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18 juin 2025
AU CAMEROUN, UNE BIBLIOTHÈQUE DÉDIÉE À CHEIKH ANTA DIOP
Le savant sénégalais vit toujours dans les mémoires, mais aussi au Cameroun à travers une bibliothèque située à Bonabéri, un canton de la ville de Douala
Un jour pas comme les autres dans une bibliothèque pas comme les autres. Ce jour de décembre 2021, le maire de la ville de Douala visite la bibliothèque Cheikh Anta Diop de la fondation AfricAvenir à Bonabéri.
Les tamtams résonnent pour invoquer les ancêtres afin qu'ils bénissent la circonstance. L'esprit des ancêtres est à présent parmi les visiteurs. Ils sont conduits par le fondateur de cette bibliothèque, Prince Kum'a Ndumbe 3 :
"Monsieur le maire, vous avez ici 300 livres sur la naissance du Cameroun. La particularité est que ce sont des livres qu'on ne trouve dans aucune université. Ça, c'est le premier maître que les Allemands ont envoyé au Cameroun : Theodor Christaller. Vous allez voir, monsieur le maire, ça c'est un livre qui a été publié en 1897. Et on voit la toute première école allemande au Cameroun".
Une histoire qui s'arrête à l'arrivée des Occidentaux en Afrique
Plus qu'un centre de recherche, la bibliothèque Cheikh Anta Diop est un lieu de mémoire. Sa spécialité est la civilisation africaine : l'histoire, la culture, les langues. Avec un fond de plus de 100.000 livres, cette bibliothèque hors du commun en Afrique centrale remonte l'histoire de l'humanité jusqu'à l'homo erectus, c'est-à-dire le premier humain à marcher sur ses deux pieds.
Or, l'histoire enseignée dans les écoles camerounaises s'arrête jusqu'ici à l'arrivée des Occidentaux en Afrique, comme l'explique l'universitaire Philémon Moubeke :
"Il faut situer la bibliothèque Cheikh Anta Diop dans le grand ensemble qu'est la fondation AfricAvenir International. La fondation AfricAvenir International est un lieu de mémoire qui se propose de restaurer l'homme africain dans sa dignité, dans sa civilisation, dans ses processus historiques. Parce qu'avec le processus de la plantation, c'est-à-dire de l'esclavage, l'homme africain a été déconnecté de sa propre culture, il y a eu comme un effacement relatif de la mémoire africaine", estime Philémon Moubeke. "Et la bibliothèque Anta Diop donne un fond documentaire pour réarticuler notre rapport au monde, notre rapport à nous-mêmes, recommencer à penser par nous-mêmes".
Le maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, exprime son sentiment au terme de sa visite.
"C'est une grande bibliothèque que nous avons vue. Cheikh Anta Diop est un Africain, un grand Africain qui a beaucoup fait pour l'Afrique. Pour ceux qui ont lu les ouvrages de Cheikh Anta Diop, ils savent que c'est un homme qui a déblayé le chemin pour la renaissance de l'Afrique. Et donc une bibliothèque Cheikh Anta Diop à Douala, ce n'est que justice", estime le maire de Douala.
Une bibliothèque en constant développement
La bibliothèque Cheikh Anta Diop a été fondée en 1993. L'accès se fait par abonnement qui peut aller d'un jour à un an.
Mais le lieu se développe toujours. La bibliothèque fait en effet d'un grand ensemble qui comprend une galerie d'arts, une unité de production audiovisuelle avec une station web radio et une école doctorale qui offre depuis 2014 des bourses universitaires.
Enfin, s'y ajoute le projet de l'Université de la renaissance africaine, déjà validé par le gouvernement camerounais, prévu pour ouvrir dans trois ans avec un campus à Douala et un autre à Yaoundé.
JE VEUX GAGNER CETTE CAN DEPUIS 1999
En conférence de presse, ce vendredi, le sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, est revenu longuement sur la préparation de la CAN, les blessures de Koulibaly et Sarr, la libération des joueurs, les chances des Lions de remporter le trophée
Record |
Mor Bassine Niang |
Publication 24/12/2021
En conférence de presse, ce vendredi, le sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, est revenu longuement sur la préparation de la CAN, les blessures de Kalidou Koulibaly et Ismaïla Sarr, la libération des joueurs, les chances de son équipe de remporter le trophée, entre autres questions.
Pourquoi le choix de Kigali pour le camp de base d'avant CAN ?
