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13 août 2025
MACKY, PÊCHEUR POLITIQUE
Même s’il affirme n’avoir pas rejoint la majorité présidentielle, Bamba Fall fait désormais office de conseiller du chef de l’Etat. Leur alliance politique portera-t-elle ses fruits d’un point de vue électoral ?
Les excuses ne font jamais défaut. Elles sont toujours servies avec presque les mêmes expressions. Le même vocabulaire. «Intérêt supérieur de la Nation», «unité nationale», «main tendue»… Les arguments honorables ne manquent jamais pour justifier les revirements politiques qui mènent nombre d’opposants dans le camp au pouvoir. Les nouvelles recrues ont presque toutes les mêmes mots quand il s’agit de défendre leur choix. Mais à l’heure de la Realpolitik, il faut reconnaître que la transhumance cache toujours des calculs politiques basés sur des intérêts personnels. A chaque fois qu’il y a une nouvelle alliance, il y a derrière un gain politique qui est attendu par le pouvoir. Celle entre le chef de l’Etat, Macky Sall et le maire de la Médina, nouvellement nommé ministre-conseiller auprès du président de la République ne saurait échapper à cette règle. Si Bamba Fall dit espérer un apport considérable pour le développement de sa commune, le Président Sall vise l’électorat de la Médina, qu’il n’a pu conquérir aux Locales du 23 janvier dernier. Le même schéma a été tracé dans sa collaboration politique avec Idrissa Seck. Macky Sall pensait avoir acquis les 20% engrangés par le leader de Rewmi à la Présidentielle de 2019. Que nenni ! L’entrisme de Idy ne lui a pas permis de gagner pour une première fois la ville de Thiès. Pis, son principal allié, alors maître incontesté de Thiès, a perdu pour la première fois, les trois communes et la Ville. Mais Macky Sall persiste dans sa logique de débauchage d’opposants pour redorer son blason électoral. A-t-il appris de ses erreurs ? Cette alliance avec Bamba Fall pourra-t-elle avoir l’effet escompté, si l’on sait que la transhumance a mauvaise presse au Sénégal ? Cheikh Yérim Seck, journaliste et analyste politique, y voit un calcul politique avec ses coups et contrecoups. «Je ne sais pas s’il a appris de ses erreurs ou pas, mais ce dont je suis certain est que le débauchage de Bamba Fall est l’acte 1 de la future préparation de Dakar en direction des Législatives de juillet prochain. C’est ça le calcul politique de Macky Sall. Le nombre de députés (07) dans le département de Dakar pèse très lourd. Le choc que Macky Sall a reçu au cours de ces élections locales, il fallait essayer de renverser la tendance et atténuer le choc de la défaite programmée dans Dakar aux législatives.»
«L’inconvénient c’est que Bamba Fall soit estampillé ‘’transhumant’’ et de ce fait, perde une partie de ses sympathisants»
D’abord du point de vue de l’image que ça renvoie, un opposant qui s’allie avec la mouvance présidentielle est considéré comme un «traître». Idrissa Seck, Banda Diop, Moussa Sy, Oumar Gueye, Aïssata Tall Sall ont tous déjà entendu ça. Bamba Fall est le dernier sur la liste. «Transhumant», le mot heurte et ses conséquences politiques peuvent s’avérer cruelles. La première est celle de perdre sa base et de n’être d’aucun n’apport pour le recruteur. Bamba Fall pourrait passer par là. Aliou Ndiaye, journaliste et directeur de Pikini Productions, s’en explique : «L’inconvénient c’est que Bamba Fall soit estampillé ‘’transhumant’’ et de ce fait, perde une partie de ses sympathisants. Il peut dans l’absolu être sanctionné, mais est-ce que son électorat se soucie de Macky Sall ou de telle ou de telle autre personne avec qui il est ?» Pour Aliou Ndiaye, les sorts de Banda Diop, Moussa Sy et autres peuvent ne pas être liés à leur ralliement au pouvoir. «Il faut éviter d’être superficiel dans l’analyse. Beaucoup de gens disent que Banda Diop et Moussa Sy ont été sanctionnés simplement parce qu’ils ont rejoint le pouvoir, c’est plus une spéculation qu’autre chose. Il n’y a aucune étude quantitative et qualitative faite auprès des populations de la Patte d’Oie, Grand-Médine, dans le cas de Banda Diop ou auprès des populations des Parcelles Assainies pour savoir si c’est parce que Moussa Sy a rejoint le camp présidentiel qu’il a été sanctionné. Il a été sanctionné peut-être parce que