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18 juin 2025
CLOTURE SEMAINE NATIONALE DE LA PETITE ENFANCE, UNE DERNIERE JOURNEE DE REFLEXIONS
C'est dans une salle archicomble que l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits a tenu sa journée de clôture de la semaine dédiée à la petite enfance
La Semaine nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits a été célébrée sur l'ensemble du territoire national. Pour terminer cette manifestation sur de belles perspectives, l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (ANPECTP) a tenu une dernière journée de réflexions.
C'est dans une salle archicomble que l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits a tenu sa journée de clôture de la semaine dédiée à la petite enfance. Ce moment, loin d'être juste folklorique, a été aussi l'occasion de mener des réflexions sur la thématique du programme : "Éduquer les tout-petits dans nos valeurs afin de préparer leur ouverture au monde".
Cette rencontre de clôture a pour objectif général de développer des stratégies de renforcement de l'intégration des valeurs culturelles nationales dans la prise en charge des tout-petits.
Les acteurs ont évoqué, quant aux résultats attendus une fois le plan mis en œuvre, l'amélioration sur le court, moyen et long terme de la qualité des interventions à travers l'intégration des valeurs, le renforcement de la gouvernance des structures de l'agence à travers toujours ce même levier que sont les valeurs. La directrice générale de l'ANPECTP, Maimouna Cissokho, a évoqué, à cet effet, la perte des valeurs prévalant dans l'espace public. "Nous remarquons de plus en plus la prolifération de comportements aux antipodes de nos valeurs. Cette situation explique pleinement la tenue de ce genre d'événement. Ainsi, nous comptons anticiper", soutient-elle. Cette dernière d'ajouter : "Pour réussir ce pari, des sensibilisations sur le retour à l'identité culturelle sénégalaise seront menées sur l'ensemble du territoire national."
Dans ce sens, "à l'horizon 2030, les valeurs doivent être au cœur même de l'école pour un capital humain porteur d'un développement socioéconomique. Il faudra aussi mettre à profit cette opportunité offerte. Ainsi, le taux brut de scolarisation sera également boosté avec les stratégies qui seront mises en place", a affirmé la patronne de la petite enfance.
Plus dans les détails et dans l'insistance, l'ancienne inspectrice de l'éducation nationale a souhaité une meilleure prise en charge de l'enfance. Cet objectif, encore une fois, passe par le développement de stratégies de renforcement de la prise en charge des tout-petits. Épanouir les personnalités propres des uns et des autres, ferait des enfants des citoyens modèles dans le futur.
L'Unesco, un des partenaires de l'agence et ardent défenseur de la cause de l'éducation, était aussi présente à la cérémonie de clôture. L'organisation internationale s'est réjouie de ce panel. La branche de l'ONU qui s'occupe notamment des sciences et de la culture, salue l'investissement sur le capital humain et ce, dès le bas âge, par l'État du Sénégal.
Que serait une journée consacrée aux tout-petits, sans enfants ? C'est dans ce cadre que les principaux concernés ont été naturellement conviés à cette fête qui est avant tout la leur. Leurs tenues du jour sont toutes inspirées des cultures du pays (lebou, serere, diola, …) Ils ont même gratifié le public venu nombreux d'une prestation théâtrale en rapport avec la thématique de la journée de clôture.
CRIMINALISATION DE L’HOMOSEXUALITE AU SENEGAL, DES REPRESAILLES À RECONSIDERER
Le projet d’un passage de faits délictuels à la criminalisation de l’homosexualité suit son bonhomme de chemin et devrait être présenté aux députés dans l’optique de la tenue d’une séance plénière
Le projet d’un passage de faits délictuels à la criminalisation de l’homosexualité suit son bonhomme de chemin et devrait être présenté aux députés dans l’optique de la tenue d’une séance plénière. Malgré les inquiétudes sur les conséquences qu’une telle décision pourrait induire au plan international, le Sénégal a des arguments pour faire face à la menace de sanctions extérieures.
Face à la presse, ce 11 décembre 2021, l'association And Samm Jikko Yi rendait compte d’un travail entamé depuis bientôt un an : une pétition contre la promotion de l’homosexualité au Sénégal et sa criminalisation. Le collectif, avec l’accord de plus d’une centaine d’organisations de divers secteurs, s’est dit prêt à passer à la vitesse supérieure. "Nous avons mandat de toutes les couches de la société pour présenter à l'Assemblée nationale la proposition de loi criminalisant l'agenda LGBT+. Les khalifes généraux, les syndicats d'enseignants, les associations de la jeunesse sportive et culturelle... ont signé la pétition. Même les professeurs de droit et des juristes ont adhéré à la pétition, tout comme des députés", assurait son coordinateur.
Pour défendre le projet de loi à l’hémicycle, les députés comme Mamadou Lamine Diallo, Moustapha Guirassy, Cheikh Bamba Dièye et Alioune Souané se sont portés volontaires. De même, ajoutait Serigne Babacar Mboup, ‘’tous les groupes parlementaires sont informés de l'initiative. Le vote de cette loi est devenu une obligation patriotique pour la stabilité du pays et conserver le legs". Le texte sera prochainement déposé sur la table des députés qui décideront de la suite à lui réserver.
Désigné comme un des pays vitrines de la démocratie et des Droits de l’homme en Afrique, le Sénégal s’expose tout de même à une stigmatisation par ses partenaires économiques, politiques et culturels dans l’hypothèse de l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité. Mais dans les faits, à quoi cela pourrait ressembler ?
Des accords internationaux au-dessus des lois nationales
Dans une correspondance en date du 2 mai 1963, le chef de l’Etat du Sénégal (le président Léopold Sédar Senghor) a affirmé au secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), en vertu du principe de la succession d’Etats, que le Sénégal se reconnaît lié par tous les accords, conventions et protocoles antérieurs à son indépendance et relatifs à la promotion et à la protection des Droits de l’homme. Après son accession à la souveraineté internationale, le pays a contribué à la codification des normes du Droit international relatif aux Droits de l’homme, en participant activement, notamment, à l’élaboration de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples, (…) ainsi que de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Par ces faits historiques, le Sénégal s’est rapidement conformé à la juridiction internationale sur les Droits de l’homme, faisant même que, grâce à l’article 98 de la Constitution dispose : ‘’Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois’’ nationales.
Avec le temps, le concept de ‘’Droits de l’homme’’ a beaucoup évolué, intégrant de plus en plus la lutte pour le respect des droits des personnes LGBT+. De sorte qu’aujourd’hui, ces principes ‘’universalisés’’ par les Occidentaux exposent le pays à des ‘’représailles’’, en votant une loi pour la criminalisation de l’homosexualité.
Toutefois, le Sénégal n’est pas le premier pays à s’élever contre l’ordre établi par les organismes internationaux. Et selon le poids et l’intérêt qu’ils représentent, ceux qui ont tenté s’en sont sortis avec des fortunes diverses. En Ouganda, le président Yoweri Museveni a promulgué, en 2014, une loi controversée qui durcit la répression de l'homosexualité. Ensuite, le Parlement a voté l’interdiction de toute promotion de l'homosexualité, criminalisé le soutien aux homosexuels et rendu obligatoire la dénonciation de quiconque s'affiche homosexuel. Cette adoption leur a valu des sanctions prises par le département d'État américain, interdisant l'entrée aux États-Unis de ‘’certains responsables ougandais impliqués dans de graves violations des Droits de l'homme, notamment contre des personnes (LGBT). Les mesures punitives ont également visé la suspension du financement de programmes destinés aux autorités de Kampala.