La préparation va se dérouler en 3 étapes. D’abord, on va faire 3 ou 4 jours à Dakar. Déjà le 30 décembre, on va récupérer le drapeau national au Palais. C’est un moment important pour nous. L’équipe nationale est la seule en Afrique à être reçue avant une compétition par le chef de l’État. On se rendra au Rwanda le 31 décembre. Il y aura un match amical contre l’équipe rwandaise le 3 janvier. Et l’équipe va rallier le 4 janvier Bafoussam. On a choisi Kigali pour s’acclimater et évoluer dans les mêmes conditions qu’à Bafoussam. Le Rwanda est un pays en altitude et c’est le même climat que le Cameroun.
Qu'en est-il des blessures de Koulibaly et Ismaïla Sarr qui sont sur la liste des 27 ?
Les nouvelles sont rassurantes concernant les deux joueurs. Kalidou Koulibaly a repris la course et c’est bon signe. En plus, on a de bonnes nouvelles venant de son staff médical. On verra si on peut l’avoir pour le premier match contre le Zimbabwe, sinon on va le récupérer pour le deuxième face à la Guinée. J’ai échangé avec Ismaïla Sarr et il va beaucoup mieux. On attend les réponses du staff médical de Watford. Il sera certainement court pour les 3 matchs de poule mais on compte le récupérer pour les 8ème de finale et la suite du tournoi. Je ne me fais pas de soucis par rapport à leur présence au Cameroun.
Vous avez l'habitude de faire superviser vos adversaires. Et pour cette CAN ?
On a choisi 3 entraîneurs qui vont assurer la supervision de nos adversaires. On va dévoiler leurs identités le moment venu. Mais il faut noter qu’ils ont commencé le travail depuis longtemps.
Tenue de la CAN…
Quel regard portez-vous sur cette CAN avec toutes ces rumeurs de report ou d'annulation qui l'ont accompagnée ?
On se réjouit que la CAN aura lieu au Cameroun et aux dates retenues. Cette compétition est importante pour les populations africaines. C’est la fête du football africain et des moments de communion. Maintenant, c’est le COCAN qui doit être à la hauteur des attentes et relever le défi de l’organisation. Le football est important mais la santé est primordiale. J’espère que toutes les mesures seront prises pour assurer la santé des acteurs.
Vous faites vous du souci pour la libération de vos joueurs ?
On a toujours été correct avec les clubs. La libération des joueurs est un droit. Donc, on pense que cela va se faire dans les règles de l’art. La CAN est une date FIFA et les clubs le savent. J’attends en tout cas les joueurs du 27 au 30 décembre. Certains clubs disent qu’on doit laisser les joueurs pour les matchs de championnat d’Angleterre, prévus le 3 janvier. Je suis contre cette idée et j’attends les joueurs convoqués le 30 décembre. Tout ce que je peux dire sur la libération sera une répétition. C’est un droit et les clubs doivent le respecter.
Le sacre continental est une grosse attente pour le peuple sénégalais. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Je cours après cette CAN depuis 1999 (année de sa première apparition en équipe nationale en match de la CAN 2000 à laquelle il ne participera pas, ndlr). Je veux la gagner, comme cette génération de joueurs. On y travaille depuis des années et on fera tout pour ramener la coupe au Sénégal. Les gens travaillent sans relâche pour gagner ce trophée. On y croit et on se donnera les moyens d’aller jusqu’au bout. C’est notre souhait le plus ardent et on compte sur le soutien de tout le monde.
par Oumou Wane
LE PETROLE, NOËL ET LE TER
Pourquoi ne pas garantir à chaque Sénégalais un contrat de partenariat de l’exploitation pétro-gazière, à la façon d’une entreprise publique qui redistribue ou capitalise une part de ses bénéfices pour chacun de ses actionnaires
Que je l’aime cette particularité culturelle sénégalaise ! C’est notre chance et notre signature sociale au Sénégal que les musulmans puissent fêter Noël librement et les chrétiens célébrer à leur guise la Tabaski ou la Korité. C’est main dans la main que chrétiens et musulmans célèbreront ce soir la fête de Noël, dans l’union et la paix. Une occasion pour tous les sénégalais de prier, d’échanger des cadeaux et de partager un repas succulent.
Quelle plus belle illustration de la communion entre les religions et du dialogue islamo-chrétien pour marquer les 20 ans du décès de Léopold Sédar Senghor, le président catholique d’une population très majoritairement musulmane.
