A travers une convention avec des opérateurs agricoles de la région, l’ISRA se déploie à augmenter les capacités de production de semences de pré-base de qualité pour la reconstitution du capital semencier de l’arachide. Dans la SIPA (Société d’Intensification de Production Agricole) de Boinadji où cet ambitieux programme est en exécution, on attend une production de 65 tonnes de la superficie de 20 hectares qui a été emblavée.
L’arachide reste de loin la principale source de revenus agricoles pour un bon nombre de paysans sénégalais. Pour apporter une solution à la baisse continue de la productivité, du fait de la mauvaise qualité des semences, l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), se déploie à augmenter les capacités de production de semences de pré-base de qualité pour la reconstitution du capital semencier. A partir d’une convention que l’institut a établie avec des opérateurs agricoles de la région, un projet de production de 65 tonnes de semences pré-base de qualité suscite déjà l’optimisme des acteurs.
Dans la SIPA (Société d’Intensification de Production Agricole) de Boinadji où cet ambitieux programme est en exécution, les 20 hectares de semence d’arachide qui ont été emblavés par la société Agro Astel en collaboration avec l’UNIS (l’Union Nationale Interprofessionnelle des Semences) restent une forte source de motivation au regard du bon comportement des cultures. Ce dont se réjouit d’ailleurs Momar Talla Seck, le Directeur de l’ISRA en visite sur le terrain qui note que cet important programme devrait à terme aider à la reconstitution du capital semencier de l’arachide. Le Directeur qui a rappelé que cette année, l’Isra s’est engagé à mettre 65 tonnes de semences pré-base à la disposition des multiplicateurs sénégalais, affirme, en s’appuyant sur le bon comportement des cultures, pouvoir mettre dans leurs mains des semences de bonne qualité.
L’autorité en chef de l’Isra qui a fait part de l’engagement de son institution à contribuer efficacement à la mise en œuvre du programme national de reconstitution du capital semencier, envisage à cet effet de parcourir tout le territoire national pour mettre en place des parcelles de cette nature. Avant d’indexer le projet de Boinadji comme un essai, voire une étape qui doit servir de vitrine aux autres zones agro écologiques.
Un point de vue que partage Amadou Thiam, le directeur de l’Union Nationale Interprofessionnelle des Semences (UNIS) qui apprécie le projet comme une innovation de taille qui cristallise un fécond partenariat entre le secteur public et le secteur privé. Pour plaider ainsi la vulgarisation de l’expérience au niveau de l’ensemble des SIPA (une quarantaine) qui peuvent être des espaces de production. Relevant à son tour le rôle prépondérant que la semence de qualité doit jouer dans la réalisation de l’ensemble des objectifs de l’agriculture, Docteur Ndiadé, le directeur manager de la société Agro-Astel, l’un des précurseurs de la culture de semence dans la région, décrypte le relèvement du capital semencier comme l’un des grands défis du Sénégal.
Engagé dans la production de semences, le producteur agricole a vivement plaidé pour « un actionnement de l’agriculture à travers une bonne politique agricole apte à susciter de bonnes productions ». « On applaudit cette expérience qui a pris forme dans la région de Matam, entièrement exécutée par des fils du terroir, suite à la confiance qui nous a été concédée par l’ISRA. De mon point de vue, l’agriculture demeure l’un des leviers qui peut développer notre pays. Nous avons les potentiels naturels, il suffit seulement de construire une bonne politique agricole... On n’a pas besoin de se bousculer pour scruter le ciel. On ne le dira jamais assez, la région de Matam qui regorge d’énormes potentialités peut aujourd’hui être un hub pour la reconstitution du capital semencier du Sénégal pour l’arachide, le mil, le maïs, le sorgho, riz et l’oignon. Parce que nous avons la terre, l’eau et le soleil pour asseoir une agriculture performante », a-t-il déclaré.
ANTOINE DIOME FACE AU DÉFI D’UN CONSENSUS SUR LE MONTANT DE LA CAUTION POUR LES LÉGISLATIVES
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Felix Abdoulaye Diome, rencontre en ce vendredi 25 février les représentants des partis politiques en vue d’échanger sur le montant de la caution pour les législatives du 31 juillet 2022
Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions des articles L. 175 et R.80 du Code électoral, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Felix Abdoulaye Diome, rencontre en ce jour du vendredi 25 février les représentants des partis politiques en vue d’échanger avec eux sur le montant de la caution pour les prochaines législatives.
