Session de questions/réponses à propos de Féminismes africains, une histoire décoloniale, un recueil d'entretiens paru aux Éditions Présence Africaine avec Françoise Moudouthe (directrice générale du fonds de développement de la femme africaine- AWDF, Ghana), Dre Mame Fatou Niang (Carnegie Mellon University, USA), Ndeye Debo Seck (Enseignante d’anglais ), Professeure Fatou Sow (chercheure et universitaire, Sénégal) et Dr. Rama Salla Dieng (Université d’Édimbourg, Royaume Uni).
Par Pape Sadio Thiam
MENTIR VRAI ET PARAITRE VERTUEUX PAR LE VERBE
La duplicité de l’homme par le langage est une vieille problématique, mais c’est la communication politique qui va la porter au rang d’instrument politique par excellence.
Ce n’est pas un hasard si au Sénégal comme aux Etats-Unis, le volet communication est parfois l’ossature du projet politique autour d’un homme. Le philosophe allemand du XIXe siècle, Arthur Schopenhauer, parodiant Socrate («Parle pour que je puisse te voir.»), a dit que la bonne formule à propos du rapport entre langage et vérité est : «Ne parle pas pour que je te vois.» Le langage devrait en principe révéler la personnalité, l’identité de l’individu, communiquer ses idées et sentiments. Parler, c’est en effet, communiquer sa pensée et son être. Mais, ce principe est parfois noyé ou occulté dans les faits. La parole est très souvent un moyen de déguisement, un outil d’occulter ses vraies intentions, ses pensées, bref, sa vraie nature. La duplicité de l’homme par le langage est une vieille problématique, mais c’est la communication politique qui va la porter au rang d’instrument politique par excellence. Les enjeux de la communication dépassent très largement le cadre strict de l’intercompréhension, ils s’inscrivent désormais dans celui de l’interaction entre acteurs politiques et économiques, avec les autres sphères de la société. Ces enjeux sont surtout un souci de conditionner la pensée et les comportements des citoyens.
La communication, la mère de tous les enjeux politiques
Beaucoup d’organisations politiques pré- tendent vendre un projet politique et économique, alors qu’en réalité, il ne s’agit que d’idées, de slogans, de credo et de formules plus ou moins heureuses, engrangées au cours de débats et répétées à outrance au point de devenir une culture. L’explosion des médias sociaux a contribué à faire de la communication, la mère de tous les enjeux politiques. Même dans les démocraties où le paramètre censitaire est important, un projet politique est nul ou sans effet, s’il n’est assis sur une bonne communication. Communiquer, c’est exister en politique, faire, se défendre, détruire ou entretenir une image. Il n’est pas de patrimoine politique qui ne soit bâti ou perdu par la communication : c’est désormais le nerf de la politique. Dans la communication politique, la vérité et le mensonge ne sont pas d’ordre épistémique, ils sont tributaires de facteurs purement aléatoires comme l’appartenance à un groupe, les intérêts, l’opinion, les émotions, etc. Dans un univers pareil, ceux qui savent manipuler les émotions s’en sortent mieux que ceux qui misent sur les raisonnements démonstratifs. Plus on touche le Peuple dans ses émotions, plus la communication est efficace. Par la communication, on peut faire dire ou faire à des masses, ce qu’ils ne pensent ni n’ont envie de faire. Art de communiquer et art politique se confondent sur beaucoup de points : persuader, dissuader, manipuler, faire rêver, flatter les égos, désigner au Peuple des ennemis sur qui déverser sa colère…
Théorie de Charles Pasqua
On attribue à Charles Pasqua, une formule baptisée théorème Pasqua, qui veut que : «Quand on est emmerdé par une affaire, il faut susciter une affaire dans l’affaire, et si nécessaire une autre affaire dans l’affaire de l’affaire, jusqu’à ce que personne n’y comprenne plus rien.» Derrière ce sophisme rebutant, il y a le cynisme emblématique de l’homme politique, en général. Brouiller les repères et les pistes est le jeu favori d’une partie des communicants et hommes politiques. Les spécialistes de la communication se comportent en effet, comme de véritables ensorceleurs du cerveau des citoyens : les belles formules qu’ils inventent, les simulacres de sagesse et d’assurance que cachent de telles formules, sont une république du point de vue du langage de ce théorème de Pasqua. La plupart de ceux qui écoutent, tombent sous le charme de ce qu’ils entendent et qu’ils n’entendent qu’au moment précis où ils cessent de penser. C’est l’effet magnétique du personnage (c’est-à-dire son physique, sa voix, son intonation, sa mimique, son habillement et ce qu’il est réputé incarner) qui effectue ce travail psychologique d’asservissement volontaire du décodeur (destinataire du message) au locuteur. Comme un amant envoûté qui s’abandonne à son partenaire, les foules, une fois conquises, peuvent digérer tout, faire sembler de comprendre tout, défendre tout : elles s’abandonnent à l’arbitraire et la fantaisie des hommes politiques. Quand on réfléchit sur la communication des hommes politiques sénégalais (du pouvoir comme de l’opposition), on est parfois scandalisé par le degré de superficialité de leur discours, mais aussi sur l’absence d’originalité. On a à peu près un discours standardisé autour de thèmes trop domestiques, pour sortir le Sénégal de son gouffre : mandat, pétrole, «affaire tel ou de tel», scandale de…, élection, partage du gâ- teau… Pourtant, les problèmes cruciaux de la société, qui devraient être les points saillants de la communication de l’homme politique, sont là, mais ils sont esquivés. Pire, ces vrais enjeux sont voilés ou dissous dans ce torrent de non-sens : l’essentiel de la communication réside désormais chez la personne qui diffuse le message. Sa crédibilité supposée ou réelle suffit à garantir le sens et la véracité de ses propos, on n’a pas besoin de faire le moindre recoupement. Mieux, l’exigence de vérification et de contrôle est elle-même suspecte et jugée par les partisans comme une hérésie religieuse.
La communication politique est propagandiste
La communication politique est essentiellement propagandiste, au sens où cette notion signifie une action exercée sur l’opinion publique et destinée à lui faire adopter certaines idées, à influencer ses choix et conditionner son comportement. Toute communication de masse est fatalement propagandiste : il y a toujours quelque chose qu’on met en valeur ou qu’on dévalorise et le résultat attendu est un certain comportement des membres de la communauté. Selon Y. Winkin (La nouvelle communication, Seuil, 1981, p.24), la communication est «un processus social permanent intégrant de multiples modes de comportement : la parole, le geste, le regard, la mimique, l’espace interindividuel, etc.». Processus social : communiquer, c’est joindre ; relier ; mettre en relation. Le socle de la société serait ainsi la communication qui non seulement la crée, mais la maintient en vie. Ce n’est pas un hasard donc si l’accroissement démographique des sociétés modernes s’est naturellement accompagné d’un développement fulgurant des moyens de communication. Chaque époque, chaque société a ses moyens et son mode de communication, définis ou créés en fonction des types de comportement qu’on veut susciter ou promouvoir, du type de citoyen qu’on cherche à bâtir, etc. Aucune communication n’est dès lors innocente, neutre, objective : il suffit de regarder le manichéisme qui caractérise les discours et relations entre camps politiques au Séné- gal, pour illustrer cette dimension chauvine de la communication politique. Le biologiste allemand, Serge Tchakhotine, n’a pas tort de parler de «Viol des foules par la propagande politique», titre éponyme de son ouvrage traduit et édité en 1939 en France. S’appuyant en partie sur la théorie des réflexes conditionnés de Pavlov, il établit clairement les dangers de la propagande. Les pulsions majeures de l’homme (pulsions sexuelles et d’autoconservation d’une part et pulsions de violence et d’autodestruction d’autre part) sont systématiquement capturées dans les techniques de communication politique. Politique, érotisme et violence se mêlent pour engendrer un monde chaotique et potentiellement explosif. C’est sciemment que les héros politiques sont qualifiés de beaux gosses, de vrais mecs, téméraires au caractère de bulldog. On n’oublie pas de faire mention de leur tendance sportive (surtout dans les arts martiaux) : la plupart des documentaires sur Poutine font état de ses performances en judo. Cette forme de suggestion cherche à instiller l’idée selon laquelle, le héros est un bagarreur, un résiliant, un conquérant, etc. C’est la stratégie du symbole dont parle Serge Tchakhotine : associer le parti à des puissances ou performances ; à des mots qui donnent espoir ou font rêver. Ce symbolisme est extrêmement puissant et fé- cond en termes de mobilisations, discours narrateurs (storytelling) et de comportement hystériques susceptibles de faire les pires ravages en un clin d’œil. C’est ainsi par exemple que la notion de Patrie et les adjectifs que l’on forme avec, sont actuellement revisités aux quatre coins du continent, après avoir servi à asseoir les indépendances.
