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22 juin 2025
GUINÉE BISSAU : ON A VOULU TUER LE PRÉSIDENT
Le chef de l’État a assuré, mardi soir, que la situation était désormais sous contrôle, mais le déroulé précis des événements demeure incertain, tout comme l’identité des hommes qui ont tenté de renverser Umaro Sissoco Embaló
Après une journée tendue et confuse, le président Umaro Sissoco Embaló a assuré à Jeune Afrique qu’il était en sécurité et que « la situation était maîtrisée ». Expliquant désormais se trouver au palais présidentiel, mardi en début de soirée, il a affirmé que les tirs, nourris, avaient duré cinq heures, qu’ils étaient « le fait d’éléments isolés » et qu’il y avait eu des blessés graves et « beaucoup de morts ».
Dans une déclaration à la presse bissau-guinéenne, également faite dans la soirée, il a ajouté : « Les assaillants auraient pu me parler avant ces événements sanglants. » Entouré du Premier ministre, du vice-Premier ministre et du ministre de la Justice, Umaro Sissoco Embaló s’est affiché serein, remerciant les forces de défense et de sécurité d’avoir fait échec au coup d’État et dénoncant « un acte préparé et organisé ».
Il n’a pas désigné clairement les auteurs de cette tentative de coup d’État, immédiatement condamnée par la communauté internationale, mais l’a attribuée aux « décisions [qu’il a] prises, notamment [en faveur de] la lutte contre le narcotrafic et la corruption ». Il a aussi affirmé : « Ce n’est pas qu’une tentative de coup d’État mais pour tuer le président de la République et tout le cabinet. »
Tirs nourris toute l’après-midi
Selon différents témoignages, des hommes armés sont entrés en début d’après-midi dans le complexe du palais du gouvernement, qui abrite les différents ministères en périphérie de Bissau, la capitale, près de l’aéroport. Un conseil des ministres extraordinaire devait s’y tenir en présence du président et du Premier ministre, Nuno Gomes Nabiam. Des témoignages ont présenté ces hommes comme des militaires, d’autres comme des civils.
Des tirs nourris ont été entendus une bonne partie de l’après-midi. Des hommes lourdement armés ont encerclé le complexe, sans qu’on sache s’ils étaient des mutins ou des forces loyales au pouvoir. Ce qui s’est ensuite passé à l’intérieur du palais demeure incertain, tout comme l’identité des auteurs du coup de force, et aucun bilan fiable n’a pour l’instant été communiqué.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a immédiatement réclamé, mardi, l’arrêt des combats à Bissau et « le plein respect des institutions démocratiques du pays ». La Cedeao a elle aussi condamné, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, ce qu’elle considère comme une « tentative de coup d’État » et demandé aux militaires de « retourner dans leurs casernes ». L’Union africaine a dit suivre « avec grande inquiétude la situation ».
LE SÉNÉGAL DOIT ÊTRE NEUTRE ET CONTRIBUER À LA RÉGULATION DE LA PAIX
Le Sénégal doit être neutre et contribuer à la régulation de la paix en Guinée-Bissau, après la tentative de coup d’État perpétrée hier dans ce pays. C’est l’avis d’Alioune Tine, joint au téléphone hier par «L’As».
A propos du coup d’État manqué en Guinée-Bissau hier, Alioune Tine demande à l’État du Sénégal de jouer la carte de la neutralité entre le pouvoir et l’opposition dans ce pays dirigé par Umaro Sissoco Embaló. Selon le patron de Afrikajom Center, le Sénégal a un important rôle à jouer dans la régulation de la paix.
Le Sénégal doit être neutre et contribuer à la régulation de la paix en Guinée-Bissau, après la tentative de coup d’État perpétrée hier dans ce pays. C’est l’avis d’Alioune Tine, joint au téléphone hier par «L’As».
Selon le fondateur du centre de réflexion Afrikajom Center, «il y a beaucoup de problèmes en Guinée Bissau : le problème du pétrole que l’Assemblée Nationale avait refusé bien sûr d’entériner, beaucoup d’hommes politiques de l’opposition qui sont aujourd’hui en exil. Je pense que par rapport à cette instabilité politique, il y a une nécessité absolue d’engager le dialogue avec tout le monde, surtout permettre le retour des réfugiés politiques. Et je pense que le Sénégal a un rôle extrêmement important à jouer. Et dans ça, il faut éviter de prendre position pour l’opposition ou pour le pouvoir. Le Sénégal doit être neutre et contribuer à la régulation de la paix et de la stabilité en Guinée-Bissau, parce que nous avons besoin de la Guinée-Bissau sur le plan géopolitique».
Et Alioune Tine de rappeler que les coups d’État ne constituent pas quelque chose de nouveau en Guinée-Bissau et dans les autres pays de la sous-région comme le Mali, la République de Guinée ou le Burkina Faso. «Tous ces pays ont rechuté. C’est-à-dire qu’ils ont déjà connu des coups d’État. Si vous prenez le cas de la Guinée-Bissau, c’est pratiquement une maladie chronique. Ce pays connait des coups d’État et des tentatives de coups d’État qui sont souvent meurtriers. Et, il me semble, cette fois-ci dans la spécificité, on a eu des morts.