L’Ouganda sanctionné pour sa politique anti-LGBT
Une ligne de conduite dans laquelle s'inscrit le nouveau président américain Joe Biden. Le démocrate a relancé une initiative prise en 2011 par Barack Obama, pour ‘’promouvoir les droits humains des personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres, queer et intersexes (LGBTQI+) à travers le monde’’. Dans son premier discours de politique étrangère, le président Biden a demandé aux agences américaines présentes à l’étranger de présenter, dans les 180 jours, un plan d’action pour en faire un axe fort de leurs interventions. Il a demandé à son gouvernement de combattre les lois discriminatoires à l’étranger. Cette politique extérieure sera doublée d’une hausse du nombre de réfugiés persécutés pour leur orientation sexuelle et accueillis par les États-Unis.
Le Sénégal a, plus que jamais, une place importante dans la stratégie américaine en Afrique. En illustre la visite, il y a un mois, du secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken à Dakar. Le pays est souvent choisi par les officiels américains lorsqu’ils effectuent des tournées en Afrique. Les investissements américains au ‘’pays de la Téranga’’ sont en augmentation ces dernières années, et 50 entreprises américaines opèrent dans divers secteurs, notamment les infrastructures, les technologies de l’information et des communications, l’énergie, les transports, l’hôtellerie et les services financiers. Lors de son passage, le secrétaire d’Etat a signé des accords d’un milliard de dollars avec des compagnies américaines, incluant un contrat de technologie pour des services publics de sécurité et un projet pour améliorer le trafic avec de meilleures routes.
A cela s'ajoutent les contrats sur le MCA dont le Sénégal a bénéficié d’un second don destiné à l’amélioration de la production d’énergie, l’apport de l’USAID, etc. L’adoption d’une loi contre les valeurs importantes aux yeux de l’administration Biden pourrait-elle remettre en question tous ces acquis ?
Le Sénégal, une vitrine démocratique à préserver ?
Il n’est certes pas sûr que la première puissance mondiale renonce à un pion essentiel pour ses projets pour le continent africain pour une loi, fut-elle contre les Droits de l’homme. Dans un Sahel en proie aux djihadistes, le Sénégal a depuis de nombreuses années été un des pays africains les plus stables, avec des transitions au pouvoir réussies. D’ailleurs, soutenait de manière très diplomatique Anthony Blinken, avec quelques sous-entendus, ‘’le Sénégal a longtemps servi de modèle démocratique en Afrique. Comme toutes les démocraties, les États-Unis compris, le Sénégal ne peut pas considérer comme (définitivement) acquises les normes et les institutions démocratiques’’.
Un autre pays africain, au poids bien différent du Sénégal, a aussi décidé, en 2014, de corser ses réprimandes contre les personnes homosexuelles. En pleine campagne de promotion du mariage gay en Occident, le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a validé une loi qui prévoit une peine de 14 ans d'emprisonnement pour quiconque conclut une union homosexuelle et 10 ans de prison pour ceux qui officient, servent de témoins ou aident à un mariage ou union civile homosexuelle. Malgré les condamnations de l’ONU contre une ‘’une violation grave de plusieurs droits humains fondamentaux’’, très peu de sanctions ont été prononcées contre la première puissance économique d’Afrique.
Tout comme le Sénégal, le Nigeria est un point de passage privilégié par les officiels américains, lorsqu’ils débarquent sur le continent.
Qu’en serait-il du premier partenaire du Sénégal ? La France se définit comme le pays par excellence des Droits de l’homme. D’ailleurs, son secrétaire d'État français aux Affaires européennes a demandé, en octobre dernier, l’application de sanctions contre la Hongrie qui a adopté, en juin 2021, une loi accusée de discriminer les personnes LGBTI. Le texte incriminé dispose, entre autres, que ‘’la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l'identité de genre, le changement de sexe et l'homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18 ans’’. Si le Premier ministre souverainiste hongrois Viktor Orban n'y voit qu'un instrument de protection des enfants, la loi suscite l’indignation de ses voisins.
L’agenda du Soft Power
Si des organisations françaises de défense des droits de personnes LGBT demandent régulièrement des sanctions contre des personnalités sénégalaises condamnant ouvertement l’homosexualité (dont des khalifes généraux), les rapports bilatéraux entre la France et le Sénégal ne plaideront certainement pas pour des solutions extrêmes. D’ailleurs, la politique des sanctions n’est que moyennement préconisée par plusieurs ONG de défense des droits des homosexuels dans les pays où cette orientation est réprimée.
Depuis 2011, un rapport du haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme dénommé ‘’Lois et pratiques discriminatoires et actes de violence dont sont victimes des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre’’, recommande des mesures discrètes pour promouvoir les droits des LGBT+ dans le monde. Ces derniers concernent ‘’la mise en place de programmes de formation destinés à sensibiliser les responsables du maintien de l’ordre aux violences ciblant les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres et leur apprendre à reconnaître ces violences, enregistrer les signalements et prendre les mesures appropriées’’. Mais aussi des campagnes d’information publiques qui visent à lutter contre les préjugés sociétaux, ou encore ‘’l’organisation de programmes de formation des enseignants, la création d’espaces sûrs dans les établissements scolaires pour les jeunes homosexuels, bisexuels ou transgenres et le lancement de campagnes de sensibilisation’’.
Par Mamadou Diop THIOUNE
RUFISQUE RAYÉE DE LA CARTE DU PÉTROLE ET DU GAZ
Le conseil présidentiel sur les hydrocarbures où l’espoir du Sénégal de voir ses soucis d’argent terminés avec l’exploitation qui peut ou semble virer vers le cauchemar en parlant des raisons fondées sur la répartition des bénéfices
Le conseil présidentiel sur les hydrocarbures où l’espoir du Sénégal de voir ses soucis d’argent terminés avec l’exploitation qui peut ou semble virer vers le cauchemar en parlant des raisons fondées sur la répartition des bénéfices au profit des sociétés exploitantes .
En réponse de votre perception , le Pool Ecologie— Green-marines Pêche & Environnement par ma voix s’’autorise à certifier que compte tenu des règles d’investissements , ces sociétés n’ayant pas jeté à tort ou à perte des fonds dans l’océan et ses ressources offshores contrôlent le jeu financier du pétrole et du gaz dans le monde . Ces sociétés comme les nations ont des instances qui statuent en tout temps et tout lieu pour sauvegarder leurs intérêts. C’est pas au Sénégal où tout le monde est expert que ces multinationales reculeront malgré la pression des politiques opposées.
Face à cette résonnance particulière de la rumeur publique des citoyens et de la clameur politique , le Pool- Ecologie- Greenmarines en partenariat avec la plateforme départementale des acteurs non étatiques de Rufisque s’interroge sur l’avenir des acteurs de la communauté des pêcheurs , premier maillon impacté de l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz.
