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18 juin 2025
LE TER, CADEAU DE NOËL DE MACKY SALL
Attendu depuis longtemps, critiqué par l’opposition pour son coût jugé exorbitant, le Train express régional (TER) est enfin une réalité. JA l’a emprunté
Le trafic passagers (115 000 voyageurs par jour, selon les estimations) devrait atteindre son rythme de croisière d’ici à la mi-janvier, après un « programme découverte » offert aux usagers afin qu’ils puissent « s’approprier » dans un premier temps ce nouveau moyen de transport, dixit l’entourage présidentiel.
Chiffres vertigineux
« Avec un tel budget, j’aurais pu concevoir une liaison ferroviaire entre Dakar et Tambacounda [ville située à 460 kilomètres au sud-est de Dakar] », ironise un entrepreneur sénégalais, résumant les critiques souvent formulées contre le budget estimé de l’ouvrage. Les chiffres avancés oscillent en effet entre 750 milliards de francs CFA côté gouvernemental – 1,15 milliard d’euros – et 1 000 milliards selon l’opposant Ousmane Sonko – soit 1,5 milliard d’euros…
La construction du TER et de ses nouveaux rails a par ailleurs impliqué une vingtaine d’entreprises françaises – dont Eiffage, Engie, Thalès, SNCF – mais aussi turques et sénégalaises. Une autre critique récurrente faite au projet, qui n’aurait pas fait la part assez belle aux entreprises locales, même si le personnel recruté pour assurer l’exploitation du Train express régional est essentiellement originaire du pays.
Censé désengorger le trafic routier entre Dakar et sa banlieue (une agglomération surpeuplée qui concentre près du quart des 17 millions d’habitants du pays sur 0,3 % du territoire national), ce projet novateur en termes de transport urbain est, cette fois, sur les rails.
Une gare ressuscitée
Au lendemain de Noël, Jeune Afrique est allé s’en assurer. Au Plateau, en centre-ville, la gare de Dakar a retrouvé des couleurs. Niché face à la Place des tirailleurs africains, derrière la statue de Demba et Dupont – le tirailleur sénégalais et le marsouin français -, ce bâtiment d’inspiration coloniale datant du début du XXe siècle était devenu un vestige architectural plus qu’un hub ferroviaire.
Pour seule activité, au cours des dernières années, cette gare devenue orpheline avait dû se contenter du « Petit train de banlieue » (aussi dénommé « Petit train bleu »), une connexion banlieusarde archaïque reliant Dakar à Rufisque en passant par Thiaroye. Et, en guise de « grandes lignes », d’une liaison entre Dakar et Saint-Louis (au nord), hors d’usage depuis des années, et du fameux chemin de fer Dakar-Niger, qui permettait de rallier Bamako en 36 heures, une fois par semaine.
DESMOND TUTU A JOUÉ UN RÔLE D'ÉVEIL DES CONSCIENCES POUR LA COMMUNAUTÉ NOIRE
Cet homme d'église engagé, était la dernière des grandes icônes de la lutte contre l'apartheid. Pour en parler, Bineta Diagne s'entretient avec l'historien Abdoulaye Bathily, qui a notamment enseigné l’histoire des luttes de libération à l'Ucad
Desmond Tutu s'est éteint ce dimanche au Cap à l'âge de 90 ans. Prix Nobel de la paix, cet archevêque est considéré comme la conscience de l'Afrique du Sud, la « nation arc-en-ciel », terme qu'il a inventé après l'avènement de la démocratie en 1994 et l'élection de son ami Nelson Mandela. Desmond Tutu, homme d'église engagé, était la dernière des grandes icônes de la lutte contre l'apartheid. Pour en parler, Bineta Diagne s'entretient avec l'historien et politique sénégalais Abdoulaye Bathily, qui a notamment enseigné l’histoire des luttes de libération et du mouvement anti-apartheid en Afrique australe à l'université de Dakar dans les années 70 et 80.
RFI : La première fois que vous avez rencontré Desmond Tutu en Afrique du Sud, quelle a été votre première impression ?
Abdoulaye Bathily : C’est au tout début de la période qui a suivi l’effondrement du système d’apartheid, c’était au Cap. Il dégageait une curieuse impression d’un homme impressionnant, mais en même temps qui dégageait un air de modestie.
Parlons un peu de son rôle dans l’histoire de son pays. Quel a été son rôle dans la chute de l’apartheid ?
