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26 juin 2025
MOI PREMIER MINISTRE ?
Aminata Touré dresse le profil du Premier ministre qu’il faut au chef de l’Etat. L'envoyée spéciale du président Macky Sall, revient aussi sur les résultats de Benno aux dernières locales et se projette sur les législatives
Dans cet entretien avec L’Observateur, l’ancienne présidente du Conseil économique social et environnemental (Cese) dresse le profil de Premier ministre qu’il faut au chef de l’Etat. Aminata Touré, envoyée spéciale du Président Macky Sall, revient aussi sur les résultats de Benno bokk yakaar (Bby) aux dernières élections locales et se projette sur les Législatives du 31 juillet 2022.
Mme la présidente, le chef de l’Etat a annoncé un remaniement, remercié les ministres et demandé à ce qu’ils préparent les dossiers de passation de service. Mais, le temps passe. Vous avez été ministre et Premier ministre, comment en général les membres du gouvernement vivent ces moments d’incertitudes ?
Le président de la République a son agenda et ses collaborateurs s’y ajustent. Il y a une vie après le gouvernement, vous savez, puisque nous avions tous des occupations avant de devenir ministres et autres. J’encourage les ministres à relativiser et leurs entourages doivent les y aider. Il n’y a aucune honte à quitter une fonction, il faut le voir comme une page qui se ferme et une autre qui s’ouvre. Le plus important, c’est la prise en charge des affaires publiques du moment et de ce point de vue, le travail s’accomplit avec des résultats appréciables dans la période. La crise dans le secteur de l’éducation est en passe de trouver une issue heureuse. Il faut s’en féliciter, car l’éducation est vitale pour le développement de notre pays. L’Etat du Sénégal a fait beaucoup d’efforts en cette période post-Covid où les recettes n’ont pas atteint leur niveau optimal, les syndicats d’enseignants ont aussi fait preuve de responsabilité. C’est mon grand souhait que ces accords soient le garant d’une stabilité durable dans le secteur de l’éducation. Les pays se développent grâce à la qualité de leurs ressources humaines et les enseignants qui ont en charge de l’éducation et la formation de nos ressources humaines d’aujourd’hui et de demain sont des acteurs essentiels. Je les exhorte à privilégier le dialogue constructif permanent avec l’Etat en vue d’en finir avec les crises récurrentes. L’autre motif de satisfaction dans la période, c’est la baisse des prix des denrées de première nécessité qu’il faut aussi saluer, car l’inflation est actuellement mondiale. La pandémie de Covid-19 a entraîné un ralentissement des chaînes de production et d’approvisionnement et la conséquence directe c’est la hausse généralisée des prix au niveau mondial. Le président Macky Sall a pris la juste mesure de l’impact de l’inflation sur la vie des ménages, notamment les plus vulnérables, et a procédé à une subvention exceptionnelle des denrées de première nécessité. C’est une mesure importante qui, à mon avis, n’a pas été suffisamment mise en exergue par les médias, alors qu’elle touche l’ensemble de nos compatriotes.
Le président Sall est connu pour son pragmatisme, qu’est-ce qui peut expliquer ce retard à l’allumage ?
Il est difficile de se mettre dans la tête d’un Président pour deviner ce qu’il pense ou ce qu’il compte faire. Il n’y a pas de délai prescrit par la loi l’obligeant à nommer un Premier ministre et faire un remaniement dans un délai imposé. On ne peut pas lui reprocher de prendre le temps de peaufiner ses choix. La question qu’il faut aussi se poser c’est que le prochain Premier ministre, s’il était nommé maintenant, ferait sa déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale qui n’aura plus que 4 mois d’existence, si on retranche la période de campagne électorale. Ne faudrait-il pas attendre qu’une majorité parlementaire se dégage d’abord ? Ce sont des questions qui peuvent se discuter. En tout état de cause, ce sont les prérogatives constitutionnelles du président que d’aller dans le sens d’une nomination immédiate du Pm ou de choisir de le nommer après les législatives.
C’est comme vous êtes pour que le président Sall attende jusqu’après les Législatives pour nommer un Premier ministre ?
Toutes ces options sont possibles et je pense que le Président les étudie soigneusement. Comme j’ai dit, le travail gouvernemental se mène néanmoins et il y a des résultats satisfaisants qui sont à constater sur le plan de la reprise des cours et la réduction du prix des denrées de première nécessité par exemple. Ce qui prouve que le gouvernement n’est ni en préavis de licenciement ni en chômage technique. Parlant des élections locales, nous avons eu quelques déceptions dont la capitale. C’est vrai. Mais nous avons remporté l’écrasante majorité des communes et nous avons eu et de loin plus de voix que toute l’opposition réunie. Franchement, je ne vois pas quel autre critère utiliser pour démontrer que nous avons largement gagné les dernières élections. L’opposition ne conteste pas d’ailleurs ce fait clairement établi. Mais nous allons avec humilité et froideur tirer toutes les conséquences de ce scrutin pour réajuster nos stratégies là où cela n’a pas marché. En rappelant quand même qu’en démocratie, il est impossible de tout gagner partout. Nos camarades qui se sont battus, mais qui n’ont pas gagné n’ont pas démérité, mais vox populi, vox déi. Il faudra remettre le cœur à l’ouvrage et renforcer notre unité. Souvent nous avons perdu parce que nous étions divisés donc nous devons sérieusement travailler à renforcer l’unité de nos rangs.
Le contexte politique est chargé, quel est le meilleur profil pour le Premier ministre à la lecture des résultats des Locales et à l’entame des législatives ?
Le Premier ministre, c’est le premier collaborateur du président. C’est donc à lui de se choisir le profil avec lequel il est le plus confortable. C’est un poste à exigences multiples en tout cas, exigences intellectuelles, managériales, capacités de négociation, entres autres aptitudes.
Est-ce qu’on peut s’attendre à un retour de Aminata Touré à la Primature ?
Que voulez-vous que je réponde à votre question? Comme je l’ai dit, c’est le président qui se choisit le collaborateur qui lui convient.
Quelle équipe faut-il au président ?
Une équipe engagée techniquement et politiquement. Je ne crois absolument pas à cette différence que les médias aiment faire entre technocrates et politiques. Nous sommes engagés en politique et l’écrasante majorité d’entre nous sommes des diplômés des universités et avons exercé des carrières diverses avant 2012. L’essentiel c’est d’être compétent et engagé, de défendre l’action du gouvernement, de prendre des initiatives qui vont dans le sens de régler les questions et problèmes qui se posent à nos compatriotes. Une fois qu’on est dans un gouvernement, on est de fait engagé en politique, ne serait-ce que pour faire comprendre aux citoyens ce que vous faites dans votre ministère en allant aussi sur le terrain recueillir les avis des acteurs et ajuster en permanence les actions. C’est essentiel en ces moments de manipulations de toutes sortes. Je dois dire que notre communication gouvernementale n’a pas tout à fait réussi à être à la hauteur des réalisations qui ont été énormes depuis 2012. Le Sénégal a véritablement changé de visage depuis lors.
On vous entend souvent sur les questions internationales et vous avez suivi la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Quels enseignements tirez-vous de ce conflit?
Il faut que les bombardements qui tuent des civils innocents cessent immédiatement ! Ces femmes, enfants et hommes qui meurent dans ces bombardements n’ont rien à voir avec la géopolitique à l’origine de ce conflit. L’Onu doit tout faire pour faciliter des négociations en vue d’arrêter les combats et sauver des vies innocentes. Ce n’est dans l’intérêt de personne que cette guerre continue. Après plus de deux années de Covid, l’humanité a d’autres problèmes à régler que d’aller en guerre, quels que soient les enjeux géostratégiques.
Est-ce que la différence des profils entre les deux chefs d’Etat n’a pas attisé la tension ?