les populations des Parcelles Assainies ont voulu sanctionner le pouvoir de Macky Sall, ou il a perdu parce qu’Amadou Bâ qui pouvait être un de ses soutiens principaux, n’a pas levé le plus petit doigt pour l’aider à gagner cette élection.» Toujours selon l’ancien directeur de publication de L’Observateur, il est trop tôt pour enterrer politiquement Bamba Fall, puisque bien avant lui, d’autres ont tenté cette collaboration avec le chef de l’Etat et ils ont pu garder intact leur électorat. «Il y a le cas de Amadou Diarra de Pikine Nord qui gagne des élections depuis des années, qui passe allègrement d’un camp à un autre et qui est maintenant dans le camp de Macky Sall et qui n’a pas perdu, rappelle Aliou Ndiaye. Ce que Bamba Fall a eu à la Médina, est-ce que c’est grâce au Parti socialiste (Ps) B de Khalifa Sall ? Je ne le crois pas. Est-ce que ce n’est pas le travail de Bamba Fall lui-même qui le maintient à la tête de la mairie parce que plusieurs fois des assauts ont été faits contre la citadelle de la Médina et les gens ont échoué. Le Président a mis une armée de ministres contre Bamba Fall et à chaque fois, ils ont perdu. S’ils ont perdu à chaque fois, c’est parce que Bamba Fall a un ancrage local populaire très fort. Les gens doivent éviter de sous-estimer Bamba Fall parce qu’il a, à plusieurs reprises, résisté face à des gens qui ont beaucoup d’argent. Amadou Diarra a, au niveau local, fait un travail de proximité, de bon voisinage qui fait qu’à chaque élection, les gens votent pour lui qu’il soit du Pds ou de l’Apr.»
Des dividendes politiques en questions
Comme reconnu par Cheikh Yerim Seck, Macky Sall est en train de placer ses pions en direction des Législatives. Il drague l’électorat de Bamba Fall. Mais, «attention aux contrecoups», prévient Moussa Diaw, Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Docteur en Sciences politiques. Il détaille : «Le président Macky Sall, ça m’étonnerait que ça puisse lui apporter des dividendes politiques. C’est vrai que Bamba Fall est un leader connu et qui a une base, mais cette base risque de s’effriter. On verra, d’ici les prochaines échéances électorales, quel sera le résultat. Son avenir risque d’être compromis. Ses argumentations sont superficielles, cela veut dire qu’il y a un problème au niveau de l’appréciation des politiques. Ce qu’il a décrit, c’est de l’opportunisme politique. On l’a vu avec Idrissa Seck. Généralement les hommes politiques pressés, ils vont dans le mur. Ses arguments sont trop superficiels.» Selon lui, pour le moment, rien ne garantit au chef de l’Etat que Bamba Fall sera suivi dans son choix par la Médina. «C’est encore un transhumant de plus, insiste Dr Diaw. Un soutien massif de ceux qui ont voté pour Bamba Fall n’est pas si prévisible que ça. Il y a eu beaucoup de réactions négatives. Un poste de ministre, c’est un titre, ça ne veut pas dire qu’il va jouer un rôle beaucoup plus important qu’il ne l’est comme maire. Est-ce qu’il va être bien reçu par cette nouvelle majorité parce qu’il y a des gens qui se sont battus depuis très longtemps et qui n’ont pas eu ces titres ? On n’a pas de sondage, mais il faut s’attendre à des sanctions, vu le niveau de surprise de certains. Pendant les élections, il tient un discours d’opposition, il gagne et se range. C’est décevant et surprenant d’avoir des hommes politiques de cette nature qui, dans leur réflexion même pour se justifier, sont incapables de donner des arguments qui sont recevables.»
Moussa Diaw reste convaincu que le Président Macky Sall n’a pas tiré de leçons des expériences malheureuses des cas similaires avec Idrissa Seck et Moussa Sy qui ne lui ont rien apporté. Même si pour le cas de Idrissa Seck, le journaliste Aliou Ndiaye ne voit pas de surprise. «La perte de Thiès était inéluctable. Si on regarde bien les chiffres, chaque élection, il dégringole. L’opposition y est assez bien représentée. Il y a des cadres de l’opposition qui sont à Thiès qui sont Thiéssois comme lui, qui ont un discours, un parcours et des arguments. L’usure du pouvoir commence à se faire sentir, la défaite de Idrissa Seck pouvait s’inscrire dans l’ordre normal des choses. Idy serait resté dans l’opposition, il n’y a aucune garantie que la coalition dirigée par Yankhoba Diattara aurait gagné.»
