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14 août 2025
LA PREMIERE SECTION DE LA VDN BAPTISEE BOULEVARD ALIOU SADIO SOW
La première section de la Voie de dégagement Nord (VDN), comprise entre la place Omvs et le giratoire du Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (CICES) est dénommée Boulevard Aliou Ardo Sadio Sow, par décret présidentiel signé le 10 mars
La première section de la Voie de dégagement Nord (VDN), comprise entre la place Omvs et le giratoire du Centre international du Commerce extérieur du Sénégal (CICES) est dénommée Boulevard Aliou Ardo Sadio Sow, par décret présidentiel signé le 10 mars dernier, par le chef de l’État, Macky Sall.
Les ministres des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Oumar Gueye, et de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Sow, sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du décret, précise le document reçu à Emedia.
Fondateur de Compagnie Sahélienne d’Entreprise (CSE), en 1976, feu Aliou Ardo Sow, décédé en 2017 à l’âge de 83 ans, était connu pour ses œuvres caritatives. Mécène, il a construit des maisons pour ses employés, ses parents et ses amis. Il a construit des mosquées dans plusieurs localités au Sénégal et notamment au Fouta. Il prenait en charge les soins médicaux de plusieurs milliers de personnes.
Les témoignages restent unanimes. « C’est une référence pour la jeunesse africaine, un modèle de vie et d’humilité », avait réagi Macky Sall.
PRÈS DE 5500 PARTICIPANTS ATTENDUS AU 9ÈME FORUM MONDIAL DE L’EAU DE DAKAR
Près de 5 500 personnes sont inscrites pour participer au 9ème Forum de l’eau, qui s’ouvre lundi à Diamniadio, a révélé le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, précisant que les 1200 proviennent du Sénégal.
Dakar, 20 mars (APS) - Près de 5 500 personnes sont inscrites pour participer au 9ème Forum de l’eau, qui s’ouvre lundi à Diamniadio, a révélé le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, précisant que les 1200 proviennent du Sénégal.
‘’A ces chiffres, s’ajoutent des représentations de haut niveau de chefs d’Etat, de grandes Institutions internationales et de tous les acteurs du monde de l’eau. Le forum de l’eau n’est pas seulement une activité des représentants des gouvernements’’ a-t-il indiqué.
M. Thiam intervenait, samedi soir à la télévision publique sénégalaise (RTS) dont, il était l’invité du journal de 20 heures, en prélude à l’ouverture officielle, lundi à Diamniadio, du 9ème Forum mondial de l’eau, axé sur le thème : ’la sécurité de l’eau pour la paix et le développement’’.
Selon lui, sont aussi attendus lors de ce Forum mondial de l’eau, des élus locaux, la société civile, les sociétés privées, le patronat de l’eau, des femmes des jeunes.
‘’C’est tout cela, le forum mondial de l’eau et nous avons aujourd’hui, des participants qui viennent de tous les continents, de près d’une centaine de pays’’ a-t-il indiqué, assurant que les délégations sont en train d’arriver.
Il a aussi dit que pour les inscrits, il y a une foire d’exposition qui sera installée durant le forum. ‘’Nous avions prévu 5000 m3 de stand mais, nous étions obligés d’augmenter, pour en être à 5300 m3 à date’’, a souligné le ministre.
Serigne Mbaye Thiam a en plus salué la vision et la volonté du chef de l’Etat Macky Sall, sur les réalisations en matière d’accès à l’eau au profit des populations sénégalaises.
‘’Les études ont montré qu’en 2014-2015, on allait connaître des problèmes d’alimentation en eau surtout dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour, où, la consommation d’eau représente 80% de celle globale’’ selon le ministre.
‘’A partir de ce moment, a-t-il expliqué, une réflexion stratégique s’était engagée, consistant à mettre en œuvre le projet de Keur Momar Sarr3 qui devrait permettre d’injecter dans le réseau 200 mille mètres cube d’eau.
Il a rappelé qu’au mois d’avril dernier, le Président Sall avait inauguré les premiers 100 mille m3 injectés dans le réseau et que le Sénégal est ‘’très avancés’’ dans la construction de l’usine de dessalement des Mamelles.