Le Front patriotique rwandais de Kagamé, l’Union des patriotes congolais de Thomas Lubanga, l’Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national de Charles Blé Goudé en Côted’Ivoire, Pasteef/les patriotes de Sonko au Sé- négal, etc. Tous ces partis et mouvements citoyens, qui se réclament du patriotisme, ne sont en général que faiblement imprégnés du patriotisme et de ses exigences actuelles, mais comme ça accroche, on l’a adopté pour galvaniser les foules. En plus de fouetter la fierté d’un peuple, de telles expressions ont l’avantage de fédérer sans nécessiter des connaissances théoriques ou des compé- tences techniques. «Je suis patriote», c’est déjà un programme, une vision et un projet de société : quelques sous-thèmes comme transformation locale, secteur privé local, transformation des produits, réciprocité, suffisent à habiller le discours parfois dénué de consistance. Les plus habiles à propager les vagues idées de la propagande sont la presse, les semi-intellectuels (toujours doctrinaires et peu créatifs) et les fanatiques. Avec les Tic qui sont de redoutables amplificateurs, la communication politique n’est pas une science, un art qui requiert du génie, elle est devenue affaire de réseaux, de likes, de partages, de followers. Dans les réseaux sociaux, l’effet de redondance donne l’illusion ou l’impression aux membres d’un groupe, qu’ils sont majoritaires, qu’ils ont la force avec eux, que le virtuel doit entraîner ou féconder le réel. Tous les partis politiques rejetteront cette évidence et pourtant ils développent avec beaucoup d’attention, d’énergie, et des moyens, un projet numérique parfois en connexion avec des sociétés basées à l’étranger. Ce qui s’est passé avec l’élection inattendue de Trump à la Maison blanche, l’ingérence numérique de la Russie, est loin d’être une exception.
Les manigances et intrigues qui font et défont la communication digitale sont aujourd’hui une équation à plusieurs inconnus. Les faux comptes Facebook, les groupes WhatsApp de lynchage, d’insultes et de dénigrement, font d’énormes dégâts à la fois psychologiques et sociaux. Dans certains partis politiques, la communication digitale est d’un enjeu tellement capital, que des consignes sont données dans les groupes WhatsApp et Facebook pour noyer la communication adverse, supprimer les «ennemis», en les rendant invisibles, bref de véritables officines de fabrication de fanatisés snipers, capables de débiter les pires insanités tout en les rendant normales. On assiste actuellement au Sénégal et dans le monde, à un développement de véritables stratégies de guerre digitale entre partis ou entre pays. Les partis politiques forment à la haine et à l’agressivité et non à la démarche discursive qui devrait être la voie indiquée pour féconder des citoyens. On développe à outrance le manichéisme pour occulter les dé- bats de fond : l’enjeu est désormais de quel côté «il est». On ne se préoccupe ni de vérité, ni de solution, ni de sens : dès que «On» fait partie de nous, il est bon et quand il n’est pas de nous, il est mauvais. C’est simple et dangereux, mais c’est efficace : on ne fait pas la guerre avec le cœur. La sanctuarisation des postures partisanes n’est pas fortuite, elle rend contingente la question de la vérité et la possibilité des solutions préconisées.
Idrissa Seck, une icône de la communication traditionnelle
L’efficience ou le réalisme d’un acte politique, un programme, une décision, se jugent à l’aune du «moi» du chef de parti ou du parti lui-même. Il y a donc un renversement ou, peut-être, une transmutation de la communication politique dans notre jeune démocratie. L’arène politique a connu de vé- ritables monstres de la communication avec un niveau de discours à la fois profond et accessible au public. Le Président Wade, du haut de ses 26 ans d’opposition, faisait preuve d’une spontanéité exceptionnelle en matière de communication. Qu’il lise un discours ou qu’il les improvise, ses allocutions étaient suivies d’action au niveau de la société. Jamais Wade, malgré ses connaissances dans divers domaines, n’a fait preuve d’arrogance dans ses propos. Il était même réputé être «très nuancé». Idrissa Seck également, est une icône incontestable de la communication politique traditionnelle : son timbre vocal, ses références coraniques et bibliques, sa connaissance de la culture sé- négalaise, sa maîtrise du wolof et du français, sa culture générale, etc. sont des éléments essentiels d’une bonne communication politique. La jeune génération incarnée par Barthélemy, Sonko, Mayoro Faye, Nafi Diallo, Mame Mbaye Niang, Seydou Gueye, etc. ont d’énormes potentialités en matière de communication politique. Mais aux uns, il manque la sagesse du discours, aux autres, la fougue conquérante. Le problème est que l’univers politique détermine, du moins en partie, la nature et la qualité de la communication des acteurs
LAMINE GUEYE, PIONNIER DU SOCIALISME AU SENEGAL ET TOMBEUR DE MAMADOU DIA
Homme politique de premier plan, il a été aussi le premier juriste de l’Afrique francophone
Le nom de Lamine Guèye est aujourd’hui immortalisé sur le fronton de l’un des plus prestigieux lycées de Dakar qui, avant de porter son nom, s’appelait lycée Van Vollenhoven mais que les élèves appelaient seulement « Van Vo » ou «lycée Van». C’était véritablement lui rendre justice que de débaptiser un lycée qui portait le nom d’un colonisateur qui n’évoquait rien pour le Sénégalais ordinaire alors que lui a marqué de son empreinte l’histoire de notre pays. Lamine Guèye était en effet de ces personnages remarquables de courage, de persévérance et qui faisait preuve d’une réelle empathie pour son peuple.