Hé oui, la France entre autres ferait bien de s’inspirer de notre exception cultuelle et de notre modèle de laïcité, plutôt que de laisser croire que l’immigration est la cause de tous ses maux. Enfin, le monde peut bien vivre dans le repli, nous pouvons être fiers de notre ouverture au dialogue des cultures, car sur ce point assurément, nous ne sommes pas sous-développés.
L’ambiance est moins à la fête en revanche quand il est question de l’exploitation du pétrole et du gaz dont regorgerait le riche bassin sédimentaire des pays de la sous-région. Un potentiel de classe mondiale selon les spécialistes.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a soutenu qu’il n’y a pas de malédiction du pétrole ou d’autres ressources naturelles. C’est son premier métier, nous pouvons le croire. Il fait noter que « de l’exploration aux premiers barils de pétrole ou mètres cubes de gaz, les efforts d’investissement et de recherches sont énormes, coûteux et complexes, avec des risques tout aussi réels de ne rien trouver après ». Compte tenu de ce risque, le président sénégalais a évoqué la nécessité pour nos pays d’attirer des partenaires financièrement et techniquement fiables, sur la base d’une législation claire, qui sécurise l’investisseur et protège les intérêts de nos pays.
Pourquoi pas suis-je tentée de dire, mais pourquoi pas aussi, quitte à prendre ce risque, garantir à chaque Sénégalais un contrat de partenariat de l’exploitation, à la façon d’une entreprise publique qui redistribue ou capitalise une part de ses bénéfices pour chacun de ses actionnaires. C’est peut-être stupide de croire en cela, mais une implication plus directe de la population serait un intérêt à terme plus facile à comprendre pour les Sénégalais que les explications du FONSIS, le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques, auquel personne n’entend rien.
Mais n’en voulons pas trop à notre président, qui ne peut pas, de surcroit sans Premier ministre, tout nous expliquer et s’évertuer en même temps et parfois malgré nous, à nous faire émerger. Soyons certains qu’il défend nos intérêts dans ce domaine et fermement, y compris face aux puissances étrangères.
Souvenons-nous-en il y a quelques années. Qui croyait sincèrement dans les rêves d’émergence de notre Président ? Il faut croire aujourd’hui qu’avec le Train express régional (Ter), qui sera mis en circulation le 27 décembre 2021, c’est le temps des récoltes pour son Plan Sénégal Emergent.
Le Ter va desservir, dans sa première phase, un itinéraire allant de la gare de Dakar à la ville de Diamniadio. Une deuxième phase est prévue en 2023 et devra pousser la ligne jusqu’au nouvel aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd). Une troisième phase prévoit son prolongement jusqu’aux villes de Mbour et Thiès.
Ce Ter, le nec plus ultra en matière de technologies et d’équipements ferroviaires, va transporter 115 000 voyageurs par jour. L’objectif du Ter, à la suite de l’autoroute à péage ainsi que du prolongement de la Voie de dégagement Nord (Vdn), est de décongestionner le transport urbain à Dakar et sa banlieue.
Ainsi, après 7 ans de travaux pour désengorger une capitale aux légendaires embouteillages, Dakar va devenir l’une des villes d’Afrique de l’Ouest où les problèmes incessants de circulation auront été le mieux résolus. Et ça, ça se fête !
Célébrons aussi la perspective de nouvelles ressources naturelles qui, il faut y croire, donnera du travail à nos jeunes et participera à faire reculer la précarité ici au Sénégal.
Et bien sûr fêtons Noël ! Quoi de plus humain et de plus universel que de donner à nos enfants des points d’ancrage pour surmonter les incertitudes et les inégalités du monde.
Joyeux Noël à tous et très bonnes fêtes de fin d’année.
A la mémoire de Léopold Sédar Senghor, un homme d’enracinement et de fraternité.
COMMENT LA CLASSE POLITIQUE A FAIT DES LOCALES UN ENJEU NATIONAL
La bataille fait déjà rage pour ces scrutins de la mi-mandat, les premiers depuis la réélection de Macky Sall en 2019. Des échéances que ni la majorité ni l’opposition ne prennent à la légère
Jeune Afrique |
Marième Soumaré |
Publication 24/12/2021
La candidature du protégé de Khalifa Sall vient tout juste d’être déposée officiellement, et le voilà reparti dans l’arène. Ce vendredi 5 novembre, l’ancien maire de Dakar fait face à la presse pour défendre son camarade socialiste Barthélémy Dias, investi deux jours auparavant pour la capitale par sa coalition, et convoqué le 10 novembre par la justice dans le cadre d’une procédure en appel.
