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24 août 2025
LE PROCUREUR REQUIERT 2 ANS DONT 3 MOIS FERME CONTRE LES DÉPUTÉS SALL ET BIAYE
Après deux renvois d’affilés, la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar a statué hier, jeudi 21 avril sur l’affaire de trafic présumé des passeports diplomatiques impliquant les députés Boubacar Biaye et Mamadou Sall
Appelée à la barre de la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar hier, jeudi 21 avril, l’affaire de trafic présumé des passeports diplomatiques impliquant les députés Boubacar Biaye et Mamadou Sall a été jugé en présence de tous les accusés et de la partie civile. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a demandé 2 ans de prison ferme contre Kondé et 2 ans dont 3 mois ferme pour les autres prévenus, à savoir les députés Mamadou Sall, Boubacar Biaye et Sadio Dansokho, ancien président du Conseil départemental de Saraya. Tous les prévenus ont plaidé non coupable.
Après deux renvois d’affilés, la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar a statué hier, jeudi 21 avril sur l’affaire de trafic présumé des passeports diplomatiques impliquant les députés Boubacar Biaye et Mamadou Sall, tous deux membres du Groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yakaar. L’affaire a été mise en délibéré pour le 19 mai prochain par le président de la Chambre correctionnelle. Auparavant dans son réquisitoire, le Procureur de la République a demandé au tribunal de déclarer tous les prévenus coupables de toutes les infractions « d’association de malfaiteurs, escroquerie, blanchiment de capitaux, trafic de migrants et faux usage de faux en écritures privées de banque dans un document administratif et en écriture publique authentique » qui leur sont reprochées. Soulignant qu’il ne doit pas avoir dans ce pays de « délinquants vip », il a demandé au président de la Chambre correctionnelle de condamner El Hadj Kondé à 2 ans de prison ferme et 2 ans dont 3 mois ferme pour les autres prévenus, à savoir les députés Mamadou Sall, Boubacar Biaye et Sadio Dansokho, ancien président du Conseil départemental de Saraya. En effet, s’adressant à la Cour, le maitre des poursuites a indiqué que « vous avez ici des députés faussaires, des députés escrocs » qui ont « blessé la République ». « Au lieu de servir la République, ils ont utilisé leur privilège pour dépouiller de pauvres gens », a-t-il martelé avant de lancer dans la foulée. « Être députés et faussaires, ce sont des mots qui ne peuvent pas aller ensemble ». Prenant la parole à la suite du procureur de la République, les avocats de la défense ont invité le « tribunal à ne dire que le droit » dans cette affaire. Dans sa plaidoirie, Me Dialy Kane, avocat de Kondé affirmera que la réquisition du procureur de la République est injuste même si elle est objective. En effet, selon lui, « on ne peut requérir 2 ans ferme pour Kondé qui est un inconnu, qui n’a jamais été condamné par un tribunal et demandé 3 mois ferme pour des représentants de la nation en l’occurrence les députés incriminés dans cette affaire ». Mieux, poursuivant son propos, il a indiqué au sujet de l’infraction de trafic de migrants visé par le parquet dans cette affaire qu’elle n’est pas prouvée mais qu’il s’agit plutôt d’un abus de confiance puisque Kondé s’est engagé à aider les présumés victimes à obtenir un visa. Pour sa part, Me Antoine Mbengue, avocat de Mamadou Sall et Boubacar Biaye, a indiqué que si « on était dans l’orthodoxie de poursuite, les prétendues victimes seraient devant la barre pour se défendre pour avoir accepté librement des certificats de mariage et des extraits de naissance qui ne sont pas les leurs. Pour ce qui est des parties civiles, ils ont tous réclamé le remboursement de la totalité des montants versé à El Hadj Kondé.
