LE MAUSOLEE DE CHEIKH ANTA DIOP RENOVÉ PAR LE MINISTERE DU TOURISME
Le mausolée du célèbre savant et anthropologue sénégalais, Cheikh Anta Diop a été entièrement rénové par le ministère du Tourisme et des Transports aériens
Le mausolée du célébré anthropologue a été rénové par le gouvernement du Sénégal. Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des Transports aériens, a présidé la réception des travaux qui a eu lieu ce jeudi, à Thieytou.
Le mausolée du célèbre savant et anthropologue sénégalais, Cheikh Anta Diop a été entièrement rénové par le ministère du Tourisme et des Transports aériens. La réception des travaux a eu lieu ce jeudi 23 décembre à Thieytou où repose l’egyptologue, au cours d’une cérémonie présidée par Alioune Sarr, ministre du Tourisme et des Transports aériens, en présence de plusieurs cadres et dignitaires du Baol dont la députée Aida Mbodj, du conseiller culturel du Chef de l’Etat, El Hadji Hamidou Kassé, des autorités administratives, mais aussi des populations locales.
Penseur engagé, éminent chercheur, historien, anthropologue et homme politique, Cheikh Anta Diop est né en 1923 à Thieytou, au cœur du Baol. Il repose sur cette terre depuis 1986, selon sa volonté, auprès de son grand-père Massamba Sassoum Diop. Son mausolée accueille annuellement des centaines d’étudiants, d’intellectuels d’acteurs politiques et d’autres disciples du fondateur du Rassemblement national et démocratique (Rnd). Sa réhabilitation va donc donner une autre dimension à ce pèlerinage. Le ministre a indiqué que le développement du tourisme dans les pôles, à travers la réalisation d’aménagements au niveau de certains sites à haute valeur ajoutée, renforce les retombées économiques directes et indirectes pour les Collectivités et les populations locales.
Il a rappelé que c’est lors du vote du budget 2021 de son département que le député, Aissatou Mbodj, avait émis le souhait de voir le mausolée du professeur Cheikh Anta Diop rénové, en vue de le rendre plus attractif, eu égard aux nombreux visiteurs qui y viennent en pèlerinage. Il a souligné avoir pris en septembre 2021 l’initiative d’engager avec une entreprise (Ebkm) basée à Bambey, les travaux de rénovation de ce site.
KEEMTAAN GI – ERRANCES
Il roulera, il roulera enfin. Il roulera, on vous dit. Lundi, après une gueule de bois d’un week-end bien arrosé, il roulera. Le Chef veut nous en mettre plein la vue à nous crever les yeux à nous autres nègres qui n’avons jamais vu un Ter. C’est un génie ! Vous avez entendu l’autre jour ces messieurs et dames lors du Conseil Présidentiel sur le pétrole et le gaz ? Il les invitait à un échange prospectif d’idées, ils se sont tous mis à le parer de vertus. Aux yeux de ces flagorneurs, il est le plus beau, le plus intelligent en plus d’être un visionnaire. Des désastres, ces messieurs et dames. Aucune idée constructive si ce n’est de débiter des âneries. Ce lundi, vous les verrez dans leur euphorique béatitude nous dessiner un Sénégal enfin entré dans le train de l’Histoire. Pendant qu’il procédera à la seconde inauguration de son projet, dans quelques coins du pays, des personnes broient du noir. Elles avaient un coin où vivre. Elles y sont nées, leurs parents y ont vécu durant plus d’un demi-siècle et voilà qu’on leur demande de laisser leurs propriétés pour un projet d’envergure sans pour autant leur offrir un toit. Des familles nombreuses aujourd’hui séparées, disloquées ou vivant dans une extrême précarité. Ce sont des impactés dont certains survivent et vivotent au quotidien. Les sous qu’on leur promettait, plutôt que de les enrichir, les ont mis dans un dénuement total. Ils vivent dispersés, la grande cellule familiale éclatée. De tout cela, personne ne parle. La vedette, c’est le gigantesque cheval de fer qui sera inauguré dans un contexte de paupérisation généralisée, de flambée de prix, de grands détournements de deniers publics, de chasse aux homos etc. Mais de tout cela, le Chef s’est crevé les yeux comme Œdipe pour ne pas voir l’immonde dénuement de ses compatriotes. Oui, décidément, Noël n’est plus ce qu’elle était… KACCOOR BI
