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12 août 2025
TANT QUE LE DRIAN ET MAÏGA SERONT AUX AFFAIRES, CE SERA DUR DE RÉCONCILIER LA FRANCE ET LE MALI
Christopher Fomunyoh, directeur Afrique du NDI, think tank américain, analyse les causes profondes de la crise politique et sécuritaire que traverse l’Afrique de l’Ouest
Jeune Afrique |
Mawunyo Hermann Boko |
Publication 12/02/2022
Coups d’État militaires au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, tentative de putsch en Guinée Bissau… Les vieux démons sont-ils de retour dans une Afrique de l’Ouest déjà fragilisée par une crise sécuritaire interminable ? Les régimes militaires sont-ils les seuls à même de répondre aux aspirations de populations déçues par la mauvaise gouvernance et l’échec d’une classe politique plus décriée que jamais ? Christopher Fomunyoh, directeur régional pour l’Afrique du National Democratic Institute for International Affairs (NDI), un think tank américain proche du Parti démocrate, analyse les ressorts profonds de la crise que traverse l’Afrique de l’Ouest. Tout en relativisant le caractère exceptionnel de la conjoncture actuelle, il met en garde contre les risques d’une propagation de l’instabilité politique à d’autres pays de la sous-région.
En cause, selon le chercheur qui travaille également pour le Centre d’études stratégiques pour l’Afrique, l’absence de réponse des dirigeants aux préoccupations des populations, tant sur le plan économique que sur celui des libertés fondamentales. Il s’inquiète également des risques, pour le Mali, de voir le pays devenir le centre d’un bras de fer géopolitique – entre Paris et Moscou – dont les enjeux le dépassent.
Jeune Afrique : Entre 2020 et 2022, l’Afrique a connu pas moins de cinq coups d’État ou ruptures constitutionnelles au Soudan, au Tchad, au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Faut-il y voir un retour en arrière ?
Christopher Fomunyoh : Il ne faut pas s’alarmer outre mesure. L’Afrique a connu de plus graves périodes et les efforts de démocratisation sur le continent ont toujours évolué en dents de scie. Par exemple, le génocide de 1994 au Rwanda est survenu alors qu’entre 1989 et 1993, beaucoup de pays venaient de connaître de grandes ouvertures démocratiques et des transitions pacifiques et réussies. Et chacun des cinq pays que vous citez a connu plus de régimes militaires que de régimes démocratiques depuis leurs indépendances respectives.
Les efforts de démocratisation entrepris depuis les années 1990 ont-il été vains ?
Non pas du tout. La démocratie est une œuvre sans cesse inachevée, pour laquelle il faut travailler au quotidien. Il faut cependant reconnaître que ces coups d’État mettent en exergue les déceptions des populations africaines vis-à-vis de certains de leurs leaders politiques, mais aussi le rétrécissement des espaces de libertés. L’irruption des militaires sur la scène politique est intervenue dans le contexte assez spécifique des pays concernés, mais il nous oblige à nous interroger sur la solidité de la pratique démocratique et sur le fonctionnement des institutions dans certains de nos pays.
Ces putschs étaient-ils prévisibles ?
Il y a eu des signaux. Mais en tant que démocrate, je n’utiliserai pas le mot « prévisible » parce que cela voudrait dire que les mêmes causes devraient produire les mêmes effets, quel que soit le pays concerné. Or, il faut distinguer les putschs survenus au Mali et en Guinée de celui intervenu au Burkina Faso.
GUINÉE : POURQUOI SÉKOU TOURÉ DIVISE ENCORE, CENT ANS APRÈS SA NAISSANCE
Chantre du nationalisme pour les uns, tyran pour les autres, l’ancien président a laissé un héritage ambivalent. En témoigne la polémique née de la décision de la junte de donner son nom à l’aéroport de Conakry
Jeune Afrique |
Rachid Ndiaye |
Publication 12/02/2022
Né en janvier 1922, le premier président guinéen aurait eu cent ans cette année. Mis à part le palais de Sékhoutoureya et l’aéroport international de Conakry, récemment rebaptisé par le président de la transition, Mamady Doumbouya, aucun autre édifice public ne porte le nom du leader du Parti démocratique de Guinée (PDG).
