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22 juin 2025
LES MAIRES NOVICES FACE AUX DÉFIS DE LA GESTION
Après 14 journées d’une campagne riche en promesses, ces nouveaux élus devront faire face à la réalité de la gestion municipale. Et ils sont, entre autres, attendus sur le terrain de la rupture, afin de tourner la page des pratiques jugées clientélistes
Certaines communes du Sénégal, particulièrement celles de Dakar, ont, depuis ce dimanche, de nouveaux maires issus des rangs de l’opposition. Après élection, ces édiles novices devront faire face, d’après des analystes politiques, aux défis des moyens financiers, des capacités de gestion et des entourloupes de l’État.
Ils s’appellent Seydina Issa Laye Samb à Yoff, Ababacar Djamil Sané aux Parcelles-Assainies ou encore Khadija Mahécor Diouf à Golf-Sud… Ils sont tous de la coalition Yewwi Askan Wi et sont élus pour la première fois à la tête de ces communes. Après 14 journées d’une campagne riche en promesses, ces nouveaux élus devront faire face à la réalité de la gestion municipale. Et ils sont, entre autres, attendus sur le terrain de la rupture, afin de tourner la page à des pratiques jugées clientélistes et népotistes. Seulement, au vu du séisme provoqué par les résultats fortement favorables à la coalition Yewwi Askan Wi, il serait judicieux de s’interroger sur ce qui attend ces nouveaux édiles.
Le sociologue politique, Ibou Sané, avise déjà que la tâche ne sera pas facile pour ces novices qui, pour la plupart, n’ont aucune expérience de la chose. Ces maires, dit-il, qui étaient jadis prompts à critiquer leurs prédécesseurs, vont faire face à la réalité des choses. Et pire, estime-t-il, rien ne leur sera pardonné et l’État va les épier de très près. Ils doivent, par conséquent, faire attention à leur gestion.
Blocages
Parallèlement, notre interlocuteur pense que le pouvoir central va trainer les pieds, en ce qui concerne les fonds de dotation dont il a le monopole ou même les bloquer sur certains projets comme le Programme d'appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen) ou le Programme de modernisation des villes (Promoville). ‘’Tout va être bloqué et certaines municipalités ne pourront pas fonctionner correctement. En ce moment-là, c’est la population qui va en pâtir et non les maires’’, analyse notre interlocuteur.
Pour qui, à terme, ces collectivités locales seront obligées de se rabattre sur les taxes imposées aux commerçants et autres entreprises implantées dans ces localités pour survivre. ‘’Certains sont euphoriques, mais vont être confrontés à la réalité du terrain qui est le pouvoir local et vont se rendre compte que les mairies sont pauvres, à moins qu’ils trouvent des partenaires locaux ou investisseurs qui vont leur venir en aide’’, souligne Ibou Sané.
Pour étayer ses propos, il rappelle l’exemple de l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall avec le régime actuel. En effet, le responsable de Yewwi Askan Wi a toujours dénoncé le blocage de ses projets par l’État central. Dans le cadre de son procès dans l’affaire de la caisse d’avance, il évoquait une ‘’asphyxie financière’’ relative aux travaux du parking de la place de l’Indépendance, la canalisation de la SDE ou encore l’arrêt du pavage de certaines artères de la capitale par l’État...
Dans un passé récent, l’actuel maire de Dakar, Barthélémy Dias en campagne électorale dans la commune de Grand-Yoff, a imputé les problèmes de cette municipalité à un défaut de moyens dû à un manque de volonté étatique. Aux yeux de Dias fils, pour une municipalité de 450 000 habitants, si l’État du Sénégal était sérieux, les fonds de dotation seraient revus à la hausse. Un ensemble d’éléments qui fait croire à Ibou Sané que les maires proches du régime auront plus de chance de dérouler leur programme que ceux qui sont issus des rangs de l’opposition.
Il estime, néanmoins, que l’État doit avoir un esprit de dépassement et penser avant tout aux intérêts de la population, en respectant leur choix.
