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26 juin 2025
DÉCÈS D’EL HADJ MALICK SY
L’ancien président de la FSF est décédé ce vendredi à Dakar, a appris l’APS. Ancien ministre, l’Inspecteur principal des impôts et domaines de classe exceptionnelle, a dirigé pendant plusieurs années le service des Postes
L’ancien président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), El Hadj Malick Sy dit Souris, est décédé ce vendredi à Dakar, a appris l’APS.
’’Malheureusement, je vais vous confirmer le rappel à Dieu du président. Il était alité depuis longtemps’’, a confié Cheikh Seck, président de l’Association des footballeurs internationaux, dans un entretien téléphonique avec l’APS.
’’C’est une grande perte pour notre pays et pour notre association. Il est resté proche de la famille du football, toujours à l’écoute pour apporter son soutien’’, a ajouté l’ancien gardien international et président du Jaraaf de Dakar.
Vainqueur en tant que footballeur du tournoi de football des Jeux de l’Amitié en 1963, El Hadj Malick Sy a dirigé à plusieurs reprises l’instance dirigeante du football national.
Sous sa direction, le Sénégal a atteint la finale de la CAN et le quart de finale de la Coupe du monde en 2002.
Ancien ministre de la République, l’Inspecteur principal des impôts et domaines de classe exceptionnelle, a dirigé pendant plusieurs années le
service des Postes et des Télécommunications.
L'AFRIQUE, OBSERVATRICE PASSIVE DU CONFLIT RUSSO-UKRAINIEN
La Russie profite de la crise démocratique globale en Occident. Les Africains n'ont pas les moyens de jouer un rôle dans ce conflit. Les contrecoups de la crise n'épargneront pas le continent - ENTRETIEN AVEC RENÉ LAKE
Le monde suit ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine. 24 h déjà que le président russe Vladimir Poutine a ordonné à son armée d’engager des frappes sur les cibles militaires de son voisin ukrainien. Et selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les combats ont déjà fait 137 morts et faits plus de 300 blessés.
Les occidentaux, leurs alliés et l’ONU condamnent et parlent d’invasion. Pour le moment, les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont déclenché des mécanismes de sanctions économiques contre Moscou. Quelle conséquence cette crise peut avoir sur l’Afrique ?
Les adeptes de ce bout de pagne traditionnel chantent toujours les éloges de cette astuce d’antan. Zoom sur son histoire et son évolution au fil des années
Au Sénégal, le petit pagne ou encore pagne de nuit, communément appelé «Béthio» en Wolof, occupe une place importante dans l’arsenal de séduction féminine. Les adeptes de ce bout de pagne traditionnel chantent toujours les éloges de cette astuce d’antan. L’Obs a fait zoom sur son histoire et son évolution au fil des années.
Les cliquetis des perles résonnent et s’imposent malgré l’effervescence des lieux. Inutile de chercher longtemps pour voir d’où provient ce bruit. De loin, le bout de tissu pailleté, relié par une fine dentelle et de grosses perles de cristal, luit et reluit aux mains d’une dame. Elle exhibe un pagne de nuit rouge, le tourne et le retourne, l’enfile au tour de ses reins, balbutie quelques mots à l’égard de deux jeunes filles, apparemment des clientes. Puis, après quelques déhanchements, elle pivote sur elle-même pour vendre le charme du pagne troué de partout. Le bout de tissu scintillant semble même attirer les passants : clients, commerçants ou simples passants. Certains, visiblement séduits, s’arrêtent un moment, avant de passer leur chemin. Pendant ce temps, la vendeuse n’a de cesse de vanter les mérites de l’arsenal qui compose son échoppe dédiée aux astuces de séduction. «Aucun homme ne peut résister au charme de ce pagne. Moi Ndiaya, je peux mettre ma main à couper. Il suffit juste de le nouer systématiquement et le tour est joué. Le lendemain, il pensera à vous toute la journée», lance-t-elle un brin coquine, à l’égard de la jeune fille.
«Jamais démodés, ils font toujours tourner la tête des hommes qui en sont friands»
Elle poursuit son monologue, avec un discours voluptueux. Avec Ndiaya, il n’y a pas de filtres. Elle use de mots crus pour expliquer à la dame les secrets de la sexualité et les contours de la séduction féminine. Adossée à l’une des tables qui plantent le décor, la jeune fille, la vingtaine, ne réplique qu’avec des sourires embarrassés. Sa pudeur mise à rude épreuve, elle suit d’un air penaud la commerçante. Remarquant son air troublé, Ndiaya arque un sourcil et lance : «Il n’y a pas à être gênée. Tu as intérêt à maîtriser l’art de la séduction pour dompter ton mari. Une deuxième femme ne doit pas être nonchalante. Tu dois tout faire pour gagner les faveurs de ton mari et entrer dans ses bonnes grâces», déballe-t-elle, prenant à témoin la copine de la jeune fille, avec une aisance déconcertante.
