Pour la campagne de commercialisation de cette année, que les producteurs soient rassurés. La Sonacos est suffisamment liquide pour mener une bonne campagne de collecte de graines. Ce sont les propos de son Directeur général en visite au secco de Tambacounda. Modou Diagne Fada tenait à rassurer les producteurs sur la santé financière de sa boîte.
C’est d’un budget de 47 milliards que dispose la Sonacos pour la présente campagne de commercialisation. Modou Diagne Fada, le Directeur général, qui a effectué une visite au secco de Tambacounda, en a fait la déclaration. Une manière pour lui de rassurer les producteurs. «Pour cette campagne, nous n’avons pas de problème de financement», a-t-il expliqué en marge de sa visite. «La grande préoccupation aujourd’hui, c’est d’avoir suffisamment de graines de qualité. C’est à cela que nous nous attelons en ce moment», a insisté le Dg de la compagnie nationale. «Il nous faut des graines de qualité pour pouvoir produire une huile de qualité», a insisté Diagne Fada, qui appelle les producteurs à amener leurs graines pour les vendre à la Sonacos.
Il s’est réjoui que c’est ce qui est en train de se passer, et s’est voulu rassurant. «Partout où nous sommes passés, de Ida Mouride à Sinthiou Malème jusqu’à Tambacounda, la situation évolue de manière très positive. Déjà, à Tamba, l’année dernière, ce sont 3 mille tonnes de graines qui ont été collectées durant la campagne. Cette année, après seulement 1 mois de collecte, 2 mille tonnes sont collectées.» De quoi rassurer le Dg qui dit s’attendre à de bonnes collectes cette année. Cela aussi parce que le secco a été modernisé pour épargner aux opérateurs et aux producteurs toutes les tracasseries qu’ils subissaient pour se rendre jusqu’à Kaolack.
Actuellement, tout se fait sur place, avec moins de difficultés rencontrées.
Toutefois, il n’a pas manqué de déplorer que toutes graines collectées à ce jour ne sont pas de très bonne qualité. Il y en a certaines qui ne sont pas des meilleures, a même regretté le dirigeant de la Sonacos.
BANANE – CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION A PAKOUR : 193 PRODUCTEURS EMPOCHENT 281 MILLIONS
Le Gouverneur de la région de Kolda, Ousmane Kane, a procédé au lancement samedi passé, de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal (Bds) produite dans les «1000 ha» de Mamadou Oumar Sall, à Pakour, dans le département de Vélingara
Le Gouverneur de la région de Kolda, Ousmane Kane, a procédé au lancement samedi passé, de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal (Bds) produite dans les «1000 ha» de Mamadou Oumar Sall, à Pakour, dans le département de Vélingara.
Après la pluie, le beau temps. Ils avaient trimé pendant 6 mois, sous la pluie, dans la poussière, loin des leurs pour certains. Samedi dernier, 193 ouvriers agricoles, qui avaient engagé des parcelles de bananes dans la plantation de Mamadou Oumar Sall, haut-conseiller des collectivités territoriales, étaient tout hilares, prêts à empocher le produit de leur labeur, dans cette ferme sise entre les villages de Mana¬to et Diaocounda dans la commune de Pakour, département de Vélingara, au Sud du Séné¬gal. Et pour les encourager et les pousser à plus d’engagement et féliciter le promoteur Sall, le Gouverneur de Kolda, Ousmane Kane, a tenu à être de la partie.
Yaya Sall, fils du promoteur, a dévoilé la production totale réalisée. Il a dit : «Sur 100 ha, les 193 ouvriers engagés ont produit 4822 tonnes de banane pour une valeur marchande de 281 millions de francs Cfa. Soit une production de 48 tonnes à l’hectare.» Il s’est empressé d’ajouter : «Ils ont eu à contracter une dette de 93 millions de francs auprès de M. Sall, pour les besoins alimentaires, de soins de santé et pour s’équiper en matériels agricoles et consorts. Par conséquent, ils devront rentrer à la maison avec effectivement une somme de 188 millions de francs, soit une moyenne de 974 mille francs par producteur.»
Non content de payer ce montant, Mamadou Oumar Sall a offert des bœufs, des génisses, des motos et vélos aux plus gros producteurs par catégorie d’âge.
Le Gouverneur de région, apparemment séduit par les témoignages et les réalisations qui s’offrent à ses yeux, a dit : «M. Sall, vous êtes en train de soutenir l’Etat dans ses ambitions d’atteindre les objectifs consignés dans le Plan Sénégal émergent (Pse), en termes de lutte contre l’insécurité alimentaire, de lutte contre la pauvreté, de lutte contre l’émigration clandestine, la malnutrition et en faveur de la promotion féminine. Soyez assuré de notre soutien.»
Haro sur les dénonciateurs calomniateurs
Il y a quelques mois, des activistes de la région de Kolda, qui avaient à leurs côtés le «national», Guy Marius Sagna, avaient organisé une marche pacifique dans les parages de cette plantation pour réclamer la rétrocession d’une partie des 1000 ha de terres octroyés dans la zone à Mamadou Oumar Sall, par le Conseil municipal de Pakour. Ils en ont eu pour leur grade à l’occasion du lancement de la campagne de commercialisation de la Banane du Sénégal made in Pakour, samedi passé. Le Gouverneur de Kolda Ousmane Kane indique : «Je reçois souvent des rapports venant d’ici dénonçant ce projet, récemment des activistes ont marché. Mais à la réalité, il s’agit de dénonciations calomnieuses. Rien de tout ce que l’on raconte n’est vrai.» Et puis de s’adresser aux populations autochtones bénéficiaires des routes, du poste de santé, des moulins et du crédit, gracieusement offerts par M. Sall. «Vous avez le devoir de lutter contre les détracteurs de ce projet. M. Sall a le temps du travail, il n’a pas le temps de répondre à tous ces gens qui font grand bruit. Je ferai tout pour que le chef de l’Etat vienne visiter ces lieux pour encourager M. Sall», soutient le gouverneur.
