Aux Lions qui ont construit le rêve de tout un peuple, qui ont cicatrisé les blessures de tant de générations de talents aux retours souvent frustrés par des ambitions contrariées, par des péripéties chahutées mais aux semences du futur conjugué maintenant au présent, lors de la finale de la CAN 2022, le Président de la République, l’autre héros à la chance cultivée par des actions soutenues en faveur du football, a offert 50 millions, un terrain de 200 mètres carrés et un autre de 500 mètres carrés à Diamniadio à chacun. Ils le méritent. Ils le méritent tellement bien, eux qui ont étonné l’étonnement au bout d’une finale gagnée avec brio.
Comme l’a fait remarquer, hier, le Président Macky Sall, « nous avons rêvé de la Coupe d’Afrique, », les Lions de la Téranga ont réalisé ce rêve. Autant dire, qu’ils sont les vrais « jardiniers de nos rêves » !
Ces valeureux Lions nous ont montré que nos défaites n’étaient pas ratifiées dans le marbre de la malédiction, de la fatalité et des désespoirs interminables. Cette Coupe africaine des nations arrachée en terre camerounaise face aux Pharaons d’Egypte, ne clôture pas un chapitre ; elle ouvre le début de belles victoires à l’horizon. Elle balise une odyssée de compétitions encore à remporter dans la jungle du football. Elle porte la marque des griffes victorieuses dans le périmètre de la forêt du sport qui appartient, qui doit appartenir aux Lions pourvu qu’ils sachent rugir, bondir, sauter sur leurs proies et les dévorer.
C’est ce regard porté vers l’avenir et vers des horizons encore conquérants que convoite et pour l’équipe nationale et pour le peuple sénégalais, le Président de la République Macky Sall, qui a offert aux Lions la générosité unanimement sublimée, lors de la cérémonie de décorations au Palais. « En vrais conquérants, je suis sûr que vous gardez à l’esprit les prochaines échéances des barrages de la prochaine Coupe du monde. Retournez en paix dans vos clubs et revenez-nous en forme, toutes griffes dehors et la rage de vaincre au cœur du lion, prêts pour de nouvelles conquêtes et de nouvelles victoires ! », a entonné le Président Macky Sall, comme une ode qui mène vers sur des cimes enchantés et enchanteurs.
Des expéditions victorieuses portées par ses rois du présent mais aussi par des lionceaux en initiation, aux crinières dressées pour un futur radieux déjà tracé à Yaoundé, la patrie des Indomptables où l’histoire retiendra qu’un dimanche 6 février 2022, les Lions de la Téranga ont dompté les Pharaons d’Egypte. En cerise sur… coïncidence heureuse, dans la ferveur festive d’une page d’histoire sportive toute fraîche, résonnaient, le lendemain, les souvenirs et les hommages au « pharaon du savoir », l’éminent professeur Cheikh Anta Diop, rappelé à Dieu, le 7 février 1986.
POUR DES VICTOIRES QUI ELECTRISENT LE PEUPLE !
Avec cette fusion de cœur, de caractères et de vertus de gagneurs, tous les (im)possibles sont désormais possibles pour arracher des victoires dans la splendeur des stades habités par toutes les passions, tous les pièges et parfois de tous les chauvinismes. C’est aussi cette leçon de vie, de la vie et pour la vie que la victoire des Lions doit insuffler à la classe politique et la société civile. L’invitation du Président de la République à laquelle elles ont répondu sonne comme un symbole de l’unisson des symphonies qui fait les grandes nations. Qui, en terre camerounaise, avaient habité et colonisé les territoires des victoires jusqu’au sacre ? De sacrés talents : Mané, Gomis, Dieng, Koulibaly, Mbaye, Sarr, Diallo, Seck, Touré, Ciss, Cissé, Ndiaye, Kouyaté, Guèye, Baldé, Thiam, Diédhiou, etc. Des patronymes qui convoquent et évoquent la pluralité en communion dans une nation sénégalaise indivisible, la République fidèle à sa devise, en dépit, parfois des turbulences inhérentes à la vie démocratique.
Leur force collective, leur mentalité de persévérants, leur rage d’arracher la Coupe africaine, pour combler un même Peuple, leur devoir patriotique entrelacé dans le même But, avec une même solide Foi, illustrent à l’envi la volonté commune aux citoyens de résider dans un Sénégal indivisible où on tue le patriote mais on ne le déshonore pas. C’est aussi là les valeurs et vertus de ce beau pays, qui se sont manifestées à travers les foules immenses aux uniformités enthousiasmées qui ont accueilli les Lions. Désormais sont démolis par les magiciens du ballon rond, d’une talentueuse génération au patriotisme sans fard, les murs de la fatalité défaitiste.
Abattues les forteresses imaginaires d’un abonnement aux absences. Au manque et aux manquements. La bande d’Aliou Cissé, un coach intrépide dans ses convictions inébranlables mais poreux aux souffles des critiques positives et qu’il a d’ailleurs positivées, sans vanité féroce et pourtant furieusement conquérant, après avoir enchanté tout un peuple, ré-enchantera le monde. A la Coupe du Monde. Allez les Lions, continuez encore à allumer la lumière des victoires, celle qui électrise le peuple, sa jeunesse notamment !
APRÈS UN MOIS DE SANCTIONS, LE MALI EST ENCORE DEBOUT
La CEDEAO espérait début janvier qu'un embargo économique ferait plier la junte à la tête de ce pays pauvre et enclavé. Mais un mois après, si de premiers signaux d'alerte sont là, les autorités dominées par les militaires font front
Le voyant le plus visible s'est peut-être allumé fin janvier quand le Mali s'est retrouvé dans l'incapacité d'honorer des remboursements de plus de 30 millions de dollars empruntés sur le marché ouest-africain.
L'effet des sanctions ouest-africaines est moins flagrant pour le moment sur le quotidien des quelque 20 millions de Maliens. Mais au sein d'une population éprouvée par dix ans de conflit et de crise économique, on parle de plus en plus d'une augmentation des prix de produits aussi essentiels que le sucre et le sac de ciment.
"Je prends moins d'oignons et moins d'huile, alors que c'est ce qu'on cuisine le plus", raconte Mame Koïta, 46 ans et mère de quatre enfants, devant un étal plein du quartier Bolibana de Bamako.
Cela fait des années, dit-elle, que son panier lui semble plus léger à chaque retour du marché.Et chez tous les interlocuteurs interrogés par l'AFP, près d'un sur deux se plaint que la vie soit devenue encore plus chère à cause des sanctions.
