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10 août 2025
par Oumou Wane
ALLEZ LES ROIS LIONS, FAITES-NOUS RÊVER
Le Sénégal est en mission ce dimanche pour recréer du lien social et revaloriser les aspirations du peuple en lui redonnant confiance afin qu’il se projette davantage dans son avenir
Si le Sénégal devenait champion d’Afrique ce dimanche, cela mettrait du baume au cœur des Sénégalais, c’est certain ! Une victoire des coéquipiers de Sadio Mané à la CAN prouverait le talent exceptionnel de nos joueurs, mais cela nous rendrait aussi plus festifs et heureux.
Les Lions de la Teranga vont jouer la finale de la coupe d’Afrique des Nations ce dimanche contre l’Egypte qui a validé son ticket pour la finale en battant le Cameroun, pays hôte, qu’il convient ici de saluer, autant pour sa performance sportive que pour la qualité de son organisation, quoi qu’en disent les « afrosceptiques ».
Belle affiche ! Les Pharaons contre les Lions, Mohamed Salah et les siens défieront le Sénégal de Sadio Mané dans une finale au sommet au stade d’Olembe.
Une question se pose d’ores et déjà en dehors du terrain. Quel impact pour le Sénégal aurait une victoire des Lions à la CAN ? Un sacre des Lions ferait-elle du Sénégal le leader de la croissance en Afrique ? Dans le long terme, la réponse est clairement non, car les tracas du quotidien reprendraient vite le dessus sur cette parenthèse enchantée, mais un impact positif à court terme pour la croissance est tout à fait probable. Quoi qu’il en soit, une victoire ajouterait du prestige et de l’autorité à notre pays au moment même où notre président Macky Sall prend la tête de l’Union Africaine.
C’est donc le Sénégal qui est en mission ce dimanche pour recréer du lien social et revaloriser les aspirations du peuple en lui redonnant confiance afin qu’il se projette davantage dans son avenir. Ce sont les enjeux de la démocratie moderne. Aujourd’hui, bien des citoyens n’ont pas confiance en la parole de leurs élus, ni en celle des ministres et des autorités de l’État.
Ce rêve, s’il se réalise, c’est celui d’une étoile qui viendrait illuminer toute une nation. Depuis sa première participation au tournoi, en 1965, le Sénégal ne l’a jamais remportée, malgré deux finales, en 2002 et en 2019.
Aliou Cissé l’a déclaré : « J'ai un groupe extraordinaire, formidable. Ça fait six ans que je travaille avec cette équipe et c'est la première fois, en termes de mentalité et d'état d'esprit, que j'ai un groupe comme ça. Vous le voyez sur les buts, les gars qui sont sur le banc se lèvent comme un seul homme pour venir sur le terrain. C'est la mentalité qu'il nous faut. Les garçons méritent vraiment cette victoire. »
Quel leader politique ne rêverait pas d’une équipe semblable, capable de se lever comme un seul homme motivé et conscient qu’il est capable d’écrire l’histoire ?
Qu’on le veuille ou non, tous ces jeunes talentueux sportifs sont bel et bien la génération « Macky », notre président, qui même s’il ne sait pas toujours leur parler, leur inspire la force et la rigueur d’un père, sûrement un peu trop sévère. Aujourd’hui, il est temps que cette génération, décomplexée et libérée remporte le titre et guide tout un peuple vers son premier sacre continental, sur le toit de l’Afrique.
Car non, ce n’est pas qu’un duel de stars en finale de la CAN entre Mohamed Salah et Sadio Mané qui évoluent au sein du club de Liverpool. Ce n’est pas seulement un match entre deux monstres sacrés du continent. C’est un match contre le meilleur adversaire qui soit certes, mais c’est aussi pour le Sénégal un match contre lui même, qui pourrait tirer tout un peuple vers le haut.
Avec des joueurs de classe mondiale sur le papier, l'un des meilleurs gardiens de but au monde, Edouard Mendy, les meilleurs attaquants et défenseurs de la planète, pour ne citer que Bamba Dieng, Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo, Bouna Sarr, Idrissa Gueye et surtout Sadio Mané, le Roi Lion, Aliou Cissé peut aborder en confiance ce rendez-vous final.
Qu’ils se le disent en tout cas, nous on y croit. Parce qu’Aliou Cissé est un entraîneur hors pair. Parce que l’effervescence autour de cette équipe grandit et le mouvement de soutien autour des Lions se décuple chaque jour ! Parce que cette équipe, on l’aime. Parce qu'on a envie de faire la fête.
Parce qu’on est fiers d’être des Lions, que l’on soit fan de football ou non. Dimanche nous serons tous ensemble derrière notre équipe pour un sacre, espérons-le, qui viendra couronner une génération prometteuse, celle de toute la jeunesse sénégalaise.
Allez les Lions !
VIDEO
LE FOOT, VECTEUR D'UTOPIE
Le sociologue Mamadou Mao Wane, décrypte sur TFM, le symbole derrière l'effusion de joie populaire provoquée par la qualification des Lions pour la finale de la CAN 2021 mercredi dans les rues du pays
Le sociologue Mamadou Mao Wane, décrypte sur TFM, le symbole derrière l'effusion de joie populaire provoquée par la qualification des Lions pour la finale de la CAN 2021 mercredi dans les rues du pays.
FAITES NOUS RÊVER !
Ça y est ! La grande finale de cette 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) mettra aux prises les deux meilleures sélections qui ont pu se hisser au niveau que rêvaient les 22 autres éliminées.
La dernière marche est la plus belle mais aussi la plus difficile à gravir. Après 51 matches, deux finalistes se sont dégagés : le Sénégal et l’Egypte dans une affiche portant des parfums de duel entre Sadio Mané et Mohamed Salah, les deux meilleurs joueurs du moment. Les « Lions » devront l’emporter pour décrocher le premier trophée continental du Sénégal et faire chavirer un peuple qui attend ce sacre depuis une éternité.