«Todj kho…, Travaux forcés, Internet, Instagram, Keuyitou keur-gui, Tass sa cheveux, Do fi nélawé, Thiaw sa khiir, piment doux, Enfon… moi, entre 3 000 et 5 000 FCfa…»
Ici à ‘’Roukkou Dieg-dji’’, sis au marché HLM, à l’image de Ndiaya Mbaye, elles sont nombreuses à s’activer dans la vente de petits pagnes, communément appelé «Béthio» en wolof. Dans cette rue, les secrets de l’intimité conjugale sont dévoilés sans aucune réserve. Pas de sujets tabous, encore moins de place pour les coincés. Les tables en bois bancal, supportées par des parasols, font office de magasins, pour la plupart.
Sur cette allée, le langage est le même. Spécialisées dans la vente d’artifices réservés aux femmes, elles usent tous du langage érotique pour écouler leurs marchandises. Emmitouflée dans une robe en wax, un pull par-dessus, elle ne semble pas plus prêter attention à son tissage défait et négligé. Des tatouages sur sa peau dépigmentée font ressortir clairement ses veines. Ndiaya est dans le milieu depuis près de 10 ans et semble y trouver, tant bien que mal, son compte. Depuis des années, les vendeuses de «Béthio» sont concurrencées et surtout affaiblies par les Chinois qui vendent les nuisettes, plus modernes et sophistiquées aux yeux de certaines jeunes filles. Seulement pour Ndiaya, la comparaison n’est pas logique. Les petits pagnes ont leur particularité. Les hommes sont toujours friands de ce bout de tissu. «Les ‘’Béthios’’ ne seront jamais démodés. Ils font jusqu’à présent tourner la tête des hommes. Ils ont un pouvoir d’envoûtement et d’attraction, explique-t-elle.
Pour être en phase avec leurs époques, les artisans font tout le temps des innovations, en atteste sa large collection. «J’ai une large gamme de ‘’Béthios’’. Il y a les ‘’Travaux forcés’’, ‘’Internet’’, ‘’Instagram’’, ‘’Keuyitou keur-gui’’, ‘’Piment doux’’, ‘’Thiaw sa xiiir’’, ‘’Tass sa cheveux’’, ‘’Doofi nélawé’’, ‘’Enfon… moi’’ etc., sont les tendances en vogue.»
Des pagnes personnalisés, des images pornographiques esquissées dessus
«Contrairement aux nuisettes qui coûtent excessivement chères, nos ‘’Béthios’’ sont à des prix abordables et accessibles. Ça tourne autour de 3 000 à 5 000 FCfa», liste-t-elle avant de renchérir : «Nous avons aussi des pagnes où sont esquissées des images pornographiques. Parfois même, il est personnalisé sur demande de la cliente.»
Tout juste en face de Ndiaya, Mère Amina s’affaire à mettre de l’ordre dans sa marchandise. Drapée dans son grand boubou voile, des rides encombrent son visage. Son foulard noué négligemment laisse entrevoir ses cheveux grisonnants. Mais pour la vieille, l’heure n’est pas encore à la joie. La rareté des clients semble influer sur son humeur. A fond dans sa tâche, elle serre le visage pour ne pas être importunée. Mais dès qu’on parle de l’évolution historique du «Béthio», son regard se fait plus étincelant. Elle montre un sourire et se laisse transporter dans ses délires.
Origine du ‘’Béthio’’, de la nuit nuptiale à la naissance des enfants
Autrefois, dès qu’une jeune fille est donnée en mariage, ses aînés prenaient une partie de sa dot pour l’achat de deux pagnes appelés «Malikane». C’est ce pagne qui, au fil du temps, est devenu, le fameux «Béthio». Il témoignait de l’évolution de la jeune fille dans son foyer. «Lors de la nuit nuptiale, on l’enveloppe avec un des pagnes ‘’Malikane’’ pour la remettre à son mari. Après la consommation du mariage, ses parents se chargeront de le laver, ainsi que le drap tâché du sang de pureté de la jeune-mariée. Puis, on conseille à la jeune fille de la garder sous ses habits, loin des yeux indiscrets», soutient-elle nostalgique. Passée la première nuit, la jeune mariée doit garder soigneusement le pagne. Au-delà de ses premières fonctions, le «Malikane» doit être son premier allié. Il est l’objet vers qui, elle doit se tourner en cas de pépins dans son couple. Des disputes et des incompréhensions ne manqueront pas d’éclater souvent dans un ménage. A chaque fois que des problèmes surviennent, il était conseillé à la jeune femme de se lever au beau milieu de la nuit pour faire «2 rakkas» (prières). Pour effectuer la prière, la jeune fille doit porter les deux pagnes qu’on lui avait achetés avec l’argent de sa dot. Elle se drapera de la première et le second lui servira de voile. Après les 2 «rakkas», elle joindra les deux mains vers son Seigneur pour se confier à cœur ouvert. Elle implorera la clémence de l’Absolu afin qu’Il l’aide à surmonter les difficultés dans son ménage. «Cette prière nocturne, si elle est bien respectée, fera effet. Je parle en connaissance de cause. Elle est souvent suivie d’effets positifs. Autrefois, les femmes mariées n’osaient pas affronter les courroux de leurs belles-familles. Elles s’en remettaient toujours à Allah. Avec cette stratégie, elles s’en sortaient toujours», fait-elle savoir avec de la fierté dans la voix.