Khalifa Sall, qui ne croit pas à la coïncidence, critique alors une « volonté manifeste du régime de restreindre illégalement les droits à la liberté de mouvement d’un candidat » et dénonce « l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ». Comme une vieille rengaine dans un pays où certains opposants – Khalifa Sall compris – ont déjà cumulé mandats électifs et séjours en prison. Depuis cette déclaration, son protégé sera interpellé par deux fois par les autorités, le 10 puis le 17 novembre, avant d’être relâché quelques heures plus tard, sans qu’aucune charge ne lui soit notifiée.
La campagne des élections locales du 23 janvier 2022 n’avait pas encore officiellement commencé que celles-ci cristallisaient déjà les tensions et les ambitions d’une classe politique prête à tout pour aborder la présidentielle de 2024 en position de force. Qu’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition, le choix des candidats a résulté de mois de discussions et de négociations au sein des différents partis politiques.
Pour la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), il s’agit avant tout de conserver son hégémonie à travers le territoire. Une hégémonie qui a peu à voir avec la déroute de la coalition au dernier scrutin local de 2014, et qui doit surtout beaucoup aux ralliements d’anciens opposants à la majorité. « 2014, c’était une première expérience, mais les choses seront différentes cette fois-ci, assure un conseiller du chef de l’État. Nous sommes conscients que l’opposition essaie de renverser le rapport de force et que l’avenir du pouvoir est en jeu. »
Défense et conquête
Les adversaires de Macky Sall espèrent ainsi (se) prouver que, malgré les ralliements successifs engrangés par Macky Sall depuis son arrivée au pouvoir en 2012, sa coalition a des failles. En voulant récupérer sous sa bannière une myriade de partis et de personnalités, Macky Sall a aussi choisi de s’entourer de poids lourds du paysage politique sénégalais, dont certains pourraient bien convoiter son propre siège. Saura-t-il conserver leur soutien tout en contenant leurs ambitions ?
FESTIVAL KOOM KOOM, LA CASAMANCE SOUS LES PROJECTEURS
Le Gie Goorgoorlou initiateur du festival Koom Koom qui se déroule à Ziguinchor du 23 au 26 décembre entend faire de la Casamance une des meilleures destinations touristiques du pays.
Le Gie Goorgoorlou initiateur du festival Koom Koom qui se déroule à Ziguinchor du 23 au 26 décembre entend faire de la Casamance une des meilleures destinations touristiques du pays. Pour réussir ce pari, cette structure veut s’appuyer sur la culturelle, l’artisanat mais aussi l’environnement.
Cocktail culturel explosif, le Sud du pays est un territoire où l’on retrouve pratiquement toutes les ethnies. Du fait de sa proximité avec les autres pays de la sous-régionale, notamment la Gambie et la Guinée-Bissau, la Casamance est connue pour sa richesse culturelle et sa diversité linguistique. Ses forêts danses et luxuriantes lui confère, au-delà d’être la région la mieux boisée du pays, un statut assez particulier. C’est sur ce potentiel et ce patrimoine que compte s’appuyer le Gie Goorgoorlou pour développer l’industrie touristique en vue de « vendre » la Casamance et en faire un pôle de développement stratégique. Selon président du Gie Goorgoorlou et initiateur du festival Koom Koom, cela est « bien possible ».
Pour lui, il faut juste changer de paradigme et savoir comment articuler l’offre préférentielle pour « vendre » la destination Casamance. «La question de l’offre est très importante. Depuis déjà une trentaine ou quarantaine d’années, nous faisons la même chose. Nous faisons du surplace, surtout par rapport au tourisme. Les mamelles qui permettent au tourisme de bien téter, c’est la culture, l’artisanat et l’environnement quand on tient compte des prévisions statistiques de l’organisation mondiale du tourisme sur les destinations à vocation culturelle et de la biodiversité. Donc, il faudrait vraiment refaire cette offre. Celle-ci est obsolète. Il faudrait innover et être créatif pour proposer une meilleure offre au monde entier», a préconisé Khalifa Dramé, jeudi lors du démarrage du festival Koom Koom.