C’est grâce à lui que tous les fonctionnaires africains qui travaillaient pour l’Afrique occidentale française (AOF) vont acquérir d’office la nationalité et les mêmes avantages que les Français de souche établis en Afrique. Car, avant qu’il n’introduise un projet de loi dans ce sens à l’Assemblée nationale française, seuls les natifs des quatre communes du Sénégal (Dakar, Gorée, Rufisque et Saint-Louis) étaient considérés comme Français, les autres ayant le statut d’« indigènes ». Son projet adopté par l’Assemblée nationale française est connu sous le nom de « Loi Lamine Guèye » et il venait de corriger une des aberrations de la colonisation qui faisait une distinction discriminatoire entre Africains d’origines diverses, entre villageois et citoyens des quatre communes. Il fallait à l’époque un courage politique certain pour introduire un tel projet de loi à l’Assemblée nationale de la France, alors très peu soucieuse d’équité pour les autochtones de ses colonies. Les uns étaient Français, les autres Indigènes et ils n’avaient pas les mêmes traitements pour le même travail. La loi Lamine Guèye mettra un terme à cette discrimination le 30 juin 1950 en proclamant l’égalité de traitements et d’avantages de toutes sortes à tous les fonctionnaires civils et militaires servant Outre-Mer, sans distinction de race, de religion ou de statut. En introduisant son projet de loi, Lamine Guèye était dans son élément.
Juriste de formation, homme politique né au Mali mais de nationalité française parce que son père était originaire de Saint-Louis dont les habitants étaient considé- rés comme Français d’office, il n’était pas très à l’aise face à ses frères Maliens qui, même fonctionnaires ou militaires pour la France, étaient traités différemment de lui car ils avaient le statut d’indigènes. L’adoption de cette loi par l’Assemblée nationale française fut donc une grande victoire pour le panafricaniste qu’il était. Lamine Guèye, que tous les Saint-Louisiens considèrent comme un patrimoine de leur ville, était pourtant né à Mé- dine, non loin de Kayes, au Mali, le 20 septembre 1891. Son père était établi là-bas en tant que commerçant et c’est là qu’il débutera ses études coraniques avant d’être envoyé à Saint-Louis, ville d’origine de son père, où il devait entrer à l’école française en 1903, à l’âge de 12 ans, ce qui n’était pas rare à l’époque. C’est de sa mère, Coura Waly Cissé, que lui viendra le nom de Lamine Coura.
Après son certificat d’études et son brevet élémentaire, il devient instituteur puis il s’inscrit pour une licence de mathématiques. Son diplôme obtenu, il enseigne les maths à l’école normale William Ponty — alors établie à Gorée avant de déménager à Sébikotane — où il compte parmi ses camarades un certain Félix Houphouët-Boigny qui deviendra le premier président de la République de Côte d’Ivoire. Après dix ans d’enseignement, Lamine Guèye prend le bateau et se rend en France métropolitaine pour entreprendre des études de droit. Il obtient un doctorat en droit et deux DESS en droit privé et en droit romain. Il s’inscrit alors au barreau et devient avocat auprès des tribunaux et cours d’appel de l’Afrique occidentale française. A ce titre, il a eu l’occasion de défendre quelques-uns de ses amis politiques comme Galandou Diouf ou Amadou Dugay Clédor Sène. Mais d’avocat, il deviendra magistrat et il sera, pendant 6 ans, président de Chambre correctionnelle. En février 1937, il est nommé conseiller à la Cour d’appel de la Martinique mais, en 1940, il quitte la magistrature pour redevenir avocat et rentre au Sénégal où il avait déjà entamé sa carrière politique plusieurs années auparavant. Car, c’est en 1912 qu’il se signale dans un premier temps en tant qu’activiste en créant, en compagnie de quelques amis avec qui il partageait une association culturelle, « Aurore de Saint-Louis », le premier groupe de revendication politique d’Afrique Noire dénommé « Jeunesse sénégalaise ».
Lamine Guèye adhère à la SFIO et est élu maire de Saint-Louis
En France, il ne s’est occupé que de ses études et de sa carrière de juriste. C’est là-bas qu’il rencontrera son épouse, Marthe Dominique Lapalun, d’origine guadeloupéenne, qui lui donne deux enfants : une fille, Renée, qui se mariera avec un avocat originaire de Côte d’Ivoire, et un fils, Iba qui deviendra avocat comme son père mais qui embrassera une carrière cinématographique comme acteur à succès. De retour au Sénégal en 1922, Lamine Guèye adhère à la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) dès 1923. En 1925, il obtient son premier succès électoral car il est élu maire de Saint-Louis. Auparavant, il avait racheté au dé- puté François Carpot le journal L’AOF qui sera le support de son engagement politique. Malheureusement ce succès politique ne sera que de courte durée car il perdra aux élections législatives de 1928 face à la liste de Blaise Diagne et ne réussit pas à se faire élire aux élections municipales de 1929. Mais, pugnace de nature, il reviendra bientôt aux affaires après un retour à sa carrière judiciaire en 1931 comme magistrat à l’île de La Réunion. Trois ans plus tard, en 1934, il revient à la politique quelque peu contraint mais surtout encouragé par un mouvement de jeunes étudiants sénégalais de France. Blaise Diagne venait de mourir. Pour le remplacer, ces étudiants pensent à Lamine Guèye et lui adressent une lettre pour l’inviter à revenir aux affaires politiques. Il accepte et se présente de nouveau aux élections législatives, sans succès car il avait en face la liste de Galandou Diouf, plus populaire que lui au pays et qui finit par le battre. Malgré cette défaite, il persévère et cherche un moyen pour rebondir. C’est là qu’il a l’idée de réorganiser le Parti socialiste sénégalais (PSS), dont il est l’un des fondateurs, afin d’attirer la jeune élite sénégalaise de l’époque. Le Parti socialiste sénégalais est réputé être le premier parti politique moderne de l’Afrique sous domination française.
En 1945, il se présente aux élections municipales de Dakar et il est élu. Il restera maire de Dakar pendant seize ans. Et, en 1946, soutenu par la section sénégalaise de la SFIO, il remporte facilement la représentation des communes urbaines et siège à l’Assemblée nationale française. Ce qui lui a permis de faire voter la Loi Lamine Guèye qui octroyait les mêmes droits que les Français aux autres fonctionnaires africains qui, auparavant, étaient considérés comme des indigènes et faisaient l’objet d’une intolérable discrimination dans le traitement salarial. La même année, il entre dans l’attelage du Conseil du gouvernement de Léon Blum comme sous-secrétaire d’Etat, fonction qu’il n’occupera que pendant un tout petit mois, du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947. Mais en 1948, il rompt les amarres avec Léopold Sédar Senghor, qui avait pourtant été son colistier lors des élections municipales de 1945. Senghor crée le Bloc démocratique sénégalais (BDS) et se présente comme son adversaire pour les législatives de 1951. Lamine Guèye consacre sa campagne aux grandes villes mais Senghor investit la campagne et réussit à le battre même à Dakar où il avait comme candidat un certain Abass Guèye, père de l’activiste bien connu aujourd’hui par son ONG, Jamra, Mame Matar Guèye. Bon perdant mais lucide politiquement, il s’allie de nouveau avec Senghor et, en 1958, le Parti socialiste sénégalais de Lamine Guèye et le Bloc populaire sénégalais de Senghor fusionnent pour devenir l’Union progressiste sénégalaise (Ups), l’ancêtre de l’actuel PS. Lamine Guèye se retire alors en France afin de se soigner d’une grave maladie.
