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22 juin 2025
PAR Jean-Baptiste Placca
BURKINA, EN ATTENDANT LES MIRACLES
Il ne faut pas que les condamnations venues de l’extérieur deviennent une diversion, pour oublier de se concentrer sur le génie par lequel les militaires, si loin du front, entendent faire merveille, au palais présidentiel
Suspendre le Burkina des instances de la Cédéao semble être une décision plutôt modérée, généralement interprétée comme le signe d’une volonté de conciliation, qui tient compte de l’accueil quelque peu enthousiaste des populations à l’égard des putschistes. Faut-il s’attendre à ce que ces concessions à l’opinion valent aux chefs d’État ouest-africains un peu d’indulgence de la part de leurs peuples ?
Si les coups d’État sont contraires aux bonnes mœurs démocratiques – et ils le sont – alors, il ne faut pas les accepter, même du bout des lèvres. Le Nigeria a déjà eu à faire échec à un coup d’État en Sierra Leone, et le Sénégal, en Gambie. Et l’on attend de savoir de quelle expertise se prévalent les militaires pour s’estimer plus qualifiés, pour diriger leur pays, que les médecins, les enseignants et tant d’autres professions utiles. Les putschistes justifient leur coup par ce qu’ils considèrent comme des défaillances de leadership d’un chef d’État élu. À ce prix, nombre de chefs d’État, de par le monde, perdraient le pouvoir au bout de deux ans. Aux États-Unis, en France, au Japon...
La meilleure façon de priver les putschistes de leurs alibis est d’éviter de tricher avec la Constitution et les institutions, qui devraient suffire à indiquer à chacun les limites de son pouvoir. À condition, évidemment, que les hommes qui incarnent ces institutions n’aient pas cette fâcheuse tendance, africaine, à la révérence vis-à-vis de tout président en place. Sur le continent, curieusement, jamais l’on ne parle de coup d’État là où les contre-pouvoirs fonctionnent bien, et ne sont pas réduits à une certaine servilité.
Regardez donc comment, en Grande-Bretagne, pour une faute qui passerait pour un péché véniel dans bien des pays africains, le Premier ministre Boris Johnson est en train d’être contraint à la démission par les institutions ! À part la destitution, en 1996, du professeur Albert Zafy, à Madagascar, le chef d’État, dès lors qu’il est élu, devient, dans la plupart des pays, d’autant plus intouchable que les institutions s’aplatissent devant lui, sans même qu’il ait à stimuler leur zèle. La meilleure protection contre les coups d’État reste la force des institutions, surtout celles qui gênent parfois.
Les arguments qu’avancent les militaires seraient donc fondés ?
D’un pays à l’autre, le discours des putschistes reste quelque peu stéréotypé. Peut-être les problèmes sont-ils les mêmes. Le métier du militaire est de défendre la patrie, lorsqu’elle est en danger. Ils se plaignent de ne pas disposer de suffisamment de moyens. Dans l’armée américaine aussi, on se plaint de l’insuffisance des moyens. Les médecins, les enseignants aussi se plaignent de manquer de moyens. Et pourtant, ils soignent, guérissent, dispensent le savoir, sans réclamer que le chef de l’État leur remette sa démission.
Le résumé de l'actualité en Wolof de ce samedi 29 janvier 2022 présenté par Mantoulaye Thioub Ndoye sur Zik Fm
REVUE DE PRESSE DE CE SAMEDI SUR L'APS
Le quart de finale de la CAN opposant le Sénégal à la Guinée-Equatoriale, dimanche, la présidence sénégalaise de l’Union africaine (UA) sont entre autres sujets au menu des quotidiens reçus samedi à l’APS.
Dakar, 29 jan (APS) – Le quart de finale de la CAN opposant le Sénégal à la Guinée-Equatoriale, dimanche, la présidence sénégalaise de l’Union africaine (UA) sont entre autres sujets au menu des quotidiens reçus samedi à l’APS.
Parlant du match Sénégal-Guinée Equatoriale, le quotidien sportif Stades affiche à la Une : ’’Les Lions à l’assaut d’un vicieux Nzalang ce dimanche’’ à Yaoundé.
Ce quart de finale ’’sonne comme une revanche pour les Lions battus en 2012 par le Nzalang nacional’’, souligne L’As qui titre : ’’Des Lions revanchards à l’assaut de la Guinée Equatoriale’’.
Le quotidien Bës Bi Le Jour aussi rappelle que la Guinée Equatoriale ’’fait partie des équipes qui avaient éliminé le Sénégal dès la phase de poules de la CAN 2012’’.