Apport politique aux Législatives
Après les Locales, les Législatives se tiendront le 31 juillet prochain. Des élections qui seront le premier test de l’apport de Bamba Fall dans l’électorat de Macky Sall, si les deux font chemin commun à ces élections. Cheikh Yerim Seck : «Si Bamba Fall a la capacité de drainer son électorat vers Macky Sall, ce sera un apport considérable pour les Législatives. L’idée sera de savoir si Bamba Fall a un électorat docile ou pas», croit savoir le journaliste Cheikh Yerim Seck. Il poursuit : «Il peut y avoir des avantages et des inconvénients, mais c’est selon ce que va rapporter Bamba Fall. Bamba est une prise symbolique, mais comme il a trop parlé avant d’intégrer l’escarcelle du pouvoir, il a beaucoup perdu en crédibilité. Est-ce qu’il va aller avec toute sa base chez Macky Sall ou va-t-il partir tout seul ? S’il réussit à faire rallier toute sa base en faveur des candidats à la députation de Benno Bok Yakaar (Bby), il y a un avantage certain à débaucher Bamba Fall. Si l’inverse se produit, Bamba Fall sera plus un inconvénient qu’un avantage, d’autant que l’opinion sénégalaise est tellement réfractaire à l’idée de transhumance que si Bamba Fall n’apporte pas ses électeurs avec lui, symboliquement, le pouvoir y perd en termes de crédibilité.» Et d’électorat aussi.
LA CEDEAO ET L'UA A BAMAKO CE JOUR
La CEDEAO et l’Union africaine ont dépêché une délégation conjointe auprès des autorités de transition du Mali, selon une sources diplomatique citée par le média A Bamako.
Benin Web Tv |
Modeste Dossou |
Publication 21/02/2022
La CEDEAO et l’Union africaine ont dépêché une délégation conjointe auprès des autorités de transition du Mali, selon une sources diplomatique citée par le média Abamako. Cette mission tentera de renouer le dialogue avec le Mali dans le but de trouver un consensus pour l’organisation d’élections à bonnes dates.
Alors que le Mali et plusieurs de ces dirigeants sont sous l’effet de lourdes sanctions des organisations africaines, l’on apprend que les parties devraient se rencontrer lundi 21 février, à Bamako pour tenter de résoudre les problèmes dans la perspective de la levée des sanctions qui commencent à peser sur le pays sahélien. La rencontre des organisations africaines avec les autorités maliennes aura essentiellement pour objectif, de trouver un calendrier « acceptable » pour l’organisation des élections.
Cette rencontre intervient alors que plus tôt, le président ghanéen et président en exercice de la CEDEAO, Nana Akufo-Addo, avait indiqué sur France 24 que pour lui personnellement, 12 mois de plus pour la transition au Mali, serait assez raisonnable. Aussi, l’Algérie avait proposé d’aider à la résolution de la crise et avait proposé des élections dans 16 mois, ce qui semble n’avoir pas été pris en compte par la CEDEAO. Avec la mise en place d’un processus pour dialoguer par le gouvernement malien, il y a de l’espoir que les choses bougent dans les prochains jours.
UNE MISSION DE SUPERVISION DE LA BANQUE MONDIALE SEJOURNE DANS LES RÉGIONS DU SUD ET DU SUD-EST
La Banque mondiale a entamé ce dimanche une mission de supervision du Projet d’appui au secteur de l’électricité (PASE) dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda et Kédougou, annonce un communiqué transmis à l’APS.
Dakar, 21 fév (APS) - La Banque mondiale a entamé ce dimanche une mission de supervision du Projet d’appui au secteur de l’électricité (PASE) dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Kolda, Tambacounda et Kédougou, annonce un communiqué transmis à l’APS.
L’objectif de cette mission, qui va durer jusqu’à vendredi, consiste à évaluer l’impact des réalisations du PASE, apprécier les mesures de sauvegarde environnementale et sociale mises en place autour des projets et d’échanger avec les bénéficiaires et partenaires avant la clôture du PASE, prévue au mois de mars 2022.
Le Projet d’appui au secteur de l’électricité est financé par la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et l’Union européenne. Placé sous la tutelle technique de la SENELEC, il matérialise la volonté de l’Etat d’améliorer la gouvernance du secteur et de promouvoir un accès universel et abordable aux services de l’électricité, souligne le communiqué.
Depuis 2012, rappelle-t-il, le PASE apporte une contribution mesurable à l’amélioration des performances de Senelec à travers la mise en place de projet structurants.