De préciser, que la seule collectivité territoriale littorale maritime impactée par deux sociétés plateformes et de deux géants pétroliers « TOTAL » et Woodside en lien avec « BP »pour ne pas citer Caiern -Capricorn –Timis corporation est bien Rufisque, la cité mythique de Coumba Lamb . Rufisque-Offshore (Pétrole) dans la trajectoire de l’écosystème SANGORMAR Offshore qui impacte sans détours la zone exclusive économique de pêche « ZEE » où il était d’obligation que des études d’évaluation des stocks soient effectuées conformément à la convention de Recherches biologiques & Pêche « avant les activités d’exploration et après l’exploitation car toute activité sousmarine de sondage affecte l’écosystème marin . Rufisque-Offshores Profond , (Pétrole &Gaz ) , pour parler du retour en 2014 en force du géant Total suite à son retrait de la découverte de 2011 laissée en rade sera un impact négatif et un facteur de dérèglement des trajectoires des espèces hauturières . Comment expliquer que Rufisque , cette collectivité territoriale littorale maritime impactée ne soit ni au rendez-vous du Conseil présidentiel , ni dans les textes qui régissent les clauses de compensation prévues par les conventions internationales d’exploration et d’exploitation du pétrole et du gaz ?
Seulement le problème est à un autre niveau plus complexe et demande la mobilisation des populations dans une approche holistique n’excluant aucun habitant pour exiger la présentation par les sociétés multinationales pétrolières et gazières exploitantes de délibérations des études d’impacts environnementaux , « EIES « les enquêtes publiques , du conseil municipal de la ville de Rufisque de 2014 à 2021. Une ville aussi importante et historique sous risque d’être effacée sans réaction aucune des acteurs politiques qui ont en charge le développement de notre cité dans ce présent et le futur. C’est dommage que nos travaux engagés lors du séminaire du mois de mars 2021 ne soient pris en compte ou parvenus aux autorités d’Etat avec de fortes recommandations en direction des sociétés multinationales et l’Etat sur le devenir de Rufisque face aux défis et portant sur les fonds de résiliences , de compensation des communautés littorales , les fonds de reconversion des acteurs de pêche aux métiers de la mer , les fonds de développement local et les indemnités sociales communautaires , la prise en compte des observatoires d’emplois de main d’œuvre qualifiée que les populations doivent bénéficier auprès des géants du pétrole et le gaz .
A ce jour aucune garantie de Rufisque n’est démontrée pour mettre à l’aise les populations littorales des collectivités de la pêche maritime impactées comme celles allant de St-Louis- Cayar- Rufisque- Palmarin et Kafountine d’où l’impérieuse nécessité d’organiser les assises sur l’avenir de la pêche au Sénégal . Face au défi d’exploitation pendant les 36 ans d’activités pour le pétrole et qui dure 56 ans pour le gaz , nous interpellons dans une collaboration du haut Conseil du Dialogue social et le comité national du dialogue social de pêche-aquaculture et ressources offshores « C.188.R.199 OIT/Pêche –Economie maritime, le Chef de l’Etat Président Macky SALL pour des mesures correctives en vue d’une prise en compte de tous les segments de l’observatoire des emplois des métiers de la mer et de la main d’œuvre qualifiée du pétrole et du gaz de la ville de Rufisque .
Dans une dynamique unitaire des citoyens de Teung-Guedj et la communauté Lébou , nous appelons à la solidarité des Domou Coumba Lamb et que tous les acteurs politiques de Rufisque sans discrimination fassent du pétrole et du gaz , un bassin d’emplois en lieu et place de la création de mendiants aux boubous propres , des rampants , pleurants et margouillats par génération politique recyclés par campagne politique .
MACKY EST AU CŒUR DE CE QU'IL DÉNONCE
On assiste aujourd’hui au Sénégal à des recasements publics et internes d’agents non assermentés dans la fonction publique. Ce qui décrédibilise de plus en plus l’administration. Le chef de l’Etat, qui en a fait le constat, serait complice de la situation
Au Sénégal, on assiste aujourd’hui à des «recasements publics et internes» d’agents non assermentés dans la Fonction publique. Ce qui décrédibilise de plus en plus l’administration. Le chef de l’Etat, qui en a fait l’aveu, serait un complice de cette situation, selon des syndicalistes d’enseignants qui proposent la restructuration des recrutements sur la base de dossiers.
L’administration aurait toujours été un appendice de protection contre les prédateurs et autres magouilleurs qui mettent à genou ou carrément à terre des structures et autres entreprises en très peu de temps. C’était une administration de qualité suivant les règles de l’art. Mais aujourd’hui, elle est truffée d’agents non assermentés recasés par des personnalités haut placées. Beaucoup n’ont pas les qualifications pour exécuter les tâches pour lesquelles ils sont recrutés. «On recrute quelqu’un qui a un bac plus 2, qui perçoit un salaire qui fait 5 fois celui de l’enseignant. Ce sont des personnes qui n’ont pas les profils requis pour être recrutées, mais que l’on recrute sur des bases politiciennes, de clientélisme et de népotisme. Dans la fonction publique, pour occuper certains postes, il faut être un fonctionnaire de la hiérarchie A. Mais les autorités contournent les règles par des contrats spéciaux.
La masse salariale est bouffée par ces agents et des institutions comme le CESE. On utilise des moyens de contournements, et c’est ce qui est à l’origine de ces dérives», estime Ndongo Sarr du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen et secondaire du Sénégal (Cusems). «Le plus souvent, ce sont les neveux, les nièces, les amis des directeurs qui constituent cette pléthore de personnels qui ne savent pas faire ce qui les attend comme tâches dans l’administration, et qui sont là à consommer le budget de l’Etat. Ce ne sont pas que des taupes, mais ce sont aussi des gens placés par des hauts gradés. C’est pourquoi, aussi, il n’y a pas de secret professionnel dans certaines structures étatiques», enfonce son collègue Dr Modou Ngom qui s’indigne surtout des «recasements internes». «Parfois, quand il y a un poste vacant, au lieu de faire un appel à candidatures pour des agents assermentés, les responsables demandent aux collaborateurs d’aller faire une formation payante de master par exemple et de revenir pour ledit poste. C’est comme ça qu’on engouffre les gens dans les postes de directions et c’est scandaleux !» estime-t-il.
Des critères de recrutement qui laissent à désirer
En effet, les critères de recrutement dans la Fonction publique laissent à désirer, et permettent le recrutement de personnes non qualifiées qui touchent des salaires sans aucun rapport avec leurs qualifications. C’est le chef de l’Etat, lui-même, qui dénonce les recrutements anarchiques et clientélistes. Il estime qu’ils devraient être bannis de l’administration afin de maintenir la qualité dans les structures publiques et préserver le budget de l’Etat. Un aveu d’échec, selon des syndicalistes d’enseignants comme le secrétaire général du Cusems Authentique, Dame Mbodj, qui considère que le président de la République est «au cœur de ce qu’il dénonce» car c’est lui qui nomme aux emplois civils et militaires. Dame Mbodj assène ses vérités. «Il doit être au courant de tout et bien informé. Cet effet de surprise dénote qu’il n’est pas à la hauteur», a-t-il martelé.
