La presse évoque un rapprochement entre le Parti Démocratique Sénégalais et l'APR. Il s’agit là d’une interprétation dénuée de tout fondement - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du PDS, daté du 1er mars relatif au rapprochement entre le parti et l'APR, abondamment évoqué par la presse ces derniers jours.
« À la suite de sorties médiatiques de responsables du PDS cette semaine, des organes de presse en ont conclu un rapprochement entre le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et l'Alliance Pour la République (APR). Il s’agit là d’une fausse interprétation dénuée de tout fondement.
C’est pourquoi, le Secrétaire Général National tient à réaffirmer l’ancrage du Parti Démocratique Sénégalais dans l'opposition et appelle au travail et à la mobilisation des militants et sympathisants en perspective des élections législatives prévues le 31 juillet 2022.
Il exhorte également, tous les membres du PDS à plus de vigilance afin que le parti continue, plus que jamais, d'incarner une alternative crédible au pouvoir actuel. »
GUERRE EN UKRAINE, L'OCI APPELLE LES BELLIGERANTS AU DIALOGUE
Le secrétariat général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, appelle à trouver une "solution politique" à la crise que traverse l’Ukraine, à la suite de son invasion par la Russie.
Dakar, 1er mars (APS) - Le secrétariat général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, appelle à trouver une "solution politique" à la crise que traverse l’Ukraine, à la suite de son invasion par la Russie.
Dans un communiqué, il "exhorte également les parties concernées à poursuivre les négociations en vue d’une solution politique garantissant l’établissement d’une paix et d’une stabilité durables dans la région et préservant la sécurité et la sûreté de ses peuples".
Hissein Brahim Taha dit suivre "avec préoccupation l’évolution de la situation en Ukraine" et "exhorte les parties concernées à œuvrer à la résolution de la crise par des moyens pacifiques afin d’éviter ses répercussions sécuritaires et humanitaires".
Il "renouvelle son soutien à tous les efforts internationaux visant à encourager le dialogue et l’engagement diplomatique, à apaiser les tensions et à initier des mesures de trêve".
PROMOTION DU MADE IN SENEGAL, APDA LANCE LE 1ER SALON MAISON ET DECO
L'Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat (APDA) ne cesse de se battre pour la mise en œuvre du concept Made in Sénégal. En effet, l'APDA a procédé ce 1er mars au lancement de la première édition du Salon Maison & Déco
L'Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat (APDA) ne cesse de se battre pour la mise en œuvre du concept Made in Sénégal. En effet, l'APDA a procédé ce 1er mars au lancement de la première édition du Salon Maison & Déco qu'elle organise du 15 au 20 mars prochain au Cices. Cet événement aura comme thème : "L'artisanat, un levier pour la promotion de l'habitat".
Ce Salon Maison & déco est selon le Directeur Général, "l'événement approprié pour mettre en évidence les réponses pertinentes que l'artisanat apporte aux besoins de logements de tous les standings et aux aspirations esthétiques dans l'immobilier et la décoration". Pour le grand public, c'est une découverte de la panoplie des biens et services mis à sa disposition.
Cette initiative est selon Pape Hamady Ndao, un moyen de promouvoir l'entrepreneuriat, de participer à l'employabilité des jeunes, de réduire le chômage, mais c'est surtout une solution à l'émigration clandestine. Elle a pour vision d'apporter une offre promotionnelle innovante spécialisée dont l'objectif visé est de mettre en exergue le génie créateur de l'ensemble des corps de métiers artisanaux qui évoluent dans la construction, la décoration intérieure ou extérieure et l'ameublement des maisons. Une sélection minutieuse sera faite chez les ferrailleurs, plombiers, maçons, carreleurs, menuisiers, designers, staffeurs entre autres.
Prévu au Cices du 15 au 20 mars au pavillon tertiaire avec une trentaine de stands, le Salon Maison &déco verra la participation de plusieurs partenaires tels que les banques, les hôtels, les assureurs, les fournisseurs d'intrants et bien évidemment les promoteurs immobiliers.
Pour donner aux Sénégalais un aperçu du projet, une villa témoin sera entièrement construite et équipée par les artisans afin de "mettre en exergue leur savoir-faire".
Pour les artisans évoluant dans les corps de métiers de poterie, vannerie, sculpture sur verre, peinture et décoration, "un village sera aménagé pour eux afin de faire des démonstrations en temps réel", annonce la Direction.