A rappeler que c’est une assiette foncière de 1000 ha qui est offerte à Mamadou Oumar Sall et qui «scandalise» les activistes qui dénoncent et organisent souvent des marches de protestation contre le Conseil municipal de Pakour.
FESTIVAL DE NIORO : UNE SEPTIEME EDITION A LA HAUTEUR DES ATTENTES
Pendant trois jours, Nioro du Rip a vibré aux rythmes du saloum culturel, à travers la danse, le théâtre, le «Ngoyane», des concerts de rap, des échanges passionnés. Cet acte 7 s’est refermé sur une visite à Porokhan
Pendant trois jours, Nioro du Rip a vibré aux rythmes du saloum culturel, à travers la danse, le théâtre, le «Ngoyane», des concerts de rap, des échanges passionnés. Cet acte 7 s’est refermé sur une visite à Porokhane.
Dans une première partie ponctuée d’envolées de Ngo¬yane signées Amy Socé Barry, Diolé Diagne, en présence du maire de Nioro qui a officiellement ouvert le festival, la directrice du Centre culturel régional, la présidente de la Commission culturelle de la commune, les chefs d’établissement et de quartier, les représentants des familles à l’honneur, tous se sont donné le mot. «Le festival est un patrimoine à sauvegarder par tous les acteurs qui doivent mettre la main à la pâte pour son envol», a lancé, dans son discours inaugural, le maire Abdoulaye Ba qui a également salué l’hommage rendu aux familles des défunts : le Colonel Landing Bessane, Momath Diabou Diagne et Samba Khodio Ba.
La directrice du Centre culturel régional d’ajouter : «ce beau festival, initié par Malabar Family, est désormais inscrit dans l’agenda du ministère de la Culture et de la communication, il faut une implication de tout un chacun cependant pour sa pérennisation», a déclaré Aby Faye. Même s’il faut noter l’absence du Préfet et celle de dernière minute de Oumar Sall, acteur culturel, la cérémonie d’ouverture du festival culturel a été à la hauteur des attentes. Sur le thème «Culture et collectivité territoriale pour le développement durable», le panel, en prélude à l’activité «Débat¬tons», a été un moment de réflexion sur la relation culture et développement des collectivités locales.
Ainsi, la capacité de la culture à apporter le développement dans les terroirs y a été analysée par l’anthropologue, Mamadou Dramé, évoquant ce qu’il appelle la démocratisation culturelle et le spécialiste en communication, Cheikh Oumar Sarr, pour qui il faut absolument revenir à ce que disait Cheikh Anta Diop en wolof : «nit ku nek ci sa culture nga meuna suxale sa deuk» (le développement des terroirs passera par la culture, Ndlr).
Et pour finir en beauté, prenant une question au rebond, le professeur, Babacar Mbaye Ndack, a donné la difficile traduction en wolof du terme culture. «Culture signifie mbatit en wolof. Dérivé de watit qui veut dire les restants, la culture c’est simplement les traces que nous laissons sur notre passage», a expliqué le chevronné professeur d’histoire.
LES MEDIAS À L’HONNEUR POUR LA PROCHAINE EDITION DU GINGEMBRE LITTERAIRE
«Pour la prochaine édition des Gingembres, on va parler des médias et du vivre-ensemble comme on a parlé d’économie, de dialogue des cultures
Pour la 4ème édition du «Gingembre littéraire» sur le vivre-ensemble en 2022, les débats vont tourner autour du thème : «Les médias et le vivre-ensemble.» Gorgui Wade Ndoye, initiateur de ce rendez-vous culturel annuel qui demeure, selon lui, «une demande sociale et intellectuelle des populations», en a fait l’annonce mercredi dernier.
«Pour la prochaine édition des Gingembres, on va parler des médias et du vivre-ensemble comme on a parlé d’économie, de dialogue des cultures. Nous savons tous que notre métier a aujourd’hui des questionnements qu’il faut effectivement régler», a insisté l’initiateur du «Gingembre littéraire» et journaliste accrédité auprès des Nations unies. «On ne peut pas vivre dans une démocratie où la presse est faible. De même, nous ne pouvons pas vivre dans une démocratie où la presse se met à la place des politiciens. Ce n’est pas notre rôle d’être derrière les hommes politiques, surtout certains qui ne font qu’allumer des feux partout (…)
Un journaliste responsable ne laisse pas sortir certains discours qui détruisent notre tissu, le socle de notre vivre-ensemble», a argumenté M. Ndoye, assurant que des questionnements autour du journalisme se doivent d’être mis sur la table. Rendez-vous est donc pris en décembre 2022 pour l’édition dédiée aux médias et qui va se tenir à Dakar. Le directeur de publication du magazine Continent Premier s’est exprimé lors de la cérémonie de restitution des panels du 3ème «Gin¬¬gembre littéraire» tenu du 3 au 5 décembre entre Diass, Mbour et Thiès.