Légitimité politique
L’enseignant-chercheur en sciences politiques à l’UGB a, pour sa part, une tout autre analyse. Moussa Diaw pense que ces maires ont avant tout une légitimité politique, car étant choisis par la population pour apporter une solution à leurs problèmes. Il pense, à cet effet, que l’État doit être au service de ces communautés, en ayant une entente avec ces maires, même s’ils ne partagent pas le même parti ou ne sont pas dans la même coalition politique, mais c’est le sens de l’État, c’est la continuité.
‘’L’État leur doit des ressources qui correspondent à leur ville. Si l’État joue son rôle, normalement, il ne devrait pas y avoir de problèmes, mais s’il cherche à les bloquer, il va y avoir des problèmes. Cela peut même provoquer des soulèvements populaires. Ces maires sont soutenus par les populations’’, indique M. Diaw. Il espère que l’État n’ira pas dans ce sens-là, car il a un esprit républicain et sera tenu de respecter les règles du jeu démocratique. ‘’Si le pouvoir veut réussir les prochaines échéances, il doit s’entendre avec ces maires-là, sinon, il va y avoir des sanctions beaucoup plus lourdes, à mon avis’’, avertit l’analyste.
Défis
Concernant les défis qui attendent ces maires par rapport à la gestion de leurs différentes communes, l’enseignant-chercheur à l’UGB est optimiste. Il dit néanmoins que tout dépend de la volonté et de la détermination des uns et des autres. ‘’Je pense que ces maires vont réussir. La plupart connaissent les réalités de leur commune. Ils mettront en place des équipes qui vont fonctionner. Ils maitrisent les outils modernes de la communication. Cela ne devrait pas poser de problèmes’’, pense-t-il. Avant d’ajouter que la gouvernance locale ne nécessite pas d’accumuler des diplômes, mais plutôt d’être pragmatique, d’avoir des compétences, d’être rigoureux et d’avoir une capacité d’écoute par rapport aux citoyens.
Ibou Sané est, lui, d’avis que les choses se préciseront les mois à venir et ce sera le moment de voir si ces maires sont à la hauteur... ‘’A chaque fois qu’il y a changement, argue-t-il, on doit s’interroger sur l’aspect social’’. Pour le sociologue-politique, dans certains endroits, les gens voulaient une rupture et l’ont obtenue. ‘’La réalité est que, dans la demande sociale, la population confond tout. Elle croit, par exemple, que les emplois reviennent à la mairie, ainsi que d’autres aspects qui relèvent de la gestion étatique. Souvent, ce sont des problèmes lourds qui demandent le concours de l’État. Il faudra, par exemple, voir comment ces mairies vont gérer les inondations. Et à deux ans de l’élection présidentielle, l’État aussi ne va pas se laisser faire’’, insiste-t-il.
MOBILISATION POUR LA LEVÉE IMMÉDIATE DES SANCTIONS DE LA CEDEAO CONTRE LE MALI
Yoonu Askan Wi/Mouvement pour l’autonomie populaire, une plateforme des organisations de la société civile sénégalaise, a manifesté hier, vendredi 28 janvier 2022, à la place de la Nation, ex-Obélisque, pour montrer son soutien indéfectible au Mali
Yoonu Askan Wi/Mouvement pour l’autonomie populaire, une plateforme des organisations de la société civile sénégalaise, a manifesté hier, vendredi 28 janvier 2022, à la place de la Nation, ex-Obélisque, pour montrer son soutien indéfectible au peuple frère du Mali et dénoncer l’attitude de la CEDEAO qui, de «façon commandée», lui a infligé des sanctions. Ces mesures qui sont à la fois inhumaines, parfaitement illégales au regard du Protocole de la CEDEAO et des textes qui régissent son fonctionnement, selon la plateforme Yoonu Askan wi/Mouvement pour l’autonomie populaire, visent à asphyxier le Mali. A l’en croire, les dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA ont montré, à suffisance, qu’ils n’avaient aucune considération pour la sécurité et la souveraineté de la République du Mali, encore moins pour le bien-être de son peuple.
«Lors de leur récent sommet extraordinaire sur la situation au Mali, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont pris des mesures draconiennes contre ce pays frère et son peuple, déjà largement éprouvés par une décennie de guerre sans merci contre le terrorisme», note d’emblée Yoonu Askan Wi dans une déclaration.