Durant ce séjour, il est nommé délégué de la France à la représentation politique auprès des Nations unies. Il revient en 1957 et prend la tête du Mouvement socialiste africain (MSA). Il devient directeur politique de la section locale sénégalaise, le Parti sénégalais d’action socialiste (PSAS). Du 8 juin 1958 au 15 juillet 1959, il devient sénateur de la Quatrième République française. En 1958, dans le cadre des négociations pour l’accès à l’indépendance, il s’unit avec Senghor face aux autres dirigeants africains qui favorisent l’autonomie pour chaque territoire de l’AOF plutôt qu’une structure fédérative. Le Sénégal parvint ainsi à la création de la Fédération du Mali regroupant le Mali et le Sénégal. Le MSA et l’UPS fusionnent. Lamine Guèye devient directeur politique de l’Union progressiste sénégalaise (UPS). Il fait son entrée dans l’hémicycle comme député UPS à l’Assemblée constituante du Sénégal. Puis il devient président de l’Assemblée nationale du Sénégal indépendant.
En décembre 1962, survient un désaccord entre Senghor et le président du Conseil du gouvernement, Mamadou Dia. L’un tenait à la suprématie du parti sur l’Etat et l’autre le contraire. L’Assemblée nationale devait les départager. Mamadou Dia fait encercler le siège de l’Assemblée par la gendarmerie afin d’en interdire l’accès aux députés et Senghor fait protéger le Palais par l’armée mais maintient sa demande de faire limoger Dia par l’Assemblée nationale. Interdits d’accès à l’Assemblée nationale, les députés se réunissent alors au domicile de leur président, Lamine Guèye, ce qui était autorisé par les textes en cas de force majeure, mais la décision qui serait issue de cette session ne pouvait être valable que si le quorum était atteint. Ce fut le cas et Mamadou Dia fut destitué, arrêté et envoyé à Ké- dougou, dans une prison qu’il avait lui-même fait construire. Lamine Guèye n’a pas cessé ses activités politiques aux côtés du président Senghor et il est resté président de l’Assemblée nationale jusqu’à sa mort le 10 juin 1968. Il a été enterré au cimetière de Soumbédioune auprès de son unique fils Iba, décédé en 1963 et dont l’aéroclub de Dakar, dont il était un des membres les plus actifs, porte le nom.
DES SENEGALAIS EXPRIMENT LEUR RAS-LE BOL DE LA SEN’EAU
Manque ou mauvaise qualité de l’eau et cherté des factures - Ce sont des plaintes et des complaintes
Aujourd’hui, tout le monde pleure le manque d’eau et la cherté des factures qui persistent. Hélas, malgré toutes les récriminations et complaintes des Sénégalais, la SEN’EAU reste indifférente à cette situation. Des Sénégalais donnent leur point de vue. Reportage….
Ce sont des plaintes et des complaintes. Entre la Sen’Eau et les consommateurs, ce n’est pas et ça n’a jamais été le grand amour. C’est même une déclaration de guerre faite par les premiers à la filiale sénégalaise de la multinationale française SUEZ. Un langage de sourds. Du jour au lendemain, des consommateurs se sont retrouvés avec des factures qui sont passées du double au triple voire plus. Et face à cette hausse vertigineuse de la facture du liquide précieux, la Sen’Eau peine à convaincre. Elle sert des explications alambiquées sans opposer aux clients le moindre argument sérieux si ce n’est celui d’une possible fuite. C’est la rengaine servie par les responsables de la société française face à des consommateurs qui s’interrogent sur comment ils sont parvenus à consommer autant d’eau. A la devanture d’une agence de la société, Abdoulaye Sagna peine à retenir sa colère.
Venu faire une réclamation après avoir reçu sa dernière facture, il a failli en venir aux mains avec la personne qui gère la clientèle. « Elle ne m’a opposé aucun argument valable qui motive cette hausse exagérée. Il y a plus de six mois, j’ai entrepris des travaux à mon domicile et les maçons avaient consommé une importante quantité d’eau. Et pourtant, je n’avais pas payé une telle somme », dit-il tout en colère. La fuite qu’on lui oppose, il dit qu’elle n’existe que dans la tête des responsables de la société d’eau. « Ils n’ont aucun argument valable », dit-il défiant la société d’oser venir le priver d’eau. Abdoulaye n’est pas le seul à enrager. A l’agence de Nord Foire, ils étaient nombreux à venir faire une réclamation. Ce, pendant que d’autres cherchaient un compromis à travers un moratoire pour ne pas être privés du liquide précieux.
Devant la représentation parlementaire, le ministre en charge de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, avait été confronté aux récriminations de députés scandalisés par la subite hausse sur les factures des Sénégalais. Une hausse intervenant paradoxalement à un moment où ce qui manque le plus dans la capitale, c’est l’eau devenue une denrée rare dans beaucoup de quartiers. « Nous ne fermons pas l’œil de la nuit. Nous sommes obligés de veiller jusqu’à des heures tardives pour voir l’eau couler du robinet. Maintenant, devoir payer de telles sommes alors que nous ne voyons pas l’eau, cela s’apparente à du vol », se désole la dame Ndèye Maty, venue faire une réclamation sans être satisfaite par les explications des agents. « En plus de la mauvaise qualité de l’eau, on nous exige de payer ce que nous n’avons pas consommé », éructe-t-elle.
Le vieux retraité Ismaila Sy, lui, en plus de se désoler des factures qui sont exorbitantes, se plaint du fait que celles-ci viennent tardivement. Et souvent après la fin du mois ou à quelques jours du délai de rigueur. Alpha Sy est habitant de l’unité 19 des Parcelles Assainies dans un immeuble de 4 étages. Au troisième étage où il vit, le liquide précieux ne coule pratiquement pas du robinet. « Je suis colocataire dans un immeuble. Mon appartement, je le partage avec trois des mes collègues. Mais notre plus grand calvaire, c’est le manque d’eau que nous vivons constamment. Parfois, c’est très tard dans la nuit que la pression monte chez nous. Mais quand la facture arrive, nous sommes surpris de voir le montant. Et cela crée des tensions puisque certains de mes colocataires clament que Sen Eau ne bouffera pas impunément leur argent et refusent de cotiser plus qu’ils ne donnaient habituellement. « Ça suffit largement ! Nous sommes nombreux à vivre cette même situation. Donc, levons-nous » , lance un jeune homme qui se dit scandalisé par l’inertie des autorités face à ce qui s’apparente ni plus ni moins à une grande arnaque de la société française « Depuis que Sen Eau a pris ses aises, on constate une mauvaise qualité du service, un manque de réactivité sur les réclamations des clients. Sans compter le recours incessant aux dérogations pour la qualité de l’eau, la cherté des factures tant décriée par les clients, le changement des compteurs et le tâtonnement dans la distribution des factures », dénonce notre interlocuteur qui appelle les Sénégalais à s’opposer à cette forfaiture de la société française.
HAUSSE DE 25 FCFA SUR LE PRIX DU PAIN, LES CONSOMMATEURS, MECONTENTS, DEVERSENT LEUR COLERE SUR LE GOUVERNEMENT
Si les boulangers affichent le sourire avec la hausse de 25 francs sur le pain autorisée par l’Etat, le consommateur, lui, se demande où il pourrait encore trouver le diable pour lui tirer la queue.
L’augmentation du prix du pain est apparemment le sujet le plus commenté ces jours-ci par compatriotes qui estiment qu’elle n’avait pas sa raison d’être. Et surtout en cette période où les factures d’eau et d’électricité s’envolent tout en leur donnant le tournis. Un malheur ne venant jamais seul, les prix des denrées de première nécessité comme le pain prennent également l’ascenseur. Résultat : beaucoup de consommateurs et de commerçants manifestent leur mécontentement et leur déception contre le régime de Macky Sall.