Essayons d’abord de comprendre ce contexte complexe et très loin de nous. Les tensions à caractère ethnique sont très anciennes au sein de l’Ukraine avec la cohabitation pas toujours pacifique entre l’ouest largement catholique avec une dominance de la langue ukrainienne et l’est du pays largement orthodoxe de confession et russophone.
Les historiens spécialistes de cette partie du monde nous disent que l’histoire russe a commencé en Kievan-Rus et la religion orthodoxe russe est partie de là-bas pour s’étendre dans le reste du vaste empire des Tsars. L’Ukraine a appartenu à la Russie pendant des siècles. L’Ukraine, en tant que pays, n'existe que depuis 1991. Tout ça pour dire que les tensions sont anciennes et complexes. S’y ajoute le fait que l’Ukraine est le pays-tampon entre la Russie et le bloc occidental de l’Otan et fait l’objet de pressions des deux côtés.
Mais, je le répète, les citoyens ukrainiens ont le droit de vivre dans la paix et les bombardements et actions militaires de la Russie doivent cesser immédiatement. Ce n’est d’ailleurs pas, à mon avis, dans l’intérêt de la Russie de se mettre au ban de la communauté internationale. C’est maintenant, à l’Onu de démontrer son utilité en mettant en branle tout son arsenal diplomatique pour arrêter cette guerre.
Quelle lecture devrait-on avoir suite au profil (comédien) du Président ukrainien ?
Les peuples se choisissent librement leur leader, c’est ça la promesse démocratique, n’est-ce pas ? Mais, il faut aussi dire très clairement que diriger un pays nécessite des aptitudes et qualités affirmées. Il est facile d’être “jusqu’au boutiste”, d’être dans le “dégagisme” tout azimut, mais diriger c’est aussi comprendre les enjeux géopolitiques, les rapports de force et compromis à faire, les promesses impossibles. L’Ukraine ne faisant pas partie de l’Otan, elle n’est pas sous son parapluie militaire et sa position géographique lui imposait un jeu d’équilibre et de recherche de compromis avec son puissant voisin russe. Mais soyons clair, cela n’excuse ni ne justifie une seule seconde les attaques et bombardements russes qui tuent les civils innocents. C’est aussi des leçons pour nous, la préservation de nos pays, de nos intérêts vitaux nécessite que nous nous choisissons des dirigeants capables et expérimentés. Pour ce faire, il faut que nos peuples soient bien informés des projets et aptitudes de ceux qui veulent les diriger. Pour le Sénégal, il faut que les débats publics soient une condition obligatoire de participation inscrite dans le Code électoral. Ainsi les électeurs feront de meilleurs choix informés et moins émotionnels.
Vous avez suivi les prolongations des Locales à Guédiawaye avec le blocage de l’élection du bureau. Quelle analyse en faites-vous ?
Pour moi, cette élection municipale est derrière nous, les populations ont choisi, que le bureau municipal soit installé et qu’il fonctionne pour s’occuper des Guédiawayois. Nos camarades de l’Apr et de Benno bokk yakaar se retrousseront les manches pour aller à la rencontre des populations en vue de gagner les élections législatives à venir, InchAllah. Ils en ont les capacités et cette victoire est à leur portée, s’ils mettent toutes leurs forces ensemble car le bilan de notre majorité y est très visible.
Le front social bout avec la grève des enseignants et les menaces des agents de santé ? Comment vous l’expliquez ?
C’est vieux comme le Sénégal, à l’approche d’élections nationales, les fronts revendicatifs se réchauffent. Ils se disent que l’Etat veut absolument la paix sociale et va céder. C’est une tactique syndicale ancienne. La grève des enseignants est en passe d’être réglée et j’exhorte les deux syndicats (Cusems et Saemss) restants à rejoindre le consensus avec les cinq autres. Pour le secteur de la santé, j’espère que la responsabilité prévaudra, car là, il s’agit de questions de vie ou de mort.
In fine, il faudra trouver les moyens d’instaurer une relation apaisée durable entre syndicats et Etat dans le souci de la stabilité sociale à l’image du syndicalisme allemand car en dernière instance, il s’agit de collectivement œuvrer pour le bien-être des populations, parmi lesquelles les 175 000 fonctionnaires certes, mais aussi les autres 17 millions de Sénégalais qui ont aussi droit aux prestations de l’Etat comme citoyens à part entière.
On ne peut terminer cet entretien sans évoquer une question qui agite l’actualité, celle de l’homosexualité que pourfend And Samm Jikko Yi. Quel est votre avis là-dessus ?
Il n’y a aucune raison objective pour que cette question fasse polémique. Le Code pénal est très clair, la position du président Macky Sall est on ne peut plus claire. L’homosexualité est déjà bannie par la loi sénégalaise, par nos religions chrétienne et musulmane, par toutes les cultures du pays. C’est clair et c’est net. Si on veut en faire une question politicienne pour aller à des élections, ça c’est autre chose. Notre majorité qui compte aussi de nombreux religieux va aller à la rencontre de toutes les familles religieuses pour réaffirmer ce que le président Macky Sall a déjà dit urbi et orbi devant les grands de ce monde : l’homosexualité est interdite et punie sévèrement par les lois du Sénégal et il continuera à en être ainsi. Comme on parle de «Jikko» et de valeurs, il ne faut pas faire dire à notre majorité ce qu’elle n’a jamais dit ni l’accuser de ce qu’elle n’a jamais fait. C’est aussi banni par la religion que d’accuser sciemment à tort son prochain. Nous sommes tous d’honorables pères et mères de famille qui tenons à la bonne moralité de nos enfants.
LA JUSTICE ET L’ÉTAT CRAIGNENT SONKO
A quelques jours de la commémoration des événements de mars qui avaient coûté la vie à 13 jeunes, Adji Sarr a accordé un entretien au journal « Le Monde ». A tout juste 22 ans, Adji Sarr vit comme une prisonnière dans son propre pays.
A quelques jours de la commémoration des événements de mars qui avaient coûté la vie à 13 jeunes, Adji Sarr a accordé un entretien au journal « Le Monde ». A tout juste 22 ans, Adji Sarr vit comme une prisonnière dans son propre pays. En témoignent ces trois policiers qui la suivent comme son ombre pour la protéger. Ou ses changements fréquents d’adresse (cinq en un an) et de numéro de téléphone. Cette vie en liberté surveillée a commencé en février 2021. Les tensions sociales, exacerbées par la crise sanitaire et économique, sont alors vives au Sénégal et le pays s’enflamme après l’arrestation d’Ousmane Sonko dans les semaines qui suivent les accusations. En cinq jours de violences, treize personnes perdent la vie. Le responsable crie au complot, l’affaire privée se mue en affaire d’Etat. La jeune femme a confié à notre source : « tout un pays m’accuse d’être responsable de ces morts. C’est très lourd. Mais je ne veux plus rester silencieuse, je dois donner ma version des faits. » A l’été 2020, après de longues années à travailler comme bonne à tout faire chez une commerçante, elle est recrutée par un salon de massage, le Sweet Beauty Spa, situé dans un quartier résidentiel de Dakar. Adji Sarr assure n’y avoir pratiqué que des massages classiques – sans prestations sexuelles – jusqu’à sa rencontre avec Ousmane Sonko, qui l’aurait violée, selon elle, à cinq reprises entre juin 2020 et février 2021.
