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14 août 2025
DEMBA KANDJI VEUT LE POUVOIR D’INJONCTION POUR CHANGER LA DONNE
Les doléances des Sénégalais à leur administration ne sont pas toujours satisfaites. Et pour changer ce fait, le médiateur de la République, Demba Kandji, qui est assez souvent saisi, veut que son institution soit dotée de pouvoir/possibilité de donner de
Afin de mieux répondre aux interpellations des usagers, le médiateur de la République, Demba Kandji, juge qu’il est nécessaire de donner à l’institution qu’il dirige le pouvoir de donner des ordres à l’administration. La demande a été formulée hier, mardi 22 mars, lors d’une rencontre d’échange sur la «Médiation institutionnelle dans l’Etat de droit».
Les doléances des Sénégalais à leur administration ne sont pas toujours satisfaites. Et pour changer ce fait, le médiateur de la République, Demba Kandji, qui est assez souvent saisi, veut que son institution soit dotée de pouvoir/possibilité de donner des ordres. La Médiature qui a été instituée, depuis 1991, n’a pas suivi l’évolution de l’administration qui s’est renforcée en termes d’efficacité, de compétence. «Le citoyen a besoin de plus de rapidité dans le traitement de sa réclamation par exemple. Il faudrait que le médiateur ait le pouvoir d’injonction par rapport à l’administration», a-t-il plaidé hier, mardi 22 mars 2022, à l’ouverture d’une rencontre axée sur «La médiation institutionnelle dans l’Etat de droit». Demba Kandji soutient en outre : «Nous répercutons la réclamation de l’usager et nous attendons que l’administration nous réponde». Mieux, ajoute-til, «il faudrait peut-être des délais de temps, circonscrire des procédures et les enfermer dans un pouvoir injonctif confié au médiateur de la République».
Pour Demba Kandji, «il faut aussi envisager la reconversion en défenseur des droits du médiateur». Pour le président de la Commission d’évaluation, de suivi des politiques et programmes publics, Ibrahima Sall, réfléchir sur comment donner au médiateur le pouvoir d’injonction répond au besoin d’être plus à côté de la population. «Nous sommes conscients de la nécessité d’organiser cette réflexion parce que nous avons une montée en puissance des litiges et des problèmes entre les citoyens et l’administration. Et, par conséquent, il faut accompagner la Médiature dans cette montée en puissance pour faire face à ce type de litiges». Il s’agit aussi, selon lui, «d’apaiser les relations entre les citoyens et l’administration mais cela veut dire aussi désengorger la justice pour permettre un règlement à l’amiable des problèmes qui se posent». Ibrahima Sall souligne aussi qu’à travers l’organisation de la rencontre, ils veulent «savoir toutes les réformes à faire sur la Médiature elle-même parce qu’elle a besoin d’ajuster ses moyens, son organisation, ses structures aux défis qui se présentent à elle».
RESOLUTION DES CONFLITS POLITIQUES DEMBA KANDJI «CONFINE» LA MÉDIATURE
Demba Kandji, le nouveau médiateur de la République, est formel : son institution ne compte nullement intervenir dans les rapports conflictuels ou autres entre les acteurs politiques. Hier, mardi, en marge de l’atelier de réflexion sur la « médiation institutionnelle dans l’État de droit», l’ancien magistrat a tenu à préciser de manière claire les attributions de son institution qui, de son avis, ne peut s’intéresser aux problèmes politiciens. «Le médiateur n’est pas intéressé par ce climat (politique-ndlr). Il n’est pas interpellé par le climat politique. Le médiateur s’occupe des préoccupations des citoyens vis-à-vis de l’administration», a-t-il indiqué sans fioritures.
Et d’expliquer dans la foulée que les relations citoyen-administration, l’entreprise qui peut être en difficulté dans son environnement normatif et institutionnel, cela peut intéresser le médiateur. «Mais les querelles politiques et partisanes, ce n’est pas du domaine du médiateur de la République», a-t-il dit pour contenir toute velléité diffuse ou non d’impliquer la Médiature dans une quelconque conciliation entre acteurs politiques. Surtout en cette veille d’élections législatives où pouvoir et opposition sont à couteaux tirés à propos du parrainage, de la caution, de la période de révision des listes électorales et/ou de l’inscription des primo-votants ou autre résolution de l’inéligibilité de certains porte-drapeaux du camp anti-Macky.