Si les boulangers affichent le sourire avec la hausse de 25 francs sur le pain autorisée par l’Etat, le consommateur, lui, se demande où il pourrait encore trouver le diable pour lui tirer la queue. Surtout les familles nombreuses qui devront se sacrifier plus encore pour pouvoir se payer leurs baguettes de pain nécessaires au petit déjeuner. Voire acheter plus cher le « pain-ndambé », le « pain-omelette » et le « pain-thon » qui leur tiennent lieu de dîner ! C’est dans la journée de mardi que ce père de famille a appris devant l’étagère du boulanger la hausse du prix du pain. Il a ainsi dû retourner à la maison prendre une pièce supplémentaire de 100 francs avant de prendre ses quatre miches de pains habituelles pour sa famille. « Ça ne sera pas facile. Certains pourront trouver insignifiante cette hausse, mais les familles nombreuses vont ressentir le coup », lance dépité notre interlocuteur. Juste en face de cette boulangerie, tenant un restaurant de fortune à la devanture de sa maison, la dame Aida Ndiaye dit être très surprise par cette hausse du prix du pain. Elle doit donc réviser ses prix mais pense à ses nombreux clients dont certains avaient du mal, déjà, à s’offrir un repas. « Les temps sont durs. Beaucoup de personnes font du ‘’TaabaTaaba’’ et du goorgorlu. Nous, qui vendons dans la rue, sommes mieux placées que quiconque pour le dire. Nous sommes confrontées à toutes sortes de clients. Des gens se présentent les poches vides. Certains viennent souvent avec la modique somme de 100 FCFA. Beaucoup de clients prennent le petit déjeuner à crédit, et au milieu de la journée, lorsqu’ils terminent de faire le ‘’goorgorlu’,’ ils reviennent payer », renseigne la tenancière. Parmi ses clients, des pères et mères de famille font un crochet chez elle pour le goûter de leurs tout petits.
La hausse du prix du pain va donc alourdir leurs dépenses quotidiennes. C’est le cas d’Ousmane Diouf accompagné de ses deux enfants et qui s’approvisionnait auprès de la restauratrice Aïda Ndiaye. Tout en se désolant de cette hausse, il estime que tout est devenu plus cher dans le pays et tout a augmenté malgré les sorties du ministre du Commerce visant à rassurer les consommateur. « Tout a augmenté. Les prix des denrées de première nécessité et même le bouillon a connu une hausse. Ce, sans compter l’eau et l’électricité », se désole notre interlocuteur qui pense que ce n’était pas ça la promesse faite par Macky Sall en 2012. « Les Sénégalais en ont marre de se réveiller chaque jour avec des hausses. Il est temps que ça s’arrête ! », éructe de rage notre interlocuteur. Si M. Diouf fulmine contre les hausses, le taximan Ousseynou Niang enrage contre la qualité du pain qui n’est plus la même qu’avant. « Mbourou légui khott rékk la (Ndlr, le pain, aujourd’hui, ce n’est plus qu’une carcasse sans mie à l’intérieur) . Même avec deux miches, si on ne le remplit pas avec des brochettes, des œufs ou du ‘’ndambé’’, ce pain ne sert à rien », dit-il avec un humour décapant , montrant sa gourmandise .
Face à la hausse du pain et sa pauvreté supposée en qualité nutritive, notre interlocuteur dit porter sa préférence pour le couscous avec du lait caillé ou « Caacry ». Ce dès lors qu’il lui arrive de dépenser 700 FCFA ou 800 FCFA en pains chez la restauratrice d’à côté sans pour autant être rassasié. Aussi appelle –t-il les Sénégalais à retourner à la consommation des produits locaux moins chers et plus riches que le pain en éléments nutritifs. Mais face à leur dépendance à l’égard du pain, qui n’a d’égale que leur attachement au riz, ce n’est pas demain que les sénégalais changeront leurs habitudes alimentaires. Les mé- nages devront donc se résoudre à souffrir financièrement pour la consommation de leur traditionnelle baguette de pain. Autrement dit, de leur cher « mbourou ».
PLUS DE 2,5 MILLIONS D’ENFANTS À VACCINER CONTRE LA POLIOMYELITE
Alors qu’elle avait été déclarée vaincue, la poliomyélite a refait surface
Les responsables du Programme Elargi de vaccination (Pev) ont tenu hier un point de presse pour parler de l’épidémie de poliomyélite qui a refait surface, mais aussi de la campagne nationale de vaccination initiée pour contrer le virus. Elle va se dérouler du 17 au 19 décembre 2021 sur toute l’étendue du territoire pour les enfants âgés de 0 à 5 ans. Ainsi, 2.803.175 d’enfants sont ciblés.
Alors qu’elle avait été déclarée vaincue, la poliomyélite a refait surface. Causée par un entérovirus humain, cette maladie est très contagieuse et grave, d’autant que le virus peut envahir le système nerveux et provoquer une paralysie. Il n'existe pas un traitement. Le seul moyen est la prévention, notamment la vaccination. Raison pour laquelle, le Programme Elargi de Vaccination (Pev) a initié une campagne de vaccination à l’intention des enfants âgés de 0 à 5 ans.
Ainsi, plus de 2,5 millions enfants ont été ciblés pour être vaccinés en trois jours. Selon Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Pev, «les prélèvements montrent que le virus est présent dans l’environnement et que tant qu’il est là-bas, tous les enfants sont menacés. C’est pourquoi, nous organisons ces journées de vaccination pour interrompre la circulation de ce virus».
Par ailleurs, des cas humains ont été recensés dans 06 régions. «A Dakar, nous avons le virus dans l’environnement, mais il n’y a pas eu de cas humains. Les régions touchées sont Diourbel (qui a enregistré la moitié des cas), Thiès, Louga, Fatick, Matam et Kaolack. Cette campagne permet de vacciner ceux qui n’ont pas été vaccinés mais aussi de renforcer l’immunité de ceux qui ont été déjà vaccinés», explique Dr Badiane qui table sur la stratégie du porte à porte. «Cela n’empêche pas d’aller dans les zones où il y a une forte concentration d’enfants pour les vacciner. Ce sera le cas au niveau des préscolaires, des crèches, mais aussi des lieux de rassemblement comme les gares routières, les marchés ou les quais de pêche. L’objectif est de vacciner plus de 2,5 millions enfants en trois jours», affirme-t-il.
Interrogé sur les raisons de la ré- apparition de la polio alors qu’elle avait été éradiquée, Dr Ousseynou Badiane évoque deux raisons. «En 2019, nous avions célébré l’éradication du virus sauvage qui est le plus agressif. Quand il y a beaucoup de virus en compétition, et qu’on parvient à en éliminer un, l’autre qui reste émerge. Les enfants qui étaient vaccinés seront vaccinés de nouveau. La deuxième chose, c’est qu’il n’y a pas un vaccin efficace à 100%. Donc, le fait de donner encore une dose permet de renforcer l’immunité des enfants qui étaient déjà vaccinés», explique le coordonnateur du Pev qui ajoute que ce virus est un dérivé. «Au Sénégal, nous n’avons jamais connu le virus dérivé, mais comme cela circulait dans la sous-région avec les mouvements des populations, il y a eu des contaminations».