Selon la plateforme de la société civile sénégalaise qui a organisé une manifestation de soutien au peuple malien, hier vendredi, à la Place de la Nation, ex-Obélisque, «ces mesures, à la fois inhumaines, parfaitement illégales au regard du Protocole de la CEDEAO et des textes qui régissent son fonctionnement visent à asphyxier le Mali». Suffisant pour Yoonu Askan Wi de montrer le manque de considération des dirigeants de la CEDEAO envers le peuple malien. «Par ces actes, les dirigeants de la CEDEAO (…) ont montré qu’ils n’avaient aucune considération pour la sécurité et la souveraineté de la République du Mali, encore moins le bien-être de son peuple», a-t-on indiqué sur la déclaration.
Par ailleurs, ils restent convaincus que ces sanctions infligées au peuple malien sont une inspiration de la France et d’autres puissances extérieurs. «Ces décisions sont manifestement inspirées par la France et d’autres puissances extérieurs, comme l’illustrent la satisfaction non dissimulée et la précipitation du président français, Emmanuel Macron, à pousser ce qu’il considère comme sa victoire jusqu’à faire adopter ces sanctions par les pays de l’Union européenne (UE)».
Ainsi, à la lumière de ces constats, Yoonu Askan wi, condamne avec la dernière énergie les «sanctions illégales et inhumaines» de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le peuple malien frère et ses dirigeants. De même, la plateforme des organisations de la société civile dénonce l’attitude «honteuse et servile» de nombre de dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA vis-à-vis de la France dans sa croisade contre la volonté des dirigeants et du peuple malien d’assumer leur souveraineté ainsi que leurs responsabilités devant l’histoire. Aussi exige-t-on «la levée immédiate du blocus contre le Mali et la reprise du dialogue», tel que préconisé par les autorités maliennes elles-mêmes et certains autres dirigeants africains, afin de trouver une solution. Par ailleurs, elle réitère son soutien sans faille au peuple malien «dans sa résistance pour assurer sa souveraineté, son indépendance, son unité et son intégrité».
Concernant, la mesure de fermer les frontières de tous les pays membres de la CEDEAO au Mali, Yoonu Askan Wi invoque le fondement du Protocole de la CEDEAO. «Le fondement du Protocole de la CEDEAO est précisément la libre circulation des personnes et des biens», a-t-on mentionné dans la déclaration. Fondement du protocole pourtant rappelé, selon la plateforme des organisations de la société civile sénégalaise, devant le président français, par Mohamed Bazoum, président du Niger, en juillet 2021, lors de sa visite à Paris.
CHERIF NGAIDO, COORDINATEUR DU COLLECTIF NOO LANK : «Le Mali a besoin d’autre chose que des sanctions»
«Nous sommes là aujourd’hui pour apporter notre soutien à l’Etat, au peuple qui subit des sanctions depuis pratiquement un mois. Nous, en tant qu’acteurs de la société civile, nous nous sommes dit que nous ne devons pas rester les bras croisées. Nous devons nous lever pour apporter notre soutien à cet Etat qui vit présentement des difficultés. Connaissant ce qui se passe dans le monde, avec la crise sanitaire qui fait des ravages un peu partout dans le monde, nous nous ne jugeons pas nécessaire de prendre des sanctions présentement ; le contexte n’est pas favorable. Avec le contexte actuel, on aurait pensé à autre chose que de prendre des sanctions contre un Etat qui vit des difficultés depuis pratiquement dix ans. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes dit que nous devons nous lever pour dire non à ces sanctions-là et pour dire non à l’impérialisme. Le message que nous lançons à la CEDEAO, c’est juste pour leur dire qu’il faut qu’elle revienne à la raison c’est-à-dire, au moment où nous sommes, le Mali a besoin d’autre chose que des sanctions. Le mali a besoin de l’unité. Le mali a besoin de la sécurité. Le Mali a besoin de la paix. Mais pas à organiser des élections. Des fois, les gens nous disent que la meilleure des transitions, c’est une transition courte. Mais, au regard de ce qui se passe sur le terrain, la meilleure des transitions, c’est une transition qui garantie la sécurité, une transition qui garantie la paix dans la durée.»