Dès qu’elle mettra au monde son premier bébé, elle devra l’envelopper avec ce pagne, histoire de lui porter bonheur. Au moment aussi de mettre son bébé au dos, elle le fera avec le même pagne.
Pouvoir d’attraction et d’envoûtement
Mais au fil du temps, poursuit toujours la vieille Amina, les femmes ont commencé à l’enfiler pour répondre à l’appel des tam-tams. Elles enveloppaient plusieurs pagnes pour ne pas laisser voir certaines parties de leurs corps et s’attirer les foudres de leurs maris. Les plus astucieuses, en esquivant des pas, soulevaient le pan de leurs pagnes aux rythmes des percussions. Par la suite, poursuit toujours Mère Amina, la rivalité est entrée en jeu. «A chaque rencontre, on s’attardait sur celle qui sait danser le mieux et qui avait le plus beau pagne. Les femmes ont ainsi commencé à retravailler leurs pagnes. A l’époque, la femme ne s’occupait que de son foyer. Elle passait son temps libre à tricoter les pagnes en y apportant sa touche personnelle.» Puis, les pagnes «Malikanes» perforés ont laissé place, au fil du temps, aux petits pagnes. Les femmes commençaient à démystifier certaines choses et à prendre un peu de liberté. Lors des séances de tam-tams, elles faisaient exprès de soulever leurs pagnes pour laisser entrevoir leurs «Béthios». «Mais, on s’est rendu compte qu’à chaque fois qu’une dame laissait découvrir son petit pagne, les griots et les batteurs de tam-tams étaient à sa poursuite. Ils ne se contrôlaient plus, ils étaient comme possédés», se remémore-t-elle dans un fou rire. Les petits pagnes devenaient de plus en plus prisés. Les plus habiles dans la couture ont commencé à en faire un business. Le «Malikane» a cédé la place à d’autres types de tissus beaucoup plus soyeux avec des couleurs plus tape-à-l’œil. Puis les femmes ont commencé à en faire une arme de séduction au sein de leurs chambres conjugales.
«Efficaces contre les hommes radins»
Les plus astucieuses ont commencé à introduire le petit pagne dans leur arsenal de séduction. Parfois, elle sert d’arme pour avoir quelques faveurs de son mari. «Il y a des hommes qui sont naturellement des têtes de mules. D’autres sont radins. Ces genres d’hommes, on ne peut pas les amadouer avec de simples bonnes paroles. Certaines situations se règlent la nuit, quand tout est calme. Après un bon bain, tu enfiles un joli ‘’Béthio’’ et tu portes des ceintures de perles autour des hanches. Il suffit juste d’effectuer quelques démarches en ondulant les hanches pour qu’il te donne même ses parents en cadeaux», laisse-t-elle entendre avec son sourire malicieux.
A l’aide des pagnes sexy qui cachent à peine les parties intimes, les hommes sont toujours soumis aux exigences de la Femme. Pour Mère Amina, lorsqu’on a des «Béthios» à suffisance dans son placard, on n’a nullement besoin de se rabattre sur les produits chimiques et cancérogènes pour dompter son homme. Si elle le dit !
PROFESSEUR MASSAMBA GUEYE : «La fonction du petit pagne n’est pas seulement esthétique, elle protège mystiquement la femme»
«Toute la base de la relation entre le corps et la femme repose sur la pudeur. Par pudeur et par précaution, la femme mariée se donne la liberté de ne montrer certaines parties de son corps qu’à son mari. Le pagne intérieur qu’on appelle le petit pagne, si on regarde même le nom, est en rapport avec des fonctions. Cette fonction esthétique du pagne n’est pas purement physique, mais elle a également une fonction de protection. C’est pourquoi, ce pagne intérieur est la première astuce pour la femme afin d’être protégée mystiquement, protéger ses enfants, protéger son corps et protéger aussi des environnements physiques. Si le pagne qui est par-dessus se défait, elle ne sera pas nue. Alors que si elle porte le pagne seul, sans ce petit pagne là en-dessous, une fois que le pagne est secoué par le vent, on voit l’entièreté de son corps et de son intérieur. Même dans son intimité avec son mari, il y a un espace de protection qu’elle s’offre.
Les jeunes, maintenant, ont tendance à tout moderniser. On lui assigne une autre fonction purement artistique dans le milieu de la danse. Les jeunes filles préfèrent un autre sous-vêtement venu de l’Occident. Alors que les sous-vêtements européens ont un aspect purement esthétique et n’ont pas cet aspect social. Donc, on perd cet aspect socialisant que le petit pagne avait tant sur le côté physique que sur le côté spirituel. Il va tuer tout un comportement social qui contribuait à l’éducation de la jeune fille…»
GUERRE EN UKRAINE, ABDOULAYE DAOUDA DIALLO RASSURE CONTRE L’INFLATION
Du fait de la guerre en Ukraine, le prix du baril a pris l’ascenseur. L’État du Sénégal, qui suit de très près la situation, est prêt à consentir de nouveaux efforts pour contrer les effets de cette inflation.