Par ailleurs, Dr Badiane renseigne que la maladie peut toucher les adultes, mais ce n’est pas la cible réelle. «Au Sénégal, nous n’avons pas encore vu un cas de polio chez les adultes, mais cela peut arriver », précise-t-il. Et d’ajouter : «Dans l’environnement, nous avons recensé 12 cas et il y a eu 17 cas humains qui ont été détectés entre janvier et décembre. Les premiers cas humains ont été détectés à Touba».
A l’en croire, la transmission humaine a été rompue, mais le virus est toujours là. «Les vaccinateurs se rendront dans chaque maison pour administrer deux gouttes du vaccin à chaque enfant de 0 à 5 ans. Après la vaccination, chaque enfant vacciné doit être marqué au doigt. Cela permet de vérifier si tous les enfants sont vaccinés. Chaque maison doit également être marquée pour vérifier si toutes les maisons ont été visitées», indiqueDr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Programme Elargi de Vaccination (Pev).
par Benoit Ngom
LES NATIONAUX ABILYMPICS SENEGAL 2022, MONTRER UNE IMAGE POSITIVE DU HANDICAP
L'événement prévu en mars 2022 doit être le premier jalon pour l’amélioration des conditions difficiles des personnes souffrant de handicap au Sénégal et à travers le continent africain qui selon l'OMS représentent 15 % de la population
Le vendredi 3 décembre 2021, à Oussouye en Casamance, a été lancé le projet de l’ADA d’organiser en Mars 2022 les premiers Abilympics au Sénégal. Les Abilympics nationaux qui seront organisés sous la Haute Autorité de monsieur le président de la République du Sénégal, en partenariat avec les ministères de l’Emploi et de la Formation Professionnelle , de la Santé et des Affaires Sociales ainsi que de la Fédération Sénégalaise des Associations des personnes handicapées, bénéficient du parrainage de l’Association Abilympics de France , de la Fédération Internationale Abilympics basée au Japon et du soutien de la Fédération worldskills Allemagne ainsi que d’éminentes personnalités du monde du Handicap comme Monsieur Alex ALLETRU, Ambassadeur des Abilympics Nationaux Sénégal .
Les Abilympics sont, dans les métiers, ce que les jeux olympiques représentent dans le sport et se caractérisent par la tenue de compétitions de métiers réservées aux personnes handicapées au niveau international après des sélections nationales.
L’organisation des Abilympics nationaux par l’ADA constituent une première étape à la participation du Sénégal au 10e internationaux Abilympics qui auront lieu en Russie en 2022.
Histoire des abilympics
Le concept Abilympics : Abi. (lities) et (Olym)-pics s’est développé au japon en 1972 sur le modèle de la compétition de métiers dénommée Worldskills et des Jeux paralympiques. La première finale nationale des Abilympics fut organisée à Tokyo sous le slogan « Acquérir des compétences professionnelles ouvre la voie à un avenir brillant ».
En 1976, l’ONU proclama que 1981 sera l’année internationale des personnes handicapées et souhaita que chaque pays puisse organiser des actions en faveur de « l’égalité des chances, de la réadaptation et de la prévention de l’infirmité ».
Le Japons saisit l’opportunité pour créer la Fédération Internationale Abilympics- IAF-et organisa les premiers internationaux Abilympics en 1981. Cette noble initiative reçut un important soutien de la part des organisations gouvernementales et non gouvernementales à travers le Monde. L’événement fut placé sous la présidence effective de Son Altesse Impériale le prince Crown, actuel Empereur du Japon.
Après le Japon une dizaine de pays suivirent heureusement ce bon exemple en organisant tous les quatre ans les Internationaux Abilympics.
C’est parce que l’Afrique a été absente de ce mouvement que nous avons décidé de mobiliser nos différentes relations à travers le Monde pour changer cette situation.
Premiers abilympiucs nationaux au Sénégal
Afin de pouvoir suivre l’exemple du Japon et des autres pays qui ont organisé des Abilympics, nous avions pris contact avec notre ami Noel Roger, président de l’Association Abilympics France afin de solliciter son soutien. En effet, la France qui est le pays qui a organisé avec brio les derniers Abilympics Nationaux en 2016 était un partenaire indiqué pour guider l’ADA dans ses démarches.
Ainsi, dès qu’il reçut notre demande de soutien pour l’organisation des premiers Abilympics Nationaux au Sénégal et en Afrique, par une prompte réaction l’Association Abilympics France non seulement nous apporta son parrainage mais aussi mis à notre disposition toutes les informations utiles à la mise en œuvre efficiente de notre projet.
Fort de cet appui, l’ADA sollicita et obtint son adhésion à la Fédération internationale Abilympics basée à Tokyo.
Ainsi, l’Académie Diplomatique Africaine (ADA), était désormais en position d’organiser en mars 2022, pour la première fois au Sénégal et en Afrique, les « Nationaux Abilympics ».
L’objectif principal visé par les Abilympics Sénégal est de : renforcer la visibilité positive des personnes avec handicap en mettant en exergue leurs compétences professionnelles, de sensibiliser les employeurs à prendre en charge avec responsabilité et empathie la question du handicap, de favoriser la participation des personnes handicapées dans toutes les compétitions de métiers au Sénégal et à l’international et ce, dans un objectif constant d’inclusion et de cohésion sociale.
La réalité du handicap au Sénégal
Le choix du Sénégal, entre autres justifications, s’explique par le fait que c’est le pays qui avec la Namibie ont été distingués par l’Union africaine dans le cadre de la phase II du projet de l'architecture de l'Union Africaine sur le handicap (AUDA) pour la qualité de leur système de protection sociale et leur leadership qui a été reconnu. Conformément à la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées signée en décembre 2006, l’Etat du Sénégal a fait des efforts remarquables pour assurer l’épanouissement socio-professionnel des personnes en situation de handicap.
Ces efforts visent tout d’abord à garantir à ces personnes une égalité des chances dans la l’éducation, la formation professionnelle et leur insertion dans le tissu économique national. Dans cet esprit, en mai 2010, l’Assemblée Nationale a adopté la « loi d’orientation sociale » 2010-15 du 6 juillet 2010 relative à la promotion et à la protection des droits des personnes en situation de handicap. Ladite loi comprend des dispositions inclusives adossées à des mécanismes de gestion du handicap et sert de cadre de référence aux politiques publiques nationales dans le domaine.
La « carte d'égalité des chances » est l'un des mécanismes phares de la loi d'orientation sociale. La carte est un système de protection sociale dont la détention facilite l'accès des personnes en situation de handicap à 7 services sociaux de base relatifs à la santé, la réadaptation, l'éducation, la formation, l'emploi, les transports et les finances.
L'immersion de la question du handicap dans une dynamique sociale nationale
Les Abilympics Nationaux du Sénégal auront pour objectif de favoriser l'organisation d'une manifestation inclusive favorisant l'immersion de la question du handicap dans une dynamique sociale nationale bénéficiant de la plus grande empathie des populations.
Les Abilympics Sénégal doivent, à cet égard, représenter un véritable creuset d’explosion des talents pour les personnes handicapées et être une vitrine pour les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour la promotion des droits des couches vulnérables. Cet événement devrait permettre de sensibiliser l’opinion publique sur les capacités de ces personnes handicapées et ce qu’ils peuvent apporter au développement du pays.
L’organisation des Abilympics, donne au Sénégal l’occasion de montrer, à la face du monde, les efforts qui ont été entrepris par le gouvernement et certaines collectivités locales pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap. Par ailleurs, de manière induite, cet événement peut être aussi une grande opportunité de lutter contre les préjugés qui persistent à l’égard des personnes en situation de handicap qui œuvrent héroïquement pour faire triompher leur dignité et recouvrer leur statut social.