Ahmed Sékou Touré a dirigé la Guinée de 1958 à 1984. Décédé aux États-Unis le 26 mars 1984, enterré le 30 mars 1984 à Conakry, l’homme a laissé un héritage politique qui divise encore les Guinéens. Héros pour les uns, tyran pour les autres, pour reprendre la dichotomie popularisée par l’historien Ibrahima Baba Kaké dans son livre Le héros et le tyran (Jeune Afrique, 1987).
Électoralement, depuis la disparition du président Ahmed Sékou Touré, le PDG ne pèse plus grand-chose et n’a remporté aucune élection d’envergure. Le candidat qui briguait la magistrature suprême sous sa bannière n’a été crédité que de 0, 56 % en 1993 et le parti n’a obtenu trois sièges à l’issue des élections législatives de juin 2002.
« Pas de dignité sans liberté ! »
Mais Sékou Touré, c’est aussi l’homme du « non » au référendum du général de Gaulle, le 28 septembre 1958. Pour de nombreux Guinéens, surtout au sein de l’ancienne génération qui a participé à la lutte pour l’indépendance, il demeure une figure de la résistance à l’ancien colonisateur. Il a honoré la Guinée et l’Afrique, en donnant le signal des indépendances en Afrique francophone. De lui subsistent encore cette image d’un souverainiste hostile à tout interventionnisme extérieur et ce célèbre discours prononcé le 28 septembre 1958.
Ce jour-là, galvanisé par la foule, Sékou Touré consomme la rupture avec le général français : « Il n’y a pas de dignité sans liberté, lance-t-il de sa voix de stentor. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à l’opulence dans l’esclavage. » « On a parlé d’indépendance, elle est à la disposition de la Guinée, la métropole ne s’y opposera pas, elle en tirera bien sûr les conséquences », répondit le général, en demandant aussitôt le retrait de l’administration civile et militaire française de la Guinée.
Sékou Touré, pour beaucoup, c’est aussi ce dirigeant qui a doté son pays de sa propre monnaie, œuvré pour l’unité du continent en participant à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) – la Guinée, avec Diallo Telli, occupera le premier poste de secrétaire général de 1964 à 1972. L’ancien président a également soutenu de nombreux mouvements de libération nationale, allant du Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela au Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), d’Amilcar Cabral. Il a aussi ouvert les bras à de multiples révolutionnaires exilés, comme le Camerounais Félix Moumié ou le Ghanéen Kwame Nkrumah, après son renversement en 1966.
Le ministère danois des Affaires étrangères a confirmé à l’AFP des informations révélées vendredi 11 février par le journal malien L’Indépendant. Cette décision fait suite à l’expulsion par le Mali des militaires danois engagés dans la force Takuba.
Le ministère danois des Affaires étrangères a confirmé à l’AFP des informations révélées vendredi 11 février par le journal malien L’Indépendant. Cette décision fait suite à l’expulsion par le Mali des militaires danois engagés dans la force Takuba.
Le montant moyen de l’aide au développement danoise au Mali s’élève à 40 millions d’euros chaque année. Ce budget est consacré au financement d’ONG – locales ou danoises –, mais aussi au ministère malien de l’Administration territoriale ou encore à des collectivités.
Cette aide est donc désormais mise en pause par Copenhague qui, selon des propos tenus par le ministre du Développement dans la presse danoise, souhaite poursuivre ses projets humanitaires et son soutien à la société civile. Mais la coopération avec les ministères centraux est « remise au tiroir et fait l’objet d’une nouvelle réflexion, avec l’ONU et l’Union européenne. »
Cette décision survient alors que des annonces sont attendues de la part de la France et des autres pays européens engagés au Mali avec la force Takuba, la formation militaire EUTM, mais également avec la Minusma, la mission onusienne dans le pays.
