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19 juin 2025
CENTRES RÉGIONAUX DE FORMATION PROFESSIONNELLE, INFIRMERIES CONNAISSENT PAS
Dans les lycées d’enseignement technique et de formation professionnelle, beaucoup d’accidents de travail surviennent souvent. Des enseignants ont perdu des mains et des doigts, d’autres s’en sont sortis avec des fractures
A part l’Ecole nationale de formation en économie familiale qui dispose d’une infirmerie avec une enseignante contractuelle, dans presque tous les centres régionaux de formation professionnelle, on ne voit pas l’ombre d’une infirmerie pour la prise en charge des élèves et enseignants qui travaillent dans des ateliers à haut risque d’accidents de travail
Dans les lycées d’enseignement technique et de formation professionnelle, beaucoup d’accidents de travail surviennent souvent. Des enseignants ont perdu des mains et des doigts, d’autres s’en sont sortis avec des fractures. A Thiès, le formateur en menuiserie Bois, Papa Demba Fall, a perdu des doigts. Son collègue de Saint –Louis, Djiby Guèye, a connu le même sort. Un autre enseignant de la ville-aux-deux-gares a eu une fracture à la cheville après avoir glissé alors qu’il dispensait aux élèves la pratique de la soudure sur un échafaud…La liste est loin d’être exhaustive. Hélas, ces accidents se produisent dans des endroits qui ne disposent pas d’infirmeries fonctionnelles. Et là où il y en a, il n’y a souvent pas d’infirmiers... C’est l’exemple du lycée technique André Peytavin de Saint Louis où il y avait une infirmière recrutée par l’Etat dans les années 80 et qui a pris sa retraite. «Mais on n’a pas jugé nécessaire de la remplacer», se désole le secrétaire général du syndicat de l’enseignement technique et la formation professionnelle, Amar Kane. Aujourd’hui, trois véhicules dont un bus et deux 4x4 sont à la disposition du lycée. « Quand on a un cas de malaise ou crise, on peut le transporter à l’hôpital ou au centre de santé. Mais il arrive aussi qu’un enseignant disposant d’une voiture le fasse parce que les véhicules de l’école sont déjà en mouvement», confie Cheikh Seck, enseignant au lycée André Peytavin de Saint Louis. La situation est plus préoccupante au Sud du pays où aucun centre de formation professionnelle ne dispose d’un service médical. « J’ai été témoin de deux cas d’enfants en transe, mais il n’y avait pas d’infirmerie pour les prendre en charge.
Dans toute la zone sud, il n’y a pas d’infirmerie, or les étudiants évoluent dans des endroits à risque. C’est la soudure métallique, des machines de découpages etc. De ce fait, il suffit d’une petite erreur pour perdre des membres ou des organes. Des enseignants ont ainsi perdu des doigts... », poursuit notre interlocuteur. Des dangers que le secrétaire régional de Dakar du Syndicat de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Cheikhouna Guèye, classe en quelques catégories qui tournent autour des glissades, des intoxications et infections, des coupure, des brûlures, de l’électrocution et l’électrisation. « Les risques de brûlures, de glissade et d’intoxication sont très nombreux dans les ateliers de formation professionnelle. Il y a surtout les maladies infectieuses en coiffure à cause des produits chimiques, des problèmes de respiration parce qu’il y a un manque d’équipement et de protection comme à Niague. Ceux qui sont dans la restauration sont souvent confrontés à un environnement qui n’est pas adapté. Il n’y a pas d’équipement de protection individuelle, les lieux ne sont pas clôturés. Ce qui fait que les apprenants sont exposés à des dangers avec les postes de travail du fait de la mauvaise qualité dans l’installation », souligne encore Cheikhouna Guèye.
L’enseignement technique et la formation professionnelle demeurent les parents pauvres
Notre interlocuteur est formel. L’enseignement technique et la formation professionnelle demeurent les parents pauvres des écoles de formation au Sénégal en termes d’équipements individuels, de protection, de prise en charge et surtout de travail. Parlant de la prise en charge sanitaire en cas de pépin, c’est parfois la croix et la bannière pour ceux qui n’ont aucune prise en charge par l’Etat ou l’employeur. Papa Demba Fall, victime d’accident de travail à l’école, explique. «Certains adhèrent aux postes de santé, d’autres sont inscrits par leurs employeurs à la caisse de sécurité sociale à condition qu’ils respectent les cotisations pour les soins et les médicaments avec les pharmacies partenaires. Ils ont des carnets à présenter à la pharmacie après prescription d’une ordonnance par un médecin. Hélas, il y en a qui n’ont pas de prise en charge. Or l’inscription pour une prise en charge est très importante. Il y a un certain nombre de conditions à remplir dans un atelier de formation professionnelle. J’ai été pris en charge à la caisse de sécurité sociale », explique-t-il. Son secrétaire général, Amar Kane, considère qu’en cas d’accident, la prise en charge est individuelle. «Si vous n’avez pas de mutuelle, vous êtes foutu. Car tout enseignant est sensé ‘’mutualisé » » avec 100 % pour la prise en charge et 50% pour les médicaments. Encore faudrait-il que la mutuelle fonctionne...», relève-t-il avec malice en conclusion.
A QUI APPARTIENT LA TERRE AU SÉNÉGAL ?
Le Témoin revient sur la nature du foncier au Sénégal en publiant des extraits d’un texte de M. Assane Diagne, chercheur à « Initiative Prospective agricole et rurale » (IPAR)
Mbane, Ndengler, Mbodiène, Diass… Les litiges fonciers se multiplient dans notre pays depuis plusieurs années et ne trouvent toujours pas de solution durable. Face à la récurrence des spoliations foncières et aux multiples récriminations des populations contre l’accaparement de leurs terres, Le Témoin revient sur la nature du foncier au Sénégal en publiant des extraits d’un texte de M. Assane Diagne, chercheur à « Initiative Prospective agricole et rurale » (IPAR). Voici ce qu’il en dit.
Seules 5 % des terres du Sénégal sont immatriculée
Deux régimes fonciers coexistent au Sénégal pour administrer le droit de propriété : le régime de l’immatriculation et celui du domaine national. Toutes les terres du territoire national sont soumises respectivement à ces deux régimes quant à leur gestion et à leur mode d’administration.
Les deux régimes fonciers
Le régime de l’immatriculation recouvre toutes les terres, situées aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, qui ont fait l’objet d’une immatriculation au nom de particuliers – personne physique ou personne morale — qui garantit leur droit de propriété définitif et inattaquable sur des portions de terrains délimitées. En matière immobilière, c’est là une manifestation du gage de la propriété privée garantie par l’article 15 de la Constitution. Quant au régime du domaine national, il s’applique sur l’ensemble des terres, aussi bien urbaines que rurales, qui ne sont pas immatriculées et qui relevaient jusque-là du régime du droit coutumier. Ce régime résulte de la réforme foncière intervenue en 1964 suite aux conclusions de l’étude faite sur le régime coutumier.