Le 9 janvier, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ont rudement sanctionné le projet des colonels maliens de conserver encore plusieurs années le pouvoir qu'ils ont pris par la force en août 2020.
Les frontières du Mali sont à présent fermées avec les 14 autres Etats de la Cédéao, sauf la Guinée, où les colonels au pouvoir se sont solidarisés avec leur collègues maliens.Les échanges commerciaux et financiers sont suspendus, hormis les produits de première nécessité.
- Résistance -
Le calcul de la Cédéao et de l'Uémoa est simple: que l'embargo force les autorités dites de transition à soumettre un calendrier acceptable de retour des civils au pouvoir.
Le Mali, dépourvu d'accès à la mer, importe 70% des denrées consommées quotidiennement par ses habitants, selon l'ONU. Et le lien aujourd'hui restreint avec le Sénégal ou la Côte d'Ivoire est vital.
Aucun mouvement massif de dénonciation du renchérissement de la vie n'a émergé jusqu'ici. Et les voix éparses qui s'élèvent en ce sens sont couvertes par le discours de "résistance" que tiennent les autorités au nom de la souveraineté nationale.
Choguel Kokalla Maïga, chef du gouvernement installé par les militaires, fustigeait lundi les sanctions comme des "mesures injustes et sauvages dont l’objectif est d’asphyxier le Mali" et de renverser le régime, "pour le compte de qui l'on sait", claire référence à la France, devenue l'objet récurrent de sa vindicte.
De nombreux Maliens adhérent à cette rhétorique. Mi-janvier, ils étaient descendus massivement dans la rue (quatre millions de personnes au Mali et à l'étranger selon M. Maïga) pour protester contre les sanctions.
La profondeur de la morsure économique est difficile à apprécier. L'état des caisses pour payer les fonctionnaires ou les dépenses de fonctionnement, par exemple, n'est connu que de certains services l'Etat.
Et les experts locaux se montrent très discrets sur ce sujet sensible.
- Spéculation -
"Le Mali est-il en train de foncer dans le mur, ou bien tout a-t-il été prévu ? On ne peut s'en tenir qu'aux signes extérieurs pour comprendre ce qu'il en est", souligne sous le couvert de l'anonymat un chercheur en sciences sociales.
Le ministère de l'Economie a assuré que le récent défaut de paiement sur le marché sous-régional était dû mécaniquement aux restrictions ouest-africaines, et non à un manque d'avoirs.
Les autorités ont plafonné les prix des produits subventionnés.La télévision d'Etat, organe privilégié de communication de la junte, a filmé les descentes qui se multiplient sur les marchés, selon elle pour contrôler les prix.
"Les stocks de denrées de première nécessité sont suffisants, largement suffisants", assure à ce stade le ministre du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed.
Les hausses de prix sont mises sur le dos de profiteurs.L'Union nationale des travailleurs du Mali, centrale syndicale, s'en est pris dans un communiqué à la "hargne de certains compatriotes de s'enrichir sur les malheurs des populations".
Dans sa boutique de vente en gros de Bolibana, Mouhamadou Bagayoko se défend: "La rareté amène l'augmentation des prix des matières premières, ce n'est pas de notre faute, c'est la faute de tout le monde".
Avec les sanctions en plus, "la réalité pour les consommateurs est vraiment pitoyable", souligne Mariam Diakité, qui a lancé début 2021 avec deux amis une association de défense des consommateurs.Alors "il faut se donner la main, plus question de pour ou contre, de transition, il faut lutter ensemble".
ALIOU CISSÉ, DE ZÉRO À HÉROS
Sur le banc de la sélection olympique, en tant qu’adjoint du défunt Abdou Karim Séga Diouf, Aliou Cissé a atteint les quarts de finale des Jeux Olympiques de Londres en 2012.
Dimanche soir, au terme de la finale de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations de foot, les Lionsse sont jetés sur Aliou Cissé pour le porter en triomphe. À n’en pas douter, le sacre inédit du Sénégal au Cameroun porte le sceau de ce coach résilient. Flash-back. Le 4 mars 2015, au lendemain d’une énième désillusion dans la grand-messe du foot continental, Aliou Cissé est officiellement nommé entraîneur du Sénégal. En réalité, la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) avait accédé à une demande populaire. Le capitaine de la génération 2002 était vu comme l’homme de la situation. Celui qui est capable de revitaliser une tanière en lambeaux. Sur le banc de la sélection olympique, en tant qu’adjoint du défunt Abdou Karim Séga Diouf, Aliou Cissé a atteint les quarts de finale des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Dans cette équipe, éliminée en prolongations par le Mexique (4-2), il y avait notamment les néo champions d’Afrique Sadio Mané, Saliou Ciss et Cheikhou Kouyaté.
Installé au palier supérieur après ce parcours remarquable, Aliou Cissé qualifie le Sénégal pour la Can 2017 en réalisant un carton plein (six victoires en autant de matchs) dans les éliminatoires. Le jeune technicien débarque au Gabon avec l’intention de redorer le blason du Sénégal.
Lors des cinq éditions précédentes, les Lions ne se sont pas qualifiés en 2010 et 2013. Ils ont été éliminés au premier tour en 2008, 2012 et 2015. Pour sa première phase finale de Can, l’entraîneur aux dreadlocks décroche son ticket pour le second tour dès son deuxième match de poule. Malheureusement, l’aventure s’arrête en quarts de finale face au Cameroun (0-0 ; TAB 4-5).
Quelques mois plus tard, le Sénégal, seize ans après la belle épopée de 2002, retrouve la Coupe du monde. En Russie, les Lions surprennent la Pologne (1-2), font jeu égal avec le Japon (2-2) et s’inclinent devant la Colombie (0-1). À égalité de points (4) avec les Blue Samouraïs, ils sortent de la compétition à cause d’un plus grand nombre de cartons jaunes.
Persévérant
En 2019, Aliou Cissé écrit une nouvelle page d’histoire du foot sénégalais. Sous ses ordres, les Lions se hissent en finale de la Coupe d’Afrique des nations. Dix-sept ans après la première perdue face au Cameroun (0-0 ; TAB 2-3). Ce jour-là, le teigneux joueur, en position de 5e tireur, a loupé la tentative qu’il ne fallait pas.