« La première fois, au moment de se déshabiller pour le massage, il a déposé ses deux armes sur une table. Cela m’a intimidée. Après la prestation, il a réclamé un “plus”. J’ai refusé. Il a insisté et m’a violée. Il me répétait qu’il serait le futur président du Sénégal et que je n’avais pas intérêt à parler, que personne ne me croirait. ». Pourquoi être restée travailler dans ce salon, se demandent nombre de Sénégalais ? « Après le premier viol, sous le choc, j’ai fui dans mon village. Mais sans mon salaire de 60 000 francs CFA (92 euros), je ne pouvais plus payer les frais de santé de ma tante malade, qui m’a élevée. Et la gérante du salon m’avait promis que cela ne se reproduirait plus », se justifie-t-elle. Mais « le mec », comme elle l’appelle, serait revenu le 21 décembre 2020. « J’ai eu la peur de ma vie en ouvrant la porte. » D’après son récit, il la viole deux fois dans un bain à remous après un massage classique. En raison de son état – la jeune femme affirme avoir été incapable de s’asseoir pendant une semaine –, ses collègues l’auraient encouragée à porter plainte, ce qu’elle finira par faire, le 2 février 2021.
La veille, Ousmane Sonko aurait fait irruption dans l’établissement en plein couvre-feu imposé dans le cadre de la lutte contre la pandémie. A l’issue d’une séance à quatre mains, il aurait profité du départ de la deuxième masseuse pour agresser à nouveau Adji Sarr, raconte la plaignante. Elle comprend qu’il « ne s’arrêtera jamais » : « Il m’a dit qu’il ne pouvait pas imposer ses préférences sexuelles extrêmes à ses épouses très pieuses. » C’est Sidy Ahmed Mbaye, un ami et voisin, à qui elle s’était déjà confiée, qui la conduit à l’hôpital. Le lendemain matin, ils se rendent à la section de recherche de la gendarmerie de Colobane pour déposer plainte.
Pendant ces cinq jours, Adji Sarr suit depuis la chambre d’une amie le basculement de son pays dans une violence inouïe. « Quand j’ai vu que des jeunes étaient prêts à mourir pour lui, j’ai compris qu’il avait gagné. » Les avocats de la jeune femme organisent alors la riposte. Le 17 mars 2021, elle décrit, la tête recouverte d’un voile, les assauts supposés devant une presse suspicieuse. « Un moment humiliant. Tout ça pour qu’on ne me croie toujours pas. » Parfois, un sentiment d’amertume gagne la jeune femme : « J’ai tout perdu, regrette-t-elle. Sonko est perçu comme une victime. Si j’avais su, j’aurais continué à subir sa violence. Cela aurait été un moindre mal. »
« Dieu est mon seul espoir »
Adji Sarr ne cache pas sa colère envers l’Etat et les associations féministes. « Ici, les féministes n’osent pas défier les hommes puissants et choisissent leurs combats en fonction
des personnes incriminées. Pourquoi ne m’ont-elles pas soutenue ? » Contactées, les organisations historiques affirment vouloir « laisser la justice faire son travail ». Sans ressources et sans diplôme, orpheline de mère et non reconnue à la naissance par son père, Adji Sarr affirme survivre grâce aux dons d’une association, qui refuse de révéler son nom « pour des raisons de sécurité ». « Les gens pensent que j’ai été payée par l’Etat pour accuser Sonko. Pourtant, je n’ai même pas de quoi m’acheter des culottes », enrage-t-elle. La jeune femme dit souffrir de stress post-traumatique consécutif aux viols présumés et affirme avoir fait plusieurs tentatives de suicide. Elle assure vivre recluse avec une tante maternelle. Pour des raisons de sécurité, toute sortie doit être mûrement organisée en amont. Elle ne s’y risque plus. Elle décrit un quotidien rythmé par de courtes siestes agitées, l’écriture d’un livre et la prière : « Dieu est mon seul espoir. Je ne crois pas en la justice de mon pays, car celle-ci et l’Etat craignent Sonko. C’est un homme de terreur. » Recroquevillée sur son fauteuil, elle dépeint la peur qui s’est amplifiée depuis qu’Ousmane Sonko a pris la mairie de Ziguinchor. « J’ai pleuré toute la nuit quand je l’ai appris. Si des gens ont élu un homme accusé de viols, ils voteront pour qu’il soit président un jour », s’insurge-t-elle.
Adji Sarr espère désormais quitter le Sénégal, où elle ne peut « même plus sortir sur son balcon », pour rejoindre un pays où elle pourra se reconstruire. Cette affaire l’a rendue « très forte », assure-t-elle. « Je veux devenir une féministe engagée pour défendre les victimes comme moi, qu’on ne croit pas. » En novembre 2021, elle est sortie d’un long silence pour soutenir, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Ndèye Fatima Dione, Miss Sénégal 2020, qui avait affirmé avoir été victime de viol. « J’espère que, cette fois-ci, l’Etat va prendre ses responsabilités pour protéger ses filles. »
DAKAR, SES LÉGENDAIRES BOUCHONS ET LE TEMPS DES TRICYCLES
Dans une ville connue pour sa surpopulation et ses légendaires bouchons très souvent aggravés par une occupation anarchique du territoire, ces taxis-bagages se présentent comme un moyen adéquat de transport de marchandises
Les tricycles spécialisés dans le transport de marchandises sont désormais incontournables à Dakar, la capitale sénégalaise, où ces motos font le bonheur des commerçants mais aussi de leurs conducteurs attitrés, des jeunes pour la plupart, qui tirent de cette activité leur gagne-pain quotidien.
Dans une ville connue pour sa surpopulation et ses légendaires bouchons très souvent aggravés par une occupation anarchique du territoire, ces taxis-bagages se présentent comme un moyen adéquat de transport de marchandises.
Les commerçants en profitent. Des jeunes, désœuvrés ou en quête de gains importants, y trouvent leur compte.
A Scat Urbam, par exemple, un quartier contigu au marché Arafat, dans le populeux Grand-Yoff, les va-et-vient de ces engins rythment de nombreuses ruelles.
Ils se confondent définitivement avec le décor, équipés de caisses couvertes ou découvertes aménagées à l’arrière pour le transport de marchandises, le siège du conducteur couvert par une bâche pour le protéger du soleil.
Selon plusieurs conducteurs interrogés par un reporter de l’APS, ils devraient coûter entre 1.300.000 et 1.700.000 francs CFA l’unité.
La plupart travaillent pour le compte d’un propriétaire. Certains, de concert avec leur employeur, travaillent avec l’ambition de rembourser le prix d’achat du taxi-bagages, afin de profiter pleinement de leur activité.
D’autres ‘’travaillent et versent par jour une somme convenue avec le propriétaire’’, renseigne Lamine Niang, un conducteur de tricycle originaire de la région de Kaolack (centre). Un numéro de téléphone à contacter au besoin est mentionné sur l’engin.
M. Niang est dans le cas de ceux qui travaillent pour rembourser l’investissement initial de leur employeur, pour que le tricycle puisse lui revenir à terme. Soit 1.700.000 francs CFA.
‘’J’ai déjà réussi à verser plus de la moitié de la somme convenue’’, renseigne le conducteur.
Les conducteurs rémunérés à la fin de chaque mois doivent verser quotidiennement une somme convenue, selon qu’on soit ou non dans une période correspondant à des moments de grande activité marchande, comme les fêtes.
Les versements peuvent être compris entre 3.000 et 10.000 francs CFA par jour et en fonction de la période de l’année.
‘’En période de fête, nous pouvons facilement doubler notre versement’’, signale Omar Ndiaye, adossé à la caisse de son taxi-bagages.
Il est entendu que le surplus du versement convenu sert le plus souvent à arrondir les fins de mois du conducteur dont les gains mensuels dépassent rarement 50.000 francs CFA.
Assane Dramé peut donc se considérer comme un privilégié, lui qui bénéficie de conditions de travail plus souples, puisque n’étant contraint à aucun versement journalier.
‘’La moto sert d’abord au transport des marchandises du propriétaire, qui est un commerçant’’, explique M. Dramé, habillé d’un t-shirt noir sali par la sueur, signe d’une grande activité.
Il ajoute que dans son cas ‘’la priorité, c’est le transport de la marchandise du propriétaire’’. Seulement, il peut lui arriver de ‘’faire trois à quatre courses par jour’’ pour son compte, un déplacement pouvant lui rapporter ‘’jusqu’à 8.000 francs CFA en fonction de la quantité et de la distance à parcourir’’.