Selon Abdoulaye Dièye, chercheur à l’Initiative Prospective agricole et rurale (IPAR), un institut de recherche et de renforcement de capacités sur les questions agricoles et foncières basé à Dakar, « 95 % des terres appartiennent au domaine national, les 5 % restants sont partagés entre l’Etat et des tiers privés ». Face à cette situation, l’Etat cherche des solutions à travers la Commission nationale de réforme foncière (CNRF). Pour environ 14 millions de Sénégalais, seuls 152.000 titres fonciers sont délivrés. Le régime foncier au Sénégal est dominé par le domaine national. Mais la loi sur le domaine national pose problème, en ce sens qu’elle ne prévoit ni la transmissibilité, ni l’aliénabilité encore moins la cessibilité des terres. Ce qui veut dire que ceux qui sont considérés comme les propriétaires ne disposent pas de droit réel. Or, les pratiques courantes font que ceux qui cultivent les terres de façon régulière considèrent que celles-ci leur appartiennent, que ce sont leurs terres, les terres de leurs parents. Hélas sur le plan juridique, ces terres ne leur appartiennent pas.
Les causes historiques de cette situation
Les causes historiques de cette situation Traditionnellement, les terres étaient détenues par la communauté et gérées par les ‘’Lamane’’ qui les administraient et les attribuaient, afin qu’elles soient exploitées avec un souci d’équité. Feu Kéba Mbaye, un des plus grands juristes sénégalais, expliquait qu’en Afrique ‘’la terre est une création divine, comme le ciel, comme l’air comme les mers. Elle est à Dieu, aux dieux et aux ancêtres’’. Ce principe a été consacré par un décret de 1955. Les autorités coloniales ont essayé d’imposer leur conception occidentale du droit de propriété. Le Sénégal indépendant se trouve donc avec un régime de droit foncier assez particulier puisqu’il consacre deux conceptions a priori opposées. Le code du domaine national est donc créé et toutes les terres non immatriculées y sont versées (95 %). Les lois de 1964 et 1976 consacrent cette option qui protège le droit d’exploitation du paysan (État, investisseurs) et le préserve au profit de la collectivité. Le droit coutumier est aboli et les « Lamane » sont remplacés par l’État. Ce qui amenait une sécurisation du système pour des investisseurs. Les détenteurs des terres, bien que spoliés, conservaient leur droit d’exploiter ou droit d’usage.
Du plan d’action foncier de 1996 au régime d’Abdoulaye Wade
Le plan d’action foncier adopté en 1996 favorise les investisseurs en autorisant un créancier de tout paysan affectataire à saisir et même transformer ledit titre d’affection en titre foncier. On accordait aux créanciers étrangers des droits refusés aux paysans sénégalais. La privatisation des terres au profit des industriels majoritairement étrangers a des conséquences désastreuses : expulsion des paysans réduits à la mendicité pour vivre, exclusion, création d’une classe ouvrière rurale. Dans ce contexte, après 40 ans de socialisme, Abdoulaye Wade arrive au pouvoir en 2000. Il lance des projets de grande ampleur : Retour vers l’agriculture (REVA) en vue de lutter contre l’émigration des jeunes en leur assurant du travail et la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA), pour assurer l’autosuffisance alimentaire. Ces projets sont axés sur la promotion du secteur agro-industriel et le développement des biocarburants. Il engage donc une réforme du droit foncier pour rendre la terre disponible afin de pouvoir l’exploiter.
Sous Wade (2000-2012), 17 % des terres arables du Sénégal ont été accordées à 17 entreprises privées (10 sénégalaises et 7 étrangères), soit 657.753 hectares de terres. ‘‘Ce chiffre représente 16.45 % des terres cultivables du pays. Ces transactions se sont faites souvent dans des conditions peu transparentes au détriment des petits producteurs ruraux’’, précise l’Institut panafricain de recherche, de formation et d’action pour la Citoyenneté, la Consommation et le Développement en Afrique (CICODEV Africa), une ONG basée à Dakar. Des conflits éclatent. La population locale se sent spoliée, d’autant plus que les investisseurs ne tiennent pas leurs promesses de contrepartie.
Législation foncière
Le régime foncier sénégalais est régi par la loi du régime foncier du 17 juin 1964 relative au domaine national, le décret d’application de juillet 1964, la loi du 2 juillet 1976 portant code du domaine de l’Etat, et la loi de la décentralisation de 1996. Il y a aussi la loi de 1996 portant code des collectivités territoriales, la loi de mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales et celle de mars 2011 portant régime de la propriété foncière. La loi du régime foncier du 17 juin 1964 relative au domaine national a créé quatre catégories de terres : les zones urbaines, les zones classées, les zones pionnières et les zones de terroir. Pour sa part, la loi du 2 juillet 1976 portant code du domaine de l’Etat, en son article 1, fixe deux régimes: le domaine privé et le domaine public.
Le domaine public de l’Etat se répartit en deux catégories : le domaine public naturel et le domaine public. Le domaine privé est composé des biens et droits mobiliers et immobiliers acquis par l’Etat à titre gratuit ou onéreux selon les modes du droit commun, des immeubles acquis par l’Etat par voie d’expropriation, des immeubles immatriculés au nom de l’Etat, de immeubles préemptés par l’Etat. Il y a aussi les biens et droits mobiliers et immobiliers dont la confiscation est prononcée au profit de l’Etat ainsi que les immeubles abandonnés dont l’incorporation au domaine est prononcée en application des dispositions de l’article 82 du décret de juillet 1932 portant réorganisation du régime de la propriété foncière. Dans la loi foncière, les terres sont réparties entre trois ensembles chacun doté d’un régime propre : la propriété privée, la propriété publique et les terres rurales qui sont dans leur quasi-totalité soumises au régime de la domanialité nationale qui constitue le régime de droit commun. Ce régime se caractérise entre autres par un accès gratuit à la terre, un accès à la terre lié à la preuve d’une capacité de mise en valeur et par l’administration de ces terres par les collectivités décentralisées — les conseils ruraux – sous la tutelle de l’Etat. La loi sur le domaine national est neutre sur le plan de l’égalité entre hommes et femmes eu égard au foncier.
Des terres sécurisées, malgré les menaces de l’homme
En milieu urbain, il y a une forte pression sur le foncier, occasionnant de nombreux litiges fonciers, notamment dans l’agglomération dakaroise qui concentre 24 % de la population sénégalaise sur 0,28 % du territoire national. Elle assure en même temps 55 % du PIB. Malgré cela, les terres sont suffisamment sécurisées au Sénégal au plan juridique.