Les victimes réitèrent leurs accusations
Lors des débats, les présumés victimes dans cette affaire au nombre de 6 à savoir, Oumou Touré, Ngamet Camara, Fatoumata Binta Diallo, Niélé Sylla, Ibrahim Arabi Kébé et Cheikh Tidiane Thioub ont tous réitéré leurs accusations contre El Hadji Diadié Konde. Interpellés par le président de la Chambre, chacun est revenu sur les motivations de sa plainte. A l’instar d’Oumou Touré qui a expliqué avoir connu El Hadj Kondé par l’entremise d’une de ses amies que ce dernier avait aidé à trouver un visa. « Je voulais voyager mais après 3 tentatives de demande de visa sans succès, une de mes amies que Kondé avait aidé à trouver un visa m’a alors mis en rapport avec lui. Le jour de notre rencontre après que je lui expliqué que je suis à ma troisième tentative de demande de visa, il a proposé de me trouver un passeport diplomatique moyennant une somme de 4 500 000 F en me disant qu’il travaille avec un député. C’est ainsi qu’il m’a amené dans le local de Mamadou Sall à l’Assemblée nationale ». Ngamet Camara de nationalité Guinéenne a indiqué avoir connu Kondé en 2019 et lui a remis une somme de 3 350 000 F sur les 4 millions convenus en guise d’avance pour un visa au Portugal qu’il n’a jamais reçu jusqu’à ce jour. Abondant dans le même sens, Fatoumata Binta Diallo soulignera elle aussi que c’est après que Kondé ait fait voyager une de ses sœurs, qu’elle lui a donné à son tour une avance de 700 000f pour que ce dernier lui trouve également un visa. « Kondé fréquentait notre maison à Kedougou… Il nous avait demandé un montant de 3 000 000 F mais finalement on a retenu 2 000 000f. Il nous a alors présenté à Sadio Dansokho qui m’a fait un contrat de travail au Conseil départemental de Saraya pour faciliter les démarches », a renseigné pour sa part Ibrahim Arabi Kébé.
KONDÉ ET LES DÉPUTÉS BOTTENT EN TOUCHE
Appelé à la barre à leur tour, tous les prévenus ont plaidé non coupable des faits qui leur sont reprochés. Présenté comme le principal cerveau de ce réseau, El Hadj Kondé a contesté une partie des déclarations des plaignants même s’il a reconnu avoir proposé son aide à ces derniers dans le cadre de leurs démarches de visa. Pour sa part, le député Biaye a indiqué qu’il n’a eu aucune relation avec Kondé qu’il a connu en 2017 par l’entremise de son défunt ami et collègue député Malamine Gomis. « A l’époque mon ami Gomis n’était pas encore député, il m’a demandé de l’aider en cautionnant le voyage de sa sœur et de son frère… Sinon, Kondé n’a jamais eu de ma part une mission. Je ne suis pas au courant non plus de ses agissements en dehors de la procédure de Malamie Gomis», a-t-il clamé. Appelé à la barre, l’ex-président du Conseil départemental de Saraya, Sadio Dansokho, a rejeté les accusations d’Ibrahim Arabi Kébé en jurant qu’il n’a jamais confectionné un contrat de travail au profit de son accusateur. De son côté, le député Mamadou Sall a juré n’avoir jamais rencontré la dame Oumou Touré bien que cette dernière ait réaffirmé qu’ils se sont vus à l’Assemblée nationale. Interpellé par le président du tribunal sur ces relations avec Kondé, il a répondu que ce dernier l’avait aidé dans les démarches lors du voyage de ses enfants mais, en aucun moment, « je n’ai cautionné l’usage des documents que je lui ai remis à d’autres fins» s’est-il défendu.
UN MOT D’ORDRE BIEN SUIVI, LES PATIENTS DANS TOUS LEURS ÉTATS
Une décision qui fait suite à l’arrestation de quatre sages-femmes et de la mutation du directeur de l’hôpital de Louga après le décès de la parturiente Astou Sokhna à la maternité de l’établissement.
L’appel des syndicats de la santé du public d’observer une journée sans soins, ni accouchement dans les maternités du pays a été largement suivi dans les structures de santé visitées hier, jeudi, à Dakar dont certains ont tout simplement fermé les portes. Une décision qui fait suite à l’arrestation de quatre sages-femmes et de la mutation du directeur de l’hôpital de Louga après le décès de la parturiente Astou Sokhna à la maternité de l’établissement.
Ils étaient très nombreux à se rendre hier, jeudi, dans les structures de santé pour des soins ou encore pour honorer leur rendez-vous médical. Comme à l’accoutumée, beaucoup de patients ne se doutaient pas qu’ils ne seront pas reçus à cause d’une grève générale. La sécurité devant l’entrée des structures de santé était la limite pour plusieurs malades. Le mot d’ordre était partagé au niveau des agents de la sécurité à savoir : « les médecins n’ont pas travaillé, ils sont en grève ainsi que les prestataires de soins ». D’autres ont préféré se rendre à leur service de soins pour constater l’acte posé par les acteurs de la santé de visu. A l’intérieur, tout comme à l’extérieur de certains hôpitaux, les patients veulent connaitre le motif de la grève des acteurs de la santé. Les mieux informés tentent d’expliquer les profanes. Un débat qui va dans tous les sens s’installe. Par contre, certains ont cherché à se rabattre dans d’autres structures de santé du public dans l’espoir de trouver un répondant pour soulager leurs maux. Seules les urgences sont fonctionnelles et là encore, ce n’est pas tout le monde qui peut se faire soigner. Dans les maternités, l’accueil est fermé. Pas de consultation, ni d’accouchement dans plusieurs structures sanitaires de la place. Les césariennes programmées ont été tout bonnement reportées si ce n’est une véritable urgence. Un mot d’ordre largement suivi à Dakar, comme l’a préconisé le secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal, Dr Yéri Camara, porte-parole du collectif des syndicats de la santé qui a vu le jour avec l’affaire Astou Sokhna. Pour ce dernier : « nous demandons aux agents des différents syndicats de travailler la main dans la main pour lutter contre le manque d’équité dans le traitement des agents de la fonction publique au détriment des agents de santé ».
