaye a fait le cycle primaire à l’école 7, puis le Ces de Pikine pour le Secondaire avant de terminer au Lycée Lamine Guèye de Dakar. Jeune banlieusard, l’actuel chef du service du protocole de la Présidence de la République a émerveillé ses camarades de lycée qui retiennent de lui l’image tenace d’un «jeune toujours tiré à quatre épingles. Il a émerveillé par sa passion pour la lecture. C’est un passionné de lecture, il aime beaucoup André Malraux et a été très séduit par son discours lors du transfert des cendres de Jean Moulin à Paris. Un discours dont on dit qu’il est le plus beau de la langue française», témoigne un de ses plus vieux amis. «Il a l’élégance du verbe et la rigueur de l’argumentaire héritées de Senghor et d’Ousmane Sembène. Sa passion pour Malraux et André Gide ne l’éloigne pas pour autant du Président-poète Léopold Sédar Senghor et du cinéaste Ousmane Sembène dont il est un grand spécialiste. Passionné de littérature, ses discussions portent très souvent sur les lettres», selon les confidences de son ami lié par une relation tissée depuis 1987, année où ils se sont rencontrés à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam) devenue aujourd’hui l’Ecole nationale d’administration (Ena). Depuis, ils ne se sont plus quittés.
Une carrière remplie
Sa réussite d’entrée à l’Enam, son aîné Baïla Talla, s’en souvient. Il venait du ministère de l’Environnement où il était à l’Inspection des opérations financières. D’après lui, Mamadou Ndiaye s’était lancé le défi de réussir de façon magistrale le concours, «même si cela n’a surpris personne». «Avant, il y avait le Centre de formation et de perfectionnement administratif (Cfpa) et à partir de 1987, le Cfpa a été intégré dans l’Enam comme cycle B», précise-t-il. L’actuel patron du protocole du palais a fait Administration générale. Son premier poste d’affectation, c’était à Kolda, au Contrôle régional des Finances (Crf). C’est après qu’il a rejoint la Direction du Budget, à l’Inspection des opérations financières. En 1998, il a réussi le concours professionnel à l’Enam. Il a fait deux ans de formation comme conseiller aux affaires étrangères, à la section Diplomatie. Après sa formation, Mamadou Ndiaye est affecté naturellement au ministère des Affaires étrangères où, pendant deux ans, il a été chef de la division Asie. En 2002, il est affecté au Japon où il a fait 6 ans. Deux ans après son retour, il a été nommé directeur Afrique-Asie. En 2011, il repart au Canada pour occuper la fonction de ministre-conseiller à Ottawa. C’est en 2013 qu’il a été nommé ambassadeur à Séoul en Corée puis en Chine où il a fait trois ans. Dans ces deux pays, témoigne-t-on, «il a boosté les relations bilatérales avec le Sénégal. Un succès retentissant avec à la clé de grands accords décrochés par le Sénégal. C’est lui qui a donné un sens au rôle moderne d’un ambassadeur avec notamment la coopération économique particulièrement avec la Chine, une très grande puissance économique réputée très âpre dans les négociations pour signer des accords», confie Baïla Talla.
De ce monogame et père de quatre enfants, ses amis retiennent aussi les qualités d’un «homme extrêmement sérieux». «Il ne fume pas, ne boit pas de thé. Il est pieux. J’ai connu ses parents qui l’ont toujours béni. Il est toujours en relation avec ses amis d’enfance, ceux de Pikine, ceux du Lycée Lamine Gueye, de l’Enam. C’est un fédérateur. On le considère comme notre baobab». Un témoignage appuyé par l’anecdote racontée par son aîné, Baïla Talla : «A la veille d’une fête de Korité, j’ai reçu le coup de fil d’une dame. C’était la sœur de Mamadou Ndiaye qui me dit que je figure sur une liste de personnes à qui elle doit envoyer de l’argent de la part de son frère. J’ai reçu 70 000 FCfa de Mamadou. Un coup de main donné à des retraités. Le geste est grand et me fait toujours plaisir.»
SAMBA MANGANE, ANCIEN CHEF DU SERVICE COMMUNICATION DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES : «Il n'est pas en terrain inconnu, il a participé à l'organisation de la Coupe du monde 2002, avec l'ambassadeur Gabriel Sarr»
«L'Ambassadeur Mamadou Ndiaye qui a pris le relais de Cheikh Tidiane Sall depuis le 28 décembre 2021, comme chef du service du protocole de la Présidence de la République, a les aptitudes, car ayant commencé sa carrière diplomatique auprès d'un homme du sérail, en l'occurrence l'ambassadeur Gabriel Sarr avec qui il a participé à l'organisation de la Coupe du monde 2002 au Japon. Il est décrit par ses collègues et proches comme un homme très correct et un travailleur acharné. Il fait partie des meilleurs diplomates du ministère. C'est un homme calme, discret, disponible, rigoureux dans le travail, très réservé, d'une grande disponibilité, réactif et courtois. Avec ces qualités, on peut dire que l'homme qui a pris service il y a quelques jours, est capable de diriger ce prestigieux et important service du protocole de la présidence.»
PAR Bassirou Sakho
MANÉ ET LIVERPOOL, CLASH DE FIN
Liverpool semble donc mettre volontairement tout en œuvre pour montrer à son joueur qu'il est temps pour lui de partir, sans quoi son statut et son temps de jeu seraient dégradés la saison prochaine
Wembley nous a offert ce week-end une publicité formidable pour le football. La finale de la Coupe de la Ligue anglaise a vu Liverpool remporter un nouveau trophée au dépend de Chelsea.