Les concertations des partenaires européens du Mali sont intenses depuis deux semaines. Elles portent très largement sur le volet militaire, mais la question de l’aide au développement est aussi sur la table, comme en témoigne la décision de Copenhague qui semble annoncer la couleur.
La part de l’aide internationale dans le budget de l’État malien est communément estimée par les acteurs du secteur aux environs de 30%. L’aide au développement du Danemark au Burkina est également suspendue, en raison du coup d’État militaire du 24 janvier.
AFRIQUE DU SUD, L'OMS SALUE LES EFFORTS DE PRODUCTION DU VACCIN ANTI-COVID
Les efforts de l'Afrique du Sud pour produire des vaccins sont essentiels pour aider le continent africain à devenir plus autosuffisant en matière d'inoculations pour combattre le COVID-19 et de nombreuses autres maladies
Les efforts de l'Afrique du Sud pour produire des vaccins sont essentiels pour aider le continent africain à devenir plus autosuffisant en matière d'inoculations pour combattre le COVID-19 et de nombreuses autres maladies, a déclaré vendredi le chef de l'Organisation mondiale de la santé en visite.
Le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Ghebreyesus, était en visite au Cap pour visiter trois installations qui commencent à fabriquer des vaccins.
"Plus de la moitié de la population mondiale est aujourd'hui entièrement vaccinée, et pourtant 84 % de la population africaine n'a pas encore reçu une seule dose", a déclaré le Dr Tedros lors d'un point de presse.
M. Tedros a ajouté qu'il était "urgent" d'augmenter la production locale de vaccins dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Il devait également visiter le laboratoire Afrigen qui, avec le soutien de l'OMS, crée un vaccin COVID-19 à partir de zéro. Le laboratoire reproduit le vaccin Moderna en utilisant la technologie des vaccins à ARNm. Le laboratoire Afrigen bénéficie du soutien de l'OMS et de plusieurs autres partenaires, dont les gouvernements d'Afrique du Sud, de France et de Belgique.L'initiative est également soutenue par les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies.
Le Dr Tedros a déclaré que les essais cliniques du vaccin candidat mis au point par Afrigen devraient débuter en 2022 et que l'on espère que son utilisation sera autorisée en 2024.
L’ONP DÉPLORE LE NON-RESPECT DE LA PARITÉ DANS CERTAINS BUREAUX DE CONSEILS TERRITORIAUX
L’Observatoire national de la parité (ONP) et ses partenaires de la Société civile, déclarent avoir constaté que la parité Homme-femme alternée ‘’n’a pas été respectée’’ dans les bureaux de certains Conseils départementaux et municipaux
Dakar, 11 fev (APS) – L’Observatoire national de la parité (ONP) et ses partenaires de la Société civile, déclarent avoir constaté que la parité Homme-femme alternée ‘’n’a pas été respectée’’ dans les bureaux de certains Conseils départementaux et municipaux, issus des locales du 23 janvier dernier.
‘’Dans le cadre la mise en place des organes des Conseils territoriaux, issus des élections départementales et municipales du 23 janvier 2022, il a été constaté que la parité alternée femme-homme n’a pas été respectée dans les Bureaux de certains Conseils départementaux et municipaux’’, indique un communiqué transmis, vendredi à l’APS.
‘’Des bureaux ont notamment été installés sans tenir compte de l’alternance des sexes entre le maire et le premier adjoint ou le président du Conseil départemental et le premier vice-président’’, ajoute la source.
Elle signale que de telles pratiques constituent une violation manifeste de l’article 2 du décret n° 2011-819 du 16 juin 2011 portant application de la loi sur la Parité qui impose l’alternance des sexes au sein des Conseils territoriaux, leur Bureau et leurs Commissions’’..
L’ONP et ses partenaires rappellent que la Cour d’Appel de Dakar, dans son arrêt n°77 du 21 août 2014, avait annulé l’élection du bureau municipal non paritaire de Keur Massar, à partir du 1er adjoint, car ce dernier était de même sexe que le maire.