‘’De fait, à quelques heures de l’ouverture du 9ème Forum mondial de l’eau, le Sénégal sera la capitale mondiale de l’eau pendant une semaine’’, s’est félicité le ministre de l’Eau et de l’Assainissement.
Il a également fait part de l’engouement que cet événement a eu auprès des décideurs et tous les acteurs du secteur.
INAUGURATION DE LA CENTRALE D’OXYGÈNE DE L’HÔPITAL EL HADJI IBRAHIMA NIASS A KAOLACK
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a inauguré samedi la centrale d’oxygène de 42 mètres cubes de l’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack (Centre), a constaté l’APS.
Kaolack, 20 mars (APS) – Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a inauguré samedi la centrale d’oxygène de 42 mètres cubes de l’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack (Centre), a constaté l’APS.
"Cette centrale d’oxygène de 42 mètres cubes va renforcer le dispositif de prise en charge de la Covid-19", a expliqué le ministre, en présence du maire de Kaolack, Serigne Mboup, ainsi que des autorités administratives et divers acteurs de la Santé.
Selon lui, "cette centrale fait partie des 35 que le gouvernement doit installer dans l’ensemble des structures de santé pour positionner définitivement notre pays sur l’orbite de l’autonomisation en oxygène".
"Nous avons mis en place à l’hôpital de Kaolack une mammographie numérique de dernière génération d’une valeur de 165 millions de francs CFA", a souligné M. Sarr.
Il a assuré que cette mammographie est destinée à faciliter la prise en charge du diagnostic des femmes atteintes par le cancer du sein et éviter les déplacements à Dakar pour ces types de soins.
Le ministre de la Santé et l’Action sociale a rappelé que trois autres appareils du même genre sont installés à l’hôpital Idrissa Pouye de Dakar, à l’hôpital Fann et à l’hôpital Cheikh Ahmadou Khadim de Touba.
Abdoulaye Diouf Sarr a aussi promis de travailler avec la mairie de Kaolack pour relever les plateaux techniques des structures de santé, notamment par l’octroi d’équipements médicaux et de renforcement en ressources humaines.
La commune de Kaolack compte actuellement un établissement public de niveau 2 (hôpital El Hadji Ibrahima Niass), 19 postes de santé, un centre de santé, un laboratoire régional et un centre de formation en santé, selon Abdoulaye Diouf Sarr.
La visite du ministre de la santé et de l’action sociale à Kaolack a été également marquée par l’organisation d’une journée de consultation médicale gratuite destinée au dépistage de l’hypertension artérielle, du diabète et de l’insuffisance rénale.
LES RH AU FÉMININ PRENNENT LE POUVOIR
L’Association sénégalaise des professionnels des ressources humaines (ASPRH) a célébré ses femmes, samedi, leur rendant hommage à l’occasion du mois de mars
L’Association sénégalaise des professionnels des ressources humaines (ASPRH) a célébré ses femmes, samedi, leur rendant hommage à l’occasion du mois de mars, à travers son spécial Café RH sur le thème : ‘’leadership féminin et gestion des ressources humaines dans les entreprises sénégalaises’’. Lequel a offert un cadre d’échanges et de partage d’expériences.
Lors des débats, le constat a été fait que les femmes ont renversé la tendance dans l’occupation des postes stratégiques dans des entreprises sénégalaises. « Nous avons constaté que beaucoup de femmes leaders sont des DRH maintenant », confirme le président de l’ASPRH, Ibrahima Mbaye, interrogé par des journalistes.
Choisies pour leur parcours de vie inspirant, des femmes ont été distinguées. Parmi elles, la responsable des Ressources humaines de la Direction des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des forêts (DEFCCS), Leissa Hariss SY, qui possède onze ans d’expérience au sein d’une structure paramilitaire.
Pourquoi leader ? Son administration « convaincue de (son) engagement et de (ses) performances au fil de nombreuses années de service » l’a honorée pour « (son) leadership développé » comme première dame pionnière des Eaux et forêts, prix décerné par le président de la République, (Macky Sall, en mars 2018.