IL Y AURA BEAUCOUP DE PRESSION AUTOUR DE CES RENCONTRES
Les barrages à jouer par le Sénégal et l’Egypte sont l’occasion pour les deux équipes de « montrer ce qui se fait de mieux » dans les sélections africaines, a dit mardi à l’APS le double Ballon d’or africain El Hadj Diouf
Les barrages à jouer par le Sénégal et l’Egypte sont l’occasion pour les deux équipes de « montrer ce qui se fait de mieux » dans les sélections africaines, a dit mardi à l’APS le double Ballon d’or africain El Hadj Diouf.
“Ce sont des matchs qui seront joués par les derniers finalistes de la CAN, les deux meilleures équipes du continent”, a d’abord précisé Diouf en parlant des deux rencontres prévues fin mars entre les Lions du Sénégal et les Pharaons d’Egypte. “Ce sera des matchs de très haut niveau. J’espère qu’ils vont se jouer dans le fair-play, j’en appelle au fair-play parce que ces deux équipes doivent montrer ce qui se fait de mieux dans nos sélections”, a analysé l’ancien capitaine des Lions du Sénégal. “Les Egyptiens (…) vont se dire que c’est le moment de (…) les (les Sénégalais) éliminer de la Coupe du monde 2022, une compétition que tous les footballeurs aspirent à jouer”, a-t-il ajouté.
Diouf est d’avis que “ce sera des matchs difficiles pour tout le monde, pour toutes les deux équipes”. De toute façon, Egyptiens et Sénégalais doivent faire valoir la sportivité, selon l’ancien attaquant des Lions du Sénégal, aujourd’hui conseiller de la Fédération sénégalaise de football. “Il y aura beaucoup de pression autour de ces rencontres. C’est pourquoi tous les grands footballeurs aiment les disputer, mais elles doivent être jouées sous le signe du fair-play”, a insisté El Hadj Diouf. Les Lions du Sénégal doivent montrer que ce sont eux les champions d’Afrique, a-t-il dit.
Le Sénégal a entamé, lundi, à Marrakech (Maroc), la préparation de ses matchs prévus vendredi 25 et mardi 29 mars contre l’Egypte. Après sa dernière séance d’entraînement prévue mercredi, l’équipe nationale sénégalaise va s’envoler pour Le Caire, où aura lieu le match aller contre l’Egypte.
Les autres matchs des barrages de la Coupe du monde 2022, pour l’Afrique, opposent l’Algérie au Cameroun, le Maroc à la RD Congo, et le Mali à la Tunisie.
«IL FAUT UNE GESTION INCLUSIVE, PARTICIPATIVE ET GLOBALE DES DÉCHETS, AVEC DES MOYENS...»
Le Sénégal est toujours à la recherche de la bonne formule pour la collecte et la gestion des ordures, depuis des décennies, Madany Sy, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du nettoiement se prononce
Le Sénégal est toujours à la recherche de la bonne formule pour la collecte et la gestion des ordures, depuis des décennies. De la SIAS à l’UCG, en passant par la Société Industrielle d’aménagement urbain du Sénégal (SIAS), AMA-Sénégal, Veolia-Sénégal, l’Agence pour la propreté de Dakar (puis du Sénégal – APRODAK devenue APROSEN), l’entente CADAK-CAR, plusieurs structures, sociétés concessionnaires et programmes mis en place pour un «Sénégal propre» ont été «souillés» et inondés par les milliers de tonnes d’ordures produite dans la capitale et le reste du pays. Face au mal de l’insalubrité qui semble s’enraciner, surtout dans Dakar, notamment la banlieue, et les grandes villes intérieures, le gouvernement prépare un nouveau plan remède. Le Conseil des ministres du mercredi 16 mars 2022 a examiné et adopté le projet de loi portant création de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGID). Une nouvelle structure qui viendra enterrer l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG) qui, en plus de Dakar, est désormais présente dans les régions du Sénégal. Cette trouvaille est-elle la solution ? Les acteurs notamment les travailleurs du nettoiement ont-ils été associés à son élaboration ? Quelles solutions durables pour le ramassage, le transport et la gestion durable des ordures ? Madany Sy, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du nettoiement répond à ses questions.
Le Conseil des ministres de mercredi dernier a examiné et adopté le projet de loi portant création de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGID). Quelle appréciation en faites-vous ?