’En confirmant cette décision par un arrêt en date du 26 février 2015,, la Cour suprême a entendu affirmer que le maire, bien qu’étant élu en premier, fait partie du Bureau (article 92 nouveau alinéa 4 du Code Général des Collectivités territoriales). Dès lors, le premier adjoint doit être de sexe opposé’’, indique le communiqué.
L’ONP, selon le texte, rappelle par ailleurs que le non-respect de la parité alternée femme-homme dans l’élection des membres des organes des Conseils territoriaux, est susceptible de mener à l’annulation devant les juridictions compétentes, conformément aux articles 99 Code Général des Collectivités territoriales, L.261 et L.299 du Code électoral.
L’ONP, ajoute le communiqué, exhorte tous les acteurs du processus électoral, notamment les préfets et sous-préfets,, de veiller au respect des dispositions réglementaires et invite les maires et présidents de Conseil départemental des Collectivités territoriales concernées, à faire reprendre l’élection complémentaire des membres du Bureau, dans le strict respect des textes sur la Parité.
LE BURKINA FASO SE SÉPARE DE SON SÉLECTIONNEUR
La Fédération de football du Burkina Faso a décidé de ne pas renouveler le contrat de Kamou Malo et son staff technique, a appris l’APS de bonne source. qui a permis aux Etalons de jouer la demi-finale de la CAN 2021 (9 janvier au 6 février) au Cameroun.
Dakar, 12 fév (APS) – La Fédération de football du Burkina Faso a décidé de ne pas renouveler le contrat de Kamou Malo et son staff technique, a appris l’APS de bonne source.
qui a permis aux Etalons de jouer la demi-finale de la CAN 2021 (9 janvier au 6 février) au Cameroun.
‘’Leurs contrats arrivent à terme le 28 février, il (président de la Fédération) les a informés de ce que lesdits contrats ne seront pas renouvelés’’, indique un communiqué de l’instance dirigeante du football burkinabé.
Malo et son staff technique ont permis à l’équipe des Etalons d’accéder aux demi-finales de la Coupe d’Afrique des nations jouée du 9 janvier au 6 février au Cameroun.
‘’La Fédération burkinabé de football entend relever avec l’encadrement technique qui sera mis en place, de nouveaux défis pour le rayonnement du football burkinabé’’, ajoute le communiqué.
Grâce à leur bon parcours à la CAN 2021, les Etalons seront opposés en match amical en mars prochain aux Diables Rouges de Belgique, première nation au classement Fifa.
Demi-finaliste en 2017, l’équipe nationale du Burkina Faso avait raté la CAN 2019 avant de prendre part à la 33-ème édition qui a pris fin dimanche dernier avec le sacre des Lions du Sénégal.
Les Etalons avaient été battus en match de classement de la CAN 2021 par les Lions Indomptables du Cameroun aux tirs au but après avoir mené 3-0 à une vingtaine de minutes de la fin du temps réglementaire.
CE QUE J'AI FAIT DE LA PRIME DE 50 MILLIONS OFFERTE PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Président de la ligue professionnelle et premier vice-président de la fédération sénégalaise de Football, Djibril Wade, qui a lui reçu les 50 millions de francs Cfa, s’est expliqué sur la question.
iGFM - (Dakar) La distribution de la prime spéciale de 50 millions de francs Cfa, offerte par le Chef de l'Etat aux membres de la délégation officielle du Sénégal à la Coupe d'Afrique des nations (CAN), a suscité une certaine polémique. Président de la ligue professionnelle et premier vice-président de la fédération sénégalaise de Football, Djibril Wade, qui a lui reçu les 50 millions de francs Cfa, s’est expliqué sur la question.
«C'est que c'est une première ce qui s'est passé. Pourtant, on n'avait rien gagné lors de la Coupe du monde, alors que les gens avaient reçu plus d'argent. Et pourtant, il n'y a pas eu de tollé. C'était la même chose pour la Coupe d'Afrique. Alors que le président de la République n’avait pas donné de primes, les gens ont reçu plus de 50 millions, Personne n'en a parlé. Je dirai ce que j'ai à dire en Comité exécutif, mardi, mais pas sur la place publique», a-t-il indiqué dans les colonnes de Les Echos.