Le «Gingembre littéraire», entamé en 2019, est, selon son initiateur, la suite logique du cycle de conférences ouvert à Genève en 2012. L’édition de cette année, avec comme parrain, l’historien Iba Der Thiam, a été axée sur le thè-me : «Vivre-ensemble : dialogues des cultures et des religions.» La séance de restitution, organisée au Centre culturel Maurice Guèye, a permis au Rapporteur général, Dr Serigne Momar Sarr, de présenter en substance, la teneur des échanges et enseignements ayant ponctué l’édition 2021. «Le vivre-ensemble n’est pas une option, c’est un impératif. Notre survie en dépend», a insisté Pape Massène Sène, ancien sécretaire général du ministère de la culture, s’appesantissant sur le thème.
Dans son exposé, il a remonté le temps pour démontrer que notre pays s’est montré résilient grâce à la culture. «Depuis mille ans, nous sommes sous domination. Le 10èmesiècle, premier contact avec les Ara¬bes, contact caractérisé par une dépossession identitaire, une confiscation de nos biens, une destruction de nos règles sociales. Si nous n’avons pas été broyés depuis mille ans, c’est grâce à notre culture qui a été résiliente et résistante», a-t-il soutenu, indiquant que les trois espaces, la case, la cour et le penc, ont été déterminants pour l’harmonisation du vivre-ensemble. Il a, à ce propos, rappelé la charte de Kuru¬kan Fouga (1235) mais encore un peu plus loin, les co¬des sociaux sous l’empire du Ghana qui auront tracé le système con¬sensuel ayant permis le vivre-en¬semble dans un parfait humanisme et en toute humanité.
MISE EN PLACE D’UNE AGENCE DE GESTION DES DAARAS : LA DOLEANCE DES MAITRES CORANIQUES
C’est la principale revendication des Serigne daaras, lors de la Journée dédiée aux écoles coraniques, célébrée ce samedi au village Diémoul Peul, à Kaolack
Par Laïty NDIAYE – Correspondant |
Publication 27/12/2021
La création d’une Agence nationale de gestion des daaras et l’ouverture d’un Musée national pour les écoles coraniques.
C’est la principale revendication des Serigne daaras, lors de la Journée dédiée aux écoles coraniques, célébrée ce samedi au village Diémoul Peul, à Kaolack.
Lors de ce rendez-vous, les maîtres coraniques, à l’image de Oustaz Aliou Ndao, ont fait un diagnostic sans complaisance du secteur. «Il est temps que nous qui sommes dans le secteur, nous nous organisions davantage pour faire face aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés…
Nous souhaitons la mise en place d’une Agence nationale de gestion des daaras, un appui financier aux écoles coraniques sans conditions contraignantes, la création de diplômes d’Etat pour les écoles coraniques, de la mémorisation jusqu’aux étapes supérieures, la construction d’un Musée national des écoles coraniques et de faire du Coran et de l’enseignement religieux, les deux socles de l’éducation préscolaire au Sénégal», liste imam Cheikh Diop, porte-parole des Serigne daaras. Il demande plus de considération de la part de l’Etat et la prise en compte de leurs doléances, rajoutant que la carte éducative du Sénégal est marquée par la présence de deux offres différentes, qui devraient être harmonisées. Car, dit-il, «aucune éducation ne serait pertinente, si elle ne prend pas en compte les croyances des cibles».
ALIOUNE SOUARE : «ELLE NE PREVOIT PAS LE DELIT D’HOMOSEXUALITE»
Quelle lecture faites-vous de la réaction du groupe Benno bokk yaakaar, qui rejette la proposition de loi criminalisant l’homosexualité ?
C’est une position que je respecte. Le débat est ouvert. Notre position est qu’il faut criminaliser. En tant que député, c’est la Constitution qui nous autorise à déposer une proposition de loi. L’article 80 dispose que l’initiative des lois appartient au président de la République et aux députés. Donc, tout député qui réfléchit sur une question donnée, peut introduire une proposition de loi. Maintenant, attendons de voir, parce que la procédure a été lancée dans le cadre de l’article 60 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui va examiner la proposition de loi sur sa recevabilité. Pour moi, cette proposition de loi est recevable, parce qu’elle n’a aucune incidence financière et n’est pas non plus contraire aux lois et règlements en vigueur. C’est juste une modification de l’article 319 du 12 février 1966. Après l’examen, le texte sera transmis au président de la République pour avis. Je crois que cette procédure sera respectée. Quand cette loi sera discutée en commission, en plénière, chaque député aura l’occasion de donner librement son point de vue.
Cette proposition de loi a-t-elle des chances d’être votée, quand la majorité parlementaire a ce type de réaction ?
Il faut savoir que cette proposition de loi émane d’une volonté populaire. C’est une pétition qui a été lancée par l’association And samm jikko yi. Tous les foyers religieux du Sénégal ont été consultés et ont approuvé cette proposition de loi. Les dignitaires religieux, coutumiers, le clergé et les associations se sont prononcés favorablement à la criminalisation de l’homosexualité. Le député agit pour le compte du Peuple. Donc, nous ne faisons que traduire une volonté du Peuple. Maintenant, libre à eux de dire qu’ils ne vont pas voter. C’est leur droit. Pour cette proposition d’une importance capitale parce que les députés sont des pères et mères de familles, donc cela concerne l’avenir de nos enfants, ils doivent privilégier l’intérêt général. La loi actuelle date de 1966, donc elle est là depuis 55 ans. Depuis, beaucoup de choses ont évolué. A l’époque, on parlait d’actes impudiques ou contre nature. Aujourd’hui avec les concepts qui se développent, liés à l’homosexualité, il faut adapter cette loi par rapport à l’évolution de notre société.