Il fait partie de cette phalange de dirigeants anti-apartheid qui ont joué un rôle essentiel dans les deux ou trois dernières décennies qui ont précédé la chute de l’apartheid à un double titre. D’abord en tant que prélat, il fait partie de ces religieux qui ont joué un rôle imminent comme autorité morale, autorité spirituelle de la communauté noire. Les prélats noirs dans les différentes églises, y compris dans l’église anglicane, ont joué un rôle d’éveil de conscience à travers leurs activités. D’autre part, il a participé activement dans les mouvements de masse en droite ligne de ce qu’on pourrait appeler de la « théologie de l’émancipation nationale ». Il s’est donc associé fortement d’une organisation comme l’ANC ou d’autres forces politiques, le parti communiste, etcétéra… Ils se sont associés très fortement à toutes les initiatives de libération prises par ces mouvements politiques.
Est-ce que vous avez des exemples concrets des actions qu’il a pu mener, notamment qui vous ont été rapportées à travers les récits des exilés que vous avez pu côtoyer lorsque vous étiez enseignant à l’université de Dar es Salam ?
Il n’est pas allé en exil, il est resté à l’intérieur. Et donc il y avait un mouvement de va-et-vient entre les militants de l’intérieur et les militants de l’extérieur. Par exemple, il a fortement soutenu Steve Biko. Et même à la mort de ce dernier, il a joué un rôle très important dans les funérailles. Il s’est toujours battu pour la libération des détenus en Afrique. Des détenus de toutes conditions d’ailleurs, que ce soit les mouvements politiques, les mouvements syndicaux, l’ANC, le Mouvement de la conscience noire, le Black Consciousness Movement. Donc, il a été en réalité de tous les combats.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
LES FUMISTERIES DE ZEMMOUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment peut-on être fier d’appartenir à un pays qui demanda en 1966 aux Américains de fermer les bases militaires qu’ils avaient en France et rendre visite à la base militaire française d’Abidjan ?
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 27/12/2021
Éric Zemmour avait été condamné à 2 000 euros d’amende avec sursis en février 2011 pour des déclarations racistes faites le 6 mars 2010 sur Canal+ et France 2. Sur la première chaîne, il avait expliqué que les Noirs et les Arabes étaient contrôlés plusieurs fois parce qu’ils étaient des trafiquants de drogue. Sur France 2, il avait défendu l’idée que les employeurs blancs avaient le droit de ne pas embaucher des Arabes ou des Noirs.
10 ans plus tard, le journaliste polémiste a-t-il changé de regard et de discours sur les Noirs et les Arabes de France ? Non. Zemmour continue de tenir des propos méprisants et blessants contre l’islam et l’immigration. Ainsi, le 6 mai 2014, dans une chronique intitulée “En matière de délinquance, notre État fait illusion”, il ne voyait aucune différence entre “les "bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains qui dévalisent, violentent ou dépouillent” et “les grandes invasions d’après la chute de Rome”. Ce qui a changé, c’est qu’il est candidat à la prochaine élection présidentielle et qu’il espère battre tous ses adversaires afin de sauver cette France “sidérée et prostrée [mais dont] la fureur se perd dans le vide intersidéral des statistiques”, cette France que beaucoup de Français disent ne plus reconnaître.
Je ne reproche pas à Zemmour d’être souverainiste. Moi aussi, je le suis. Je suis partisan de l'Afrique aux Africains et de la France aux Français. Je veux que chacun s'occupe de ses oignons et jouisse de ses richesses au lieu de s’ériger en donneur de leçons et de convoiter le bien des autres. Ce que je lui reproche, en revanche, c'est de ne pas être conséquent avec lui-même car comment peut-on être fier d’appartenir à un pays qui demanda en 1966 aux Américains de fermer les bases militaires qu’ils avaient en France et rendre visite à la base militaire française d’Abidjan ? Comment peut-on promettre l’immigration zéro aux Français et courir en même temps après l’argent des Africains pour financer sa campagne électorale ? Zemmour estime que la France est de plus en plus envahie par les Noirs mais s’est-il une fois demandé pourquoi ces Noirs quittaient l’Afrique ? Car l’immigration n’est peut-être que la conséquence de la politique française que certains analystes jugent prédatrice et complice des dictateurs africains. Qui sait si les immigrés noirs ne sont pas sur les traces des richesses que la France a pillées en Afrique ? L’histoire de son pays semble passionner le candidat de “La Reconquête” et il a l’air de savoir quel président a fait ceci ou cela en telle ou telle année. J’ose croire qu’il connaît aussi ce morceau du discours prononcé par Jacques Chirac en janvier 2001 lors du 21e sommet France-Afrique à Yaoundé : “Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi. Ensuite, nous avons pillé ses matières premières ; après, on a dit : ils (les Africains) ne sont bons à rien. Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, comme il faut faire les choses avec plus d’élégance, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses. Puis, on constate que la malheureuse Afrique n’est pas dans un état brillant, qu’elle ne génère pas d’élites. Après s’être enrichi à ses dépens, on lui donne des leçons.”