UNE JOURNÉE DE FRUSTRATION
Les patients n’ont pas manqué de ruer hier, jeudi, dans les brancards après la journée sans soins décrétée par tous les syndicalistes de santé pour manifester leur mécontentement après la mise sous mandat de dépôt de quatre personnels de santé dans l’affaire Astou Sokhna, décédée dans la maternité de l’hopital de Louga. Pour les patients qui se sont rendus dans les structures de santé, c’est un manque de respect et de considération à leur égard. « Les médecins ont fait le serment de soigner les malades en toutes circonstances. Ce n’est pas normal, qu’ils vaquent en même temps les services. Ils doivent tous être poursuivis pour non-assistance à personne en danger », a lancé un homme, la cinquantaine révolue et souffrant d’une maladie chronique. Salimata Sow est-elle accompagnante, elle a amené son fils en soins pédiatriques. Selon elle, son enfant est mal en point et souffre de pathologies respiratoires. « Je suis stressée. Le personnel de santé de l’hôpital Cto n’a pas travaillé et mon fils souffre. Une réalité que la prise en charge fait défaut dans les structures de santé mais il faut aussi reconnaitre que les meilleurs soins sont aussi procurés dans ces lieux », a-t-elle avancé. Tout en demandant au gouvernement de trouver un consensus pour une reprise des soins.
LES CLINIQUES ET DISPENSAIRES PRIVÉS FONT LE PLEIN
Au niveau de l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff tout comme dans d’autres établissements comme Samu municipal, Abass Ndao ou encore le centre Gaspard Kamara, les références se font à la porte par les agents de sécurité. Des malades qui ne peuvent pas attendre sont obligés de recourir dans le privé et ce sont les agents de sécurité qui viennent à leur rescousse pour les guider ou les renseigner. Si certains qui ont les moyens ou une prise en charge choisissent d’aller se faire consulter dans les cliniques, d’autres par contre ont pris d’assaut les dispensaires des bonnes sœurs. Selon une infirmière dans un établissement de santé catholique, ils ont enregistré du monde. « Débordés, nous l’avons été. Jusqu’à 14h, il y avait beaucoup de patients en attente de soins. Nous avons fait appel à l’administration et tout le monde a porté la blouse pour répondre à la demande qui allait de simples consultations à une hospitalisation temporaire, des visites prénatales à la vaccination des enfants entre autres » a-t-elle renseigné.
DES MERCENAIRES RUSSES FILMÉS EN TRAIN D'ENTERRER DES CORPS
Dans cette vidéo prise à l'aide d'un drone à laquelle l'AFP a eu accès jeudi soir, et que l'état-major français qualifie "d'attaque informationnelle", on peut voir des soldats de type caucasien s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable
L'armée française a filmé ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali, dans le but selon elle d'accuser les Français d'avoir laissé un charnier derrière eux.
Dans cette vidéo prise à l'aide d'un drone à laquelle l'AFP a eu accès jeudi soir, et que l'état-major français qualifie "d'attaque informationnelle", on peut voir des soldats de type caucasien s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable.
Des images ont été diffusés sur le compte Twitter d'un dénommé Dia Darra, qui se proclame "ancien militaire" et "patriote malien". Sur ce compte a été publiée une photo de cadavres floutés enterrés dans le sable, avec pour commentaire: "C'est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à #Gossi (...) on peut pas garder le silence sur ça!".
Le compte de Dia Diarra "est très probablement un faux compte créé par Wagner", la société militaire privée russe, estime l'état-major français. "Cette manoeuvre de décrédibilisation de la force Barkhane semble coordonnée. Elle est représentative des multiples attaques informationnelles dont les militaires français font l'objet depuis de nombreux mois". L'armée française estime aussi que "la comparaison des photos publiées sur Twitter et des images recueillies par le capteur spécialisé permet de faire un lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français". Selon elle, ces "exactions témoignent des modes d'action mis en oeuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis (son) déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG".