Ça y est ! La grande finale de cette 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) mettra aux prises les deux meilleures sélections qui ont pu se hisser au niveau que rêvaient les 22 autres éliminées. C’est un rendez-vous crucial qui attend la bande à Sadio Mané dimanche au stade Paul Biya d’Olembé (Yaoundé). Les yeux du monde entier seront braqués sur la capitale camerounaise dans un duel entre les « Lions » et les « Pharaons ». Raillé pour son absence de palmarès malgré un gros potentiel, le pays de plus de 15 millions d’habitants tient une troisième chance d’inscrire son nom dans la liste des grands d’Afrique, après ses deux finales perdues en 2002 et 2019. L’enjeu est énorme mais loin d’être impossible pour l’équipe d’Aliou Cissé qui n’a d’objectif que le trophée. Les « Lions » n’auront qu’à vaincre le signe indien face à un adversaire qui ne lui a encore jamais réussi en CAN.
Aliou Cissé pour être à jamais le premier !
Comme on se retrouve ! On peut tenter de dire cela puisque les deux équipes vont se croiser pour la cinquième fois à la CAN dont la dernière s’est soldée par une victoire des « Pharaons » (2-1) en demi-finale de l’édition de 2006. L’heure de la revanche a sonné pour le Sénégal, surtout qu’il y a ce sentiment d’avoir été volé avec le penalty oublié sur Diomansy Kamara par un arbitre… camerounais.
Le pays de la Téranga ne rêve que de décrocher sa première étoile comme l’a exprimé Aliou Cissé juste après la qualification de son équipe pour une deuxième finale. « Nous voulons remporter la coupe et cette envie-là ne date pas d’aujourd’hui. Nous aborderons la finale sans pression. Il est important de rester lucide, de penser au jeu plutôt que l’enjeu. C’est ce que je demande toujours à mes garçons : jouer et prendre du plaisir. C’est en prenant du plaisir qu’on arrivera à bien s’exprimer sur le terrain. J‘étais footballeur et la seule chose qui m’intéressait, c’était de gagner, je suis un gagneur. Je veux inculquer cette mentalité aux joueurs. Ils ont envie de gagner, quand ils ne marquent pas, ils sont fâchés, quand ils ne gagnent pas, ils ne sont pas contents. C’est très important. Donc, s’il n y’a plus de différence entre gagner et perdre, ça veut dire que vous n’êtes pas des compétiteurs. Nous pensons à gagner, mais nous sommes conscients que pour gagner, il faut jouer. C’est ce que nous sommes en train de faire. (…) C’est tout un pays qui a envie de gagner.
Comme le dit la chanson de Liverpool : You will never walk alone (vous ne marcherez jamais seul)s. On a un monde derrière nous, on le sent. Nous avons bataillé pour être là où nous sommes aujourd’hui. Nous sommes très humbles, nous savons que la bataille sera très difficile en finale, mais nous sommes prêts » indiquait le sélectionneur national. Spectateur des deux finales de CAN perdues en tant que capitaine d’équipe en 2002 et entraîneur en 2019, Aliou Cissé a une occasion unique de rentrer encore un peu plus dans l’histoire du football sénégalais après avoir réussi à hisser son équipe à une deuxième finale de suite mais aussi une qualification en Coupe du monde.
Un titre de Champion d’Afrique, dimanche, fera de lui, à jamais le premier, le plus grand coach qu’ait connu le pays de la Téranga. Voilà qui a de quoi motiver la première Nation africaine au classement de la FIFA depuis plus de 36 mois (un record) dont son palmarès se résume à des victoires en coupes d’Afrique de Beach soccer et aux Jeux Africains 2015. Pour être champions d’Afrique, les hommes d’Aliou Cissé vont devoir remporter les défis physique, tactique et mental que vont leur imposer les Egyptiens.
Ne pas se laisser endormir
La bande à Kalidou Koulibaly aura fort à faire face à un adversaire habitué à ce genre de rendez-vous. Dimanche, l’Égypte disputera en effet la finale de la CAN pour la dixième fois de son histoire, un record dans la compétition. Les Pharaons ont déjà été sacrés à sept reprises (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008, 2010), un autre record. Il faudra battre les meilleurs pour briser ce plafond de verre. Comme elle l’a montré depuis le début de ce tournoi, l’Egypte reste une formation dangereuse jusqu’à la fin mais le Sénégal aura montré de solides garanties défensives en présentant la meilleure défense de cette CAN (deux buts encaissés).
Aliou Cissé devra trouver les ressources nécessaires pour contrecarrer les Egyptiens pour être en haut de l’affiche au coup de sifflet final. Portés par son capitaine, Mohamed Salah, les Pharaons sont les rois du suspense avec tous les matchs à élimination directe qui se sont joués au bout des 120 minutes. Trois matchs à prolongations en moins de 15 jours en plus d’un jour de repos de moins qui risquent de se ressentir dans la fraîcheur des deux équipes.
Après la qualification contre le Cameroun, ce jeudi soir (0-0 a.p., 3-1 aux t.a.b.), l’entraîneur adjoint de l’Égypte Diaa al-Sayed a d’ailleurs demandé à décaler d’un jour la finale contre le Sénégal, prévue dimanche. « Il y a une journée de récupération de plus pour le Sénégal, et je souhaite, comme on a avancé le match pour la troisième place (de dimanche à samedi, NDLR), qu’on joue lundi », a précisé le technicien, remplaçant en conférence de presse le sélectionneur Carlos Queiroz, exclu pendant le match. Les « Lions » devront mettre le turbo pour faire déjouer une équipe qui sait endormir son adversaire dans un faux-rythme lassant et parfois révoltant. La formation coachée par Carlos Queiroz, exclu lors de la demi-finale et absent pour la finale, pourrait s’appuyer sur son capitaine Mohamed Salah qui va retrouver son coéquipier en club, Sadio Mané. Un duel à distance entre les deux compères de l’attaque de Liverpool qui sont les meilleurs joueurs africains actuellement. Chacun des deux voudra décrocher un premier titre africain qui fera forcément sensation.