Par rapport à la création de la SONAGID, c’est-à-dire la Société nationale de gestion intégrée des déchets, dont le projet de loi a été adoptée en Conseil des ministres par l’Etat du Sénégal, pour nous c’est une très bonne chose dans la mesure où, aujourd’hui, l’UCG, non seulement n’a pas les moyens de sa politique, mais a un problème de cadre juridique légal. Et depuis lors, en tant que représentant des travailleurs, nous ne cessions vraiment d’insister pour que l’UCG change de statut afin que la situation des travailleurs puisse être réglée définitivement. Parce qu’on ne peut pas comprendre qu’une Convention collective propre au secteur du nettoiement soit signée, depuis 2015, l’une des meilleures Conventions collectives du Sénégal, et qu’elle ne soit toujours pas appliquée. Pour nous, c’est une hérésie. L’autre aspect, c’est que cette société nationale, quand elle sera créée ? Qu’apportera-elle aux travailleurs, s’ils sont contactés ? Au moment où on vous parle, nous n’avons aucune idée de cette société nationale, même si, auparavant, nous en avions eu écho. Nous ne connaissons ni les tenants ni les aboutissants. Nous ne connaissons pas les statut et règlement et nous attendons d’être conviés… parce que, je le dis tout le temps, Ulrich dit que «tout ce qui est fait pour toi, sans toi, est fait contre toi». Donc, il faut aussi que les travailleurs sachent à quoi s’en tenir et qu’on sache aussi à quelle sauce nous allons être mangés. Quelle sera la part des travailleurs ? Là aussi nous attendons les autorités puisque nous sommes les maillons le plus essentiels du dispositif. Et tout le monde a constaté une précarité extrême chez les travailleurs du nettoiement, puisqu’à l’UCG, nous avons presque trois types de travailleurs. Nous avons des agents permanents qui ont des contrats à durée indéterminée, des journaliers qui sont là depuis presque plus de 10 ans sans être régularisés (il y a plus de 3000 journaliers qui sont là) et aussi ceux qu’on appelle les VP, les volontaires de la propreté. Il y a aussi le programme «Xëyu Ndaw ñi» qui est différent, puisque ce programme a été initié par le président de la République. L’Etat du Sénégal a octroyé 10.000 emplois sur toute l’étendue du Sénégal. Donc, ces gens aussi sont payés par l’Etat du Sénégal. Ils ont des contrats tests révocables à tout moment.
Vous n’avez pas encore été associé à la création de cette nouvelle société. Qu’attendez-vous du gouvernement concernant la SONAGID ?
Par rapport à toutes ces informations, nous attendons d’être conviés, d’être associés. Au cas contraire, nous sommes des syndicats légalement constitués, puisque nous avons sept (7) syndicats à l’UCG. Donc, ce projet de loi, pour nous, il est important aujourd’hui de réguler le secteur, de prendre en charge les préoccupations de travailleurs, surtout par rapport au statut du travail leur du nettoiement, puisque nous avons l’impression que le capital humain est relégué au second plan. Or, le capital humain est un levier au processus de développement. On parle aujourd’hui de «Sénégal zéro déchet». Cela ne pourra pas se faire sans l’accompagnement des travailleurs, sans prendre en compte les préoccupations des travailleurs que nous sommes. Sur le plan salarial, sur le plan des équipements de protection individuelle et surtout sur la prise en charge de leur plan de carrière. Donc nous attendons en tout cas d’être édifiés par rapport à cette nouvelle société. Nous pensons qu’aujourd’hui la SONAGID ne sera pas comme les autres sociétés mort-nées, puisqu’il y a eu souvent des effets d’annonces… Nous pensons, pour cette fois-ci, que les préoccupations des travailleurs en tout cas seront prises en compte pour un apaisement du climat social. Sans cela, nous sommes à haute intensité de mains d’œuvres. Au moment où je vous parle, nous n’avons pas encore été conviés à cette nouvelle société. Nous n’avons pas été associés en amont et en aval. Il n’y a pas encore une réunion officielle par rapport à cette nouvelle société. Le ministre Abdoulaye Seydou Sow (en charge l’Urbanisme et l’Hygiène publique) nous avait dit, en tout cas, qu’il est même prêt à partager les statuts et règlements pour qu’on sache maintenant à quoi s’en tenir. «En tout cas, soyez rassuré par rapport à cette nouvelle société», avait-il dit. Pour nous, il faut aujourd’hui régler le cadre juridique légal puisque l’UCG non seulement ne peut pas embaucher les travailleurs mais l’UCG est dans une situation difficile, très précaire et a un problème de cadre juridique légal.
Entre l’adoption en Conseil des ministres et le vote par l’Assemblé nationale suivi de la promulgation, n’est-ce pas là tout un processus pour rectifier le tir ?