L e ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Felix Abdoulaye Diome, rencontre en ce jour du vendredi 25 février les représentants des partis politiques en vue d’échanger avec eux sur le montant de la caution à retenir pour les prochaines élections législatives du 31 juillet prochain. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions des articles L. 175 et R.80 du Code électoral.
En effet, celles-ci précisent pour ce qui concerne l’article L. 175 : « Au plus tard cent cinquante jours avant celui du scrutin, un arrêté du ministre de l’Intérieur chargé des élections fixe le montant de la caution qui doit être versée à la Caisse de dépôt et de consignation par le mandataire d’un parti politique légalement constitué, d’une coalition de partis politiques légalement constituée ou d’une entité regroupant des personnes indépendantes ayant présenté une déclaration de candidature ».
Prévue à l’hôtel Ngor Diarama, cette rencontre, deuxième du genre, tenue sous la présidence du ministre Antoine Felix Abdoulaye Diome après celle consacrée aux échanges sur le montant du cautionnement pour les élections locales du 23 janvier dernier, risque de ne pas du tout être une partie du plaisir pour ce dernier. Et pour cause, ce montant a toujours divisé les acteurs politiques. Majorité, opposition et Non-alignés, chacun mettait en avant sa propre proposition. D’ailleurs, s’exprimant en prélude à cette rencontre, le coordonnateur du pôle des Non-alignés, Déthié Faye, a d’ores et déjà pris les devants pour proposer une baisse du montant des quinze millions retenu lors des législatives de 2017 à cinq millions FCFA. Pour justifier sa position, Déthié Faye a évoqué l’existence d’un engagement citoyen qui, selon lui, va constituer un second filtre pour empêcher une floraison de listes comme en 2017.
De leurs côtés, les pôles de la majorité et de l’opposition n’ont pas encore divulgué le montant de leur proposition. En 2017, Benoit Sambou, chargé des élections pour l’APR et ses camarades avaient préconisé que ce montant soit entre 15 et 20 millions pour, disaient-ils, « que la proposition ne soit pas excessive mais aussi pour qu’elle ne soit pas fantaisiste».
Finalement, c’est le montant de 15 millions de francs Cfa qui a été choisi par l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo.
KEEMTAAN GI - DE LA GUERRE
L’Ukraine et la Russie, si loin et si près. Pour une fois, ceux que le Chef appelle les « oisifs – errants » des réseaux sociaux se sont un peu détournés de nos problèmes domestiques pour scruter le ciel de l’Ukraine. Poutine, qui ne blague jamais et au regard de tueur, est passé à l’acte. Un président qui n’est pas du genre à visiter les coins pauvres de ce continent. Il régente tout depuis son bureau. Toujours ce regard d’acier qui indispose ses plus coriaces interlocuteurs. Kàccoor Bi, n’étant pas trop calé dans les questions géopolitiques, s’est vite détourné de cette guerre entre pays européens éloignés de notre cher continent pour des choses plus attrayantes qu’une guerre dans un monde où l’on a tout pour s’aimer plutôt que de s’entretuer. Même nos féministes, qui ne veulent pas mourir bêtement vieilles filles, se mettent maintenant dans les rangs de la polygamie, nourrissant la crainte de se retrouver à 50 ans à s’appuyer sur une canne. Et, surtout, sans une épaule masculine sur laquelle s’appuyer. Pour le moment, personne ne s’est encore décidé à s’opposer à Poutine. Et il est fort à parier que l’Ukraine sera seule face à sa puissance de feu. Bref, une guerre qui ne va pas trop durer faute de résistance du côté ukrainien. Me voici en train d’ergoter sur un conflit loin de ce charmant pays. En tout cas, Kàccoor Bi fait mieux que les « oisifs-errants » qui font de cette guerre depuis hier un sujet à plaisanteries sur les réseaux sociaux. Ce qui devrait nous alarmer nous fait plutôt rigoler avec des blagues hilares. Et c’est au moment où le prix du baril flambe et passe à 104 dollars que le Chef sort de sa bulle euphorique pour procéder à la baisse des prix de certaines denrées alimentaires. Il se préoccupera certainement, ce vendredi, de soulager les élèves à l’avenir en pointillés et qui réclament la reprise des enseignements. On imagine aussi qu’il organisera le retour de nos compatriotes en Russie (où ils ne sont pas vraiment menacés) et, éventuellement, en Ukraine. En attendant d’être rappelé à la réalité des cours mondiaux dans quelques semaines. Avec notamment des prix du blé qui atteignent des sommets, l’Ukraine étant un des principaux producteurs mondiaux de cette céréale ! KACCOOR BI