Mais, note le journal, ‘’le contexte a changé depuis avec les deux formations qui se retrouvent cette fois en quarts’’.
’’Heurts de vérité’’, dit Le Quotidien qui écrit : ’’Le match Sénégal-Guinée Equatoriale de dimanche avait déjà débuté en dehors du terrain, avec des propos déplacés venant de certains joueurs du Nzalang Nacional. Suffisant pour réunir les ingrédients d’un match tendu au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé’’.
En politique, Enquête analyse le rôle de Khalifa Sall dans la ‘’forte poussée’’ de la coalition Yewwi askan wi lors des élections locales.
’’Grand architecte de la coalition Yewwi askan wi, Khalifa Sall a grandement contribué à cette percée de YAW dans beaucoup de grandes villes notamment à Dakar. Cette forte percée constitue pour l’ancien maire de Dakar un retour en grâce qui le repositionne dans le jeu politique en vue des prochaines législatives (2022) et présidentielle en 2024’’, écrit le journal qui affiche à la Une : ’’Khalifa Sall, l’alchimiste’’.
Le Soleil s’intéresse à la présidence sénégalaise de l’Union africaine et met en exergue les ’’recommandations’’ de spécialistes pour ’’un mandat réussi’’ de Macky Sall à la tête de l’organisation panafricaine.
Président en exercice de l’UA à partir de ce mois de février, ’’le chef de l’Etat fera face à de nombreux défis. Santé, sécurité, climat…Le président sénégalais aura du pain sur la planche’’, selon L’Observateur.
AMATH DANSOKHO IMMORTALISÉ DANS UN DOCUMENTAIRE
Dansokho: Il chantait rouge est un film documentaire qui retrace en grande partie, le parcours et les convictions du défunt Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (Pit), Amath Dansokho, figure emblématique de la Gauche
Le film documentaire, Dansokho: Il chantait rouge, de Maky Madiba Sylla et Florian Bobin, en hommage à Amath Dansokho, l’ancien ministre et Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (Pit), a été projeté ce jeudi à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), dans le cadre de la 6e édition du Colloque international de Dakar. A travers des séquences captivantes et des témoignages poignants, le réalisateur de ce film a voulu transmettre à la jeune génération, le patrimoine de celui que l’on surnomme «l’homme de gauche».
Dansokho: Il chantait rouge est un film documentaire qui retrace en grande partie, le parcours et les convictions du défunt Secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (Pit), Amath Dansokho, figure emblématique de la Gauche sénégalaise. Dès le début du documentaire, les réalisateurs annoncent la couleur par des témoignages : Pr Abdoulaye Bathily, Elisabeth Feller-Dansokho, Samba Diouldé Thiam, Mandiaye Gaye et Fodé Sylla. Ensuite, ils offrent un voyage dans le temps et en musique, avec un titre phare, Niani Bagn Na. Il n’a suffi que de 28 minutes à Maky Madiba Sylla, alias Daddy Maky, et Florian Bobin, pour immortaliser le président du Pit, décédé le 23 août 2019, laissant dans les esprits l’image d’une figure majeure de la vie politique sénégalaise et de la lutte contre l’impérialisme en Afrique. Mais pour le réalisateur, résumer la vie de «Tonton» Amath Dansokho en 28 minutes, comme il l’a fait, c’est pratiquement impossible. «A la base, c’est un film qui devrait se faire en 90 minutes. Mais pour des questions de financement, on était un peu dans l’incapacité de fournir les 90 minutes. Quand on a été contactés par la Fondation Gabriel Péri, on a pensé à faire 13 minutes. C’est par la suite qu’on a essayé d’aller jusqu’à 28 minutes», a expliqué Maky Madiba Sylla. Amath Dansokho, militant communiste-léniniste et surtout marxiste depuis ses années d’étude, n’a pas changé. Il est demeuré sur cette voie. «Oui, il chantait rouge et je crois même pouvoir dire qu’il n’a jamais rompu avec le communisme», témoigne Fodé Sylla, ambassadeur itinérant du Sénégal. Le film documentaire rend aussi hommage à cet homme d’Etat, qui avait plusieurs vies. «C’est un personnage de roman pour moi. C’est quelqu’un que je considère comme l’un des illustres fils de ce pays, qui a beaucoup apporté afin que ma génération, la génération suivante, ait un peu plus de liberté», a dit le cinéaste, pour expliquer son intérêt pour ce film «hommage». Poursuivant ses propos, il a rappelé que dans ce pays, «on a l’habitude de tuer deux fois nos héros. Quand ils sont en vie, on leur rend très peu hommage. Mais à leur mort aussi, on les oublie. Donc là, l’idée c’était de le fixer dans le patrimoine et que les générations actuelles et futures puissent savoir quel grand homme il a été». En tant que réalisateur, il a voulu, fait-il savoir, transmettre ce patrimoine de celui que l’on surnomme «l’homme de gauche» à la jeune génération, pour qu’elle sache qui était Amath Dansokho et le combat extraordinaire qu’il a pu mener.