En effet, il y a deux catégories de terres. Les problèmes rencontrés dans la sécurisation de ces deux catégories de terres relèvent de leur administration et gestion. Autrement dit, de l’intervention de l’homme et surtout de ceux qui sont chargés de cette gestion et administration qui se prévalent de l’impunité.
Voici la revue de presse de la Radio Futurs Médias de ce mardi 04 janvier 2021.
LES DÉTENUS DE KOUTAL À LA DIÈTE POUR PROTESTER CONTRE LA MAUVAISE QUALITÉ DES ALIMENTS ET LES LONGUES DÉTENTIONS
Les prisonniers ont d’ailleurs réussi à faire fuiter des images des plats qui leurs ont été servis. Lesquels « contiennent des vers de terre » selon eux
Alioune Badara Diallo (Correspondant à Kaolack) |
Publication 04/01/2022
Les détenus de la prison de Koutal ont entamé une grève de la faim. L’un d’entre eux, éprouvé par cette grève, a d’ailleurs été évacué deux fois à l’infirmerie de l’établissement. A travers cette diète, les pensionnaires dénoncent une très mauvaise alimentation qui, selon eux, ne serait même pas digne d’animaux à plus forte raison d’êtres humains. Les prisonniers ont d’ailleurs réussi à faire fuiter des images des plats qui leurs ont été servis. Lesquels « contiennent des vers de terre » selon eux.
La colère de ces prisonniers remonte au vendredi dernier selon les détenus qui ont publié des messages écrits étayées par des vidéos pour montrer combien les repas servis dans cette prison de Kaolack sont mauvais. Selon les détenus de la maison d’arrêt de Koutal, il s’agit là de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
En effet, dans les images partagées à travers les réseaux sociaux, ils expliquent que les repas contiennent des vers de terre. Inadmissible selon eux. La nouvelle a vite fait le tour du pays au point que les activistes et le collectif pour la justice et contre les violences policières ont interpelé les directeurs de prison, notamment celui qui dirige celle de Koutal, afin qu’ils éclairent la lanterne des Sénégalais sur cette situation « inacceptable dans un Etat de droit ».
Aux dernières nouvelles, sur les 80 prisonniers ayant entamé la diète dimanche, un a été évacué à l’hôpital d’après nos sources. En dehors des vers de terre, les prisonniers dénoncent l’insuffisance des remises de peines, des libérations conditionnelles et des grâces présidentielles accordées aux pensionnaires de cet établissement pénitentiaire. La direction de la prison de Koutal, elle, soutient cette grève de la faim n’a pas sa raison d’être car rien ne justifie cette colère des prisonniers en ce sens que, « tous les niébés contiennent des vers de terre ».
Le lieutenant qui est à la tête de cette prison jure que les mets qui y sont servis sont de bonne qualité l’Etat ayant fait de gros efforts pour augmenter les budgets dédiés à l’alimentation des prisonniers. Seulement, précise-t-il, les aliments sont préparés par des détenus qui se sont portés volontaires pour cette tâche et ils font de leur mieux pour servir de bons mets à leurs codétenus.
Des explications qui n’ont pas convaincu des organisations comme l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) qui a déploré la situation qui prévaut dans les prisons à travers un communiqué. Selon cette association, « l’alimentation ne devait plus poser de problèmes de quelque nature que ce soit dans la mesure où la ration journalière du détenu est passée de 450 FCFA à 1152 FCFA aujourd’hui soit un bond de 700 FCFA…Nous profitons ainsi de cette occasion pour exiger l’ouverture d’une enquête administrative sur la gestion de l’alimentation dans cette prison » de Koutal.
Par ailleurs, l’ASRED dit son souhait de voir le Garde des Sceaux, ministre de la Justice se rendre « au camp pénal de Koutal le plus rapidement possible afin d’encourager le personnel pénitentiaire mais aussi de rassurer les détenus et leurs familles sur une meilleure prise en charge ».
PRÈS DE 1.177 MILLIARDS CFA DE RECETTES DOUANIÈRES MOBILISÉES
Les soldats de l’économie ont pulvérisé tous les précédents records en 2021
En dépit de la crise sanitaire (pandémie de covid-19) et de ses répercussions économiques qui touchent le Sénégal comme le reste du monde, l’Administration des douanes a réussi, encore en 2021, le miracle de battre encore un record de recettes. Ce alors que tout le monde aurait compris que, dans un contexte aussi défavorable que celui que traverse le monde actuellement, elle ne réussisse pas à atteindre les objectifs fixés par les autorités. Eh bien, c’est mal connaître le colonel Abdourahmane Dièye et ses hommes qui ont réussi non seulement la performance exceptionnelle d’atteindre ces objectifs mais encore de pulvériser tous les précédents records. En effet, ils ont mobilisé 1.176 milliards de francs de recettes douanières alors que l’objectif assigné par le ministre des Finances et du Budget était de 875 milliards CFA « seulement » si l’on peut dire. Donc par rapport aux recettes de 2020 (1.018 milliards CFA), les soldats — faudrait-il plutôt parler de « sorciers » — de l’économie ont fait un excédent jamais vu auparavant de 158 milliards de francs environ. Un record absolu jamais réalisé dans l’histoire de l’administration « Gaindé » des Douanes.
Sur instruction du président de la République Macky Sall, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, avait placé la barre des recettes douanières très hautes ! Car, l’objectif assigné pour 2021 au colonel Abdourahmane Dièye, directeur général des douanes, et à ses hommes était fixé à 875 milliards CFA. En dépit d’un contexte peu favorable marqué par la persistance des effets de la pandémie de Covid-19 sur l’économie mondiale, l’Administration des Douanes sénégalaises est parvenue à mobiliser 1176 milliards CFA en termes de liquidations soit un glissement de 158milliards CFA en valeur absolue et quasiment un bond de +16 % en valeur relative par rapport à 2020 !
La « délibération » des récoltes suivie d’une délivrance économique inédite a eu lieu le vendredi 31 décembre 2021 à 00 heure dans les locaux de la direction générale des Douanes, nous rapporte-t-on. Il y a de quoi magnifier cette performance inédite et historique par rapport aux années précédentes : 2017 (886 milliards CFA) ; 2018 (926 milliards CFA) ; 2019 (985 milliards CFA) ; 2020 (1.018 milliards CFA) et, faites vos jeux mesdames et messieurs, l’excellente cuvée 2021 : 1.176, 306.007.013 milliards ou près de 1.177 milliards CFA). Cette performance des « sorciers », pardon soldats de l’économie est plus remarquable encore si l’on considère les nombreuses perturbations du commerce international avec des externalités négatives telles que le renchérissement du coût du fret, la hausse des prix et la baisse des volumes d’importations de certains produits stratégiques. Ou alors des produits alimentaires de consommation de masse. Car sur la plupart des lignes maritimes (transports), le coût du fret a explosé passant du simple au triple voire quadruple (par exemple le fret d’un conteneur de 40 pieds chargé à Guangzhou pour Dakar coûtait 2500 dollars (1.250.000 CFA) en 2019 contre 16000 dollars (8.000.000 CFA) en 2020- 2021 ! Ensuite, il y a eu une flambée exponentielle des cours mondiaux des principales denrées échangées à l’international. Des produits comme le sucre, le blé, le maïs, l’huile etc. ont connu une augmentation des prix comprise entre 20 et 50 %.