En réalité, l’armée a toujours été impliquée d’une manière ou d’une autre. Mais l’armée est comptable aussi de la mal gouvernance. Une mal gouvernance qu’on observe aujourd’hui dans la plupart des armées africaines», souligne l’ancien secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho).
De l’avis de Alioune Tine, le coup d’État est le marqueur qui montre et manifeste la maladie des institutions démocratiques, la maladie des institutions sociales, de la société, entre autres. Mais, le fondateur d’Afrikajom Center pense que ce n’est pas le remède. «Il nous faut une armée républicaine, il nous faut une armée qui reste dans les casernes. Ça, c’est extrêmement important. Il faut que les régimes civils agissent de manière à respecter la démocratie, les droits humains, l’État de droit et surtout la gouvernance des deniers publics de manière à ce que l’armée reste dans ses casernes», ajoute-t-il.
Poursuivant, Alioune Tine avertit : «Désormais, au moment où je vous parle, il faut absolument qu’on surveille la Guinée-Bissau comme du lait sur le feu. Pour quelqu’un qui connait bien la Guinée Bissau, cette tentative avortée de coup d’État montre effectivement que c’est encore possible».
«LE MANDAT DES DÉPUTÉS DOIT ÊTRE RENOUVELÉ LE 17 JUILLET 2022 AU PLUS TÔT ET LE 21 AOÛT 2022 AU PLUS TARD»
D'après l’expert électoral Ndiaga Sylla, de nombreuses circonstances font qu’il est quasi impossible de tenir les élections législatives au mois de juin.
Dans une tribune intitulée : «Quelle date pour la tenue des élections législatives ? », l’expert électoral par ailleurs président de l’organisation «Dialogue Citoyen» est revenu sur le débat autour de la tenue des élections législatives au mois de juin prochain. Selon Ndiaga Sylla, il y a de réelles contraintes au plan juridique et technique à organiser ce scrutin à date échue et tel qu’annoncé par le président de la République à l’occasion de son adresse à la Nation du 31 décembre 2022
De nombreuses circonstances font qu’il est quasi impossible de tenir les élections législatives au mois de juin. D’après l’expert électoral Ndiaga Sylla, il y a, entre autres, la date de déclaration des candidatures (70 jours avant le scrutin), la période de collecte des parrainages (un délai raisonnable) et celle de la révision exceptionnelle des listes électorales ainsi que l’obligation de respecter la durée du mandat des députés fixée par la Constitution.
Ainsi, Monsieur Sylla estime que la problématique soulevée ne réside pas sur l’éventualité d’un report des élections. A l’en croire, elle pose la conformité de la date à fixer pour leur tenue.
En effet, dit-il, l’échéance de Juin 2022 indiquée par le président de la République ne peut aucunement correspondre aux exigences du code électoral même si, comme tout le laisse croire, il a voulu rassurer les Sénégalais sur sa volonté à organiser les élections à date échue. «En vertu des dispositions de l’article L.155 du code électoral, le mandat des députés de l’Assemblée nationale est de cinq (5) ans. Et les pouvoirs de l’Assemblée nationale expirent le jour de l’installation de l’Assemblée nationale nouvellement élue», soutient-il avant de rappeler que la disposition qui prévoyait l’expiration des pouvoirs de l’Assemblée Nationale au plus tard le trente (30) juin de la cinquième année qui suit son élection a été abrogée en 2017. Et depuis, «les élections générales ont lieu entre les soixante (60) et vingt(20) qui précèdent la fin du mandat».
Ainsi, Monsieur Sylla estime que les dernières élections législatives ont eu lieu le 30 juillet 2017, et la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel est intervenue le 14 août 2017. Par la suite, souligne-t-il, les députés élus à l’issue du scrutin ont pris fonction officiellement le 14 septembre 2017 lors de la session d’installation de la 13ème législature.
Par conséquent, déclare Ndiaga Sylla, le renouvellement du mandat des députés doit intervenir au plus tôt le dimanche 17 juillet 2022 et le dimanche 21 août 2022 au plus tard. Il se désole du fait que la plupart des acteurs ne soient pas dans l’anticipation, malgré qu’il ait prévenu au lendemain des élections territoriales.
LA COSYDEP APPELLE L’ÉTAT ET LES SYNDICALISTES À SE METTRE AUTOUR DE LA TABLE
Grèves totales, succession de débrayages et manifestations de rue… C’est dans ce cycle peu reluisant que baigne l’école sénégalaise depuis maintenant plusieurs mois
L’impact des grèves à répétition des syndicats d’enseignants sur le quantum horaire préoccupe fortement la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep). De ce fait, Cheikh Mbow a appelé l’Etat et les syndicalistes à créer les conditions pouvant assurer la continuité des enseignements.
Grèves totales, succession de débrayages et manifestations de rue… C’est dans ce cycle peu reluisant que baigne l’école sénégalaise depuis maintenant plusieurs mois. Ce qui n’est pas sans grandes conséquences sur le quantum horaire. Ainsi, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique veut jouer au sapeur-pompier pour sauver l’année scolaire.