Par conséquent, cet événement devrait être compris comme un prétexte pour mettre l'accent sur les problèmes multiformes que rencontrent les handicapés dans la diversité de leurs conditions et mettre en exergue les solutions envisageables.
C’est dans cet esprit que Abilympics Sénégal doit être le premier jalon dans la mobilisation pour l’amélioration des conditions difficiles parfois désastreuses des personnes souffrant de handicap au Sénégal et à travers le continent africain qui selon le rapport mondial de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de juin 2011 représentent 15 % de la population.
Afin d’atteindre cet objectif, nous demandons au président Macky Sall, prochain président en exercice l’UA de bien vouloir inscrire dans son calendrier la promotion et la défense des handicapés.
LAXISME AUTOUR DU FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES
Absence de cadre juridique, refus de déposer les bilans financiers, volonté politique inexistante,,, Comment contrôler les financements des partis politiques et avoir plus de lisibilité sur l’origine de leurs ressources ?
«Enjeux démocratiques et sécuritaires es élections locales en2022 : La problématique du financement des partis politiques. » tel est le thème du panel virtuel organisé hier par l’organisation «Legs Afrique». A cette occasion, l’expert électoral Valdiodio Ndiaye s’est exprimé sans langue de bois sur le sujet. Il a ainsi dénoncé le laxisme autour du financement des partis politiques avant de proposer des pistes de solutions.
Comment contrôler les financements des partis politiques et avoir plus de lisibilité sur l’origine de leurs ressources ? Cette question revient souvent dans les débats publics. Mais elle est tout le temps esquivée aussi bien par les autorités publiques que les acteurs du jeu politique. A vrai dire, il y a flou total autour des financements.
A en croire l’expert électoral et membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce), Valdiodio Ndiaye, il est difficile de dire là où proviennent ces ressources. «La manne financière est tellement importante que d’aucuns considèrent les campagnes électorales comme une période de traite pendant laquelle il faut tirer le maximum de revenus chez les politiciens. Personne ne peut dire aujourd’hui exactement d’où ces candidats aux élections locales tirent leurs ressources pendant ces élections locales. Sous ce registre, c’est la loi de l’omerta», se désole t-il.
Selon Monsieur Ndiaye, la situation est préoccupante et requiert d’encadrer ce secteur pour ne pas tomber dans des dé- rives. «Il y a une urgence d’encadrer tout le processus électoral ainsi que ceux qui aspirent à nous gouverner», souligne-t-il. Pour lui, il y a le risque que les candidats soient financés par des vendeurs de drogue ou le terrorisme international. «Il y a aussi d’autres risques avec l’apparition du pé- trole et du gaz dans le pays. Sous ce rapport, il est important de travailler sur un encadrement très solide de ces questions et de mettre en place des dispositions de coercition vis-à-vis des hommes politiques afin de préserver l’intérêt supérieur de la nation», indique Valdiodio Ndiaye avant de préconiser un système de plafonnement du financement ou des audits avant tout remboursement de caution à la fin du processus électoral. «Ces questions devraient être traitées avec les partis politiques pour trouver des accords substantiels et les régler définitivement. La société civile doit s’impliquer davantage pour que tout cela se réalise», affirme Valdiodio Ndiaye.
PASTEF, UN EXEMPLE A SUIVRE
Par ailleurs, l’expert électoral a insisté sur l’absence d’un cadre juridique régissant le financement des partis politiques. A l’en croire, il y a une nécessité absolue de travailler sur le cadrage juridique du système de financement des partis politiques. «Pour des questions de sécurité nationale ou de préservation des acquis démocratiques, il faut veiller au financement des partis. Sinon, n’importe qui peut faire n’importe quoi», clame-t-il. Valdiodio Ndiaye estime dans la foulée que c’est le ministère de l’Intérieur qui a la charge administrative des formations politiques dans leur globalité. Normalement, informe-t-il, chaque année, celles-ci doivent déposer auprès de cette autorité un rapport financier explicite. Mais, se désole-t-il, si on applique les dispositions de cette loi, pratiquement tous les partis politiques sénégalais seraient dissouts. A l’en croire, même les grands partis comme l’Apr et le Pds ne seraient pas épargnés. «Il y a beaucoup de laisser-aller dans ce domaine. Il n’y a aucun suivi. Le bureau qui a en charge cette question au ministère de l’Intérieur ne fait malheureusement pas son travail», regrette-t-il. Dans ce lot de hors-la-loi, seul le Pastef se détache. En effet, Monsieur Ndiaye soutient que les Patriotes déposent chaque année, de façon systématique, leurs rapports financiers. «Pastef le fait très bien. Et les autres partis devraient s’en inspirer», préconise t-il. Si aujourd’hui Ousmane Sonko et Cie publient facilement leur rapport financier, dit-il, c’est parce qu’il fait souvent recours au principe de la souscription populaire. «Les partis de gauche l’avaient instauré il y a longtemps. Mais Ousmane Sonko et Cie ont su le moderniser en faisant surtout recours à internet», déclare-t-il.
UN CODE DES PARTIS POLITIQUES DANS LES TIROIRS
En outre, Valdiodio Ndiaye est revenu sur la pléthore de partis politiques, 318 environ. Il renseigne cependant que dans ce lot, on peut relever une centaine d’entités qui n’existent plus. Par conséquent, il appelle les autorités à procéder au toilettage des archives des formations politiques et à faire des réformes. Il rappelle également qu’un travail a été déjà fait dans ce domaine par la société civile en collaboration avec le ministère de l’Intérieur du temps d’Abdoulaye Daouda Diallo. «Il a été proposé un Code des partis politiques assez révolutionnaire qui permet d’assainir le milieu. Aujourd’hui, ce projet est toujours dans les tiroirs du ministère de l’Intérieur. Ce Code avait instauré le principe de cotisation, la nécessité d’avoir une adresse physique, le dépôt systématique du bilan financier, l’établissement d’une liste des militants, … Malheureusement, cela n’a pas été suivi. On a trop écrit sur ces questions. Il suffit juste de les adopter et de les appliquer. Malheureusement, Macky Sall a tout mis sous le coude», se désole Valdiodio Ndiaye. Poursuivant, il soutient que depuis 1998, des propositions les plus révolutionnaires, les unes que les autres, ont été avancées par rapport à l’amélioration de l’environnement politique au Sénégal. Il s’agit de travaux menés par le professeur El hadj Mbodj, ceux des Assises nationales et du dialogue politique. «Tout cela a été compilé et soumis à l’Etat», ajoute-t-il.
Finalement, il dit être convaincu que tout cela bloque à cause de l’absence d’une volonté politique. «J’ai l’impression que le pouvoir ne veut pas que le jeu soit ouvert et transparent. Il ne veut pas que la pratique des formations politiques soit mise à nu afin de donner à la population la possibilité de trancher», a-t-il conclu.
L’UNIVERSITE, TEMPLE DE TOUS LES MAUX
Violences physiques, séquestrations, violations des franchises…Le Sénégal est-il en train de revivre l’épisode de Mai 68 ?
Malgré la réforme de 2011 qui est venue réorganiser l’espace universitaire avec l’instauration du système LMD, et qui avait fini de donner un brin d’espoir tant chez les apprenants qu’au niveau du corps professoral, l’université sénégalaise peine à décoller. Entre violences physiques, verbales, séquestrations, intoxications alimentaires ou violations des franchises, les universités sénégalaises sont en passe de devenir de véritables nids de violences.