‘’Actuellement en phase de clôture, le projet capitalise des résultats probants parmi lesquels (…) la réduction drastique des coupures d’électricité, l’amélioration de la qualité de l’électricité et la minimisation des dommages électroménagers, l’amélioration de l’accès à l’électricité au monde rural (…)’’.
La connexion de nouveaux ménages au réseau électrique à travers le raccordement de nouveaux quartiers et villages, l’amélioration des performances commerciales dans le but de réduire le coût de l’électricité pour les ménages font aussi partie de ces résultats. Mais il y a aussi ‘’la modernisation du secteur à travers le Nouveau Système d’Information Clientèle (NSIC) et la généralisation du prépaiement et des compteurs intelligents’’.
Ces visites sur les sites et réalisations du PASE seront suivies de réunions d’évaluation entre les différents acteurs du projet, qui se tiendront à Dakar du lundi 27 février au vendredi 2 mars 2022, précise le texte.
ELIMINATOIRE CAN FEMININ 2022, LE SÉNÉGAL AFFRONTE LE MALI MARDI À PARTIR DE 17H
Le coup d’envoi du match Mali-Sénégal de ce mardi comptant pour la manche retour du dernier tour qualificatif de la CAN féminine prévue en juillet prochain au Maroc sera donné à 17h, annonce la Fédération malienne de football dans un communiqué.
Dakar, 21 fév (APS) – Le coup d’envoi du match Mali-Sénégal de ce mardi comptant pour la manche retour du dernier tour qualificatif de la CAN féminine prévue en juillet prochain au Maroc sera donné à 17h, annonce la Fédération malienne de football dans un communiqué.
La rencontre se tiendra au stade Modibo-Keita, avec un prix d’entrée fixé à 1000 francs par l’instance dirigeante du football malien.
Le Sénégal l’avait emporté 1-0 lors de la manche aller jouée au stade Lat Dior de Thiès, mercredi dernier.
L’équipe du Sénégal, qui a rejoint Bamako samedi, court derrière une qualification depuis 2012, date de son unique et seule participation à la Coupe d’Afrique des nations de football féminin.
Les Maliennes avaient pris part à la précédente édition au Ghana en jouant les demi-finales de la compétition en décembre 2018.
Outre la rencontre de mercredi dernier, les Lionnes avaient battu les Aigles 3-0 en février 2020 lors de la finale du tournoi de la zone
ouest A, qui avait eu lieu en Sierra Leone.
LES CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISE CRITIQUENT LA FIN DE L'OPÉRATION BARKHANE
Alors Macron annonçait jeudi le retrait des forces françaises au Mali, le président de la République a «complètement» récusé l'idée selon laquelle l'opération Barkhane serait un « échec ». Ce que, précisément, ses adversaires politiques dénoncent
Le Figaro |
Claire Conruyt |
Publication 21/02/2022
À droite, Valérie Pécresse a déclaré sur LCI qu'il «ne faut pas partir comme l'ont fait les Américains en Afghanistan», indiquant qu'il «ne faut pas abandonner ce terrain sur lequel la France défend des valeurs universelles». «Je souhaite que nos militaires, qui ont payé le prix du sang, puissent continuer cette lutte contre l'islamisme, contre le djihadisme au Sahel.» La candidate Les Républicains a ensuite déploré «la façon dont la France est traitée par la junte malienne [qui] n'est pas digne. On ne peut pas payer le prix du sang pour un pays qui ne veut pas de [n]ous».
Éric Zemmour présentait de son côté jeudi son programme sur le thème de la défense. À cette occasion, le candidat nationaliste a regretté l'«enlisement» au Mali, «dans une guerre sans fin et sans but précis». «Au lieu de nous préparer à une opération limitée et efficace pour monter un coup d'arrêt aux djihadistes, comme le fut l'opération Serval, nous nous sommes embourbés dans un conflit tribal qui ne nous concerne pas», a avancé le leader de Reconquête ! «Désormais, les États que nous sommes venus aider ne nous respectent pas ou pire, nous insultent en continuant à ne pas reprendre leurs clandestins. Dans cette affaire, où sont les intérêts de la France ?»
C’est dorénavant clair : il existe une hiérarchisation des compétitions et, dans ce classement dont l’argent est l’un des critères d’appréciation, la CAN compte pour du beurre. Un point de vue qui met d’accord UEFA et Fifa
Jeune Afrique |
Georges Dougueli |
Publication 21/02/2022
Ramener la périodicité du Mondial à deux ans, contre quatre actuellement : tel est le projet que nourrit le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino. Une réforme qu’il pourrait soumettre le 31 mars prochain à Doha, au Qatar, lors du 72e congrès de la Fifa. L’Union des associations européennes de football (UEFA) et la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) y sont opposées. Quant à la Confédération africaine de football (CAF), sa ligne n’est pas éloignée de celle définie au siège de la Fifa, à Zurich.