PASSATION DE SERVICE, SERIGNE BASSIROU GUÈYE A QUITTÉ SON POSTE
Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, a fait ses adieux hier à ses anciens collaborateurs. Ce fut un moment de grande émotion où les mots ont eu tout leur sens. Entouré des différents substituts parmi lesquels Malick Sow, Aly Ciré Ndiaye pour ne citer que ceux-là, Serigne Bassirou Guèye a profité de l'occasion qui lui était offerte pour les remercier de leur collaboration qui lui a été plus qu'utile. D'un ton taquin, comme à son habitude, il a dit à ses anciens collaborateurs qu'un "procureur de la République qui a fait 8 ans de service doit céder la place". Serigne Bassirou Gueye en a profité pour, a-t-il dit, se rattraper car c'est "un moment d'expression de gratitudes et de vis remerciements". En s’adressant à son successeur, Amady Diouf, il lui a prédit que « tout ira pour le mieux, pour le meilleur ». « C’est avec beaucoup de satisfaction que je lui souhaite beaucoup de chance et une santé parfaite. Il comblera mes erreurs », a dit à propos de son successeur Serigne Bass. Selon lui, la légitimité administrative ne suffit plus pour commander des services. Pour cause, a-t-il expliqué, les forces qui sont en face « se forment davantage et elles ne nous céderont rien du tout ». « Être autorité administrative ne suffit pas. Il faut cultiver la compétence. Cultivez la compétence et restez propres », a-t-il lancé à ses collègues magistrats.
PASSATION DE SERVICE (BIS)
Restons toujours à la passation de service pour dire que les substituts qui se sont succédé au micro ont exprimé leur regret de voir leur ancien patron partir mais aussi leur joie pour la promotion de leur collègue avec qui ils ont partagé le parquet de Dakar durant les cinq ou six dernières années. Même le bâtonnier Me Pape Leyti Ndiaye a loué les qualités humaines et professionnelles de l'ancien procureur de la République. Selon le Président de l'Ums (Union des magistrats du Sénégal), Ousmane Chimère Diouf, Serigne Bassirou Gueye s'en va mais son successeur Hamady Diouf a les mêmes qualités que lui et il est aussi bon que lui. Pour sa part Amady Diouf, le nouveau procureur, a remercié son prédécesseur pour le travail abattu et dit compter sur ses collaborateurs pour relever le défi qui semble immense.
DISTINCTIONS LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'AGETIP FAIT CHEVALIER DANS L'ORDRE NATIONAL DU LION
Le travail titanesque abattu par El Hadj Malick Gaye, le Directeur Général de l’AGETIP, au service des populations du Sénégal, a encore été récompensé. En effet, El Hadj Malick Gaye a été promu Chevalier dans l'Ordre national du Lion, ce jeudi. La cérémonie de remise de décoration a été présidée par Oumar Guèye, le ministre des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, qui a chaleureusement félicité El Hadj Malick Gaye qu’il a donné en exemple aux générations futures. Naturellement, cette décoration va tout droit au cœur du DG de l’AGETIP qui voit ainsi son travail reconnu et apprécié par les plus hautes autorités à la tête desquelles le Président Macky Sall qu'il a tenu à remercier pour la confiance qu’il lui manifeste. Il a accueilli sa distinction avec fierté et humilité car, pour lui, le travail est un sacerdoce. Cette distinction est d'autant plus méritée qu'il est quasi impossible de sillonner le pays sans voir une réalisation de AGETIP. De la structuration physique de nos territoires, à la lutte contre la pauvreté, la construction d'hôpitaux, la lutte contre l'érosion maritime, en passant par des aménagements de nouvelles villes, la liste est loin d’être exhaustive, El Hadj Malick Gaye a fini de marquer de son empreinte le développement du Sénégal. Il a mérité de la Nation et celle-ci lui a été reconnaissante.