Se confiant à Salif Diao, son coéquipier de l’époque, Cissé disait : « Je la tenais d’une main cette coupe. Elle m’a échappé mais je te jure, je la gagnerai pour mon peuple. J’en fais une histoire personnelle que ce soit comme joueur ou coach ». Comme au Mali, le Sénégal laisse encore filer son étoile en Égypte (défaite en finale contre l’Algérie, 0-1).
Malgré tout, l’équipe nationale est accueillie avec les honneurs au Sénégal par des milliers de supporters qui conseillent de ne pas jeter l’éponge. Une invite à se surpasser qui peut être assimilée à une thérapie. Cette année, le travail de longue haleine d’Aliou Cissé est enfin couronné de succès au Cameroun. La formation du natif de Ziguinchor, au Sud du Sénégal, entame timidement le tournoi (victoire 1-0 contre le Zimbabwe) avant d’être neutralisée par la Guinée et le Malawi.
Dans la phase à élimination directe, les Lions bouffent les Requins bleus de Cabo Verde, les Étalons du Burkina Faso et évitent d’être électrocutés par le Nzalang nacional (éclair national) de la Guinée équatoriale. Opposé en finale à une Égypte roublarde, le Sénégal ne parvient pas à faire la différence dans le temps réglementaire et dans les prolongations. Il ne restait alors que les tirs au but pour départager les deux sélections.
Les Pharaons, invaincus dans cette séance à la Can depuis 1984, avaient auparavant éliminé la Côte d’Ivoire et le Cameroun par ce moyen grâce notamment à leur gardien Mohamed Abou Gabal dit Gabaski. Pour sa part, le Sénégal a vécu des échecs traumatisants. Contre toute attente, les Lions ont pris le dessus sur leurs adversaires.
En 18 matchs de Can, Aliou Cissé compte 11 victoires, 5 nuls et 2 défaites pour 23 buts marqués contre 6 encaissés. L’ex-sociétaire de Sedan (France) entre dans la postérité pour avoir fait goûter à ses concitoyens les délices d’une victoire finale dans cette compétition avec en prime le statut de meilleur entraîneur du continent. « Ça ne s’explique pas. Ça se vit », a coutume de dire le Camerounais Patrick Mboma, double vainqueur de l’épreuve.
La population nage depuis trois jours dans le bonheur. Aliou Cissé, qu’on pensait nul, est devenu « el tactico » (le tacticien, en espagnol). Un surnom créé par un Sénégalais sur Twitter et repris hier à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Yoff (Dakar) par le président Macky Sall. Un site a même été créé pour permettre à ceux qui le désirent et qui n’en ont pas l’occasion de présenter leurs excuses à leur héros autrefois voué aux gémonies.
AU COEUR DU PARTAGE DE LA RÉCOMPENSE DES LIONS
Les copains et les coquins n’ont pas été oubliés dans ce partage de l’hyène
Le chef de l’État a récompensé mardi, au palais de la République, les «Lions» fraîchement sacrés champions d’Afrique des Nations de football. Pour honorer ce premier sacre continental, Macky Sall a mis les petits plats dans les grands. Outre la décoration des 52 membres de la délégation officielle au grade de chevaliers de l’Ordre national du Lion, chaque membre de ladite délégation a reçu deux terrains de 200 m2 et de 500 m2 respectivement à Dakar et dans la nouvelle cité de Diamniadio mais également une enveloppe de 50 millions de francs. Si la récompense offerte aux «Lions» — à la dimension de leur exploit — est positivement appréciée par une bonne partie de l’opinion, il n’en est pas de même pour celle dévolue à une partie de la délégation.
D’abord, il faut savoir que sur les 52 bénéficiaires de ces libéralités présidentielles, les 49 sont sous tutelle directe de la Fédération sénégalaise de football (FSF) tandis que les 03 autres travaillent au ministère des Sports. Ces trois ne sont autres que le ministre des Sports, Matar Ba, lui-même, son Directeur de la Haute compétition Léopold Germain Senghor, frère du patron de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, et le DAGE dudit ministère, Mamadou Ngom Niang. Charité bien ordonnée commence par le ministère de tutelle ! Du côté de la FSF, outre les joueurs convoqués auxquels il convient d’ajouter l’entraîneur Aliou Cissé et son staff, il y a l’incontournable Augustin Senghor, son garde du corps Aziz, Kara Thioune, chargé de la Com et beau-frère de Fatimata Samoura, Secrétaire générale de la Fédération internationale de football association (FIFA), des policiers de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP), préposés à la sécurité de la délégation, Amadou Kane le patron de l’Organisme national des activités de vacances (ONCAV), le ministre de l’Urbanisme (et toujours membre de la délégation !) Abdoulaye Sow entre autres.
Me Augustin Senghor se taille la part du lion, prime de 3 millions de frs pour les fédéraux
Pour ce qui est du patron du football sénégalais, Me Augustin Senghor, il se taille dans cette campagne la part du lion. En effet, le bienheureux a bénéficié également des primes et indemnités de la Confédération africaine de football dont il est le vice-président. Sans compter qu’avec les ministres Matar Ba et Abdoulaye Sow, ils avaient pourtant abandonné les «Lions» en pleine compétition pour battre campagne au pays pour les besoins des élections locales après avoir encaissé leurs primes octroyées aux 50 membres du Groupe de performances de la délégation officielle. Il faut aussi souligner qu’avant de recevoir cette prime exceptionnelle offerte par le chef de l’État, les fédéraux avaient déjà anticipé la bamboula en se sucrant allègrement.
En effet, lors de sa dernière réunion, le 09 décembre 2021 plus exactement, le Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football avait pris, en catimini, la décision d’attribuer à chacun de ses membres trois millions (3) de F CFA. Une décision qui est rentrée en vigueur, séance tenante, puisque chaque membre du Comité exécutif était sorti de la réunion avec 1,5 million de FCFA en poche en attendant le reliquat. En fin février, ils recevront 750 000 F CFA avant de toucher le solde de tout compte de 750 000 F CFA en fin juin prochain. Ne croyez pas que la bamboula de nos dirigeants du football s’était arrêtée là. C’est mal connaître nos fédéraux. En effet, pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN) jouée au Cameroun, Me Augustin Senghor, le patron du football sénégalais, Abdoulaye SOW, le patron du football amateur (LFA), Cheikh Ameth Tidiane Seck, vice-président de la FSF et Djibril WADE, président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) avaient reçu comme tous les joueurs onze (11) millions de F CFA dont six (6) pour la qualification et cinq (5) pour la participation.