Ce projet de loi a été adopté en Conseil des ministres ; il faudrait qu’il passe au niveau de l’Assemblée nationale pour être examiné et voté, avant sa promulgation par le président de la République. Donc c’est un processus qui est là, qu’on doit respecter. Mais, en tout cas, nous attendons d’être associé. Il faut qu’on n’associe les parts des nouveaux travailleurs dans cette société. Là aussi, c’est des questions qu’on se pose. Nous sommes à l’affût, nous attendons. Et quelques soient les cas de figure, si les préoccupations des travailleurs ne sont pas prises en compte, nous sommes des syndicats légalement constitués et nous sommes également dans un Etat de droit et il faut que force reste à la loi.
De la SIAS à l’UCG, plusieurs structures ont été mises en place ; mais l’insalubrité persiste encore, surtout à Dakar. Quelles solutions durables préconisez-vous en tant qu’acteurs de terrain ?
Effectivement plusieurs sociétés se sont succédé et c’est un éternel recommencement. Donc nous pensons que pour une meilleure gestion des déchets, il faut un cadre juridique légal, que les structures aujourd’hui qui sont là puissent nous permettre en tout cas d’avoir les moyens de leurs politiques. Et depuis un certain temps, nous avons constaté qu’il y a un léger mieux, avec l’arrivée du nouveau coordinateur de l’UCG. Depuis deux (2) ans, trois (3) ans maintenant, nous avons constaté qu’il y a des améliorations à Dakar et au niveau des capitales régionales. Vous avez constaté qu’il y a un look mobilier urbain partout. Il y a la création… des points de regroupement normalisés, il y a «allo déchet», «allo gravats». Il y a une ruée dans se secteur, avec surtout des jeunes, des étudiants et partout aujourd’hui la demande est supérieure à l’offre Aussi le programme «Xëyu Ndaw ñi» est venu renforcer la dynamique unitaire parce que, dans les régions, il n’y avait absolument rien. Mais tout le monde a constaté aujourd’hui un maillage territorial. Il faut que les moyens puissent être renforcés davantage pour une meilleure gestion des déchets. Tout récemment, l’Etat du Sénégal a créé ce qu’on appelle le PROMOGED c’est-à-dire une société qui va être chargée de la valorisation des déchets, avec la création des infrastructures qui vont répondre aux normes environnementales. Si je prends l’exemple de la décharge de Mbebeuss, elle va être réhabilitée, donc restructurée. Aujourd’hui, il y aura encore plus de Cent-cinq-quatre (154) communes qui vont être impactées par le PROMOGED ; c’est un financement presque de deux-cent-dix (206) milliards que l’Etat et les partenaires ont voulu mettre en exergue. Pour la création des infrastructures de haut niveau des communes, et tout le monde sait que le nettoiement est une compétence transféré aux collectivités territoriales ; mais, malheureusement, ces collectivités sont dépourvues de moyens. Et nous pensons que, pour une gestion durable des déchets, il faut une gestion inclusive, participative et globale avec des moyens humains, des moyens matériels mais surtout des moyens financiers et des stratégies à court, moyen et long termes qui vont nous permettre en tout cas de faire un maillage nationale et d’avoir aujourd’hui des moyens politiques pour permettre à la population de ne pas cohabiter avec la saleté. Mais aussi, avoir des infrastructures qui répondent aux normes environnementales.
LES AUTORITÉS MALIENNES EMPÊCHENT UNE AUTOPSIE INDÉPENDANTE DU CORPS DE SOUMEYLOU BOUBÈYE MAÏGA
En quelques mois, l'ancien Premier ministre avait perdu plus de vingt kilos et contracté une grave maladie. Transféré d’urgence dans une clinique bamakoise, les autorités n’avaient jamais autorisé son évacuation sanitaire, en dépit des recommandations
En quelques mois, l'ancien Premier ministre avait perdu plus de vingt kilos et contracté une grave maladie. Transféré d’urgence dans une clinique bamakoise, les autorités n’avaient jamais autorisé son évacuation sanitaire, en dépit des recommandations successives. Un acharnement qui a suscité de nombreuses réactions, au Mali et dans toute l’Afrique. Cet acharnement s’est poursuivi autour de la dépouille de l’ancien chef du gouvernement.
« Une persécution post-mortem », tels sont les mots d’un membre de la famille qui explique à RFI n’avoir pu accéder au corps de Soumeylou Boubeye Maïga que ce mardi, dans l’après-midi, soit plus de 24 heures après son décès. Et à quelle condition, puisque les autorités maliennes ont exigé que la famille de l’ancien Premier ministre s’engage à ne pas faire d’autopsie sur la dépouille.