GUERRE EN UKRAINE INDIGNATION DE L’UNION AFRICAINE
Le président de l’Union Africaine, Macky Sall, a affiché sa totale indignation suite à l’éclatement de la guerre en Ukraine. Le chef de l’Etat partage cette position avec le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat. Les deux dirigeants, dans une déclaration commune, ont appelé ’’au respect impératif du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine’’ et exhorté ’’les deux parties à l’instauration immédiate d’un cessez le feu et à l’ouverture sans délai de négociations politiques’’. Dans la même déclaration, les deux dirigeants ont exprimé leur extrême préoccupation face à la très grave et dangereuse situation créée en Ukraine’’. ’’Ils appellent la fédération de Russie et tout autre acteur régional ou international au respect impératif du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale de l’Ukraine’’, lit-on dans ce communiqué publié sur le site de l’UA. Macky Sall et Moussa Faki Mahamat ’’exhortent les deux parties à l’instauration immédiate d’un cessez le feu et à l’ouverture sans délai de négociations politiques sous l’égide des Nations Unies, afin de préserver le monde des conséquences d’un conflit planétaire, pour la paix et la stabilité dans les relations internationales au service de tous les peuples du monde’’. La Russie a déclenché jeudi tôt le matin une opération militaire d’envergure en Ukraine, suscitant une vague de condamnations en Occident.
PEUR DES SÉNÉGALAIS DE KIEV
Les Sénégalais qui vivent en Ukraine, surtout à Kiev, sont dans le désarroi et interpellent l’Etat pour jauger la situation. «Les vols sont annulés, on a peur, on ne sait où aller et les résidents ukrainiens sont en train de quitter la ville, se réfugiant dans les villes les plus proches. Les Russes peuvent à tout moment débarquer dans les villes et on ne sait pas où cela finira. Sachez que nous sommes là, mais nous avons peur», raconte à Léral. Net une Sénégalaise, qui alerte parents et autorités.
HUMOUR LES TIRAILLEURS DE LA CEDEAO AU SECOURS DE L’UKRAINE ?
Depuis hier, la toute-puissante Russie a envahi l’Ukraine, un pays souverain. Exactement le même scénario militaire avec l’annexion de la Crimée par cette même Russie en 2014. Les forces de l’Otan, les casques bleus de l’Onu et les armées américaines (Usa) se sont, à nouveau, révélés impuissants à empêcher cette invasion de l’Ukraine. Donc pour « Le Témoin » quotidien, les forces de l’Onu et de l’Otan, c’est le malheur des petits pays arabes et africains comme Afghanistan, l’Irak, la Gambie, le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire etc.. Mais quand il s’agit de la Russie de Vladimir Poutine, toutes ces « puissances » militaires et autres forces coloniales comme la France, les Usa, la Belgique, l’Angleterre, l’Allemagne etc. se tiennent à carreau. Souhaitons que Macky Sall, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine (Ua), va déployer les forces de la Cedeao ou les tirailleurs africains en Ukraine pour voler au secours d’un pays en détresse. Ne rigolez surtout pas !
LA GESTION DU STADE ABDOULAYE WADE…
Le président de la République, Son Excellence Macky SALL, a exprimé sa profonde gratitude aux chefs d’Etat, Présidents d’Institutions, invités officiels, artistes, hommes de culture, sportifs et aux populations qui ont participé et rehaussé de leur présence le succès de la cérémonie d’inauguration du Stade du Sénégal dénommé « Stade Abdoulaye WADE», Stade dédié à la jeunesse. Macky Sall a, par la même occasion, adressé ses chaleureuses félicitations au Président Abdoulaye WADE, parrain du Stade. Il a aussi félicité le Gouvernement et l’ensemble des structures publiques (DGPU, SOGIP) ainsi que les sociétés privées (SUMMA) qui ont œuvré à la réalisation, dans un délai record (17 mois), de l’une des infrastructures sportives (aux normes) les plus modernes d’Afrique.