Dans un communiqué parvenu à «L’As», Cheikh Mbow et Cie ont appelé l’Etat et les syndicalistes à discuter de leur déconvenue sans impacter les enseignements-apprentissages. «La Cosydep appelle les syndicats d’enseignants et le gouvernement du Sénégal à créer les conditions assurant la continuité des enseignements. Pour ce faire, les parents et autres organisations citoyennes devraient jouer pleinement leur rôle», a invité la Cosydep. Dans le même ordre d’idées, elle a exprimé ses préoccupations par rapport aux pertes sur le quantum horaire déjà insuffisant, ensuite fortement impacté par le Covid et enfin dangereusement menacé par les nombreux plans d’actions qui font perdre une centaine d’heures par semaine. «Ce déficit horaire risque d’être irréparable pour certaines disciplines car les grèves sont organisées les mêmes jours pour chaque plan d’actions», a-t-elle souligné avant d’exhorter les autorités à affronter le rapport sur le système de rémunération des agents de l’Etat qui constitue une question certes complexe mais reconnue légitime.
En outre, l’organisation a également demandé à l’Etat d’assumer pleinement son rôle de garant du droit à l’éducation de tous les enfants. «En effet, ce sont les écoles publiques, déjà suffisamment éprouvées, qui subissent des perturbations que les évaluations ne prennent pas en compte», soulignent Cheikh Mbow et ses partenaires qui, par ailleurs, dénoncent la répression, par les forces de l’ordre, des manifestations d’élèves dont le seul tort, disent-ils, est de réclamer le déroulement normal des enseignements. Sur ce registre, la Cosydep a également tenu à attirer l’attention des deux parties sur la nécessité de ne pas compromettre l’élan des enfants et des jeunes, soucieux de leur avenir, par des réponses inappropriées.
Enfin, l’organisation a dénoncé «un déficit de dialogue sincère entre les principaux acteurs du fait de l’actualité politique marquée par le dénouement des élections locales et la projection vers les Législatives, l’imminence des élections syndicales qui absorbent les organisations d’enseignants». C’est pourquoi, la Cosydep et ses partenaires ont regretté que les craintes qu’elles ont exprimées, à travers ‘‘Yobelu Vacances’’, ‘‘Nos Vacances pour l’École’’ et diverses autres alertes, n’aient pas été exploitées à temps pour juguler les risques de turbulences susceptibles d’entraîner le blocage du fonctionnement de l’institution scolaire.
BILAN DE LA PREMIERE ETAPE DU BATEAU AFRICA MERCY
Plus de 1.400 interventions chirurgicales ont été effectuées
Près de 2 ans après son départ, le navire Africa Mercy est de retour depuis hier au Sénégal où il compte effectuer des interventions chirurgicales très complexes. Durant la première étape, 1407 interventions chirurgicales ont été effectuées dans notre pays. Les malades qui n’avaient pas pu bénéficier d’interventions chirurgicales lors de la première étape vont se réjouir en apprenant le retour du navire Africa Mercy hier à Dakar.
Selon le ministre de la Santé et de l’Action Sociale qui accueillait hier le fameux bateau, le premier séjour de Mercy à Dakar s’est révélé très fructueux et bénéfique pour les populations. Le navire a séjourné du 14 août 2019 au 27 mars 2020.
Durant ce séjour qui s’est étendu du 14 août 2019 au 27 mars 2020, le navire-hôpital a mené beaucoup d’activités parmi lesquelles on peut citer des interventions chirurgicales gratuites, des formations de professionnels de santé locaux, des remises de matériels médicaux. «En effet, 1407 interventions chirurgicales ont été effectuées dont 158 chirurgies plastiques reconstructives, 353 chirurgies maxillo-faciales, 237 chirurgies générales, 543 chirurgies ophtalmiques et 116 chirurgies orthopédiques», renseigne Abdoulaye Diouf Sarr.
Il ajoute que 1 199 personnels de santé ont été formés en soins primaires de traumatologie, en ophtalmologie, en gestion essentielle de la douleur, en chirurgie essentielle, en chirurgie sûre, en soins palliatifs. «A côté de cela, 87 personnes ont participé au mentorat. Ces statistiques ont été au-delà de nos attentes», se réjouit le ministre de la Santé.
A cause de la pandémie de Covid-19, souligne Abdoulaye Diouf Sarr, l’Africa Mercy avait été obligé de suspendre ses opérations en fin mars 2019. «Cette cérémonie sonne la reprise des interventions qui étaient fortement attendues par les populations. L’espoir est donc permis pour tous les patients qui n’avaient pas pu être traités.»
Pour sa part, le directeur général du navire Africa Mercy, Bernard Vanderbrosch, estime qu’ils vont travailler pour accomplir une mission sans frais avec le gouvernement. «Au cours des dix prochains mois à venir, nous nous donnerons à fond. Après 22 mois d’interruption, nous voilà pour la prise en charge de patients démunis», indique-t-il. A l’en croire, le moment est venu de passer des discours à l’action. «Nous sommes à votre service à cœur ouvert pour le bonheur des Sénégalais. Plus de 1 000 patients ont été retenus et 750 prestataires vont recevoir des formations», dit-il. A préciser que le bateau va rester dans notre pays jusqu’à la fin de l’année 2022.