En marge de ce rendez-vous du Made in Sénégal, d'autres panels seront organisés et un réseau de journalistes spécialisés sera mis en place pour la promotion de l'artisanat.
AUTOSUFFISANCE EN RIZ, DES SENEGALAIS DE LA DIASPORA LANCENT UN PROJET A 120 MILLIONS DE FCFA
Dans l’optique de participer à l’insertion et l’emploi des jeunes, de mieux préparer leur retour au pays et de participer à la valorisation de l’investissement dans le domaine agricole des ressortissants sénégalais ont créé la société KHIDMA HOLDING
Dans l’optique de participer à l’insertion et l’emploi des jeunes, de mieux préparer leur retour au pays et de participer à la valorisation de l’investissement dans le domaine agricole, (notamment dans les cultures rizicoles), des ressortissants sénégalais ont créé la société KHIDMA HOLDING qui initie le projet de location de matériels agricoles, annoncent les initiateurs dans un document transmis à Ola SN.
SUNUINVEST, en partenariat avec KHIDMA-HOLDING SA (KH) fera ainsi face au défi des importations de riz et du manque de productivité ainsi que la surtarification de cette denrée de première nécessité. Pour ce faire, KH prévoit, dans un premier temps, d’acquérir une moissonneuse-batteuse en vue de cultiver et commercialiser du riz. Pour accompagner les agriculteurs locaux, le projet intitulé Bey Seddo établit des contrats de partenariat avec les cultivateurs du Walo pour améliorer leur productivité. La commercialisation des récoltes est prévue dans le pays et dans la sous-région. Ce n’est pas tout. Il est aussi prévu la location de matériels agricoles pour la culture du riz dans la vallée du fleuve Sénégal (Walo). Cette zone du pays regorge de ressources (accès à l’eau et aux terres cultivables) pouvant être exploitées pour développer le secteur de l’agriculture au Sénégal, et du riz en particulier.
C’est ainsi que des contrats de partenariat seront mis en place avec l’État du Sénégal et les distributeurs du secteur. Le coût global du projet, estimé à 120 000 000 de FCFA, est ouvert à l’investissement participatif. 4 800 parts (d’une valeur de 25 000 FCFA chacune) sont ainsi à acquérir. Jusqu’ici, 76% des objectifs ont été atteints soit 91.200.000 Fcfa déjà mobilisés. Les investisseurs sont établis aux Usa, au Canada et dans certains pays européens ainsi qu’au Sénégal.
Lesdites parts sont définies comme étant des unités fractionnaires du capital du projet, qui n’est aucunement une société, et donne droit aux bénéfices issus de l’investissement. S’agissant de la répartition des bénéfices, KHIDMA HOLDING (KH) détient les 25%, les investisseurs capteront 65% alors que les 10% restants seront attribués à la plateforme SUNUINVEST. Le Bénéfice par action à la première année étant de 13,11% équivalent à 1.841,70 FCFA par action. Pour acheter des actions, les investisseurs peuvent s’inscrire facilement sur la plateforme SUNUINVEST.
POLLUTION DE L'AIR ANNONCEE JEUDI ET VENDREDI A DAKAR
Le Centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA) annonce que le niveau de pollution de l’air au-dessus de Dakar connaîtra une hausse sensible, jeudi et vendredi.
Dakar, 1er mars (APS) - Le Centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA) annonce que le niveau de pollution de l’air au-dessus de Dakar connaîtra une hausse sensible, jeudi et vendredi.
"La qualité de l’air sera très mauvaise pour les 3 et 4 mars, avec des concentrations de particules très élevées dans l’air ambiant", prévient-il dans un bulletin parvenu à l’APS.
Le CGQA annonce qu’"une mauvaise qualité de l’air est également prévue pour les prochaines vingt-quatre heures", un niveau "orange" ayant été constaté pour la journée de ce lundi 1er mars.
CONSEIL MUNICIPAL DE GUEDIAWAYE, YAW PRENDRE LE PEUPLE A TEMOIN
Ce mardi, Yéwi Askan Wi est monté au créneau pour informer l'opinion que «l'Etat du Sénégal est en train de manœuvrer pour confisquer le vote des populations de Guédiawaye et la victoire de l'opposition dans ladite localité.»
iGFM - (Dakar) L’installation de Ahmed Aidara et du conseil municipal de Guédiawaye font toujours couler de l’encre. Ce mardi, Yéwi Askan Wi est monté au créneau pour informer l'opinion que «l'Etat du Sénégal est en train de manœuvrer pour confisquer le vote des populations de Guédiawaye et la victoire de l'opposition dans ladite localité.»