Belle opportunité financière
Il faut dire qu’à sa tête trône désormais le Sud-Africain Patrice Motsepe, un puissant homme d’affaires sud-africain proche du patron italo-suisse du football mondial, que l’entraîneur français Claude Leroy critique pour son rapport à l’argent. « Je l’ai rencontré à plusieurs reprises : il ne parle pas de notre sport, il ne parle que de fric. »
De fait, la réforme est présentée comme une belle opportunité financière. À chacune de ses 211 fédérations membres, la Fifa promet 19 millions de dollars (16,8 millions d’euros) supplémentaires par cycle de quatre ans si elle parvient à doubler la fréquence de la Coupe du monde à partir de 2024. Pour étayer ses prévisions, l’organisation a engagé le cabinet Nielsen, lequel a prédit que les recettes escomptées du Mondial se hisseraient à 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros) sur quatre ans, grâce à l’augmentation de la fréquentation des stades, aux droits TV et au sponsoring.
Guerre intestine
L’étude élude cependant les effets de cette inflation des matchs sur la santé des joueurs, de même qu’elle ne dit mot sur ce que les championnats nationaux y gagneraient. En revanche, un projet concomitant vise à limiter la fréquence de la Coupe d’Afrique des nations, qui ne se jouerait plus que tous les quatre ans.
Une guerre larvée et intestine est donc en cours, qui oppose de puissantes entités. Dernière escarmouche, une polémique opposant d’une part les clubs européens réticents à libérer les joueurs africains et, d’autre part, les fédérations nationales des pays qualifiés pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Cameroun.
LE MALI ENTÉRIENE JUSUQ'À CINQ ANS DE TRANSITION AVANT LES ÉLECTIONS
L'assemblée tenant lieu d'organe législatif au Mali depuis la prise de pouvoir par les militaires a entériné lundi une période pouvant aller jusqu'à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays
Le Conseil national de transition (CNT), contrôlé par les militaires, a approuvé par 120 voix pour, aucune voix contre et aucune abstention une révision en ce sens de la charte de la transition, ont constaté les correspondants de l'AFP. Cette charte fait office d'acte fondamental de la période précédant un retour des civils à la direction de ce pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012.
La révision approuvée lundi dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l'issue de consultations nationales qui ont eu lieu en décembre 2021. Ces "assises" préconisaient une transition de six mois à cinq ans. Elle maintient le flou sur la date à laquelle des élections auraient lieu, alors que la question donne lieu à un bras de fer entre les autorités maliennes d'une part et l'organisation des Etats ouest-africains Cédéao ainsi qu'une partie de la communauté internationale de l'autre.
La version originelle de la charte, promulguée par les militaires le 1er octobre 2020 un peu plus d'un mois après leur premier putsch, fixait la durée de la transition à 18 mois. La junte a depuis révoqué son engagement initial à organiser des élections le 27 février prochain. Elle a exprimé son intention de rester en place quatre ou cinq années supplémentaires, un délai "totalement inacceptable" pour la Cédéao. Celle-ci a sanctionné un tel projet en infligeant le 9 janvier de lourdes sanctions économiques et diplomatiques au Mali, avec un embargo commercial et financier et la fermeture des frontières.
par Ibrahima Silla
DE LA NEUTRALISATION PROMISE DE L’OPPOSITION À LA FRACTURATION PROMETTEUSE DE LA MAJORITÉ ?
La personnalisation excessive du pouvoir entraîne au moment de quitter le pouvoir de vives tensions. Dirigée contre son propre camp, cette stratégie de neutralisation politique produit des effets contreproductifs au profit de l’opposition
« L’opposition fait toujours la gloire d’un pays : les grands hommes d’un pays sont ceux qu’il met à mort » disait Ernest Renan. Cette époque, où le sacrifice existentiel des opposants était signe de gloire et de fierté, est révolue. La mort n’est pas un sacerdoce. L’opposition politique est bien plus qu’une simple politique d’opposition.