Justement, cette flambée des prix à l’international a poussé le président de la République Macky Sall à supprimer certains taxes et droits de douane pour que les hausses à l’international ne se répercutent pas sur les prix à la consommation. Concrètement, il s’est agi pour l’Etat de renoncer à des recettes douanières pour soutenir les prix sur le marché local. Et, donc, préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. L’application de la taxe d’ajustement à l’importation sur certains produits tels que le blé, le maïs, l’huile brute de palme, l’huile brute de soja, l’huile brute de tournesol a induit des moins-values de recettes d’environ 10 milliards de francs pour l’Administration des douanes. Il s’y ajoute la suspension temporaire de la taxe conjoncturelle à l’importation (Tci) sur le sucre et l’ajustement de la valeur sur l’huile de palme raffinée qui ont généré respectivement des pertes de recettes douanières estimées entre 4 milliards CFA et 12 milliards CFA.
Au total, a appris « Le Témoin quotidien », l’Administration des douanes aura contribué aux mesures de soutien aux prix pour environ 24 milliards CFA. Par ailleurs, sur demande des organisations professionnelles d’importateurs (Unacois, Acis etc.) appuyées par les services du Ministère du Commerce, la Douane a accepté de ne pas appliquer la valeur transactionnelle sur la plupart des denrées de première nécessité (riz, huile, sucre…) pour ne pas renforcer la tension sur les marchés intérieurs et favoriser ainsi l’accès des couches populaires aux produits essentiels. Malgré toutes ces mesures d’accompagnements de l’Etat et autres allégements douaniers, certains importateurs ne pouvaient plus continuer à importer. Parce que le pouvoir d’achat réduit des consommateurs sénégalais ne permettait pas à ces importateurs de répercuter les nombreux frais de cette hausse à l’international (fret, prix d’achat, transport etc.) sur les prix de revente. Finalement, tous les commerçants, opérateurs économiques et importateurs sénégalais, qui n’avaient pas déjà une marge substantielle, en étaient réduits à suspendre ou différer sıne dıe leurs décisions d’importation. Au niveau du cordon douanier, la conséquence de cette situation a été directement ressentie du fait du ralentissement en rythme mensuel des importations de marchandises conteneurisées.
Un coach nommé Abdoulaye Daouda Diallo
Dans ce contexte peu reluisant pour l’économie mondiale, dont la nôtre est extrêmement dépendante, tout militait en faveur d’une chute vertigineuse des recettes douanières en 2021. Et tout militait également en faveur d’un échec au pied du podium des « sportifs » douaniers. Lesquels, avec leur perche, risquaient de passer sous une barre des recettes fixée très haut par les autorités politiques. Surprise, à l’arrivée, puisque les soldats de l’économie ont battu le résultat pourtant exceptionnel de l’année passée (1.018 milliards CFA) en réalisant une mobilisation financière de 1176 milliards. Ce faisant, les hommes du colonel Abdourahmane Dièye viennent de pulvériser tous les records en termes d’efficacité et de performance dans la collecte des recettes publiques. Ce qui rend plus admirable encore le mérite des gabelous, c’est que la performance découle essentiellement de l’effort des services.
Pour obtenir ces performances sur les liquidations, une stratégie d’optimisation des liquidations a été mise en place par la hiérarchie douanière coachée par le Ministre des Finances et du Budget Abdoulaye Daouda Diallo et dirigée par le discret Dg Abdourahmane Dièye, secondé par de brillants lieutenants que sont, entre autres, Mbaye Ndiaye, directeur des opérations douanières, (Dod), Papa Ndiaye, directeur de la réglementation et de la coopération internationale ( Drci) — que les « ndiobènes » ne soient surtout pas jaloux ! —, Thialaw Fall, directeur de la facilitation et du partenariat avec les entreprises (Dfpe), Abdourahmane Wade, directeur des systèmes d’information de la douane (Dsid), Samba Dia, directeur du personnel et de logistique (Dpl), Abdou Khadre Niang, directeur du contrôle interne (Dci) et Malick Mbaye directeur du renseignement et des enquêtes douanières (Dred). C’est cette « dream team » qui vient de réaliser l’exploit que nos compatriotes vont connaître désormais. Sur le plan opérationnel, la pression exercée sur le directeur des opérations douanières parle directeur général des douanes a finalement porté ses fruits !
Pour preuve, l’engagement et la détermination des directeurs régionaux et des agents ont beaucoup pesé sur les performances. Ces directeurs régionaux ont pour noms Babacar Mbaye (Drdp qui a mobilise plus de 60 % des recettes) par exemple, Georges Dieme (DRUPPS avec 25 % des résultats), Ibrahima Faye (Dro), Bourama Dıeme (Drc), Amidou Ndiaye (Drn), Saliou Diouf (Drse), Malang Diedhiou (Drs) etc. Bien évidemment, et à la fin des fins, tout le mérite de cette performance inédite dans l’histoire des douanes sénégalaises revient au président de la République qui a su faire le pari osé de confier les rênes de la Douane à un jeune cadre ayant l’ambition de soulever des montagnes économiques. Et qui a réussi un Himalaya de recettes !
LE PORT DE NDAYANE ET D’AUTRES SUJETS AU MENU DES QUOTIDIENS
Le lancement des travaux du port de Ndayane et d’autres sujets se rapportant à la politique et à la gouvernance sont au menu des quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS)
Dakar, 4 janv (APS) – Le lancement des travaux du port de Ndayane et d’autres sujets se rapportant à la politique et à la gouvernance sont au menu des quotidiens reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
Avec le futur Port en eau profonde de Ndayane, ‘’le Sénégal voit grand’’, selon Le Soleil, notant que cette plateforme permettra au pays de ‘’retrouver sa place de leader portuaire de la sous-région’’.
Le président de la République a procédé lundi à la pose de la première pierre du port multifonctionnel de Ndayane (ouest), destiné à décongestionner celui de Dakar.
Les travaux de cette infrastructure portuaire d’une superficie 1.200 hectares vont se dérouler en deux phases, pour un investissement tournant autour de 3.000 milliards de francs CFA, indique un dossier de presse du projet.