Assane Dramé disposait d’un pousse-pousse à une autre période. Il juge, en comparaison, que sa situation actuelle est bien meilleure, avec des gains plus importants avec le taxi-bagages.
C’est dire qu’il n’est donc pas très étonnant de constater que cette activité attire de plus en plus de jeunes, qui en font un véritable gagne-pain et une source de revenus.
par Alain Foka
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L'ÉCHEC DE LA DÉMOCRATIE ?
L’Afrique noire est-elle vraiment faite pour la démocratie à l’occidental ? Avec une jeunesse instruite, décomplexée, consciente et déterminée n’est-il pas venu le moment de concevoir avec méthode un modèle plus adapté qui promeut le développement ?
L’Afrique noire est-elle vraiment faite pour la démocratie à l’occidental ? Est-elle obligée de continuer ce mimétisme qui dure depuis 31 ans et qui pour l’instant n’apporte pas de résultats ? Avec une jeunesse instruite, décomplexée, consciente et déterminée n’est-il pas venu le moment de concevoir avec méthode un modèle plus adapté qui promeut le développement ?
Je ne veux pas croire que les Péricles, Solon, Herodote, Montesquieu, Aristote, Platon… initiateur de ce modèle étaient plus intelligents que cette jeunesse africaine émergente désireuse de changement.
RIEN N’EMPÊCHE KHALIFA SALL D’ÊTRE CANDIDAT EN 2024
Avocat de la Grande Coalition Wallu Sénégal sur le recours intenté contre la victoire de Bby à la Ville de Pikine, Me Mamadou Ndiaye affirme disposer« d’éléments probants ».
Avocat de la Grande Coalition Wallu Sénégal sur le recours intenté contre la victoire de Bby à la Ville de Pikine, Me Mamadou Ndiaye affirme disposer« d’éléments probants ».Dans cet entretien accordé à Bes bi, le nouveau maire de Thiaroye-Sur-Mer, membre de Taxawu Sénégal, est convaincu que rien n’empêche Khalifa Sall de briguer le suffrage des Sénégalais en 2024.
Ça s’est passé dans les règles de l’art. Je dirais dans les normes comme on s’y attendait. Nous avons accompli toutes les formalités nécessaires en présence du préfet. Le maire sortant nous a fait la situation de la commune. Il nous a également transmis les documents afférents à la gestion de la municipalité. Après cela, un procès-verbal a été établi et signé. Mais puisque nous n’avons pas eu le temps nécessaire pour éplucher tous les documents, nous avons effectivement, après une lecture en diagonale, signé le procès-verbal sous réserve.
Pouvez-vous revenir sur votre choix consistant à diriger la liste Yewwi askan wi ici à Thiaroye-Sur-Mer ?
On connaît Me El Mamadou Ndiaye en tant qu’avocat. Mais au-delà de ma profession, j’ai toujours fait de la politique. Je suis membre du Parti socialiste (Ps) depuis 2006, conseiller municipal dans cette commune depuis 2009. Je suis un acteur politique et je milite à la base au niveau de Taxawu Sénégal. Évidemment, aujourd’hui, nous sommes dans la coalition Yewwi askan wi. Et avec les alliés, nous avons battu campagne avec des jeunes et la population nous a fait confiance. Nous étions sur le terrain depuis plus d’un an. Aujourd’hui, cette victoire reste la consécration d’un travail de longue haleine.
Est-ce que l’on ne pourrait pas voir la main de Khalifa Sall derrière votre investiture ?
Je ne crois pas que mes relations avec Khalifa aient impacté sur mon choix en tant que candidat de Yaw. Je peux dire que Khalifa Sall est comme un père pour nous autres. Nous l’avons connu en tant que ministre, en tant député au Ps. Nous sommes venus militer au sein de ce parti. En un moment donné, de la vie politique, nos points de vue se sont convergés et nous avons cheminé ensemble. Je l’ai beaucoup plus pratiqué lorsqu’il était en prison. Et il nous a énormément inspirés en tant qu’homme, en tant qu’acteur politique. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être des Khalifistes. Il nous a accompagnés dans le cadre de notre combat politique.
Comment se sont passées les élections à Thiaroye-Sur-Mer ?
Ça n’a pas été facile pour nous parce que nous avions en face un maire qui a fait 22 ans dans la municipalité. Il avait de fortes racines dans la commune. À côté, nous avions la coalition Benno bokk yaakaar (Bby) avec ses moyens et tout ce qu’elle avait comme potentialités. Et notre coalition était essentiellement dirigée par des jeunes. Nous nous sommes battus. Pour nous, il était hors de question que l’on rate ces élections. C’est pourquoi nous n’avions ménagé aucun effort pour y arriver. On est parti voir les populations, les sensibiliser et elles ont adhéré à notre projet. Il fallait impérativement gagner ces élections pour pouvoir changer véritablement notre localité.
Vous êtes l’avocat du candidat de Wallu Sénégal, Cheikh Dieng, qui a déposé un recours pour contester les résultats des élections à la Ville de Pikine. Où en êtes-vous avec ce dossier ?
En tant qu’avocat, je ne pourrais pas entrer dans les détails du dossier. Mais je dois dire qu’à la suite de la proclamation des résultats des élections municipales, la coalition Wallu nous a saisis d’un dossier qui montre d’énormes irrégularités. Nous estimons que ces élections ont été gagnées par la coalition Wallu Sénégal. C’est la raison pour laquelle, avec les éléments qu’ils ont mis à notre disposition, nous avons intenté un recours. Et nous avons bon espoir que si le droit est dit, Wallu Sénégal retrouvera sa victoire. La Cour d’appel a un délai d’un mois pour statuer. Aujourd’hui, nous sommes dans l’attente d’une convocation pour aller plaider devant la Cour d’appel.
Quels sont les éléments probants dont vous disposez ?
Je ne pourrais pas le dire ici. Mais ce qui est sûr, c’est que nous avons des éléments sûrs qui attestent que d’énormes irrégularités ont été constatées dans la ville de Pikine lors de cette élection. Ces éléments, nous les avons versés au dossier. Une fois devant la Cour d’appel, nous allons plaider en nous appuyant sur ces éléments. Et encore une fois, nous attendons que le Droit soit dit.
Quels sont les projets de Me El Mamadou Ndiaye pour la commune de Thiaroye-Sur-Mer ?
Nous avons battu campagne sur la base d’un projet politique basé sur une vision : bâtir un Thiaroye viable, compétitif et attractif. Nous avons séduit les populations de Thiaroye par le biais de notre programme qui tourne autour de trois axes. D’abord, le capital humain, le cadre de vie, mais surtout, l’aspect économique. Comment faire pour que Thiaroye-Sur-Mer puisse revivre ? Nous sommes partis d’un constat. Dans le passé, Thiaroye était un vivier pour la région du Cap-Vert. Aujourd’hui, nous sommes en train de vivre d’énormes difficultés. C’est pourquoi, nous accordons une part importante à cet aspect économique. Concernant le cadre de vie, nous estimons que Thiaroye doit être refait. C’est pourquoi, l’environnement et l’assainissement constituent un aspect important dans notre programme. Notre offre a été globalement acceptée par les Thiaroyois. Maintenant, il nous appartient, en tant que politiques, de mettre en œuvre ce programme.
Vous êtes de l’opposition, allez-vous travailler avec l’État dans le cadre de la réalisation de votre programme ?