Après sa nomination, elle a dû faire face aux « réfracteurs au changement », afin de relever les défis, qui l’ont poussée à se « surpasser pour obtenir les meilleurs résultats » : « c’est ainsi que je me suis fixée un objectif principal à savoir d’asseoir ma propre vision de la politique RH avec une adhésion de ma hiérarchie et une appropriation de tous les agents. Cependant, pour y arriver, il fallait partir de l’existant, évaluer les facteurs à améliorer, poser mes jalons à savoir exposer petit à petit ma vision, apporter un plus pour ne pas dire faire la différence et évidemment sans contraintes avec une adhésion maximale. Pour atteindre mes objectifs, j’ai dû adopter le culte du renforcement de la confiance en soi. J’avais mon propre caractère et ma propre personnalité en tant que dame dans un milieu d’hommes en uniforme. Toutefois, dans l’Armée, la rigueur, la discipline et l’audace sont des vertus cardinales qui nous amènent vers la réussite. Fort heureusement, en toute humilité, le Bon Dieu m’en avait doté. Certains me diront que le leadership peut être évident dans un poste de commandement parce que l’autre se sent obligé mais je dirai que ce n’était pas chose aisée et préciser que le leadership n’a rien à voir avec le commandement. »
Mais, « l’écoute, le respect et la franchise » doivent être également de mise, dans le cadre de la communication avec les agents.
Pour occuper ces stations, ces femmes ont dû faire preuve de résilience (refus d’abandon), être utiles, et faire montre de générosité. DRH du Centre hospitalier national universitaire de Fann (CHNUF), Aremata Danfakha Camara a insisté, elle, sur « la maitrise de l’environnement ».
Par ailleurs, la présidente de l’Association sénégalaise des assureurs-conseils (ASAC), par ailleurs présidente de la Commission Genre du Conseil national du patronat (CNP), Raqui Wane les a encouragés « à se former », pour surmonter les obstacles.
« Le leadership féminin est une nécessité aujourd’hui », a tranché Pr Amsatou Sow Sidibé, la première femme sénégalaise agrégée en sciences juridiques et politiques, et première candidate à l’élection présidentielle de son pays en 2012. Dans ce sillage, elle a exhorté ces femmes à investir le champ politique notamment en direction des élections Législatives prévues le 31 juillet prochain, afin de siéger à l’Assemblée nationale. Le but visé est de ne pas laisser le terrain à « d’autres » qui sont en train de s’y « crêper le chignon ».
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LES BANQUES NE SONT PAS NOS AMIES
Cachoterie, taux d’intérêt élevés, services imposés à l’insu du client, réticence à financer le développement, les banques se préoccupent plus de leur business que du développement
Cachoterie, taux d’intérêt élevés, services imposés à l’insu du lient, accueil de piètre qualité, réticences à financer le développement, à accompagner de jeunes entrepreneurs, les banques sont-elles au service du développement ? Les habitants de la capitale sénégalaise sont sceptiques et poussent un coup de gueuele sur le mode de fonctionnement des banques au Sénégal. Dans ce florilège, les personnes interrogées dans les rues relèvent les tares du systèmes bancaire au Sénégal.
Regardez !
par Momar Dieng
PARRAINAGE À LA TRAPPE
L’acte de dénonciation de ce système de parrainage conflictuel et sans valeur ajoutée devient une œuvre de salubrité démocratique trans-partisane. Ceux qui l’acceptent aujourd’hui parce qu’ils sont au pouvoir pourraient bien en souffrir demain
Pour une démocratie qui se respecte, rien ne doit remplacer une compétition électorale ouverte, libre, démocratique et dont l’issue ne doit dépendre que des citoyens et de leurs votes. En cela, le parrainage est un dispositif politique punitif qui dévoie totalement l’élection.
Saisie par l’Union sociale libérale (USL) de l’avocat Abdoulaye Tine en décembre 2018, veille de l’élection présidentielle de février 2019 emportée par Macky Sall, la Cour de justice de la Cédéao avait soigneusement décortiqué l’iniquité et la violence dont le système de parrainage version sénégalaise était porteur.
Selon la juridiction communautaire, « (…) les formations politiques et les citoyens du Sénégal qui ne peuvent se présenter aux élections du fait de la modification de la loi électorale doivent être rétablis dans leurs droits par la suppression du système de parrainage. »
Ce parrainage « constitue un véritable obstacle à la liberté et au secret de l’exercice du droit de vote, d’une part, et une sérieuse atteinte au droit de participer aux élections en tant que candidat, d’autre part ».