Benno bokk yaakaar rétorque que la question de l’homosexualité a été réglée par l’article 319 du Code pénal…
C’est une mauvaise lecture. Cet article 319 ne parle pas d’homosexualité, il évoque des actes contre nature ou impudiques, punis de 2 à 5 ans. Il n’est nulle part mentionné le terme «homosexualité» dans le Code pénal. Parler d’actes contre nature ou impudiques, c’est un fourre-tout. De 1966 à aujourd’hui, personne n’a été condamné pour homosexualité, parce que la loi actuelle ne prévoit pas ce délit. En revanche, cette nouvelle proposition de loi évoque clairement l’homosexualité. On parle de condamnation de 5 à 10 ans. Ce n’est pas la même chose. Notre proposition parle aussi de l’apologie de l’homosexualité. L’apologie de l’homosexualité est condamnée de 3 à 5 ans. Avec notre proposition de loi, si les homosexuels sont déclarés coupables, ils perdent leurs droits civiques et l’article 34 du Code pénal leur est appliqué. Il y a beaucoup d’innovations dans notre proposition de loi.
Des députés auraient demandé le retrait de leur nom de la liste des signataires. Qu’en est-il réellement ?
(Il coupe) Pas à ma connaissance. Vous savez, j’ai travaillé à la rédaction de cette proposition de loi. Depuis 4 mois, je travaille sur la question. Quand nous avons terminé le texte, je sais que des députés ont parlé avec And samm jikko yi, d’autres ont échangé avec Mamadou Lamine Diallo. Il est vrai que lorsqu’on faisait le point sur le nombre de députés qui devait porter la proposition de loi, des gens se sont retirés, mais c’était bien avant le dépôt. Ensuite, on s’est retrouvés à 11 députés. Ces derniers avaient envoyé un texte ou un sms pour annoncer leur approbation.
Cette proposition de loi a-t-elle un agenda électoraliste, à moins d’un mois des Locales, comme le soupçonne Benno bokk yaakaar ?
Cela n’a rien à voir avec les Locales, je viens de vous dire que cela fait 4 mois que je travaille sur la question, à savoir l’exposé des motifs ou la loi proprement dite. A cette époque, on ne parlait pas d’élection. Cela coïncide avec les Locales, mais avoir une position sur une proposition de loi, ne donne pas un avantage aux élections locales. Là, il s’agit de programmes qui appartiennent à chaque localité. Il revient aux candidats de convaincre les électeurs par des programmes et non par une proposition de loi, qui a une portée générale ou nationale.
TENSIONS POLITIQUES ET SOCIALES : LE MESSAGE APAISANT DE MGR NDIAYE
La communauté chrétienne catholique a célébré ce samedi, la naissance de Jésus-Christ. Mgr Benjamin Ndiaye qui a présidé la messe de minuit, est revenu sur le sens de cette nuit très sainte
La naissance de Jésus-Christ, célébrée en cette solennité de Noël, manifeste, selon Mgr Benjamin Ndiaye, la rencontre entre Dieu et les hommes. Ainsi, il a demandé aux fidèles de se laisser guider par le Messie, afin qu’il les conduise vers le Père.
La communauté chrétienne catholique a célébré ce samedi, la naissance de Jésus-Christ. Mgr Benjamin Ndiaye qui a présidé la messe de minuit, est revenu sur le sens de cette nuit très sainte. «Noël, c’est la rencontre de l’humain avec le divin», a fait savoir l’archevêque de Dakar dans son homélie. D’après lui, «nous célébrons la naissance de Jésus Christ dans la vie des hommes. Il est le Messie, l’Em¬ma¬nuel, Dieu avec nous. En lui, Dieu a pris le chemin des hommes, pour marcher avec eux».
Selon le prélat, «Jésus s’est fait pauvre, pour nous enrichir de sa pauvreté». Et en marchant derrière l’Emma¬nuel, comme les disciples fidèles et persévérants, «nous serons en communion les uns avec les autres, pour participer à la mission de l’Eglise», conseille-t-il aux fidèles catholiques, venus nombreux prendre part à la messe. En bon guide, il leur a demandé de se «laisser guider par le Fils de Dieu, pour aller vers le Père». «Et c’est tout le sens de cette naissance, où Dieu se manifeste dans la vie des hommes», enchaîne-t-il. Il poursuit avec des prières : «Que sa générosité renforce notre confiance et notre assurance en toute sérénité. Qu’il rende active votre foi persévérante, notre espérance, et prenne notre charité pour un témoignage authentique et crédible, en famille, dans l’Eglise et dans la société. Qu’il enlève vos doutes et interrogations, et que la lumière du Christ né à Bethléem, illumine vos intelligences et réchauffe vos cœurs. Que cette lumière qui a resplendi dans le Peuple qui marchait dans les ténèbres, qu’elle vous libère de toute peur et malfaisance, pour que vous demeuriez de fidèles chrétiens.»