Éric Zemmour était discrètement arrivé à Abidjan, le 22 décembre 2021. Lui qui veut que l'argent de la France ne profite qu'aux Français, je doute fort qu’il soit retourné à Paris les mains vides car c’est une tradition bien française que les présidents africains mettent la main à la poche pour contribuer au financement des campagnes électorales en France. Avant Zemmour, Jean-Marie et Marine Le Pen, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Manuel Valls, Emmanuel Macron avaient bénéficié des largesses des présidents africains. Combien Zemmour reçut-il ? Cela reste aussi mystérieux que l’endroit et le moment où son cadeau de Noël lui fut remis. Ceux qui pensent que nous racontons des histoires peuvent lire “La République des mallettes” (Fayard, 2011) de Pierre Péan, échanger avec Robert Bourgi, l’avocat et ancien conseiller de Chirac et Sarkozy ou interroger Roland Dumas. L’ancien ministre des Affaires étrangères de Mitterrand n’admettait-il pas en 2011 avoir porté des valises d’argent pour l’ancien président ? “Cela a toujours existé, disait-il. Ce n’est pas nouveau. Il y avait des relations personnelles entre les chefs d’État africains et français, quels qu’ils soient, et chacun aidait l’autre lors des campagnes électorales. À gauche comme à droite” (cf. ‘Lyon Capitale’ de septembre 2011). Par conséquent, il serait naïf de penser que Zemmour était dans la capitale économique ivoirienne uniquement pour rendre visite au 43e BIMA, la base militaire française qui, de mon point de vue, aurait dû fermer depuis longtemps.
Pendant que Zemmour circulait tranquillement à Abidjan, 96 docteurs, qui manifestaient pacifiquement devant la cathédrale Saint-Paul d’Abidjan, étaient gazés, humiliés et embastillés à la préfecture de Police du Plateau. Ces docteurs sont membres du Collectif des 3 000 docteurs qui ne demandent qu’à servir leur pays. Comment un gouvernement peut-il mépriser et maltraiter ses universitaires alors que, en janvier 2017, il accorda séance tenante 12 millions de francs CFA à chacun des 8 500 anciens combattants des Forces Nouvelles qui avaient ouvert le feu à Bouaké et dans d’autres villes du pays ? L’arrestation des docteurs ne semble pas avoir ému grand-monde. Ni les partis politiques, ni les enseignants du supérieur, ni la puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, ni les guides religieux, ni les chefs traditionnels, ni les organisations de défense des droits de l’homme n’ont osé élever une vive protestation contre les mauvais traitements subis par les manifestants.
Aujourd’hui, tout se passe comme si tout le monde avait démissionné et cessé de se battre pour la justice et la liberté, comme si certains, après avoir légitimé le troisième mandat anticonstitutionnel de Ouattara, avaient choisi de manger avec le pouvoir et d’entrer dans le prochain gouvernement. D’autres préfèrent parler d’Olivia Yacé qui serait bien positionnée pour la finale Miss monde 2022 ou suivre les pitreries du “Général” Camille Makosso. Mais un pays, qui a une propension au divertissement, à la superficialité et aux futilités, n’est-il pas mal parti ? Peut-il s’en sortir quand ses fils et filles s’accommodent facilement de l’injustice et du crime, quand ils se résignent vite et attendent tout de Dieu ?
HOMOSEXUALITÉ, LA CHASSE AUX SORCIÈRES ÉLECTORALES
Ces députés n’ont-ils pas mieux à faire pour leurs administrés que d’entretenir la psychose contre les homosexuels et attiser la haine à leur égard ? L’homophobie grandit depuis plusieurs années et la situation devient dramatique
Les élus de la majorité ne sont pas tombés dans le piège de ce groupuscule de députés qui a déposé mercredi 22 décembre une proposition de loi visant à durcir la répression et la criminalisation de l'homosexualité au Sénégal.
Les députés porteurs de ce texte de loi veulent « installer un faux débat dans cette période pré-électorale » et « cachent des objectifs politiques inavoués », déclare Aymerou Gningue, le président du groupe parlementaire majoritaire, qui désapprouve clairement une « polémique stérile » et annonce qu’il ne votera pas pour un texte où « on enfonce une porte déjà ouverte », le Sénégal étant déjà doté d’un arsenal juridique suffisamment répressif avec l’article 319 du Code pénal. Au Sénégal, la loi existante stipule que « sera puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100000 à 1500000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe ».