« Au début, ils nous ont même dit qu’ils allaient faire une autopsie eux-mêmes, qu’ils allaient choisir le médecin » explique un membre de la famille. Mais les frères et sœurs de Soumeylou Boubeye Maiga, sa femme, ses enfants, n’ont pas confiance. Surtout, ils craignent pour l’intégrité de la dépouille. « Nous avons déjà les conclusions des médecins qui l’ont suivi et celles du Conseil national de santé, qui sont claires », explique un membre de la famille. « Nous ne voulions pas qu’ils profanent le corps ».
1 200 hectares de terres à exproprier, c’est beaucoup. C’est si dur de savoir que cette demeure va disparaître avec mes livres et tous mes biens artistiques pour les besoins du port de Ndayane
Mon combat pour sauver à Toubab-Dialaw, ma résidence d’écriture construite dans les années 90 - mon seul bien - qui va être rasée pour les besoins du port de Ndayane qui exproprie 1 200 hectares de terres, près de 250 terrains de football. Unique au monde dans l’histoire d’un port !
Ce mardi 22 mars 2022 a profondément brisé mon cœur quand le Préfet et la commission de recensement sont venus chez moi pour voir ma maison et l’expertiser pour un éventuel et probable dédommagement.
J’aime le président Macky Sall et je l’assume. Je l’aimerais toujours quoiqu’il advienne. Il mérite mon affection, mon attachement, mon respect. Et il me le rend bien et cela me touche profondément.
C’est si beau de s’aimer que de se haïr !
Mais jamais, jamais je ne pourrais oublier ni effacer de mon cœur ce qui est en train de se passer dans ma vie et que je n’avais jamais imaginé. On pense toujours que cela n’arrive qu’aux autres !
J’aurais tellement souhaité que ce soit un autre président qui le fasse et non lui, Macky Sall. Mais Dieu semble l’avoir voulu ainsi.
J’ai dit à ma famille et à mes amis que je ne sais pas si je survivrais à cette douleur de perdre ce bien bâti brique après brique, depuis les années 90.
Ce bien ne peut être dédommagé ! Il n’a pas de prix.
C’est là mon refuge comme poète et écrivain. C’est là où j’ai reçu et où je reçois encore de grands créateurs de par le monde, venus, sur mon invitation, découvrir mon pays, le pays de Macky Sall.
Ce pays qu’il saigne à bâtir pour l’élever et le faire admirer au monde. Puisse Allah l’assister et le protéger.
Ce port de Ndayane est un projet de développement voulu par mon président.
Je respecte ce choix de développement. Je ne peux ni l’attaquer ni le rejeter. Ce serait remettre en cause les choix de développement de mon président élu sur cette base.
Ce qui est par contre possible de dire et de tenter de défendre, c’est que 1 200 hectares de terres à exproprier, c’est beaucoup.
Bien sûr, cette expropriation titanesque a été justifiée : il s’agit d’adosser au port de Ndayane une zone industrielle.
C’est bien. C’est viable. Mais on doit aussi pouvoir réfléchir et tenter de sauver des infrastructures culturelles sensibles qui ont été implantées là et bien, bien avant que ce port n’ ait été pensé.
Il s’agit de la résidence d’écriture du poète Amadou Lamine Sall qui sera rasée, du plus grand théâtre de verdure d’Afrique de Gérard Chenet aujourd’hui âgé de 95 ans, qui sera rasé, de l’école élémentaire et du théâtre de la formidable Patricia Gomis qui seront rasés, de la légendaire et internationale « école des sables » de la célèbre Germaine Acogny, structure impactée par le port.
Un port et sa zone industrielle démesurés, peuvent tout de même laisser une place à ces dites infrastructures !
Ce serait une sorte de zone verte écologique et vivante au cœur de cet enfer d’acier et de bruit !
Cela se fait partout dans le monde où des ports et des zones industrielles monstrueux mais utiles, sont bâtis. On laisse toujours une zone de respiration verte !
D’ailleurs, notre cher président Macky Sall avait, avec mesure, générosité, lucidité et fermeté, présidé une réunion sur le port et donné des directives pour que le port à containers de Ndayane n’exproprie pas au delà de 450 hectares de terre.
Un avis, dans ce sens, dont nous possédons copie, a été très largement publié dans la presse par les services des impôts et domaines de Mbour.