«C’est lui qui a nommé le ministre de la Fonction publique. Cela veut dire que les critères ne sont plus respectés. Il l’avoue, c’est parce qu’il y a catastrophe, des failles et des agents du ministère des Affaires étrangères ont été épinglés et des députés à l’Assemblée nationale incriminés dans le trafic de passeports diplomatiques», rappelle pour sa part Tamsir Bakhoum alias Ngoloum du Syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) qui dénonce cette «mauvaise politique de l’Etat» et demande au président Sall de «revoir son entourage». Selon lui, le chef de l’Etat doit surtout ordonner que les recrutements dans la Fonction publique se fassent conformément aux principes administratifs. Ce pour donner la chance à tout le monde et recruter sur la base de dossiers et non de clientélisme.
Docteur Modou Ngom, chargé de la formation au Cusems, plaide lui aussi pour le recrutement sur dossiers en mettant en place un comité dans lequel les membres pourraient mesurer le travail à abattre par des personnes qualifiées à proposer à l’autorité pour nommer le meilleur profil. « Autrement dit, il faut des candidatures publiques avec des comités indépendants qui trient les dossiers, classent les candidats les plus méritants qu’ils proposent à l’autorité qui va se charger du recrutement. Il faudrait aussi qu’on remette un cahier des charges aux nouvelles recrues pour leur signifier clairement que, si elles ne travaillent pas, elles seront remerciées. C’est comme ça qu’on doit restructurer les recrutements. Si on fait recours à cette méthode, le Sénégal va décoller.
Aussi, si les Sénégalais savaient que le directeur ne peut recruter personne dans sa famille, que tout se fait sur la base de qualifications, alors ils allaient arrêter de mettre la pression sur certains directeurs membres de leurs familles», propose notre interlocuteur. Pour lui, il faut instaurer impérativement des concours et d’autres types de recrutement basés sur des dossiers et des appels à candidatures...
DES RECRUTEMENTS CLIENTÉLISTES AU PALAIS, DANS LES MINISTÈRES ET DIRECTIONS
Avec une masse salariale qui va frôler en 2022, 952 milliards de frs contre 904,9 milliards de frs en 2021, une progression de presque 45 milliards entre les deux exercices, les finances publiques n’en peuvent plus
Avec une masse salariale qui va frôler en 2022, 952 milliards de frs contre 904,9 milliards de frs en 2021, une progression de presque 45 milliards entre les deux exercices, les finances publiques n’en peuvent plus. Surtout que, dans ce gonflement de la masse salariale, près de « 400 milliards de nos francs » seraient liés aux recrutements anarchiques. Le président Macky Sall veut siffler la fin de la récréation pour inviter les services de l’Etat à revoir leur copie puisque, selon lui, cette enveloppe est trop volumineuse au regard de notre santé financière. Ou de l’état de notre économie. Hélas pour le président de la République, certains économistes estiment qu’il est responsable de cette situation en ce sens qu’il a laissé faire. En effet, rappellent-ils, le recrutement dans la fonction publique passe impérativement par des commissions de recrutement et la division de contrôle d’effectifs.
Pape Abdoulaye Seck, économiste, ne mâche pas ses mots suite à la sortie du Président dénonçant les recrutements anarchiques. Il dénonce le fait que le Palais, les ministères et même les directions nationales recrutent sans aucun critère de rentabilité économique sinon celui de la satisfaction de la clientèle politique. Un recrutement tous azimuts qui explique ce surplus de 400 milliards de francs sur la masse salariale de la Fonction publique. Selon lui, l’Etat, sous l’actuel régime, n’a pas été très regardant dans le recrutement dans la fonction publique. Conséquence : les critères de convergence de l’Uemoa qui imposent une masse salariale ne dépassant pas 35 % du Produit intérieur brut (Pib) sont systématiquement violés par notre et bonjour les dégâts financiers !
Le président Macky Sall qui prône la limitation de la masse salariale est en réalité l’artisan du recrutement abusif qu’il veut combattre. C’est du moins l’avis de l’économiste Pape Abdoulaye Seck. A l’en croire, le président de la République a laissé faire au point qu’on en est arrivé à ce stade où la masse salariale connait un surplus de près 400 milliards de nos francs. Des recrutements politiciens sans aucune objectivité, sans que les secteurs d’activités ou structures en aient exprimé le besoin. Notre interlocuteur estime donc que « c’est cela le mobile de cette faramineuse masse salariale ». Le plus grave, c’est que, selon M. Seck, « ces recrutements tuent notre économie parce que, justement, ne lui apportant aucune valeur ».
« Les recrutements abusifs existent même au Palais avec des postes qui ne sont d’aucune utilité … »
Selon l’économiste Pape Abdoulaye Seck le phénomène est d’autant plus profond que, même au Palais de la République (Ndlr, qui vient d’être certifié Iso !), il y a des recrutements injustifiés qui ne sont vraiment d’aucune utilité. C’est avec le régime actuel notamment qu’on a commencé à entendre parler de postes comme « ministre conseiller, alors que soit on est ministre soit on ne l’est pas. Soit on est conseiller soit on occupe un autre poste ». Pis encore, selon lui, les responsabilités ou taches de ces soi-disant ministres rattachés au palais ne sont même pas définies dans des cahiers des charges et personne ne sait ce que ces gens font alors que « ils ont tous les privilèges rattachés à leurs postes respectifs, ce qui coûte beaucoup d’argent au Trésor public ». Notre interlocuteur s’émeut aussi du fait que « quand un ministre ou directeur est défénestré, on lui trouve systématiquement un poste créé sur mesure pour ne rien faire d’autre que de satisfaire cette personne qui devrait aller chercher du travail ou retourner à son premier poste dignement occupé avant sa nomination ». Poursuivant, Pape Abdoulaye Seck pense que les ministères sont à l’image du Palais car, dit-il, « ce qu’on entend maintenant, c’est des termes comme conseiller de département…c’est quoi ça et comment peut-on se permettre d’avoir au-delà des conseillers techniques, un conseiller de département…c’est du jamais vu ?». Bref, selon notre économiste, la racine du mal, c’est le régime en place. En effet, soutient-il, dans presque tous les secteurs on note des recrutements pour satisfaire la clientèle politique, allant des ministères aux directions où l’on constate des conseillers techniques, spéciaux etc.… sans aucun apport économique mais budgétivores.
« Ce n’est que sous Macky Sall qu’on entend des postes comme conseiller de département au niveau des ministères… »
Selon lui, du temps de Senghor, on n’entendait pas parler de ce genre de postes qui foisonnent sous le magistère du président Macky Sall. Soit on est conseiller au prés du chef de l’Etat par exemple mais pas ministre-conseiller. De plus, au palais présidentiel sous l’actuel régime, « les ministres conseillers ne sont spécialisés en rien du tout. Ce sont des conseillers techniques qui gèrent les secteurs comme l’éducation, la santé et autres alors qu’il y a des ministres conseillers… mais en quoi ? Rien n’est spécifié». Considérant que le régime de Sall ne respecte pas le principe d’expression de besoins de recrutement par des secteurs d’activités porteurs de croissance économique, l’économiste préconise un audit général pour voir qu’est-ce qui ne va pas afin d’y apporter une correction. Ce qui est sûr, estime-t-il, « c’est qu’il peut y avoir des fonctionnaires qui continuent de percevoir leurs salaires alors qu’ils ne sont plus agents de l’Etat car ayant quitté leurs postes depuis… ». Donc, il faudra un travail sérieux pour débusquer ces faux fonctionnaires puisque, par le passé, on avait constaté que beaucoup d’enseignants percevaient encore leurs salaires sans qu’ils n’étaient plus au service de l’Etat.