LA SYNERGIE RÉPUBLICAINE INDEXE LE MODE DE DÉSIGNATION DES TÊTES DE LISTES
Mohamed Moustapha Diagne, citoyen président de la Synergie Républicaine (SR), directeur de la Formation et de la Communication (DFC) au ministère de l’Education nationale, et les différents responsables du parti se sont retrouvés hier pour faire évaluer
La Synergie Républicaine (SR) s’est retrouvée hier à Thiès pour tirer les leçons de sa participation aux dernières élections locales. Selon Mohamed Moustapha Diagne, citoyen président de la SR, les objectifs visés ont été atteints avec l’élection de plusieurs conseillers du parti dans beaucoup de communes. En ce qui concerne la déroute de la mouvance présidentielle dans certaines communes, il a indexé le mode de désignation des têtes de listes, avant de proposer qu’il y ait désormais des primaires pour cet exercice.
Mohamed Moustapha Diagne, citoyen président de la Synergie Républicaine (SR), par ailleurs directeur de la Formation et de la Communication (DFC) au ministère de l’Education nationale, et les différents responsables du parti se sont retrouvés hier pour faire l’évaluation de leur participation aux élections locales.
Selon Mohamed Moustapha Diagne, les objectifs que le parti s’était fixés ont été atteints à travers l’élection de plusieurs conseillers sur la liste du parti à Thiès et dans d’autres communes du pays comme Kolda, Mbour, Matam, Kaolack, Nioro, Foundiougne, Mont Rolland, etc. À Thiès, souligne-t-il, le parti s’est présenté sans coalition dans la commune de Thiès-Est où il a obtenu 1134 voix. Un tel résultat est honorable à ses yeux, face à des coalitions de trente, soixante et parfois plus de cent organisations.
L’enseignement principal que Mohamed Moustapha Diagne tire de ces joutes électorales concerne le mode de désignation des têtes de listes. «L’analyse des résultats des localités perdues par la mouvance présidentielle montre parfaitement qu’il faut désormais organiser des primaires en lieu et place des rapports et études sur lesquels se fonde le président de la République pour le choix des candidats. Des élections primaires permettraient de départager objectivement les candidats et de garder la cohésion de la coalition présidentielle», affirme-t-il.
A l’en croire, les investitures ont occasionné l’éclatement de la grande majorité présidentielle dont les locomotives sont l’Alliance Pour la République (APR) et le Rewmi. «Tous les candidats dans les trois communes et la Ville ont été choisis dans les rangs de Rewmi, ce qui n’a jamais été du goût de certains responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar originelle», indique Monsieur Diagne. Il s’y ajoute que les têtes de listes désignées par Idrissa Seck ont aussi occasionné un déchirement au sein de son parti.
Et au finish, des responsables de l’Apr et de Rewmi se sont retrouvés au moins dans 4 listes concurrentes. Ce qui, à ses yeux, a précipité la déroute électorale de la mouvance présidentielle. Par ailleurs, la Synergie Républicaine a demandé au prochain gouvernement «d’accélérer les programmes dédiés à la formation, à l’encadrement et l’emploi des jeunes. En effet, une bonne partie de la jeunesse est très exposée à la manipulation à cause du désœuvrement et du désespoir qui l’accablent», soutient le leader de SR.
Pour lui, ce sont ces points qui sont à l’origine de la défaite dans certains coins du pays. Il estime que l’opposition a profité du désœuvrement, du chômage de la jeunesse pour les transformer en électorat. «Les jeunes ont ainsi usé de la carte du vote-sanction, non pas parce qu’ils sont avec Yewwi, mais pour exprimer leur désarroi. Ils ont donc donné un signal fort et il appartient à l’Etat de bien le décrypter et d’aller dans le sens de sa prise en compte», dit-il.
Pour accompagner cette catégorie sociale, il prône la mise en place de bourses pour les jeunes en chômage, surtout ceux qui sortent des universités et des écoles de formation et qui peinent même parfois à décrocher un stage. Une telle bourse, souligne-t-il, pourrait leur permettre de garder l’espoir, pour éviter à notre pays des tensions inutiles.
Après avoir félicité tous ceux qui ont été déclarés vainqueurs au même titre que le Ministère de l’Intérieur pour la bonne organisation des élections, il a demandé à tous les citoyennes et citoyens du parti de se mobiliser dans les 46 départements pour parachever le travail de massification et préparer les élections législatives. Dans ce sillage, il a annoncé la tenue de la troisième convention nationale du parti au mois d’avril pour décider de la conduite à tenir aux Législatives.
LES LEADERS DE YAW SE FORMENT EN BOUCLIERS AUTOUR DE CHEIKH DIENG
Visiblement, l’opposition ne compte pas lâcher prise face à ce qu’elle qualifie de hold-up électoral à Pikine.
Après proclamation des résultats issus du scrutin du 23 janvier dernier qui désignent vainqueur le candidat de Benno Bokk Yaakaar (Bby) à la Ville de Pikine, Abdoulaye Thimbo, le candidat déchu de Wàllu Sénégal, Cheikh Dieng, a introduit un recours auprès de la Cour d’appel pour exiger l’annulation du scrutin. Le responsable libéral a reçu hier le soutien de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi (Yaw) qui, face à la presse, s’engage à porter le combat pour la vérité des urnes.