Et puis, un jour, tout bascule. Le président de la République signe un décret de feu qui passe de 450 hectares à 1200 hectares de terres à exproprier.
Que s’est-il donc passé pour faire ce grand saut vertigineux ?
Qu’importe ! Nous ne pouvons que respecter les décisions de notre président !
Mais nous sommes aussi des citoyens et des créateurs qui avons le droit de demander à notre président de sauver ce qui peut être sauvé et qui touche douloureusement la culture et le patrimoine.
C’est ce que je fais de nouveau ici, en mon nom.
Je demande à mon président de renoncer à raser nos biens situés dans le périmètre non du port mais du projet de zone industrielle qui doit s’adosser audit port.
A noter que Ndayane est assez éloigné et très éloigné de nos habitats. Mais le port déborde Ndayane et couvre, en mer, jusqu’à Toubab-Dialaw.
Cela est possible de sauver nos biens. Le président Sall peut le faire et nous savons qu’il sera sensible à cet appel du mardi 22 mars 2022 et qui me marque très profondément après la visite chez moi du Préfet et de la commission de recensement pour les démolitions !
Le poète le lui demande. Le citoyen le lui demande. Celui qui le respecte, l’affectionne le lui demande au nom de Gérard Chenet, de Germaine Acogny, de Patricia Gomis et de tous les autres qui ont bâti un patrimoine culturel utile qui célèbre le Sénégal et fait rayonner sa culture, ses lettres et ses arts.
Je l’ai déjà dit. Quoiqu’il advienne, pour ma part, j’ai décidé de garder mon respect et ma grande affection au président Sall qui a décidé de ce port et de cette féroce et gigantesque zone industrielle à venir.
Tant pis pour moi !
Nous savons, par ailleurs, et l’expérience vécue la plus flagrante est celle du Canada avec sa zone industrielle près de l’aéroport de Mirabel fermé.
Il y a maintenant plus de 20 ans, cette zone industrielle a fait un flop, elle a fait faillite, personne n’est venu s’y installer. La justice a fini par donner raison aux très nombreux expropriés et leurs terres ont été finalement rendues.
Pour dire qu’une zone industrielle est improbable. C’est une loterie. On gagne ou on perd.
Cela prendra 10 ans, 20 ans avant que cette zone industrielle adossée au port de Ndayane ne soit occupée, si elle le sera un jour.
Alors, occupée ou pas occupée, nous demandons à garder nos biens acquis depuis des décennies et des décennies avant que ne naissent, sans doute, ces agents de l’État du Sénégal éternel, venus ce jour faire arrêter notre cœur.
C’est si dur, si dur de savoir que ma résidence d’écriture va disparaître sous les bulldozers avec mes livres et tous mes biens artistiques glanés de par le monde.
Où donc vais-je aller vivre pour le peu qui reste de ma vie ? Dieu Seul sait !
Non monsieur le président, ne faites pas cela. Trouvez une solution et elle est possible et elle est à votre portée.
Laissez-moi vivre là où mon cœur depuis les années 90 a invité toutes les muses ! Comme Gérard, Germaine, Patricia.
Tant qu’il y a le ciel, il y a toujours l’espoir qu’un oiseau y passe.
Soyez donc cet oiseau, Monsieur le Président.
Respect et affection.
par Pape Samba Kane
AUDIO
LA RÉPUBLIQUE À LA DÉRIVE
Les débats et controverses furent jadis denses. Jamais, ils n'ont viré au caniveau, ainsi que malheureusement on le voit aujourd'hui. Des pans entiers de ce que j'hésite à qualifier d'élite, sont en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis
On n'y parle que politique. Politicailleries politiciennes de préférence. Ce n'est pas nouveau, certes, vitrine de la démocratie en Afrique, nous a-t-on estampillés, depuis le milieu des années 1980 et même avant. Et nous l'avions mérité, dans une Afrique alors sous la coupe réglée d'autocrates et de dictateurs ubuesques. Régnant sur des nations à partis uniques, presse monolithique et prisons débordant d'opposants, s'ils n'avaient pas été pendus ou fusillés.
Pendant ce temps, au Sénégal, le multipartisme intégral faisait concert avec une presse indépendante foisonnante, et une liberté syndicale réelle. Comme un chœur soutenant cette orchestration, un foisonnement culturel et intellectuel conséquent. Une animation sociale et religieuse conviviale.