Dans la même veine, il conseille aux fidèles du Christ, de se rendre disponibles «cha¬que jour davantage, à réaliser ce programme de vie chrétienne, en se sanctifiant par la parole de Dieu, dans la prière individuelle et communautaire, et par une conversion». Le patron de l’Eglise n’a pas oublié d’envoyer en mission ses disciples : «Allez dans toutes les nations, faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, en respectant tous les commandements et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin de mes jours. A la lumière de l’Evangile, on peut dire que la venue de Jésus Christ dans ce monde, suscite une marche commune vers le lieu de sa naissance. Il y a d’abord la marche de Marie et Joseph, qui sont allés à Bethléem, alors arriva le jour où l’enfant devait naître.» En outre, il a aussi prié pour «que l’Enfant de la Crèche fasse dissiper les ténèbres de nos vies».
Cette prière a été fortement appréciée par Moïse Sarr, secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur. Il dit : «C’est bien de parler de cette cohésion sociale. Je sais au¬jourd’¬hui qu’elle arrive à point nommé, dans la mesure où nous sommes en période préélectorale, qui peut être mal-heureusement marquée par quelques tensions, quelques heurts. Recevoir ce message en fin d’année, qui met en avant la paix, la dimension humaine de l’homme. Ce message doit être en¬tendu par nous les fidèles catholiques et au-delà de la communauté catholique, par l’ensemble du Peuple sénégalais», s’est-il réjoui. D’après le Secrétaire des Sénégalais de l’extérieur, «ce sont des moments où les gens se retrouvent en famille».
Par ailleurs, le curé de la Cathédrale Abbé Gérard a salué «le geste discret du chef de l’Etat, qui a permis de célébrer la messe dans une cathédrale bien fleurie, et son soutien pour la réhabilitation des églises dans les différents diocèses du pays».
REJET DE LA CRIMINALISATION DE L’HOMOSEXUALITE – BBY IMPOSE SA LOI : AYMEROU GNINGUE : «LA LOI EN VIGUEUR EST SANS EQUIVOQUE»
Le groupe Benno bokk yaakaar est donc contre la proposition de loi portant criminalisation de l’homosexualité, introduite la semaine dernière par des députés de l’opposition et de la majorité.
Pour la majorité parlementaire, l’homosexualité est acte interdit au Sénégal, à travers l’article 319 du Code pénal. Le groupe Benno bokk yaakaar est donc contre la proposition de loi portant criminalisation de l’homosexualité, introduite la semaine dernière par des députés de l’opposition et de la majorité.
Lors de l’examen de la réforme constitutionnelle portant retour du poste de Premier ministre le 10 décembre dernier, Aymérou Gningue avait prévenu les députés de l’opposition : «On va rejeter tout ce que vous allez amener, c’est nous qui déroulons parce que nous sommes la majorité.» Face à une opposition parlementaire qui a décidé de la livrer au jugement populaire, en déposant une proposition de loi criminalisant l’homosexualité, la majorité Benno bokk yaakaar a contre-attaqué samedi, pour rejeter le texte introduit par Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Bamba Dièye, Aliou Souaré, Mame Diarra Fam, Moustapha Guirassy, Aïssatou Sabara, Mamadou Diop Decroix, entre autres députés. Ils ont matérialisé une pétition, lancée depuis quelques années par la plateforme And Samm jikko yi et 91 associations.
«Certains députés de l’opposition ont utilisé la procédure législative de notre Règlement intérieur en son article 60, pour déposer une proposition de loi sur l’homosexualité. Une stratégie de dénigrement, sous des formes différentes, avait été utilisée en février et mars 2016 avant la tenue du référendum, où le point sur la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens et l’intangibilité des dispositions relatives à la forme républicaine et la laïcité de l’Etat, avaient conduit à des interprétations fallacieuses sur une prétendue volonté cachée d’autoriser le mariage gay et légaliser l’homosexualité», a rappelé Aymérou Gningue, président du groupe Bby dans un communiqué.
«Le Sénégal n’a de leçons à recevoir de personne»
Aux yeux de la majorité parlementaire, le «même faux débat veut être installé dans cette période pré-électorale par des députés, qui cachent des objectifs politiques ina¬voués derrière cette proposition de loi». Or, ajoutera M. Gningue, «la législation du Sénégal qui date de 1966, donc depuis 55 ans, est claire et nette à ce sujet. Il n’est point besoin d’y ajouter ou d’en retirer une virgule». Par conséquent, les actes relevant de l’homosexualité sont donc «clairement bannis et punis» par la loi, a précisé Bby, convaincue que «le Sénégal n’a de leçons à recevoir de personne». Aymérou Gningue et Cie font retenir que le Président Macky Sall a «redit et répété que l’homosexualité n’est pas et ne sera pas reconnue dans notre pays, tant qu’il sera à la tête du Sénégal car cela est en porte à faux avec notre religion, nos valeurs et notre culture». Par conséquent, déduisent-ils : «Que ceux qui cherchent à se signaler à l’attention du public en cette veille d’élection locale, se trouvent d’autres sujets car celui-ci n’en est pas un. La loi en vigueur et la position inébranlable du Président Macky Sall sont sans équivoque possible. Circulez messieurs, il n’y a rien qui ne soit déjà voté à ce sujet!»
LE MINISTRE ISRAELIEN DES AFFAIRES ETRANGERES YAÏR LAPID, EN TOUTE DIPLOMATIE
Yaïr Lapid retrace des grandes lignes de la politique israélienne par rapport aux questions aussi importantes que le sort réservé aux Palestiniens, les rapports d’Israël avec les pays africains, la coopération de son pays avec le Sénégal
Ministre des Affaires étrangères, en attendant de devenir Premier ministre en 2023, du gouvernement qui a fini par renverser l’indécrottable Benyamin Netanyahu, Yaïr Lapid a voulu à travers les colonnes du journal Le Quotidien, indiquer à l’opinion sénégalaise, les grandes lignes de la politique de son régime par rapport aux questions aussi importantes que le sort réservé aux Palestiniens, les rapports d’Israël avec les pays africains, la coopération de son pays avec le Sénégal. Entre autres. Cet entretien a malheureusement été réalisé par écrit, et dans des conditions pas toujours idéales. La Rédaction souhaite que l’occasion pour des échanges plus directs, se présente assez vite.