Visiblement, l’opposition ne compte pas lâcher prise face à ce qu’elle qualifie de hold-up électoral à Pikine. En effet, le candidat de Wallu Sénégal, Cheikh Dieng, soutenu par les leaders de Yaw, a commis un pool d’avocats composé de Mes Ousseynou Ngom, Fodé Ndiaye, Mouhamadou Bamba Cissé et Me El Mamadou Ndiaye (maire de Thiaroye sur Mer) pour exiger auprès de la Cour d’appel une annulation pure et simple du scrutin au niveau de cette collectivité territoriale. Selon Me Ousseynou Ngom, plusieurs cas d’irrégularités ont été notés dans de nombreuses communes et centres de vote. «Nous avons la preuve matérielle de ce que nous avançons. Et c’est cela la difficulté dans ce cas de figure, parce que la cour juge sur pièce. Nous avons décelé cinq irrégularités patentes qui entachent directement la validité du scrutin et elles portent sur plusieurs procès-verbaux», renseigne la robe noire.
Poursuivant, il renseigne : «nous avons des arguments objectifs et fouillés qui sont assis sur des preuves irréfutables.» Autant d’arguments qui poussent l’avocat à espérer une suite heureuse pour leur recours. «Nous avons espoir que le droit sera dit en notre faveur et que le Dr Cheikh Dieng va être rétabli dans ses droits de maire de la Ville de Pikine», indique Me Ngom avant de préciser que tout dépend de la décision qui sera rendue. «Si le recours aboutit et que la Cour d’Appel annule le scrutin, on reprendra le vote. Par contre, si la demande principale n’aboutit pas et que la demande subsidiaire aboutit, cela suffit pour que Cheikh Dieng entre en possession de ses droits». Étaient présents à cette rencontre Déthié Fall, Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Doudou Wade, Mamadou Lamine Diallo, Toussaint Manga, Assane Diouf, Guy Marius Sagna et les membres du collectif Ño lank.
OUSMANE SONKO : « SEULE LA RÉSISTANCE PEUT NOUS CONDUIRE À LA VICTOIRE »
Venu prendre part à la conférence de presse, le nouveau maire de Ziguinchor se veut formel. Selon Ousmane Sonko, seule une résistance peut les amener à gagner ce combat. «Ce qui se passe à Pikine actuellement doit engager tout le monde. C’est une situation que le Président Macky Sall avait planifiée depuis. Il avait ciblé des lieux qu’il ne fallait pas perdre en commençant par le nord du pays. Il pense que cette zone est son titre foncier. C’est pourquoi, il a tout fait pour que des listes de l’opposition ne participent pas aux élections. C’est ce qu’il a fait aussi à Pikine pour que la liste de Yewwi Askan Wi ne participe pas aux élections pour la Ville», dénonce le leader de Pastef. Même s’il est convaincu que cette bataille ne sera facile, Ousmane Sonko reste persuadé de leur victoire. A l’en croire, tout dépendra de la détermination. Car pour lui, le Président Macky Sall ne connaît pas la négociation mais plutôt le rapport de forces. Invitant en outre les avocats à faire leur travail, il révèle que le Président Sall se cache derrière la justice pour faire ce qu’il veut faire. Il a perdu presque l’électorat du pays allant de Mbacké à Diourbel, en passant par Rufisque, Keur Massar, Guédiawaye, Dakar, la région de Ziguinchor, Kaolack. Il a perdu toutes ces localités. C’est pourquoi, il veut récupérer par la force la Ville de Pikine et la confier à son oncle. Aujourd’hui, pour empêcher cela, seule la détermination sera notre arme», tonne le tombeur d’Abdoulaye Baldé.
Avant de déclarer : «Tous les avocats que j’ai consultés m’ont dit que ce dossier du maire Cheikh Dieng, c’est du béton. Donc, je demande à tous les militants de la coalition Yewwi Askan Wi d’adhérer à ce combat. Et à la justice d’être neutre et impartiale dans le traitement de cette affaire», conclut-il.
Par Ndiaga DIOUF
UN PEUPLE DE VALEURS VERS UNE RÉPUBLIQUE DES VALEURS
Depuis les présidentielles de 2000 sanctionnées par l’arrivée de Me Abdoulaye Wade au pouvoir, la démocratie sénégalaise est dans une marche irréversible, le pouvoir est revenu au peuple.
Depuis les présidentielles de 2000 sanctionnées par l’arrivée de Me Abdoulaye Wade au pouvoir, la démocratie sénégalaise est dans une marche irréversible, le pouvoir est revenu au peuple. Il est désormais presque impossible de détourner la volonté populaire au risque de passer sur des cadavres. Mais un système est toujours perfectible. Ce combat gagné, on semble maintenant tourner vers la consolidation de notre démocratie sur la base de nos valeurs.
Les résultats des locales du dimanche 23 janvier dernier posent le débat. Tout le monde a dit qu’à Thiès, Idrissa Seck a été renvoyé à la retraite politique à cause de sa « tortuosité » en la matière. D’ailleurs dans son propre bureau de vote, il a été battu par un certain Thierno Alassane Sall dont le parti s’appelle, « La République des Valeurs » (Réewum Ngor). Au lendemain de ce scrutin, le nouveau maire de Thiès, Dr Babacar Diop soutient que « Thiès vient de remonter dans le train de l’histoire en retrouvant sa fierté et sa dignité ». Sur ces mêmes résultats dans la capitale du rail, le journaliste Pape Alé Niang avance que « c'est la victoire de l'éthique ». A Dakar, Cheikh Gueye qui rempile à la commune de Dieuppeul-Derklé souligne que « c’est la victoire de la dignité, la victoire contre l'argent ».