Ayant, lui, reçu ses 50 millions de francs Cfa, M. Wade, qui est aussi le maire de la commune de Biscuterie, a expliqué comment il a utilisé la somme : «J'ai divisé les 50 millions en deux parties. J'ai donné les 10 millions aux femmes de Biscuiterie. J'ai donné 10 millions à NGB, à la jeunesse, Et en fin j'ai donné 5 millions aux Daaras de la commune. Maintenant pour les 25 millions restants, je compte voir comment aider les mosquées et autres.»
par Jean-Baptiste Placca
UN PEUPLE RÉELLEMENT HEUREUX
Avec la victoire des « Lions » à la Coupe d’Afrique des nations, le Sénégal a pu montrer à une Afrique de l'Ouest quelque peu désemparée, à quoi peut ressembler une nation unie et rayonnante de bonheur
Pour célébrer les Lions, de retour du Cameroun avec le premier trophée continental de l’histoire de leur football, les Sénégalais sont sortis, par millions, en début de semaine, offrant un impressionnant spectacle de liesse populaire et de concorde. Comment expliquer une telle mobilisation, une telle ferveur autour des Lions et pour le football ?
On ne s’imagine pas à quel point cela fait du bien, à tous les peuples africains, de voir, sur ce continent si souvent consigné au pied du mur des lamentations, une nation simplement heureuse. Un bonheur palpable, communicatif, et d’autant plus plaisant à contempler qu’il ne pouvait être feint. Et l’on a presque envie d’aller questionner les plus anciens, pour trancher si ce jour déclasse, ou pas, celui de la proclamation de l’indépendance.
Par millions, ils sont sortis accueillir les Lions, leurs héros, fiers d’être le ciment d’une cohésion nationale parfois chahutée, ces derniers temps. Mais, même si ce n’était que le temps d’une célébration, cette cohésion était belle à voir, trop belle pour ne pas être applaudie. Seul le football pouvait valoir au peuple sénégalais un tel retour à l’essentiel. D’autant plus que le football aussi est essentiel, dans la vie de nombreuses nations africaines.
Le sport-roi, soit ! Mais en quoi serait-ce essentiel ?
Parce qu’il contribue à la bonne santé de la jeunesse qui le pratique, souvent avec des infrastructures rudimentaires. Il suffit parfois de deux morceaux de pierre, pour matérialiser les buts, et un ballon de fortune peut suffire. Mais le football est aussi une industrie, qui tient sa part dans l’économie nationale. C’est enfin une réalité sociale, qui enchante les rêves des jeunes, qui n’ont parfois aucune autre issue, pour réussir dans la vie. D’ici dix à quinze ans, vous verrez éclore au Sénégal, de jeunes footballeurs de talent, qui se seront engagés dans la pépinière de ce sport, immédiatement dans les jours, les semaines ou les mois qui suivent l’accueil grandiose que vient de réserver le peuple à ses héros. C’est aussi ainsi, dans une saine émulation dans l’excellence, que se construit l’avenir d’une nation.
Enfin, l’équipe nationale. Elle est le creuset dans lequel se fondent facilement les différences insurmontables. Elle recueille les meilleurs, sans que n’interviennent les considérations régionales, ethniques et autres, qui polluent tant le reste la vie d’une nation. Lorsque vous êtes vraiment bon sur le terrain, le public le sait et aucun arrangement d’arrière-salle ne pourra vous priver de votre poste de titulaire. Si seulement chacun, dans la société, s’appliquait, comme au football, à être le meilleur à son poste, le plus compétent dans son domaine, sûrement que les nations africaines avanceraient mieux et plus vite.