Selon des observateurs avertis du landerneau sportif, nos autorités à la tête du pays manquent notoirement de culture étatique. Nos interlocuteurs ne comprennent pas comment des ministres en fonction peuvent-ils être décorés officiellement et recevoir une récompense de l’État dans l’exercice de leurs fonctions ! Même la désignation du ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Habitat, Abdoulaye Sow, comme membre du Comité de pilotage et de gestion de la CAN 2021 par son homologue du Sport heurte les consciences républicaines. Non seulement le ministre devait démissionner de son poste à la Fédération sénégalaise de football en entrant au gouvernement, ce qu’il n’a jamais accepté de faire, mais encore il ne devait figurer dans aucun arrêté signé par son homologue des Sports. Mais nous sommes au pays de la Teranga et un ministre, chef de département, peut émarger sans aucun souci, dans une direction tenue par un de ses homologues avec la bénédiction du patron suprême !
En effet, le ministre des Sports, Matar Ba par arrêté N°0461 97 du 24 décembre 2021 portant création du Comité de Pilotage et de gestion de la CAN, avait coopté son homologue du Logement dans ledit Comité. Lequel, défense de rire, était chargé de prendre toutes les dispositions utiles et nécessaires pour une préparation et une participation de qualité du Sénégal à la CAN. Il était constitué ainsi : président : Matar Ba, 1er vice-président, Abdoulaye SOW, 2e vice-président, Me Augustin Senghor et 3e vice-président, Ibrahima Ndao. Ses membres étaient Djibril WADE, Mamadou Ngom Niang, Léopold Germain Senghor, Seydina Omar Diagne, Cheikh Tidiane Seck, Mbaye Diouf Dia, Amadou Kane, Elimane Lam, Abdoulaye Fall et Louis Lamotte. C’est d’ailleurs à ce titre que Amadou Kane, qui ne faisait pas partie initialement de la délégation officielle, a été coopté dans le partage des primes spéciales offertes par Macky Sall. Cerise scandaleuse supplémentaire sur le gâteau, ce Comité de pilotage et de gestion mis en place par le ministre des Sports dans le seul dessein de mettre tous les acteurs sportifs dans sa poche, ne s’est ...jamais réuni depuis sa création. Aujourd’hui, en tout cas, à cause de ces impairs, l’instance nationale du football est au bord de l’implosion.
La réserve foncière de l’aéroport Senghor ciblée
Pour ce qui est des terrains de 200 m2 offerts par le chef de l’État aux membres de la délégation officielle, nos recoupements nous ont permis de savoir que la seule assiette foncière disponible dans la capitale actuellement et capable d’abriter un tel projet est celle déjà morcelée de l’ancien aéroport international Léopold Sédar Senghor. Une assiette acquise par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) par le biais de sa filiale dédiée à l’immobilier. Si l’Etat veut donc prendre ces terrains pour les offrir aux « Lions » et à la délégation pléthorique qui les accompagnait, il devra sortir le chéquier. Car le prix de des parcelles n’est pas donné. Dans cette zone, les 200 m2 s’échangent à 80 millions de F CFA au prix de vente officiel affiché par la Compagnie générale immobilière du Sahel (CGIS), filiale, on l’a dit, de la CGIS. Ce qui fera 130 millions (50 millions + 80 millions) F CFA pour chaque membre de la délégation en plus des terrains de 500 m2 offerts à Diamniadio et dont nous n’avons pas pu déterminer la valeur exacte. Bref, si les « Lions » ont honoré dignement le Sénégal à Yaoundé, nul ne pourra pas dire que les Sénégalais, par le biais de leur Etat, ont été ingrats à leur endroit…et aussi à celui des délégués qui les accompagnaient !
«LES GRANDES RÉFORMES DU SECTEUR DE L’ENERGIE VONT RENFORCER LA SOUVERAINETÉ DE L’ETAT»
Ibrahima A. Sarr, président de la Crse, explique les nouveaux contours de la régulation
Propos recueillis par Moustapha BOYE |
Publication 10/02/2022
En marge d’un atelier organisé par la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), en janvier dernier, au profit du Collectif des journalistes économiques du Sénégal (COJES), Ibrahima Amadou Sarr, Président de ladite Commission a décliné les importantes mutations de la régulation du secteur énergétique à l’orée des premiers barils de pétrole et de gaz attendus en 2023. Jusqu’ici la CRSE ne prenait en charge que le secteur de l’électricité, tandis que la régulation du secteur des hydrocarbures était gérée par le Conseil national des hydrocarbures (CNH). Le président Macky Sall a décidé dès 2014 de procéder à la fusion des deux structures pour en faire une seule entité chargée de la régulation de l’électricité et de l’énergie. Ce qui fait que, depuis lors, la CRSE a comme attribution les secteurs énergétiques et de l’électricité. De 2014 à nos jours, le processus était en cours. En juillet 2021, la nouvelle CRSE a été créée. Il ne reste plus que les décrets d’application pour que la nouvelle structure commence à fonctionner.
Le Témoin - La Commission de régulation du secteur de l’électricité sera transformée en Commission nationale pour l’énergie. Qu’est-ce qui explique une telle mutation décidée par les autorités ?
Ibrahima Amadou Sarr - Avec les découvertes du pétrole et du gaz, et même bien avant, il y avait deux structures de régulation. La Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE) et le Conseil national des hydrocarbures (CNH). Le président de la République, dès 2014, avait pris la décision, en lieu et place de ces deux organes de régulation, de faire une fusion pour arriver à avoir une Commission de régulation du secteur de l’énergie. Cette option politique a été accentuée par les découvertes de pétrole et de gaz. On a considéré le bien-fondé de la réforme. Depuis lors des discussions étaient en cours pour rendre opérationnel un organe de régulation qui s’occuperait de l’électricité, mais également des secteurs intermédiaires et aval des hydrocarbures. C’est ce qui a été fait depuis juillet 2021 où on a créé la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CSRE) qui sera élargie aux personnels du CNH. La nouveauté principale, c’est que cela a coïncidé avec la mise en œuvre du second Compact Millénium challenge account dédié spécialement au secteur de l’énergie qui prend en compte cette préoccupation. Ce qui fait que nous avons un nouveau Code de l’Electricité qui rassemble tous les textes épars qui régissaient le secteur. Il y a une nouvelle loi qui consacre la nouvelle Commission de régulation du secteur de l’énergie avec ses nouvelles attributions aussi bien dans le domaine de l’électricité que dans celui des hydrocarbures notamment le secteur intermédiaire aval gazier et pétrolier.