Dans un communiqué de presse parcouru par iGFM, la coalition parle d’un abus de pouvoir à travers les lettres n° 00000553/Mctdat/Dct et n° 000249 RD/DGW/P, en date du 25 février 2022, respectivement du Ministre des Collectivités Territoriales et du Préfet de Guédiawaye, "exigeant" du Maire de la ville (Ahmed Aidara) de procéder à la convocation du Conseil de ville à l'effet d'élire les adjoints au Maire à compter du 2e adjoint.
«La coalition Yewwi Askan Wi tient à rappeler que l'élection des adjoints au maire de la ville est indissociable, elle forme un tout. Selon les principes démocratiques, on ne peut pas parler d'une élection d'un adjoint qui n'a pas eu lieu surtout lorsqu'elle n'a pas respecté toutes les étapes et opérations de vote», indiquent-ils.
Et d’avertir : «La coalition Yewwi Askan Wi tiendra pour responsable toute personne, quel que soit son niveau de responsabilité, cherchant à porter atteinte à l'exercice des pouvoirs du Maire de la Ville de Guédiawaye, notamment celui de procéder au bon déroulement de la réunion devant conduire à l'élection des adjoints au Maire.»
Pour rappel, l'installation du conseil municipal avait été suspendue après le vote du poste de 1er adjoint au maire. Le candidat de la Coalition Benno Bok Yakaar ayant gagné, le maire élu Ahmed Aïdara avait dénoncé un holdup, avant de suspendre la séance. Et depuis, le processus n'a pas été poursuivi.
MOI PREMIER MINISTRE ?
Aminata Touré dresse le profil du Premier ministre qu’il faut au chef de l’Etat. L'envoyée spéciale du président Macky Sall, revient aussi sur les résultats de Benno aux dernières locales et se projette sur les législatives
Dans cet entretien avec L’Observateur, l’ancienne présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese) dresse le profil de Premier ministre qu’il faut au chef de l’Etat. Aminata Touré, envoyée spéciale du Président Macky Sall, revient aussi sur les résultats de Benno bokk yakaar (Bby) aux dernières élections locales et se projette sur les Législatives du 31 juillet 2022.
Mme la présidente, le chef de l’Etat a annoncé un remaniement, remercié les ministres et demandé à ce qu’ils préparent les dossiers de passation de service. Mais, le temps passe. Vous avez été ministre et Premier ministre, comment en général les membres du gouvernement vivent ces moments d’incertitudes ?
Le président de la République a son agenda et ses collaborateurs s’y ajustent. Il y a une vie après le gouvernement, vous savez, puisque nous avions tous des occupations avant de devenir ministres et autres. J’encourage les ministres à relativiser et leurs entourages doivent les y aider. Il n’y a aucune honte à quitter une fonction, il faut le voir comme une page qui se ferme et une autre qui s’ouvre. Le plus important, c’est la prise en charge des affaires publiques du moment et de ce point de vue, le travail s’accomplit avec des résultats appréciables dans la période. La crise dans le secteur de l’éducation est en passe de trouver une issue heureuse. Il faut s’en féliciter, car l’éducation est vitale pour le développement de notre pays. L’Etat du Sénégal a fait beaucoup d’efforts en cette période post-Covid où les recettes n’ont pas atteint leur niveau optimal, les syndicats d’enseignants ont aussi fait preuve de responsabilité. C’est mon grand souhait que ces accords soient le garant d’une stabilité durable dans le secteur de l’éducation. Les pays se développent grâce à la qualité de leurs ressources humaines et les enseignants qui ont en charge de l’éducation et la formation de nos ressources humaines d’aujourd’hui et de demain sont des acteurs essentiels. Je les exhorte à privilégier le dialogue constructif permanent avec l’Etat en vue d’en finir avec les crises récurrentes. L’autre motif de satisfaction dans la période, c’est la baisse des prix des denrées de première nécessité qu’il faut aussi saluer, car l’inflation est actuellement mondiale. La pandémie de Covid-19 a entraîné un ralentissement des chaînes de production et d’approvisionnement et la conséquence directe c’est la hausse généralisée des prix au niveau mondial. Le président Macky Sall a pris la juste mesure de l’impact de l’inflation sur la vie des ménages, notamment les plus vulnérables, et a procédé à une subvention exceptionnelle des denrées de première nécessité. C’est une mesure importante qui, à mon avis, n’a pas été suffisamment mise en exergue par les médias, alors qu’elle touche l’ensemble de nos compatriotes.