Dans le cadre de son désengagement du Mali, annoncé en février, l'armée française a officiellement remis mardi aux forces armées maliennes (FAMa) les clés de la base de Gossi, qui accueillait 300 soldats français. Paris a décidé en février son retrait militaire du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et sur fond de tensions entre la France et la junte militaire au pouvoir, accusée par les Occidentaux d'avoir recours aux services du groupe Wagner.
Bamako évoque pour sa part de simples conseillers russes. Mardi, l'état-major avait prévenu s'attendre à des attaques informationnelles à l'occasion de la rétrocession de la base de Gossi. Son porte-parole, le colonel Pascal Ianni, avait précisé qu'un état des lieux "documenté" de la base avait été dressé, pour protéger la France d'éventuelles accusations. Une allusion au sentiment antifrançais qui a gagné du terrain dans la région et a valu à la France de faire l'objet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux. "Il y a plusieurs mois, les forces françaises ont été accusées de participer à des trafics (...), d'armer les terroristes voire de commettre des exactions", avait rappelé le colonel Ianni.
LA JUNTE CAMPE SUR SON CALENDRIER DE TRANSITION DE DEUX ANS AU MALI
Les autorités de Bamako ont défié jeudi leurs partenaires régionaux en annonçant le lancement d'un "processus" de transition de "deux ans" alors que ceux-ci demandent d'organiser des élections en 16 mois maximum
"Je dois vous dire que les discussions avec la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, ndlr) continuent", a déclaré devant le Conseil national de la transition (CNT) Choguel Maïga, le Premier ministre installé par les militaires. Le CNT fait office d'organe législatif. Ses membres ont été nommés par le colonel Assimi Goïta, à la tête du pays depuis mai 2021. "Nous avons espéré de semaine en semaine trouver un accord avec la Cédéao pour rentrer dans un processus d'accélération (...) mais nous sommes arrivés à un point où nous avons perdu trois mois de discussion et aujourd'hui nous avons décidé de ne plus attendre", a dit M. Maïga. "A partir de cet instant nous engageons le processus de mise en oeuvre de tout le plan de la transition pour les deux ans qui ont été retenus par le président de la transition", le colonel Goïta, a-t-il ajouté. "La preuve est faite par A+B qu'on ne peut pas aller en-deçà de 24 mois sauf si on décide de reporter ou de ne pas faire jusqu'au bout certaines actions", a encore affirmé M. Maïga.
Plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler, le Mali a connu deux coups d'Etat militaire depuis août 2020. Comme la Guinée et le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en septembre 2021 et janvier 2022 respectivement, le pays est mis sous pression par la Cédéao, qui appelle les juntes au pouvoir à Conakry, Ouagadougou et Bamako à rendre rapidement le pouvoir aux civils. Les trois pays ont ainsi été suspendus de ses instances.
Le Mali fait en outre l'objet de lourdes sanctions économiques décidées par la Cédéao, un "embargo" qui viole les "propres textes" de l'organisation, selon M. Maïga, qui a dénoncé "le fait du prince". En mars, la Cédéao demandait l'organisation d'élections dans un délai de 12 à 16 mois au Mali. Mais une visite à Bamako de son médiateur pour la crise malienne, l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, n'était pas parvenue à ramener le délai de la transition voulu par les militaires sous la barre des deux ans.
Malgré les tensions, M. Choïga a assuré que le contact n'était pas rompu. "Il y a des missions qui sont prévues de venir dans les jours prochains pour aboutir, nous l'espérons, à un accord", a-t-il dit, sans plus de précisions.
par Babacar Ndiogou
L’ÉTAT DOIT PRENDRE DES MESURES RADICALES POUR ANTICIPER UNE POTENTIELLE CRISE ALIMENTAIRE
Les variations des cours mondiaux et les crises exogènes auront des répercussions certaines sur les prix de la consommation interne
Si l'État n’agit pas, le Sénégal risque de tomber dans une crise alimentaire pouvant engendrer des tensions sociales explosives. Les mesures pour réduire les prix de certains produits alimentaires annoncées par le chef de l’Etat en février dernier, n’ont pas eu un impact perceptible sur le niveau de leurs prix. L’heure est grave et il est temps d’agir pour protéger le pouvoir d’achat des ménages qui doit être l’objectif principal et minimal de tout gouvernement soucieux du bien-être des populations.