Selon les initiateurs de cette proposition de loi, qui serait soutenue, selon eux, par les associations et les chefs religieux influents dans ce pays, ce texte vise à modifier l'alinéa 3 de l'article 319 du code pénal pour punir désormais « d'une peine de cinq à dix ans d'emprisonnement ferme et d'une amende d'un million à 5 millions FCFA, sans possibilité d'accorder des circonstances atténuantes, quiconque aura été reconnu coupable d'actes contre nature ».
Ce qui est déplorable dans ce projet de loi, outre le fait qu’il flatte les tentations intégristes, c’est que l’homosexualité y est mise au même niveau que la zoophilie et la nécrophilie, toutes considérées comme des déviances sexuelles. Ces députés n’ont-ils pas mieux à faire pour leurs administrés que d’entretenir la psychose contre les homosexuels et attiser la haine à leur égard ? Au Sénégal, les homosexuels sont déjà considérés comme des animaux et font l’objet au quotidien de menaces et de diffamations, quand il ne s’agit pas d’agressions. L’homophobie grandit depuis plusieurs années et la situation devient dramatique.
Dans notre pays à très forte majorité musulmane et qui est très souvent cité en exemple d'État de droit en Afrique, notre président Macky Sall a toujours invoqué les spécificités culturelles sénégalaises pour refuser une dépénalisation de l'homosexualité, y compris devant des dirigeants étrangers.
Nous sommes donc très loin de faire l'apologie de l'homosexualité. Alors pourquoi la communion nationale laisse place à une vague homophobe dès lors qu’il s’agit de fêter le prix Goncourt de Mohamed Mbougar Sarr qui fait l'objet d'une campagne de dénigrement dans son pays de naissance pour le seul motif qu’il dénonce le sort réservé aux homosexuels au Sénégal ?
Desmond Tutu lui-même, l’infatigable voix des opprimés, n’a-t-il pas lutté contre l’homophobie, quitte à bousculer les institutions et notamment de sa propre église. Et que dire alors du Pape François et de la phrase qu’il prononça en 2013 : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur, fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? ».
Décidément, il me semble que la proposition portée par 11 députés de l’opposition, accompagnés du collectif And Samm Jikko Yi (« Ensemble pour la sauvegarde des valeurs », en wolof), est animée par la poussée radicale de notre société et la démagogie politique, à contre-courant des droits humains.
Quitte à déplaire et à me mettre à dos ces gens-là, je veux continuer de cultiver la tolérance et la compassion envers tous mes concitoyens, garder à ma vie tout son sens et demeurer l’adversaire de toutes les formes de violence.
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LES JEUNES MILITAIRES MALIENS SONT JALOUX DE LA SOUVERAINETÉ DE LEUR PAYS
L'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop est admiratif du refus de la junte au pouvoir à Bamako de se soumettre à l'agenda français
L'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop est admiratif du refus de la junte au pouvoir à Bamako de se soumettre à l'agenda français. Il l'a fait savoir le dimanche 19 décembre à l'occasion de "Migrances", organisé chaque année par Aminata Dramane Traore dans la capitale malienne. L'événement dédié aux migrants ainsi qu'au rapport de l'Afrique au monde entre autres, a connu la participation de plusieurs personnalités dont Moussa Demba Dembele, Mariama Touré Thiam, Taoufic Ben Abdallah, Mireille Fanon, Rokhaya Diallo, Nathalie Mdela Mounier et la réalisatrice de cinema Aissa Maiga dont les deux films, "Marcher sur l"eau" et "Regards noirs" ont été discutés après discussion.
DESMOND TUTU EN QUELQUES BONS MOTS ET FORMULES CHOC
L'archevêque anglican, décédé dimanche, était un homme de foi et de convictions, mais aussi de mots. Il maniait aussi bien l'humour que la colère pour faire passer ses valeurs et ses indignations
Voici quelques-unes de ses citations les plus connues :
- "Soyez gentils avec les Blancs, ils ont besoin de vous pour redécouvrir leur humanité".
(Octobre 1984, aux pires heures de l'apartheid)
- "C'est l'histoire d'un Zambien et d'un Sud-Africain qui discutent.Le Zambien vante son ministre de la Marine.Le Sud-Africain demande: "mais, vous n'avez pas de marine, pas d'accès à la mer, comment pouvez-vous avoir un ministère de la Marine?Et le Zambien de rétorquer: "et vous, en Afrique du Sud, vous avez bien un ministère de la Justice, non?"
(Discours d'attribution du prix Nobel, 11 décembre 1984)
- "Pour l'amour de Dieu, est-ce qu'ils vont entendre, est-ce que les Blancs vont entendre ce que nous essayons de dire?S'il vous plaît, la seule chose que nous vous demandons, c'est de reconnaître que nous sommes humains, nous aussi.Quand vous nous écorchez, nous saignons, quand vous nous chatouillez, nous rions".