PAPE BABACAR FAYE DE L’ONG PANAFRICANISTE : «Les sanctions de la CEDEAO ne traduisent pas la volonté du peuple malien…»
«Les sanctions de la CEDEAO sont incomprises dans la mesure où, elles ne traduisent pas la volonté du peuple malien. La population du Mali est sortie, un peu partout dans les rues du Mali, pour soutenir la transition qui est sensée durer cinq ans. Donc, nous disons que ces sanctions sont injustes. Parce que la CEDEAO a brandi un motif selon lequel elle soutient le peuple alors que le peuple soutient la junte militaire. Donc, c’est contradictoire. Nous jugeons, en tant que panafricaniste, en tant que membre de la société civile sénégalaise, que c’est la France qui est derrière. Il y a une mainmise de l’Etat français qui instrumentalise ce syndicat de chefs d’Etat de la CEDEAO. Parce que la CEDEAO ne traduit pas la volonté de la population malienne. Et c’est injuste et incomprise. La population malienne soutient la junte militaire pour une transition de cinq ans.»
MOHAMED EL DICKO DE LA PLATEFORME DE LA JEUNESSE MALIENNE AU SENEGAL : «On ne peut pas rester en marge de tout ce qui se passe au Mali»
«On ne peut pas rester en marge de tout ce qui se pesse au Mali aujourd’hui. C’est pourquoi nous nous sommes organisés avec les coordinations et certaines organisations sénégalaises pour venir porter le message haut et fort en disant qu’il est grand temps qu’on arrête ces choses-là. Il est grand temps vraiment que la CEDEAO revienne à de meilleurs sentiments. Il est temps que cette CEDEAO soit au service des peuples africains. On ne veut pas vraiment que la CEDEAO reste une CEDEAO des présidents. Il faut que nos dirigeants écoutent la population. On a toujours dit que le Mali n’est pas seulement qu’un pays voisin du Sénégal, le Mali est un pays frère jumeau du Sénégal. Depuis cet embargo décrété le 9 janvier, les Sénégalais ont employé tous les moyens pour venir en assistance aux Maliens qui sont ici. Ainsi, l’objectif de cette manifestation n’est autre que la levée immédiate de l’embargo. Il faut lever ces sanctions qui n’arrangent personne.»
RUGIR ET ACCROCHER LE CARRÉ D'AS
L’équipe du Sénégal affrontera demain dimanche 30 janvier au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, celle de Guinée Equatoriale 1/4 de finale de la CAN 2021 à 19h
De nos envoyés spéciaux Abdoulaye THIAM et Omar DIAW |
Publication 29/01/2022
(BAFOUSSAM, Cameroun) - Le Sénégal aborde demain dimanche 30 janvier, un virage important dans la CAN 2021. Les Lions affronteront en quart de finale, le Nzalang Nacional de la Guinée équatoriale au stade Amadou Ahidjo de Yaoundé En tant que grand favori à la victoire finale parmi les équipes encore en course, les Lions devront afficher clairement leur statut devant une surprenante formation Equato-guinéenne. Mais aussi de prendre une revanche sur cet adversaire qui les avait éliminé en phase de poules de la CAN 2012 d'une triste mémoire à Bata.
L’équipe du Sénégal affrontera demain dimanche 30 janvier au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, celle de Guinee Equatoriale en quart de finale de la CAN-2021 au Cameroun. Les Lions partiront encore en favorid de cette rencontre face au Nzalang Nacional. Un statut à confirmer devant une formation Equatoguinéennent réputée très joueuse et qui allie à son jeu beaucoup d’intensités physiques.
Si la sélection sénégalaise a jusqu'ici réussi l'essentiel en sortant premier de son groupe, sans encaisser le moindre but et en rendant une meilleure copie en huitièmes de finale devant le Cap Vert, elle doit poursuivre sa montée en puissance. Et elle commence dans le jeu avec une meilleure animation. «Dans le jeu, nous savons que nous devons nous améliorer. Nous allons progresser pour avoir de meilleures animations. Nous l’avons déjà fait, pourquoi ne pouvons-nous pas le faire ? Nous avons les connaissances, nous avons les joueurs, maintenant la confiance doit revenir au niveau offensif», avait promis Aliou Cissé qui disait être le « «premier à ne pas être satisfait» du jeu de son équipe, malgré la première place à la fin de la phase de poules. Avec le retour d’Ismaila Sarr dans le groupe après une longue période de convalescence, le sélectionneur des Lions a tous les atouts pour passer le cap Equato-guinéen.