…UNE FORTE PRÉOCCUPATION SOULEVÉE PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Les félicitations du président de la République se sont étendues notamment, au Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République, au Ministre des Sports et aux membres du Comité d’organisation de l’inauguration, évènement qui fut un succès exceptionnel. Le chef de l’Etat a souligné que l’édifice de 50.000 places, avec ses stades omnisports annexes, permettra au Sénégal d’accueillir, dans la sécurité et le confort, les plus grandes manifestations sportives et culturelles, d’envergure continentale et mondiale. Il a indiqué que ce joyau architectural, qui contribue au renouveau urbain du Sénégal, dispose de commodités ultramodernes. Ce potentiel, bien exploité, va développer des activités économiques sur le site et aux alentours, donnant ainsi au Pôle urbain de Diamniadio le statut d’une ville internationale, symbole de l’émergence du Sénégal. Le chef de l’Etat demande, dès lors, au Ministre des Finances et du Budget, tutelle de la SOGIP, au ministre des Sports et au ministre chargé de l’Economie, de lui proposer, dans les meilleurs délais, un modèle performant de gestion de l’infrastructure qui assure sa maintenance adéquate et sa rentabilité durable pour l’Etat. Il invite, dans cette optique, le Gouvernement à asseoir, avec les fédérations sportives nationales et internationales, une doctrine de gouvernance de nos infrastructures sportives afin de garantir la professionnalisation de la pratique sportive, ainsi que la contribution notable du sport au développement économique et social du Sénégal. Le chef de l’Etat a demandé, à cet effet, au ministre des Sports, de finaliser le projet de loi portant charte du sport, texte refondateur de la mise en œuvre de la politique sportive dans toutes ses dimensions et composantes.
FAIRE DU SÉNÉGAL, UNE NATION SPORTIVE DE PREMIER PLAN
Le président de la République a rappelé au Gouvernement sa volonté de faire du Sénégal une Nation sportive de premier plan avec des infrastructures modernes, un encadrement technique et juridique adapté, ainsi qu’un capital humain performant dans toutes les disciplines. Il a demandé, dans cet élan, au ministre des Sports d’intensifier la dynamique de relance du mouvement «NAVETANES» dans son volet sport, de même que la réhabilitation de l’éducation physique et sportive dans les établissements scolaires et universitaires.
POLITIQUE DE JEUNESSE
Sur l’intensification de la mise en œuvre prioritaire des politiques de jeunesse, le président de la République a instruit le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, au ministre de la Jeunesse et au ministre en charge du Suivi du PSE, d’actualiser, au regard des nouveaux défis et enjeux, la lettre de politique sectorielle de la jeunesse. Le chef de l’Etat a signalé, dans cet exercice, l’urgence de mettre en perspective l’éducation, la formation, la santé, le sport et l’épanouissement psychosocial des jeunes, dans un environnement marqué par le basculement vers la société numérique et l’insertion socio-économique par l’emploi décent et l’entreprenariat.
MESURES INDIVIDUELLES
•Monsieur Baboucar Moundor NGOM, Administrateur civil, précédemment préfet du Département de Bignona, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement.
• Monsieur Amadou Oury BA, Inspecteur du Trésor, est nommé Secrétaire général de l’Office national de Recouvrement des Avoirs criminels (ONRAC).
Au parlement français, Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise a condamné avec fermeté la réaction de la junte malienne a l’égard de la France après 9 années intervention militaire contre le terrorisme.
Le divorce déjà acté entre la France et le Mali n’aura pas été de bon goût pour les autorités françaises. Au parlement français, Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise a condamné avec fermeté la réaction de la junte malienne a l’égard de la France après 9 années intervention militaire contre le terrorisme. Une opération qui a assez couté à la France a ses dires. Suivez dans cette vidéo, l’intégralité de son intervention.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
FAIRE FACE À L’INTÉGRISME
EXCLUSIF SENEPLUS - Désormais, Jamra et And Saam Jikoo Yi ont engagé le jihad pour restaurer l’Islam au Sénégal. La lutte n’est pas tant contre l’homosexualité que contre la démocratie
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 25/02/2022
La manifestation organisée samedi dernier à la Place de la Nation par le collectif « And Samm Jikko Yi » pour une criminalisation plus sévère de l’homosexualité au Sénégal est un signal.