« Pour le moment, dans notre cadrage budgétaire, nous avons encore des possibilités de pouvoir aider au-delà de nous délester de la totalité de nos droits de Douanes, des impôts et des taxes, de travailler encore dans des subventions ». Une garantie donnée par le ministre du Budget et des Finances, Abdoulaye Daouda Diallo, face à la presse ce vendredi 25 février, dans les locaux de son département. Il répondait à une question relative à la hausse du prix du baril de pétrole, passé à plus de 100 dollars, entrainée par l’invasion militaire russe en Ukraine.
« Nous avions assisté à une hausse du prix du pain parce que nous avions épuisé toutes les mesures en notre possession pour continuer de maintenir le prix à l’état. Aujourd’hui, nous avons des marges budgétaires qui nous autorisent à fixer les prix à ce niveau-là. Naturellement, si le bouchon arrivait à sauter, bien sur, nous en tirerons les conséquences. Mais, ce qui est important, c’est que nous avons cette volonté de soulager les ménages dans le cadre des difficultés que le monde vit. C’est une surchauffe internationale mais chacun se crée au niveau de ses procédures budgétaires des possibilités afin de pouvoir orienter les prix d’une manière à d’une autre », a assuré la tutelle, en compagnie de sa collègue en charge du Commerce, Aminata Assome Diatta.
Du fait de la guerre en Ukraine, le prix du baril a pris l’ascenseur. L’État du Sénégal, qui suit de très près la situation, est prêt à consentir de nouveaux efforts pour contrer les effets de cette inflation.
Dans ce sillage, l’argentier de l’État a rappelé que « le prix du baril fixé à 75 dollars au moment du cadrage budgétaire, faisait une charge supplémentaire que l’État a supporté au profit des ménages sénégalais, de 150 milliards F CFA. Ce prix est passé à plus de 100 dollars. Déjà, si on s’arrête à 100 dollars, c’est déjà 37 milliards F CFA supplémentaires constatés. Ce qui fait avoisiner le montant de la subvention à 200 milliards à peu près. C’est vrai que la conséquence immédiate, c’est sur le prix du fret bien sûr. Mais, d’ici là, on prendra encore des mesures nécessaires pour rendre supportables, dans tous les cas, ces prix-là. »
Poursuivant, il a insisté sur cette volonté de l’État du Sénégal : « naturellement, les prix ont tendance à augmenter chaque année au moins, contenus dans l’UEMOA, dans une fourchette de 2 à 3%. Depuis dix ans que le président de la République (Macky Sall) est là, en 2012, les prix sont maintenus à leur niveau. Cela veut dire qu’en fait, si on partait simplement des prix de 2012, normalement avec une augmentation de 2% par an, du fait de l’inflation, c’était des prix qui allaient augmenter au moins de 26%. »
« Cela veut dire, en conséquence, a-t-il listé, je donne des exemples pour des ordres de grandeur, pour ce qui concerne le sucre (dont le prix est) fixé à 600 F CFA, il ne devrait pas coûter moins de 756 F CFA. Le président de la République a décidé que malgré ça, ce prix-là, il va le maintenir à 600 F CFA. Si je prends un autre cas, celui du riz, 300 F CFA, il devrait tourner autour de 400 F CFA, le kilo. Le président a décidé de le maintenir à 300 F CFA. Cela veut dire encore 100 F CFA supplémentaires d’efforts. Le prix de l’huile, 1200 F CFA, augmenté de 26%, ce sera 1500 F CFA au moins. Le président a décidé de le maintenir à 1200 F CFA. Et, aujourd’hui, de le baisser à 1100 F CFA. Cela veut dire que ce sont des efforts particuliers extrêmement importants. »
Il a, toutefois, précisé qu’ « avant qu’on ait les premières cargaisons, il faut au moins un mois à 45 jours pour avoir ces répercussions. » Mais, « ce qui est constant, c’est de noter la volonté du président de la République de tout faire pour maintenir les prix en l’état et on y travaillera. De ce fait, nous commençons à nous délester de la totalité de nos droits de douanes et des impôts intérieurs. On verra les autres efforts à faire peut-être à partir de cette dimension », a-t-il clos.
UNE NOUVELLE VAGUE DE SANCTIONS CONTRE LA RUSSIE
L'invasion de l'Ukraine déclenchée jeudi par le président russe Vladimir Poutine a suscité une vague d'annonces de sanctions internationales contre Moscou, principalement de la part des pays occidentaux
L'Union européenne, réunie en sommet à Bruxelles, a annoncé jeudi soir durcir ses sanctions contre la Russie dans les secteurs de l'énergie, de la finance et des transports mais sans l'exclure dans l'immédiat du réseau bancaire Swift, qui permet de recevoir ou d'émettre des paiements dans le monde entier.
Il s'agit notamment de limiter drastiquement l'accès de la Russie aux marchés de capitaux européens. L'UE va aussi réduire l'accès de la Russie à des "technologies cruciales", en la privant de composants électroniques et de logiciels.