Et puis, cerise sur le gâteau, une cohabitation intelligente entre tous ces secteurs, jouissant tous à fond de leur liberté à exercer leurs activités, sans entrave aucune. Le tout tenu ensemble par une seule chose. La Ré-pub-li-que
On imagine bien que les débats et controverses, autorisés, que dis-je, encouragés par le système consensuel, furent denses. Jamais, ils n'ont viré au caniveau, ainsi que malheureusement on le voit aujourd'hui. Cela nous valut une perception par les autres fort flatteuse. Les Sénégalais sont intelligents entendait-on, ici et là, en Afrique et ailleurs. J'imagine que de tenir un tel échaffaudage parraissait un exploit dans les têtes bourrées de préjugés des Occidentaux. Et aux yeux d'Africains tenus en laisse alors par les dictatures évoqués tantôt, c'était proprement incroyable. Il devait y avoir un truc ! Quelques sceptiques indécrotables étaient d'ailleurs en attente d'un effondrement de tout ça, un jour ou l'autre. Un édiorialiste d'un pays voisin avait même, suite aux remous des années 1987,88 et 89, avec pour apothéose ce que nous avons ici appelé avec pudeur, les événements Sénégal-Mauritanie, prédit la fin imminente du système.
Il n'en fut rien. Année blanche universitaire, État d'urgence, emprisonnement de l'opposant le plus célèbre d'Afrique, j'ai nommé Abdoulaye Wade, rien n'a pu ébranler la sérénité des Sénégalais au point de remettre en cause le système et les piliers sur lesquels il reposait. Les institutions ! En conservant son dynamisme et ses imperfections, certes, le même système a conduit, avec intelligence et sérénité, à une alternance à laquelle les impatients avaient commencé à ne plus croire.
Puis, nous avons progressivement changés pour avoir le débat public que nous avons aujourd'hui : insultant, invectivant, menaçant, clivant, intolérant, inquisiteur. Et je laisse les auditeurs juger eux-mêmes, si ce pays peut aujourd'hui espérer être qualifié d'intelligent. Pendant que des pans entiers de ce que j'hésite à qualifier d'élite, sont en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis : La Ré-pub-lique laïque et démocratique.
Et c'est pourquoi mon cœur pleure. Très réticent à se mêler d'une pareille castagne granguignolesque.
Or, se taire est une torture...
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
L'EUROPE VEUT CONTINUER À SE SERVIR DE L'AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Lorsque les uns s’enrichissent pendant que les autres s’appauvrissent, il ne s’agit plus d’alliance mais d’un marché de dupes
S'adressant aux ambassadeurs français, le 27 août 2019, Emmanuel Macron estimait que les Européens ne devraient pas “seulement s’adapter au changement mais tenter de rebâtir un ordre mondial nouveau, ordre dans lequel l’Europe doit s’affirmer davantage si elle ne veut pas tout simplement disparaître”.
L'expression "s'affirmer davantage" me gêne. Pourquoi ? Parce qu'un regard sur les siècles passés permet de voir que l'Europe s’est trop souvent affirmée contre et au détriment des autres peuples, c’est-à-dire en les massacrant, en pillant leurs richesses, en saccageant leurs cultures, en faisant d’eux des esclaves, en envahissant et en occupant leurs terres (lire, entre autres, Aimé Césaire, ‘Discours sur le colonialisme’, Paris, Présence Africaine, 1955 et Frantz Fanon, ‘Les Damnés de la Terre’, Paris, François Maspero, 1961). Pour certains, cette façon de se comporter résulterait de la volonté de puissance qui, chez Nietzsche, ne signifie pas envie de dominer autrui mais surpassement de soi-même. Pour le philosophe allemand, en effet, en chacun de nous, sommeillent des passions heureuses et des démons et “le surhomme” est précisément l’homme qui ne se laisse pas submerger par ses démons mais se contrôle afin de devenir la meilleure version de lui-même (cf. ‘Ainsi parlait Zarathoustra’). Affirmer que les Occidentaux se sont toujours employés, non pas à dominer les démons qui les habitent, mais à dominer, à contrôler et à soumettre ceux qui sont différents d’eux, ce n’est point porter un jugement de valeur mais faire un simple constat. Si les relations entre la France et ses ex-colonies sont devenues on ne peut plus exécrables, c’est en grande partie à cause de la volonté des Gaulois d’exercer leur puissance sur les Africains. C'est la première remarque que je tenais à faire.