Mais une image aura marqué de nombreux observateurs, celle de la sortie de Sadio Mané, pourtant plutôt en jambes dans ce match, remplacé par Diogo Jota.
À son habitude, le Sénégalais est sorti sans faire d'esclandre. On pouvait néanmoins lire sur son visage un mélange de déception, d'agacement, voire un peu de tristesse.
La déception, d'abord, comme tout joueur compétitif remplacé par son entraîneur lors d'un match important. Sortie d'autant plus surprenante que Mané venait de distribuer une passe décisive (but annulé ensuite par la VAR), et ne semblait pas émoussé physiquement.
L'agacement ensuite car ses sorties en cours de match sont de plus en plus récurrentes. Le Sénégalais faisant souvent, le premier, les frais de la nouvelle concurrence qui s'installe chez les Reds.
La tristesse, surtout. Et c'est bien là le plus surprenant. Sadio Mané semble trainer un récent spleen depuis son retour victorieux de la CAN, alors que sa victoire aurait pu, aurait dû lui donner des ailes et le sourire pour la fin de saison.
Les origines de ce mal être semblent puiser leurs sources dans plusieurs facteurs. L'un des premiers éléments déclencheurs se situe fin janvier. Alors que le Sénégalais évolue avec sa sélection, Liverpool profite des dernières heures du mercato pour s'attacher les services de Luis Diaz, lui aussi ailier gauche. Un premier signe qui montre que les Reds pensent déjà à l'après Mané. Si, bien entendu, on peut souligner la cohérence sportive du club, le timing est en revanche bien plus contestable. En effet, Sadio Mané, avant de partir jouer la CAN, avait eu l'assurance que son club n'allait plus recruter lors de ce mercato hivernal. C'est donc bien une première trahison qu'a pu ressentir le joueur, de la part de sa direction.
Un deuxième événement, ou plutôt non-événement semble jouer également sur le moral en berne du champion d'Afrique. Pourtant auréolé de sa victoire avec le Sénégal, aucune célébration officielle n'a été mise en place par son club pour fêter son champion. Si Mané ne s'est jamais prononcé pour ou contre une telle cérémonie, qui aurait pu avoir lieu lors d'un avant match de Liverpool, l'inaction de son club démontre clairement un manque de respect. En effet, de nombreux clubs européens ont fêté leurs champions d'Afrique, comme le Bayern Munich ou le PSG par exemple. Liverpool a choisi de rester muet sur ce sujet. Si cela a permis de ne pas froisser l'autre star du club, Salah, défait en finale de la CAN avec l'Égypte, c'est au détriment du plaisir que cela aurait pu procurer au Sénégalais de partager également sa joie avec ses supporters anglais.
On constate également un manque de soutien probant de la part de son entourage dans cette affaire. En effet, les agents en charge des affaires de Sadio Mané, pourtant influents en Angleterre, ne semblent pas avoir poussé Liverpool à organiser un tel événement festif. Malheureusement, ce n'est pas la première fois que l'on s'interroge sur les capacités de ses agents à faire respecter le sénégalais dans son club. Pour preuve, et même si Sadio Mané n'en fait pas une affaire majeure, son salaire reste nettement inférieur à celui de Mo Salah quand bien même les deux stars brillent sur le terrain et jouissent d'une même aura auprès de leurs supporters.
Ces multiples éléments posent alors légitimement plusieurs interrogations sur la considération actuelle de Liverpool pour l'ailier sénégalais.
En effet, Klopp et Liverpool font comprendre à Mané qu'il vit ses dernières semaines au bord de la Mersey. À bientôt 30 ans et un an avant la fin de son contrat, l'enfant de Bambali doit être vendu cet été si les Reds veulent espérer engranger quelques millions d'euros. Liverpool semble donc mettre volontairement tout en œuvre pour montrer à son joueur qu'il est temps pour lui de partir, sans quoi son statut et son temps de jeu seraient dégradés la saison prochaine.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ensemble de l'entourage du joueur le lui fait comprendre.
Car du côté des conseillers de Sadio Mané, au lieu de défendre les intérêts directs du joueur, ces derniers semblent aller dans le sens de Reds afin de favoriser un départ du Sénégalais. Cela jouerait en effet en leur faveur car si l'attaquant venait à être transféré cet été, cela permettrait la négociation d'un dernier gros contrat avec à la clé, une très belle commission pour eux.
À la lumière de ces éléments, on ne peut finalement que partager cette tristesse qui accompagne les probables derniers mois de Mané à Liverpool. On peut comprendre que toutes les pages se tournent et que le livre doit un jour se refermer. Néanmoins, si le joueur reste digne dans ces moments difficiles, on aurait préféré ne jamais voir le club de Liverpool mettre en place les conditions d'un clash. Au contraire, il aurait fallu traiter son joueur avec plus de franchise et de classe.
La classe, justement, c'est ce qui qualifie les supporters de Liverpool. Ces derniers offriront le 22 mai prochain à Anfield, pour ce qui sera probablement le dernier match de Sadio Mané à domicile, tout l'amour que le Sénégalais mérite. De quoi effacer définitivement cette tristesse, même si le cœur sera lourd, il ne marchera plus jamais seul.
Bassirou Sakho est conseiller sportif, playmaker Sport Agency
L'UKRAINE AU COEUR DE L'AGENDA DE BIDEN
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