Le président Sall est connu pour son pragmatisme, qu’est-ce qui peut expliquer ce retard à l’allumage ?
Il est difficile de se mettre dans la tête d’un Président pour deviner ce qu’il pense ou ce qu’il compte faire. Il n’y a pas de délai prescrit par la loi l’obligeant à nommer un Premier ministre et faire un remaniement dans un délai imposé. On ne peut pas lui reprocher de prendre le temps de peaufiner ses choix. La question qu’il faut aussi se poser c’est que le prochain Premier ministre, s’il était nommé maintenant, ferait sa déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale qui n’aura plus que 4 mois d’existence, si on retranche la période de campagne électorale. Ne faudrait-il pas attendre qu’une majorité parlementaire se dégage d’abord ? Ce sont des questions qui peuvent se discuter. En tout état de cause, ce sont les prérogatives constitutionnelles du président que d’aller dans le sens d’une nomination immédiate du Pm ou de choisir de le nommer après les législatives.
C’est comme vous êtes pour que le président Sall attende jusqu’après les Législatives pour nommer un Premier ministre ?
Toutes ces options sont possibles et je pense que le Président les étudie soigneusement. Comme j’ai dit, le travail gouvernemental se mène néanmoins et il y a des résultats satisfaisants qui sont à constater sur le plan de la reprise des cours et la réduction du prix des denrées de première nécessité par exemple. Ce qui prouve que le gouvernement n’est ni en préavis de licenciement ni en chômage technique. Parlant des élections locales, nous avons eu quelques déceptions dont la capitale. C’est vrai. Mais nous avons remporté l’écrasante majorité des communes et nous avons eu et de loin plus de voix que toute l’opposition réunie. Franchement, je ne vois pas quel autre critère utiliser pour démontrer que nous avons largement gagné les dernières élections. L’opposition ne conteste pas d’ailleurs ce fait clairement établi. Mais nous allons avec humilité et froideur tirer toutes les conséquences de ce scrutin pour réajuster nos stratégies là où cela n’a pas marché. En rappelant quand même qu’en démocratie, il est impossible de tout gagner partout. Nos camarades qui se sont battus, mais qui n’ont pas gagné n’ont pas démérité, mais vox populi, vox déi. Il faudra remettre le cœur à l’ouvrage et renforcer notre unité. Souvent nous avons perdu parce que nous étions divisés donc nous devons sérieusement travailler à renforcer l’unité de nos rangs.
Le contexte politique est chargé, quel est le meilleur profil pour le Premier ministre à la lecture des résultats des Locales et à l’entame des législatives ?
Le Premier ministre, c’est le premier collaborateur du président. C’est donc à lui de se choisir le profil avec lequel il est le plus confortable. C’est un poste à exigences multiples en tout cas, exigences intellectuelles, managériales, capacités de négociation, entres autres aptitudes.
Est-ce qu’on peut s’attendre à un retour de Aminata Touré à la Primature ?
Que voulez-vous que je réponde à votre question? Comme je l’ai dit, c’est le président qui se choisit le collaborateur qui lui convient.
Quelle équipe faut-il au président ?
Une équipe engagée techniquement et politiquement. Je ne crois absolument pas à cette différence que les médias aiment faire entre technocrates et politiques. Nous sommes engagés en politique et l’écrasante majorité d’entre nous sommes des diplômés des universités et avons exercé des carrières diverses avant 2012. L’essentiel c’est d’être compétent et engagé, de défendre l’action du gouvernement, de prendre des initiatives qui vont dans le sens de régler les questions et problèmes qui se posent à nos compatriotes. Une fois qu’on est dans un gouvernement, on est de fait engagé en politique, ne serait-ce que pour faire comprendre aux citoyens ce que vous faites dans votre ministère en allant aussi sur le terrain recueillir les avis des acteurs et ajuster en permanence les actions. C’est essentiel en ces moments de manipulations de toutes sortes. Je dois dire que notre communication gouvernementale n’a pas tout à fait réussi à être à la hauteur des réalisations qui ont été énormes depuis 2012. Le Sénégal a véritablement changé de visage depuis lors.