L’intérêt d’un titre d’observateur au sein de l’Ua. Comprenez-vous les objections des pays arabes avec lesquels Israël a des relations diplomatiques à ce qu’Israël acquiert ce statut ?
Israël est particulièrement enthousiasmé et fier de son statut d’observateur auprès de l’Union africaine. C’est l’expression de notre engagement à tisser des liens avec les pays et peuples d’Afrique. Et c’est précisément le message que j’ai partagé avec le Président con¬golais, Tshisekedi, l’actuel président de l’Union africaine, lors de sa visite à Jérusalem plus tôt cette année.
Israël a joui du statut d’observateur auprès de l’Organi¬sation de l’unité africaine jusqu’en 2002 et entretient actuellement des liens avec d’autres organisations multilatérales dans le continent. Certaines de ces organisations comptent dans leur rang, des membres avec lesquels pour l’heure, nous n’avons pas de relations diplomatiques. Mais, cela n’a certainement pas empêché Israël de participer à de fructueuses coopérations à travers ces forums multilatéraux, ainsi qu’avec leurs membres au niveau bilatéral.
Les relations entre Israël et l’Afrique sont basées sur une histoire commune, mais aussi sur une convergence d’intérêts. Nous espérons que sur ces fondements solides et suite aux accords de normalisation, notamment celui avec le Royaume du Maroc, le cercle de la paix, et tous les progrès que la paix engendre, poursuivra son élargissement pour inclure davantage de pays africains.
Comme je l’ai déjà souligné à de nombreuses reprises, au vu des véritables défis auxquels le monde est confronté –parmi lesquels le changement climatique, la pandémie qui nous frappe tous et la menace terroriste– les pays qui coopèrent, prospèreront, alors que ceux qui s’isolent, resteront à la traine. Et je sais que lorsqu’il s’agit des relations entre Israël et l’Afrique, notre expertise et notre expérience dans l’innovation, en matière de technologie, sécurité, agriculture et eau, constituent déjà une base solide pour la coopération entre Israël et de nombreux pays du continent, une coopération qui pourra même s’étendre à bien d’autres pays, à l’avenir.
Quel est le fil conducteur des relations entre l’Etat d’Israël et les pays d’Afrique ? En dehors des voix aux Nations unies, que peut attendre Israël des pays africains ?
Notre approche de la diplomatie n’est pas transactionnelle : nous nous concentrons sur l’histoire commune et les intérêts que nous partageons avec les pays à travers le monde. Dans le cas présent, nos relations avec l’Afrique remontent aux premières années qui ont suivi la création de l’Etat d’Israël. Et à ce jour, nous partageons de nombreux intérêts.
L’un d’eux est la lutte contre le terrorisme, que nous savons être une menace majeure et croissante en Afrique de l’Ouest. Israël, le Sénégal et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ont le même intérêt à lutter contre le terrorisme et la radicalisation, et tout particulièrement à contrer le soutien de l’Iran au terrorisme qui menace nos deux régions.
On retrouve cette convergence d’intérêts dans la lutte contre la menace posée par le changement climatique : Israël et l’Afrique de l’Ouest doivent donner la priorité à l’innovation, dans l’agriculture durable et la préservation de l’eau.
Par ailleurs, le savoir-faire et la technologie d’Israël dans le domaine de la sécurité maritime –une question d’importance pour Israël et notre région– peuvent bénéficier aux pays d’Afrique de l’Ouest, dans leur lutte continue contre la piraterie dans le Golfe de Guinée.
Voici juste trois exemples parmi tant d’autres, où les convergences d’intérêts guident la relation d’Israël avec les peuples et nations d’Afrique. A cet égard, je suis fier du travail qu’effectuent les professionnels dévoués et compétents du ministère des Affaires étrangères, pour approfondir nos liens avec les pays et peuples du continent.
Comprenez-vous que pour beaucoup de gens, en particulier au Sénégal et dans les pays d’Afrique noire, Israël n’ait pas une bonne presse du fait de la manière dont sont traitées les populations palestiniennes ?
Dans le cadre de mes fonctions de ministre des Affaires étrangères, je constate en fait que la plupart des nations africaines aspirent à approfondir leurs liens avec Israël. C’était au cœur de mes conversations de ces derniers mois avec les ministres des Affaires étrangères du Sénégal, du Maroc, du Tchad, du Togo, du Nigeria, du Benin, du Liberia, de la Gambie et d’autres pays du continent.
Dans toute l’Afrique, les pays voient en Israël, un partenaire doté d’une expertise, une expérience et des intérêts communs dans une grande variété de domaines : changement climatique, santé, éducation, agriculture, eau, sécurité, etc. Notre coopération avec le Sénégal en est un exemple éloquent. Nous nous sommes associés pour ouvrir des classes d’informatique dans les écoles. Nous avons travaillé dans des douzaines de villages, pour promouvoir l’indépendance alimentaire et la lutte contre le changement climatique.