PAPE MALICK NDOUR, ÉCONOMISTE : « L’Etat n’a pas été très regardant dans les recrutements dans la fonction publique… »
D’autres économistes interrogés se disent très surpris d’entendre le chef de l’Etat Macky Sall parler de masse salariale très lourde. A les en croire, contrairement aux idées reçues, un recrutement ne se fait pas dans les bureaux. Autrement dit, les recrutements nécessitent un travail minutieux très technique à travers des commissions de recrutement et la division de contrôle des effectifs qui font que le régime en place est comptable de cet échec dans la politique de recrutement dans la fonction publique. Juste pour dire que, d’après ces spécialistes des questions économiques, « si le président Macky Sall déplore tout en donnant des directives dans le sens de rectifier le tir, c’est parce qu’il a omis une réalité. Ce sont les services de l’Etat qui sont à l’origine de ce phénomène qui risque de coûter très cher à notre tissu économique ». Selon Pape Malick Ndour, économiste, pour cerner la problématique de la masse salariale, il faudra s’arrêter sur deux considérations. Celle du ratio masse salariale sur recettes fiscales qui fait partie des critères de convergence de l’Uemoa. En effet, la masse salariale ne doit pas dépasser 35 pourcent des recettes fiscales. Si la masse salariale explose sans que les recettes ne suivent, on assiste à un déséquilibre économique. Deuxième considération, cette situation va conduire l’Etat à être incapable de financer ses investissements. Puisque, 65 pourcent ne pourront pas suffire pour exécuter les dépenses de fonctionnement et les investissements, sans compter le remboursement de la dette qui pèse sur nos épaules. En d’autres termes, limiter la masse salariale revient à respecter les critères de convergence de l’Uemoa et à accroitre les marges de manœuvre de l’Etat dans ses programmes et projets économiques. Pape Malick Ndour invite à pas perdre de vue une chose. « On a parlé de recrutements dans la fonction publique, avec le chômage qui s’est posé avec acuité, la fonction publique a été toujours sollicitée pour régler le problème du chômage mais on n’a pas été trop regardant par rapport aux recrutements qui se font. C’est ce qui a conduit le Sénégal dans ce trou. Les enseignants ont coûté beaucoup de milliards au Trésor publique avec leur intégration dans la fonction publique, de même que l’Armée, la Gendarmerie etc… ». Pour reprendre notre premier économiste, Pape Abdoulaye Seck, l’Etat n’a pas muri ses idées avant de recruter car il faudrait respecter le principe de rentabilité et d’expression de besoins dans des secteurs précis qui peuvent tirer notre économie vers l’émergence. Hélas, selon lui, ce n’est pas la direction prise par le régime du président Macky Sall quo serait un champion dans les recrutements purement politiques qui ne reposent sur aucun critère objectif.
LES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, LA SANTÉ ET L’ENSEIGNEMENT RÉVÉLATEURS DES RECRUTEMENTS ANARCHIQUES
Trop d’enseignants non qualifiés, trop d’agences publiques, trop d’ambassades et de consulats, trop de directions nationales, trop d’élus locaux, trop de députés, trop de conseillers, trop de ministres, trop de fonctionnaires, trop d’agents contractuels
Le président de la République Macky Sall avait dénoncé les recrutements anarchiques. Une situation déplorable qui freine la gestion rationnelle des finances publiques et la performance de l’administration. « Le Témoin » a constaté que le ministère des Affaires étrangères (ambassades et consulats), la Santé et l’Enseignement ne sont pas exempts de tout reproche de cette masse salariale annuelle qui dépasse la barre des 900 milliards cfa. La fonction publique compte un effectif pléthorique de près de 150.000 agents dont beaucoup sont issus du clientélisme politique des différents régimes…
Trop d’enseignants non qualifiés, trop d’agences publiques, trop d’ambassades et de consulats, trop de directions nationales, trop d’élus locaux, trop de députés, trop de conseillers, trop de ministres, trop de fonctionnaires, trop d’agents contractuels etc. Tel semble être l’étroit tableau noir sur lequel se bousculent les chiffres de la masse salariale de l’Etat estimée à près de 900 milliards cfa/an. Ce, pour plus de 150.000 agents sans compter les milliers de contractuels casés dans des structures publiques et parapubliques dont la plupart sont non qualifiés.
En recevant la Certification Iso 9001/2015 de l’Association française de normalisation (Afnor), le président de la République Macky Sall ne savait pas si bien dire en déplorant le recrutement anarchique dans certaines institutions de l’Etat. « Cette cérémonie m’offre l’occasion de revenir sur l’importance primordiale que j’accorde à la modernisation des administrations et à la gestion performante des structures publiques et parapubliques. Nous avons beaucoup discuté de cela et de certaines structures sur la manière de recruter du personnel et de façon anarchique et cela finit toujours par demander au ministre des Finances de payer des salaires pour des entités qui ont un personnel qui n’ont rien à voir avec leurs capacités » s’était ému le président. Macky Sall avait profité de l’occasion pour inviter ses proches collaborateurs à plus de responsabilité en matière de rationalisation des finances publiques. « Notre salut demeure dans le sens des responsabilités. Il convient de cultiver un état d’esprit qui préserve le patrimoine public, qui optimise la dépense publique et l’oriente vers l’investissement productif en faveur des populations, à la satisfaction des citoyens, usagers et agents publics » avait-il ajouté. fait savoir le chef de l’Etat.
Preuve de cette manière de recruter du personnel de façon anarchique comme le dit si joliment le président de la République ? Les ambassades et consulats du Sénégal à travers le monde où on enregistre la présence massive et permanente de nombreux employés fantômes. A l’ambassade du Sénégal en France par exemple, les diplomates et recrutés locaux sont tellement nombreux au point que certains ont été « versés » à la chancellerie du Sénégal au Canada. Ce alors même que cette ambassade croulait déjà sous le poids d’un personnel pléthorique. Certes, l’ambassade du Sénégal à Paris bat tous les records de personnel pléthorique la plupart du temps payé à ne rien faire mais notre représentation aux Etats-Unis d’Amérique (Usa), plus précisément à à Washington, aussi est un cas d’école en tant que destination privilégiée du clientélisme politique ou parental. Dans cette chancellerie, nous ne cessons jamais de le dénoncer, il existe un fauteuil pour deux voire trois employés ! En clair, on y retrouve deux ou trois réceptionnistes, autant de standardistes, le même nombre de secrétaires etc. pour le même poste ! Sans oublier trois chauffeurs pour un « volant », deux cuisiniers pour une « marmite », deux jardiniers pour un « râteau » etc. Donc à Washington comme dans la plupart de nos chancelleries ouvertes en Europe, en Amérique, en Asie, Chine notamment, les bâtiments se fissurent sous le poids d’un recrutement anarchique et d’un personnel abusif. Pas étonnant dans ces conditions que, comme l’a si bien déploré le président de la République, le budget national souffre de façon irrationnelle de cette situation compte tenu de la masse salariale destinée à des gens sans bureau, ni activité. Des gens qui n’ont que le mérite d’appartenir à une famille de ministres, de marabouts ou d’autorités politiques. Il est vrai qu’il y a deux ans, le président Macky Sall avait effectué de vastes mouvements au sein de la diplomatie sénégalaise pour virer ou « remercier » chaleureusement de nombreux diplomates ayant atteint l’âge de la retraite. Ou ayant trop duré à leur poste. Malheureusement, notre cher président « limoge » quelqu’un de la main droite avant de le rétablir de la main gauche. Ou avant de nommer deux personnes à la place du viré !