On vous entend souvent sur les questions internationales et vous avez suivi la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Quels enseignements tirez-vous de ce conflit?
Il faut que les bombardements qui tuent des civils innocents cessent immédiatement ! Ces femmes, enfants et hommes qui meurent dans ces bombardements n’ont rien à voir avec la géopolitique à l’origine de ce conflit. L’Onu doit tout faire pour faciliter des négociations en vue d’arrêter les combats et sauver des vies innocentes. Ce n’est dans l’intérêt de personne que cette guerre continue. Après plus de deux années de Covid, l’humanité a d’autres problèmes à régler que d’aller en guerre, quels que soient les enjeux géostratégiques.
Est-ce que la différence des profils entre les deux chefs d’Etat n’a pas attisé la tension ?
Essayons d’abord de comprendre ce contexte complexe et très loin de nous. Les tensions à caractère ethnique sont très anciennes au sein de l’Ukraine avec la cohabitation pas toujours pacifique entre l’ouest largement catholique avec une dominance de la langue ukrainienne et l’est du pays largement orthodoxe de confession et russophone.
Les historiens spécialistes de cette partie du monde nous disent que l’histoire russe a commencé en Kievan-Rus et la religion orthodoxe russe est partie de là-bas pour s’étendre dans le reste du vaste empire des Tsars. L’Ukraine a appartenu à la Russie pendant des siècles. L’Ukraine, en tant que pays, n'existe que depuis 1991. Tout ça pour dire que les tensions sont anciennes et complexes. S’y ajoute le fait que l’Ukraine est le pays-tampon entre la Russie et le bloc occidental de l’Otan et fait l’objet de pressions des deux côtés.
Mais, je le répète, les citoyens ukrainiens ont le droit de vivre dans la paix et les bombardements et actions militaires de la Russie doivent cesser immédiatement. Ce n’est d’ailleurs pas, à mon avis, dans l’intérêt de la Russie de se mettre au ban de la communauté internationale. C’est maintenant, à l’Onu de démontrer son utilité en mettant en branle tout son arsenal diplomatique pour arrêter cette guerre.
Quelle lecture devrait-on avoir suite au profil (comédien) du Président ukrainien ?
Les peuples se choisissent librement leur leader, c’est ça la promesse démocratique, n’est-ce pas ? Mais, il faut aussi dire très clairement que diriger un pays nécessite des aptitudes et qualités affirmées. Il est facile d’être “jusqu’au boutiste”, d’être dans le “dégagisme” tout azimut, mais diriger c’est aussi comprendre les enjeux géopolitiques, les rapports de force et compromis à faire, les promesses impossibles. L’Ukraine ne faisant pas partie de l’Otan, elle n’est pas sous son parapluie militaire et sa position géographique lui imposait un jeu d’équilibre et de recherche de compromis avec son puissant voisin russe. Mais soyons clair, cela n’excuse ni ne justifie une seule seconde les attaques et bombardements russes qui tuent les civils innocents. C’est aussi des leçons pour nous, la préservation de nos pays, de nos intérêts vitaux nécessite que nous nous choisissons des dirigeants capables et expérimentés. Pour ce faire, il faut que nos peuples soient bien informés des projets et aptitudes de ceux qui veulent les diriger. Pour le Sénégal, il faut que les débats publics soient une condition obligatoire de participation inscrite dans le Code électoral. Ainsi les électeurs feront de meilleurs choix informés et moins émotionnels.
Vous avez suivi les prolongations des Locales à Guédiawaye avec le blocage de l’élection du bureau. Quelle analyse en faites-vous ?
Pour moi, cette élection municipale est derrière nous, les populations ont choisi, que le bureau municipal soit installé et qu’il fonctionne pour s’occuper des Guédiawayois. Nos camarades de l’Apr et de Benno bokk yakaar se retrousseront les manches pour aller à la rencontre des populations en vue de gagner les élections législatives à venir, InchAllah. Ils en ont les capacités et cette victoire est à leur portée, s’ils mettent toutes leurs forces ensemble car le bilan de notre majorité y est très visible.
Le front social bout avec la grève des enseignants et les menaces des agents de santé ? Comment vous l’expliquez ?