Ainsi au-delà de la perte de vitesse des partis politique traditionnels et de fin de règne des dinosaures politiques, c’est un nouveau vent qui souffle sur la marche du pays, un vent de valeurs pour que le « Un Peuple, Un But, Une Foi » soit une réalité palpable partout.
C’est un combat de longue haleine qui va être gagné par des générations comme celles qui ont combattu pour notre liberté et la démocratie sénégalaise parfois au prix de leur vie.
Ce vent apaisant qui souffle sur le pays, complétement différent d’une certaine atmosphère dans la sous-région est ressenti par tous les acteurs politiques avertis. Un ancien ministre de l’intérieur, ancien Premier ministre, ancien Président de l’Assemblée nationale, actuel Chef de l’Etat, futur Président de l’Union africaine, un des meilleurs politiciens de sa génération, le comprend mieux que tout le monde. Il n’a pas besoin d’écouter des communicants et des conseillers qui marchent contre la direction du vent.
Désormais, il faut prendre en compte cette dimension des valeurs dans cette façon de faire de la politique. Mais aussi dans les autres sphères de la marche du pays. Ce n’est pas pour rien que des chauffeurs prennent leur courage à deux mains pour dire basta à la corruption sur nos routes en paralysant le pays à travers une grève. Il y a peut-être quelque chose qui bouge au Sénégal et positivement.
Ndiaga DIOUF
Journaliste
Par Demba Moussa Dembélé
PANIQUE DANS LES RANGS DU SYNDICAT DE CHEFS D’ETAT
La défiance, voire le mépris, vis-à-vis des présidents de la CEDEAO traduit tout simplement le fossé de plus en plus profond entre ces dirigeants et les peuples.
Le coup d’état militaire, intervenu au Burkina Faso le lundi 24 janvier, a balayé sans coup férir le président Roch Marc Christian Kaboré, qui avait assisté deux semaines auparavant au Sommet extraordinaire du 9 janvier, au cours duquel le minable syndicat de chefs d’Etat avait pris la décision illégale, honteuse et ignoble d’étrangler le peuple malien, en pleine guerre contre le terrorisme. Tout le monde sait aujourd’hui que cette décision avait été largement dictée par l’agenda géopolitique de la France et de l’Union européenne, qui se préoccupent plus de combattre le resserrement des relations entre la Russie et le Mali que de lutter réellement contre le terrorisme. La très grande satisfaction du président français Emmanuel Macron à l’égard de ces sanctions le prouve amplement.
Echec cuisant de la politique des sanctions
Mais voilà que malgré le caractère inhumain des sanctions, le peuple malien et ses dirigeants y ont répondu avec une grande dignité et de façon admirable, comme l’a illustré la grande mobilisation du vendredi 14 janvier, qui a drainé des centaines de milliers de personnes à Bamako et des milliers d’autres dans les autres localités et au sein de la diaspora. La réponse magistrale du peuple malien et le coup d’état au Burkina ont montré que les sanctions des présidents de la CEDEAO n’impressionnent personne. Ajouter à cela les vives réactions contre ces sanctions et la grande solidarité avec le Mali observées notamment au Sénégal et en Côte d’Ivoire, dirigés par les deux plus grands laquais de la France. Tout cela démontre que les chefs d’Etat de la CEDEAO ont perdu leur crédibilité, voire leur légitimité, aux yeux de leurs populations.
Panique dans les rangs du syndicat : à qui le tour ?
Leur parole ayant peu d’importance aux yeux des populations et des forces de défense et de sécurité, on comprend dès lors la panique qui doit s’emparer de certains membres, parmi les plus exposés, du syndicat des chefs d’Etat. Un syndicat plus préoccupé par la conservation du pouvoir de ses membres - quitte à piétiner les Constitutions- que du bien-être et de la sécurité des peuples. Après les évènements du Burkina, certains d’entre eux doivent être dans l’angoisse, avec la peur au ventre, redoutant que le prochain coup se produise chez lui. La défiance, voire le mépris, vis-à-vis des présidents de la CEDEAO traduit tout simplement le fossé de plus en plus profond entre ces dirigeants et les peuples.
La faillite des modèles importés
Mais par-delà le manque de légitimité des régimes en place, incapables de faire face aux défis qui se posent à leurs pays, ces coups d’état récurrents traduisent surtout la faillite des modèles de « développement » importés depuis les « indépendance » factices. La Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA) a indiqué dans son rapport de 2011 que l’Afrique était le seul et unique continent à avoir fait l’expérience de neuf (9) modèles de développement, tous venus de l’extérieur. Et ils ont tous échoué avec les terribles conséquences économiques et sociales que l’on sait. Les programmes d’ajustement structurel (PAS) de la Banque mondial et du Fonds monétaire international (FMI) étaient parmi ces modèles qui avaient détruit des pans entiers des économies africaines.
Les politiques d’austérité draconiennes imposées aux pays africains, les privatisations sauvages et les attaques systématiques contre l’Etat avaient considérablement affaibli celui-ci, notamment dans sa capacité à remplir ses fonctions régaliennes les plus fondamentales. Cela a profondément affecté les forces de défense et de sécurité qui ne sont plus en mesure de défendre efficacement l’intégrité du territoire de leurs pays. La situation actuelle dans les pays du Sahel le prouve amplement.