Selon un projet de texte consulté par l'AFP, il inclurait notamment l'interdiction d'exporter vers la Russie des avions, pièces et équipements de l'industrie aéronautique et spatiale, ainsi que des technologies de raffinage pour l'industrie pétrolière.
De nouvelles sanctions frapperaient des individus dans les cercles du pouvoir (gel des avoirs, interdiction du territoire européen...). Elles s'ajouteront à celles déjà entrées en vigueur mercredi soir, notamment contre des personnalités proches de Poutine.
Le Bélarus, accusé d'être impliqué dans les opérations russes, sera aussi frappé de sanctions supplémentaires.
Etats-Unis
Le président américain Joe Biden a également annoncé jeudi une série de nouvelles sanctions visant les banques, élites et exportations russes.
Quatre banques russes supplémentaires, dont les deux plus grandes du pays, Sberbank and VTB Bank, vont être sanctionnées et plus de la moitié des importations technologiques de la Russie supprimées, a-t-il affirmé lors d'un discours depuis la Maison Blanche.
Le géant de l'énergie Gazprom et d'autres grandes entreprises du pays - 13 au total - ne pourront plus pour leur part lever d'argent sur les marchés financiers occidentaux, une sanction qui avait déjà été prise contre le gouvernement russe lui-même.
Les Etats-Unis ont également allongé la liste des oligarques russes pénalisés et restreint les exportations vers la Russie de produits technologiques destinés aux secteurs de la défense et de l'aéronautique.
Washington a également annoncé des sanctions contre 24 personnes et organisations bélarusses, accusées d'avoir soutenu et aidé l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé jeudi le département du Trésor.
Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a imposé jeudi une nouvelle série de sanctions contre la Russie, interdisant à la compagnie aérienne Aeroflot de desservir le Royaume-Uni et ciblant le secteur bancaire, les exportations de technologies et cinq hommes d'affaires.
En plus de cinq banques déjà sanctionnées mardi, le géant public bancaire russe VTB est visé et voit ses actifs sur le sol britannique gelés. Plus généralement, les nouvelles mesures "vont nous permettre d'exclure totalement les banques russes du secteur financier britannique", a précisé Boris Johnson.
Elles vont aussi empêcher les entreprises publiques comme privées de lever des fonds au Royaume-Uni et limiter les sommes que les Russes peuvent détenir sur leurs comptes bancaires britanniques.
Au total, 100 nouvelles entités seront visées.
Japon
Le Japon a annoncé vendredi des sanctions supplémentaires contre Moscou, visant le secteur financier et l'exportation de composants électroniques.
"En plus des sanctions annoncées (mercredi), les (nouvelles) sanctions comprennent le gel des actifs et la suspension de la délivrance de visas à des personnes et organisations russes", a déclaré le Premier ministre Fumio Kishida à Tokyo après une réunion en ligne des dirigeants des sept pays industrialisés du G7.
M. Kishida a également annoncé d'autres mesures "sur les exportations vers les organisations russes liées à l'armée" et sur des "biens à usage général comme les semi-conducteurs et les articles figurant sur une liste restreinte basée sur des accords internationaux".
Canada
Le Canada va sanctionner "58 personnes et entités" russes, a annoncé le Premier ministre Justin Trudeau.
Des ministres russes sont précisément ciblés par les sanctions: ceux de la Défense, des Finances et de la Justice, ainsi que le groupe de mercenaires russes Wagner, réputé proche du président Vladimir Poutine.
Le Canada a également suspendu les permis d'exportation pour la Russie, pour une valeur de plus de 700 millions de dollars canadiens (487 millions d'euros) et visant notamment des entreprises du secteur aérospatial, minier et des technologies de l'information.
- Australie -
Le Premier ministre Scott Morrison a annoncé jeudi une "deuxième série" de sanctions contre quatre institutions financières et 25 personnes appartenant à quatre entités en charge du développement et de la vente de d'équipements militaires.
Il a précisé que d'autres séries de sanctions, notamment à l'encontre de plus de 300 membres de la Douma ayant voté pour l'"invasion illégale de l'Ukraine", seront imposées "au fur et à mesure que nous identifierons les responsables".
Suisse
La Suisse a décidé jeudi de ne pas s'aligner sur les sanctions occidentales envers la Russie, mais va prendre les mesures nécessaires pour éviter d'être utilisée comme base de contournement par Moscou, a déclaré le président suisse Ignazio Cassis.
SERIGNE MOUNTAKHA MBACKÉ DÉCLARE LES DOUANIERS «PERSONA NON GRATA»
Apres la mort d’un fraudeur à Touba - Les éléments de la Douane sont priés de ne plus pénétrer dans le périmètre de Touba dans le cadre de leur mission.
Les douaniers sont priés de mener leurs opérations hors du périmètre de Touba. C’est qu’a fait savoir le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, à une délégation de la Douane qu’il a reçue hier.