Poursuivant, le président du Gie Goorgoorlou a précisé que, cette offre doit être proposée aux visiteurs locaux mais aussi à tous les citoyens qui viennent des autres continents pour créer les conditions d’un tourisme durable pour la Casamance et pour le Sénégal. Venu présider la cérémonie de lancement des travaux de la 14e édition du festival Koom Koom, le président de la Chambre commerce, d’industrie et d’agriculture, a au nom du gouverneur de la région Ziguinchor, affirmé que la Casamance est «un territoire vendable ». « Nous avons d’énormes potentialités en Casamance sur lesquelles on peut s’appuyer pour développer davantage le tourisme dans cette partie du pays », a dit Pascal Ehemba, par ailleurs opérateur touristique.
A l’ouverture du festival, des panels ont été organisés pour pousser la réflexion au niveau scientifique pour voir quelle offre proposer au marché local et international afin de parvenir aux modalités d’articulation du tourisme, de l’industrie culturelle, de l’artisanat et de l’environnement (Ticae). Outre ce cadre de réflexion, il y a eu des rencontres professionnelles. Tout au long de ce festival, Ziguinchor va vibrer pendant les jours restants au rythme de plusieurs autres prestations culturelles, notamment des défilés de mode et des concerts. Objectif, faire connaître toute l’offre de la Casamance de manière à ce que cette celle-ci puisse servir aux acteurs du tourisme et d’autres acteurs dans le but de la promouvoir au niveau national et international. Pour cette année, la 14 e édition du festival Koom Koom a été célébrée sous le thème : « Comment vendre la destination Casamance au marché local et international et quelles sont les modalités d’articulation de la Grappe Ticae ».
LIBERATION DE KILIFEU, MACLICK SALL EN PHASE AVEC LA JUSTICE
Interpellé hier en marge d’une conférence du monde judiciaire, sur le traitement de certains dossiers étalés sur la place publique, le ministre de la Justice a estimé que le traitement qui en a été fait, démontre que la Justice fonctionne normalement
Interpellé hier en marge d’une conférence du monde judiciaire, sur le traitement de certains dossiers étalés sur la place publique, le ministre de la Justice a estimé que le traitement qui en a été fait, démontre que la Justice fonctionne normalement dans ce pays.
Hier, en marge de la Conférence nationale des chefs de Parquet qu’il présidait, Me Malick Sall a été interpellé sur l’actualité judiciaire, notamment l’affaire de trafic présumé de visas et de passeports diplomatiques, ainsi que sur la liberté provisoire accordée au rappeur Kilifeu. La réponse du Garde des Sceaux a été que ces affaires démontrent que la Justice fonctionne normalement dans ce pays. «Au Sénégal, on a toujours tendance à parler, ceux qui parlaient, leurs droits ont été respectés. Quelqu’un qui est poursuivi pour des faits aussi graves, bénéficie de la liberté provisoire dans un délai de 3 mois, cela montre que la Justice a fonctionné normalement et elle fonctionnera normalement pour les autres», s’est-il réjoui. Et Me Sall de poursuivre : «Je peux vous assurer qu’elle fonctionnera normalement pour les autres. Devant la Justice, on ne distingue pas celui qui est de la Société civile, tout le monde doit être traité de la même façon. Ceux qui parlent pour les mêmes faits ont été placés sous mandat de dépôt, ont été entendus dans les règles de l’art et ont bénéficié de la liberté provisoire, parce qu’ils remplissaient les conditions pour l’avoir. D’autres, des députés, ont été mis sous mandat de dépôt.»
On se rappelle que le rappeur Kilifeu, membre du mouvement Y en a marre, avait été interpellé à la suite de la publication de vidéos, le montrant en train de négocier le monnayage de visas étrangers en faveur de différents personnalités. Il avait fait l’objet de détention, ainsi que la personne qui l’avait filmé, et le rappeur Gaston, autre membre de Y en a marre. Ce dernier avait rapidement obtenu la liberté provisoire pour des raisons médicales, ainsi que Thier, le dénonciateur. Kilifeu a été le dernier du trio à recouvrer la liberté.
Cette affaire est survenue quasiment à la même période que la découverte d’un vaste réseau de trafic de passeports diplomatiques, qui éclabousse l’Assemblée nationale, et même la présidence de la République. C’est l’enquête impliquant deux députés, membres de la majorité, El Hadj Mamadou Sall et Boubacar Biaye, qui a conduit à l’inculpation de ces derniers et leur mandat de dépôt depuis avant-hier.