Sadio Mané pour achever sa mission face à Salah
Sadio Mané (2019) et Mohamed Salah (2017) disputeront pour la deuxième fois une finale de CAN. L’un des deux perdra encore cette finale. L’international sénégalais est animé d’un esprit de conquérant et ne voit rien d’autre que la coupe. « Aller en finale sans la gagner, serait zéro. Le plus important pour nous c’est de gagner ce trophée » a affirmé Mané en zone mixte.
Auteur d’une montée en puissance époustouflante dans ce tournoi, le joueur de Liverpool semble investi d’une mission lors de ce mois de compétition. A 29 ans, il est le guide de tout un peuple vers son premier sacre continental. Son accélération foudroyante à la 84ème minute de jeu contre le Burkina Faso symbolise bien l’état d’esprit de Sadio Mané dans cette Coupe d’Afrique des Nations 2022 : il ne lâchera rien, de la première à la dernière minute.
Pour sa deuxième demi-finale consécutive à la CAN, le joueur de Liverpool a une nouvelle fois brillé et porté sa sélection sur les épaules, d’un leadership naturel et d’une humilité au service du collectif. Unique buteur du Sénégal sur penalty lors de la phase de poules, il a sorti les siens du piège cap-verdien en huitièmes de finale, en inscrivant un but splendide, alors qu’il était encore sonné d’un choc violent avec le gardien adverse. Depuis ses débuts en CAN en 2015 contre l’Afrique du Sud, il a été impliqué sur 11 buts (8 buts, 3 passes décisives) en 17 matchs. Aucun autre joueur ne fait mieux que lui sur cette période.
Désormais en finale pour la deuxième fois en trois ans, Mané a l’opportunité de remporter un premier trophée avec son pays, et d’offrir au peuple sénégalais un couronnement inédit pour une nation qui compte pourtant sur le continent. L’enfant de Bambali et le Sénégal ne sont plus qu’à un match (90 ou 120 minutes) de décrocher cette première étoile que tout un peuple attend depuis des lustres. Le jour de gloire tant rêvé devra enfin arriver ce dimanche.
Par Abdoul Aly KANE
URGENCE SIGNALÉE D’UN CHANGEMENT DE CAP ÉCONOMIQUE
A notre humble avis, les populations urbaines, les jeunes en particulier, ont exprimé, à l’occasion, leur opposition à la politique, surtout économique, menée par le président Macky Sall
Cette chronique, nous l’entamons avec notre analyse propre des résultats des élections locales de ce mois de janvier qui vient de s’écouler. A notre humble avis, les populations urbaines, les jeunes en particulier, ont exprimé, à l’occasion, leur opposition à la politique, surtout économique, menée par le président Macky Sall. Ce dernier l’avait lui-même subodoré lorsqu’il imputait les évènements de mars 2021 à l’expression du mécontentement de la jeunesse en butte à un chômage persistant, reconnaissant par là même l’inefficacité de son plan de développement, le PSE (Plan Sénégal Emergent).
Rappelons que sa réaction immédiate avait été d’annoncer un nouveau programme/Emploi de 450 milliards de Fcfa sur 3 ans (pour l’auto emploi) et le recrutement de 65 000 jeunes, sur l’ensemble du territoire national, dans les activités d’éducation, de reforestation, de reboisement, d’hygiène publique, de sécurité, d’entretien routier et de pavage des villes, entre autres pour un budget évalué à 80 milliards de FCFA.
Hélas, rien n’y a fait ! Malgré ces promesses, le résultat des urnes locales vient signaler la persistance de l’insatisfaction notamment des jeunesses urbaines.
Cette fois, les analystes du Président lui ont servi pour explication que sa coalition avait gagné puisqu’ayant engrangé, au final, plus de collectivités territoriales que l’opposition, et que le mécontentement relevé tenait essentiellement à d’autres questions sociétales concernant tout le tissu social, en particulier le rejet de la proposition de loi pour la criminalisation de l’homosexualité.
Cela n’est pas notre analyse. Pour nous, les résultats des élections locales traduisent une victoire de l’opposition, de YAW en particulier, dans les villes « poids lourds » (Dakar, Thiès, Ziguinchor), obtenue au détriment de ténors de la coalition au pouvoir.
Les scores obtenus par la coalition YAW sont considérés comme victorieux en ce qu’ils annoncent, si la tendance devait être confirmée, une victoire possible aux législatives, mais surtout à l’élection présidentielle de 2024, dont les suffrages ne se rapportent plus à des territoires pris individuellement, mais à un ensemble globalisé dans lequel ces villes ou régions, auxquelles s’ajoute la métropole de Touba, pèsent d’un poids déterminant en termes de suffrages.
De mon point de vue, ces résultats constituent un nouveau message envoyé par la jeunesse d’un Sénégal dont les moins de 20 ans représentent 52 % de la population.
Un « coup d’Etat jeune » !
Derrière les rideaux de cette victoire de YAW, se profile un « coup d’Etat jeune » que symbolise le fringant nouveau maire de Yoff, âgé tout juste de 33 ans, qui explique avec beaucoup de maturité avoir déjà 15 ans d’activité politique à son crédit.
A partir de cette élection, je crois qu’on devra s’attendre à davantage d’implication des jeunes dans la gestion de la cité.
Le lien avec notre chronique économique est que cette irruption de la jeunesse dans le landernau politique, une irruption que l’on remarque dans les débats télévisés et les réseaux sociaux, marque une volonté pour cette couche de prise en charge de ses propres problèmes. En particulier celui de l’emploi que le PSE n’est pas arrivé à résoudre.
N’oublions pas que le président de la République, qui a déjà 10 ans de gouvernance derrière lui, était attendu sur la réalisation de sa promesse de créer 500 000 emplois lors de son premier mandat.