Les éléments de la Douane sont priés de ne plus pénétrer dans le périmètre de Touba dans le cadre de leur mission. Cet ordre a été donné par khalife général des mourides hier à une délégation des soldats de l’économie venus le rencontrer, après le décès du fraudeur Cheikh Ndiaye Guèye, suite à une course-poursuite avec des douaniers dans la cité religieuse. Une demande que ses hôtes qu’il a reçus dans son domicile à Darou Miname, n’ont pas rejetée, selon nos sources. Au cours de la rencontre, Serigne Mountakha Mbacké, qui représentait en même temps la famille du défunt, s’est désisté dans cette affaire, renonçant ainsi à poursuivre en justice les douaniers accusés d’avoir causé la mort de Cheikh Ndiaye Guèye.
La délégation représentant la Douane, venue présenter ses condoléances, a remis à Serigne Mountakha Mbacké une enveloppe de 1,5 million de francs CFA, pour le compte de la famille éplorée, regrettant ainsi la tournure des événements. Les soldats de l’économie ont ensuite présenté leurs excuses au khalife général des mourides. Ce dernier a, après avoir pris congé de ses hôtes, demandé à Serigne Fallou Gallas Sylla et à Serigne Modou Mbacké Sy de se rendre chez la famille de Cheikh Ndiaye Guèye pour lui remettre la somme qu’il a reçue de la Douane (1,5 million de francs CFA). En bons disciples mourides, les proches du défunt se sont pliés à la volonté de Serigne Mountakha Mbacké et disent s’en remettre à Dieu.
Après le décès de Cheikh Ndiaye Guèye, qui a perdu la vie après une course-poursuite avec les douaniers de Diourbel qui l’ont pourchassé jusque dans la ville sainte de Touba, sa famille avait fait une sortie dans la presse pour dire qu’elle s’en remettait au khalife général des mourides dans le cadre de cette affaire, dénonçant ainsi la mort du fraudeur qui transportait de faux médicaments. Cheikh Ndiaye Guèye avait succombé à ses blessures au cours de son évacuation à l’hôpital, après avoir heurté un poteau électrique.
MACKY ESSAYE DE RÉVOLUTIONNER LA PRATIQUE SPORTIVE AU SÉNÉGAL
Adoption d’une nouvelle charte, relance des “navetanes”, Sport-étude - Macky Sall veut faire du Sénégal une nation sportive de premier plan avec des infrastructures modernes, un encadrement technique et juridique adapté, ainsi qu’un capital humain
L’inauguration du stade Abdoulaye Wade mardi dernier a apparemment galvanisé Macky Sall et ses équipes qui portent désormais une attention particulière à la politique sportive. En réunion de conseil des ministres hier, le chef de l’Etat a donné des instructions fermes au gouvernement qui, appliquées normalement, vont révolutionner la pratique sportive au Sénégal.
Macky Sall veut faire du Sénégal une nation sportive de premier plan avec des infrastructures modernes, un encadrement technique et juridique adapté, ainsi qu’un capital humain performant dans toutes les disciplines. Il l’a fait savoir hier en réunion du conseil des ministres, à l’occasion de laquelle il a fixé le cap à ses troupes.
Ainsi, le président de la République a demandé au ministre des Sports d’intensifier la dynamique de relance du mouvement “Navetanes “ dans son volet sport. Mieux, il a invité les autorités du sport à procéder à la réhabilitation de l’éducation physique et sportive dans les établissements scolaires et universitaires. Sur l’intensification de la mise en œuvre prioritaire des politiques de jeunesse, le président de la République invite le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, le ministre de la Jeunesse et le ministre en charge du Suivi du PSE, à actualiser, au regard des nouveaux défis et enjeux, la lettre de politique sectorielle de la jeunesse.
Le Chef de l’Etat signale, dans cet exercice, l’urgence de mettre en perspective l’éducation, la formation, la santé, le sport et l’épanouissement psychosocial des jeunes, dans un environnement marqué par le basculement vers la société numérique et l’insertion socio-économique par l’emploi décent et l’entrepreneuriat. Le président de la République indique ainsi l’impératif de consolider la vie associative et l’expression culturelle des jeunes à travers le développement des cultures urbaines et la promotion des industries culturelles de manière générale.
Toujours en réunion du conseil des ministres hier, le Président Sall a intimé l’ordre au gouvernement d’asseoir, avec les fédérations sportives nationales et internationales, une doctrine de gouvernance de nos infrastructures sportives afin de garantir la professionnalisation de la pratique sportive, ainsi que la contribution notable du sport au développement économique et social du Sénégal. Le Chef de l’Etat demande, à cet effet, au ministre des Sports, de finaliser le projet de loi portant charte du sport, texte refondateur de la mise en œuvre de la politique sportive dans toutes ses dimensions et composantes.
Auparavant, abordant la question liée à l’inauguration du Stade du Sénégal et la nouvelle gouvernance des infrastructures sportives, Macky Sall a indiqué que cette infrastructure dénommée « Stade Abdoulaye WADE”, est dédiée à la jeunesse. Il souligne ainsi que l’édifice de 50 000 places, avec ses stades omnisports annexes, permettra au Sénégal d’accueillir, dans la sécurité et le confort, les plus grandes manifestations sportives et culturelles, d’envergure continentale et mondiale. Le président de la République indique que ce joyau architectural, qui contribue au renouveau urbain du Sénégal, dispose de commodités ultramodernes. «Ce potentiel, bien exploité, va développer des activités économiques sur le site et aux alentours, donnant ainsi au Pôle urbain de Diamniadio, le statut d’une ville internationale, symbole de l’émergence du Sénégal », a-t-il ajouté.