Avant le démarrage de l'offensive russe en Ukraine, la crise de la Covid-19 avait déjà perturbé la chaîne d'approvisionnement mondial causant un dérèglement de l'offre et la demande. À l’issue du confinement auquel les pays principaux acteurs du commerce mondial ont eu recours, la pénurie de conteneurs a en effet entravé le transport de fret maritime à l'échelle planétaire engendrant une congestion des marchandises dans les ports. Cela a donné lieu à une hausse des prix du fret en 2021 et a subséquemment occasionné une flambée des prix à la production et à la consommation. Ce contexte particulier a ainsi affecté les ménages senegalais déjà durement éprouvés par les conséquences du couvre-feu. Il s'y est ajouté la guerre survenue en Ukraine qui a davantage perturbé la chaîne d'approvisionnement et donc alimenté la flambée des prix. Non seulement le coût du baril a augmenté dépassant la barre des 100 dollars mais encore les cours du blé ont flambé de façon alarmante entraînant à leur suite ceux des autres céréales. L’approvisionnement des marchés en blé est considérablement ralenti, ce qui va sans doute déséquilibrer l’offre et la demande de ce produit sur le marché international. En effet, la Russie et l’Ukraine sont deux des principaux fournisseurs de farine de blé. Par ailleurs, la menace de pénurie des engrais persiste également et cela aura certainement des répercussions sur le résultat des prochaines récoltes au niveau mondial.
Les stocks de blé disponibles seraient en mesure de contenir la demande à court terme, prédisent les experts. Toutefois, si la guerre s’installe dans la durée, il est indispensable que le Sénégal trouve des solutions alternatives d’autant que les récents événements ne présagent pas une cessation rapide des hostilités, et le conflit risque de durer.
Le risque de crise alimentaire resurgit dans presque toute la sous région ouest africaine. En effet, le commerce sous régional est déjà perturbé par le contexte d'insécurité dans le sahel ainsi que par les sanctions économiques contre le Mali. La Guinée et le Burkina Faso risquent aussi de tomber sous le coup des sanctions, sauf s’ils présentent un chronogramme de transition jusqu’au 25 Avril, selon le compte rendu de la dernière réunion de la CEDEAO.
Notre pays doit donc se préparer à faire face aux conséquences découlant de cette situation conjoncturelle puisque l'économie intérieure est vulnérable aux chocs exogènes. De toute évidence, le Sénégal est fortement et structurellement dépendant de l’importation alimentaire. Pour l’approvisionnement en céréales, le Sénégal dépend également de l'extérieur. Par conséquent, les variations des cours mondiaux et les crises exogènes auront des répercussions certaines sur les prix de la consommation interne.
La quasi majorité de nos compatriotes vit encore sous le seuil de la pauvreté. Certaines localités du pays sont dans une situation de pauvreté extrême. Il est ainsi irréfutable que le pouvoir d’achat de beaucoup de nos concitoyens ne pourra pas supporter la hausse des prix des produits de base.
Par ailleurs, le chômage a atteint un niveau alarmant. Toutes les réformes politiques portant sur l’emploi n’ont pas abouti à vaincre le chômage endémique. Les jeunes personnes sont d'ailleurs majoritairement et gravement affectées. Pour des raisons éminemment politiques, le régime a investi d'énormes sommes d’argent dans la construction d'édifices non prioritaires et non-urgents, voire inutiles, en négligeant l’investissement dans des projets générateurs d’emplois. Il s’est ouvertement désintéressé du secteur privé national en octroyant une bonne partie des grands projets d'infrastructures, financés avec des dettes onéreuses, à des entreprises venues d'ailleurs.
En outre, l'échec de la politique agricole est flagrant. En 10 ans d’exercice du pouvoir, le régime de l’APR n’a pas réussi à mettre en place une politique agricole efficace susceptible de couvrir la demande alimentaire du pays. Presque tout ce que nous consommons au Sénégal vient de l'extérieur. On y mange du riz asiatique et on y fabrique le pain avec de la farine européenne. Les céréales telles que le maïs, le mil et le sorgho, cultivés chez nous, sont négligées. Au niveau national, les résultats sur la production du riz sont encore insuffisants et ne satisfont pas la demande annuelle. Dans un pays, où l'arachide serait cultivée en grande quantité selon les statistiques officielles, il est incompréhensible que l’huile de l’arachide se fasse rare et reste introuvable sur le marché. En effet, les récoltes sont majoritairement exportées sans valeur ajoutée. Et en plus, l’huile de tournesol, dont l’Ukraine est le premier exportateur mondial, et d’autres huiles végétales importées envahissent nos marchés au détriment de l’huile d’arachide. Le coût élevé de la production de l’huile d’arachide a inhibé la compétitivité du produit par rapport aux huiles importées.