Cette grande réforme va surtout créer un dégroupage de la Senelec qui va être structurée en filiales. Comment cela peut-il s’articuler avec la nouvelle mission de la CSRE ?
Le dégroupage de la Senelec intervient dans le cadre de la création d’un marché de l’électricité au Sénégal. Senelec était une entreprise verticalement intégrée et s’occupait de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique. On a ouvert à la concurrence un premier segment qu’est le secteur de la production. La Senelec ne pouvait plus continuer à assurer seule le secteur de la production. On a fait appel à des producteurs indépendants avec qui la Senelec signe des contrats d’achat d’énergie pour augmenter sa capacité de production. Après cette première ouverture à la concurrence, on doit à présent aller vers une seconde phase marquée par davantage d’ouverture au marché notamment pour la distribution de l’énergie électrique dans les zones où Sénélec n’était pas jusqu’à présent présente. Ce pour pouvoir davantage assurer une concurrence. En effet, quand l’activité de la Senelec est intégrée comme c’est le cas aujourd’hui, la concurrence ne peut pas véritablement jouer. C’est pourquoi, on dégroupe les activités pour arriver à une filiale autonome qui ne va s’occuper que de la production. Il y aura maintenant une filiale distribution et transport pour pouvoir compétir dans les mêmes conditions avec les distributeurs vendeurs qui sont sur le marché pour éviter qu’il y ait des subventions croisées entre les différentes entités de Senelec. Nous allons avoir maintenant une Senelec Holding plus les trois filiales (Production Transport et Distribution et vente). Tout cela entre dans le cadre de la mise en œuvre opérationnelle du marché de l’électricité dans notre pays.
Ces grandes mutations sonnent comme un retrait de l’Etat d’un secteur aussi stratégique que l’électricité. Que restera-t-il de souveraineté à l’Etat dans ce secteur ?
Je pense au contraire que ces grandes réformes vont renforcer la souveraineté de l’Etat. Parce que cette organisation est de nature à permettre à ce que les grands déterminants concernant l’approvisionnement correct du pays en énergie, ce sont les bases qu’on est en train de jeter aujourd’hui à savoir la multiplication et une concurrence entre les acteurs. Cela va permettre à termes une diminution des prix, il n’y aura plus une situation de monopole d’un quelconque opérateur à commencer par l’opérateur public Senelec. Comme vous le savez, jusqu’ici Senelec a le monopole de l’achat en gros et dans un délai normalement de 30 mois, tous les producteurs qui souscrivent une puissance égale ou supérieure à 5 mégawatts pourront se ravitailler auprès de leurs producteurs de choix. On doit s’attendre à deux ans au maximum à l’intervention de plusieurs acteurs qui vont venir utiliser le réseau de transport de Senelec pour ravitailler certains consommateurs qui utilisent certaines puissances. Un tel dispositif est fait de manière graduelle parce que, si on le fait d’un seul coup, Senelec risque de perdre tous ses gros clients. Cela dit, sur les questions de souveraineté énergétique, il est évident que l’Etat a pris toutes les dispositions nécessaires. C’est le régime juridique des biens et services qui sont destinés à l’exploitation du service de l’électricité. Il y a certains biens qui, même s’ils sont réalisés par des investisseurs privés, vont demeurer la propriété de l’Etat du Sénégal. Les fondamentaux notamment pour le transport que ce soit pour le gaz à travers les gazoducs, ou les lignes de transport d’électricité, tout cela est censé être la propriété de l’Etat du Sénégal. Personne ne peut les aliéner. Sur toutes les questions de souveraineté, à proprement parler comme dans tous les pays du monde, ce sont des choses standardisées. Un opérateur privé ne peut pas prendre en otage un Etat surtout sur des questions aussi stratégiques.
La nouvelle CSRE va intégrer, en son sein, un Comité de règlement des différends à l’’image de l’ARMP. Quelles seront les missions de CRD ?
Le rôle du Comité de règlement des différends, c’est d’apaiser davantage les contentieux qu’il peut y avoir entre les opérateurs et leurs clients. Mais aussi les contentieux qui ne peuvent pas manquer entre les opérateurs du secteur. La mission essentielle de l’organe de régulation, bien avant même le CRD, c’est de pacifier le secteur, de définir un certain nombre de règles, de mener de manière périodique des concertations. Et s’il y a des contestations, celles-ci sont transférées au niveau du CRD pour être tranchées. L’avantage, c’est, étant donné que c’est un organe constitué d’experts qui connaissent bien le secteur, cela pourrait faciliter le règlement des litiges en parlant le même langage que les opérateurs. C’est cela qui permet un peu de gagner en temps puisque si ces contentieux étaient transférés au niveau des tribunaux, cela risquerait de prendre beaucoup de temps.
Le Sénégal a réglé les problèmes de production et de transport mais le coût de l’électricité y est encore très cher. Avec les découvertes de gaz et de pétrole et l’exploitation prévue en 2023, les Sénégalais peuvent-ils espérer une baisse prochaine du coût de l’électricité ?
Effectivement le prix de l’électricité reste encore élevé au Sénégal. Le secteur électrique reste confronté à trois défis. Le défi de la disponibilité, celui de l’accès et le défi du coût du produit. Vous ne pouvez pas régler, surtout pour un pays sous-développé, ces trois défis en même temps. Si vous vous souvenez de 2011 avec les émeutes de l’électricité qui était rationnée, on donnait de l’électricité aux quartiers par rotations. Il a fallu faire de gros investissements pour rendre le service disponible. Depuis 2012, des efforts ont été faits et au moment où je vous parle, le Sénégal a une puissance installée de 1400 mégawatts, cela veut dire qu’aujourd’hui le produit est disponible. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des investissements lourds et sur le long terme. On n’a pas encore amorti ces investissements et les autres défis ne sont pas laissés en rade. L’Etat a continué à mener des efforts considérables pour relever aussi le défi de l’accès surtout avec tout ce qui a été déployé au niveau du monde rural en termes d’électrification. Aujourd’hui, on a un taux très honorable en matière d’électrification dans le monde rural. Pour ce qui est du défi du coût, depuis 2 à 3 ans, des efforts importants ont été menés par l’Etat à travers la Senelec pour la conversion de toutes les centrales de Senelec en dual fuel pour que ces dernières puissent fonctionner au gaz avec les nouvelles découvertes de gaz et de pétrole. Normalement, si on part du principe que les charges de combustible importé représentent 80 % des charges de Senelec, cela veut dire qu’avec l’avènement du gaz, il devrait y avoir une diminution très importante de ses charges d’exploitation. Le principe de régulation étant que toute diminution de charges de l’opérateur est répercutée sur les tarifs, cela devrait alors se traduire par la baisse des prix de l’électricité. Ce qu’il faut aussi prendre en compte c’est que la baisse du prix de l’électricité n’est pas automatique comme on pourrait le penser. Parce que tous les investissements réalisés dans le secteur l’ont été faits sur une longue période. Ce qui veut dire qu’il y aura un temps d’amortissement nécessaire. Mais quel que soit alpha, l’exploitation du gaz est de nature à avoir de l’impact tendant à la diminution des tarifs de l’électricité.