A la suite de cela, il a demandé au ministre des Finances et du Budget, tutelle de la SOGIP, au ministre des Sports et au ministre chargé de l’Economie, de lui proposer, dans les meilleurs délais, un modèle performant de gestion de l’infrastructure qui assure sa maintenance adéquate et sa rentabilité durable pour l’Etat.
L’AFRIQUE EST-ELLE MENACÉE ?
Guerre entre la Russie et l’Ukraine, à en croire, le plus grand danger auquel l’Afrique est confrontée est la hausse probable des prix du pain, d’autant que la Russie et l’Ukraine fournissent environ 30% du blé mondial
Mamadou Mbakhé NDIAYE avec BBC |
Publication 25/02/2022
Le président de la Russie a décidé hier d’attaquer militairement l’Ukraine. Une décision qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Une guerre qui, manifestement, sera lourde de nombreuses conséquences surtout en Afrique. En effet, cette crise pourrait avoir un effet dévastateur sur certains Etats africains, menaçant leurs économies.
Le prix du pétrole a déjà dépassé les 100 dollars le baril pour atteindre son plus haut niveau depuis 2014. Les budgets des pays producteurs de pétrole comme le Nigéria et l’Angola pourraient bénéficier d’un coup de pouce grâce à la hausse des prix, mais le coût des transports risque d’augmenter pour les habitants du continent. Cela aura un effet d’entraînement sur les prix de presque tous les autres produits de consommation courante. «La hausse des prix des denrées alimentaires à l’échelle mondiale et celle des prix de l’énergie, qui font grimper l’inflation, constituent une double menace. Et lorsque les banques centrales réagissent en relevant les taux d’intérêt, cela devient une triple peine», a déclaré Charlie Robertson, économiste en chef mondial chez Renaissance Capital. Mais le rédacteur en chef de la publication «Africa Confidential» basée au Royaume-Uni, Patrick Smith, a déclaré que la guerre offrait d’énormes opportunités aux pays producteurs de pétrole et de gaz. «L’Europe doit rapidement trouver des alternatives au gaz russe, et les alternatives les plus fiables se trouvent en Afrique. C’est une excellente occasion pour les États africains d’intervenir et de conclure rapidement de nouveaux accords».
A l’en croire, le plus grand danger auquel l’Afrique est confrontée est la hausse probable des prix du pain, d’autant que la Russie et l’Ukraine fournissent environ 30% du blé mondial. «Le prix du pain a été un moteur de l’instabilité politique, et a déclenché le printemps arabe. Les pays du Maghreb (l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, la Libye et l’Algérie), qui dépendent fortement du blé, pourraient être les plus touchés par le resserrement de l’offre et la hausse des prix», a déclaré M. Smith. Le Kenya s’inquiète également de l’impact que la guerre - et les sanctions financières à l’encontre de la Russie - pourraient avoir sur son industrie vitale du thé. La Russie figure parmi les cinq premiers consommateurs de son thé, ce qui aide le Kenya à gagner des devises étrangères. «Le thé et les autres boissons sont classés dans la catégorie des produits alimentaires et ne devraient normalement pas être affectés par les sanctions commerciales», a souligné Edward Mudibo, directeur général de l’East Africa Tea Traders Association (EATTA). Toutefois, il a ajouté que certains négociants ne veulent pas prendre le risque de voir la Russie exclue des systèmes de paiement internationaux.
LA SECURITE DES ETUDIANTS AFRICAINS EN UKRAINE MENACÉE
Grâce à ses frais de scolarité abordables et à ses liens avec l’Afrique remontant à l’ère soviétique, l’Ukraine est une destination de choix pour les étudiants africains qui sont des milliers à étudier dans ses universités, notamment en médecine. D’autres Africains vivent et travaillent également en Ukraine. Avec l’éclatement de la guerre, leur sécurité suscite de plus en plus de nombreuses inquiétudes. Le ministère ghanéen des Affaires Etrangères a exhorté ses plus de 1000 ressortissants à se “réfugier” chez eux ou dans des abris désignés par le gouvernement. Mais la National Union of Ghana Students a appelé le gouvernement à organiser leur évacuation, affirmant que la guerre exige une réponse similaire à celle qui a été prise lors de la première pandémie de coronavirus. «Nous pensons que le modèle utilisé pour l’évacuation des étudiants de Chine au plus fort de la pandémie de Covid-19 pourrait être adopté dans ce cas également», a-t-il déclaré dans un communiqué. Les pays africains qui comptent le plus d’étudiants en Ukraine sont le Maroc (8 000), le Nigeria (4 000) et l’Égypte (3 500). Ils constituaient- comme le souligne la publication panafricaine Quartz- près de 20% de tous les étudiants étrangers étudiant en Ukraine en 2020. Le ministère nigérian des Affaires étrangères a déclaré avoir “reçu avec surprise” la nouvelle de l’incursion de la Russie, et que des mesures étaient prises pour assurer la sécurité de ses ressortissants en Ukraine et “faciliter l’évacuation de ceux qui souhaitent partir” dès la réouverture des aéroports.
par Yann Gwet
CACHEZ CES MERCENAIRES QUE PARIS NE SAURAIT VOIR
La France officielle a-t-elle l’intention d’ouvrir l’épais dossier de ses propres recours à des mercenaires divers et variés pour accomplir les sales besognes dont l’histoire, peu glorieuse, de la Françafrique est pleine ?