Afin de soulager les familles, l'État doit de prime abord réduire ses charges et baisser davantage ou même supprimer les taxes sur l’importation du riz, de la farine (attention aux conséquences en terme d’emplois sur les productions locales de farine à partir du blé importé) et d’autres produits de base. Ensuite, il convient de mettre en place un système de contrôle rigoureux afin d'empêcher toute augmentation spéculative et injustifiée des prix sur le marché intérieur. Si malgré ces mesures, les prix évoluent dans une tendance haussière, l'État devra donc prendre des mesures radicales et mobiliser des moyens financiers pour subventionner davantage les aliments de base. Pour ce faire, il y a lieu d’arrêter dans l'immédiat les investissements dans les infrastructures non-urgentes. De surcroît, l'État doit mettre en place un programme d’urgence visant à encadrer et à soutenir le secteur agricole, notamment les producteurs de céréales. Il faut d’urgence adopter une série de mesures pour accélérer la production du riz dans le nord et le sud du pays ainsi que du mil afin d'améliorer les rendements des prochaines récoltes.
Dans le moyen terme, le gouvernement doit œuvrer à la diversification du système agricole et mettre l’accent sur la production des céréales comme le maïs, le riz, le mil et le sorgho. En définitive, le Sénégal doit mettre en place des instruments opérationnels rigoureux afin d’atteindre l'autosuffisance en céréale et d’assurer la sécurité alimentaire car nous disposons de tous les atouts nécessaires pour ce faire.
Babacar Ndiogou est membre Cercle des Cadres ACT
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
JOSEPH KI-ZERBO, L’HOMME QUI REFUSAIT DE DORMIR SUR LA NATTE DES AUTRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Max Weber conseille aux intellectuels de ne pas se mêler de la politique. Ki-Zerbo, lui, descendra dans l’arène politique, non pour s’enrichir avec les deniers publics, mais dans le seul but de changer le cours des choses
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 21/04/2022
Né le 21 juin 1922 en pays samo (dans l’ex-Haute Volta), Joseph Ki-Zerbo commence l’école primaire et secondaire au Sénégal. En 1949, après l’obtention du baccalauréat à Bamako, il intègre la Sorbonne où il étudie l’histoire. Il suit en même temps les cours de l’Institut d’études politiques de Paris. En 1956, il devient le premier Africain agrégé d’histoire. À Paris, il côtoie la plupart des intellectuels africains d’avant-garde, ceux qui luttent pour la décolonisation du continent noir. Certains comme Cheikh Hamidou Kane et Mamadou Dia (Sénégal), Albert Tévoédjrè (Dahomey), Georges Ngango (Cameroun) et Joachim Bony (Côte d’Ivoire) deviendront ses amis. Il milite naturellement dans la puissante fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF). Ses études terminées, Ki-Zerbo enseigne l’histoire à Orléans, à Paris, puis à Dakar en tant que citoyen français. Les Africains nés avant les “indépendances africaines” étaient des citoyens français. En octobre 1965, il est nommé inspecteur d’académie et directeur général de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports. De 1968 à 1973, il dispense des cours à l’université de Ouagadougou. Co-fondateur du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) qui prône une autonomie des pays africains au plan académique, il en sera le secrétaire général, de 1967 à 1979. De 1972 à 1978, il est membre du conseil exécutif de l’UNESCO. C’est à ce titre qu’il collabore à la publication d’une histoire générale de l’Afrique. Le Centre d’études pour le développement africain (CEDA) est porté sur les fonts baptismaux en 1980.
Après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo (le 13 décembre 1998), il prend une part active à la constitution du collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques. Regroupant des partis d’opposition et des organisations de la société civile, ce collectif lutte contre l’impunité des crimes politiques et économiques perpétrés dans le pays. Si Ki-Zerbo ne rate aucune manifestation de protestation, malgré son âge, c’est parce qu’il a été choqué par l’assassinat de Norbert Zongo qui enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère du dictateur Blaise Compaoré.
Ne sachant pas à quelle sauce ils pourraient être mangés par le nouveau pouvoir, Joseph Ki-Zerbo et son épouse malienne Jacqueline s’exilent au Sénégal en 1983. L’exil durera 9 ans. En leur absence, leur bibliothèque, riche de plus de dix mille ouvrages, est mise à sac. Difficile de savoir si c’est un coup du Conseil national de la révolution (CNR) qui était pour une rupture totale avec l’héritage colonial et pour une transformation radicale de la société. En 1985, certains de ses collaborateurs sont arrêtés pendant que Ki-Zerbo est condamné par contumace par un tribunal populaire révolutionnaire à 2 ans de détention. De plus, il doit payer une forte amende pour “fraude fiscale”. Il bénéficiera d’un non-lieu après son retour d’exil.