(Discours demandant des sanctions contre l'Afrique du Sud, janvier 1985)
- "Votre président est un désastre en ce qui concerne les Noirs.Je suis très fâché.L'Occident peut aller au diable.Les syndicats noirs appellent à des sanctions.Plus de 70% de notre peuple, comme le montrent deux sondages, veulent des sanctions.Mais non, le président Reagan sait mieux que tout le monde.Nous allons souffrir.Il est là, comme le grand chef blanc à l'ancienne, à nous dire que nous, les Noirs, on ne sait pas ce qui est bon pour nous.L'homme blanc sait".
(Entretien à la presse américaine après le refus du président Ronald Reagan d'imposer des sanctions au régime de l'apartheid, juillet 1986)
- "En Afrique du Sud, j'ai souvent demandé lors de réunions publiques auxquelles Noirs et Blancs participaient: +levez les mains!+ Puis j'ai dit: +bougez les mains+.Et j'ai encore dit: +regardez vos mains+.Des couleurs différentes, représentant des gens différents.Vous êtes le peuple arc-en-ciel de Dieu".
(Extrait de son livre "The Rainbow People of God", 1996)
- "Je remercie profondément Dieu d'avoir créé le Dalaï Lama.Pensez-vous sérieusement, comme certains l'ont dit, que Dieu se dit: +d'accord, ce gars, le Dalaï Lama, il n'est pas mal.Quel dommage qu'il ne soit pas chrétien+?Je ne crois pas que ce soit le cas, parce que, vous savez, Dieu n'est pas chrétien".
(Juin 2006 à Bruxelles)
- "Il s'est transformé en quelque chose d'assez invraisemblable. Une sorte de Frankenstein pour son peuple".
(A propos du président zimbabwéen Robert Mugabe - juin 2008)
- "Un jour à San Francisco, j'étais bien tranquille dans mon coin, une femme fait irruption devant moi.Visiblement émue, elle me salue d'un +bonjour, archevêque Mandela!+ Deux hommes pour le prix d'un".
(Conférence - octobre 2008)
- "Notre gouvernement qui me représente -- qui me représente, moi?-- a dit qu'il ne soutiendrait pas les Tibétains qui sont brutalement opprimés par les Chinois. Je vous préviens, je vous préviens que nous allons prier comme nous avons prié pour la chute du régime de l'apartheid, nous allons prier pour la chute d'un gouvernement qui ne nous représente pas".
(Conférence de presse après le refus du gouvernement sud-africain d'accorder un visa au Dalaï Lama pour assister aux 80 ans de Tutu, octobre 2011).
- "Je ne vénérerais pas un Dieu homophobe (...) Je refuserais d'aller dans un paradis homophobe.Non, je dirais désolé, je préfère de loin aller de l'autre côté.Je suis aussi impliqué dans cette campagne que je l'étais contre l'apartheid.Pour moi, c'est du même niveau".
(Discours - juillet 2013)
- "Avait-il des faiblesses?Bien sûr.Et parmi elles, cette loyauté inébranlable envers cette organisation (l'ANC) et certains collègues qui ont fini par le décevoir.Il a gardé dans son gouvernement des ministres incapables, franchement incompétents.Mais je crois qu'il était saint, parce qu'il a puissamment inspiré les autres".
(Au lendemain de la mort de Nelson Mandela, le 6 décembre 2013)
- "Les gens mourants ont le contrôle de leur vie, alors pourquoi devrait-on leur refuser le contrôle de leur mort?"
par Amadou Tidiane Wone
TOUT COMPTE FAIT
Le moment est venu de prendre conscience du temps qui nous avale ! Et enfin d’entreprendre, résolument, les ruptures fondamentales sans lesquelles notre pays et notre continent vont sombrer dans une nouvelle ère d’esclavage
Tant que l’État avait le monopole de la communication publique, les gouvernants, notamment africains, avaient beau jeu de parader devant des opinions publiques inexistantes ou tout simplement apathiques. Un chef d’État ignare, et sans charisme, pouvait s’entourer d’un halo de mystère, se draper dans un silence de connivence avec, soi-disant, des esprits supérieurs qui lui inspireraient la conduite des affaires de la Nation. Ça c’était avant… Du temps du parti unique, radio unique, journal quotidien unique ! Or, cette époque-là est révolue ! Définitivement. De nos jours, la parole est libre, libérée et accessible, en plus d’être à circulation planétaire rapide… Un pet, fut-il présidentiel, retentit jusque dans les chaumières du Grand Dakar. Le président d’une première puissance mondiale en a récemment fait les frais…selon la presse !