«LA FORCE DU FOOTBALL EST EXTRAORDINAIRE»
La star sénégalaise, passionnée de football, Youssou N'Dour a confié à radio Foot internationale sa joie après le sacre des Lions de la Teranga comme champions d’Afrique à la CAN
La star sénégalaise, passionnée de football, Youssou N'Dour a confié à radio Foot internationale sa joie après le sacre des Lions de la Teranga comme Champions d’Afrique à la CAN. «Je ne vous félicite pas, je vous encourage», leur avait-il lancé après la victoire en demi-finale !
Youssou N'Dour, comment vous sentez-vous après le sacre des Lions à la CAN 2022 ? Comme un Champion d’Afrique ?
Youssou N'Dour : Ça va très très très bien ! Après une journée de finale emplie de tension, d’une tension palpable, de craintes, de peur, ce que je retiens après la victoire, l’image que je garde, c’est que tout le monde était beau dans la joie ! J’ai passé la nuit à sillonner Dakar, et tout le monde était beau ! Les Sénégalais ne sont pas vilains mais là, ils étaient tous transfigurés. Comme quoi, la force du football est extraordinaire et nous attendions cette victoire depuis si longtemps.
Vous avez connu les déceptions des défaites qui ont précédé, alors comment vivez-vous la victoire ?
Je suis soulagé ! La première finale de CAN en 2002, disputée par Aliou Cissé, ElHadji Diouf, Fadiga, Habib Beye… etc j’avais décidé d’aller la voir à Bamako. J’avais loué un avion, mais après… j’ai été obligé d’être sur le terrain, pour consoler les joueurs. La deuxième finale, contre l’Algérie en 2019, j’ai quitté Dakar pour Le Caire… encore perdue. Alors cette fois, je me suis dit: «Non j’y vais plus, je reste à Dakar » et c’est la bonne ! Et je suis allé accueillir les joueurs à l’aéroport Senghor ! Et puis on a terminé cette journée de leur retour avec la Coupe en musique, par un concert gratuit pour tous à l’université Cheik Antar Diop.
Allez-vous leur écrire une chanson ?
Bon… je pense que je ne peux écrire une chanson sans parler de l’histoire et du futur, sans évoquer trois thèmes : l’histoire et le travail des autres générations précédentes qui a conduit à ce résultat, ensuite cette génération championne d’Afrique, et puis la suite ! Parce que nous avons maintenant beaucoup plus d’infrastructures au Sénégal, nous avons des équipes de football et des écoles de football, nous avons des perspectives, et je suis sûr que le Sénégal est aujourd’hui un pays de football. C’est le début de l’aventure !
Cette victoire propulse-t-elle le Sénégal dans autre dimension sportive ?
Le football n’est plus un jeu à 11 contre 11 ! Le football est devenu géoéconomique, géopolitique, stratégique ! L’Egypte ce sont 100 millions d’habitants, nous nous ne sommes que 17 millions. Donc il faut encourager les jeunes à croire en leur pays, en leur force, et moi je suis très heureux de tout ce qui se passe depuis la victoire, c’est extraordinaire. J’en ai vécu des grands moments, mais celui-ci est vraiment spécial, comme lorsque les aînés avaient battu la France à la Coupe du monde en 2002. C’est cette ambiance là, mais en plus grand !
Vous êtes plus qu’un passionné de football, vous agissez, par exemple au cœur du projet Génération Foot ?
Génération Foot, créée en l’an 2000,[où sont passés notamment les Champions Sadio Mane et Ismaila Sarr, Ndlr] est présidé Mady Touré, qui est un vieux frère. Je l’avais accompagné lors de son premier voyage en France, et il m’a fait l’honneur, pour mon amour du foot, de me nommer président d’honneur de Génération Foot. Nous travaillons sérieusement, comme les autres écoles de football (qui a un accord avec le FC Metz). Je veux vous révéler une anecdote: lorsqu’on cherchait des binationaux, un jour de 2001 ou 2002, j’ai vu Patrice Evra et on avait eu une discussion, pour savoir s’il allait jouer pour la France ou le Sénégal. Moi, je lui avais promis en plus «Si tu joues pour le Sénégal, je vais chanter tes louanges». Ça n’a pas fonctionné !
Cette victoire à la CAN vous rend-elle optimiste ?
Maintenant, c’est un nouveau jour : il faut progresser, il faut avancer. Le football, je le répète, ce n’est plus seulement 11 contre 11, c’est une stratégie, un vrai travail. Heureusement, nous avons des infrastructures qui tiennent la route, le nouveau stade du Sénégal à Diamniadio, en banlieue de Dakar, qui sera inauguré le 22 février, est un bijou. Ils n’y ont pas mis de piste d’athlétisme, c’est un vrai stade à l’anglaise. On peut donc crier de joie : «Allez les Lions !»
DEVELOPPEMENT DU FOOTBALL LOCAL, MACKY SALL DÉFINIT LE CAP À SUIVRE
Après avoir savouré le sacre de l’équipe nationale de football du Sénégal qui a remporté son premier trophée continental, le ministre des Sports devra s’atteler au développement du football local.
En réunion du conseil des ministres hier, le chef de l’état a axé son intervention sur le développement du football local. Macky Sall a défini le cap à suivre par son ministre des Sports et la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) qui auront la lourde de tâche de le mettre en application.
Après avoir savouré le sacre de l’équipe nationale de football du Sénégal qui a remporté son premier trophée continental, le ministre des Sports devra s’atteler au développement du football local. C’est la nouvelle feuille de route qui lui a été soumise par le président de la République lors de la réunion du conseil des ministres hier.