Quid des détournements présumés qui secouent le Trésor et Postes Finances ? Sur cette question, M. Sall soutient qu’à «chaque fois qu’un dossier est porté devant la Justice, ce dossier a été traité correctement». Ainsi, assure-t-il, «les dossiers présents comme futurs seront traités de la même façon, ils seront traités correctement».
LUTTE CONTRE LA CORRUPTION, L'OFNAC IMPLIQUE LES RELIGIEUX
Pour mieux lutter contre la corruption sous toutes ses formes, l’Ofnac a décidé de miser sur les hommes religieux de toute obédience. La directrice espère, ainsi, sortir le pays de la zone rouge dans laquelle il végète.
Pour mieux lutter contre la corruption sous toutes ses formes, l’Ofnac a décidé de miser sur les hommes religieux de toute obédience. La directrice espère, ainsi, sortir le pays de la zone rouge dans laquelle il végète.
La Semaine nationale de lutte contre la corruption a été clôturée, hier à Pikine, par la présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Seynabou Ndiaye Diakhaté a indiqué que plusieurs activités ont été menées, ces 15 derniers jours. Lors de chacune d’elles, leurs partenaires ont fait montre d’étonnantes capacités de mobilisation, confirmant ainsi leur engagement résolu à soutenir les initiatives de l’Ofnac.
Ainsi, pour faire écho à cet engouement populaire, poursuit-elle, les religieux musulmans comme chrétiens n’ont pas été en reste. Pour preuve, elle a cité les nombreux sermons et homélies qui ont été prononcés sur l’étendue du territoire, dans les mosquées les vendredis 10 et 17 décembre et dans les églises les dimanches 12 et 19 décembre.
A ces occasions, renseigne-t-elle, les religieux musulmans comme chrétiens ont axé leurs messages sur des thématiques liées à la corruption ou à la fraude et sur les comportements que les fidèles devraient avoir devant de tels fléaux. ‘’Conscient que pour être efficace, la lutte contre la corruption doit être une entreprise collective et participative, l’Ofnac, dans le cadre de sa stratégie du ‘faire avec’, a également permis à des citoyens engagés de commémorer dans leur territoire et à leur manière, la Journée internationale de lutte contre la corruption. Ainsi, au-delà de ces manifestations qu’il a initiées, l’Ofnac a appuyé techniquement et financièrement plusieurs évènements. Une chose qui nous a permis de constater qu’aujourd’hui, l’Ofnac n’est pas seul dans la mission qu’il mène contre la fraude et la corruption. Plus que par le passé, il sait pouvoir compter sur vous tous pour poursuivre, à ses côtés, ce combat qui doit être celui de tous et de chacun. Je reste convaincue que la bataille contre cette honteuse gangrène se gagnera dans les écoles, les universités, dans les mosquées et les paroisses, par l’éloge de la probité, du bien acquis et de la promotion de nouveaux comportements citoyens de rejet systématique de la corruption’’, a confié la présidente de l’Ofnac.
A son avis, elle se gagnera aussi dans les quartiers et sur les scènes de théâtre, sous l’influence grandissante des artistes qui ont fini de montrer leur adhésion pleine et entière à la stratégie nationale de lutte contre la corruption.
‘’Nous sommes toujours dans la zone rouge’’
En outre, Seynabou Ndiaye Diakhaté a confié, concernant la situation de la corruption dans ce pays, que chaque année, l’Ofnac produit un rapport qui parle des activités de prévention et un rapport concernant les dossiers d’enquête qui évoque le cas des personnes qui sont soupçonnées d’avoir commis des faits de corruption ou de concussion ou pratiques assimilées. C’est ce document qui est remis au président de la République et c’est différent des rapports d’enquête que l’Ofnac remet directement au procureur de la République.
‘’Concernant la note de Transparency, nous sommes toujours dans la zone rouge. Je pense qu’avec la stratégie de nouvelle lutte contre la corruption, nous allons quitter cette zone rouge pour aller vers une notation meilleure. Au niveau de l’Ofnac, nous avons deux nouvelles principales armes : la prévention et la lutte. Nous avons pris comme objectif principal de privilégier la prévention. Il sera question de faire connaitre les méfaits de la corruption’’, a confié la présidente de l’Ofnac.