Cette remise en cause de l’actuelle politique économique sonne donc le temps du bilan du PSE. Le Sénégal s’est lourdement endettée durant la phase 1 de ce plan pour l’érection d’infrastructures “structurantes “, et on est à présent dans la 2ème phase où le secteur privé est sensé prendre la relève pour lancer les grandes activités créatrices de richesses et d’emplois.
Le choc du COVID a entraîné la mise en place d’un programme intermédiaire, le PAP 2A.
Le financement du PAP 2A a été estimé par les autorités à 22,4 milliards d’euros, soient 14.700 milliards de FCFA sur 3 ans (2022/2024), prévus pour être couverts par le secteur privé à hauteur de 4.770 milliards FCFA (8,5 milliards de dollars), et les institutions financières internationales pour 9.942 milliards de FCFA (17,7 milliards de dollars).
Conçu pour être réalisé en mode accéléré, les autorités présentent ce PAP 2A comme un programme de révision du modèle de développement économique « actuel », auquel sera substitué un autre modèle basé sur la transformation des matières premières locale et la promotion de l’entreprise sénégalaise.
Au regard de l’étroitesse du temps imparti (2022/2024), il urge que les réformes permettant d’atteindre ces objectifs soient entreprises dans les meilleurs délais. Ces réformes doivent s’attaquer aux obstacles au développement économique.
ils sont connus et ont pour noms : un marché intérieur faible, une monnaie, le franc CFA, arrimé à l’euro structurellement fort, ce qui constitue un obstacle à la compétitivité à l’export, un secteur privé faible, en particulier du fait d’une politique de crédit du système bancaire et financier répressive à l’égard des PME/PMI, des ressources minières pas ou peu transformées et exportées à l’état brut, une agriculture peu capitalisée, peu protégée et dépendante de la pluie dans un contexte mondial d’agricultures occidentales lourdement subventionnées, un secteur informel considéré comme résiduel alors qu’il est le principal employeur du pays.
Nous insistons sur la question du financement des Petites et Moyennes entreprises, qui est fondamentale dans la stratégie de promotion du secteur privé.
Mettre en place de véritables instruments de financement des PME/PMI !
Compte tenu de l’inadaptation des banques au financement du risque PME, notre crédo est la création d’institutions financières ciblant des secteurs d’activités identifiés comme porteurs de croissance. Ce serait là une solution à l’éviction financière dont souffrent les petites et moyennes entreprises pour leur développement, les entreprises du secteur informel, de l’artisanat en particulier. Ces PME/PMI doivent bénéficier d’un encadrement technique, commercial et financier via des centres de coaching avec des professionnels au fait des techniques de production, de marketing, d’organisation et de gestion financière d’entreprise.
Les institutions de microfinance actuelles, instituées depuis 1995, n’ont pas su mobiliser les volumes de financement nécessaires, ni se spécialiser ; de ce fait, elles fonctionnent comme des banques à une échelle plus réduite, avec en sus des organes dirigeants peu opérationnels, en particulier les organes de crédit et de contrôle. L’annonce récente par le président de la BAD de la création d’une Banque pour l’Entreprenariat et l’Investissement pour les jeunes africains lors de sa visite du 27 janvier courant à Dakar, va dans le sens souhaité.
Espérons seulement qu’au Sénégal, les instruments et les ressources humaines d’accompagnement multiforme au profit des porteurs de projets auront été préalablement mis en place. Il est symbolique que cette déclaration du président de la BAD ait été faite dans les locaux de la DER, ce qui pose la question de la restructuration de cette institution dans le sens d’une meilleure appréciation du risque mais aussi de la gestion suivie d’un portefeuille client étendu. Pour en revenir au PSE, toute stratégie de transformation structurelle de l’économie devrait, à notre sens, s’attaquer à la résolution des problèmes évoqués ci-dessus. Il faut constater pour le regretter qu’en 8 ans de PSE, aucune réforme d’envergure n’a été engagée pour changer le modèle économique en question. Aujourd’hui, invoquer le PSE dans notre pays est assimilé à une sorte d’incantation ayant pour objectif de couper court aux revendications sociales immédiates en les différant à un futur indéterminé.
A notre avis, le président Macky Sall s’est trompé en faisant du PSE un instrument de politique publique dépourvu d’efficacité, parce que ne s’attaquant pas à la levée des obstacles structurels à un développement économique endogène, créateur d’emplois. L’autre erreur du président Macky Sall aura été de considérer comme non indispensable l’appropriation de son plan d’émergence prévue pour 2035, par le peuple et ses représentants dans tous les compartiments de la société (partis politiques, société civile, associations de jeunes et de femmes etc.).
Le réveil de la jeunesse africaine
Ce faisant, il laisse le soin à ses successeurs de mettre en œuvre leurs propres plans de développement et leur financement, tout en assumant la charge d’une dette qu’ils n’auraient pas, eux-mêmes, contractée.
Le développement du Sénégal ne saurait dépendre que des seuls facteurs endogènes. Il ne saurait se concevoir en solo, en dehors des espaces naturels que constituent la sous-région et l’Afrique. Comme déjà dit, l’Afrique va atteindre en 2050 deux milliards d’individus, ce qui représente un marché intérieur apte à impulser des activités économiques à une échelle comparable à celle constatée dans les pays asiatiques. Cela induit la nécessaire mise en œuvre de politiques économiques complémentaires, basées sur la spécialisation, et de politiques monétaires adaptées aux visions de développement locales et régionales.
Les pays occidentaux ainsi que les institutions financières internationales doivent aussi jouer leur partition. L’Occident doit abandonner sa vision dépassée d’une Afrique « réservoir de matières premières » qui prévaut encore malgré les signes évidents de rupture de la jeunesse africaine d’avec ce mode opératoire, facteur principal d’arriération économique. L’exploitation brute des matières du sous-sol riche en ressources minières, sans transformation locale (même partielle), n’est pas conciliable avec le développement industriel de nos pays. L’Occident doit revisiter les voies de satisfaction de ses intérêts bien compris, dans le cadre d’une Afrique industrialisée ajoutant une nouvelle valeur à la richesse mondiale.