Le chef de l’Etat demande au gouvernement de poursuivre les efforts consentis pour développer le sport, dans toutes les disciplines, et préparer davantage la gestion des hautes compétitions. Il exhorte, dans cet esprit, la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf), à accélérer la modernisation du football national (dans toutes ses catégories), à asseoir, avec le secteur privé national, une économie autour du football, au regard de notre nouveau statut de Champion d’Afrique en titre. Ce qui renforce, selon le Président Sall, l’image du Sénégal, de même que les opportunités et possibilités de partenariat.
Au demeurant, le chef de l’Etat signale la nécessité d’accélérer le programme de réhabilitation et de construction des stades (Léopold Sédar Senghor, Demba Diop), ainsi que l’aménagement de terrains de sport fonctionnels dans les quartiers, afin d’offrir à la jeunesse un cadre d’épanouissement de qualité dans les localités du Pays.
Abordant la question liée à l’intensification du processus d’édification fonctionnelle des Maisons de la Jeunesse et de la Citoyenneté, le chef de l’Etat rappelle que le PSE Jeunesse constitue une des initiatives majeures de son action. Par conséquent, il invite le ministre de la Jeunesse à prendre toutes les mesures appropriées, afin d’accélérer l’exécution de la première phase d’implantation des Maisons de la Jeunesse et de la Citoyenneté dans les huit (08) départements ciblés.
Auparavant, à l’entame de sa communication, le chef de l’Etat avait magnifié une nouvelle fois le sacre du Sénégal à l’issue de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de Football (CAN) qui s’est déroulée du 09 janvier au 06 février 2022 au Cameroun. Il estime que cette compétition sportive continentale est devenue, au fil des années, un événement sportif international de premier plan.
Le président de la République a aussi saisi l’occasion pour réitérer, au nom de la Nation, ses chaleureuses félicitations, à la délégation sénégalaise, au ministre des Sports, au président et aux membres de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf), ainsi qu’à l’encadrement technique et administratif. Il félicite, en particulier, les joueurs qui, en plus de leurs talents remarquables, ont puisé dans les valeurs profondes sénégalaises, à savoir le courage, la persévérance, la résilience, la solidarité et la force mentale à toute épreuve, pour gagner la Coupe d’Afrique des Nations de Football.
Le Président Macky Sall remercie les populations pour la mobilisation exceptionnelle lors de l’accueil sans précédent des Lions. Il se réjouit de ce triomphe historique de l’équipe nationale de football qui reste une belle victoire du Peuple sénégalais. «Un Peuple à l’unisson, qui a communié avec les “Lions”, dans un élan national exemplaire, qui illustre le potentiel de notre pays et son rayonnement international dans la dynamique du Sénégal Emergent».
CADRE UNITAIRE DE L’ISLAM (CUDIS), CHEIKH AHMET TIDIANE SY ANNONCE SON DÉPART
Sauf revirement de situation, Cheikh Ahmet Tidiane Sy ne sera plus le président du Cadre Unitaire de l’islam (Cudis) à partir du mois de mars
Sauf revirement de situation, Cheikh Ahmet Tidiane Sy ne sera plus le président du Cadre Unitaire de l’islam (Cudis) à partir du mois de mars. il a indiqué qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession.
Cheikh Ahmet Tidiane Sy ne veut visiblement faire partie des personnalités qui cherchent à s’éterniser à la tête des organisations qu’elles dirigent. Dans une note, il a indiqué qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession lors de la prochaine assemblée générale du Cadre Unitaire de l’Islam (Cudis). « Le Cudis va organiser son AG au mois de mars et selon le principe de la présidence tournante, je ne suis pas candidat à ma succession.
Dans un post précédent, je disais que mon engagement dans le Cadre Unitaire de l’Islam est d’abord d’ordre religieux, parce que l’Islam nous exige la fraternité entre musulmans. Il est ensuite intellectuel, parce que nous pensons que les enseignements de nos grandes figures islamiques méritent toute leur place dans notre système éducatif. Il est enfin citoyen, parce que le contexte des événements du mois de mars 2021 nous a amenés à faciliter l’intervention des autorités religieuses pour la pacification de l’espace politique. Il est temps pour nous de passer le témoin à une des personnes de valeur dont regorge le Bureau du Cudis», a-t-il expliqué. CheikhAhmet Tidiane Sy déclare qu’à l’heure du bilan, il peut affirmer sans ambages que le Cadre unitaire de l’Islam a réussi à combler un vide en jouant un rôle de passerelles entre les communautés religieuses et en réaffirmant le rôle ô combien important des religieux dans la régulation sociale.
«Nous le disions, l’implication des religieux est plus que nécessaire, non pas seulement pour pacifier l’espace public, mais surtout pour l’assainir, en restaurant les valeurs fondamentales d’éthique et le sens de la citoyenneté, tout en adoptant une posture d’équité et d’impartialité. Pour cela, il est impératif de rattraper les pertes de valeurs auprès des plus jeunes, afin d’épargner les générations futures en leur inculquant tant soit peu, une éducation à la paix, à la citoyenneté et à nos valeurs islamiques. Cette responsabilité historique est une mission pérenne que le Cudis continuera à assumer sous l’autorité de nos guides religieux, en donnant l’exemple d’une institution forte qui ne devrait pas s’identifier à une personne, mais à des principes et aux valeurs islamiques qui sous-tendent son action », a-t-il déclaré.
Selon lui, ce sera son ultime combat en tant que « président serviteur » du Cudis, mais il continuera à servir la cause, à quelque niveau que ce soit, pour la préservation de la paix et la concorde des musulmans. «Pour l’avenir, je compte me concentrer encore plus sur ce que je sais faire le mieux, l’Entreprise et la création de valeur ajoutée, mais aussi la réflexion stratégique sur des sujets socio-économiques à travers le Think-tank Guess que je viens de co-fonder avec un réseau d’experts africains. Mes remerciements vont à l’endroit de l’ensemble des membres du bureau du Cudis pour leur confiance, à nos autorités religieuses toutes obédiences confondues et à toutes les personnes ressources qui ont contribué à la réussite des missions du Cadre», a conclu Cheikh Ahmet Tidiane Sy.
«TOUTES LES RÉGIONS SERONT AFFECTÉES PAR LES SÉCHERESSES OU LES INONDATIONS»
C'est l'avis de Mounkaila Goumandakoye, secrétaire exécutif de l’organisation pour l’environnement et le Développement Durable (Oedd)
Le réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’environnement (Remapsen) a organisé hier un webinaire sur le changement climatique dans le continent africain. Il vise à accroître la compréhension des problématiques se rapportant au changement climatique telles qu’elles affectent le continent africain. Selon le secrétaire exécutif de l’organisation pour l’environnement et le Développement Durable (Oedd), toutes les régions seront affectées par les sècheresses ou les inondations.