C’est vieux comme le Sénégal, à l’approche d’élections nationales, les fronts revendicatifs se réchauffent. Ils se disent que l’Etat veut absolument la paix sociale et va céder. C’est une tactique syndicale ancienne. La grève des enseignants est en passe d’être réglée et j’exhorte les deux syndicats (Cusems et Saemss) restants à rejoindre le consensus avec les cinq autres. Pour le secteur de la santé, j’espère que la responsabilité prévaudra, car là, il s’agit de questions de vie ou de mort.
In fine, il faudra trouver les moyens d’instaurer une relation apaisée durable entre syndicats et Etat dans le souci de la stabilité sociale à l’image du syndicalisme allemand car en dernière instance, il s’agit de collectivement œuvrer pour le bien-être des populations, parmi lesquelles les 175 000 fonctionnaires certes, mais aussi les autres 17 millions de Sénégalais qui ont aussi droit aux prestations de l’Etat comme citoyens à part entière.
On ne peut terminer cet entretien sans évoquer une question qui agite l’actualité, celle de l’homosexualité que pourfend And Samm Jikko Yi. Quel est votre avis là-dessus ?
Il n’y a aucune raison objective pour que cette question fasse polémique. Le Code pénal est très clair, la position du président Macky Sall est on ne peut plus claire. L’homosexualité est déjà bannie par la loi sénégalaise, par nos religions chrétienne et musulmane, par toutes les cultures du pays. C’est clair et c’est net. Si on veut en faire une question politicienne pour aller à des élections, ça c’est autre chose. Notre majorité qui compte aussi de nombreux religieux va aller à la rencontre de toutes les familles religieuses pour réaffirmer ce que le président Macky Sall a déjà dit urbi et orbi devant les grands de ce monde : l’homosexualité est interdite et punie sévèrement par les lois du Sénégal et il continuera à en être ainsi. Comme on parle de «Jikko» et de valeurs, il ne faut pas faire dire à notre majorité ce qu’elle n’a jamais dit ni l’accuser de ce qu’elle n’a jamais fait. C’est aussi banni par la religion que d’accuser sciemment à tort son prochain. Nous sommes tous d’honorables pères et mères de famille qui tenons à la bonne moralité de nos enfants.
LA JUSTICE ET L’ÉTAT CRAIGNENT SONKO
A quelques jours de la commémoration des événements de mars qui avaient coûté la vie à 13 jeunes, Adji Sarr a accordé un entretien au journal « Le Monde ». A tout juste 22 ans, Adji Sarr vit comme une prisonnière dans son propre pays.
A quelques jours de la commémoration des événements de mars qui avaient coûté la vie à 13 jeunes, Adji Sarr a accordé un entretien au journal « Le Monde ». A tout juste 22 ans, Adji Sarr vit comme une prisonnière dans son propre pays. En témoignent ces trois policiers qui la suivent comme son ombre pour la protéger. Ou ses changements fréquents d’adresse (cinq en un an) et de numéro de téléphone. Cette vie en liberté surveillée a commencé en février 2021. Les tensions sociales, exacerbées par la crise sanitaire et économique, sont alors vives au Sénégal et le pays s’enflamme après l’arrestation d’Ousmane Sonko dans les semaines qui suivent les accusations. En cinq jours de violences, treize personnes perdent la vie. Le responsable crie au complot, l’affaire privée se mue en affaire d’Etat. La jeune femme a confié à notre source : « tout un pays m’accuse d’être responsable de ces morts. C’est très lourd. Mais je ne veux plus rester silencieuse, je dois donner ma version des faits. » A l’été 2020, après de longues années à travailler comme bonne à tout faire chez une commerçante, elle est recrutée par un salon de massage, le Sweet Beauty Spa, situé dans un quartier résidentiel de Dakar. Adji Sarr assure n’y avoir pratiqué que des massages classiques – sans prestations sexuelles – jusqu’à sa rencontre avec Ousmane Sonko, qui l’aurait violée, selon elle, à cinq reprises entre juin 2020 et février 2021.