Le Sénégal est-il en train de revivre l’épisode de Mai 68 ? En tout cas, des mesures idoines doivent être prises pour résoudre de manière définitive la crise qui sévit au sein des universités sénégalaises. En effet, au lendemain du décès de Badara Ndiaye suite, selon ses camarades, à une intoxication alimentaire à l’université Alioune Diop de Bambey (Uadb), la violence s’est aussitôt répandue comme une traînée de poudre dans l’ensemble des universités du Sénégal. La mort du jeune Badara (étudiant en Licence 1 d’ingénierie juridique) a fait couler beaucoup d’encre et de salive chez les étudiants qui exigent l’ouverture d’une enquête judicaire afin de situer les responsabilités. Toutefois, l’administration de l’université Alioune Diop de Bambey nie toute idée faisant état d’une intoxication alimentaire. Selon le médecin-chef Dr Ahmadou Bamba Guèye, «le patient ne pré- sentait aucun signe d’intoxication alimentaire. Il a reçu un traitement sous réserve d’un retour de suivi dans les 48 heures. Malheureusement, l’étudiant a opté pour un retour à domicile à Kaolack». Une thèse qui a été confortée par le certificat de genre de mort délivré par le mé- decin légiste de l’hôpital Aristide le Dantec et qui renseigne que le patient est décédé des suites d’une maladie hépatique avec défaillance multi céréale. Cette situation a provoqué de violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre au sein de l’université Alioune Diop de Bambey qui ont occasionné plusieurs blessés, des arrestations ainsi que la séquestration de deux policiers.
SEQUESTRATION, VIOLATIONS DES FRANCHISES : LA NOUVELLE FORMULE
Pour manifester leur mécontentement et contraindre les autorités à payer les bourses, les étudiants ont trouvé une formule : celle de la séquestration. En 2010, à la suite de violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, 20 parmi eux ont séquestré puis saccagé le bureau du recteur de l’université de Dakar, Abdou Salam Sall. D’ailleurs, ils seront traduits en justice plus tard et certains d’entre eux seront virés de l’espace universitaire tandis que d’autres ont été juste suspendus pour un moment. En mai 2014, des étudiants de l’université de Ziguinchor qui exigeaient le paiement intégral de leurs bourses ont séquestré un agent de la sécurité de proximité pendant plus d’une heure après avoir barré toutes les artères menant à l’université. Pour réclamer justice à la suite du décès de Badara Ndiaye, les étudiants de Bambey ont séquestré le 7 décembre dernier, un agent des GMI
VAGUE DE SOLIDARITE A L’UCAD, L’UGB ET L’USASZ
Venant en appui à leurs camarades de l’université AD de Bambey, les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) se sont frottés aux forces de l’ordre dans la matinée du lundi. A l’origine, ces apprenants exigent la réhabilitation immédiate de l’Amicale au niveau de Bambey, une enquête plus approfondie sur la mort de Badara Ndiaye et l’achèvement des chantiers au sein des universités. A cela s’ajoutent la cessation totale de toutes activités pédagogiques et sociales au sein de l’Ucad, décrétée par l’amicale des étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Ucad, ainsi que l’introduction d’une plateforme revendicative. Même Tempo à l’université Gaston Berger de Saint-Louis où la Coordination des étudiants de Saint-Louis a menacé de prendre part au combat qui, selon elle, doit être commun, au moment où « les autorités de l’Uadb ont fini de démontrer leur incompétence flagrante et leur insouciance à l’endroit des étudiants de ladite université ». A l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) les étudiants ont aussi exigé le retrait immédiat des Forces de l’ordre du sein du Campus de l’Uadb. Lesquelles forces auraient fait objet de séquestration hier. En outre, face à la recrudescence des cas de violences au sein des universités, des propositions de sortie de crise ne cessent d’être faites par les acteurs. Néanmoins, aucune solution à ce jour ne semble avoir été trouvée pour protéger l’espace universitaire d’éventuelles crises.
CLASSEMENT DE LA FONDATION MO IBRAHIM, LE SENEGAL DANS LE TOP 10 DES MEILLEURES PERFORMANCES ET 1ER DE L’UEMOA
Le gouvernement est sur la bonne voie quant à la relance de la croissance économique du moins, selon la Fondation Mo Ibrahim. Dans son dernier rapport qui n’est pas rendu public, l’organisation donne une bonne note au Sénégal.
Le Sénégal a été classé à la première place des pays de l’Uemoa et à la troisième place des pays de la Cedeao par le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim. Commentant les notations de la Fondation, le Président Macky Sall s’est félicité en réunion de conseil des ministres des performances économiques enregistrées dans ce contexte de relance postcovid-19. Par ailleurs, il a annoncé la tenue d’une session spéciale du Comité d’Orientation stratégique du Pétrole et du Gaz (Cos-Petrogaz) élargie à l’opposition et à la société civile le 21 décembre.
Une source de motivation dans ce contexte de relance économique post-pandémie ! Le gouvernement est sur la bonne voie quant à la relance de la croissance économique du moins, selon la Fondation Mo Ibrahim. Dans son dernier rapport qui n’est pas rendu public, l’organisation donne une bonne note au Sénégal. C’est le chef de l’Etat qui en a fait la révélation en réunion de conseil des ministres. Ainsi, le Président Macky Sall s’est félicité que le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim ait classé le Sénégal dans le Top 10 des meilleures performances avec la première place des pays de l’Uemoa et la troisième place des pays de la Cedeao.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a évoqué en conseil des ministres la doctrine de gestion prévisionnelle des ressources issues de l’exploitation du pétrole et du gaz. A ce propos, le Président Sall a réitéré au Gouvernement toute l’importance qu’il accorde à l’exploitation optimale de ces ressources dont les recettes attendues doivent servir à accélérer l’ancrage d’une économie nationale inclusive et durable, au service des générations actuelles et futures. «Le président de la République indique que la finalisation rapide du projet de loi portant répartition des ressources issues de l’exploitation du pétrole et du gaz va concourir, de manière innovante et avant-gardiste, à la consolidation cohérente de la politique économique et financière du Sénégal», indique le porte-parole du gouvernement Oumar Guèye.
Dans cette perspective, le chef de l’Etat a informé le gouvernement de la tenue d’une session spéciale du Comité d’Orientation stratégique du Pétrole et du Gaz (Cos-Petrogaz) élargie aux représentants de l’opposition et de la société civile, le 21 décembre 2021. La rencontre qu’il présidera sera consacrée au projet de loi sur le Cos-Petrogaz avant son examen au conseil des ministres le 22 décembre 2021.
CONCLAVE DES ETABLISSEMENTS PRIVES D’ENSEIGNEMENT
Sur un autre registre, le chef de l’Etat a insisté hier en conseil des ministres sur le renforcement de la supervision et de l’encadrement de l’enseignement privé au Sénégal. A ce sujet, il a demandé aux ministres concernés (Finances et Budget, l’Éducation nationale, l’Enseignement Professionnel et l’Enseignement supérieur) de tenir, dans les meilleurs délais, une séance de travail avec les mandataires de la Fédération de l’Éducation et de la formation (FEF), mais aussi les associations de parents et d’apprenants (élèves et étudiants) afin d’apporter des solutions idoines aux difficultés signalées par les établissements privés.