Mais l’échec des modèles importés n’est pas seulement limité à l’économie. On le voit également au niveau politique. Les politologues se réfèrent souvent au « discours de la Baule », lors du Sommet FranceAfrique au cours duquel le président français de l’époque, François Mitterrand, avait sommé les dirigeants africains de s’engager dans la voie de la « démocratisation », faute de quoi, il n’y aurait plus « d’aide » ! Mais l’expérience a montré depuis lors qu’élections et démocratie ne sont pas la même chose. Des dictateurs déguisés ou ouverts organisent des élections qu’ils gagnent toujours, souvent avec la complicité de leurs maîtres qui envoient des « observateurs » pour attester de la « régularité » de ces élections ! Au Sénégal, on a vu Macky Sall emprisonner ou exiler des adversaires pour les empêcher de se présenter à l’élection présidentielle. Il a également manipulé la Constitution pour limiter le nombre de candidats en 2019. Et en face de tous ces forfaits, la France et les pays occidentaux, donneurs de leçons de « démocratie » sont restés muets !
Pour des modèles endogènes
L’échec des « démocraties » tropicales, inspirées des systèmes occidentaux, doit amener les partis politiques et les citoyens africains à réfléchir sur d’autres modes de transmission et de gestion du pouvoir, conformes à leurs réalités socio-économiques et culturelles. Il faut définitivement admettre que le système importé de l’Occident a lamentablement échoué. Le mimétisme a conduit à la dé-crédibilisation des élections et au manque de légitimité des pouvoirs qui en sont issus. Ce qui explique en partie les coups d’état. Le moment est venu pour la CEDEAO, et les autres pays africains, de promouvoir des modèles endogènes, tant sur le plan économique que politique.
Par Serigne Saliou Gueye
LE SYNDROME IBA DER THIAM GUETTE MACKY SALL
Les thuriféraires du président lui font croire qu’il a gagné l’essentiel des collectivités territoriales, alors qu’il a perdu le bassin électoral du pays. BBY et ses caudataires s’adonnent à la politique de l’autruche. Le réveil risque d'être brutal
Le 2 avril 2009, la conférence des leaders de la Cap 21, sous la présidence du professeur Iba Der Thiam, s’est réunie pour tirer les enseignements des élections locales du 22 mars 2009 où la Coalition Sopi (CS) au pouvoir et ses challengers Bennoo Siggil Senegaal (BSS), la Coalition And Liggey Sénégal (CALS) et Dekal Ngor (DN), le Parti de la Réforme (PR) et And-Jëf (AJ-Pads) s’affrontaient pour conquérir les 543 collectivités locales réparties en 14 Régions, 113 communes, 46 communes d’arrondissement et 370 communautés rurales.
La particularité de ces élections était que l’opposition conduite par BSS qui regroupait le Ps, l’Afp, le Pit, la Ld avait remporté les grandes villes auparavant toujours gagnées par le parti au pouvoir. En sus, il y avait aussi la coalition Dekal Ngor (DN), conduite par un certain Macky Sall dont le parti l’Apr n’avait pas encore une reconnaissance officielle.
Lorsque les résultats tombent le soir du 22 mars 2009, un séisme secoue la terre politique sénégalaise. Dakar et la quasi-totalité de ses 19 communes basculent du côté de l’opposition. Saint-Louis, Louga, Kaolack, Diourbel, Ziguinchor, Tambacounda, Mbour, Guédiawaye, Pikine, Bargny, tombent dans l’escarcelle de BSS. Thiès reste entre les mains de Idrissa Seck. Fatick est conquis par Macky Sall. Par conséquent, les capitales régionales où se concentre l’essentiel de l’électorat sénégalais avaient basculé dans le camp de l’opposition. Ce qui, politiquement, devenait un danger pour la coalition au pouvoir.
Pourtant, un tel séisme n’a pas écarquillé les yeux du président Wade et surtout de son thuriféraire en chef de l’époque, feu Iba Der Thiam. Plutôt que de s’inquiéter de ces résultats, mauvais pour son camp, l’éminent historien célébrait au contraire une victoire de la coalition Sopi. Une victoire qui, du point de vue arithmétique, plaçait effectivement la coalition présidentielle de la Cap 21 devant BSS, DN et de Rewmi. Mais politiquement, c’était un désastre qui ouvrait le boulevard de l’alternance en 2012.
Dans un communiqué en date du 2 avril 2009, Iba Der Thiam, leader de la Cap 21, considère « que le scrutin est une preuve de maturité politique, de culture démocratique, louée par tous les observateurs indépendants ». Mieux, ajoutait-il, « le fichier électoral est bien fiable et a permis l’expression authentique du suffrage universel (…) Nulle part, il n’a été noté la moindre falsification des résultats ».
Répondant aux opposants de l’époque qui considéraient que ces locales de 2009 étaient une grande victoire pour eux, le coordonnateur de la Cap 21 soutenait que « la CS est sortie gagnante de ces élections avec 311 collectivités locales se décomposant ainsi : 11 régions (sur 14), 62 communes (sur 113), 12 communes d’arrondissement (sur 46), 226 communautés rurales (sur 370). Ce qui correspond à 970.220 voix.