La balkanisation en petits Etats est devenue inopérante dans un contexte marqué par l’insécurité du fait de la prolifération des armes mais aussi de l’éveil d’une jeunesse africaine consciente, décomplexée parce qu’en lien en temps réel avec la jeunesse du monde. Une jeunesse africaine qui a de grandes ambitions pour son continent. La question ethnique, autrefois agitée pour diviser, subit la loi de l’internet, nouveau lieu codé de communication des jeunes et de formation de ceux-ci à une citoyenneté nouvelle, et des sociétés civiles africaines prônant la solidarité sur l’étendue du continent.
De plus en plus, les jeunes d’Occident, interpelés via les réseaux sociaux, se désolidarisent des formes d’exploitation mises en œuvre par les multinationales, ce qui plonge leurs dirigeants politiques dans un inconfort politique croissant, en particulier en France où la dénonciation de la Françafrique prend de plus en plus d’ampleur.
À y regarder de près, il ne s’agit pas essentiellement de l’intérêt des peuples occidentaux, mais davantage de ceux de grands groupes industriels enfermés dans un système où les agences de notation et la bourse, pilier de l’économie libérale, règnent en maîtres.
Une chose est sûre : le partage de Berlin connaît ses derniers soubresauts en Afrique. La jeunesse qui embarque pour la Méditerranée au péril de sa vie, celle qui évolue dans la société civile et dans les partis politiques a à cœur de ne plus laisser faire.
Abdoul Aly Kane
«LE DÉTOURNEMENT DE NOS FONDS DE CAMPAGNE A FAIT PERDRE NOTRE COALITION»
Une semaine après la défaite de sa coalition aux élections locales face au maire sortant Bamba Fall (Guem Sa Bopp), Mme Rama Samb est à la fois dégoûtée et frustrée par les coups bas qui ont miné ladite coalition.
Propos recueillis par Pape Ndiaye |
Publication 04/02/2022
Une semaine après la défaite de sa coalition aux élections locales face au maire sortant Bamba Fall (Guem Sa Bopp), Mme Rama Samb est à la fois dégoûtée et frustrée par les coups bas qui ont miné ladite coalition. Numéro deux de « Sénégal-2035 » dans la commune de la Médina, Mme Rama Samb révèle que le détournement d’objectif des fonds de campagne électorale a fait perdre sa liste dans cette commune populaire de la capitale. Entretien.
Le Témoin : Comment une responsable du Parti socialiste à Gibraltar comme Mme Rama Samb a-t-elle pu battre campagne pour la coalition « Sénégal2035 » dirigée par Mame Mbaye Niang ?
Rama Samb : D’abord, permettez-moi de préciser que je suis toujours une militante et responsable du Parti socialiste (Ps) à Gibraltar. Et au niveau de ma base, j’ai tout donné au Ps, mais le Ps ne m’a rien donné ! Malheureusement une formation politique qui n’a pas confiance en sa jeunesse que nous sommes, est une formation qui n’a pas confiance en son avenir. C’est un triste constat qu’au sein du Ps, ce sont les mêmes vieilles têtes qui font tout et occupent tous les postes ! Le maire socialiste de la Médina Bamba Fall en sait quelque chose puisque j’ai milité à ses côtés pendant des années. Donc, à un moment donné, il me fallait faire un recul et suspendre mes activités politiques pour mieux aborder l’avenir avec confiance. Heureusement que j’avais à mes côtés un mari exceptionnel qui n’a jamais cessé de m’encourager et me soutenir dans ces moments de déception et de trahison politique. D’ailleurs, c’est dans cette période que mon grand frère, ami et conseiller, Doudou Diagne Diecko, m’a contactée pour que je l’aide à renforcer la coalition « Sénégal-2035 » en vue des élections locales. Et comme je ne peux rien refuser à l’honorable Doudou Diagne Diecko, j’ai accepté ! Car c’est un homme généreux aux qualités humaines, sociales et politiques exceptionnelles. Durant ma courte carrière politique, je n’ai jamais vu un homme aussi bien, aussi honnête, fidèle et entier que Doudou Diagne Diecko. A preuve, il m’a proposée à notre leader Mame Mbaye Niang qui m’a investie comme numéro deux (n°2) sur la liste de la coalition « Sénégal2035 » pour la conquête de la commune de Médina. Malheureusement, la coalition avait investi Pape Momar Diop, un cadavre politique comme tête de liste. Politiquement limité, cet homme aux manœuvres louches a fait perdre notre coalition. Dieu sait que nous étions très engagés et déterminés, mes camarades et moi, pour gagner la Médina. Car la coalition Guem Sa Bopp, dirigée par le maire sortant Bamba Fall, et celle de Benno Bokk Yakaar (Bby) de Cheikh Ba ne pesaient pas politiquement lourd. La preuve, Bamba Fall avait déclaré à ceux qui ne comptaient pas voter pour lui, d’aller voter Pape Momar Diop. C’est une invite louche et paradoxale ! Cette collusion douteuse entre Bamba Fall et Pape Momar Diop, dans laquelle beaucoup ont vu un double-jeu, a fait perdre beaucoup de voix à notre coalition. Rien que cela prouve que le maire sortant Bamba Fall n’est plus le mastodonte socialiste qui faisait peur !
Donc qu’est-ce qui a fait perdre Sénégal 2035 dans votre commune ?