Un renouvellement de l’approche scientifique par rapport à cette catégorie appelée opposition pourrait aider à mieux en saisir les vraies réalités qui se cachent derrière les apparences et les simplifications notamment politiciennes. Car, fait remarquer justement Edwige Kacenelenbogen : « Le politique ne se fonde plus et ne peut plus se fonder sur un cri de bataille passionné, destiné à inspirer les hommes au sacrifice, ou à les pousser vers des accomplissements héroïques. »
Faire donc de la neutralisation de l’opposition une solution aux problèmes politiques, n’est-ce pas méconnaître l’essence même de la démocratie : l’organisation prosaïque des intérêts et la coexistence pacifique des opinions ?
Cette forme de neutralisation peut être victime de sa réussite et se retourner contre le régime en place. Efficace éventuellement contre l’opposition qui prend son mal en patience et attend la date limite de péremption du pouvoir, elle se révèle contreproductive dès l’instant qu’on cherche à l’appliquer à sa propre majorité. Car la personnalisation excessive du pouvoir entraîne au moment de quitter le pouvoir de vives tensions. Dirigée contre son propre camp, cette stratégie de neutralisation politique produit des effets contreproductifs au profit de l’opposition, renforcée par les nouvelles arrivées des fractionnistes du pouvoir qui lui offre ainsi de solides chances de victoire. L’on risque de passer ainsi de la défaite impossible du président sortant à la victoire improbable du camp sortant.
La personnalisation du pouvoir explique cette volonté de neutralisation de son propre camp en raison des fortes tensions politiques entre partenaires politiques, avec notamment la manifestation des prétendants à la succession au sein du parti au pouvoir qui risque de se fracturer du fait des affrontements de positionnement pour la succession. On note ainsi sous Diouf les départs fractionnistes de Moustapha Niasse et de Djibo Kâ qui lui ont été fatals. Wade sera combattu par son ancien allié Macky Sall, aidé par d’autres fractionnistes. Ce dernier lui succèdera. Aujourd’hui Macky Sall entame une politique de containment des prétendants qui sont exclus de la majorité, dès l’instant même qu’ils envisagent l’impossibilité pour lui d’avoir un 3ème mandat. Le mandat est devenu le débat interdit au sein de la majorité.
L’exigence d’une démocratie interne au parti au pouvoir, de plus en plus audible aujourd’hui, risque de mener à des logiques fractionnistes. Les batailles de positionnement politique pour la succession au pouvoir tendent à prendre le dessus sur celle à mener face à l’opposition. L’évocation de l’impossibilité d’un 3ème mandat conduit le chef de l’État à vouloir réduire les ambitions présidentielles au sein de la majorité au pouvoir à leur plus simple expression, quitte à élargir sa base en nommant ses anciens adversaires issus de l’opposition à des postes de haute responsabilité étatique, à l’instar du candidat arrivé deuxième à l’élection présidentielle. Pressenti au statut de chef de l’opposition, celui-ci a hérité du fauteuil de 3ème personnalité de l’État en occupant la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Cette politique de neutralisation partisane n’est pas sans danger. En cherchant à neutraliser la majorité, il peut la fracturer. Le risque est de passer de la neutralisation de l’opposition à la fracturation de la majorité. Pour Vincent Vincent : « Ce n’est donc bien souvent que lorsque des barons du parti au pouvoir entrent en opposition, détournant une fraction des ressources matérielles et militantes du parti au pouvoir, que l’opposition tient enfin une chance de victoire. »
En effet, son monopole sur l’État risque de se heurter à la contestation de son monopole sur le parti. Tout semble indiquer qu’il est moins compliqué d’être chef d’État que chef de parti. En tant que chef d’État les volontés sont bien souvent des ordres à exécuter. En tant que chef de parti, les volontés restent des invitations qui peuvent être déclinées et combattues. Le leader politique travaille finalement à la neutralisation de toute ambition politique ou toute opinion contradictoire et dissidente au sein de la majorité dirigeante. Ce qui constitue également un élément de fragilisation politique du leader et de son parti face à l’avenir qui se conjugue souvent au présent.
Les départs fractionnistes peuvent lui être fatals et participer à renflouer les rangs de l’opposition, à distinguer des leaders qui s’isolent des masses en opérant une transhumance politique personnelle. Car, « Si le pouvoir se mange en entier, il est bien souvent difficile de le léguer en entier », dit justement le politiste Vincent Foucher. Après avoir promis, sans succès, de neutraliser l’opposition, l’enjeu est cette fois de pouvoir neutraliser avec succès ses partisans. Y arrivera-t-il ?