La cérémonie de lancement des travaux s’est déroulée en présence du directeur général du Port autonome de Dakar, Ababacar Sédikh Bèye, et du président-directeur général DP World, Sultan Ahmed bin Sulayem.
Etaient également présents des maires des communes de Ndayane, localité voisine de Popenguine, dans la région de Thiès (ouest), ainsi qu’une forte délégation malienne.
La commune de Ndayane est située sur la Petite-Côte, entre Diass (Mbour), Toubab Dialao et Yène (département de Rufisque).
’’Le plus grand investissement privé de l’histoire du Sénégal lancé hier’’’, dit Les Echos, soulignant que le port de Ndayane couvre une surface de 1200 hectares pour 410 milliards de francs Cfa.
’’Ndayane à flots’’, affiche à sa Une le quotidien Bës Bi Le Jour. ‘’3000 milliards ! Ca devrait, à terme, couler à flots pour le Sénégal. Mais avec Ndayane, le pays devrait être aussi à flots avec l’augmentation des transactions portuaires. Pourvu que le projet arrive à bon port’’, écrit la publication.
Selon L’As, ‘’Macky Sall rassure’’ les populations impactées par le projet. ‘’Que tous les impactés soient payés avant la fin du mois de février et qu’ils recouvrent tous leurs droits’’, a demandé le chef de l’Etat cité par le journal.
Avec ces séries d’inaugurations et de lancement de travaux, Walfadjri estime que Macky Sall ‘’arme ses candidats’’ aux élections territoriales prévues le 23 janvier.
’’Le président Macky Sall veut mettre tous les atouts de son côté en perspective des élections territoriales dont l’issue reste très incertaine pour son camp. Il se distingue par des inaugurations et des lancements de travaux tous azimuts pour +booster+ ses candidats dont les Sénégalais ont fini de +tourner le dos+ selon ses adversaires’’, rapporte Walf.
Le quotidien L’Info aussi note que Macky Sall est de ‘’plain pied dans la campagne’’. ‘’Entre bilan d’étape, inaugurations tous azimuts d’infrastructures, poses de première pierre, le président Macky Sall a déjà lancé sa campagne pour les élections municipales et départementales du 23 janvier prochain au moment où l’opposition attend sagement l’ouverture de la campagne’’, indique la publication.
Enquête déplore ‘’les scandales à répétition’’ dans la gestion des finances publiques. ‘’Pour un détournement estimé à 1,8 milliards de francs Cfa, l’ancien maire de Dakar, opposant politique a été jugé et condamné à 5 ans de prison. Pour plus de 12 milliards de détournements de deniers publics enregistrés dans différents organismes publics, aucun responsable de grand standing au sein du pouvoir n’a été sanctionné pour des malversations dont sa gestion pourrait être coupable’’, constate le journal.
A propos de gouvernance toujours, Kritik écrit : ‘’De hauts responsables épinglés dans leur gestion, des ordonnateurs de crédits qui s’enrichissent avec les sous du contribuable, de hauts cadres du trésor et pontes des institutions étatiques pris la main dans le sac. La coupe est pleine pour le Sénégal, mais malgré la clameur populaire, le chef de l’Etat reste de marbre’’.
Le Témoin rapporte que les douanes ont mobilisés prés de 1.177 milliards de recettes en 2021. ‘’C’est une performance exceptionnelle que viennent de réaliser les hommes du colonel Abdourahmane Dièye en dépassant les recettes de 2020 de 158 milliards. Ce malgré le contexte international défavorable marqué par la pandémie et la flambée des cours des denrées ainsi que la hausse du fret’’, écrit le journal.
ENTRE SÉVÉRITÉ, SCEPTICISME ET INDULGENCE
Réactions au discours à la nation du président de la république
ELIMANE HABY KANE, LEGS-AFRICA « Il ne suffit pas d’énumérer des réalisations matérielles pour répondre concrètement aux besoins des Sénégalais»
Elimane Haby Kane, président de Leadership, Éthique, Gouvernance et stratégies (LEGS Africa) a décrypté le message à la Nation du président de la République. Disant se référer aux réalités du terrain, il considère que le discours du chef de l’Etat se présente plus comme un moment de communication politique qu’autre chose. Prenant acte du fait que le président Sall a essayé d’apprécier de manière objective les conditions de vie des Sénégalais, Elimane Haby Kane n’en estime pas moins qu’il ne suffit pas d’énumérer des réalisations matérielles et d’en annoncer d’autres pour répondre concrètement aux besoins et préoccupations des Sénégalais.
Elimane Haby Kane, président de Leadership, Éthique, Gouvernance et stratégies (LEGS Africa), interrogé par Le Témoin, convient que, effectivement, les réalisations physiques, comme les infrastructures routières et sociales, sont importantes. Elles doivent être, selon lui, corrélées à l’évolution démographique et à la qualité de la gouvernance de même qu’à la pertinence des choix économiques et à la rentabilité des modèles économiques. Ce de manière surtout à voir leurs impacts réels sur les populations les plus pauvres. Le sociologue dit avoir la fâcheuse impression que certains ouvrages sont plus pour approfondir ou créer de nouvelles inégalités que de répondre vraiment aux besoins sociaux. « L’autoroute à péage qui est un ouvrage très rentable le restera pour l’entreprise exploitante et maintenant pour l’Etat. Ce alors que les usagers ne bénéficient pas d’une baisse des tarifs. Les populations riveraines, qui vont continuer de vivre les externalités négatives de l’infrastructure, ne bénéficient pas de cette rentabilité. Jusqu’à ce jour, rien n’est prévu pour les collectivités territoriales traversées par l’autoroute qui auraient dû avoir une part des actions de SECAA et siéger au Conseil collectivités d’Administration pour orienter les décisions internes d’investissements et les dépenses sociales de l’entreprise »,regrette Elimane Haby Kane, président de LEGS Africa.