Nous vivons aujourd’hui dans un monde, où des régimes extrémistes et fondamentalistes font un usage cynique des notions de «droits de l’Homme» et «Droit international» pour calomnier la démocratie respectueuse du droit qu’est Israël. Cependant, les faits sont clairs : Israël prend des mesures concrètes pour renforcer l’économie et les infrastructures palestiniennes, et ce afin d’améliorer la qualité de vie des Palestiniens.
J’ai également présenté un plan global, le plan «Economie pour la sécurité», qui offre une perspective pour un changement important et positif dans la vie de millions d’Israéliens et de Palestiniens, tant dans la bande de Gaza que dans les communautés environnantes, pour qui le terrorisme du Ha¬mas fait obstacle à une vie normale.
Je siège aujourd‘hui dans le gouvernement le plus diversifié de l’histoire d’Israël, dont les membres vont des juifs laïcs aux juifs religieux et musulmans religieux. Il a aussi en son sein, un nombre record de femmes ministres. Et nous travaillons tous ensemble pour promouvoir l’égalité de droits pour chaque citoyen d’Israël sans distinction de race, religion ou sexe.
Dès lors, les faits étant ce qu’ils sont, nous nous devons tous de lutter contre un monde dans lequel on publie d’abord des informations pour ne les vérifier qu’après, et où les émotions déclenchées par des menteurs professionnels, l’emportent sur les faits.
La solution des deux Etats est-elle encore envisageable, lorsqu’on voit qu’Israël a profondément entamé les terres qui devaient former le territoire de la Palestine ?
Ce n’est pas un secret de dire qu’à titre personnel, je soutiens la solution des deux Etats. Même si nous ne nous réveillerons pas demain matin pour découvrir que le conflit israélo-palestinien est résolu, nous pouvons nous réveiller demain matin et travailler dur pour améliorer les conditions de vie des Israéliens et Palestiniens.
Ainsi, comme je l’ai déjà dit, nous prenons déjà des mesures concrètes pour renforcer l’économie et les infrastructures palestiniennes, afin d’améliorer la qualité de vie des Pales¬tiniens. Et c’est pourquoi j’ai élaboré mon plan susmentionné «Economie pour la sécurité». Je m’engage à maintenir vivante la perspective de la paix.
Comme le démontrent les progrès réalisés dans notre région au cours de l’année écoulée, depuis la signature des accords de normalisation, lorsque nous plaçons les individus avant la politique, nous pouvons faire des avancées qui profitent à tous dans la région.
L’expertise israélienne dans le domaine de la sécurité est reconnue sur le plan mondial. Or actuellement, les pays d’Afrique de l’Ouest sont en proie au terrorisme. Israël leur apporte-t-il un soutien dans ce domaine ?
Israël entretient un dialogue constant et fructueux avec ses partenaires d’Afrique de l’Ouest dans la lutte contre le terrorisme et la sécurité, et nous sommes déterminés à travailler avec tous les pays de la région pour faire face à cette menace. Nous avons beaucoup d’expérience et d’expertise à offrir, tant au travers de cadres bilatéraux que multilatéraux, tels que la Cedeao et l’Union africaine.
Et du fait de ce nous observons en Israël avec le soutien de l’Iran au terrorisme dans notre région, nous comprenons que le terrorisme est un problème global qui transcende les frontières nationales, et que nous devons œuvrer tous ensemble pour le combattre.
Cela étant, en Israël, nous comprenons également que la résilience nationale va bien au-delà des stratégies et tactiques antiterroristes. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous nous engageons à travailler avec des pays comme le Sénégal, dans les domaines de la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. A cet égard, nous sommes en phase avec les objectifs du Pse (Plan Sénégal émergent) porté par le Président Macky Sall, et nous sommes profondément impressionnés par les réalisations du Sénégal à ce jour dans ces domaines phares.
Accessoirement, dans le domaine de la sécurité, une entreprise israélienne, Pegasus, a été épinglée pour avoir fourni un logiciel espion à des dictateurs dans plusieurs pays du monde. N’est-ce pas contradictoire avec la réputation d’un pays qui se veut le phare de la démocratie au Proche orient ?
Israël est un leader mondial de la technologie de pointe et dispose d’un système de contrôle des exportations très robuste. Dans le processus décisionnel qui définit la politique d’exportation d’Israël, nous prenons en compte notre engagement en faveur des droits de l’Homme. Au besoin, nous sommes disposés à modifier nos règlementations, lorsque nous voyons que cela est nécessaire.
Pour finir, il se dit que les relations bilatérales entre le Sénégal et Israël sont bonnes. Pourtant, le ministre des Affaires étrangères d’Israël n’a pas encore visité le Sénégal, malgré des séjours dans certains pays africains. Peut-on espérer que cela se fasse un jour ?
En effet, les liens entre Israël et le Sénégal sont importants, stratégiques et amicaux. Voilà maintenant plus de soixante ans, que notre premier ambassadeur a été nommé au Sénégal. Cependant, nos liens d’aujourd’hui ne représentent que la fondation de ce que nous pourrons accomplir ensemble dans l’avenir.
Depuis ma nomination en tant que ministre des Affaires étrangères, lors de la formation de notre nouveau gouvernement en Israël, j’ai donné la priorité à l’approfondissement des liens entre Israël et les pays d’Afrique, et en particulier le Sénégal. Concernant le Séné¬gal, je souhaite voir une forte augmentation de nos relations commerciales. Par ailleurs, le nouveau budget du ministère des Affaires étrangères inclut des augmentations importantes pour soutenir des projets communs avec le Sénégal et d’autres pays de la région, tels que ceux que j’ai mentionnés précédemment.