Secundo, Macron estime que “Paris peut et doit aussi jouer le rôle de puissance d’équilibre, nous devons en quelque sorte avoir la liberté de jeu, la mobilité, la souplesse. Nous avons des alliés dans chaque région du monde mais nous ne sommes pas une puissance qui considère que les ennemis de nos amis sont forcément les nôtres, ou qu'on s'interdit de leur parler”. Ce non-alignement de la France sur la position des États-Unis, on ne l’a pas vu quand la Russie a envahi l’Ukraine. Hormis des souverainistes comme Mélenchon, Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Zemmour et Asselineau qui souhaitent que leur pays sorte de l’Otan, les dirigeants français ont rarement démontré qu’ils pouvaient faire autre chose que suivre bêtement les présidents américains, même quand ceux-ci prenaient des décisions contraires aux intérêts économiques de la France.
Tertio, Macron présente l’Afrique comme une “indispensable alliée” de la France mais peut-on le croire quand on pense à la manière dont le continent noir a été traité par son pays depuis le temps de l’esclavage et de la colonisation ? Celui dont on achète les matières premières à vil prix, celui qu’on empêche de s’industrialiser, celui dans les affaires internes de qui on s’ingère à tout moment, celui pour qui on écrit les résolutions à l’Onu, celui-là est-il un allié ? Non. Pour l'Europe, l'Afrique n’est pas une alliée mais un instrument dont elle compte se servir “pour continuer de jouer tout son rôle dans les affaires du monde”. On est donc dans une logique de chosification, pour reprendre le mot de Césaire. Lorsque les uns s’enrichissent pendant que les autres s’appauvrissent, il ne s’agit plus d’alliance mais d’un marché de dupes. Dans une vraie alliance, on se garde de chosifier l’autre, on cherche à grandir et à avancer ensemble. Les vrais alliés des Maliens, aujourd’hui, ce sont ceux qui sont capables de les aider à se débarrasser des terroristes sans leur poser des conditions, pas ceux qui insultent leurs dirigeants, pas ceux qui en 6 décennies n'ont fait que les tirer vers le bas.
POUR LE NON AU PARRAINAGE, FRAPP, Y EN A MARRE ET COMPAGNIE PRÊTS À DÉFIER L'AUTORITÉ
Les mouvements de la société civile sénégalaise dont Frapp France Dégage, Y en a marre et autres comptent marcher de gré ou de force mercredi contre le parrainage "imposé" à tout candidat désireux de participer aux élections législatives prochaines.
Les mouvements de la société civile sénégalaise dont Frapp France Dégage, Y en a marre et autres comptent marcher de gré ou de force mercredi contre le parrainage "imposé" à tout candidat désireux de participer aux élections législatives prochaines. Guy Marius Sagna et ses camarades qui ont fait face à la presse ce mardi, rejettent l’itinéraire que le préfet de Dakar, Mor Talla Tine, leur a tracé, à savoir "de la Place de la Nation jusqu’au Rond-point Rts".
En effet, Guy Marius Sagna et ses amis veulent marcher de la Place de l'Obélisque jusqu'au ministère de l'Intérieur, ce pour remettre une lettre de protestation à Antoine Felix Diome. Ce qui ne convient pas au préfet du fait de l’arrêté Ousmane Ngom, interdisant les manifestations publiques au Plateau.
De ce fait, Mor Talla Tine a proposé aux manifestants cet itinéraire : "De la Place de la Nation jusqu’au Rond-point Rts". Ce que refusent catégoriquement les mouvements citoyens qui ont rappelé au préfet qu’ils vont organiser cette marche et maintenir leur itinéraire initial "avec ou sans autorisation" avant de lui demander "de prendre ses responsabilités".
La Cedeao a ordonné la suppression du parrainage au Sénégal. Prenant la parole, l'activiste Dj Malick in the mix a rappelé qu' « à la date du 28 avril 202, dans un arrêt de 32 pages », la Cour de justice de la CEDEAO a estimé que « le système de parrainage constitue un véritable obstacle à la liberté et au secret de l’exercice du droit de vote, d’une part et une sérieuse atteinte au droit de participer aux élections en tant que candidat, d’autre part ».
Abondant dans le même sens, Aliou Gerrard, membre de Frapp, a aussi souligné que le parrainage, « c'est un filtre pour le président de la République qui va lui permettre de voler les prochaines élections législatives et de sélectionner les candidats ».
Poursuivant, il a estimé que : « C'est injuste et inimaginable d'attendre jusqu'à ces élections législatives pour exiger le parrainage». « Pourquoi l'Etat ne le faisait pas lors des élections locales 2022 ? », s’est interrogé Aliou Gerrard.