L’Ecole, une porte d’entrée dans la fonction publique
Le secteur de l’éducation ou de l’enseignement est aussi sur le banc des accusés. Comprenons-nous bien, « Le Témoin » reste convaincu que l’école sénégalaise mérite un recrutement massif et permanent d’enseignants pour résorber son déficit dans ce domaine. D’ailleurs, il applaudit des deux mains les 5.000 enseignants récemment recrutés par l’Etat dans son programme national de résorption. Hélas ! Des années durant, le recrutement des enseignants basé sur le clientélisme politique a toujours faussé le jeu. D’où la sortie à l’époque du secrétaire général du Cusems, Abdoulaye Ndoye, qui, après avoir salué la bonne initiative du gouvernement, qualifiait de bricolage la formation en un mois des 5000 enseignants recrutés. « Pendant des années, les gens se sont battus pour la formation des professeurs contractuels, vacataires, mais là, on revient à zéro, parce qu’une formation en un mois, ce n’est pas une formation mais un bricolage et ce n’est pas sérieux », s’étranglait ce syndicaliste.
A l’en croire, l’Etat avait faussé l’affaire dès le départ. « Il est vrai que nous estimons que le recrutement en soi est une bonne chose, parce qu’il y a un déficit criard d’enseignants, et ce, dans toutes les disciplines. Cependant, pour respecter les critères de la transparence, de la démocratie et de l’équité, le gouvernement devait, dans un premier temps, identifier les enseignants diplômés des écoles de formation, ceux-là peuvent être recrutés sur dossiers. Parce qu’ils ont déjà été formés. Mais, ils ont été laissés en rade. Pour le reste, nous avons dit qu’il fallait un concours en bonne et due forme pour donner à tout le monde les mêmes chances et ensuite leur faire subir une formation, parce qu’on ne peut pas relever le niveau du recrutement et se permettre de faire des recrutements en ligne » suggérait le secrétaire général du Cusems histoire de dénoncer le favoritisme ou le recrutement politique. Et Abdoulaye Ndoye de rappeler que le Sénégal a connu, par le passé, des quotas dits sécuritaires dans le recrutement des enseignants, et cela a impacté négativement la qualité des enseignements et apprentissages.
Pour M. Diop, inspecteur de l’éducation joint par « Le Témoin », l’Enseignement fait partie paradoxalement des secteurs pris pour cible dans les recrutements anarchiques « alors que cela devait être le contraire compte tenu du déficit d’enseignants dont souffre l’école sénégalaise. Malheureusement, certains soi-disant enseignants se font recruter en qualité d’enseignants et titulariser dans la fonction publique. Une fois affectés ou ventilés dans les écoles, ils ne font qu’un ou deux ans dans une salle de classe avant de migrer vers les ministères de la Justice, de l’Economie, des Affaires étrangères et autres structures de l’Etat où les indemnités et avantages sont plus constants. Et la plupart de ces gens-là sont des recrutés du clientélisme politique qui utilisent l’école comme porte d’entrée dans la fonction publique alors qu’ils sont tout sauf enseignants ! » dénonce cet inspecteur de l’éducation. « Comment peuton combler absorber le déficit d’enseignants au Sénégal avec ces recrutés politiques qui désertent les salles de classes ?» s’étrangle-t-il.
Un ambulancier sans… permis de conduire
L’Ecole n’est pas la seule porte dans la fonction publique puisque la Santé constitue également une fenêtre pour certains clients et autres militants politiques. Et Dieu sait qu’il y a des maires, des députés, des ministres et autres élus locaux qui usent et abusent du secteur de la Santé pour caser leurs « hommes » sans qualifications adaptées à des structures hospitalières ou sanitaires. Pour ces « sergents-recruteurs », le but visé est que le salaire de leurs proches soit pris en charge par l’inépuisable budget de l’Etat.
Un phénomène que des syndicalistes de la Santé ont toujours décrié. Et pas plus tard que le mois de septembre dernier, lors d’un mouvement d’humeur, Mme Awa Coly, secrétaire générale de la section Sdts/Hôpital d’Hygiène social (Ex-Polyclinique/Médina) dénonçait leurs mauvaises conditions de travail et leurs effectifs pléthoriques composés d’agents non qualifiés. « Cette absence de ressources humaines de qualité du fait du recrutement politique a plombé l’Institut Polyclinique qui a également changé de statut sans que les moyens ne suivent » avait fustigé cette représentante du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (Sdts). Pour prouver à quel point ces recrutements anarchiques et ces personnels pléthoriques ont impacté le secteur de la santé, on nous a parlé de la situation dans l’un des cinq (05) districts que compte la région de Saint-Louis. Dans ce district sanitaire, on y retrouve des militants recrutés comme agents contractuels par des maires ou par des élus locaux.
Pour faciliter le recrutement de leurs « clients », la plupart des personnalités passent par le ministère de la Santé. Les médecins-chefs de district et les Infirmiers chefs de poste (Icp), à la disposition desquels ces contractuels non qualifiés sont mis, sont obligés de leur tailler une « fonction » sur mesure : vigile, caissier, brancardier, guide d’accueil des patients, distributeur de gel hydroalcoolique (covid 19) etc. « Parce que ce sont des agents recrutés alors qu’ils n’ont aucun diplôme, aucune qualification professionnelle. On nous a même affecté une fois un agent contractuel du ministère de la Santé se disant « ambulancier » alors qu’il n’avait même pas me permis de conduire, c’est gravissime ! » se désole ce responsable de la coalition And Gueusseum de Saint-Louis. Jusqu’à une époque récente, entrer dans la fonction publique était un mythe dont la fiction et l’imagination nous renvoyaient à la compétence, au mérite, au concours et à la sélection rigoureuse. Parce que engager des agents et cadres de l’Etat disposant des compétences requises pour un poste particulier ne fait qu’améliorer généralement les performances et la productivité du service public. Aujourd’hui, par opposition, c’est le népotisme et le patronage politique qui constituent le chemin le plus court et le plus tortueux pour entrer dans la fonction publique et alourdir la masse salariale de l’Etat.