Nous ne sommes donc plus à l’ère des mensonges impunis, instaurés comme mode de gouvernance publique. Tout ce qui se fait se saura. Tôt ou tard ! Il reste à reconfigurer le « mindset » terme plus court et plus expressif que de dire, la configuration mentale des aspirants à la gestion de pouvoirs publics : agents de l’Etat, hommes et femmes politiques doivent prendre conscience de leur statut de « serviteurs » astreints à la reddition des comptes, donc vulnérables. La surveillance citoyenne s’exerce désormais sur tous leurs faits et gestes. Parfois même, et il faut en convenir, de manière exagérée voire abusive.
Tout cela pour dire que les NTIC sont un pain béni pour l’Afrique ! Au lieu de nous y laisser embrigader dans des débats stériles ou des fausses causes sans issue, dotons nos administrations de moyens technologiques conséquents pour améliorer les performances du service public. Que d’heures perdues en procédures bureaucratiques inutiles ! Que de portes ouvertes à la corruption et aux passe-droits ! La qualité de conservation des archives, tout autant que la célérité dans le traitement des dossiers, se trouveraient sensiblement améliorés par une informatisation poussée des procédures administratives. Pour ces raisons, la souveraineté numérique est un enjeu capital de notre temps. Il est en effet temps de passer en priorité… prioritaire la notion de souveraineté numérique et de mener, en conséquence, tous les combats pour la rendre effective. Et d’abord rapatrier sur le continent tous les serveurs qui abritent des sites gouvernementaux ou stratégiques africains ! Tant au plan politique qu’économique. Il est quand même préoccupant de constater que la plupart des serveurs qui hébergent les sites africains se trouvent, soit aux États-Unis ou quelque part en Europe. Autant dire que nous sommes complètement nus face au monde qui se construit en ayant le contrôle sur toutes nos informations, des plus sensibles aux plus salaces … Et cela peut se révéler bien plus dangereux qu’une dévaluation monétaire ! Nos courriers militaires, nos négociations les plus secrètes, sont à la merci de serveurs étrangers… Si l’Union africaine veut se rendre utile, voila bien un chantier à sa dimension ! Au lieu de se répandre en bavardages inutiles sur l’arbitrage de conflits, dont la pauvreté est le levain essentiel, sur fond de manipulations internationales des pays marchands d’armes. L’Union africaine, si elle veut retrouver du sens et faire la différence, devrait construire la paix au lieu de se mêler des conflits. L’intégration des politiques culturelles et touristiques, la souveraineté numérique, l’intégration des réseaux ferroviaires et routiers, la création de compagnies maritimes et aériennes continentales pour faciliter les échanges interafricains, que de beaux chantiers pour donner corps et vie au panafricanisme tant chanté et non encore célébré. Rendons l’UA plus pragmatique et moins aérienne. Faisons rêver les jeunesses africaines si créatives et donnons-leur des raisons de croire en un futur possible.
Cela dit, la presse sénégalaise, ou ce qui en tient lieu, devrait tenir ses états généraux ! Face aux enjeux colossaux du développement, la presse sénégalaise dérive dangereusement. À l’exception de quelques titres de plus en plus rares, la tendance est au sensationnalisme creux. Car si les titres sont racoleurs, les articles sont bidons. Sans substance et bien souvent médisants. Purement et simplement. Si cela se limitait qu’à la presse écrite en français, la barrière objective du nombre de lecteurs pourraient circonscrire les dégâts. Mais un phénomène nouveau à surgit, la « revue de presse » parlée ou plutôt « la revue de paresse hurlée ! » Car, en fait, elle se résume en des poussées gutturales insipides pour lire et…interpréter (!) Selon l’humeur de l’animateur, les manchettes des journaux du jour sont …criées ! Certains des titres ainsi déclamés, et les commentaires qui s’en suivent, trahissent jusqu’à l’esprit de l’article annoncé… Mais vu que tout le monde s’en fout, ces crieurs publics des temps modernes ont encore de beaux jours devant eux.
Tout compte fait et, en cette fin d’année 2021 passée comme un éclair, le moment est venu de prendre conscience du temps qui nous avale ! Et enfin d’entreprendre, résolument, les ruptures fondamentales sans lesquelles notre pays et notre continent vont sombrer dans une nouvelle ère d’esclavage. Malheureusement, sur notre propre sol. En effet, notre sous-sol est progressivement hypothéqué, avec la complicité agissante d’élites corrompues, couardes et vénales. Incapables de nourrir et de conduire une ambition de souveraineté et de grandeur, elles se complaisent dans le rôle de courtiers zélés de puissance d’argent qui leurs jettent des miettes. Elles endettent, méthodiquement, les générations à venir et vont mettre en pièces l’Afrique. Un continent pourtant béni et doté de tous les moyens de la prise en mains de son destin.