MALVERSATIONS AU TRÉSOR LES DEUX INSPECTEURS SOUS MANDAT DE DÉPÔT
Selon les informations de Libération online, le juge du 8ème cabinet a placé hier sous mandat de dépôt Abdoul Aziz Diop (percepteur de Mbacké de 2015 à avril 2021) et Mouhamed Ndiaye (percepteur de Saint-Louis de 2020 à avril 2021). Ils sont visés pour détournement de deniers publics, faux, usage de faux et blanchiment de capitaux. Dans cette affaire, Abdoul Aziz Diop est visé pour 2.459.435.371 Fcfa alors que Mohamed Ndiaye est suspecté d’avoir soustrait 2.225.800.565 Fcfa. En tout, les deux inspecteurs du Trésor sont suspectés d’avoir « pris» 4,6 milliards Fcfa des caisses du Trésor.
LES DEUX INSPECTEURS DU TRÉSOR MEMBRES DE PASTEF, LE PARTI DE SONKO DÉMENT
Restons avec cette affaire de détournement de deniers publics. Hier, les réseaux sociaux informaient que les deux inspecteurs du Trésor, Abdoul Aziz Diop et Mouhamed Ndiaye, sont membres du Secrétariat exécutif de PASTEF. Cette information est totalement fausse puisqu’elle a été démentie par Ousseynou Ly, conseiller en communication de PASTEF. « Cette information, c’est de l’intox pur, une volonté de nuire à l’endroit de notre parti politique. Les deux inspecteurs du Trésor ne sont pas membres de PASTEF. D’ailleurs, on parle d’une appartenance au Secrétariat exécutif de PASTEF. Seulement c’est aberrant parce que PASTEF n’a pas de Secrétariat exécutif, mais un Comité de pilotage (COPIL) a souligné Ousseynou Ly joint au téléphone par le Témoin.
ESCROQUERIE FONCIÈRE LE FILS DE KHALIFA SALL CONDAMNÉ À...
Ismaïla Sall, fils de Khalifa Sall, a échappé à la prison. Il a été condamné hier par le tribunal des flagrants délits de Dakar à six mois de prison assorti de sursis et un versement de 20 millions de francs de dommages et intérêts ! Ismaila Sall, fils de l'ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, était poursuivi pour "escroquerie et abus de confiance" portant sur près de 60 millions F Cfa au préjudice d’un Espagnol du nom de Agatino Pellizzeri. Le tribunal a relaxé Ibrahima Abdoulaye Pam du délit de complicité. A la barre, le mis en cause a nié les faits qui lui sont reprochés. « J’ai connu Agatino par le biais de Ibrahima Abdoulaye Pam. Je n’ai jamais reçu 60 millions Fcfa de Agatino. Il m’a remis de l’argent à des époques et des périodes différentes d’un montant de 16,2 millions Fcfa pour la construction d’une usine de café et pour l’acquisition de terrains pour le compte de sa Société Dakar Sarabi », s'est défendu M. Sall.
LUTTE LE «PAY PER VIEW» PERD LA VUE
Il s’agit de l’une des dernières innovations dans le paysage de la lutte sénégalaise. La plateforme de visionnage de la lutte apparait comme une innovation de taille ayant pris le pas sur les retransmissions télévisées. Si le public sénégalais ne l’a pas encore totalement adoptée, la diaspora par contre, en a fait un excellent panel pour suivre les affiches de l’arène sénégalaise, résolvant les grandes difficultés rencontrées par les émigrés sénégalais. Seulement, ce bout de tunnel semble s’assombrir au vu des problèmes rencontrés par nos compatriotes établis à l’étranger pour suivre les dernières affiches de l’arène sénégalaise. La dernière en date, celle ayant opposé Tapha Tine à Boy Niang, a fini de révéler les carences de la plateforme. En effet, si l’abonnement ne cause aucun problème, suivre le combat ne l’a pas été pour nos compatriotes vivant en Italie surtout. Le premier couac était d’accéder à la plateforme « lamb diaspora » après achat des codes d’accès. Les numéros affichés sur la plateforme pour régler les défauts de connexion ont été injoignables ; et cela, pendant trois jours ! Quant à la plateforme de SEN AFFICHE, les usagers se plaignent de leur incapacité à suivre les combats sur leur télévision. S’ils peuvent s’inscrire avec leur télévision, ils ne peuvent, par contre, suivre les affiches avec qu’avec leur téléphone. Une situation ayant causé de nombreuses crispations vu que beaucoup avaient acheté ces codes pour pouvoir regarder les combats en famille.