«Je pense que Wade avait peur de mon mari»
Parlant de la conviction et de l’engagement de cet homme politique, Elisabeth Feller-Dansokho, son épouse, n’a pas manqué de revenir sur les positions que défendait le president du Pit. «Amath Dansokho dénonçait la mal gouvernance. Il avait un langage direct. Je pense que Wade avait peur de mon mari», a témoigné Elisabeth Dansokho. Pour Fodé Sylla, ambassadeur itinérant du Sénégal, ça fait plaisir de voir une jeune génération de réalisateurs comme Maky Madiba Sylla, revisiter les grands hommes contemporains. Selon lui, ça parait également important d’évoquer «la mémoire» de Amath Dansokho, «homme de gauche», dont on parle sur le plan international. Il dira : «Amath était un homme de rassemblement. Il a vécu, milité et travaillé. Dans tout son parcours, il est resté constant pour défendre le social. Amath a, toute sa vie, combattu toute forme d’injustice et d’inégalité sociale. Amath, un homme intellectuellement et culturellement au-dessus des gens. Amath, un homme de daara. On pouvait lui faire confiance».
«Le paysage politique sénégalais est devenu extrêmement pauvre»
La projection de ce documentaire, qui a eu lieu à la salle de conférence de l’Ucad 2, a été appréciée et commentée par les spectateurs, qui n’ont pas manqué de soulever les insuffisances car selon eux, certainement, le film n’est pas encore tout à fait terminé. Il y a encore d’autres témoignages à recueillir et d’autres histoires à raconter sur Amath. Un autre aspect que les intervenants ont souligné et qui n’apparaît pas de manière très évidente sur le documentaire, c’est que «Amath aimait beaucoup la connaissance, le savoir, la lecture. De par son ouverture, il était capable de parler avec tout le monde, y compris les gens avec qui il ne partageait pas la même conviction», a souligné le Pr Maguèye Kassé. Parlant de conviction toujours, Pr Kassé a estimé que ce film est important parce qu’aujourd’hui, «ce qu’on appelle de la politique, ce n’est pas de la politique. Je préfère d’ailleurs parler de gens qui font de la politique, des politiciens, par opposition aux hommes politiques parce que ce qui leur manque, c’est une culture politique. Aujourd’hui, on fait de la politique pour s’enrichir. Il n’y a plus de conviction, plus de débat d’idées. Le paysage politique sénégalais est devenu extrêmement pauvre. Et la culture politique en souffre énormément. Donc, je pense que ce film devrait circuler, une fois achevé. Notre jeunesse a besoin de retrouver une mémoire qu’on ne lui a pas donnée, et c’est ça le mérite de ton film», s’est-il réjoui. De ce film documentaire qui rend hommage à Amath Dansokho, le public retient un «homme ouvert, empathique, avec son sourire, sa barbe sèche, son visage d’ange et d’une grande lucidité». Toutefois, le réalisateur n’a pas manqué de regretter le fait que la Rts «refuse» de donner des images d’archives pour ce film.
Amath Dansokho, un homme de vérité
Prenant part à cette projection, le ministre Samba Sy a rendu hommage à un «homme de vérité, un homme politique qui avait beaucoup d’intuition, qui savait flairer les bons coups politiques. Voilà pourquoi très souvent, le Pit a eu des positions qui, à l’entame, n’ont pas du tout été comprises. Mais Amath, intuitivement, était aussi profondément rationaliste. Il appartenait à un parti et il avait une discipline de parti».
Par Mandiaye GAYE
CETTE DÉFAITE CUISANTE DE DAKAR EST UN SÉRIEUX AVERTISSEMENT À MACKY SALL
Cette humiliante défaite des Locales dans la région de Dakar et Ziguinchor, demanderait absolument à Macky Sall de réfléchir avant de s’aventurer à un 3e mandat, qui plus est illégal
Cette humiliante défaite des Locales dans la région de Dakar et Ziguinchor, demanderait absolument à Macky Sall de réfléchir avant de s’aventurer à un 3e mandat, qui plus est illégal. Mais, il faut tout de même reconnaître que malgré les récriminations de l’opposition avant le scrutin, les élections locales se sont assurément bien déroulées et démocratiquement. Mais plutôt, ce sont les dirigeants des coalitions, tant au pouvoir qu’à l’opposition, qui ont été antidémocratiques dans le choix de leurs candidats.