Tout compte fait, les dirigeants africains actuels, à de rares exceptions près ne nous méritent pas. Ils sont les seuls responsables de la risée planétaire dont nous faisons l’objet au quotidien dans tous les médias mondiaux.
Pour la campagne de commercialisation de cette année, que les producteurs soient rassurés. La Sonacos est suffisamment liquide pour mener une bonne campagne de collecte de graines. Ce sont les propos de son Directeur général en visite au secco de Tambacounda. Modou Diagne Fada tenait à rassurer les producteurs sur la santé financière de sa boîte.
C’est d’un budget de 47 milliards que dispose la Sonacos pour la présente campagne de commercialisation. Modou Diagne Fada, le Directeur général, qui a effectué une visite au secco de Tambacounda, en a fait la déclaration. Une manière pour lui de rassurer les producteurs. «Pour cette campagne, nous n’avons pas de problème de financement», a-t-il expliqué en marge de sa visite. «La grande préoccupation aujourd’hui, c’est d’avoir suffisamment de graines de qualité. C’est à cela que nous nous attelons en ce moment», a insisté le Dg de la compagnie nationale. «Il nous faut des graines de qualité pour pouvoir produire une huile de qualité», a insisté Diagne Fada, qui appelle les producteurs à amener leurs graines pour les vendre à la Sonacos.
Il s’est réjoui que c’est ce qui est en train de se passer, et s’est voulu rassurant. «Partout où nous sommes passés, de Ida Mouride à Sinthiou Malème jusqu’à Tambacounda, la situation évolue de manière très positive. Déjà, à Tamba, l’année dernière, ce sont 3 mille tonnes de graines qui ont été collectées durant la campagne. Cette année, après seulement 1 mois de collecte, 2 mille tonnes sont collectées.» De quoi rassurer le Dg qui dit s’attendre à de bonnes collectes cette année. Cela aussi parce que le secco a été modernisé pour épargner aux opérateurs et aux producteurs toutes les tracasseries qu’ils subissaient pour se rendre jusqu’à Kaolack.
Actuellement, tout se fait sur place, avec moins de difficultés rencontrées.
Toutefois, il n’a pas manqué de déplorer que toutes graines collectées à ce jour ne sont pas de très bonne qualité. Il y en a certaines qui ne sont pas des meilleures, a même regretté le dirigeant de la Sonacos.
BANANE – CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION A PAKOUR : 193 PRODUCTEURS EMPOCHENT 281 MILLIONS
Le Gouverneur de la région de Kolda, Ousmane Kane, a procédé au lancement samedi passé, de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal (Bds) produite dans les «1000 ha» de Mamadou Oumar Sall, à Pakour, dans le département de Vélingara
Le Gouverneur de la région de Kolda, Ousmane Kane, a procédé au lancement samedi passé, de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal (Bds) produite dans les «1000 ha» de Mamadou Oumar Sall, à Pakour, dans le département de Vélingara.
Après la pluie, le beau temps. Ils avaient trimé pendant 6 mois, sous la pluie, dans la poussière, loin des leurs pour certains. Samedi dernier, 193 ouvriers agricoles, qui avaient engagé des parcelles de bananes dans la plantation de Mamadou Oumar Sall, haut-conseiller des collectivités territoriales, étaient tout hilares, prêts à empocher le produit de leur labeur, dans cette ferme sise entre les villages de Mana¬to et Diaocounda dans la commune de Pakour, département de Vélingara, au Sud du Séné¬gal. Et pour les encourager et les pousser à plus d’engagement et féliciter le promoteur Sall, le Gouverneur de Kolda, Ousmane Kane, a tenu à être de la partie.
Yaya Sall, fils du promoteur, a dévoilé la production totale réalisée. Il a dit : «Sur 100 ha, les 193 ouvriers engagés ont produit 4822 tonnes de banane pour une valeur marchande de 281 millions de francs Cfa. Soit une production de 48 tonnes à l’hectare.» Il s’est empressé d’ajouter : «Ils ont eu à contracter une dette de 93 millions de francs auprès de M. Sall, pour les besoins alimentaires, de soins de santé et pour s’équiper en matériels agricoles et consorts. Par conséquent, ils devront rentrer à la maison avec effectivement une somme de 188 millions de francs, soit une moyenne de 974 mille francs par producteur.»
Non content de payer ce montant, Mamadou Oumar Sall a offert des bœufs, des génisses, des motos et vélos aux plus gros producteurs par catégorie d’âge.