Le président américain boucle, entre agenda politique contrarié et diplomatie mise à l'épreuve, une première année de mandat chahutée. Analyses et commentaires sur VOA, avec René Lake, Marylin Séphocle et Jean François Seznec
Le président américain boucle, entre agenda politique contrarié et diplomatie mise à l'épreuve, une première année de mandat chahutée. Analyses et commentaires sur VOA, avec René Lake, Marylin Séphocle et Jean François Seznec dans l'émission Washington Forum.
LES OCCIDENTAUX VENT DEBOUT CONTRE LE DÉPLOIEMENT DE WAGNER AU MALI
Les mercenaires russes de la sulfureuse société paramilitaire Wagner ont entamé leur déploiement au Mali, avec l'aide de Moscou, ont dénoncé jeudi une quinzaine de puissances occidentales impliquées dans la lutte antijihadiste dans ce pays
Pour autant, les signataires ne menacent pas directement Bamako d'un départ des forces étrangères, alors que Paris prévenait jusqu'ici que l'arrivée sur le territoire malien des paramilitaires de Wagner serait "incompatible" avec le maintien des soldats français déployés au Mali.Cette perspective fait l'objet depuis des mois de tensions croissantes entre la junte malienne au pouvoir et la France. Emmanuel Macron a renoncé à se rendre à Bamako lundi dernier.
"Nous (...) condamnons fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien", soulignent dans un communiqué commun ces pays dont la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada, en dénonçant "l'implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d'un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali".
Selon une source gouvernementale française, "on constate aujourd'hui sur place des rotations aériennes répétées avec des avions de transport militaire appartenant à l'armée russe, des installations sur l'aéroport de Bamako permettant l'accueil d'un chiffre significatif de mercenaires, des visites fréquentes de cadres de Wagner à Bamako et des activités de géologues russes connus pour leur proximité avec Wagner".
Mercredi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait déjà mis en garde le Mali contre des conséquences financières et une déstabilisation du pays, déjà en proie aux violences, si le gouvernement recrutait Wagner, un groupe réputé proche du Kremlin.
"Nous regrettons profondément la décision des autorités de transition maliennes d'utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien", et "appelons la Russie à se comporter de manière responsable et constructive dans la région", insiste le communiqué également signé par une dizaine de pays européens engagés aux côtés de Paris dans le nouveau groupement de forces spéciales Takuba, qui doit aider l'armée malienne à monter en puissance.
- "Obstruction" -
"Ce déploiement ne peut qu'accentuer la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique occidentale, mener à une aggravation de la situation des droits de l'homme au Mali", déplorent-ils, dans une référence à peine voilée à la présence de Wagner en Centrafrique, où la société est accusée d'exactions et de pillage de ressources minières.
L'Union européenne a sanctionné lundi le groupe Wagner ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées pour les "actions de déstabilisation" menées dans plusieurs pays d'Afrique, dont le Mali, et en Ukraine.
Les pays occidentaux demandent également à la junte malienne d'organiser "des élections dans les meilleurs délais" pour rendre le pouvoir aux civils, mais qui traîne des pieds pour présenter un calendrier de transition, au grand dam des membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
"La crise actuelle se noue principalement autour de l'attitude d'obstruction à la transition politique, dont le déploiement en cours de Wagner n'est qu'un symptôme, témoignant de la volonté des autorités de transition de se maintenir en place" au Mali, commente-t-on de source gouvernementale française.
Toutefois, malgré la réticence du régime putschiste malien à quitter le pouvoir et le déploiement en cours des mercenaires russes, qui constituait jusqu'alors une ligne rouge pour Paris, "nous réaffirmons notre détermination à poursuivre notre action en vue de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel et de contribuer à instaurer la stabilité à long terme", affirment les 15 pays.