PÉTROLE ET GAZ, 700 MILLIARDS DE RECETTES ATTENDUES PAR AN À PARTIR DE 2023
En perspective de l’exploitation prochaine des ressources en hydrocarbures prévue en 2023, l’Etat du Sénégal a élargi un conseil présidentiel élargi aux membres du Cos Petrogaz
Les recettes attendues du pétrole et du gaz sénégalais, dont l’exploitation est attendue à partir de 2023, sont estimées à 700 milliards de frs par an. C’est cette projection financière qui est ressortie hier du Conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures. Les 90 % de cette manne financière iront dans les caisses de l’Etat tandis que les 10 % restants alimenteront un fonds intergénérationnel. Le chef de l’Etat a saisi la tribune constituée par ce conseil présidentiel pour annoncer, en présence des membres du Comité d’orientation stratégique (Cos) Pétrogaz, la mise en place de quatre points fondamentaux pour mieux sécuriser les revenus.
En perspective de l’exploitation prochaine des ressources en hydrocarbures prévue en 2023, l’Etat du Sénégal a élargi un conseil présidentiel élargi aux membres du Cos Petrogaz, organe en charge de la gestion inclusive et transparente des ressources pétrolières et gazières et à l’opposition.
Pour le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, qui a présenté le projet de loi, il est question de prendre les devants pour anticiper sur les recettes issues de l’exploitation prochaine des ressources. « Le projet de loi comprend 23 articles répartis en cinq chapitres. Il est articulé autour de quatre points fondamentaux », a indiqué le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, qui procédait à la présentation du projet de loi. « Il s’agit de l’interdiction de toute cession anticipée des ressources d’hydrocarbures, la budgétisation intégrale des revenus tirés de l’exploitation des hydrocarbures, la création d’un fonds intergénérationnel et la création d’un fonds de stabilisation », a détaillé le ministre, assurant que les recettes auront trois destinations majeures.
Des recettes de 700 milliards de francs CFA par an sont prévues, selon le ministre des Finances, avec l’exploitation des ressources en pétrole et gaz. « Le pays va connaître à partir de 2024 une croissance de 10.3 % », a indiqué le ministre Diallo, assurant que le gouvernement va travailler à faire croître le taux pour les années suivantes. Une clé de répartition qui prévoit chaque année un maximum de 90 % des recettes projetées pour les caisses de l’Etat alors qu’un minimum de 10 % sera destiné au fonds intergénérationnel.
Le ministre des Finances a indiqué en outre que le fonds de stabilisation doit pour sa part capter tout surplus entre les recettes prévisionnelles et les réalisations. « Il sera interdit l’utilisation de ces ressources pour augmenter des salaires et des avantages personnels. Les revenus vont servir pour des dépenses d’investissement exclusives au bénéfice des populations », a aussi rappelé le ministre des Finances.
Les premiers barils attendus en 2023
La tenue du Conseil vise, selon le chef de l’Etat, Macky Sall, à conforter la transparence dans la gestion des ressources gazières et pétrolières. « J’ai dit qu’avant d’adopter le projet de loi, il fallait réunir le Cos Petrogaz dans sa composition complète pour enrichir davantage le texte avant de l’amener à l’Assemblée nationale pour sa validation », a expliqué le Président Sall, assurant que le projet de loi est en gestation depuis trois ans. « Dans une dynamique d’anticipation, tout ce processus a été mené en nous inspirant des meilleures pratiques de pays qui nous ont précédés dans ce terrain jusque-là inconnu pour le Sénégal. Nous avons voulu apprendre des succès et des erreurs tirées de ces expériences », a indiqué Macky Sall. 700 milliards de francs de recettes prévues par an.
D’après Mamadou Faye, directeur général de la Société nationale des Pétroles du Sénégal (Petrosen), les ressources en gaz du Sénégal sont estimées à 1120 milliards m3 pour 4 gisements dont l’un (Grand tortue Ahmeyim avec une capacité de 560 milliards m3) en cogestion avec la Mauritanie. Pour le pétrole, elles sont de 1030 millions de barils sur 4 gisements en cours d’exploitation. Les premiers mètres cubes et barils sont attendus dans le courant de 2023.
par Christian Sene
MACKY, RECRUTEUR ANARCHIQUE EN CHEF
Les recrutements anarchiques dans nos ambassades et consulats remplis de militants de l’APR, dans la Santé et l’Enseignement sont réels et se chiffrent sans doute par milliers, mais il existe une autre catégorie de recrues de luxe dont on parle rarement
Certes, les recrutements anarchiques dans nos ambassades et consulats remplis de militants de l’APR, dans la Santé et l’Enseignement sont réels et se chiffrent sans doute par milliers, mais il existe une autre catégorie de recrues de luxe dont on parle rarement, pour ne pas dire jamais.
Des recrutés qui émargent pourtant dans le budget de l’Etat à travers les institutions où ils ont été casés. Ce sont les députés de l’Assemblée nationale — ils étaient déjà 120, Macky Sall les a portés à 150 au nom d’une curieuse application du principe de gouvernance sobre et vertueuse ! —, mais aussi les conseillers économiques, sociaux et environnementaux du CESE, les hauts conseillers des collectivités territoriales (HCCT) et les membres de la Commission pour le Dialogue des territoires !
Des institutions bidon créées par le président de la République pour caser sa clientèle politique. Et dont les éminences qui les composent ne sont pas payés au Smig ni au lance-pierres. Au contraire, leur salaire minimum va chercher dans le million de francs CFA sans compter une foultitude d’avantages matériels comme des voitures, du carburant et…des passeports diplomatiques !
Sans compter, bien sûr, une masse de personnel d’appoint (chauffeurs, plantons, secrétaires, chargés de missions, conseillers, huissiers, gardes du corps etc.) rémunéré aussi grâce à des budgets mis à disposition par le ministère des Finances. Des budgets qui ne sont soumis à aucun contrôle au nom de la séparation des pouvoirs. Ces messieurs et dames grassement rémunérés ne payaient d’ailleurs pas d’impôts, ou alors des montants ridicules, jusqu’à ce qu’un inspecteur des Impôts nommé…
Ousmane Sonko mette les pieds dans le plat ! Il a été viré de la Fonction publique quelques temps après… Tout cela pour dire que le président de la République a parfaitement raison de dénoncer les recrutements anarchiques dans certaines institutions.
Seulement voilà, il a oublié de dire que le principal responsable de ces recrutements publics qui pèsent si lourd dans le budget de l’Etat, eh bien, c’est lui-même Macky Sall et sa manie de caser coûte que coûte sa clientèle politique ainsi que les transhumants qui viennent taper à sa porte. On ne parle pas, bien sûr, de sa pléthore de ministres conseillers, chargés de missions et autres ambassadeurs itinérants…
Maitre Malick Sall a-t-il finalement capitulé ou a été contourné par la Chambre des notaires ? La question se pose avec acuité dans le milieu du notariat sénégalais.
Confrontée jusque-là à un refus catégorique du ministre de la Justice et garde des Sceaux, la Chambre des notaires du Sénégal a trouvé un subterfuge pour demander, de façon irrégulière, contre les dispositions de son propre statut, la nomination de certains collaborateurs de notaires triés sur le volet.
Maitre Malick Sall a-t-il finalement capitulé ou a été contourné par la Chambre des notaires ? La question se pose avec acuité dans le milieu du notariat sénégalais. Longtemps catégorique sur la volonté des barons de faire nommer irrégulièrement certains de leurs protégés comme notaires, il serait sur le point de perdre le combat.