Le Gouverneur de région, apparemment séduit par les témoignages et les réalisations qui s’offrent à ses yeux, a dit : «M. Sall, vous êtes en train de soutenir l’Etat dans ses ambitions d’atteindre les objectifs consignés dans le Plan Sénégal émergent (Pse), en termes de lutte contre l’insécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté, de lutte contre l’émigration clandestine, la malnutrition et en faveur de la promotion féminine. Soyez assuré de notre soutien.»
Haro sur les dénonciateurs calomniateurs
Il y a quelques mois, des activistes de la région de Kolda, qui avaient à leurs côtés le «national», Guy Marius Sagna, avaient organisé une marche pacifique dans les parages de cette plantation pour réclamer la rétrocession d’une partie des 1000 ha de terres octroyés dans la zone à Mamadou Oumar Sall, par le Conseil municipal de Pakour. Ils en ont eu pour leur grade à l’occasion du lancement de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal made in Pakour, samedi passé. Le Gouverneur de Kolda Ousmane Kane indique : «Je reçois souvent des rapports venant d’ici dénonçant ce projet, récemment des activistes ont marché. Mais à la réalité, il s’agit de dénonciations calomnieuses. Rien de tout ce que l’on raconte n’est vrai.» Et puis de s’adresser aux populations autochtones bénéficiaires des routes, du poste de santé, des moulins et du crédit, gracieusement offerts par M. Sall. «Vous avez le devoir de lutter contre les détracteurs de ce projet. M. Sall a le temps du travail, il n’a pas le temps de répondre à tous ces gens qui font grand bruit. Je ferai tout pour que le chef de l’Etat vienne visiter ces lieux pour encourager M. Sall», soutient le gouverneur.
A rappeler que c’est une assiette foncière de 1000 ha qui est offerte à Mamadou Oumar Sall et qui «scandalise» les activistes qui dénoncent et organisent souvent des marches de protestation contre le Conseil municipal de Pakour.
FESTIVAL DE NIORO : UNE SEPTIEME EDITION A LA HAUTEUR DES ATTENTES
Pendant trois jours, Nioro du Rip a vibré aux rythmes du saloum culturel, à travers la danse, le théâtre, le «Ngoyane», des concerts de rap, des échanges passionnés. Cet acte 7 s’est refermé sur une visite à Porokhan
Pendant trois jours, Nioro du Rip a vibré aux rythmes du saloum culturel, à travers la danse, le théâtre, le «Ngoyane», des concerts de rap, des échanges passionnés. Cet acte 7 s’est refermé sur une visite à Porokhane.
Dans une première partie ponctuée d’envolées de Ngo¬yane signées Amy Socé Barry, Diolé Diagne, en présence du maire de Nioro qui a officiellement ouvert le festival, la directrice du Centre culturel régional, la présidente de la Commission culturelle de la commune, les chefs d’établissement et de quartier, les représentants des familles à l’honneur, tous se sont donné le mot. «Le festival est un patrimoine à sauvegarder par tous les acteurs qui doivent mettre la main à la pâte pour son envol», a lancé, dans son discours inaugural, le maire Abdoulaye Ba qui a également salué l’hommage rendu aux familles des défunts : le Colonel Landing Bessane, Momath Diabou Diagne et Samba Khodio Ba.
La directrice du Centre culturel régional d’ajouter : «ce beau festival, initié par Malabar Family, est désormais inscrit dans l’agenda du ministère de la Culture et de la communication, il faut une implication de tout un chacun cependant pour sa pérennisation», a déclaré Aby Faye. Même s’il faut noter l’absence du Préfet et celle de dernière minute de Oumar Sall, acteur culturel, la cérémonie d’ouverture du festival culturel a été à la hauteur des attentes. Sur le thème «Culture et collectivité territoriale pour le développement durable», le panel, en prélude à l’activité «Débat¬tons», a été un moment de réflexion sur la relation culture et développement des collectivités locales.
Ainsi, la capacité de la culture à apporter le développement dans les terroirs y a été analysée par l’anthropologue, Mamadou Dramé, évoquant ce qu’il appelle la démocratisation culturelle et le spécialiste en communication, Cheikh Oumar Sarr, pour qui il faut absolument revenir à ce que disait Cheikh Anta Diop en wolof : «nit ku nek ci sa culture nga meuna suxale sa deuk» (le développement des terroirs passera par la culture, Ndlr).
Et pour finir en beauté, prenant une question au rebond, le professeur, Babacar Mbaye Ndack, a donné la difficile traduction en wolof du terme culture. «Culture signifie mbatit en wolof. Dérivé de watit qui veut dire les restants, la culture c’est simplement les traces que nous laissons sur notre passage», a expliqué le chevronné professeur d’histoire.