BILAN DES MANIFESTATIONS, LE MINISTERE DE L'INTERIEUR SORT SES CHIFFRES
Le ministère de l’Intérieur a tenu, hier jeudi, une cérémonie de décoration de plusieurs de ses agents. Le département ministériel de Antoine Félix Diome en a profité pour faire le point sur la gestion des manifestations publiques.
Le ministère de l’Intérieur a tenu, hier jeudi, une cérémonie de décoration de plusieurs de ses agents. Le département ministériel de Antoine Félix Diome en a profité pour faire le point sur la gestion des manifestations publiques.
Le secrétaire général adjoint du ministère de l’Intérieur a déclaré que durant l'année, sur 3300 déclarations de manifestations, 118 ont été déclarées irrecevables. Ainsi, ce sont 3228 qui ont été déclarées recevables. Parmi elles, 3114 manifestations ont été tenues et 114 manifestations interdites, «soit 3% seulement» a indiqué Aliou Haidara Niang du ministère de l’Intérieur. Il a livré ces chiffres lors de la cérémonie de décoration des agents de son ministère.
Antoine Félix Diome a saisi l’occasion pour encourager les hommes de son département, en direction des élections locales : «Le 23 janvier 2022, notre administration territoriale, et singulièrement les autorités administratives déconcentrées dans les circonscriptions respectives seront à la tête pour l’organisation des élections municipales et départementales. Nous connaissons tous les enjeux qui s’attachent à l’organisation de scrutin», a-t-il souligné.
FAUX BILLETS, PRÈS DE DEUX MILLIARDS EN EURO ET DOLLAR SAISIS À LIBERTÉ 6
Les éléments du commissariat de la Médina ont fait une belle moisson entre la Médina et Liberté 6. Lors d’une opération de sécurisation, les limiers ont arrêté un véhicule au rond-point OIT pour contrôle.
Les éléments du commissariat de la Médina ont fait une belle moisson entre la Médina et Liberté 6. Lors d’une opération de sécurisation, les limiers ont arrêté un véhicule au rond-point OIT pour contrôle. Après la vérification des pièces du véhicule, ils ont ordonné l’ouverture de la malle arrière du véhicule de marque 4X4 Hyundai Tucson. C’est sur ces entrefaites qu’ils ont découvert un sachet en plastique de couleur jaune contenant une grosse quantité de billets noirs.
Interrogé, le conducteur a confié aux policiers qu’il ignore la provenance desdits billets parce que la voiture appartient à sa sœur. Sans perdre de temps, ils ont acheminé le suspect dans son domicile pour une perquisition. Sur place, le mis en cause a refusé de livrer le code du coffre-fort. Ce qui a obligé les policiers à le défoncer. Ils ont découvert 3000 faux billets de 100 euros et 2700 faux billets de 50.000 francs. Le total est évalué à près de 330 millions francs CFA. Également, des billets noirs coupés en 100 et 50 euros, avoisinant 1,5 milliard.
Entendu sur procès-verbal, le conducteur a soutenu qu’un de ses amis lui avait confié les billets saisis par la police.
Les policiers ont ouvert une enquête pour procéder à l’arrestation de toute personne qui serait impliquée dans cette affaire de faux billets. Avant cela, le conducteur a été placé en garde à vue à la police de la Médina.
CONFLIT SAR-LOCAFRIQUE, LES DESSOUS D’UN BRAS DE FER
Au-delà de la chronique quotidienne, des plaintes et complaintes, il se joue l’avenir de Locafrique, de son président aussi, Khadim Ba. Et, bien sûr, celui de la Sar elle-même. Bés Bi a essayé d’en savoir davantage.
Au-delà de la chronique quotidienne, des plaintes et complaintes, il se joue l’avenir de Locafrique, de son président aussi, Khadim Ba. Et, bien sûr, celui de la Sar elle-même. Bés Bi a essayé d’en savoir davantage.