Je l’ai toujours dit et compris, je fais toujours la distinction entre la politique et l’État. L’État étant apolitique, en tant qu’autorité élue, nous avons l’obligation de travailler avec lui. L’État, également de son côté a l’obligation de travailler avec les collectivités locales sans tenir compte de la coloration politique des maires. Je suis disposé à travailler, en tant que républicain, avec l’État, comme toutes les autres structures qui sont disposées à travailler avec les collectivités territoriales. Pour que les collectivités marchent, on n’a pas besoin que le maire soit du même bord politique que le président de la République. Ce raisonnement ne doit pas tenir dans un État de droit. Nous nous réclamons d’un État républicain et démocratique, c’est tout à fait normal que l’opposition tienne certaines collectivités locales. En tout état de cause, chacun a sa partition à jouer. De notre côté, nous ferons tout ce qui relève de notre domaine pour tendre la main à l’État à chaque fois que de besoin.
Vous êtes avocat de Khalifa Sall, il a déclaré sa candidature à la Présidentielle de 2024. Ne craignez-vous pas qu’il soit bloqué par son inéligibilité ?
Chaque Sénégalais a le droit de briguer le suffrage de ses compatriotes. Vous parlez de l’éligibilité ou non de Khalifa Sall, mais moi, je serai toujours constant sur ce sujet. Je n’étais pas du tout d’accord avec l’invalidation de sa candidature en 2019. Je l’avais démontré avec des arguments de droit. Je ne suis pas convaincu que Khalifa Sall ait perdu ses droits civiques à telle enseigne qu’il ne pouvait pas se présenter. Nous estimons que pour perdre ses droits, cela devrait résulter d’un jugement. Jamais un jugement n’a privé Khalifa Sall de ses droits. Par conséquent, j’estime qu’il peut valablement candidater en 2024.
DES JOURNALISTES DE LA SOUS-RÉGION FORMÉS SUR LE RÔLE DES MÉDIAS DANS LA SÉCURITÉ TRANSFRONTALIÈRE
Des journalistes maliens, guinéens et sénégalais ont entamé mardi, à Kédougou (sud-est), une formation sur le rôle des médias dans la sécurité transfrontalière, à l’initiative de l’association des journalistes de cette région
Kédougou, 1er mars (APS) - Des journalistes maliens, guinéens et sénégalais ont entamé mardi, à Kédougou (sud-est), une formation sur le rôle des médias dans la sécurité transfrontalière, à l’initiative de l’association des journalistes de cette région et de son partenaire, la Fondation Konrad Adenauer (FKA).
"Rôle des médias dans la sécurité transfrontalière’’ est le thème de cette session de formation, qui va durer deux jours.
La cérémonie d’ouverture de la rencontre a été présidée par Saer Ndao, gouverneur de la région de Kédougou. Ce dernier a exhorté les journalistes à faire l’effort de connaître les enjeux sécuritaires dans les zones frontalières, un préalable pour eux selon lui de connaître leurs responsabilités dans la sécurité transfrontalière.
‘’C’est une zone très sensible qui n’est pas délimitée de façon visible. Une zone que nous partageons avec d’autres populations, avec qui nous avons les mêmes réalités. Donc, c’est pour vous dire de gérer les intérêts transfrontaliers dans un espace réduit qui n’est pas matérialisé’’, a expliqué le gouverneur de région.
Le président de l’association des journalistes de Kédougou, Carim Camara, a pour sa part insisté sur l’importance de la formation de ces derniers pour participer à la pacification de la sous-région et ‘’limiter les risques’’.
’’Ce serait important pour les confrères que nous sommes d’avoir la capacité nécessaire pour couvrir une information sensible. C’est d’autant plus important que les médias ont un rôle capital à jouer’’, a-t-il dit. Il a aussi plaidé pour une collaboration entre les forces de défense et de sécurité et les journalistes.
Ute Bocandé, chargée des programmes de la fondation Konrad Adenauer juge opportune la tenue de cette formation ’’dont la thématique est très sensible’’.
par Jean Pierre Corréa
PASSÉES LES BORNES, Y’A PLUS DE LIMITES
« L’Ous-Tâche » Lamine Sall n’a pas seulement insulté la communauté chrétienne du Sénégal. Il a insulté gravement tous les Sénégalais qui vivent en harmonie dans notre pays, et qui donnent un exemple d’œcuménisme rare dans le monde d’aujourd’hui
« Le drame profond de notre pays demeure dans le fait glorieusement assumé et revendiqué que la plupart des gens ne comprennent pas ce…qu’ils savent ». Aphorisme JPC
Ibn Rochd dit Averroès a écrit cette absolue vérité qui nous enseigne que "chaque classe doit croire selon son degré d'intelligence, et ce serait une faute pour l'homme du peuple de vouloir raisonner comme un philosophe, de même que ce serait une faute pour un philosophe de se contenter de la foi d'un homme du peuple".
Les Sénégalais sont ahuris et ont été choqués par les propos irresponsables et incendiaires tenus sur les antennes d’une chaîne de télévision sénégalaise majeure, Walfadjiri Tv en cette triste occurrence, par comment dire, la « Sale Lamigne » ou le « Pâle Samine (guide) » c’est selon, pour désigner l’Imam Lamine Sall, sinistre Ayatollah plutôt « Aya-touly » de notre si cher dialogue Islamo-chrétien.
Ce récidiviste de la provocation à la haine religieuse, qui avait déjà proféré ces inepties loufoques et dangereuses sur un plateau de la 2STV, le 17 février dernier, a pu encore une fois déverser sa haine des catholiques de notre cher Sénégal, lors de la populaire émission de Walfadjiri, Dine Ak Diamono, lancée il a des années par le très regretté Sidy Lamine Niasse, en bavant ces mots inouïs et puants, que je cite, une pince-à-linge vissée sur mes narines : « Quand on est capable d’écouter chaque semaine des gens qui proclament que Dieu a un fils, qui sont des catholiques, qui ne sont pas des croyants, "des Jullit", qui chaque dimanche, dans notre Sénégal, n'ont rien à envier à la franc-maçonnerie, du fait que tout ce qui n’est pas Islam est mécréant… Si on peut accepter que des gens qui ne sont pas des croyants, puissent vivre au Sénégal, et que chaque dimanche, ils aient le droit de prier, à ce moment-là on doit accepter les francs-maçons et les homosexuels ». Une fois que vous avez lu ce passage, il convient d’aller refaire vos ablutions.
Ces outrances inadmissibles sont avant tout une insulte grave à la mémoire et à l'endroit de Sidy Lamine Niasse, qui dès l'origine de la radio, puis de sa télévision, a choisi Jamm, de Julien Jouga et de la chorale de Saint Joseph, avec Doudou Ndiaye Rose, pour en faire le charriot, l'indicatif de ses sessions d'information, et l’identité sonore de son média.
Dire cette ineptie crasse au moment du Magal de Serigne Fallou, dont les enfants ont été les seuls autorisés à assister à l'enterrement de Senghor au cimetière de Bel-Air, signe des excellentes relations entre ces deux hommes exceptionnels, est un signe d'obscurantisme absolu.
« L’Ous-Tâche » Lamine Sall n’a pas seulement insulté la communauté chrétienne du Sénégal. Il a insulté gravement, de par la vulgarité de son propos, tous les Sénégalais qui vivent en paix et en harmonie dans notre pays, et qui donnent un exemple d’œcuménisme rare dans le monde d’aujourd’hui.
Celui à qui il faut tirer les oreilles, c’est le présentateur de l’émission, qui il faut le reconnaître, a bien essayé quoique bien mollement, d'endiguer la furie de son invité, mais qui a négligé de se désolidariser et de ses propos et de son agressivité envers une communauté qu'il ne connait pas. Mais comment s'en étonner car de nombreux musulmans n'ont ni étudié ni compris les sourates 3 et 19 du Coran, ni et c'est moins pardonnable, la pensée de Serigne Cheikh Ahmadou Bamba sur Marie. Or cet imam raisonne, ou plutôt « résonne » comme un ignorant déguisé en philosophe. Ne disposant que d'une seule idée qui d'ailleurs n'est pas de lui, il l'étale comme l'on le fait du beurre en période de pénurie. Mais il n'est pas fautif, d'abord, il est comme beaucoup de personnes qui savent réciter des pages entières et des prières issues des textes sacrés sans en comprendre un traître mot, ne connaissant leur religion que par ouï-dire.