S’y ajoute le score engrangé par le Pds qui est allé seul sans ses alliées dans 14 collectivités locales réparties en 3 communes, 11 communautés rurales faisant 30.353 voix ». Quant à BSS pour Der, « elle remporte 151 collectivités locales se décomposant en 3 régions sur 14, 30 communes sur 113, 27 communes d’arrondissement sur 46, 91 communautés rurales sur 370. Ce qui correspond à 769.613 voix.
La CALS conquiert 12 collectivités locales se décomposant en 3 communes d’arrondissement 5 communautés rurales. Ce qui fait un total de voix de 203.538 voix. DN obtient 2 communes et 11 communautés rurales faisant 121.477 voix. Le PR 4 communautés rurales faisant 14.227 voix et AJ-Pads gagne 2 communes comptant 9.478 voix ».
Sur les 543 collectivités locales, Der précise que « la mouvance présidentielle obtient 333. Ce qui fait, en valeur relative, un score de 61, 32 %, correspondant en voix à 970.220 + 30.353 + 14.227 + 9.478 = 1.024.278, sur un nombre de voix exprimées de 2.109.498, soit 48,55 % de suffrages exprimés.
Les 151 collectivités locales de BSS correspondent, en valeur relative, à un score de 27,81 % ; les 13 collectivités locales de DN à 2,39 %, les 12 collectivités locales de la CALS à 2,21 % ». Et le chef de la Cap 21 de conclure que, en terme de voix, « BSS obtient 769.613, soit 36,48 % des suffrages exprimés, CALS 203.538, soit 09,64 % et Dekkal 121.477, soit 05,7 % ».
Et Der de se demander, avec un tel score où la CS a remporté 311 collectivités locales contre 151, soit plus du double, au détriment de l’opposition, si l’on peut parler de « déroute », de « débâcle », d’« « échec cuisant », de « naufrage ». « Que d’excès verbaux ! » avait pesté le leader de la Cap 21.
Der de terminer son raisonnement pseudo-scientifico-politique en affirmant que si « une élection présidentielle s’était tenue le 22 mars dernier, la Coalition Sopi l’aurait largement gagnée ; s’il s’était agi de législatives, elle aurait disposé de la majorité des sièges à l’Assemblée nationale ; si c’était un référendum, elle l’aurait également remporté haut la main ».
Hélas, malgré ces performances vantées par Der, Wade a été balayé du pouvoir après le second tour de la présidentielle de 2012. C’est donc dire que tout ce raisonnement trompeur pondu pour plaire au Chef et occulter la défaite n’aurait servi qu’à endormir Wade jusqu’en 2012 où avec une adjonction de circonstances (dévolution monarchique du pouvoir, troisième mandat), le peuple fut impitoyable pour un leader adulé et porté au pinacle 12 ans auparavant.
Pourtant, Ousmane Tanor Dieng, plus lucide, avait critiqué cette analyse superficielle de Der qui ne se contentait que de l’arithmétique du nombre de communes sans tenir compte de leur différentiel électoral. 13 ans après, le même syndrome guette Macky Sall.
Ses thuriféraires lui font croire qu’il a gagné l’essentiel des collectivités territoriales, alors qu’il a perdu le bassin électoral du Sénégal. Il s’agit de Dakar, Thiès, Tivaouane, Bambey, Diourbel, Mbacké, Touba, Kaolack, Ziguinchor, Bignona. Sans compter les localités où les listes Yewwi ont été invalidées (comme Pikine, deuxième ou troisième ville du Sénégal en nombre d’habitants !) et des communes comme Saint-Louis où le score électoral est étriqué entre Bennoo et Yewwi. Le total des partis d’opposition dépasse de loin celui du gagnant de ces locales à Saint-Louis.
Les spin doctors de sa Majesté, en l’occurrence El Hadji Kassé, Seydou Guèye, Pape Mahawa Diouf et leurs colporteurs, sont chargés de faire du psittacisme médiatique pour se donner bonne conscience de leur défaite électorale. Comme Midas qui transformait tout ce qu’il touchait en or, cette valetaille présidentielle veut transformer une défaite cuisante en une victoire glorieuse. On est dans la communication mensongère. Aujourd’hui, selon la méthode Der, ces architectes de la déformation et de la manipulation se transbahutent de tribune médiatique en tribune médiatique pour diluer l’euphorie de la victoire de Yewwi.
Pour eux, les communes sont d’égale dignité. Ce qui est politiquement une aberration voire un non-sens.
Comment peut-on comparer, par exemple, les 100 000 électeurs de la commune des Parcelles assainies de Dakar aux 792 électeurs de Kandion Mangana, commune du département de Bounkiling (Région de Sédhiou) ?
Comment peut-on comparer les 700 000 électeurs de la Ville de Dakar aux 25 000 électeurs du département de Ranerou Ferlo ?
Aujourd’hui, avec les héritiers de Der au sein de Bennoo, l’arithmétique politicienne se substitue à l’analyse scientifique des résultats des dernières locales. Le fétichisme des chiffres prend le dessus sur le réalisme électoral. Les communicants branquignols de Macky Sall s’échinent à ripoliner en vain la façade d’une coalition décatie. Au lieu de faire face à la réalité de la défaite électorale, le chef de Bennoo et ses caudataires s’adonnent à la politique de l’autruche en refusant de voir le danger qui les guette. Le réveil sera brutal et la chute fatale aux prochaines législatives où les Yewwistes promettent de sonner l’hallali pour donner le coup de grâce à la bête blessée avec « l’opération dogali ».