Pas seulement parce qu’elle a réuni dit-on des milliers de Sénégalais, mais aussi - et surtout - parce qu’elle elle a attiré, en plus des organisations islamistes, des membres de partis et mouvements politiques et des activistes de la société civile laïque.
Jusqu’à l’intrépide militant Guy Marius Sagna, figure de proue du Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine – France dégage (FRAPP-France Dégage) qui est de toutes les luttes populaires et démocratiques, de la lutte contre la vie chère, au combat des paysans contre l’accaparement de leurs terres et à celui des étudiants. Guy Marius Sagna déclarera même : « Je tenais à féliciter le collectif « And Samm Jikko Yi ».
La manifestation de samedi dernier dudit collectif est aussi un signal parce qu’elle révèle clairement les objectifs politiques de ses organisateurs. « Nous allons élire des députés qui vont criminaliser l’homosexualité », a ainsi déclaré Mame Matar Guèye le leader de Jamra, l’organisation charnière du collectif. Et d’ajouter : « si l’entêtement se poursuit (c’est-à-dire si la loi sur l’homosexualité n’est pas révisée dans le sens voulu), le directoire des 145 organisations qui constituent « And SaMm Jikoo Yi » va, en toute souveraineté et collégialité, en tirer toutes les conséquences. On n’exclut rien ». Voilà qui est clair !
Le véritable combat de And SaMm Jikko Yi
Comment comprendre le combat contre l’homosexualité dans ce pays doté d’une législation qui pénalise déjà le phénomène et qui l’a intégré socialement depuis longtemps ? Alors qu’il n’a jamais été question ici de le légaliser ou encore moins d’instituer le mariage homosexuel ?
Quant au collectif « And Samm Jikko Yi », littéralement « Ensemble pour redresser les mœurs », que ne s’attaque-t- il pas à la corruption qui gangrène ce pays, aux mœurs politiques amorales, aux détournements de fonds publics, au délitement de la famille, aux innombrables trafics illicites, aux violences quotidiennes faites aux femmes et aux enfants ?
C’est que l’homophobie militante n’est qu’un moyen : il s’agit d’exacerber les passions, de discréditer les élites, pas seulement celles qui contrôlent l’appareil d’État, mais aussi les marabouts, les citoyens ordinaires, les intellectuels occidentalisés et la classe politique qui ne lui feraient pas allégeance.
En réalité, il s’agit d’un combat politique pour le contrôle du pouvoir d’État en utilisant les mécanismes et procédures du système démocratique.
Il faut considérer qu’il est mené par une nébuleuse d’organisations islamistes intégristes, adeptes d’un islam des origines, gravitant autour de Jamra.
Il faut savoir que le combat a été engagé par Jamra dès les années 1990, dans le cadre de la crise économique et sociale des années post dévaluation du franc CFA, années de braise de la lutte pour l’alternance démocratique alors dirigée par le Parti démocratique sénégalais, quand le Parti socialiste agonisant avait cru trouver des alliés dans le mouvement réformiste islamique naissant.
L’événement fondateur de Jamra est la venue à Dakar le 21 mai 1999 de Cheikh Sharifou, organisée par feu Latif Guèye, le fondateur de l’organisation, qui disait de l’enfant de 5 ans « il a prononcé le nom de Dieu à sa naissance, il s’est sevré lui-même à deux mois et à récité le Coran à 4 mois… », ajoutant : « Cheikh Sharifou est l’un des signaux les plus forts en ce millénaire finissant, une annonce pour le prochain… ».
« L’arnaque » selon le qualificatif de Sidi Lamine Niasse marchera cependant : le calife général des Tidianes ayant décrété que Sharifou « n’est pas un enfant ordinaire, mais un « kilifa », une merveille de Dieu », le palais de la République lui ayant été ouvert, 12 000 personnes en extase sont venues l’écouter au Stade Iba Mar Diop, psalmodier quelques versets de Coran, encadré de l’iman de la grande mosquée de Dakar et de celui d’Abidjan.
Il a fallu la clairvoyance de Sidi Lamine Niasse du groupe de presse Walfadjri et la perspicacité de quelques journalistes dont Vieux Savané de Sud Quotidien et Diatou Cissé de la RTS pour enterrer l’affaire.
Dans tout autre pays, ce haut fait de Jamra aurait suffi à le discréditer à jamais.