Après moult péripéties, la chambre serait sur le point de faire imposer ses hommes. ‘’Finalement, fulmine un interlocuteur furax, les autorités leur ont recommandé de faire des lettres d’engagement qui montrent qu’ils vont les recruter comme notaires salariés ou associés dans leur office. C’est tout simplement scandaleux. C’est inadmissible dans un contexte où le président de la République affirme vouloir mettre un terme aux recrutements anarchiques’’.
En fait, quand on cherche l’anarchie, il faudrait surtout s’intéresser à ce qui se passe dans cette profession. Comme pour les avocats, la loi exige, depuis 2002, un concours pour y accéder. Mais depuis lors, par des subterfuges, beaucoup sont parvenus à devenir notaires, avec la complicité des pouvoirs publics, sans passer par le concours. La goutte d’eau qui risque de faire déborder le vase, c’est le cas de la dizaine de candidats que l’on tente encore d’imposer. Cette fois, le mode opératoire frise, selon certains interlocuteurs, le ridicule, et indispose plus d’un dans les cabinets.
Faisant fi des dispositions de leur propre statut qui exige le concours, des notaires veulent, par de simples contrats de salariat, demander à l’Etat de violer les textes en vigueur. Dans le modèle de contrat parcouru par ‘’EnQuête’’, il est indiqué ce qui suit : ‘’Je vous informe que M. (untel) a effectué (tant d’années) de stage en mon office, ce qui lui confère toutes les capacités requises et l’aptitude à exercer les fonctions de notaire. Je souhaite lui proposer un contrat de notaire salarié pour valoriser ses compétences. A cet effet, vous voudrez bien solliciter auprès du garde des Sceaux la signature d’un arrêté d’aptitude aux fonctions de notaire.’’
En langage moins codé, c’est comme si un bon matin, des avocats se levaient et demandaient au garde des Sceaux de prendre des arrêtés pour nommer certains de leurs collaborateurs comme avocats à la cour. Simplement parce qu’ils justifieraient d’un certain nombre d’années d’expérience et auraient obtenu des diplômes de Maitrise ou de Master 2.
Pour Yves Nzalé, Coordonnateur du Regroupement des diplômés sans emploi, c’est tout simplement inadmissible de laisser la Chambre des notaires faire inscrire des candidats sans passer par le concours. Il peste : ‘’C’est un projet abject que nous allons combattre par tous les moyens. La question de l’accès à la profession des notaires a été réglée par les textes. La seule voie reste le concours qui garantit l’égalité entre le fils de notaire, le fils du paysan, le fils du cultivateur, du chauffeur ou du mendiant. Ce principe de l’accès à la profession par concours sera maintenu, quoi qu’il advienne…’’
Clercs et diplômés sans emploi ruent dans les brancards
De l’avis du diplômé sans emploi, si jamais la chambre persiste dans cette volonté, ils vont user de tous les moyens de droit pour faire face. D’abord, promet-il, un recours sera déposé devant les juridictions compétentes pour annulation, parce que, estime-t-il, il est hors de question que les jeunes qui sortent des écoles et universités soient sacrifiés au bénéfice d’autres Sénégalais dont le seul mérite est d’être des proches de notaires. Et d’ajouter : ‘’Nous allons également saisir les organisations internationales, dont l’Union internationale du notariat et la Commission des affaires africaines du notariat pour les informer de telles manœuvres. Aussi, en début d’année, nous comptons tenir un sit-in à la devanture de la chambre, non seulement pour barrer la route à ce projet, mais également pour exiger l’organisation du concours en vue de pallier l’insuffisance des notaires dans notre pays.’’
Pour M. Nzalé, ce qui se passe au niveau de la Chambre des notaires du Sénégal est pire que le clientélisme dont parlait récemment le chef de l’Etat et il en est de même pour la profession d’huissier. ‘’Nous allons faire face, se répète-t-il. Cet état de fait ne passera pas. Il faut que les gens respectent les lois de ce pays. Si leurs protégés ne peuvent pas réussir au concours, ils ne peuvent pas intégrer la profession. Nous invitons le président de la République et le ministre de la Justice à prendre leurs responsabilités par rapport à cette situation qui perdure. Nous ne demandons rien d’autre que le respect des lois’’.
Au-delà des diplômés sans emploi, cette mesure crée un malaise jusque dans les offices notariaux. En effet, ils sont des dizaines de collaborateurs de notaires à être dans les mêmes conditions et ne comprennent pas pourquoi la chambre veut faire passer certains entre les mailles du concours, alors qu’eux n’y ont pas droit. Un deux poids, deux mesures qui en exaspère plus d’un.
‘’Parmi ces privilégiés, certains avaient participé au concours en 2013 et y avaient échoué. Ils veulent donc obtenir, par un tour de passe-passe, ce qu’ils n’ont pu obtenir par le mérite’’, s’offusque un de nos interlocuteurs qui parle de ‘’forfaiture’’ si jamais cette volonté est matérialisée.
La volte-face du ministre ?
Depuis son élection à la tête de la Chambre des notaires du Sénégal, Me Alioune Ka et son équipe n’ont eu de cesse de manœuvrer pour donner corps à ce souhait. Dans une lettre adressée au ministre de la Justice en fin d’année 2020, le président de la chambre demandait : ‘’Nous avons le plaisir de vous transmettre la liste des 14 stagiaires ayant intégré, avec le diplôme requis, les offices de notaire, après le décret n°2009-328 du 8 avril 2009, avant l’organisation du concours d’accès au stage le 17 novembre 2013, ainsi que les attestations de leur maitre de stage.’’
Ainsi, sollicitait-il leur intégration, nonobstant des dispositions qui exigent le concours comme seul moyen d’accéder à la profession de notaire. Avant lui, d’autres tentatives existaient sous le magistère de son prédécesseur Me Aissatou Sow Badiane, mais c’était plus des demandes qui n’étaient pas signées par la chambre. Ces derniers invoquaient la jurisprudence du ‘‘vivier’’ pour demander leur nomination. A l’époque, la position du garde des Sceaux était sans équivoque.
Après avoir souligné l’aveu implicite des demandeurs qu’ils ne remplissent pas les conditions, il leur disait : ‘’Vous faites valoir que d’autres collaborateurs de notaires ont eu à bénéficier d’arrêtés d’aptitude sans remplir les conditions requises, notamment l’inscription au registre des stages. Les personnes qui ont récemment bénéficié d’un arrêté constatant leur aptitude à la fonction de notaire, ont été inscrites au stage avant l’entrée en vigueur du décret de 2009.’’
En conséquence, faisait-il savoir aux candidats, ‘’une suite ne peut être donnée’’ à leur ‘’sollicitation d’insertion de dispositions transitoires dans le nouveau décret fixant statut des notaires, ce décret ayant été déjà pris… Il ne peut également être fait droit à votre demande de constatation de votre aptitude aux fonctions de notaire par arrêté’’.
Qu’est-ce qui a donc changé, serait-on tenté de se demander ? En tout cas, selon nos interlocuteurs, si une telle volonté passe, cela viderait le concours de toute sa substance, puisque n’importe quel notaire pourrait faire nommer dans son cabinet des clercs de son choix.