Le sociologue allemand Max Weber conseille aux intellectuels de ne pas se mêler de la politique parce que les vertus du politique ne sont pas, selon lui, compatibles avec celles du savant (cf. Le savant et le politique, Paris, Union générale d’Éditions, 1963). Joseph Ki-Zerbo, lui, descendra dans l’arène politique, non pour s’enrichir avec les deniers publics, mais dans le seul but de changer le cours des choses. Pour cela, il crée en 1957 le Mouvement de libération nationale (MLN) favorable à l’indépendance immédiate et à la formation des États-Unis d’Afrique. Le manifeste de ce parti sera présenté à Kwame Nkrumah dont le pays vient d’accéder à l’indépendance. Les militants du MLN viennent majoritairement des syndicats, de l’enseignement et de la paysannerie. Le MLN joue un rôle important dans l’organisation du mouvement populaire qui, le 3 janvier 1966, chasse le président Maurice Yaméogo du pouvoir. L’Union progressiste voltaïque (UPV) voit le jour en 1974. Le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP), d’obédience socialiste, est fondé en 1993. Pierre-Claver Damiba, Aimé Damiba, Henri Guissou, Alexandre Sawadogo et Bruno Ilboudo, qui sont des catholiques de gauche comme lui, font partie des personnes recrutées par Ki-Zerbo dans le nouveau parti.
La Guinée était le seul pays de l’Afrique occidentale française à exiger une indépendance immédiate. Elle vote donc le non au referendum du 28 septembre 1958 sur la communauté franco-africaine. À la demande de Sékou Touré, Joseph et Jacqueline Ki-Zerbo se rendent alors à Conakry. Ils y trouvent d’autres panafricanistes tels que l’Ivoirien Harris Memel Fotê ou le Camerounais Kapet de Bana. Tous doivent remplacer les enseignants français rappelés par Paris. Pour les Ki-Zerbo, il s’agit non seulement de se solidariser avec la Guinée abandonnée du jour au lendemain pour son refus de continuer à dépendre de la France mais de concrétiser leur panafricanisme. N’est-il pas vrai que l’amour se manifeste plus dans les actes que dans les discours ? C’est en 1960 que Joseph Ki-Zerbo retournera en Haute-Volta.
En 1997, Ki-Zerbo obtient le prix Nobel alternatif pour ses recherches sur des modèles originaux de développement. Le prix Nobel alternatif est décerné à des personnes qui s’efforcent de trouver des solutions pratiques et exemplaires aux questions liées à la protection de l’environnement, au développement, aux droits de l’homme ou à la paix. En 2000, il reçoit le prix Kadhafi des droits de l’homme et des peuples. Le titre de docteur honoris causa lui est attribué en 2001 par l’université de Padoue (Italie).
Publications :
‘Le monde africain noir : histoire et civilisation’, Paris, Éd. Hatier, 1964.
‘Histoire de l’Afrique noire’, Paris, Éd. Hatier, 1972. Ce volume montre que l’Afrique avait atteint un haut niveau de développement politique, social et culturel avant la traite des esclaves et la colonisation.
‘Anthologie des grands textes de l’humanité sur les rapports entre l’homme et la nature’ (avec Marie-Josée Beaud-Gambier), Paris, Éditions Charles Léopold Mayer, 1992.
‘Éduquer ou périr’, Paris, L’Harmattan, 1990.
‘La Natte des autres. Pour un développement endogène’, Paris, Karthala, 1991. Pour Ki-Zerbo, dormir sur la natte des autres équivaut à dormir par terre. Pour un “oui” ou un “non”, pour une raison ou une autre, le propriétaire peut à tout moment reprendre sa natte. D’où la nécessité de compter sur nous-mêmes et non sur les autres, d’expérimenter et de construire avec ce que nous possédons au lieu d’importer les modèles politiques, économiques et éducatifs de l’Occident.
‘À quand l’Afrique ? : Entretien avec René Holenstein’, Paris, Éditions de l’Aube, 2003. Ce livre peut être considéré comme le testament de Joseph Ki-Zerbo, le message qu’il laisse à l’Afrique, trois ans avant sa mort. On y trouve les idées suivantes :
Loin d’être neutres, les techniques portent la vision du monde de l’Occident.
Nous devons être des conquérants de l’esprit scientifique comme Prométhée qui vola le feu des dieux (il déroba la connaissance à Héphaïstos, le dieu du feu, de la forge et de la métallurgie ; la sagesse à Athéna, la déesse de la sagesse).
Nous devons apprendre à écrire et à étudier dans nos langues.