Les juges de la Cour communautaire avaient donné au Sénégal un délai de six mois pour supprimer totalement « le système de parrainage électoral » du processus de sélection des candidats. Le président Macky Sall, qui assure la présidence tournante de l’Union africaine depuis février, refuse d’appliquer l’arrêt rendu.
Imposer le parrainage parce que l’on détient les leviers de pouvoir, de répression et de normalisation de la vie politique revient à instrumentaliser l’Etat au service de ses propres ambitions. Et de réveiller inutilement de vieux démons enfouis dans quelque poubelle de l’histoire.
C’est pourquoi l’acte de dénonciation de ce système de parrainage conflictuel et sans valeur ajoutée partagée devient une œuvre de salubrité démocratique trans-partisane. Ceux qui l’acceptent aujourd’hui simplement parce qu’ils sont au pouvoir pourraient bien en souffrir demain, sait-on jamais !
Du reste, et au-delà des gains électoraux qu’une majorité peut espérer d’un système d’élimination de candidats adversaires potentiels, le Bulletin unique semble beaucoup plus utile à la consolidation du processus démocratique sénégalais qu’un semblant de parrainage qui ne satisfait que ceux qui tirent les marrons du feu…électoral.
LES COMBATS EN CASAMANCE FONT DES MILLIERS DE DÉPLACÉS
Plus de 6 000 déplacés et réfugiés ont été recensés en Gambie, fuyant les violences depuis une semaine entre l'armée et des rebelles
Plus de 6.000 déplacés et réfugiés ont été recensés en Gambie, fuyant les violences depuis une semaine entre l'armée et des rebelles en Casamance, dans le sud du Sénégal voisin, ont annoncé samedi les autorités gambiennes.
L'armée sénégalaise a annoncé avoir lancé le 13 mars une opération contre des rebelles de Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie. "L'objectif principal est de démanteler les bases" du chef militaire rebelle Salif Sadio, situées le long de la frontière nord avec la Gambie, a dit l'armée.
Les personnes fuyant les violences et recensées depuis le 13 mars sont au nombre de 6.350 dont 4.508 déplacés, a indiqué l'Agence nationale gambienne de gestion des crises, dans un document officiel transmis samedi à l'AFP. "A cause de la situation dans la région de Casamance, au Sénégal, la zone du Foni Kansala est devenue un refuge sûr aussi bien pour les réfugiés que pour les déplacés", a-t-elle déclaré. "Ces personnes ne peuvent plus rester dans leurs maisons à cause de la proximité des combats et de manière globale, des implications du conflit en cours", a-t-elle ajouté.
Le Foni Kansala, en territoire gambien, est frontalier de la Casamance et proche de la zone où se déroulent des combats entre l'armée sénégalaise et des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), qui lutte depuis 1982 pour l'indépendance de cette région. Le gouvernement gambien a promis d'aider les personnes déplacées et le président Adama Barrow a ordonné des patrouilles renforcées près de la frontière, affirmant qu'il protégerait le petit Etat "contre toute menace étrangère".
Les rebelles casamançais, accusés de faire du trafic de bois et de cannabis, se sont souvent réfugiés en Gambie ou en Guinée-Bissau, qui a également une frontière commune avec le Sénégal. Le conflit de faible intensité s'était de nouveau animé l'an dernier lorsque le Sénégal a lancé une offensive pour déloger les rebelles.
Le président sénégalais Macky Sall a fait de la "paix définitive" en Casamance la priorité de son second mandat.