Il s'agit d'un fonds de 4,6 milliards d'euros, soit 3,000 milliards FCFA visant à soutenir les jeunes entrepreneurs, les start-up en croissance et les écosystèmes d'entrepreneuriat locaux et nationaux en Afrique
Le mercredi 9 février 2022, le Consortium Jeunesse Sénégal a eu l'honneur d'accueillir en son siège à Guédiawaye, la présidente de la Commission Européenne Mme Ursula Von der Leyen, accompagnée de la vice-présidente Mme Margrethe Vestager et de 4 Commissaires : Mme Jutta Urpilainen - Partenariats Internationaux, M. Thierry Breton - Marché Intérieur, Mme Ylva Johansson - Affaires intérieures, et Mme Kadri Simson - Énergie.
Les ministres de l'Economie, du Plan et de la Coopération M. Amadou Hott, et de la Jeunesse Mme Néné Fatoumata Tall, le préfet adjoint Mme Coumba Sall Wade, et le maire de la commune M. Racine Talla, étaient aux côtés du président du Consortium Jeunesse Sénégal, M. Sobel Aziz Ngom pour les accueillir.
Cette rencontre a permis à cette délégation européenne en visite officielle au Sénégal de rencontrer une trentaine de jeunes apprenants, militants et entrepreneurs, et de discuter avec franchise de sujets préoccupant pour les jeunes tels que l'inclusion systémique, l'équité dans la mobilité, les investissement verts, l'accès au capital, ou encore l'accès au marché pour les jeunes entrepreneurs sénégalais.
La présidente Von der Leyen y a également lancé l'initiative IYBA (Investing in Young Business in Africa), un fonds de 4,6 milliards d'euros, soit 3,000 milliards FCFA visant à soutenir les jeunes entrepreneurs, les start-up en croissance et les écosystèmes d'entrepreneuriat locaux et nationaux en Afrique. Le Sénégal sera le pays pilote de cette initiative.
Enfin, la Commissaire Urpilainen a procédé à la signature d'un accord de partenariat avec un groupe d'associations des femmes dirigé par Mme Mame Diarra Ndiaye, présidente de Solidarité Active.
La rencontre s'est terminée en fin d'après-midi dans une bonne ambiance par une photo de groupe avec les autorités présentes et les jeunes participants sur le parvis de l'Espace Jeunes Yaakaar.
NOUVEL ALBUM DE 12 TITRES : SAHAD SARR TIENT SON LUUMA
Luuma, le nouvel album de l’artiste musicien Sahad Sarr, est sorti depuis le 4 février en Afrique. Ce samedi, l’artiste donne rendez-vous à ses fans à l’Institut français de Dakar, pour un concert inédit.
Avec son nouvel album, Luuma, Sahad Sarr lance un message très fort en faveur de l’unité et de la tolérance dans le monde. Ce nouvel album de 12 titres sera présenté ce soir, sur la scène de l’Institut français de Dakar.
Luuma, le nouvel album de l’artiste musicien Sahad Sarr, est sorti depuis le 4 février en Afrique. Ce samedi, l’artiste donne rendez-vous à ses fans à l’Institut français de Dakar, pour un concert inédit. Il y a quelques jours, en présentant son album en marge du Dakar music expo (Dmx), Sahad avait annoncé la couleur. «On va transposer le luuma sur la scène du centre culturel», disait-il.
Après Jiw en 2017, ce nouvel album est un appel au vivre ensemble et à la tolérance. «Le luuma est un marché itinérant et hebdomadaire, où tous les villageois se retrouvent et où chacun peut trouver ce qu’il cherche. C’est une fabrique des possibles. Au Sénégal, il y a une anarchie, mais c’est une anarchie organisée qui fait notre monde», explique le musicien. Dans la musique de l’artiste, plusieurs influences se mélangent pour donner une fusion, une musique «alternative», autour du jazz et du funky. «Luuma, c’est un appel à l’unité. Seul, on ne peut rien faire et le monde est un vaste luuma», plaide l’artiste dont l’album compte 12 titres. Pour cet album, Sahad s’inscrit dans la continuité de ses précédentes œuvres. «C’est une continuité et une évolution aussi parce qu’il y a des harmonies très simples, très acoustiques.