Jeune Afrique |
Yann Gwet |
Publication 25/02/2022
Et si on s’attardait sur la guerre d’influence menée par la France contre le gouvernement malien de transition, qui passe largement inaperçue ? Les sanctions économiques prises par la Cedeao contre Bamako frappent tout de suite les esprits, chacun y voyant un instrument de guerre économique visant à assiéger les nouvelles autorités maliennes de transition afin de les ramener à la raison.
Mais une campagne de délégitimation plus insidieuse est à l’œuvre, qui impose des mots, un récit, un discours sur le Mali. Ces mots, serinés à longueur d’articles, de documents vidéo et audio, et que nous reprenons naturellement, imprègnent nos esprits, façonnent notre lecture des évènements, nous soumettent intellectuellement. Des esprits mal informés, désarmés, sont d’autant plus réceptifs à des options politiques privilégiées par les tenants du discours dominant.
Soldats de fortune
Quand les autorités françaises répètent à l’envi que le gouvernement malien de transition recourt à des « mercenaires », en l’occurrence ceux du groupe russe Wagner, il est difficile de ne pas y voir une tentative de décrédibilisation des autorités de transition. Même au sein d’un public peu au fait de l’histoire des relations internationales, le mot « mercenaires » a une connotation très négative : il évoque des individus sans foi ni loi, prêts à semer chaos, destruction et mort sur commande. Le moins que l’on puisse dire est qu’un gouvernement qui fraye avec des profils pareils mérite au minimum indifférence ou mépris. Et si, par le plus grand des hasards, il venait à être renversé, qui donc le déplorerait ?
Il est regrettable que la crédibilité du gouvernement français lui-même ne soit pas remise en question lorsqu’il dénonce le recours supposé d’un État tiers aux mercenaires. Car si un mercenaire est un soldat de fortune, sans affiliation officielle aux forces armées d’un pays donné, et qui mène des opérations officieuses au bénéfice de commanditaires étatiques ou privés, alors, ce qu’il est convenu d’appeler « la Françafrique », et dans laquelle Paris tient le rôle central, ne se serait vraisemblablement pas développée sous la forme qui lui est connue sans l’industrie du mercenariat.
Par exemple, dans un rapport publié le 1er février 2018 sous le titre « Le Crapuleux Destin de Robert-Bernard Martin » et qui révèle le rôle joué par le fameux mercenaire français Bob Denard au côté du gouvernement génocidaire au Rwanda en 1994, l’association Survie indique : « Ces révélations démontrent une nouvelle fois que l’implication des autorités françaises est multiforme, car elles ne pouvaient ignorer les activités d’un mercenaire resté régulièrement en contact avec les services de renseignement tout au long de sa carrière, y compris en 1994 sur le sujet du Rwanda. » La position de la France est-elle que le recours à des « mercenaires » se justifie lorsqu’il est le fait d’un gouvernement allié et rencontre les intérêts de l’Hexagone ?
«LES COUPS D’ETAT SONT LIÉS À DES PROBLÈMES DE GOUVERNANCE…»
Le retour des coups d’Etat constitue aujourd’hui un véritable epilobium pour nos États africains et nous pensons qu’il y a des causes et des réponses à apporter.
«Le retour des coups d’Etat constitue aujourd’hui un véritable epilobium pour nos États africains et nous pensons qu’il y a des causes et des réponses à apporter. Et par rapport à ces causes, nous en avons ciblé un certain nombre, mais ce n’est pas suffisant, parce que nous avons voulu faire une journée croisée dans laquelle des chercheurs, des universitaires et des praticiens vont débattre pour chercher non seulement ces causes, les restituer à nouveau, mais aussi dégager de nouvelles pistes.
Les causes sont liées à des problèmes de gouvernance, des problèmes internes aux États africains, notamment à l’organisation de nos armées, à des solutions non suffisantes. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, il faudrait passer par une nouvelle étape pour pouvoir faire une étiologie de cette question, c’est-à-dire regarder la philosophie africaine des militaires, des combats, de la guerre mais aussi l’imaginaire juridique ou co-politique africain. Mais aussi pour rappeler les obligations de tout un chacun dans une société, que ce soit l’armée, les civils, et les militaires pour dire que les coups d’Etat ne sont pas seulement les causes des politiques ou des militaires. C’est des causes partagées. Il faut chercher des solutions communes. Nous ne pouvons que dégager des pistes de réflexion. »