Dans les cultures africaines se trouvent depuis toujours les ferments d’une autre société. Il faut partir des traditions pour penser et construire l’avenir.
Chaque génération a des pyramides à bâtir.
La tradition orale fait partie des sources de l’histoire africaine.
Les premiers humains, qui ont inventé la position debout, la parole, l’art, la religion, le feu, les premiers outils, les premiers habitats, les premières cultures, ne sont pas hors de l’histoire.
L’esclavage et la traite des Noirs sont des crimes contre l’humanité et il est normal que l’Afrique soit dédommagée pour ces crimes contre l’humanité.
On ne développe pas mais on se développe. Le développement est donc endogène. Il doit s’appuyer sur la culture qui vient avant les ressources naturelles et tenir compte des valeurs écologiques et sociales. Ce n’est pas une course de vitesse, mais plutôt une progression adaptée à nos besoins. Il ne s’agit pas de rattraper le retard technologique de l’Europe.
Toutes les étapes de la vie étaient marquées par des réunions. Il y avait un débat permanent, il y avait l’arbre à palabre où chacun avait non seulement la liberté d'expression mais l’obligation de dire ce qu’il pense.
C’est un abus de langage que de parler de pays francophones, anglophones ou lusophones dans la mesure où 80% de la population africaine ne parlent pas les langues étrangères que sont le français, l’anglais et le portugais.
“Si nous nous couchons, nous sommes morts”. Ce slogan signifie, d’une part, que les Africains n’ont pas le droit de trembler ni de s’aplatir devant qui que ce soit. D’autre part, il les invite à travailler avec acharnement car seul le travail produit la richesse qui, elle, assure le respect et l’indépendance.
Le 26 décembre 2015, l’université de Ouagadougou est rebaptisée Université Joseph-Ki-Zerbo. Pouvait-on rêver d’un meilleur hommage à cet homme qui voulait que les Africains connaissent leur histoire et se prennent en charge ?
Chaque jour et au quotidien nous sommes témoins de laisser-aller et d’injustices sans que cela nous mobilise. On attend qu’il y ait des morts pour s’indigner le temps qu’un autre drame nous happe et éveille nos émotions
Le cas Astou Sokhna est révélateur d’un problème beaucoup plus complexe. Notre pays souffre de maux profonds : laxisme, fatalisme, irresponsabilité organisée, compromis injuste, mensonges et laisser-aller. Indignation sélective.
On méprise l’essentiel au profit de l’anecdotique.
Chaque jour et au quotidien nous sommes témoins de laisser-aller et d’injustices sans que cela nous mobilise. On attend qu’il y ait des morts pour s’indigner le temps qu’un autre drame nous happe et éveille nos émotions. Et on finit par s’accommoder du pire.
L’état dans lequel se trouve nos infrastructures sanitaires est un scandale quotidien ! L’insalubrité, l’état des toilettes…. C’est juste innommable.
Les services d’accueil dans les hôpitaux sont un autre scandale.
Les personnels de santé y sont livrés à eux-mêmes et sans moyen.
Maltraités par leurs administrations, ils ne peuvent renvoyer à leur tour que du mépris, de la condescendance, aucune compassion.
Certain.e.s soignant.e.s tiennent héroïquement bon, ils tentent individuellement de faire face, envers et contre tout.
La dernière pandémie a mis le monde à l’arrêt, afin d’éviter d’avoir à trier les malades à sauver. Ce tri est déjà la réalité quotidienne de nos hôpitaux, hors de tout contexte pandémique. Notre système de soins en est là. Je le sais, je l’ai constaté et vécu, comme la plupart des familles sénégalaises de Kaolack, Touba, de Kolda…
Parfois le patient, en plus d’être malade a l’impression d’être coupable de quelque chose tellement il est méprisé. Les accompagnateurs eux sont harcelés parfois terrorisés et chassés au moment où ils ont juste besoin d’être rassurés et orientés. Surtout quand vous arrivez sans argent ! Vous ne récolterez que du mépris.
Tout cela nous le vivons tous les jours et nous avons fini par l’accepter comme si nous méritions un tel traitement. C’est devenu une normalité, il faut ravaler son orgueil et se soumettre à un système de santé implacable et inefficient. Et quand ce même système produit mort d’homme, tout le pays se lève comme si on découvrait l’ignominie. Quelle hypocrisie !
Je soutiens toute initiative citoyenne visant à apporter du soin à nos populations vulnérables.
Tous au sit-in ce samedi 23 avril à 10 heures à la Place de la Nation pour alerter sur les patients en danger.
Allons pour une marche. Allons encore pour une énième dénonciation. Mais ça doit aussi commencer par une remise en cause individuelle.