AU MALI, MALAISE APRÈS LA SUSPENSION DE FRANCE 24 ET RFI
Les deux chaînes françaises ont été mises sur liste rouge par les autorités de transition à Bamako, laissant un grand vide dans le paysage de l'information malienne. Dans le secret de l'anonymat, beaucoup s'inquiètent de cette décision
La censure est assumée. Le ton du communiqué, lapidaire. Mercredi, le gouvernement de transition au Mali a annoncé la suspension de France 24 et RFI. Les deux chaînes de l'audiovisuel français ne seraient rien de moins que la «radio Mille Collines» version malienne, allusion à cette station rwandaise qui prêchait sur les ondes le génocide des Hutus contre les Tutsis. Leur tort? Avoir relayé un rapport de l'ONG Human Rights Watch (HRW), ainsi que divers témoignages, accusant les soldats maliens d'exactions, notamment sur une trentaine de personnes «aspergées d'essence et brûlées vives» le 3 mars dernier. «Désinformation», a objecté l'armée, indiquant que ses unités «ne pouvaient pas être responsables d'une telle abjection».
De plus en plus isolées sur la scène internationale avec le départ des partenaires européens et les sanctions de la Cédéao, les autorités ont également alerté les médias maliens: est formellement prohibée toute «rediffusion, et/ou publication des émissions et articles de presse» de ces deux chaînes. «Les journalistes présents au Mali sont désormais prévenus», a réagi l'ONG Reporters sans frontières (RSF). «Les sujets qui fâchent les militaires au pouvoir conduiront à des menaces, des expulsions ou des suspensions».
Gêne à Bamako
Côté français, bien sûr, le Quai d'Orsay, puis le chef de l'État, ont condamné «avec la plus grande fermeté» cette annonce. Au Mali, loin de provoquer un tollé, la décision a reçu un accueil froid. Les communiqués des deux faîtières de la presse ont simplement pris acte. Certains ont rétorqué aussi: qui est la France pour crier à la censure, après la suspension de RT et Spoutnik? Seule à exprimer ses réserves, la CNDH, organisme national de défense des droits de l'Homme à Bamako, s'est inquiétée pour «le droit fondamental à l'information», dont «les populations ne devraient pas être privées».
De son côté, la Maison de la Presse a invité «tous les médias nationaux et étrangers à davantage de RESPONSABILITÉ (sic)», et à «œuvrer à soutenir les forces armées et de sécurité dans le noble combat contre le terrorisme». «La confraternité n'est pas de mise», grince une figure de la presse à Bamako, qui pointe une décision «clairement liberticide et stupide».
TROP D'AFRICAINS SONT MORTS AU NOM DE LA DÉMOCRATIE
Guerre en Ukraine, coups d’État en Afrique de l’Ouest, réconciliation dans son pays… L’icône ivoirienne du reggae, Alpha Blondy, livre son analyse des problématiques qui lui tiennent à cœur
Jeune Afrique |
Aïssatou Diallo |
Publication 19/03/2022
La star ivoirienne du reggae revient avec Eternity, un album de 18 titres disponible en précommande sur les plateformes de streaming. Dieu, la paix, ou encore l’amour sont au cœur de l’œuvre de l’artiste, qui se pose désormais en réconciliateur. Jeune Afrique l’a rencontré dans sa résidence d’Abidjan, pour une heure d’un entretien intense durant lequel le chanteur a livré sa vision des grands sujets qui font l’actualité du moment dans son pays et dans toute l’Afrique de l’Ouest.
Jeune Afrique : Dans un des titres de votre prochain album – Pompier pyromane –, vous dénoncez les pays vendeurs d’armes qui se nourrissent des conflits. Pourquoi ce choix ?
Alpha Blondy : Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU – à savoir les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni – sont aussi les plus grands marchands d’armes du globe, et je trouve cette situation inacceptable. Il y a clairement là conflit d’intérêt.
L’ONU a été créée après la 2e guerre mondiale pour éviter que les humains ne se maltraitent comme cela a été le cas pendant ce conflit. Mais les Nations unies ne sont plus crédibles. Comment expliquez-vous que, malgré l’opposition de Kofi Annan à l’époque, les membres de l’organisation ont quand même bombardé et détruit l’Irak ? Pour qui se prennent-ils ? J’ai écrit le titre « Pompier pyromane » il y a 4 ans, mais les coupables sont toujours les mêmes. Ces derniers ont failli à leur mission, qui est de préserver la paix.
Au sein de l’opinion publique africaine, nombreux sont ceux à faire un parallèle entre la guerre d’aujourd’hui en Ukraine et l’intervention occidentale en Libye. Ils soulignent notamment que l’implication de l’Otan dans la chute de Mouammar Kadhafi a provoqué la déstabilisation du pays et, au-delà, de tout le Sahel. Partagez-vous ce sentiment ?