Ibrahima Silla est enseignant-chercheur en Science Politique à l’UGB de Saint-Louis
JEU DE CACHE-CASH AUTOUR DE LA CRISE SCOLAIRE
Les élèves et les parents, qui espéraient un dénouement de la crise scolaire avec la rencontre entre gouvernement et les organisations syndicales du samedi, devront prendre leur mal en patience
Le gouvernement et les organisations syndicales, qui se sont rencontrés samedi, n’ont pas encore trouvé un accord pour mettre fin à la crise scolaire qui commence à perdurer au détriment des élèves. Les deux parties se sont donné encore rendez-vous jeudi prochain.
Les élèves et les parents, qui espéraient un dénouement de la crise scolaire avec la rencontre entre gouvernement et les organisations syndicales du samedi, devront prendre leur mal en patience. Les deux parties se sont donné encore rendez-vous jeudi prochain pour une nouvelle rencontre. Peut-être celle de la dernière chance ? En tout cas, dans un document sur les échanges lors de cette rencontre, le gouvernement a détaillé ses offres pour l’amélioration du niveau de rémunération des enseignants, qui s’élèvent à 90 milliards F Cfa. Il a proposé «un certain nombre de mesures avec un impact général sur les agents du secteur de l’éducation». Celles-ci portent sur : «La revalorisation de la prime scolaire (nouvelle dénomination indemnité de performance scolaire) au profit des instituteurs et instituteurs adjoints à 110% ; le relèvement de l’indemnité d’enseignement de 50% à 60% ; l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement à 100% ; l’augmentation de l’indemnité de recherche documentaire et de surcharge horaire (remplacée par l’indemnité de performance scolaire perçue par les Pes, les Pem et Pcemg) à 100% ; la revalorisation de l’indemnité liée à la fonction dirigeante ; hausse conséquente du point d’indice de 5%, passant de de 51,43% à 56,43%.» Du côté du gouvernement, il est aussi souligné qu’afin «d’améliorer le revenu des instituteurs et instituteurs adjoints, leur prime scolaire, qui est actuellement de 25 000 F Cfa, a été revalorisée à 110%, soit 60 mille F Cfa correspondant à une augmentation de 35 mille francs F Cfa». Il est précisé que «la mise en œuvre de cette mesure se fera sur un échéancier de deux (2) ans : -20 000 F Cfa en 2022 ; -15 000 F Cfa en 2023». Dans les détails, l’indemnité de contrôle et d’encadrement dont le montant actuel est de 150 mille F Cfa, revalorisée au taux de 100%, sera portée «à 300 mille F Cfa selon un échéancier de deux (2) ans soit : 75 mille F Cfa en 2022 ; 75 mille F Cfa en 2023». S’agissant de la revalorisation de l’indemnité de recherche documentaire ou de surcharge horaire (nouvelle dénomination indemnité de performance scolaire), «il est proposé, selon la catégorie : doublement de 70 mille F Cfa à 140 000 F Cfa pour les professeurs d’enseignement secondaire (Pes); le doublement de 65 mille F Cfa à 130 mille F Cfa pour les Professeurs d’enseignement moyen (Pem) – doublement de 60 mille F Cfa à 120 mille F Cfa pour les Professeurs de collège d’enseignement moyen général (Pcemg)». Selon le gouvernement, «ces montants équivalent à une augmentation de 100% de l’ancienne indemnité sur un échéancier de deux (2) ans : – 50% en 2022;- 50% en 2023».
Augmentation de salaires
Globalement, d’après les estimations du gouvernement, «l’impact budgétaire des mesures porte sur un montant de 71 milliards 498 millions 554 mille 243 F Cfa sur 2 ans (2022 et 2023)». Selon le ministère des Finances et du budget, l’impact sur les salaires est «réel» : Pour les inspecteurs, il y aura une hausse minimale de salaire comprise entre 204 mille de salaire et 265 mille en 2022 pour atteindre en 2023 294 mille et 355 mille. Alors que pour les Pes, ce sera 143 mille et 214 mille puis 193 mille 264 mille. Pour les Pem, leur traitement va connaître une augmentation de 126 mille 639 et 178 mille puis 174 mille 139 et 225 mille 500. Et le Pcemg bénéficierait aussi d’un plus de 124 mille 002 et164 mille pour atteindre ensuite 169 mille 002 209 mille. Quid des instituteurs ? Ils vont obtenir une hausse de 76 mille 942 et 128 mille avant d’atteindre 106 mille 942 et158 mille. Alors que les instituteurs adjoints vont bénéficier de 68 mille 510 et 105 mille puis 98 mille 510 et 135 mille supplémentaires sur leurs émoluments. Selon un agent de la Solde, les «augmentations minimum correspondent aux augmentations en début de carrière, celles maximum à celles en fin de carrière».