Le problème est qu’un Imam ignare peut être invité à une heure de grande écoute sur une télé nationale, et que trop d'ignares justement arrivent à être invités sur des plateaux à force d'esbrouffes et de compromissions coupables.
D’improbables et autoproclamés experts ou spécialistes sont couramment invités à délivrer leurs avis sur d’importantes problématiques de société qui devraient être traités sérieusement. Pour les questions théologiques auxquelles les croyants de notre pays sont confrontés, l’Imam Lamine Sall n’est juste que le « triste bouffon du chapelet, du Sidiada et du Satala réunis », et cela doit cesser ! C'est ce nivellement par le « fond du panier », qui est en train de pornographiser notre société.
Il est temps, parce la plupart des gens ne comprennent pas ce qu’ils… savent, que ceux qui savent parlent et que ceux qui ne savent pas, se taisent !
Il est souhaitable, que face à de tels agissements et débordements de langage, les autorités religieuses les plus hautes de notre pays, signalent à leurs fidèles que les attitudes de ces extrémistes sont inacceptables, et les réprouvent, sauf à faire imaginer qu’elles pourraient être enclines à les valider ? Not in our name ! Pas « en notre nom » ! C’est simple. Évidence…biblique.
Ma chronique n’est pas le lieu où l’exégète que je ne suis pas, va vous faire cours sur « La Sainte Trinité », mais c’est mon espace de liberté, à commencer par celle de croire en ce que je veux, comme stipulé par l’article 1er de notre Constitution en ces termes : « La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la Loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe et de religion. Elle respecte toutes les croyances ».
Une plainte collective va donc être déposée auprès du Procureur de la République, le ministre de l’Intérieur aurait convoqué l’Imam Alioune Sall pour des « explications », lui-même s’est excusé penaud mais sans proposer plus d’intelligence dans ses murmures gênés et contorsionnés, et la communauté catholique, attend de voir la suite qui va être donnée à ce scandale, scandale qui aurait dû être évité par une gestion professionnelle de la situation.
Émission en direct ou en différé ? D’abord, quand on ne sait pas faire du direct on s’en abstient définitivement sauf si c’est tristement et sournoisement volontaire, question que l’on est en droit de se poser, lorsqu’on découvre que ce jeudi, l’émission « Dine Ak Diamono » avait été enregistrée, et que la diatribe de l’Imam Lamine Sall n’avait pas échappé à l’animateur qui n’avait pas su lui couper la chique et lui signifier que ces mots ne pouvaient être aboyés sur son plateau.
Heureusement, nos institutions fonctionnent, à l’instar du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) qui a mis en demeure la chaîne privée Walf TV d’arrêter ses "manquements graves" au cahier des charges des médias audiovisuels et de présenter ses excuses à la communauté catholique, pour ces propos de nature à "disséminer la haine ou à susciter la division".
Dans notre Sénégal, qui sent le gaz tout de même, le rôle des médias est d’importance capitale, qui doit leur rappeler que c’est à partir de simples microphones, que l’horreur s’est répandue à travers le Rwanda. Nos médias ont l’impérieuse obligation d’éviter de provoquer une confrontation entre les religions, les confréries ou les communautés, et de se garder de diffuser des propos incitant à l’intolérance, à la stigmatisation, à l’exclusion et à la marginalisation.
Ils doivent favoriser ce singulier dialogue islamo-chrétien, dont je dois admettre que son évocation est plutôt récente… Il allait de soi, du temps où Monseigneur Hyacinthe Thiandoum, entretenait avec Serigne Seydou Nourou Tall des rapports exceptionnels de fraternité en Dieu, au point de lui céder la Caravansérail qui appartenait à l’église, pour qu’avec sa communauté religieuse, il puisse ériger sa grande mosquée, on ne parlait pas à tout bout de champ le dialogue islamo-chrétien. C’était le Sénégal des élégances électives, pas celui du « Ok, on dialogue. Mais ferme-la » …
Il semblerait que la parole divine et les messages divins soient reconnaissables par le fait qu’ils nous rassemblent, et que souvent ceux des hommes nous divisent. Le premier des blasphèmes n’est-il pas de clamer « Dieu m’a dit » ? Qui parmi nous a son Skype ?
Le muezzin qu’il me plaît parfois d’écouter, psalmodie avec le groupe Saïan Supa Crew, et nous interroge : « Au nom de quoi ? »
« Au nom de quoi, au nom de qui, dans quel livre est-il écrit « tu devras nuire à ton prochain, semer la foi par les cris » ?
Dieu, Le Miséricordieux… Prends pitié de moi… Amen.
BURKINA FASO, LA DUREE DE LA TRANSITION FIXEE À TROIS ANS
Après plusieurs heures de discussions, les 350 délégués ont adopté la charte de la transition, qui a été ensuite signée par le président. Les participants ont décidé d’une durée de trois ans pour la transition
Après plusieurs heures de discussions, les 350 délégués ont adopté la charte de la transition, qui a été ensuite signée par le président. Les participants ont décidé d’une durée de trois ans pour la transition avant des élections, alors que la commission technique avait proposé trente mois.
Selon les participants, les débats ont été houleux sur plusieurs points de la charte, notamment la durée de la transition, le nombre de représentants au niveau de l’organe législatif et la possibilité pour les acteurs de la transition de participer aux prochaines élections.
Mais après des discussions parfois très tendues, la charte a finalement été adoptée de façon consensuelle, selon l’ancien Premier ministre Tertius Zongo, qui a présidé ces assises. Le document a été signé par le président Paul-Henri Damiba. « C’est un travail qui a été fait pour que ce pays retrouve un peu sa fierté et ses valeurs morales », a déclaré l’ex-Premier ministre.
Cette charte prévoit une durée de trois ans pour la transition et précise que ni le président, ni le Premier ministre, ni le président du Parlement ne pourront prendre part aux élections générales qui mettront fin à la période de transition. La hiérarchie militaire avait demandé au moins deux ans afin de permettre un retour progressif des personnes déplacées dans leur localité mais vu l’ampleur de la tâche, les participants aux assises ont décidé de leur accorder trois ans.
25 ministres, 71 parlementaires
Du côté de l'exécutif, un gouvernement de 25 ministres au maximum sera mis en place. Les délégués ont choisi de conserver la configuration gouvernementale d'avant le coup d’État car, selon un responsable de la société civile, un gouvernement très resserré serait un frein pour le développement de certains secteurs sociaux car les futurs ministres seraient débordés.
Concernant l’organe législatif, il sera composé de 71 membres. Parmi ces parlementaires, il y aura 21 personnes désignées par le président de la transition, 16 représentants des forces de défense et sécurité, 13 représentants des organisations de la société civile, 8 représentants des partis politiques et 13 représentants des différentes régions du pays. Toutes recevront un salaire pour leur travail, contrairement à ce que la commission technique avait proposé. Certaines organisations de la société civile avaient même demandé l’exclusion des partis politiques, accusés d’avoir plongé le pays dans sa situation actuelle. Une demande refusée au nom du processus qui se devait d'être « inclusif ».
Les armes tonnent à l’est de l’Europe. La Russie a envahi l’Ukraine. Un tel scénario n’était plus envisagé sous notre ère en dépit de la puissance de feu de certaines grandes nations dotées, de surcroît, de l’arme nucléaire à plusieurs têtes d’ogive.