Mais la défaite de la coalition Bby, relative à la perte de la capitale, Dakar, dans ces élections locales, est un signal très fort. Incontestablement, c’est le Président Macky Sall qui en porte l’entière responsabilité à cause de sa boulimie du pouvoir et ses choix hasardeux sur des candidats non représentatifs. Hé oui, c’est comme si l’histoire se répétait, Macky Sall a répété la même erreur que le Président Wade lors des Locales de 2009, avec la victoire de l’opposition dans certaines grandes villes dont Dakar. En effet, Macky Sall, comme Me Wade en 2009, s’est comporté en véritable monarque avec une dictature bonapartiste au sein d’un Bby sans âme. Et ce dernier, à l’exception de quelques rebelles qui ont fait bande à part, a donné carte blanche au Président Macky Sall de choisir selon son bon vouloir et à sa guise, les candidats de Bby.
Ainsi, dans son choix des candidats de Bby, Macky Sall a mis l’accent plus sur des critères subjectifs, comme les liens d’amitié, de parenté, etc. C’est ainsi que ce dernier a porté son choix sur des gens inconnus, impopulaires ou vomis par les populations des localités concernées, en lieu et place des citoyens compétents, honnêtes et profondément attachés à leurs populations. Il en a été de même aussi pour des coalitions de l’opposition, dans le choix de leurs candidats. Leur choix a fait aussi quelque part, l’objet de marchandage, de trucage et d’antidémocratisme en leur sein. A telle enseigne que ce ne sont pas les meilleurs candidats de l’opposition qui ont été investis, malgré leur brillante victoire dans les grandes villes.
Mais tout n’est pas de gagner. Il reste à l’opposition maintenant, de démontrer son savoir-faire sur le terrain en qualité et loin des discours de campagne. Il faut donc éviter le syndrome de Bss, en 2009, c’est-à-dire un simple changement d’hommes et non de méthodes, pour répondre à l’attente pressante des besoins des populations qui ont voté pour un changement qualitatif et une amélioration de leurs conditions de vie. Cette défaite du pouvoir aux élections locales de 2022 est celle, précisément, de Macky Sall qui est le chef de file de Bby et seul maître incontesté à bord. Depuis 2012, Macky Sall jouit des délices du pouvoir avec sa coalition Bby, sans se soucier le moins du monde, des nombreuses promesses qu’ils avaient faites aux populations à travers leurs élus locaux, qui n’ont pratiquement rien réalisé de significatif dans les localités qu’ils administraient durant 5 ans.
Alors maintenant, après cette cuisante défaite personnelle de Macky Sall, l’on se demande s’il aura suffisamment de courage, de clairvoyance, d’humilité et d’objectivité nécessaire pour retenir la bonne leçon. Et ensuite, de tirer tous les enseignements qui s’imposent de ces élections locales, tests de grandeur nature, avant les prochaines Législatives de juillet 2022 ?
Au total, cette sentence sans appel des populations est une sanction à l’encontre d’une gouvernance nauséabonde que vous personnifiez. Oui, cette défaite est aussi la preuve que vos élus n’ont pas tenu leurs promesses démagogiques à l’endroit des populations. Ils n’ont pas non plus respecté les voeux exprimés par les citoyens, c’est-à-dire être gouvernés autrement et mieux. Ces vœux et cette volonté demeurent constants et valables également à l’endroit des nouveaux élus locaux.
Alors, au regard de ce qui s’est passé depuis 2012 dans la coalition Bby, on peut parfaitement constater que le Président Macky Sall n’accorde aucune considération à ses alliés, membres de la coalition Bby. Parce que dans la pratique, ces derniers ne semblent pas être considérés par le Président Macky comme des alter égo d’égale dignité. Au regard de ce qui se passe, le Président ne les consulte pas pour avoir leurs avis dans ses prises de décision les plus importantes qui, cependant, les engagent en tant qu’alliés du pouvoir.