Malhonnêteté intellectuelle du discours du Président Sall
Allant plus loin, le sociologue estime que la communication du président Sall est entachée de malhonnêteté intellectuelle. A l’en croire, en effet, la renégociation ne concerne pas seulement le contrat initial de 2009. Mais, elle concerne aussi celui du prolongement de 2014 émaillé d’irrégularités (voir livre Thierno Alassane Sall). « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. C’est ce contrat qui avait déjà prévu l’entrée de l’Etat dans le capital à hauteur de 25 %. Pourquoi rien n’a été fait depuis ? Il n’y a que le régime de Macky Sall pour expliquer cette léthargie », rappelle-t-il. Selon toujours Elimane Haby Kane, il est difficile de croire que les finances publiques du Sénégal sont performantes au moment où le seuil d’endettement est plafonné à 70 %. « Si on reste dans le paradigme économique qui cautionne les critères de convergence du FMI, l’endettement n’aurait pas été un problème si c’était fait en monnaie locale et avec des prêts concessionnels. Ce qui n’est pas le cas. La dette va nous coûter désormais plus cher dans la mesure où il faudra s’endetter sur le marché à des conditions et taux plus difficiles. La trésorerie peine à poursuivre le rythme des projets ambitieux et parfois superfétatoires et, en même temps, faire face au fonctionnement régulier des services de l’Etat en déliquescence. A ce propos, le ministre des Finances a déjà expérimenté le système de Ponzi (suul bukki, sullli buki), soutient-il. Les grands projets de Macky Sall, dont l’autoroute à péage et le TER, seraient très révélateurs des inégalités sociales qui prévalent dans notre pays. D’après Elimane Kane, ces infrastructures sont conçues pour ceux qui ont les moyens de payer un trafic aussi cher. Alors que ce sont les populations les plus vulnérables qui subissent les conséquences négatives de ce moyen de transport. « Soient elles sont déplacées et éloignées des centres de décision et des opportunités commerciales, soient elles sont parquées dans des quartiers enclavés par ces ouvrages. Elles font face à des problèmes d’accès aux lieux publics, aux services sociaux de base et aux lieux économiques comme les marchés. Tout cela alors que les populations nanties peuvent se déplacer plus facilement puisqu’elles ont les moyens d’acheter les tickets du TER et se rendre plus rapidement à leurs lieux de travail », décrypte-t-il. « L’autoroute à péage qui est un ouvrage très rentable le restera pour l’entreprise exploitante et maintenant pour l’Etat. Alors que les usagers ne bénéficient pas d’une baisse des tarifs. Les populations riveraines, qui vont continuer de vivre les externalités négatives de l’infrastructure, n’en bénéficient pas. Jusqu’à ce jour, rien n’est prévu pour les collectivités territoriales traversées par l’autoroute qui auraient dû avoir une part des actions de SECAA et siéger au Conseil d’Administration pour orienter les décisions internes d’investissements et les dépenses sociales de l’entreprise », a déploré Elimane Haby Kane, président de LEGS Africa.
L’exclusion des populations démunies
D’après notre interlocuteur, même dans le discours du ministre en charge des Transports terrestres, l’exclusion des populations les plus démunies s’est fait sentir. Le Sénégalais de base ou le peuple réel devrait pourtant être le vrai destinataire de ces moyens modernes de transport public financés de façon exorbitante par l’argent public. Sous ce registre, l’acteur de la société civile insiste sur le fait que le Président élude les sujets les plus importants qui ne sont pas du domaine des « soft and ethical skills », dont l’éducation et la gouvernance. Ceci dans un contexte où l’actualité est marquée par une série de détournements de deniers publics, des rapports d’organes de contrôle classés sans suite, une impunité de plus en plus visible et agressive, une désertion des responsabilités aussi bien du pouvoir Exécutif que du pouvoir judiciaire. Tout cela, malgré l’existence de corps de contrôle comme l’OFNAC. Elimane Haby Kane regrette que le chef de l’Etat n’ait annoncé aucune rigueur dans la gouvernance des deniers publics et n’ait même pas exprimé une indignation. « Au contraire, on soupçonne des deals dans la nébuleuse par laquelle des marchés publics sont octroyés à des entreprises pour l’exploitation du TER », estime le sociologue.
ABOU MBAYE, PRÉSIDENT DU MOUVEMENT RECCU FAL MACKY « On ne peut rendre émergent un pays en négligeant sa jeunesse »
Abou Mbaye, président du mouvement « Reccu Fal Macky », dit avoir écouté un discours très politique qui ne fait que vanter les réalisations du régime de Macky Sall durant les dernières années. Il indique que le président Sall a volontairement refusé d’évoquer les grandes questions qui hantent le sommeil des Sénégalais, dont le troisième mandat et le climat social tendu.
Abou Mbaye, président du mouvement « Reccu Fal Macky », souligne que le président doit apprendre à discuter avec son peuple et le consulter sur les questions essentielles. Mais aussi répondre à ses inquiétudes. Surtout, à l’occasion de ses adresses à la Nation. Il doit tendre une oreille particulière aux populations. « Les hausses des factures d’eau, d’électricité et des prix des denrées alimentaires sont des questions auxquelles le Sénégalais lambda attendait des réponses. Mais surtout des solutions. La question du chômage est l’une des causes des émeutes de mars. Elle n’est pas élucidée. Le Plan Sénégal Émergent n’est qu’une farce. Car, on ne peut pas vouloir rendre émergent un pays en négligeant sa jeunesse qui, normalement, doit être le socle de l’émergence », estime le président du mouvement « Reccu Fal Macky », Abou Mbaye. Abou Mbaye dit qu’il aurait souhaité entendre le président Sall aborder la question du troisième mandat. Et regrette le fait qu’il choisisse toujours d’aborder ce sujet dans les médias étrangers. « Macky Sall doit être reconnaissant. C’est le peuple sénégalais qui a fait de lui ce qu’il est devenu aujourd’hui », ajoute-t-il. Par ailleurs, il félicite le président Sall pour le projet de désenclavement du Nord, porté sur une distance de 2500 Km, ainsi que le port de Dandé Mayo qui va faire naître une dizaine de ports sur 1500 Km dans la vallée du fleuve Sénégal.
ABOU DIALLO, COS M23 « Le Président n’arrive pas encore à déchiffrer le message de la jeunesse »
Abou Diallo, membre du Cos M23 (Comité d’orientation stratégique du Mouvement du 23 juin), dit douter de la sincérité du discours du président de la République. Et soutient que le discours du Président était axé sur ses militants et ses bailleurs. Ce discours, estime-t-il, ne s’adressait pas aux populations qui étaient sorties dans la rue au mois de mars 2021. Bref, martèle-t-il, le Président n’arrive pas à déchiffrer le message de la jeunesse.
A l’en croire, au mois de mars dernier, le président Macky Sall avait dit qu’il avait compris les préoccupations des jeunes. Il avait décrypté politiquement, disait-il, leur message. Hélas, regrette-t-il, il ne l’a pas socialement compris. «Un Président de la République avec tous ses attributs ne doit pas choisir que ces moments (Ndlr, des occasions comme la fin de l’année) pour s’adresser à son peuple », conseille Abou Diallo, CosM23. Il considère que ce traditionnel discours est obsolète. Il est en déphasage avec la réalité du terrain. « Nous pleurons toujours nos morts du mois de mars. Il y a des Sénégalais qui n’ont pas les moyens de se payer un dîner de fin d’année avec la cherté des denrées alimentaires. Et des Sénégalais qui sont dans les zones rurales, dans les profondeurs du pays et qui n’ont pas de salles de classe ni de tables bancs. Au même moment, d’énormes scandales de détournements de deniers publics surgissent », regrette Abou Diallo.