« La première fois, au moment de se déshabiller pour le massage, il a déposé ses deux armes sur une table. Cela m’a intimidée. Après la prestation, il a réclamé un “plus”. J’ai refusé. Il a insisté et m’a violée. Il me répétait qu’il serait le futur président du Sénégal et que je n’avais pas intérêt à parler, que personne ne me croirait. ». Pourquoi être restée travailler dans ce salon, se demandent nombre de Sénégalais ? « Après le premier viol, sous le choc, j’ai fui dans mon village. Mais sans mon salaire de 60 000 francs CFA (92 euros), je ne pouvais plus payer les frais de santé de ma tante malade, qui m’a élevée. Et la gérante du salon m’avait promis que cela ne se reproduirait plus », se justifie-t-elle. Mais « le mec », comme elle l’appelle, serait revenu le 21 décembre 2020. « J’ai eu la peur de ma vie en ouvrant la porte. » D’après son récit, il la viole deux fois dans un bain à remous après un massage classique. En raison de son état – la jeune femme affirme avoir été incapable de s’asseoir pendant une semaine –, ses collègues l’auraient encouragée à porter plainte, ce qu’elle finira par faire, le 2 février 2021.
La veille, Ousmane Sonko aurait fait irruption dans l’établissement en plein couvre-feu imposé dans le cadre de la lutte contre la pandémie. A l’issue d’une séance à quatre mains, il aurait profité du départ de la deuxième masseuse pour agresser à nouveau Adji Sarr, raconte la plaignante. Elle comprend qu’il « ne s’arrêtera jamais » : « Il m’a dit qu’il ne pouvait pas imposer ses préférences sexuelles extrêmes à ses épouses très pieuses. » C’est Sidy Ahmed Mbaye, un ami et voisin, à qui elle s’était déjà confiée, qui la conduit à l’hôpital. Le lendemain matin, ils se rendent à la section de recherche de la gendarmerie de Colobane pour déposer plainte.
Pendant ces cinq jours, Adji Sarr suit depuis la chambre d’une amie le basculement de son pays dans une violence inouïe. « Quand j’ai vu que des jeunes étaient prêts à mourir pour lui, j’ai compris qu’il avait gagné. » Les avocats de la jeune femme organisent alors la riposte. Le 17 mars 2021, elle décrit, la tête recouverte d’un voile, les assauts supposés devant une presse suspicieuse. « Un moment humiliant. Tout ça pour qu’on ne me croie toujours pas. » Parfois, un sentiment d’amertume gagne la jeune femme : « J’ai tout perdu, regrette-t-elle. Sonko est perçu comme une victime. Si j’avais su, j’aurais continué à subir sa violence. Cela aurait été un moindre mal. »
« Dieu est mon seul espoir »
Adji Sarr ne cache pas sa colère envers l’Etat et les associations féministes. « Ici, les féministes n’osent pas défier les hommes puissants et choisissent leurs combats en fonction
des personnes incriminées. Pourquoi ne m’ont-elles pas soutenue ? » Contactées, les organisations historiques affirment vouloir « laisser la justice faire son travail ». Sans ressources et sans diplôme, orpheline de mère et non reconnue à la naissance par son père, Adji Sarr affirme survivre grâce aux dons d’une association, qui refuse de révéler son nom « pour des raisons de sécurité ». « Les gens pensent que j’ai été payée par l’Etat pour accuser Sonko. Pourtant, je n’ai même pas de quoi m’acheter des culottes », enrage-t-elle. La jeune femme dit souffrir de stress post-traumatique consécutif aux viols présumés et affirme avoir fait plusieurs tentatives de suicide. Elle assure vivre recluse avec une tante maternelle. Pour des raisons de sécurité, toute sortie doit être mûrement organisée en amont. Elle ne s’y risque plus. Elle décrit un quotidien rythmé par de courtes siestes agitées, l’écriture d’un livre et la prière : « Dieu est mon seul espoir. Je ne crois pas en la justice de mon pays, car celle-ci et l’Etat craignent Sonko. C’est un homme de terreur. » Recroquevillée sur son fauteuil, elle dépeint la peur qui s’est amplifiée depuis qu’Ousmane Sonko a pris la mairie de Ziguinchor. « J’ai pleuré toute la nuit quand je l’ai appris. Si des gens ont élu un homme accusé de viols, ils voteront pour qu’il soit président un jour », s’insurge-t-elle.