Selon la Direction de la solde, il a été procédé à la simulation des salaires revalorisés et la production de bulletins illustratifs réels et qui ont été partagés avec les syndicats, il n’y a pas encore d’issue. Selon le G5, il a été décidé de «considérer toutes les propositions faites par le gouvernement après plusieurs efforts», de «continuer les réflexions et études afin de pousser les bases d’une amélioration des propositions portant sur l’augmentation de l’indemnité de logement, le relèvement de la prime scolaire et l’harmonisation des écarts constatés». Dans leur document, les membres de cette organisation font aussi savoir qu’il est prévu «l’ouverture des discussions sur les indemnités qui sont du ressort du ministère de l’Education nationale». Il en est de même pour «la correction des disparités sur le statut des décisionnaires dans un atelier qui sera convoqué dans un bref délai ; et la révision du décret et arrêté organisant les examens scolaires».
PRIX : LE VRAI COMBAT EST DANS LE POUVOIR D’ACHAT
La grogne monte au sein de la population, où l’Etat est mis à l’index.
L’image est frappante, au propre comme au figuré. Les réseaux sociaux affichent des graphiques qui montrent comment des produits de première nécessité, comme le pain, le sucre, l’huile, le riz ou le savon, ont connu une importante hausse entre 2019 et maintenant. La grogne monte au sein de la population, où l’Etat est mis à l’index.
Le gouvernement du Sénégal, dont le Président au moment de sa prise de pouvoir en 2012, avait fait de la lutte contre la cherté de la vie un de ses combats essentiels, est aujourd’hui en train de s’empêtrer dans un combat pour permettre à certaines de ces denrées de première nécessité de retrouver un niveau de prix moins prohibitif. Mais pour ce faire, l’Etat n’a trouvé comme solution actuelle, que de se vider d’une importante partie de ses ressources financières, sans que cela n’ait d’impact sur la courbe des prix ou les conditions de vie des populations, en particulier, sur les couches les plus pauvres.
Tout le monde le dit depuis un certain temps. La pandémie du Covid-19, en perturbant les échanges commerciaux, a cassé la chaîne logistique internationale et précipité la rareté de certains produits qui se sont retrouvés convoyés vers des destinations moins onéreuses. On en est arrivés à des situations où la demande ne rencontre pas d’offre substantielle sur le marché.
Le Sénégal ne produit quasiment rien de ce qu’il consomme. Même notre production en sucre n’est pas encore assez importante pour couvrir notre niveau de consommation. Le pays est donc fortement tributaire du marché international. Les présidents Wade et Macky Sall ont voulu, à leur manière, inverser les choses en encourageant la production locale. La Goana en 2008, le Pracas et autres programmes d’incitation à la production agricole locale, ont absorbé plusieurs milliards de francs, pour des résultats plus que mitigés.
Les ministres de l’Agriculture de Macky Sall se sont plus distingués pour leurs capacités à vouloir vendre des chiffres de production faramineux de l’arachide et du riz, que par la mise à disposition des consommateurs de produits agricoles locaux. Les conséquences en sont les hausses des prix des produits venant de l’étranger, qui vont continuer à augmenter. Et les Sénégalais ne devraient pas imaginer être les seuls dans la sous-région à être affectés.
C’est dire que l’Etat a pour devoir de veiller à ce que la farine de blé, le sucre ou le riz défiscalisés, ne se retrouvent pas de l’autre côté de nos frontières, pour le bénéfice des consommateurs d’autres pays. Et même quand ces produits ne franchissent pas les frontières, les services de contrôle des prix ne sont pas assez efficaces pour vérifier que le consommateur bénéficie de l’impact des efforts fournis par les pouvoirs publics.
Dès lors, au lieu de se battre pour tirer les prix vers le bas, ne serait-il pas plus efficace d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens ? Et surtout, faire en sorte qu’une bonne partie de gens soient en mesure de se prendre en charge elles-mêmes. Autrement, à quoi servirait-il de vendre le kilo de pain à 150 francs si beaucoup de gens n’ont pas de revenus leur permettant de s’offrir ce pain ? C’est cela qui doit être le vrai combat, l’amélioration du pouvoir d’achat.
Renoncer à des taxes ou ponctionner les revenus de l’Etat pour tirer les prix vers le bas ne réglera jamais les problèmes de l’inflation. On bloque la compétitivité des producteurs locaux et on favorise les spéculateurs, sans que les citoyens n’en bénéficient. Les considérations politiques ne doivent pas freiner indéfiniment les bonnes décisions économiques.