Pour Macky Sall, l’on dirait que ses alliés sont de quantité négligeable, donc ils sont incapables de lui être utiles à quoi que ce soit. Voilà pourquoi il préfère transformer ses proches amis ou parents, en politiciens occasionnels et candidats à des élections ou membres de son gouvernement, que se fier à ses fidèles alliés qui ont, pourtant, sabordé leur partis pour être entièrement à son service. Mais en vérité, il faut reconnaître que la faute incombe aux responsables des partis alliés Bby, qui se comportent devant Macky Sall comme des gens qui lui sont redevables de tout, pour se conduire comme des moutons de Panurge.
Ainsi, ces derniers prennent pour argent comptant, tout ce qui vient de lui, sans objection ni contre-proposition. Cette situation abracadabrante existe entre Macky Sall et ses alliés du Bby depuis 2012 et cela pourtant, malgré toutes les erreurs flagrantes qui jalonnent sa gouvernance depuis son accession au pouvoir, que Bby ne dénonce pas. Mais que voulez-vous ?, comme disait l’autre, qui se fait mouton, le loup le mange. «Nit lu mu nangu tek ko dagan na». Alors, le contrat entre les partis de Bby et Macky Sall semble fort bien être celui du cavalier et du cheval.
SEULEMENT 3 JOUEURS DU SYLI DE RETOUR A CONAKRY
L’entraîneur, Kaba Diawara, a atterri jeudi à Conakry, avec seulement trois joueurs
L’entraîneur, Kaba Diawara, a atterri jeudi à Conakry, avec seulement trois joueurs. Ses autres poulains, qui ont défendu les couleurs de la Guinée à la Can 2021, ont brillé par leur absence. Une attitude qui n’est pas au goût du Président-Colonel Mamady Doumbouya.
Au sortir de la session ordinaire du Conseil des ministres, tenue ce jeudi 27 janvier à Conakry, sous la présidence du Colonel Mamady Doumbouya, plusieurs points étaient inscrits à l’ordre du jour.
Notamment le cas concernant le Syli National de Gui¬née, après son élimination à la Can 2021 au Cameroun. Le Conseil dit déplorer le fait que les joueurs ne soient pas revenus à Conakry rendre des comptes, avant de repartir dans leurs clubs en Europe. A cet effet, une invite est faite au ministre des Sports, Lansana Béa Diallo, pour une meilleure organisation du football guinéen.
«Le Conseil a été informé du retour du Syli National, tôt ce matin. Le président de la Transition a déploré le fait que la délégation guinéenne soit revenue au pays, avec seulement trois joueurs. Il a instruit le ministre des Sports de réfléchir à une meilleure organisation des sports et particulièrement du football, avec la détection, la prise en charge et la formation des jeunes talents dans notre pays», indique le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo.
Précisons que ce sont les locaux Morlaye Sylla, Fodé Camara, tous deux du Horoya, et Gaoussou Siby du Wakriya, qui ont regagné Conakry ce mercredi, ainsi que le sélectionneur, Kaba Diawara, et quel¬ques membres de son staff technique.
La déclaration choc du Président Doumbouya a laissé des traces
Rappelons que lors de la remise du drapeau guinéen avant le début de la Can, le Colonel Mamady Doumbouya avait lancé un message très clair aux joueurs du Sily National. «Remportez la coupe ou vous remboursez l’argent qui sera investi sur vous», avait-il déclaré dans des propos rapportés par Guinéenews. Des propos assez choquants, qui ont laissé des traces. Reprise en boucle, cette déclaration a fait le tour du monde.
Kaba : «Ce n’est pas moi qui décide de mon avenir»
Après l’élimination du Syli, le sélectionneur guinéen, Kaba Diawara, a tenu à relativiser les propos de son Président, en déclarant : «Concernant ce qu’a dit le Président Doum¬bouya, je pense que ses propos ont été mal interprétés».
Qu’en est-il justement de son avenir à la tête du Syli ? «C’est difficile pour moi de répondre à cette question, mais on fera le bilan après. Ce n’est pas moi qui décide de mon avenir. Ça va se décider plus haut. J’étais là pour faire un bon résultat. J’ai passé plus de temps à aller voir mes joueurs que de penser à moi. Qu’on me reconduise ou pas, le plus important, c’est le Syli National et le football guinéen», a-t-il confié à la presse après l’élimination de la Gui¬née
PRÉSIDENCE DE L’UNION AFRICAINE, MACKY SALL RATTRAPÉ PAR LES URGENCES
Il aurait voulu ne faire qu’un mandat consacré à l’économie. Malheureusement, le Président sénégalais devra aussi s’occuper des questions sécuritaires et institutionnelles à la tête de l’Union africaine
Il aurait voulu ne faire qu’un mandat consacré à l’économie. Malheureusement, le Président sénégalais devra aussi s’occuper des questions sécuritaires et institutionnelles à la tête de l’Union africaine. Parce que les putschs de ces derniers jours dans certains pays, ne peuvent être ignorés.