Considérée comme un outsider, le Nzalang nacional a suffsamment démontré qu'il ne s'est pas invité dans le top 8 par hasard. Elle a surpris plus d’un lors de la phase de groupes. Après avoir reussi à se placer à la deuxième place derrière la Côte d’Ivoire, et en battant même l’Algérie, championne en titre, les hommes de Juan Micha avaient fini d'afficher leur solidité lors des huitièmes de finale où ils se sont montrés très costauds mentalement. Ce qui leur a permis de décrocher la victoire et la qualification en écartant le Mali au bout du suspense, après la séance de tirs au but. Ce sera leur troisième quarts de finale que le Nzalang nacional va disputer après ceux des éditions de 2012 et 2015 jouées toutes à domicile. Iban Salvador Edu, décisif lors des deux succès mais seul joueur à être élu deux fois meilleur joueur du match , Pablo Ganet et leurs coéquipiers tenteront d'atteindre une place en demi-finale et qui sera la deuxième de leur histoire après 2015. Ce face à face avec la Guinée équatoriale ne rappelera sans doute pas de bons souvenirs aux Lions.
Lors de l'édition 2012, le Sénégal avait en effet réalisé l'une de ses pires campagnes en Coupe d'Afrique avec une élimination précoce dès la phase de groupe à Bata avec à la clé une cinglante défaite contre les équato-guinéens (2-1), le même score face à la Zambie future vainqueur du tournoi devant la Côte d’Ivoire et de la Lybie. Le Sénégal qui avait réussi à prendre une revanche sur le chemin de la CAN 2019 en dominant (3-0) la Guinée Equatoriale avait sans doute pris la bonne mesure de cet adversaire.
Pour ce duel, il s'agit pour Aliou Cissé de bien amorcer ce virage et d'atteindre le carré d'as de la compétition. Mais surtout renforcer l'espoir d'un premier sacre continental au soir du 6 février prochain.
MAMADOU DIOP THIOUNE INDEXE UNE MAUVAISE GESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES AU SÉNÉGAL
«La première approche, c’est la mal gouvernance des pêcheries au Sénégal. La deuxième, il y a une articulation impossible et invivable de l’approche recherche, pétrole et la pêche. Le troisième élément, c’est un manque de transparence dans le secteur»
Au Sénégal, le secteur de la pêche est de plus en plus confronté à un effondrement des stocks. Selon Mamadou Diop Thioune, secrétaire général de l’Union nationale des Gie mareyeurs et par ailleurs coordonnateur du Comité national du dialogue social pêche-aquaculture, trois raisons peuvent expliquer cette situation de rareté des ressources halieutiques. La première approche, c’est la mal gouvernance des pêcheries au Sénégal. La deuxième, il y a une articulation impossible de l’approche recherche et pêche. Le troisième élément est un manque de transparence dans le secteur.
«Trois approches peuvent expliquer la rareté des ressources halieutiques au Sénégal. La première approche, c’est la mal gouvernance des pêcheries au Sénégal. La deuxième, il y a une articulation impossible et invivable de l’approche recherche, pétrole et la pêche. Le troisième élément, c’est un manque de transparence dans le secteur ».
Ce diagnostic a été fait par Mamadou Diop Thioune, secrétaire général de l’Union nationale des Gie mareyeurs, par ailleurs coordonnateur du Comité national du dialogue social pêche-aquaculture. Dans la première approche, il relève qu’on ne peut pas avoir un code de la pêche non articulé à la dimension de gestion environnementale équitable et qu’on puisse faire une bonne pêche, c’est-à-dire faire des conventions et un code de la pêche sans application des règlementations. « Tout le monde pêche où il veut, comme il veut et quand il veut. Tous les interdits sont maintenant constatés dans la pêche. Même l’usage des engins. Ils disent que le mono filament est interdit. Mais on se rend compte qu’il n’est pas interdit dans le code commercial. Combien de pécheurs sommes-nous aujourd’hui et combien d’unités et d’entreprises flottantes sont en action? Aujourd’hui, on constate qu’à défaut d’emploi, tout le monde est pécheur. On doit identifier le marin pêcheur, le pêcheur et l’ouvrier de la pêche, » a-t-il fustigé.