Adji Sarr espère désormais quitter le Sénégal, où elle ne peut « même plus sortir sur son balcon », pour rejoindre un pays où elle pourra se reconstruire. Cette affaire l’a rendue « très forte », assure-t-elle. « Je veux devenir une féministe engagée pour défendre les victimes comme moi, qu’on ne croit pas. » En novembre 2021, elle est sortie d’un long silence pour soutenir, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Ndèye Fatima Dione, Miss Sénégal 2020, qui avait affirmé avoir été victime de viol. « J’espère que, cette fois-ci, l’Etat va prendre ses responsabilités pour protéger ses filles. »
DAKAR, SES LÉGENDAIRES BOUCHONS ET LE TEMPS DES TRICYCLES
Dans une ville connue pour sa surpopulation et ses légendaires bouchons très souvent aggravés par une occupation anarchique du territoire, ces taxis-bagages se présentent comme un moyen adéquat de transport de marchandises
Les tricycles spécialisés dans le transport de marchandises sont désormais incontournables à Dakar, la capitale sénégalaise, où ces motos font le bonheur des commerçants mais aussi de leurs conducteurs attitrés, des jeunes pour la plupart, qui tirent de cette activité leur gagne-pain quotidien.
Dans une ville connue pour sa surpopulation et ses légendaires bouchons très souvent aggravés par une occupation anarchique du territoire, ces taxis-bagages se présentent comme un moyen adéquat de transport de marchandises.
Les commerçants en profitent. Des jeunes, désœuvrés ou en quête de gains importants, y trouvent leur compte.
A Scat Urbam, par exemple, un quartier contigu au marché Arafat, dans le populeux Grand-Yoff, les va-et-vient de ces engins rythment de nombreuses ruelles.
Ils se confondent définitivement avec le décor, équipés de caisses couvertes ou découvertes aménagées à l’arrière pour le transport de marchandises, le siège du conducteur couvert par une bâche pour le protéger du soleil.
Selon plusieurs conducteurs interrogés par un reporter de l’APS, ils devraient coûter entre 1.300.000 et 1.700.000 francs CFA l’unité.
La plupart travaillent pour le compte d’un propriétaire. Certains, de concert avec leur employeur, travaillent avec l’ambition de rembourser le prix d’achat du taxi-bagages, afin de profiter pleinement de leur activité.
D’autres ‘’travaillent et versent par jour une somme convenue avec le propriétaire’’, renseigne Lamine Niang, un conducteur de tricycle originaire de la région de Kaolack (centre). Un numéro de téléphone à contacter au besoin est mentionné sur l’engin.
M. Niang est dans le cas de ceux qui travaillent pour rembourser l’investissement initial de leur employeur, pour que le tricycle puisse lui revenir à terme. Soit 1.700.000 francs CFA.
‘’J’ai déjà réussi à verser plus de la moitié de la somme convenue’’, renseigne le conducteur.
Les conducteurs rémunérés à la fin de chaque mois doivent verser quotidiennement une somme convenue, selon qu’on soit ou non dans une période correspondant à des moments de grande activité marchande, comme les fêtes.
Les versements peuvent être compris entre 3.000 et 10.000 francs CFA par jour et en fonction de la période de l’année.
‘’En période de fête, nous pouvons facilement doubler notre versement’’, signale Omar Ndiaye, adossé à la caisse de son taxi-bagages.
Il est entendu que le surplus du versement convenu sert le plus souvent à arrondir les fins de mois du conducteur dont les gains mensuels dépassent rarement 50.000 francs CFA.
Assane Dramé peut donc se considérer comme un privilégié, lui qui bénéficie de conditions de travail plus souples, puisque n’étant contraint à aucun versement journalier.
‘’La moto sert d’abord au transport des marchandises du propriétaire, qui est un commerçant’’, explique M. Dramé, habillé d’un t-shirt noir sali par la sueur, signe d’une grande activité.
Il ajoute que dans son cas ‘’la priorité, c’est le transport de la marchandise du propriétaire’’. Seulement, il peut lui arriver de ‘’faire trois à quatre courses par jour’’ pour son compte, un déplacement pouvant lui rapporter ‘’jusqu’à 8.000 francs CFA en fonction de la quantité et de la distance à parcourir’’.
Assane Dramé disposait d’un pousse-pousse à une autre période. Il juge, en comparaison, que sa situation actuelle est bien meilleure, avec des gains plus importants avec le taxi-bagages.
C’est dire qu’il n’est donc pas très étonnant de constater que cette activité attire de plus en plus de jeunes, qui en font un véritable gagne-pain et une source de revenus.