A un moment donné, on a voulu toucher un public plus large et on s’est dit que c’est important de faire la musique que nous voulons faire, mais c’est aussi important de faire une musique où les Sénégalais peuvent se retrouver à l’intérieur.»
A en croire Sahad Sarr, «il y a mille façons de faire du mbalax» et la bande de musiciens venus d’horizons divers et dont les notes ont déjà enchanté le monde, souhaite se rapprocher davantage du public sénégalais, plus friand de mbalax. «On a vraiment voulu être plus accessibles. Il fallait montrer aux gens que ce n’était pas notre musique qui était inaccessible, mais que ce sont les sénégalais qui devaient s’ouvrir à d’autres genres. Que les gens sachent qu’il y a une scène alternative, des musiques alternatives.»
Avec une pointe de regret, Sahad estime que certaines musiques ne sont pas accessibles dans les médias du pays, soumis à la dictature du genre dominant. «On est dans un monde où c’est le buzz qui importe alors que nous, la musique qu’on fait, c’est une musique que l’on peut écouter encore dans 20 ou 25 ans. La preuve, les gens parlent encore de mon premier album des années après.»
RICHESSE DES TEXTES
Le jeune musicien qui a grandi au 105 de la rue Carnot à Dakar, en a gardé des images indélébiles. Ces tranches de vie alimentent aujourd’hui un imaginaire fertile. Dans Sandaga par exemple, l’artiste puise dans ses souvenirs d’enfance pour faire revivre l’édifice que des bulldozers ont effacé de la carte de la ville. «Je suis né au 105 rue Carnot et ma mère m’envoyait tous les week-ends au marché. Je ne fais que ressortir cet imaginaire-là. Les générations futures ne verront pas ce marché, mais cette chanson la leur fera vivre.»
Life télévision est un appel à une prise de conscience. « Dans les réseaux sociaux, les gens s’insultent, racontent la vie privée des autres. Avec sa famille, quand on est ensemble, chacun est plongé dans son téléphone. J’étais choqué quand je suis parti au village de ma mère il y a deux ans et que j’ai trouvé mes cousins installés dans la grande cour, avec chacun son téléphone. Il y a 10, 15 ans, il n’y avait qu’une seule télé et on la regardait tous ensemble», explique Sahad. Dans Cookkeer, il évoque la douloureuse vie des orphelins. «La chanson raconte l’histoire de cet orphelin dont le père est parti en exil, la mère partie au marché. Et il chante pour le retour de ses parents.» Plus qu’un hommage, la chanson évoque le courage de ces femmes devenues par la force des choses, cheffe de famille. «Les femmes sont aujourd’hui celles qui travaillent, les maris ne sont plus là et elles sont obligées de s’occuper de leurs familles. Cookkeer est un hommage à ces femmes, souvent seules, qui s’occupent de leurs enfants.»
De même, Oh Mama parle de cet imaginaire qui fait que quand les Africains se rendent en Europe, on les appelle migrants et quand les Européens viennent ici, ils sont des expatriés avec de bons salaires et vivent dans le luxe. Il en est ainsi de tout l’album, avec des chansons engagées et riches en messages.
LE HAVRE DE KAMYAAK
Sans doute la rançon de cette démarche entreprise depuis quelques années par cet artiste, qui est à la source de la création de la communauté écologique de Kamyaak. Dans ce patelin situé à 8 km de Tattaguine dans la région de Fatick, Sahad Sarr a mis en place une communauté qui s’active dans plusieurs activités, liées à l’écologie et au commerce équitable. «Je suis venu au milieu de nulle part fonder une communauté, il y a 6 ans. Avec des activités écologiques, des Gie de femmes qui font de la teinture et des vêtements qui sont vendus à travers le monde. On a planté des arbres, créé un havre», explique-t-il. En attendant la sortie à l’international prévue le 17 mars prochain, Sahad et le Nataal Patchwork vont continuer à enchanter les mélomanes au Sénégal.