Mamadou Diop Thioune renseigne que les pêcheurs au filet qui ont des connaissances empiriques associées aux connaissances classiques se sont donné la peine d’identifier les zones de pêche. « Dans quelle zone d’aménagement sommes-nous sur les 718 Km de côtes de Saint Louis à Kafountine ? Au niveau des pieds dans l’eau zéro base, jusque dans les 6 mille milles autorisés à la pêche artisanale, quelle est la réglementation qui aujourd’hui justifie une bonne gouvernance ? Parce qu’il y a des conflits de présence avec les navires qui sont dans les zones interdites de la zone exclusive économique dont la destination était à partir des 12 mille milles. Mais c’est la recherche de la ressource qui fait qu’aujourd’hui les conflits sont là », soutient-il.
Il ajoute que le secteur de la pêche souffre aujourd’hui du manque de données scientifiques soulignant que la recherche n’a jamais été financée dans ce domaine. « Comment on peut prétendre à un développement dans le secteur de la pêche sans penser à la recherche ? La recherche n’a jamais été financée. Elle est en train de se chercher dans une appartenance institutionnelle. Est-ce que c’est au ministère de l’Agriculture où il y a le Centre de recherches océanographiques Dakar Thiaroye (Crodt) ou c’est le ministère de la Pêche. Dans aucun des budgets de ces deux ministères, on ne trouve une prise en charge réelle de la recherche. Donc depuis 5 ans, il n’y a pas eu de recherche », se désole-t-il.
Et de poursuivre ; « ce qui est plus grave, c’est quand nous avons des conventions de pêche. On exige l’avis scientifique du stock exploité. Quand il n’y a pas d’excédent, on n’autorise pas un accord. C’est une exigence de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Il y a une mauvaise gestion des ressources, inexpliquée et inexplicable. Au-dessus de tout cela, il y a la corruption».
MENACE DE BOYCOTT DU PONT DE MARSASSOUM PAR LES TRANSPORTEURS
En assemblée générale hier, vendredi, à Sédhiou, les transporteurs des régions du sud exigent la levée du péage préjudiciable à l’économie de la Casamance
Les chauffeurs et transporteurs des trois régions de la Casamance naturelle, à savoir Ziguinchor, Sédhiou et Kolda se sont retrouvés en assemblée générale hier, vendredi 28 janvier dans après-midi à Sédhiou aux fins d’apprécier l’option du péage exigé à la traversée du tout nouveau pont de Marsassoum à partir du 1er février prochain. Ces transporteurs se veulent formels sur la question. Pas de péage au risque de créer un précédent dans le reste des localités en sus du préjudice sur l’économie de la Casamance. Ces transporteurs déclarent boycotter l’ouvrage.
En assemblée générale hier, vendredi, à Sédhiou, les transporteurs des régions du sud ont exprimé leur déception de voir le pont de Marsassoum assujetti à un péage au passage des usagers. « Nous, présidents des gares routières de la Casamance naturelle de Diogué à Gouloumbou, avons convoqué cette assemblée générale pour se prononcer sur le péage annoncé du tout nouveau pont de Marsassoum à partir de 1er février.
Le péage ne nous arrange pas du tout surtout nous, les transporteurs car c’est un vilain précédent qui peut amener le reste des localités bénéficiaires de pont à imposer un péage » a déclaré Modou Fall, le président des transporteurs de la Sédhiou.
Et d’ajouter : « tenez, le pont de Diuouloulou et de Baïla sont en construction et imaginez si tous ces ponts-là devront être payants. On se demande aussi si Ziguinchor ne va pas à son tour exiger le péage à l’entrée de sa ville et à juste raison ».