Mais comme le faisait observer le psychologue clinicien Serigne Mor Mbaye, le Sénégal est une société en crise « ...La vie est tellement pleine d'incertitudes que les gens ont besoin de prophètes, de miracles.”
Désormais Jamra et « And Saam Jikoo Yi » ont engagé le jihad (ce mot revient d’ailleurs fréquemment dans leurs prêches) pour restaurer l’Islam au Sénégal, en utilisant les moyens d’action que le système démocratique leur donne.
On leur concédera qu’ils en ont le droit même si, du fait de leur propagande, des actes de barbarie extrêmes, comme des refus d’enterrement et des déterrements de cadavres et des atteintes graves aux droits de la personne humaine, de la femme et de l’enfant en particulier, sont perpétrés régulièrement.
Au moins avons-nous une préfiguration de leur projet de société : une société strictement régie par la Charia telle qu’interprétée par quelques mollahs locaux.
La manifestation de samedi dernier à la Place de la Nation signale à qui ne l’avait pas compris que la lutte n’est pas tant contre l’homosexualité que contre la démocratie.
C’est un véritable jihad, non armé certes, mais jihad tout de même, qui est lancé.
Aux démocrates de tous bords d’en prendre acte et de ne pas se tromper de combat. Comme Guy Marius Sagna et Mamadou Lamine Diallo.
Il ne s’agit ici ni de mettre à mal le régime de Macky Sall, ni d’aller dans le sens de l’opinion publique pour gagner des points en popularité en tant que parti d’opposition.
Il s’agit de préserver la République démocratique pour la parfaire de plus en plus. Pour cela, tous les démocrates doivent face à la menace des intégristes djihadistes. « On ne peut rien changer tant qu’on n’y fait pas face », disait déjà James Baldwin
Aux intellectuels, à tous les intellectuels, aussi bien aux « penseurs de métier » (Nizan) qu’aux intellectuels médiatiques et numériques, journalistes, animateurs et bloggeurs ou écrivains de se convaincre que c’est un combat pour la préservation de la démocratie et contre l’État islamique qui est engagé. Et qu’ils sont appelés en première ligne.
« L’intellectuel est un homme qui se mêle de ce qui ne le regarde pas » (Jean Paul Sartre). Il ajoutait : « Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher. Ce n’était pas leur affaire, dira-t-on…Mais la condamnation de Dreyfus, était-ce l’affaire de Zola ?”
Quand les apprentis-mollahs de Jamra et d’« And Samm Jikko Yi » auront mis à bas la République, instauré la Charia dans ce pays, à ce moment-là, les jeunes ne nous en tiendront-ils pas pour responsables en même temps que les Souleymane Bachir Ndiaye, Djbril Samb, Felwine Sarr, Boubacar Boris Diop, Abdoulaye Elimane Kane et autres Amadou Lamine Sall ?
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 24 février 2022.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
• Monsieur Baboucar Moundor NGOM, Administrateur civil, précédemment Préfet du Département de Bignona, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Eau et de l’Assainissement.
• Monsieur Amadou Oury BA, Inspecteur du Trésor, est nommé Secrétaire général de l’Office national de Recouvrement des Avoirs criminels (ONRAC).
• Monsieur Makhaly BA, Professeur assimilé, est nommé Directeur de l’Unité de Formation et de Recherche Sciences de l’Ingénieur de l’Université Iba Der THIAM de Thiès, pour un mandat de trois (03) ans.
• Monsieur Ibrahima MBAYE, Professeur titulaire, est nommé Directeur de l’Unité de Formation et de Recherche des Sciences et Technologies de l’Université Iba Der THIAM de Thiès, pour un mandat de trois (03) ans.
• Monsieur Mamadou Babacar NDIAYE, Professeur titulaire, est nommé Directeur de l’Institut universitaire de Technologie de l’Université Iba Der THIAM de Thiès, pour un mandat de trois (03) ans.
• Monsieur Abdou Aziz NIANG, Professeur assimilé, est nommé dans les fonctions de Directeur de l’Unité de Formation et de Recherche des Sciences Economiques et Sociales de l’Université Assane SECK de Ziguinchor pour un mandat de trois (03) ans.
• Monsieur Mamadou Lamine CISSE, Professeur titulaire des universités, est nommé Directeur de l’Unité de Formation et de Recherche des Sciences de la Santé de l’Université Iba Der THIAM de Thiès, pour un mandat de trois (03) ans."