Le manque d’animation politique et l’absence de communication ! Car il y avait tout au niveau de la coalition Sénégal-2035 sauf une campagne électorale proprement dite. Au passage, permettez-moi de remercier et féliciter notre mentor Mame Mbaye Niang ou le porte-étendard de la coalition Sénégal 2035. Car, c’est à travers ces élections locales 2022 que je me suis rendu compte que Mame Mbaye Niang est un vrai leader politique. Un homme politiquement très engagé et trop honnête qui fait ce qu’il dit ; et qui dit ce qu’il fait ! Vous savez, en politique, le leadership ne nait pas d’un pouvoir mais d’une reconnaissance, d’une confiance à l’endroit des militants. Et en toute confiance, Mame Mbaye Niang a misé sur ses responsables et militants en débloquant d’énormes moyens qui devaient nous permettre de battre campagne. Dommage que ces moyens financiers estimés à près de 7 millions cfa pour la Médina ont été détournés de leur objectif par Pape Momar Diop qui était la tête de liste de Sénégal 2035 au niveau de la Médina. Je pèse bien mes mots, Pape Momar Diop a détourné les fonds de campagne de leur objectif, oui de leur objectif. E ma qualité de responsable politique et numéro deux (No 2) de notre liste, j’avais toutes les peines du monde pour battre campagne et mobiliser mes militants, faute de moyens ! Parce que Pape Momar Diop n’a pas injecté les fonds reçus dans la campagne. Alors que ces fonds devaient servir à faire des supports marketing tels que les affiches, les flyers, les banderoles ainsi qu’à organiser des animations électorales dans les coins et recoins de la Médina. Mais rien n’a été fait ! D’où les sentiments de frustration et de désolation ressentis et partagés au sein de toutes les bases de la coalition Sénégal 2035 dont l’excellent programme conçu et rédigé par Mame Mbaye Niang et Doudou Diagne Diecko fait l’unanimité. Malheureusement, je n’avais aucun support de sensibilisation et de communication pour présenter ce programme auprès des populations de la Médina, une commune regroupant plusieurs grands quartiers. Pape Momar Diop a certainement oublié que les mobilisations électorales et les animations politiques largement relayées aujourd’hui par les médias et les réseaux sociaux occupent une part très importante dans une campagne locale aux enjeux multiples.
Mame Mbaye Niang était-il au courant de ces dysfonctionnements ?
Là, je ne saurais vous le dire ! En tout cas, Mame Mbaye Niang a fait ce qu’il devait faire c’est-à-dire mettre des moyens financiers et logistiques à la disposition de Pape Momar Diop en sa qualité de responsable et tête de liste. Lequel devait à son tour ventiler au niveau de la base, ce qui n’a pas été le cas. D’ailleurs, Mame Mbaye Niang était très occupé par sa propre candidature pour la conquête de la mairie de Dakar-Ville. Ce bien qu’il lui arrivait de venir dans toutes les communes pour y donner un coup de main à ses responsables investis comme ce fut le cas à la Médina. D’ailleurs, ceux qui connaissent pas Mame Mbaye Niang doivent savoir qu’il est un leader doté d’une capacité à faire grandir son entourage, à mieux faire travailler ses collaborateurs, à susciter en eux l’envie de travailler avec lui pour la gagne. En toute modestie et simplicité, Mame Mbaye Niang croyait sans doute avoir investi dans la commune de la Médina des gens politiquement plus forts que lui. Au contraire, Mame Mbaye Niang nous a largué un candidat du clair-obscur. Malgré tous ces dysfonctionnements mais aussi les transferts d’électeurs et autres irrégularités opérés ou perpétrés par les coalitions « Guem sa Bopp » de Bamba Fall et Benno Bokk Yakar (Bby) de Cheikh Bâ, notre coalition Sénégal-2035 est arrivée en 4e position. C’est quand même encourageant ! Au nom de notre leader Mame Mbaye Niang, je remercie et félicite les militantes et militants qui ont voté pour les listes Sénégal-2035. Et je leur demande de se tenir prêts pour les joutes futures.
Que pensez-vous de ceux qui disaient que Sénégal-2035 faisait partie des listes parrainées par le président Macky Sall ?
C’est faux, archi-faux ! Seuls les charognards et autres oiseaux de mauvais augure peuvent tenir de tels discours. Mais ils se trompent de saison ! Car la coalition 2035 n’est pas une liste parrainée, mais plutôt parallèle. En peu de temps, j’ai découvert en Mame Mbaye Niang un homme de principes et de convictions qui ne sait pas tricher. C’est un homme politiquement sincère, ambitieux et courageux qui n’embarquera jamais ses hommes et ses proches dans une aventure à laquelle il ne croit pas ! D’ailleurs, l’histoire des urnes a donné raison à Mame Mbaye Niang puisque les candidats de Bby à Dakar ont été presque tous laminés malgré leurs statuts d’influence étatique et politique. Et les rares candidats de Bby rescapés qui ont gagné à Dakar ne l’ont pas fait avec la manière alors qu’ils avaient tous les moyens logistiques et financiers pour écraser leurs adversaires avec de très larges scores. Heureusement que le président Macky Sall, très outillé et expérimenté en matière d’élections, sera en mesure d’analyser et de diagnostiquer les résultats de ces élections. Bien qu’étant une militante du Parti socialiste de souche et de formation, je magnifie le fair-play et la grandeur du président Macky Sall. Au sortir de ces élections où la mouvance présidentielle a perdu pas mal de communes à Dakar, le président Macky Sall a encore étalé toute son élégance politique en montrant qu’il est une chance pour le Sénégal, un pays stable et démocratique.
Peut-on dire qu’entre la socialiste Rama Samb et Sénégal-2035, c’est la fin d’un compagnonnage ?