Papis Touré, le président de la gare routière de Ziguinchor et vice-président de la fédération des transporteurs de la Casamance naturelle souligne avec force conviction que « tout le temps les populations ont crié et décrié l’enclavement de la Casamance et imposer le péage à ces pauvres populations, c’est davantage tuer leurs petites économies. Le transport des marchandises va augmenter et en conséquence, les tarifs des denrées et autres biens de consommations aussi ».
Revenant sur les tarifs attachés à la traversée du pont de Marsassoum, Papis Touré relève que « les motos doivent payer 500F CFA, les véhicules particuliers 2.000F CFA, les minibus et camionnettes à 3.000F, gros bus et poids lourds à 15.000F. C’est un système qui est venu nous appauvrir davantage et on ne va jamais l’accepter. Si le péage est maintenu comme prévu à partir du 1er février, nous transporteurs allons boycotter le pont de Marsassoum et nous allons mener des actions de désobéissance jusqu’à ce que le péage soit levé ». Ces transporteurs promettent de se retrouver aussi souvent que possible pour apprécier la situation et apporter les conduites adéquates pour éviter que leur gagne-pain se transforme en trappe de pauvreté.
À RUFISQUE, BENNO SUBIT LE ROULEAU COMPRESSEUR DE YEWWI
Les résultats provisoires dans la ville de Rufisque sont finalement tombés ce vendredi. Et comme partout dans les grandes villes, la coalition Yewwi Askan Wi a dicté sa loi à Benno Bokk Yakaar
Les résultats provisoires dans la ville de Rufisque sont finalement tombés ce vendredi. Et comme partout dans les grandes villes, la coalition Yewwi Askan Wi a dicté sa loi à Benno Bokk Yakaar
C’est un raz de marée que la coalition Yewwi Askan Wi a réalisé dans le département de Rufisque, en arrachant à la coalition BBY 06 collectivités territoriales sur les 09 qu’elle contrôlait. A l’issu des travaux de la commission de recensement des votes, les résultats provisoires publiés donnent ladite coalition victorieuse dans les principales communes et dans la ville de Rufisque.
En effet, la liste de Yewwi Askan Wi, conduite par le Dr Omar Cissé a remporté la ville avec 10580 voix, obtenant du même coup 09 conseillers devant la coalition Benno Bokk Yaakar qui a obtenu 9811 voix pour 08 conseillers. La coalition Gueum sa Bopp du candidat Alioune Fall Mar arrive en troisième position avec 8038 voix et 06 conseillers.
Ainsi, le Dr Omar Cissé, polytechnicien et directeur exécutif de l’Institut Africain de Gestion Urbaine devient le nouveau maire de la ville de Rufisque. Une consécration après trois tentatives, en 2009 et 2014 sous la bannière de son mouvement « Vision Rufisque ». Il a été adjoint au maire Badara Mamaya Sène et conseiller en 2014 avec rang de conseiller spécial du maire Daouda Niang, pendant un moment.
La commune de Rufisque Nord, est également allée dans la coalition YAW qui arrive première avec 3650 et aura 42 conseillers, BBY arrive deuxième avec 3315 voix pour 07 conseillers. La coalition And Liguey ci Deug qui prend la 3ème place se retrouve avec 05 conseillers. Le nouveau maire de cette commune, jadis fief du défunt Badara Mamaya Sène, est un jeune juriste. Assane Kassé est un ancien de Rewmi qui avait rompu les amarres avec le parti d’Idrissa Seck, quand ce dernier avait rejoint la majorité présidentielle. Un enseignant et militant pur et dur est désormais à la tête de la commune de Rufisque-Est. Ici, c’et la liste de YAW qui arrive en tête avec 3264 et 38 conseillers, suivie de la coalition dirigée par le maire sortant qui obtient 2941 voix et 06 conseillers. Dans cette commune, la coalition BBY décroche 05 conseillers. Ainsi, le maire Boubacar Albé Ndoye qui était à la quête d’un troisième mandat voit son rêve s’évouir.