Les armes tonnent à l’est de l’Europe. La Russie a envahi l’Ukraine. Un tel scénario n’était plus envisagé sous notre ère en dépit de la puissance de feu de certaines grandes nations dotées, de surcroît, de l’arme nucléaire à plusieurs têtes d’ogive. Il faut appartenir au monde ancien pour ne pas dire à l’ancien monde pour franchir le Rubicon et s’installer sans coup férir dans un pays autre que le sien.
Notre époque est certes trouble, instable et même peu sûre, mais elle ne mérite pas ces oukases venus du grand froid russe où règne en maître absolu et inamovible le « loup solitaire » qu’est Vladimir Poutine, ancien de la KGB et adepte de la roulette russe, son jeu favori.
Son poker menteur a désarçonné tout un monde, y compris l’Occident qui a pourtant les yeux de Chimène pour l’Ukraine, tant pour ses richesses fabuleuses, sa centralité géostratégique et sa proximité avec l’ogre russe. L’éclatement de l’URSS en 1991 libère l’Ukraine de l’étau de Moscou. Mais le pays vit dans une permanente hantise d’annexion (Crimée), d’occupation (Empire Ottoman) ou d’invasion (Russie) dont sa trajectoire historique reste fortement imprégnée depuis la lointaine période médiévale.
Sur ordre de Poutine donc, les chars russes entrent dans le pays slave et prennent la direction de Kiev, la capitale. Sur le chemin, ils rencontrent une farouche résistance des Ukrainiens héritée de la vaillance de ce peuple depuis les invasions mongoles au XIIIème siècle. L’Europe observe impuissante la pénétration des forces armées russes. Elle étale à la face du monde son incohérence, ses turpitudes et ses hésitations face à un Poutine orgueilleux, déphasé et très nostalgique du faste impérial de la Russie des tsars.
Personne ne peut lui contester ses soucis de sécurité face à une Ukraine désireuse de rejoindre l’Europe politique (adhésion) et par ricochet d’intégrer l’OTAN, l’organisation politico-militaire de pays signataires du traité de l’Atlantique Nord avec des obligations de « sécurité et de défense collectives ». A cette fin le président d’Ukraine veut hâter le processus d’adhésion immédiate de son pays à l’UE dans le cadre d’un procédure spéciale. Le contexte s’y prête-t-il ?
L’arsenal militaire européen aux portes de la Russie ! Inadmissible. Insupportable. Impensable. Et même suicidaire ! La cinglante réplique du Chef du Kremlin équivaut au blocus de Cuba imposé par les Etats-Unis qui ne supportent pas que sur leur flanc sud flotte un drapeau soviétique hier, russe aujourd’hui. En invoquant le parallélisme des formes, Moscou rejette toute velléité de rapprochement de Kiev avec Bruxelles et justifie son raidissement par le refus catégorique de toute menace, si minime soit-elle à ses frontières septentrionales.
Sa résolution se traduit par une ferme intention, passée aussitôt à l’acte, d’occuper l’Ukraine, de renverser le régime en place, d’installer un nouveau pouvoir accommodant avant d’envisager un éventuel retrait. Les Russes poussent à la roue en exigeant une neutralité de la France, de l’Angleterre et dans une moindre mesure de l’Allemagne qui, à la différence des deux premières, n’est ni membre du Conseil de sécurité de l’ONU, ni détentrice de puissance nucléaire.
Rien ne stoppe ni ne freine l’offensive militaire russe. Pas les Européens en tous les cas. Le sachant, Poutine redoute plus les sanctions économiques et financières dont les premiers effets se font sentir par la décision de la Banque centrale russe de rehausser de 20 % ses taux directeurs avec une évidente crainte d’une flambée des prix et de la pénurie de devises découlant d’un décrochage de sa monnaie, le rouble, vis-à-vis du dollar, du yen, de la livre sterling et de l’euro.
Malmené sur ce terrain, Moscou voit également s’accentuer son isolement diplomatique. Privé de beaucoup de leviers, Poutine voit se rétrécir sa marge de manœuvre d’autant plus étroite que la Chine se tait et observe l’enlisement russe dans ce bourbier. Faut-il y voir les facteurs de désescalade en cours ces dernières quarante huit heures ? Les deux parties en conflits s’accordent pour amorcer un dialogue dont l’ordre du jour n’est même pas connu des protagonistes.
Pour autant des colonnes blindées se rapprochent de Kiev. L’autre géant nucléaire, les Etats-Unis, peaufine sa stratégie militaire combinée à l’efficacité des sanctions concertées (et coordonnées) prises par le camp occidental. Du fait du gel des avoirs des dirigeants en vue de la Russie, la rupture de ses propres banques avec le prestigieux réseau bancaire européens prend de court l’univers financier moscovite réduit à sa plus simple expression faute de relais international.
On le voit, la vie des gens ordinaires s’en trouve fortement impactée. A ce rouleau compresseur s’ajoute la pression mondiale qui fustige la brutalité de l’invasion russe suivie de morts de civils en grand nombre et un exode massif d’Ukrainiens vers la frontière polonaise. Situation ubuesque : dans cet indescriptible flux de réfugiés se trouvent des Africains, étudiants pour la plupart, victimes d’ostracisme et de racisme primaire par l’administration polonaise.
Ses actes prémédités indisposent la communauté internationale qui demande un traitement digne et humain de tous ceux qui sont en situation détresse. En sa qualité de Président en exercice de l’Union Africaine, Macky Sall et le Président de la Commission de l’UA ont sévèrement dénoncé ces pratiques racistes frappant les jeunes Africains dans les pays limitrophes de l’Ukraine que tentent de quitter tous les étrangers y vivant.
« Même en temps de guerre les racistes trouvent le moyen d’afficher leur discrimination à l’égard des Noirs », se lamente un jeune ukrainien métissé. Il déplore la différence de traitement et crie au scandale en prenant l’opinion publique internationale à témoin.
Contre toute attente, l’ancien monde reste encore vivace symbolisé par ces vives tensions aux frontières. Quand Poutine demande la démilitarisation de l’Ukraine, sa lecture des enjeux du monde frise l’irréalisme…
Par Mamadou NDAO
DÉNI DE RÉALITÉ
le code pénal punit les actes contre-nature, par conséquent il n’est pas nécessaire, pour ceux qui veulent le statu quo, d’aller au-delà des peines prévues suffisamment sévères, car cela n’apporte pas de valeur ajoutée au principe de l’illicéité de l’acte
Le Sénégal est vraiment un pays particulier. Voilà une question simplement posée mais qui a été rendue tellement complexe qu’elle devient clivante au point créer de véritables lignes de fracture dans notre société. Certains en sont même venus à suggérer un référendum avec comme unique question : pour ou contre la criminalisation de l’homosexualité.
Non, l’Assemblée nationale peut nous épargner de cet exercice, quoique démocratique, elle qui est le lieu des débats démocratiques dans une République, faute de quoi, c’est la rue qui s’en charge et ce n’est pas souhaitable comme c’est le cas aujourd’- hui. Les Suisses mettent en œuvre régulièrement le processus de votation sur des questions essentielles. La Suisse n’est pas le Sénégal, c’est vrai, mais l’approfondissement de notre démocratie représentative interpelle le Parlement sur ce point.
Plus sérieusement, le débat qui alimente les médias et réseaux sociaux est loin d’être insignifiant ou désuet, voire «politicien». Il ne faut pas s’y méprendre. Il pose un véritable problème d’une société qui aborde un tournant décisif de son évolution et que malgré tout certains veulent prendre par le bout de la lorgnette. Attention !
Le débat tel qu’il est posé est loin d’être une affaire de naïfs ou de barbus et malheureusement on semble en faire une affaire de religion stricto sensu en convoquant les écritures saintes. Ça l’est en partie, mais il pose la question fondamentale de savoir que voulons-nous faire de notre société face aux enjeux du siècle et de ses mutations. Quel legs voulons-nous faire à nos enfants et petits-enfants ?