Beaucoup de facteurs accentuent le dérèglement climatique et l’Afrique fait face à de nombreux défis. C’est dans ce sens que le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (Remapsen) a organisé un webinaire pour un éveil de conscience de la population et des décideurs.
Dans une communication, le secrétaire exécutif de l’Organisation pour l’Environnement et le Développement Durable (Oedd), Mounkaila Goumandakoye, a indiqué que le dérèglement climatique pose des défis redoutables à l’Afrique dont la population est passée de 100 millions d’habitants environ en 1900 à 1,4 milliard d’habitants de nos jours. «Les changements climatiques associés à la dégradation des terres peuvent causer la perte de plus de la moitié des terres arables d’ici 2030, exacerbant l’insécurité alimentaire et la pauvreté. La bande sahélienne est particulièrement concernée mais également la corne de l’Afrique. Toutes les régions, à un degré ou à un autre, seront affectées par les sècheresses ou les inondations», annonce-t-il.
Selon l’OMM (Rapport sur l’état du climat en 2020), les changements climatiques peuvent entraîner jusqu’à 3% de baisse supplémentaire du PIB d’ici 2050. «Ceci est d’autant plus alarmant que la pression démographique va croissante, avec une population qui atteindra 2,5 milliards d’habitants en 2050 et 4 milliards en 2100», explique-t-il. A l’en croire, en Afrique, la grande dépendance des populations à l’agriculture - plus de 90% des activités agricoles reposent sur les précipitations et la pêche notamment -, accroît la vulnérabilité des pays aux changements climatiques.
En outre, il est revenu sur les conséquences du réchauffement climatique qui sont multiples. Il y a les effets sur la santé qui sont dus aux chaleurs extrêmes, à l’accroissement des maladies à transmission hydrique ou celles véhiculées par les insectes notamment le paludisme et la dengue, à la malnutrition et à la sous-alimentation qu’engendre l’insécurité alimentaire. À ces effets s’ajoutent aussi les pathologies respiratoires liées à la pollution atmosphérique (augmentation de la teneur en ozone en raison des hausses de températures ou augmentation des suspensions dans l’air due à la sècheresse et à la dégradation des terres). «Le niveau moyen des océans a augmenté de 20 cm ente 1901 et 2018 ; et une augmentation du niveau de la mer allant jusqu’à 5 mm/an est observée dans plusieurs pays africains à façade maritime, avec de plus grandes menaces sur les états insulaires comme les Seychelles, Madagascar ou l’île Maurice.»
Les déplacements de populations sont aussi induits, selon lui, par les inondations, les tempêtes ou les sècheresses. «On estime que 12% de tous les nouveaux déplacements de populations dans le monde au cours des deux dernières années se sont produits dans la corne de l’Afrique et l’Est du continent avec plus de 1,2 million, dus aux catastrophes naturelles», affirme-t-il. En 2020, poursuit-il, le continent a connu de graves inondations avec des pertes en vies humaines ou des déplacements de populations notamment au Soudan, au Soudan du Sud, en Éthiopie, en Somalie, au Kenya, en Ouganda, au Tchad, au Nigeria, au Niger, au Bénin, au Togo, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Burkina Faso.
GUY MARIUS SAGNA, DECROIX ET COMPAGNIE SERONT REÇUS PAR LE PREMIER MINISTRE MALIEN
Après leur forte mobilisation à Dakar pour soutenir le peuple malien, des responsables d’organisations citoyennes et de la société civile sénégalaises séjournent depuis hier à Bamako, au Mali
A la suite de leur mobilisation du 28 janvier dernier à la place de la Nation à Dakar, des dirigeants d’organisations citoyennes sénégalaises conduits par l’activiste Guy Marius Sagna, le député Mamadou Diop Decroix séjournent au Mali depuis hier. A Bamako, le leader de Frapp et Cie seront reçus par le Premier ministre Choguel Kokala Maiga.
Après leur forte mobilisation à Dakar pour soutenir le peuple malien dont le pays est mis sous embargo depuis le 9 janvier dernier par la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), des responsables d’organisations citoyennes et de la société civile sénégalaises séjournent depuis hier à Bamako, au Mali.
D’après un communiqué parvenu à notre rédaction, cette délégation est composée du président de Imagine Africa et ancien secrétaire général d’Amnesty International, Pierre Sané, du député Mamadou Diop Décroix, de l’activiste Guy Marius Sagna du Frapp et de Amidou Sidibé de la Ligue Panafricaine Umoja, Convergence pour le peuple malien.
Ces hôtes des autorités de transition sont à Bamako pour exprimer leur soutien à la lutte du peuple malien et leur solidarité au gouvernement du colonel Assimi Goïta dans le bras de fer qui l’oppose à l’ancienne puissance coloniale. Dans ce cadre, la délégation va rencontrer le Premier ministre Choguel Maïga, des membres du gouvernement ainsi que les forces sociales et politiques du pays. «Le Mali et le Sénégal sont des peuples jumeaux issus du même utérus qu’ont été l’Empire du Mali et la Fédération du même nom. Nous avons conquis l’indépendance dans la même lutte et fait nos premiers pas ensemble en tant qu’État indépendant. Tout ce qui atteint le Mali nous touche et la lutte du peuple malien est notre propre lutte. Nous venons dans une position d’écoute pour nous imprégner des enjeux et défis, pour explorer les voies et moyens de concrétiser l’expression de notre solidarité de retour au Sénégal et dans d’autres pays africains, ont expliqué Guy Marius Sagna, Mamadou Diop Decroix et Cie qui demandent à la Cedeao de mettre fin «aux sanctions illégales qu’elle a appliquées au Mali en vue d’étouffer son économie et d’isoler le pays des peuples frères voisins».
Dans la même veine, ces responsables d’organisations citoyennes sénégalaises exigent de l’Etat français qu’il mette fin à ses “ingérences intempestives” dans les affaires intérieures du Mali et des pays africains.
Enfin, ils ont encouragé toutes les forces politiques et civiles du pays à entamer la grande conversation nécessaire à la refondation de l’Etat, de l’économie et à la grande transformation sociale que les Maliens attendent avec impatience.