Au Conseil départemental également, la coalition YAW a remporté le scrutin avec 48364 voix pour 52 conseillers contre 47113 voix et 16 conseillers pour Bby, vient après la coalition Wallu du Parti démocratique sénégalais avec 23581 voix et 08 conseillers. C’est un jeune enseignant, Pape Mamadou Fam, professeur de philosophie au lycée Moderne de Rufisque qui préside désormais aux destinées du département. Dans la commune de Rufisque Ouest, le maire sortant, Alioune Fall Mar, est resté le maitre incontesté, en obtenant 4144 voix et en raflant les 42 postes de conseillers, la coalition BBY arrive en deuxième position et se retrouve avec 09 conseillers tandis la coalition YAW est classée troisième avec 3020 voix pour 07 conseillers.
Dans les autres communes du département, la vague du changement a également emporté des maires jusque-là maitres de leurs localités. C’est le cas à Sangalkam où le maire Oumar Guèye a été balayé par Alpha Bocar Khouma, à la tête de la coalition YAW.
A Sébikhotane, le jeune Alioune Pouye, à la tête de la même coalition, a fait mordre la poussière à Abdoulaye Lô. A Yenne, le Pr Gorgui Ciss qui cherchait la passe de quatre a été emporté par la vague d’Euleuk Sénégal du candidat Mass Mbengue.
THIÈS : YAW REMPORTE LES 3 COMMUNES ET LA VILLE, BENNO PREND LE DEPARTEMENT
La coalition Yewwi Askan Wi a remporté les trois communes d’arrondissement et la ville de Thiès, alors que le département est allé à la coalition de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yaakaar,
La coalition Yewwi Askan Wi a remporté les trois communes d’arrondissement et la ville de Thiès, alors que le département est allé à la coalition de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yaakaar, selon les résultats publiés vendredi par la commission départementale de recensement des votes.
Les résultats se présentent comme suit :
Dans la commune de Thiès Est, sur 31.759 votants, dont 235 bulletins nuls, soit 31.524 suffrages valablement exprimés, ont obtenu :
Benno Bokk Yaakaar 6.692 voix
Jammi Gox yi 1.663 voix
And Nawlé 308 voix
And Siggil 6.547 voix
Gueum sa Bopp 621 voix
Gox Yu Bees 672
Yewwi askan wi 7.468
Waa Thiès 1.435
Wallu Sénégal 888
Coalition AVEC 514
Pencoo 343
Synergie Républicaine 1.134
République des valeurs 2.713
Bunt bi 194
Nay Leer 332
Commune de Thiès Ouest
Sur 19.299 votants dont 127 bulletins nuls, soit 19.172 suffrages valablement exprimés, ont obtenu :
Benno Bokk Yaakaar : 3.526 voix
Jammi Gox yi 558
And Siggil Thiès 1.266 voix
Gox Yu Bees 235
Yewwi askan wi 3.998
Waa Thiès 1.004
Wallu Sénégal 643
Coalition AVEC 290
Pencoo 725
Bokk Gis Gis 1218
République des valeurs 3.652 voix
Bunt bi 698
Nay Leer 1.030
Commune de Thiès Nord
Sur 24.731 votants, 227 bulletins nuls, soit 24.504 suffrages valablement exprimés, ont obtenu :
And Jëf PADS 70 voix
Waa Thiès 561 voix
Jammi Gox yi 502 voix
Pencoo 215
Gueum sa Bopp 1052
And Siggil Thiès 1.528
Benno Bokk Yaakaar 599
République des valeurs 2.794
Bunt bi l.663
Gox Yu Bees 301 voix
Wallu Sénégal 1.887
AVEC 1.594
Défar sa Gox 1008
Yewwi askan wi 5.730
Au niveau de la mairie de Ville
Les résultats sont les suivants :
Sur 74.042 votants, 818 bulletins nuls, soit 73.220 suffrages valablement exprimés, ont obtenu :
Yewwi askan wi 18.327 voix
Benno Bokk Yaakaar 15.947 voix
AVEC 2.808 voix
République des valeurs 10.700 voix
And Nawlé 942
Pencoo 1.491
Wallu Sénégal 4.093
Gueum sa Bopp 2.315
And Siggil Thiès 10.320
Nay Leer 1.244
Waa Thiès 3.988
Gox Yu Bees 1.831
Au niveau du département
Sur 181.661 votants, 4.130 bulletins nuls, soit 177.531 suffrages valablement exprimés, ont obtenu :