Même les stratégies les mieux pensées se heurtent toujours au mur des réalités. Macky Sall a pris un an pour préparer son arrivée à la présidence de l’Union africaine. Jeudi dernier, parlant des enjeux et défis de la présidence sénégalaise à l’Union africaine, lors du Diner-débat organisé par l’Association sénégalaise des étudiants de l’Ena de France (Asena), le ministre sénégalais des Affaires étrangères, qui intervenait après M. Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du Secrétaire général des Nations-unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a déclaré : «Le Président Macky Sall voulait faire un mandat positif à la tête de l’Union africaine, mais il a été rattrapé par les urgences, avant même de prendre fonction.» Le ministre des Affaires étrangères a expliqué à l’auditoire, particulièrement attentif, que dès qu’il a été assuré d’être désigné comme président de l’Union africaine en 2022, après le Congolais Felix Tshisekedi, «le Président Macky Sall a constitué ses équipes, défini ses thèmes de prédilection, alors qu’il ne prendra le témoin que dans quelques jours».
L’ambition du dirigeant sénégalais, désigné alors que le Covid-19 envahissait et paralysait le monde, avait été d’aider au redressement des économies africaines durement affectées. Le problème, selon le chef de l’Etat, avait été simple : «Le financement des économies africaines pose problème. Comment peut-on penser développer ce continent lorsque tous nos pays ne peuvent pas accéder au marché financier international, lorsque l’on nous dit que les règles de l’Ocde vous interdisent de vous endetter de plus de 3% de votre Pib ? Pourtant, lorsque le Covid est arrivé, tous ces pays qui nous ont fixés ces critères et règles, les ont allègrement transgressés. Sans se faire des leçons de morale. L’Europe a injecté 750 milliards d’euros en argent frais dans son économie. Ce qui nous est interdit, à nous. Les EtatsUnis, dans un premier temps, 900 milliards de dollars, avec Donald Trump.
Ensuite, 2000 milliards de dollars, par le Président Biden. Et nous, on nous dit, vous ne pouvez dépasser 3% C’est la question que Macky Sall pose à ses pairs, pour que l’Afrique ait une démarche commune sur cette question.» L’autre défi, c’est celui des infrastructures. L’Afrique a créé un marché unique, la Zlecaf. «Comment commercer entre nous, si nous n’avons ni voies terrestres, ni ferroviaires, ni voies aériennes ou maritimes ? Il n’y a que 16% de pays africains qui commercent entre eux. Le reste, c’est avec les pays en dehors du continent.» Sans parler des questions sanitaires, rendues encore plus urgentes avec la crise du Covid-19. Mais, même ces questions ont été débordées aujourd’hui par les urgences sécuritaires et constitutionnelles.
Le représentant du Sg de l’Onu, M. Annadif, a détaillé une longue liste de conflits affectant diverses contrées d’Afrique, où il pense que la voix du Sénégal et de son dirigeant pourraient aider à amener une concertation, au minimum. Ce qui a poussé le ministre sénégalais à lui faire remarquer, de manière amicale, que le mandat du président de l’Ua n’est que d’une année, et non de trois. Mais que le défi du chef de l’Etat sénégalais était de poser des actes qui le rendent inoubliable. Car selon Aïssata Tall Sall, Macky Sall aurait déclaré sur ce point qu’«il est beaucoup plus honorable de commencer que de finir». Il ne pourra certainement pas escamoter les défis sécuritaires que pose l’irruption des militaires sur la scène politique dans plusieurs pays du continent, et particulièrement à nos portes, en Afrique de l’Ouest.
Sur ce point d’ailleurs, Mme Sall a eu un accrochage verbal avec le discutant du jour, le Dr en Sciences politiques, Alioune Badara Diop, qui a voulu trouver des excuses aux putschistes au Mali, en Guinée et au Burkina. Le ministre des Affaires étrangères lui a fait comprendre que rien ne pouvait justifier des coups d’Etats, «d’autant que tous ces pays ont déjà connu des régimes militaires. Qu’estce qu’ils leur ont apporté ?»