Enfin, sur la base de la conversation téléphonique chaleureuse et productive que j’ai eue plus tôt cette année avec mon amie, Madame la ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, je souhaite poursuivre notre dialogue au plus haut niveau, y compris je l’espère à travers des visites officielles de responsables sénégalais en Israël, au cours de l’année à venir. De même, j’espère bien sûr avoir la chance de visiter l’Afrique, et tout particulièrement le Sénégal, dans un avenir proche. L’histoire exceptionnelle du Sénégal, dans les domaines de la résolution de conflit par le dialogue et la tolérance religieuse, est une source d’inspiration pour le Peuple d’Israël. J’espère découvrir et expérimenter la «Teranga», en apprendre davantage sur le Sénégal et discuter des nombreux défis et opportunités que nos deux nations partagent.
MARCHE DE CARBONE 14 : POUR LA REHABILITATION DE LA PENSEE DE CHEIKH ANTA DIOP
Les étudiants de l’Université de Dakar veulent que la pensée de Cheikh Anta Diop, le parrain de leur université, soit restaurée
Les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop réclament que les enseignements et productions littéraires de leur parrain, servent à l‘actuelle génération. Selon le Mouvement Carbone 14 et Campus 2 H, Cheikh Anta Diop a restauré la dignité de l’homme noir, mais est encore peint sous des traits pas du tout reluisants, par certains penseurs. La 2ème édition de la Marche «5000 jeunes pour apaiser les espaces universitaires», organisée à l’Ucad, a été l’occasion de réclamer la réhabilitation de sa pensée.
Les étudiants de l’Université de Dakar veulent que la pensée de Cheikh Anta Diop, le parrain de leur université, soit restaurée. Ils l’ont fait savoir ce mardi, au cours d’une marche initiée dans l’espace universitaire par le Mouvement Carbone 14 et Campus 2 H, pour apaiser les espaces universitaires. «La marche, on l’a ficelée sur le thème : «L‘université parle au Peuple pour la réhabilitation de la pensée de Cheikh Anta Diop». Hors du cadre institutionnel, Cheikh Anta est connu et on a eu à faire le tour du pays avec des conférences. Les gens connaissent le nom mais maintenant, le nom c’est une chose. La production intellectuelle de Cheikh Anta Diop, c’est carrément autre chose», a fait savoir Saliou Papa Diop, chercheur, chargé de communication du Mouvement Carbone 14, qui renvoie au laboratoire Carbone 14 créé par Cheikh Anta Diop. Au-delà de l’instauration de la paix que vise cette marche, dans les espaces universitaires en proie à des «violences», avec la récurrence des affrontements entre étudiants et Forces de l’ordre. Le dernier en date, s’étant produit à l’Université de Bambey, suite au décès d’un étudiant. Les organisateurs assurent que le but de cette marche est de célébrer ce grand penseur qu’est Cheikh Anta Diop, «en poussant les gens à s’approprier son œuvre». «Pour nous, c’est l’élément le plus essentiel, l’œuvre. On peut même ne pas connaître l’homme, mais l’œuvre est titanesque», argumente le chargé de communication de Carbone 14. Nation négre et culture et Civilisation et barbarie sont parmi les œuvres les plus populaires de Cheikh Anta Diop. «Mais, les étudiants disent être dans l’incapacité de mettre la main sur les productions du grand penseur. Nous souhaitons que ces articles scientifiques soient mis à leur disposition. Les articles scientifiques de Cheikh Anta, j’en possède une collection. Et ils ne sont disponibles que dans deux bibliothèques, mais personne n’est scandalisé. C‘est comme si c’était normal», dénonce Saliou Papa Diop, qui ré-clame l’introduction dans les curricula, des enseignements de Cheikh Anta Diop dans le domaine des sciences humaines sociales et sciences exactes. «Il faut dire qu’il y a une partie coloniale de nos curricula. Le slogan de l’université Cheikh Anta Diop, c’est la lumière est ma loi. Quelle lumière ? A partir de 1950, ils ont fusionné les quatre facultés et c’est cette lumière là qu’ils ont reconduite. Alors que nous avions nos lumières endogènes ici», fait remarquer M. Diop.
Galien ou Cheikh Anta ?
Cheikh Anta Diop a rehaussé la race noire, en disant qu’elle a une culture, une histoire et une religion. Le chargé de communication de Carbone 14 trouve paradoxal que Galien soit célébré dans l’espace universitaire, en étant considéré comme le patron des pharmaciens, alors que «Cheikh Anta Diop ne dispose pas de ce privilège». «Galien est considéré comme le patron des pharmaciens, je n’ai rien contre ça. Ce que Galien a dit à l’homme noir, c’était une insulte, mais n’empêche, on est en train de le célébrer. On ne devrait même pas associer le nom de Galien à l’Afrique, c’est une insulte. On a d’autres modèles à célébrer, comme Cheikh Anta et d’autres», soutient M. Diop, qui souhaite aussi l’introduction des langues nationales dans les programmes scolaires. Repré¬sentant le directeur de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), Dr Cheikh Abdoulaye Niang, chercheur à l’Ifan, de saluer l’initiative de cette marche, en «disant qu’il n’y a pas plus citoyen que de participer à cette initiative». C‘est d’ailleurs à l’Ifan que s’est révélé Cheikh Anta Diop, qui est un scientifique de formation doublé d’un historien et d’un an¬thro¬pologue, entre autres.