Dans ce film macabre, on retrouve toujours les mêmes acteurs… C’est à se demander si les États-Unis n’ont pas besoin de guerre pour exister. Qu’est-ce que les Américains sont allés chercher au Vietnam, en Irak, en Afghanistan ou encore en Syrie ?
Tout ce qui se passe actuellement au Burkina, au Mali, au Niger, au Nigeria et au Tchad est la conséquence directe de ce qui s’est produit en Irak et en Afghanistan. Lorsque vous détruisez un pays sous prétexte de « démocratie », ce mot devient un épouvantail qui fait peur. Cela ne devrait pas être le cas.
En tant qu’amoureux des États-Unis, je me sens blessé, voire trahi, quand je les vois se comporter de la manière dont ils agissent. Il faut que la France et les autres pays européens arrêtent de les suivre dans leurs aventures guerrières. Et si je parle avec autant de franchise, c’est qu’ils ont franchi la ligne rouge.
Quel rôle les pays africains peuvent-ils jouer dans la crise en Europe ?
Il nous faut déjà apprendre à nous taire et à ne pas prendre parti. Nous devons soutenir la paix. Quand les marchands de couteaux se battent, les poulets se taisent ou vont se cacher. L’Union africaine doit se réveiller. Nos divisions sont la cause de nos malheurs. Il est grand temps que les pays membres de l’UA s’unissent réellement. Qu’attendons-nous, par exemple, pour mettre en place une armée de l’Union africaine ? Une telle initiative permettrait de lutter efficacement contre les groupes jihadistes.
A ses débuts, elle avait suscité beaucoup de curiosité. Aujourd’hui, l’école des maris commence à s’imposer et à susciter l’admiration, en banlieue, notamment à Djeddah-Thiaroye-Kao
A ses débuts, elle avait suscité beaucoup de curiosité. Aujourd’hui, l’école des maris, un concept qui initie des époux aux travaux ménagers, commence à s’imposer et à susciter l’admiration, en banlieue, notamment à Djeddah-Thiaroye-Kao, première commune où elle a été implantée en 2018.
Cela fait bien longtemps qu’El hadji Fallou Sarr se substitue tous les matins à sa femme pour balayer la cour de la maison, puiser de l’eau ou refaire le lit. Taille moyenne, l’air taquin, El Hadji Fallou Sarr ne s’est plus soucié des remarques désobligeantes de ses voisins lorsqu’ils l’ont vu, pour la première fois, sécher le linge. «Ils sont maintenant habitués et certains nous ont même rejoints», s’esclaffe El hadji Fallou Sarr. Qui se souvient encore de l’époque où l’école des maris était à ses balbutiements. «Au début, les populations nous regardaient de haut, d’autres nous méprisaient parce qu’elles n’étaient pas préparées à voir des hommes, de surcroît, chefs de famille, effectuer des travaux ménagers ou accompagner leurs épouses au poste de santé pour des visites prénatales.» Des pratiques entrées dans les habitudes des populations depuis 2018 avec l’implantation de l’école des maris dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao. «Une première au Sénégal», se souvient Youssou Bâ, l’un des membres fondateurs qui confie que c’est à l’initiative de l’ONG Plan que l’idée a été présentée à la mairie de la localité, discutée au sein des délégués de quartiers avant d’être adoptée.
Une première cohorte de 20 pensionnaires
Aux premiers jours de classe, ils étaient une vingtaine de chefs de famille, communément appelés «pères-maris» et qui présentent le même profil. Ils sont tous des porteurs de voix écoutés dans leur communauté, afin de pouvoir porter le message aux populations facilement. Ils doivent être également convaincus par «le bien-fondé de la planification familiale», selon Youssou Bâ, l’un des vingt pères-maris, membres de la première cohorte de l’école. Ces membres qui remplissent les critères intègrent l’école dont les cours sont dispensés dans la cour de la maison d’un des leurs du nom d’El hadji Sarr appelé Coach. «Nous n’avons ni professeur ni guide. C’est l’un d’entre nous, acteur communautaire très engagé qui nous accueille dans la cour de sa maison où la leçon du jour porte sur un thème discuté d’avance avec l’infirmier chef du poste (ICP) de santé de Santa Yalla, un quartier de la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao », confie Youssou Bâ. Et à l’occasion, ces thèmes varient de la santé maternelle, néonatale et infantile à l’éducation. De même, le thème peut porter sur comment alléger les travaux des épouses à la maison afin d’améliorer leur santé. Bon nombre de programmes à l’école des maris, déroulés par des hommes, tentent de trouver une réponse à cette question.