Non ! Parce que la coalition Sénégal 2035 de Mame Mbaye Niang est devenue une véritable machine de guerre électorale. Car, lors de ces élections locales, Sénégal 2035 a prouvé qu’elle est en passe de devenir la première formation politique de Dakar et du reste du pays avec des milliers de jeunes adhérents et militants engagés et déterminés pour s’imposer dans l’arène politique. Même si nous ne sommes pas encore des rois, nous sommes aujourd’hui des faiseurs de rois. D’ailleurs, je saisis l’occasion pour dire à Mame Mbaye Niang de maintenir la dynamique de cette coalition Sénégal 2035 jusqu’aux élections législatives dont la date est fixée au dimanche 31 juillet 2022. A la Médina, si Mame Mbaye Niang maintient la même liste que les « Locales » sans l’incompétent Pape Momar Diop, je vais encore mouiller le maillot électoral pour la course à l’hémicycle. Et si jamais Pape Momar Diop figure sur la liste, je vais quitter la coalition Sénégal 2035. Car, il est temps de rentabiliser ma carrière politique et mon expérience électorale parce que j’ai subi trop de trahisons.
Par Moussa KAMARA
URGENCES
Faut bien se demander à quoi ça sert de construire des hôpitaux de très haut niveau si, dès l’accueil, les choses commencent à se gâter.
Faut bien se demander à quoi ça sert de construire des hôpitaux de très haut niveau si, dès l’accueil, les choses commencent à se gâter. A se gâter évidemment pour les petites gens. Ceux sans argent et courant à tout bout de champ. Ceux qui jamais, même dans leurs rêves les plus fous, n’osent pas espérer une évacuation en France ou ailleurs.
Quand vous arrivez dans nos structures sanitaires, la première personne sur qui vous tombez vous demandera illico presto une prise en charge ou de l’argent. La priorité change de camp. L’argent est comme guetté et espéré de l’accompagnant alors que le malade, sur une civière ou sur le carreau, souffre le martyre.
Rarement, un urgentiste daignera s’en occuper comme l’humanisme l’indiquerait dans tous les hôpitaux dignes de ce nom. Il y a dix ans, j’ai personnellement vécu cette situation avec ma maman. C’était un dimanche ou un jour férié et il n’y avait personne pour s’occuper d’elle durant deux bonnes heures.
Dès notre arrivée dans la structure, l’une des plus huppées de Dakar, elle a eu la chance d’être installée dans un lit. Ensuite rien. Ils nous ont demandé de sortir, mes sœurs et moi, nous disant que la malade allait recevoir la visite du médecin. Deux heures après son arrivée, elle avait rendu l’âme. Tout citoyen bien conscient sait pertinemment que, dans nos hôpitaux, il faut nécessairement payer. Mais ce devoir de payement doit-il passer devant tous les droits du malade ?
Les malades sans argent sont abandonnés à leur sort sous des prétextes fallacieux de manque de places ou de lits. Après avoir fait le tour des hôpitaux de Dakar, ou d’autres localités du pays, c’est donc souvent la mort au bout de ce périple. Ce manque d’humanisme très souvent noté chez le personnel d’accueil des hôpitaux est simplement sidérant.
Les rares professeurs ou médecins brillants vont orienter les malades qui ont eu la chance d’être consultés par leurs soins vers les cliniques privées où ils officient. Des professeurs et autres médecins qui deviennent ainsi des entrepreneurs. Autrement dit, des gens mus par l’appât du gain. Et le sacerdoce du médecin alors ?
La pierre à la place du cœur je vous dis pour ces gens qui ne soucient que d’argent. De l’argent soutiré aux malades ainsi qu’à leurs proches. La bourse ou la vie ! L’argent fait-il alors le bonheur des ripoux ? Assurément oui !!!
UN HOMME PREND LA FUITE ET LAISSE SA FEMME ENTRE LES MAINS DES MALFAITEURS
Une dame a vécu un calvaire hier au niveau de la forêt de Mbao. Elle a échappé deux fois à un viol collectif en un laps de temps, après la fuite de son mari et de son enfant devant des agresseurs
Une dame a vécu un calvaire hier au niveau de la forêt de Mbao. Elle a échappé deux fois à un viol collectif en un laps de temps, après la fuite de son mari et de son enfant devant des agresseurs.
Une dame de nationalité guinéenne a sans doute passé les pires moments de sa vie hier. Dans une voiture avec son mari et leur fils de 15 ans, M. D était tranquillement assise pendant que son époux conduisait. Mais une fois arrivé au niveau de la foret de Mbao, leur véhicule s’est embourbé dans le sable. Et au moment où ils se débrouillaient pour se tirer d’affaire, quatre individus, armés de machettes, se sont dirigés vers eux. Constatant qu’ils étaient au mauvais endroit et au mauvais moment, son époux, agent à l’hôpital Principal de Dakar, son fils de 15 ans et elle, ont pris la poudre d’escampette. Moins chanceuse que son mari et son enfant, elle a été rattrapée par les agresseurs pendant que les autres ont réussi à échapper aux bandits qui l’avaient visiblement prise pour cible.
Déterminés à satisfaire leur libido sur leur victime, les quatre gros gaillards l’ont déshabillée. Face à sa farouche résistance, ils l’ont tabassée. A la suite de cela, ils ont tenté de l’attacher pour se relayer sur elle. Mais la Guinéenne, qui n’avait plus que ses yeux pour pleurer, a finalement eu de la chance. Quatre passants qui étaient sur une charrette sont tombés sur la scène. C’est ainsi que ces derniers ont volé à son secours, poussant les agresseurs à disparaître dans la nature, laissant l’une de leurs machettes sur les lieux. Mais la dame qui croyait sortir de l’auberge n’était pas encore au bout de ses peines.
Ses sauveurs n’étaient pas apparemment de bons samaritains. Avant même qu’elle reprenne ses esprits pour les remercier, ils ont commencé à lui faire des attouchements, cherchant également à la violer. Alors qu’ils s’apprêtaient à passer à l’acte, la dame a crié de toutes ses forces jusqu’à alerter un chauffeur qui se trouvait non loin des lieux. C’est ce dernier qui l’a finalement tirée des griffes de ses agresseurs avant de la conduire à la brigade de la gendarmerie de Keur Massar.