Récurrence des scandales financiers au Sénégal
Le membre du CosM23 appelle le président de la République à appliquer des sanctions pour éradiquer ces actes posés par de grands bandits financiers. Des Sénégalais ont été épinglés dans des détournements de deniers publics au Trésor, à La Poste, à la Lonase. Un marché de gré à gré de 200milliards de francs a été révélé au public. Au même moment, les retraités n’avaient pas encore reçu leurs pensions de retraite. Ce alors qu’on parle à l’Ipres de détournements de tickets de restaurant d’une valeur de 200 millions de francs. Les scandales n’en finissent pas. « Est-ce que le Président de la République croit au contenu local ? Est-ce qu’il a de la peine pour les sénégalais ? Est-ce que le Président de la République est le même locataire d’un appartement à Dieuppeul (Ndlr, plutôt Derklé) qui est devenu locataire spécial du Palais pour laisser les sénégalais dans de telles difficultés avec la cherté du prix des loyers ? », s’interroge Abdou Diallo. Ailleurs, il exhorte le président de la République à réécouter les Sénégalais. « Macky Sall doit se débarrasser de son entourage et des institutions budgétivores. Il doit se débarrasser de son entourage dont il est l’otage s’il n’est pas le complice. Pour le soulagement des Sénégalais, il devrait dire que, désormais, les rapports de l’IGE, de la Cour des comptes et de l’OFNAC seront suivis et traités avec les sanctions nécessaires. Le Sénégal dispose d’une société civile neutre, apte à arbitrer entre le pouvoir et l’opposition », conclut-il.
CHEIKH YÉRIM SECK, JOURNALISTE-ANALYSTE POLITIQUE: « Le chef de l’État inocule l’espoir pour donner un nouveau souffle à son régime »
Cheikh Yérim Seck, journaliste-analyste politique, a projeté un regard sur le discours du chef de l’Etat du 31 décembre 2021. Il constate que Macky Sall a égrené, durant plus de 20 mn, ses réalisations à la tête du Sénégal. Le président Sall, souligne-t-il, n’a pas eu de crainte à aller jusqu’au plus petit détail pour étayer l’utilité de son action à la tête du Sénégal. M. Seck justifie sa perception avec l’exemple du secteur de l’emploi des jeunes, abordé dans le discours à la Nation. Selon le journaliste et analyste politique Cheikh Yérim Seck, le président de la République a dressé le tableau d’un Sénégal en mouvement dans le domaine des infrastructures et des investissements structurants. Un tableau en fer et béton qui contraste avec l’inertie, voire la régression du pouvoir d’achat des Sénégalais. « Dans un contexte de Covid-19 qui a ralenti l’économie, réduit les échanges, aggravé le coût des produits importés et détruit des emplois, Macky Sall s’est voulu optimiste, résolument tourné vers l’avenir, pour offrir à ses compatriotes un futur meilleur que ce présent douloureux » décrypte-t-il. D’après toujours Cheikh Yérim Seck, en attendant de former son nouveau gouvernement, après les élections locales du 23 de ce mois de janvier qu’il veut apaisées, le chef de l’État a fait un discours pour inoculer l’espoir dans le but de donner un nouveau souffle à son régime qui en a fort besoin après les effets dévastateurs des émeutes de mars 2021 et de la pandémie qui sème la mort et la désolation à travers le monde.
LES LIONS AU PALAIS À 17 HEURES
Après la dernière séance d'entraînement effectué hier, les Lions recevront ce mardi au Palais présidentiel, le drapeau national des mains du Chef de l’Etat, Macky Sall
Après Sadio Mané et Edouard Mendy qui ont rejoint hier, lundi 3 janvier, le lieu de stage, la sélection du Sénégal va afficher complet avec l'arrivée de Boulaye Dia attendu ce mardi. Après la dernière séance d'entraînement effectué hier, les Lions recevront ce mardi au Palais présidentiel, le drapeau national des mains du Chef de l’Etat, Macky Sall.
Après Sadio Mané et d’Edouard Mendy qui ont pris le même vol pour rejoindre le lieu de stage des Lions, l'équipe nationale devra afficher complet ce mardi avec l'arrivée des derniers joueurs retenus jusqu'ici avec leur club. En plus de Cheikhou Kouyaté (Crystal Palace, Angleterre) et Alfred Gomis (Rennes, France), qui ont été testés positifs au coronavirus, Boulaye Dia devra grossir les rangs ce mardi pour le dernier jour de stage.
Comme Sadio Mané qui a mis fin à neuf journées de disette, l'attaquant des Lions revient d'une grosse performance réalisée ce lundi pour son dernier match en club avant la CAN 2021. Double buteur lors de la précédente journée, Boulaye Dia a enchaîné contre Levante en ouvrant le score pour Villarreal. L'ancien joueur Rémois est aujourd'hui à son quatrième but de la saison en Liga. Ce qui est bon signe pour ces derniers jours de préparation des Lions.
La seule incertitude dans la sélection réside désormais sur la participation de Ismaïla Sarr à la CAN qui démarre le 9 janvier au Cameroun, suite à sa blessure contractée le 20 novembre dernier. Sur son cas la Fédération sénégalaise de football reproche à Watford de bloquer son joueur. Ce que le club anglais a réfuté à travers un communiqué où il a affirmé que l'attaquant des Lions n’est pas encore apte à jouer.
En attendant, les Lions seront reçus ce mardi par le chef de l'Etat Macky Sall pour la remise du drapeau national. L'équipe du Sénégal rallie ce 4 janvier son camp de base. A six jours de son premier match du 10 janvier face au Zimbabwe de la 33e édition de la CAN qui démarre le 9 janvier au Cameroun...
RAS-LE-BOL DES USAGERS, EN ATTENDANT L’EFFECTIVITÉ DE L’INSTRUCTION DE MACKY
Les trottoirs et passerelles qui ont été construits pour les piétons, pour faciliter la mobilité des personnes et réduire les risques d’accidents, sont désormais transformés en des marchés ou sites de vente
Les trottoirs et passerelles qui ont été construits pour les piétons, pour faciliter la mobilité des personnes et réduire les risques d’accidents, sont désormais transformés en des marchés ou sites de vente. Dans la plupart des localités de la grande capitale, le constat reste le même. Les vendeurs se sont approprié les trottoirs et passerelles pour écouler leurs marchandises, paralysant, par la même occasion, la libre circulation des personnes. Dans le cadre de «Bësup Setal», le président de la République avait donné l’ordre au ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, lui assurant son soutien sans faille, de désencombrer la voie publique. En attendant l’effectivité de cette ferme décision, c’est le désordre partout avec des vendeurs continuent d’être maîtres de ces passages piétons.