Dans la cour de la maison du coach Sarr, les hommes sont répartis selon les tâches que les femmes exécutent. El hadji Fallou Sarr, pensionnaire de l’école des maris explique : « Dans un groupe de trois hommes, l’un mime les gestes liés à la cuisine, le second le linge, alors que le troisième imite la gestuelle d’une nounou. Ainsi ces trois tâches qu’une seule femme exécute à la fois dans sa maison sont réparties entre trois hommes. Pendant le cours, l’un des trois hommes se retrouve à effectuer simultanément les trois tâches. L’objectif est d’évaluer la charge que peuvent représenter ces trois tâches effectuées séparément par trois personnes ou alors effectuées simultanément par une seule personne. Cela saute aux yeux que ces tâches effectuées séparément sont plus faciles à supporter que lorsqu’elles le sont par une seule et même personne. Et c’est exactement ce que vivent nos épouses dans nos maisons où elles s’occupent à la fois du linge, de la cuisine et du ménage. Certaines de ces activités peuvent bien être effectuées par l’époux pour reposer un peu la femme.»
Désapprobation et intransigeance de leurs pairs
Après les leçons dispensées par le coach sous la forme de discussions et de travaux pratiques basés sur des thèmes bien précis, arrive l’étape la plus difficile pour les pères-maris : Celle de diffuser et de transmettre les leçons à la communauté pour susciter des changements de comportement chez les hommes à l’égard de leurs épouses. Le pari était à la fois osé et risqué face à la ténacité des barrières sociales et religieuses. Au cours des quatre années qu’il a transmis les leçons de l’école des maris auprès de sa communauté, El hadji Sarr a eu à se frotter à des réactions parfois très virulentes. «On nous disait qu’il n’est pas dans nos habitudes, au Sénégal, de voir un homme aider son épouse dans l’exécution des tâches ménagères ou de l’accompagner au poste de santé et de l’assister jusque dans le bureau du médecin ou de la sage-femme. L’homme doit juste se limiter dans nos sociétés à donner l’argent nécessaire pour l’entretien de la maison ou les soins. C’était la conviction de la grande majorité des époux à qui nous avons parlé.» Faire passer la pilule ne fut pas une chose ardue pour El Hadj Sarr et ses pairs. Au cours des visites de sensibilisation dans les domiciles appelées « Vad ou visite à domicile », dans les mosquées, dans les grands-places, plus d’une fois les pères-maris se sont heurtés à l’intransigeance des hommes. «Certains refusaient de nous parler, d’autres nous tournaient en bourrique pendant que les plus intolérants se défoulaient carrément sur nous. Heureusement, nous étions préparés à ces réactions. Il y a eu des mots très durs à notre endroit. Préparés à cela, nous sommes allés avec tact, en procédant par étapes, pour ne pas bousculer certaines habitudes», confie El Hadji Fallou Sarr.
Les pères-maris, courroie de transmission
El hadji Fallou Sarr, le coach El hadji Sarr, Mamadou Sow, Youssou Bâ, aujourd’hui portés en triomphe dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao ont permis aux populations de se défaire des carcans culturels. A eux quatre et avec les autres pensionnaires de l’Ecole des maris, ils incarnent l’évolution dans la commune de Djeddah-Thiaroye-Kao où les relations dans les couples sont devenues moins violentes. Au poste de santé de Santa Yalla impliqué dans l’expérience de l’école des maris, on confie que les visites de femmes accompagnées de leurs époux sont devenues plus fréquentes. «Les hommes viennent de plus en plus et cela a considérablement augmenté les visites. Les femmes ne se sentent plus délaissées», assure El hadji Fallou Sarr.