Le simple débat juridique n’est pas suffisant pour éclairer la lanterne des citoyens, car les arguments exposés de part et d’autre peuvent être battus en brèche par le simple rappel des contextes et des textes.
En effet le code pénal punit les actes contre-nature, par conséquent il n’est pas nécessaire, pour ceux qui veulent le statu quo, d’aller au-delà des peines prévues suffisamment sévères, car cela n’apporte pas de valeur ajoutée au principe de l’illicéité de l’acte. En revanche, ceux qui veulent la criminalisation de l’homosexualité et qui, par cette expression, veulent un alourdissement des peines prévues, ou pour être précis obtenir la mention de l’homosexualité entre autres actes contre-nature dans le code pénal, ont le bon droit de convoquer la législation ou la jurisprudence des pays pour qui l’homosexualité n’est pas un acte contre nature mais une «orientation sexuelle» enseignée dans les cours de «tolérance et de vivre-ensemble», notamment en Occident. Ces pays-là sont les principaux avocats de la légalisation de l’homosexualité.
Dans ces pays en effet, sont considérées comme acte contrenature par exemple, la nécrophilie, la zoophilie, autrement dit l’accouplement d’un être humain avec un animal,…soubhanalah ! Il faut que nous autres religieux et contempteurs des militants du mouvement Samm Jikko Yi comprennent bien cela.
Dès lors, n’est-il pas bon de modifier notre législation pour la conformer avec nos us et coutumes, nos traditions ? Vu sous cet angle, il n’y a pas vraiment de quoi soulever l’ire de certaines personnes ou organisations face à l’interpellation de Sjy, qui quoi qu’on dise regroupe près de 125 associations de Sénégalais et de personnalités respectées sur presque l’ensemble du pays, en plus d’avoir l’onction des khalifes généraux (d’après leurs dires et on les croit). La procédure de saisine de l’Assemblée empruntée par les députés, qui d’ailleurs ne sont pas tous de l’opposition, laisse quand même croire qu’il ne s’agit nullement d’une conspiration contre qui que ce soit quoi que portée médiatiquement par le mouvement Samm Jikko Yi. La seule limite qu’on pourrait opposer à cette initiative est le respect du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, et sur ce point, il semble qu’il n’y ait pas d’objection. C’est sur la pertinence que les réticences se font sentir, or pour une question de cette nature, un débat général aurait permis rapidement de régler l’affaire et de passer à autre chose.
Y’a-t-il un problème méconnu derrière tout ça. Y’a-t-il, comme le disent certains, un agenda Lgbt caché, l’avenir nous le dira. Mais le problème ce n’est pas que cela. Il y a le fait que l’homosexualité, on le sait, a existé et existe encore dans notre société, en secret, il ne faut pas se voiler la face. Mais la forme militante qu’on veut lui faire revêtir au grand jour, sa banalisation, heurtent au plus haut point audelà des considérations religieuses. Il faut reconnaître que lorsqu’on accueille Bertrand Delanoë, alors maire de Paris à Dakar, avec faste et folklore, on savait bien qu’il était l’apôtre du mouvement Lgbt en ce sens que lui-même organise le «Gay Pride» à Paris au vu et au su de tout le monde. Cela n’avait ému personne à l’époque. Mais lorsque Justin Trudeau et avant lui Barack Obama étaient venus plaider tout à fait officiellement la cause de l’homosexualité, les Sénégalais venait de découvrir qu’il y avait un projet derrière et des ressources conséquentes pour le mener à bien et que notre société était sous la menace.
On le sait aujourd’hui, le bénéfice du droit d’asile est facilement accordé aujourd’hui en Occident, dès lors que l’on argue de la persécution pour cause d’homosexualité, et que le pays dont on se réclame dispose d’une législation répressive de cette pratique. C’est comme un appel d’air à une frange de notre jeunesse du «Barça ou Barsakh» qui brave l’océan et la méditerranée. Ceux qui luttent pour le raffermissement des peines applicables à l’homosexualité le savent bien.
Mais ceux qui ont décidé de faire face à leur manière (ils sont très nombreux) pour entraver la marche vers la déliquescence de notre société, ne sont sortis de nulle part, et bien entendu d’autres aussi avertis qu’eux les ont rejoints dans leur lutte de manière active ou passive.
Cette sorte de banalisation de l’ignominie qui mobilise les porteurs du projet du «mariage pour tous», dont la plupart d’entre eux manifestent une hostilité viscérale pour la polygamie a fait son chemin en Europe, aux Usa et s’installe à des niveaux insoupçonnés dans les grandes organisations internationales qui définissent aujourd’hui l’agenda de l’humanité et établissent le «ranking» des nations sur la base du non moins pernicieux critère de banalisation de l’homosexualité. Il faut faire très attention, et c’est le lieu de féliciter Mme Ndèye Saly Diop Dieng, ministre de la Femme et de l’enfant du Sénégal par la position prise sans ambages sur la question de l’homosexualité au Sénégal, devant la Commission des droits de l’Homme.
Aujourd’hui, il y a un devoir de vigilance qui incombe à tout le monde. Samm Jikko Yi n’est que la partie visible de l’iceberg, l’écrasante majorité silencieuse est en phase avec les points de vue principaux des leaders et pourrait constituer une sorte de lame de fond redoutable. Stigmatiser ses dirigeants et ses porteurs de voix n’apporte absolument rien au débat de société qu’ils posent et pour lequel il faut des réponses intelligentes et hardies et non des accusations «de politiciens ou d’encagoulés» et autres mises à l’index d’une faiblesse notoire.
Le rassemblement, que ces hommes et femmes ont organisé dimanche 20 février 2022, montre effectivement que c’est du sérieux, et c’est de la volonté populaire, une «demande sociale», et non une affaire de barbus ou de politiciens encagoulés qui veulent instituer une charia.
Malheureusement, on semble présenter cette demande, en tout cas dans les médias, comme une opposition radicale de lettrés musulmans, et autres «politiciens tapis dans l’ombre» pour dévoyer le cœur du débat qui est de savoir, si chez nous un enfant peut avoir un père et une mère d’un même sexe ? Si la procréation médicalement assisté, les mères porteuses ou les banques de sperme peuvent être juridiquement et socialement admises, car c’est le prérequis pour ce qui précède ?
Qu’on taxe de ce point de vue les membres du mouvement Samm Jikko Yi de politiciens, d’avoir un agenda politique ne me gêne nullement, si on considère l’étymologie de l’action politique. Notre société court un grave péril et croire que cette affaire ne concerne qu’un groupe d’activistes en mal d’activité, c’est se tromper lourdement. Aujourd’hui dans un pays d’Afrique australe, les populations se sont soulevées pour aller démolir les studios de production de film Gay. Le site hollywoodien de production de ces films est aujourd’hui un quartier de haute sécurité. Il faut montrer patte blanche pour y entrer. Déjà ces films ont commencé à être diffusés sur certaines chaines cryptées, dont ont accès nos enfants.
Ceux qui voyagent à travers le monde savent bien ce que je dis et ne doivent pas se taire sur ce mouvement qui est en train de se mettre en place dans les manuels scolaires de certains pays. Certains parlements votent avec fracas des lois favorables aux Lgbt, dans le même temps leurs tribunaux sanctionnent lourdement les «coupables» de polygamie. C’est pourquoi, il urge pour les pouvoirs publics de prendre en charge cette question et d’y apporter les solutions inclusives idoines. C’est un débat de société, qu’on ne peut occulter si facilement, même si on vit dans une société laïque. Le Sénégal doit se retrouver sur des questions essentielles, surtout celles dont dépend la survie de l’espèce. C’est ça la question de fond que Sjy, dont je ne fais pas partie, pointe du doigt (après avoir signalé l’absence de la filiation sur les nouvelles pièces d’identité), et ce n’est pas qu’une question de lois et pour être précis de texte mais de l’esprit des textes. Que Dieu sauve le Sénégal.