TUERIE DE BOFFA-BAYOTTE, NON-LIEU POUR 12 DÉTENUS
Moussa Diédhiou, Fodé Mady Tall, Mamadou Lamine Sagna, Abdoulaye Diédhiou, Moussa Diémé, Mamadou Lamine Diémé, Landing Sané, El Hadj Samba Sagna, Maurice Badji, Jean Baptiste Badji, Aliou Sané et Mamadou Lamine Fakeba Diémé ont passé la nuit chez eux
Un non-lieu : c’est le verdict obtenu hier par 12 prévenus incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Ziguinchor, dans le cadre de l’affaire dite de Boffa-Bayotte.
Moussa Diédhiou, Fodé Mady Tall, Mamadou Lamine Sagna, Abdoulaye Diédhiou, Moussa Diémé, Mamadou Lamine Diémé, Landing Sané, El Hadj Samba Sagna, Maurice Badji, Jean Baptiste Badji, Aliou Sané et Mamadou Lamine Fakeba Diémé ont passé la nuit d’hier chez eux, entourés de leur famille.
Incarcérés à la Maison d’arrêt de Ziguinchor au lendemain des événements survenus le 6 janvier 2018 à Boffa-Bayotte et qui avaient occasionné la mort de 14 civils, ces 12 détenus ont bénéficié hier d’un non-lieu du juge d’instruction qui suit ce dossier. Il avait ému les Sénégalais, poussé la gendarmerie, qui avait déployé les gros moyens, à lancer une chasse à l’homme dans la région. Au bout de quelques jours, elle avait mis la main sur 25 personnes, au bout d’une enquête rapide. Ces dernières ont multiplié les grèves de la faim pour demander leur jugement. Finalement, l’un des détenus est décédé pendant son incarcération.
Aujourd’hui, 12 autres suspects sont toujours derrière les barreaux, au niveau de la Mac de Ziguinchor. Des prévenus dont les avocats, convaincus de leur innocence, comptent booster plus que jamais le dossier au niveau des instances judicaires compétentes pour obtenir un blanchissement total, voire un non-lieu pour leurs clients. Une manière pour eux de tourner définitivement la page de l’affaire dite de Boffa-Bayotte, qui fait toujours l’objet dans cette partie sud du pays, de spéculations les plus diverses dans un contexte où la région est en proie à nouveau, aux démons de la violence. En attestent les vives tensions qui sévissent dans le Nord Sindian où l’Armée, dans le cadre de sa croisade contre le pillage des ressources naturelles, fait aujourd’hui face à des combattants du Mfdc.
L’EFFICACITE DES LIONS A L’EPREUVE DE L’ENDURANCE DU NZALANG NACIONAL
Face à la Guinée équatoriale, le Sénégal devra faire mieux que contre le Cap-Vert. Les Lions auront plus que jamais besoin de leur efficacité offensive pour venir à bout du Nzalang Nacional, qui a une défense difficile à manœuvrer
Face à la Guinée équatoriale, le Sénégal devra faire mieux que contre le Cap-Vert. Les Lions auront plus que jamais besoin de leur efficacité offensive pour venir à bout du Nzalang Nacional, qui a une défense difficile à manœuvrer.
L’aventure se poursuit pour l’équipe nationale du Sénégal à la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Les Lions avancent lentement vers leur objectif principal : remporter pour la première fois un sacre continental. Jusque-là, les résultats suivent et les hommes d’Aliou Cissé améliorent leur jeu. Après s’être sortis, avec beaucoup de circonstances favorables, du piège capverdien, ils doivent surmonter, en quarts de finale, l’obstacle de la Guinée équatoriale.
Dans cette confrontation, les Sénégalais partent favoris, certes. Mais attention au Nzalang Nacional. Ce n’est certainement pas un foudre de guerre, mais l’équipe équato-guinéenne sait gagner des combats. En atteste son parcours depuis le début de la Can-2021 au Cameroun. Tombés d’entrée face à la Côte d’Ivoire (1-0), les coéquipiers d’Ivan Edu se sont remis sur les rails, en s’imposant devant la Sierra Leone sur le même score. Les hommes de Juan Micha Obiang Bicogo avaient gardé le meilleur pour la suite. Opposés à l’ogre algérien, tenant du titre, avec 35 matches d’invincibilité, personne ne vendait cher leur peau. Contre toute attente, la Guinée équatoriale a renversé les Fennecs (1-0) grâce à Obono Esteban Obiang (70e) pour se qualifier en huitièmes de finale. Laissant sur le carreau les champions d’Afrique qui sont sortis de la compétition par la petite porte, avec une dernière place dans la poule E, un point et un seul petit but.