Au terme de près de neuf ans de présence au Sahel, la France a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire en quittant ses trois bases les plus septentrionales au Mali (Tessalit, Kidal et Tombouctou) pour se recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso.
Ce plan prévoit une réduction des effectifs français au Sahel, de 5.000 à 2.500/3.000 d'ici 2023.
Malgré les efforts militaires, le Mali est toujours livré aux agissements de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, et aux violences perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense.
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SENGHOR, DERRIÈRE LE MYTHE
Vingt ans après sa mort, le « poète président » suscite toujours des débats. Abdoulaye Bathily et Mamadou Diouf décryptent cette figure majeure de la période postcoloniale et expliquent pourquoi, au Sénégal, elle a été effacée de la mémoire collective
Vingt ans après sa mort, le « poète président » suscite toujours des débats, expliquent les historiens Mamadou Diouf et Abdoulaye Bathily.
Si sa posture de « poète président », d’incarnation de l’« humanisme universel » et de chantre de la fierté noire le précède, Léopold Sédar Senghor a aussi eu ses détracteurs. Au Sénégal, où il fut président de 1960 à 1980, il est perçu comme un défenseur du « néocolonialisme » imaginé par la France pour perpétuer sa domination sur l’Afrique, mais aussi comme un chef d’Etat autoritaire.
Léopold Sédar Seghor est « une ombre, une énigme pour la génération des jeunes Sénégalais », selon Mamadou Diouf. Le Sénégal a vécu une période de « désenghorisation » avec l’arrivée d’Abdou Diouf, explique Abdoulaye Bathily, auteur de Mai 1968 à Dakar ou la révolte universitaire et la démocratie. Les deux historiens décryptent cette figure intellectuelle majeure de la période postcoloniale et donnent des clés pour comprendre pourquoi, au Sénégal, elle a été effacée de la mémoire collective.
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
COMMENT SENGHOR FUT REMERCIÉ PAR LA FRANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le 20e anniversaire de la mort de l’enfant de Joal doit nous faire prendre conscience du fait que ces gens-là sont cruels et sans cœur, y compris vis-à-vis de ceux qui se prosternent devant eux
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 23/12/2021
C’est peu dire que Léopold Sédar Senghor fit beaucoup pour la France, qu’il contribua au rayonnement de la langue française, qu’il était même opposé au départ des Africains du giron français. “Le carré France, croyez-nous, nous ne voulons pas le quitter. Nous y avons grandi et il y fait bon vivre. Nous voulons simplement, monsieur le ministre, mes chers collègues, y bâtir nos propres cases, qui élargiront et fortifieront en même temps le carré familial, ou plutôt l'hexagone France”, disait-il dans l’enceinte de l’Assemblée nationale française, le 29 janvier 1957 alors que Mamadou Dia était favorable à une rupture avec la France et préconisait “une mutation totale qui substitue à la société coloniale et à l’économie de traite une société libre et une économie de développement”.
Malgré cela, malgré tous les bons et loyaux services rendus à la France, malgré le fait qu’il avait épousé une fille de Normandie, les obsèques officielles du premier président du Sénégal, à Dakar le 29 décembre 2001, furent boycottées par Jacques Chirac et Lionel Jospin. Erik Orsenna est un des rares Français qui déplorèrent l’absence du chef de l’État et du Premier ministre français à ces obsèques. L’académicien et écrivain publia une tribune intitulée “J’ai honte” dans ‘Le Monde’ du 5 janvier 2002. Orsenna aurait dû ajouter : “ Nous, Français, avons été ingrats et méchants avec Senghor.”
Le 20e anniversaire de la mort de l’enfant de Joal doit nous faire prendre conscience du fait que ces gens-là sont cruels et sans cœur, y compris vis-à-vis de ceux qui se prosternent devant eux, qu’ils ne poursuivent que leurs intérêts, qu'il ne faut rien attendre de bon d’eux et que les autres pays africains doivent soutenir le Mali de Goïta et Maïga parce que c’est notre libération qui se joue aussi à Bamako.