Lors du lancement de la reprise du programme «Bësup Setal», la nouvelle appellation des «Cleanings Days» ou journée mensuelle de nettoiement suspendu depuis mars 2020, à cause de la pandémie de Covid-19, le samedi 4 décembre 2021, le président de la République, Macky Sall, avait donné carte blanche au ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique de poursuivre son programme de désencombrement notamment de la capitale. Mieux, il lui a assuré de son soutien total. Un mois après cette instruction, malgré des efforts par-ci et par-là qui ont même touché des panneaux publicitaires érigés sur l’emprise de certaines grandes artères de Dakar, le désordre semble persister.
Pis, les trottoirs et passerelles de la capitale sénégalaise sont transformés en marchés ou sites de ventes. Cette occupation illégale de la voie publique par la forte présence des commerçants ne passe pas inaperçue, dans le décor désolant. Malgré la volonté du président de la République de libérer les trottoirs et passerelles qui entrent dans le cadre de «Bësup Setal», la décision reste pour l’instant sans succès. Une situation qui ne facilite pas la libre circulation des personnes qui se voient, à longueur de journée, obligés de disputer la chaussée avec les conducteurs/automobilistes, pour se frayer un chemin. Au leur risque ! Il est 14H, nous sommes au marché Liberté 6 dont l’engouement fait la particularité. Sous un soleil ardent, tabliers et marchands ambulants occupent une grande partie la place réservée aux piétons, pour vendre tout type d’articles et produits. Assis sous des tentes bon marché ou parasols troués qui laissent entrer les rayons solaires, ces commerçants mènent leurs activités sans se préoccuper des piétons qui se bousculent et font attention aux automobilistes pour se frayer un chemin.
Selon Assane Thiaw, le manque de moyens pour acquérir une place dans les marchés le contraint à vendre sur le trottoir. «Nous savons parfaitement que c’est illégale et qu’on peut nous déloger du jour au lendemain. Mais, comment faire si nous n’avons pas de l’argent pour payer une cantine ? Donc nous sommes obligés d’écouler nos produits sur les trottoirs, pour ne pas avoir à payer un centime. D’autant plus que parfois la vente ne marche pas assez», informe ce Pikinois. Non loin de là, un autre vendeur de chaussures du nom d’Abib Kanté estime qu’il est temps que le président leur trouve des places dans les marchés, pour libérer ces espaces qu’ils occupent indûment. «Ces ventes, c’est notre seul source de revenue. Si aujourd’hui le président Macky Sall nous avait trouvé des locaux, nous n’aurions pas à vendre sur des trottoirs ou passerelles. Nous le faisons uniquement par ce que nous n’avons pas d’autres choix que de rester. Et même si nous sommes délogés, nous finirons toujours par revenir, après quelque temps, car ce sont nos places habituelles», fait-il savoir. Avant de poursuivre : «nous courrons d’énormes risques en étant ici car il y a trop d’accidents et nous ne sommes à l’abri. Une voiture pourrait toujours déraper pour atterrir au niveau du trottoir et nous ne serons pas épargnés», conclut Abib Kanté.
ENTRE POLLUTION SONORE, TAPAGES… ET MISERES DES RIVERAINS
Cette situation n’est pas spécifique à Liberté 6. Aux marchés HLM, Grand Yoff, à Patte d’Oies et Sandaga ; bref partout, le constat est unanime.
Au marché Grand Yoff qui n’est pas inconnu des Dakarois, c’est le même décor et le même scenario qui se répètent. Des va-et-vient incessants dans les deux sens, bousculades entre coxeurs (rabatteurs), apprentis, piétons et vendeurs. L’énervement se lit sur les visages renfrognés des passants qui profèrent parfois des injures, avant de forcer le passage. Cheikh Ahmed Ba, la soixantaine, nous parle des difficultés que les habitants rencontrent pour circuler. «Les gens sont dans l’obligation de faire un détour pour circuler librement. Ici, c’est la catastrophe. Les vendeurs ont occupés tous les trottoirs et nous avons du mal à marcher, sans se bousculer. C’est ici (Sénégal) seulement que tu vois ce genre de situations car, en Europe, tu n’oses pas occuper le trottoir», martèle-il.
Poursuivant son propos, il dénonce les nombreux désagréments causés aux riverains. «Au-delà de cette occupation anarchique, vient s’ajouter la pollution sonore que les vendeurs causent avec leurs animations radiophoniques et autres instruments sonores. Ils nous empêchent d’avoir un sommeil profond», se désole-t-il. A quelques minutes de marche de là, sur la passerelle de la Pattes d’Oies, une partie de la longueur de l’infrastructure est occupée par des jeunes qui vendent des produits alimentaires, ustensiles de cuisine et des matériels de pédicure et manucure. Interpellé, Ousseynou Kandji, entonne la même «excuse» que ses prédécesseurs marchands pour «justifier» l’occupation de cet espace. «Nous sommes conscients de l’encombrement que nous causons et parfois même nous payons les pots cassés. Par exemple, les passants peuvent marchés sur nos marchandises, sans qu’ils le fassent exprès, parce qu’ici c’est trop étroit. Nous n’avons pas de places, c’est pour cela que nous vendons sur la passerelle», fait-il savoir
MACKY À LA RESCOUSSE DE LA SODEFITEX
« le Chef de l’Etat a donné des instructions au Gouvernement pour qu’une avance de 1 500 000 000 F CFA soit remise à la Sodefitex. Le reste sera payé à partir du budget 2022»
C’est le ministre de l’Agriculture Moussa Baldé qui l’annonce devant un parterre de militants dont des travailleurs de la Sodefitex. « La Direction Générale a consenti de ne pas fermer l’usine et de préserver les emplois».
A en croire le ministre, le retard du paiement de la compensation que devait l’Etat à la société a trouvé solution. Aussi dira-t-il : « le Chef de l’Etat a donné des instructions au Gouvernement pour qu’une avance de 1 500 000 000 F CFA soit remise à la Sodefitex. Le reste sera payé à partir du budget 2022», a-til expliqué. Un tonnerre d’applaudissements a accueilli cette nouvelle.
En effet, plusieurs travailleurs saisonniers et autres avaient manifesté il y a quelques jours pour appeler l’Etat à sauver l’unité industrielle de Kolda. L’Etat qui doit près de 8 milliards à la Sodefitex est confronté depuis quelques années à une baisse de sa production. Une production qui tourne autour de 2000 tonnes dans le département de Kolda.
La direction de la Sodefitex avait envisagé d’amener cette unité de production à Vélingara, si l’Etat ne faisait pas quelque chose. Pour l’instant, l’usine est sauvée. Reste à savoir jusqu’à quand ?