Malgré cet exploit, la sélection équato-guinéenne est restée ce petit poucet du tournoi. Comme au premier tour, les pronostics la déclarent perdante face au Mali, leader de la poule F avec deux victoires et un nul. Les Équato-Guinéens vont une nouvelle fois briser les rêves d’un candidat au titre. Mais la Guinée équatoriale n’est pas en quarts de finale par hasard. Son succès, elle le doit à sa résilience. Avec son système du 4-4-2, l’équipe assure ses bases arrières grâce à son bloc bas. Ses joueurs, prêts à subir les assauts de l’adversaire, ne rechignent pas aux tâches défensives. Ils sont agressifs sur le porteur du ballon à qui ils imposent un marquage serré. Ce qui explique, entre autres, le nombre important de fautes commises et les avertissements écopés (31 fautes et 4 cartons jaunes contre le Mali). Cette stratégie leur a plutôt réussi, puisqu’en quatre rencontres, leur défense n’a concédé qu’un seul but.
Faire preuve de réalisme
Aliou Cissé et ses hommes sont donc avertis. En plus de savoir défendre son camp, le prochain adversaire du Sénégal a le potentiel pour jouer les contres. Il peut compter sur des joueurs véloces et entreprenants comme Edu et Hanza ou leur capitaine et attaquant expérimenté, Nsue (meilleur buteur du Nzalang Nacional, 13 buts). Sur ce point, le Sénégal n’a pas beaucoup de soucis à se faire. La défense des Lions, la seule de la compétition à n’avoir pas encaissé de but jusque-là, tient bon. C’est surtout au plan offensif que se situent les craintes.
Depuis le début de la compétition, l’équipe a montré des signes d’une inefficacité déconcertante. Même si elle a inscrit deux buts lors du huitième de finale, le doute persiste. D’autant plus que le Cap-Vert a joué en infériorité numérique pendant plus d’une heure (réduit à dix à la 21e puis à neuf à la 57e).
Face à la Guinée équatoriale, les Lions n’auront pas assez d’espaces comme ce fut le cas contre les Requins bleus. Ils devront faire preuve de réalisme, en concrétisant les occasions qu’ils auront créées pour ne pas se retrouver dans la situation de la seconde période du match contre le Malawi. A force de louper les opportunités de but, l’adversaire a pris confiance et essayé de profiter du doute installé dans la tête des Sénégalais. La Guinée équatoriale procèdera pareil.
L’Algérie l’a appris à ses dépens. Les Fennecs ont dominé largement la partie (69 % contre 31 %) sans concrétiser. Bien qu’ils fussent assaillis, les protégés de Micha ont su saisir l’opportunité pour asséner le coup fatal à la 70e mn. Ils ont remis la même stratégie en huitième pour amener le Mali à l’usure et se qualifier aux tirs au but.
Rafraichir l’attaque
Face à la Guinée équatoriale, il faudra montrer plus de maitrise et de rapidité dans le jeu. Pendant les quatre dernières sorties, les Lions ont trainé des lacunes dont les nombreuses pertes de balle dues à une mauvaise passe, un mauvais choix. L’adversaire n’hésitera pas à sauter sur la moindre offrande pour faire mal, à moins qu’Aliou Cissé arrive à résoudre ce problème comme il l’a promis.
‘’Souvent, on fait de mauvais choix. Quand on doit jouer à gauche, on joue à droite. Quand on doit garder la balle, on la remet, ou l’on doit jouer en une touche de balle, on en fait deux. C’est des choses qui peuvent se travailler. Pour mettre nos attaquants dans de meilleures conditions’’, avait analysé le coach après la victoire contre le Cap-Vert.
L’autre aspect qui doit être revu, c’est le choix des hommes. Si le coach a rectifié le tir au milieu de terrain en intégrant Pape Guèye aux côtés de Gana Guèye et Nampalys Mendy, il reste les éléments de l’attaque. Contre les Requins bleus, il avait aligné Sadio Mané à gauche, Boulaye Dia à droite et Famara Diédhiou en pointe. Mais ces deux derniers ont presque le même profil. D’ailleurs, les centres du côté droit ont souvent été ratés.
Par contre, il y a eu un léger mieux, avec l’entrée de Bamba Dieng qui a bien combiné avec Diédhiou pour le 2e but. Aliou Cissé devra oser aligner le jeune attaquant de l’OM et mettre Famara ou Boulaye sur le banc. Quand il a fait son entrée en jeu, Bamba a pris beaucoup d’initiatives avec des frappes et des courses verticales qui ont fait beaucoup de bien à l’équipe. Pour une fois, Aliou devra mettre de côté sa ‘’politique protectrice’’ et donner aux jeunes joueurs plus de temps de jeu.