Derrière la bataille médiatique, se cachent des enjeux énormes. La Société africaine de raffinage (Sar) traverse une pénible situation. Plusieurs signaux émis ces temps derniers laissent transparaître une délicatesse financière qui inquiète plus qu’elle ne rassure. Déjà les comptes sont au rouge. A commencer par l’exercice de 2020 qui enregistre une perte sèche de plus de 59 milliards. Le capital social de l’entreprise ne bouge pas. Même les réserves sont touchées. Elles s’élèvent aujourd’hui à 14, 7 milliards de francs CFA. Si bien que la Sar, dit-on de sources concordantes, affiche un solde négatif de 53 milliards FCFA. En perdant ainsi plus de la moitié de son avoir qui provient des apports des associés, la société de raffinage se retrouve en-deçà des règles de l’Ohada, le Traité d’harmonisation du droit des affaires dont l’objectif est justement de remédier à « l’insécurité juridique et judiciaire ». A ce stade, il ne reste à l’entreprise d’autre solution que de procéder à ce qu’il est convenu d’appeler une recapitalisation. Les associés, conscients de la dégradation de la position, ajustent la situation en procédant à une augmentation de capital pour sauver les meubles. Délai de rigueur : deux ans après « constat de la situation ».
Un retrait de la recapitalisation dans le pipeline de Locafrique
Bés Bi Le Jour a appris qu’une note dans ce sens a été rédigée et servie aux intéressés. Certains ont réagi. D’autres pas. Ce qui reste constant, c’est que les besoins en capitaux sont évalués à près de 64 milliards FCFA. Pour autant que l’opération envisagée soit salutaire, elle ne règle pas tout de même le déficit chronique du passif. La même note table sur un délai deux ans, c’est à dire en décembre 2023, pour atteindre à nouveau le niveau réglementaire admis au sein de l’Ohada. Seulement voilà : la poursuite des activités de la Sar étant liée à l’augmentation de capital, un des associés, Khadim Ba, jusqu’ici président de Locafrique, détentrice de 34 % des parts, souscrit certes à l’initiative mais émet, contre toute attente, des réserves qui suscitent l’étonnement. Et dans les couloirs de la Sar, un éventuel retrait de Locafrique de la recapitalisation serait dans le pipeline. Ce qui aurait des conséquences aussi sur l’agenda de la recapitalisation puisque les 34% de Khadim Ba constituent, ici, une minorité de blocage.
D’abord, M. Ba s’engage à « exercer son droit préférentiel sur le actions nouvelles ». En clair, il doit libérer 21, 7 milliards FCFA du montant total à souscrire qui est, en guise de rappel, de 64 milliards CFA. Ensuite, dans un courrier adressé, il y a 5 mois au Pca de la Sar, M. Ba subordonne son accord à une clarification. Selon lui, la répartition du montant à souscrire en capital et en compte courant associé dilue les fonds propres, négatifs à hauteur 20 milliards et demi FCFA. Solution ? Le patron de Locafrique, toujours lui, invite l’Assemblée générale extraordinaire des associés à affecter la totalité des 64 milliards à la « souscription d’actions nouvelles ». Pour lui, sa solution est meilleure puisqu’elle est « appropriée » et « vise à restaurer la confiance des partenaires financiers ». En revanche, d’autres sources proches du dossier de la Sar et du litige prévalant au sein de Locafrique confient que la sortie de M. Ba jette un trouble sur sa stratégie. Est-il à court d’arguments pour accepter d’une main ce qu’il rejette de l’autre ? Les mêmes estiment que ce qu’il préconise s’apparente à du « dilatoire pour maquiller une conjoncture qui lui est moins souriante ». Sans compter cette démission-surprise de l’Administrateur de Locafrique, Samuel Sarr en l’occurrence. Un acte révélateur d’un profond malaise au sein de cette entreprise de Khadim Ba.
Khadim a-t-il perdu au profit de son père ?
A cette infortune s’ajoute une autre d’ordre judiciaire, puisque la Chambre commerciale économique et financière de la Cour d’Appel de Dakar a débouté le 9 décembre Khadim Ba de plusieurs requêtes introduites, au profit de son propre père Amadou Ba. Il s’agit entre autres d’une demande d’annulation d’une clause d’agrément relevant des statuts de Carrefour Automobiles SA, d’une cession d’actions de la société FAP Keur Khadim S.A, démarche jugée, elle, « nulle et de nul effet ». Elle confirme plutôt les jugements entrepris qui condamnent Khadim Ba, sa mère, ses frères et sœurs. Le bras de fer prend-il une nouvelle tournure ? Le combat change-t-il de nature avec l’évolution du litige et l’inversion plus que probable des rapports de force ? Les conseils des différents protagonistes aiguisent leurs stratégies d’attaque et de riposte. Tandis que le syndicat majoritaire à la Sar n’exclut pas de réchauffer le front social avec sa part d’explication du touffu et complexe dossier à ramifications multiples.