QUAND LA FRANCE SE LANCE DANS LA GUERRE DE COMMUNICATION AU MALI
Depuis que Choguel Maïga a accusé Paris d’« abandon en plein vol », les spots publicitaires de l’opération Barkhane essaiment à Bamako. Une campagne qui s’inscrit dans la nouvelle stratégie de « lutte informationnelle » de l’armée française
Jeune Afrique |
Manon Laplace |
Publication 23/12/2021
Seize panneaux et au moins 576 diffusions quotidiennes d’un petit film sur chacun. Depuis le mois d’octobre, les espaces publicitaires numériques de la capitale malienne sont porteurs d’un message intriguant. Entre une publicité pour un karaoké et de la réclame pour un forfait mobile défilent des pictogrammes de soldats et de blindés appuyés des slogans « Barkhane se transforme », « Ensemble ». Une première pour l’opération militaire française, qui projette en boucle son message au-dessus de plusieurs carrefours très fréquentés de Bamako, et qui s’est même invitée sur les ondes de trois chaînes de télévision, s’offrant un créneau de choix au moment des journaux de l’ORTM – la télévision publique malienne, la plus regardée du pays -, de Joliba TV et de Renouveau TV.
Alors que s’enchaînent des images de l’intervention française au Mali, la vidéo, courte, vient rappeler l’essence de l’opération et vulgariser les grandes lignes de sa restructuration, prévue pour 2022. Sur fond de musique guerrière, les « trois piliers » de l’opération Barkhane (« partenariat de combat », « réassurance » et « coopération ») laissent ensuite place à un rappel chiffré : 2 500 à 3 000 militaires français (contre 5 100 aujourd’hui), « dotés de moyens performants », composeront la « nouvelle force ».
« On ne s’en va pas »
Apparu sur les écrans maliens seulement quelques jours après la véhémente prise de parole du Premier ministre de la transition, Choguel Maïga, à l’ONU, qui a accusé la France d’« abandon en plein vol », le spot publicitaire sonne comme une réponse à la brouille diplomatique qui sévit actuellement entre Paris et Bamako. « On pourrait croire en effet que cet affichage arrive en réaction aux déclarations du Premier ministre malien, mais celle-ci a été décidée bien avant les propos qu’il a tenus à l’égard de la France. Il a fallu un peu de temps pour la concevoir », rectifie le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major des armées françaises. Elle aurait même été initiée dès le mois de juillet, selon une autre source au sein de l’armée française.
Moins d’un mois plus tôt, Emmanuel Macron affirmait que la France n’avait pas « vocation à rester éternellement au Mali », et annonçait la « restructuration » en profondeur de l’opération extérieure française. Celle-ci, assez mal comprise, a largement été interprétée comme un départ de Barkhane. « Nous souffrons d’un déficit de communication sur la question de notre restructuration. Depuis l’annonce d’Emmanuel Macron en juin, les Maliens pensent qu’on s’en va. Ce n’est pas le cas », résume notre gradé.
Guerre des perceptions
La campagne répond surtout à la nouvelle stratégie adoptée par le ministère des Armées : « la guerre informationnelle ». Dirigée par le nouveau chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard, qui a succédé à François Lecointre en juillet 2021, l’armée hexagonale entend notamment renforcer sa doctrine en matière de « lutte informatique d’influence ». Un jargon qui renvoie à la lutte « contre la propagande terroriste et la manipulation de l’information, partout sur les théâtres d’opération où les armées françaises agissent », résumait la ministre française des Affaires étrangères, Florence Parly, le 20 octobre dernier, présentant la nouvelle doctrine et annonçant un renforcement des équipements et ressources humaines consacrés à la lutte d’influence.
Un « combat informationnel », ou « guerre des perceptions », censée permettre de « gagner la guerre avant la guerre », estime le général Burkhard. « On a vécu vingt ans durant lesquels la logique était l’engagement sur le terrain, mais aujourd’hui ce n’est plus l’unique solution », martelait-il ainsi devant la presse le 5 octobre.