Ne voulant laisser aucune chance aux agresseurs de disparaitre dans la nature en toute impunité, les gendarmes se sont mis au travail. Mais l’époux de la dame avait déjà saisi les éléments du commissariat de Yeumbeul Comico. Après une opération de ratissage, les pandores ont réussi à arrêter un individu du nom de Samba Boye alias Bathie. Acheminé à la brigade, ce dernier a été formellement identifié par la dame comme faisant partie des agresseurs. Pour le moment, l’enquête suit son cours.
«QUE LE PRÉSIDENT SANCTIONNE L’ÉCHEC DE SES ÉLITES QUI N’ONT PLUS AUCUNE LÉGITIMITÉ»
Dans cette interview accordée à «L’As», le sociologue Aly Khoudia Diaw est largement revenu sur les résultats des dernières élections locales ainsi que la perte de certaines grandes villes par la coalition Benno Bokk Yaakar (Bby)
Entretien réalisé par Galaye SENE |
Publication 04/02/2022
Dans cette interview accordée à «L’As», le sociologue Aly Khoudia Diaw est largement revenu sur les résultats des dernières élections locales ainsi que la perte de certaines grandes villes par la coalition Benno Bokk Yaakar (Bby). Selon lui, les citoyens ont sanctionné certains comportements des tenants du pouvoir. Il pense que le Président Macky Sall doit véritablement sanctionner «l’échec de ses élites qui n’ont plus aucune légitimité devant les citoyens», puisqu’ils ont montré leurs limites. Par ailleurs, il invite le chef de l’Etat à «sortir par la grande porte pour consolider les acquis de la démocratie au Sénégal ».
Quelle lecture faites-vous des résultats des élections locales avec la déroute de Bby dans certaines villes ?
Une lecture très simple qui reflète la perception psychosociale des Sénégalais sur le régime du Président Macky Sall et qu’ils ont fini par sanctionner. Ces élections locales rappellent celles de 2009, avec les mêmes acteurs, les mêmes positions, les mêmes ambitions, mais avec pour cette fois une émancipation de la conscience citoyenne plus tournée vers la sanction que l’approbation «ridicule» et «clientéliste» des offres programmatiques. Les Sénégalais ont sanctionné l’arrogance, l’injustice, la gabegie, l’impunité et «l’achat ouvert de conscience» de certains hommes politiques. Il faut se demander comment Abdou Karim Fofana, Ababacar Sadikh Bèye, Zahra Iyane Thiam, Moussa Sy et Amadou Hott, ont fait dans leurs quartiers respectifs pour se réveiller un beau matin et vouloir acheter notre misère à coup de millions Fcfa, ce qui relève d’une indécence notoire. Les citoyens méritent plus de considération et de respect. En plus, comment se fait-il qu’ils aient dépensé autant d’argent, au vu et au su de tout le monde. D’où provient cet argent dépensé ? C’est dommage. Le peuple a dit qu’il n’était pas d’accord et l’a démontré. Donc, il faut se rendre à l’évidence, il y a un début de conscience citoyenne qui commence à mieux comprendre les enjeux et les motivations des uns et des autres, mais surtout il y a le fait que les jeunes commencent à réellement prendre conscience de leur pouvoir et de leur responsabilité, et les références pour la jeunesse. Ils sont devenus matures et savent ce qu’ils veulent. Ils ont des références : Guy Marius Sagna, Ousmane Sonko, Barthélémy Dias, etc. Sur le plan politique, une liste de Yewwi Askan Wi (Yaw) qui comprend Moustapha Sy de Pur, El Hadji Malick Gakou, Aïda Mbodji, Habib Sy et Khalifa Sall peut faire très mal, car c’est une redoutable machine électorale qui a su convaincre les Sénégalais par leur programme et leurs discours. Ils sont parvenus à remporter des villes comme Dakar, Ziguinchor ou encore Thiès. C’est un signe. En réalité, la défaite de Bby lors de ces élections est une sanction contre l’emprisonnement de Khalifa Sall, les embastillements récurrents de Guy Marius Sagna, l’impunité des députes trafiquants de passeport diplomatiques, la libération arbitraire de Bougazelli, la tortuosité d’Idrissa Seck «mbourok Sow», la tentative d’humiliation d’Ousmane Sonko, le pillage de nos ressources et la fermeture de la haute administration à la méritocratie. Il y a plusieurs facteurs qui rentrent en jeu.
Pensez-vous qu’avec les législatives du 31 juillet 2022, le Président Macky Sall va prendre des sanctions ?
A mon avis, le Président doit se débarrasser de tous ces individus qui ont cru qu’avec de l’argent ils pouvaient acheter d’honnêtes citoyens. Tous ces individus donc, et des ostracistes vomis par le peuple et que le Président traîne comme un boulet. J’ai l’habitude de dire que ce n’est pas le Président qui est en cause, car il n’est pas compétiteur au niveau local et s’il devait le faire il le ferait certainement à Fatick. C’est donc une question de posture, de personnes et de comportement. Ce que nous demandons, c’est que le Président sanctionne l’échec de ses élites qui n’ont plus aucune légitimité. Par exemple, quels sont ceux que Zakhra Iyane Thiam a financés, avec tout l’argent qu’elle affirme avoir investi dans le financement des femmes ? Comment - le Directeur général du Port Autonome de Dakar (Pad) pense-t-il détrôner Cheikh Guèye, connu et respecté par ses concitoyens à cause de sa constance et de sa fidélité ? Pourquoi avoir débauché Moussa Sy en pensant qu’il viendrait avec son électorat ? Il faut véritablement que le président de la République sache que Dakar n’a pas sanctionné de programme, mais des personnes hautaines, très éloignées des réalités locales et qui ont pensé que l’argent et les moyens pouvaient régler la question. S’il veut aller aux législatives avec cette même équipe, ce sera la catastrophe, car les mêmes causes produiront certainement les mêmes effets. Il doit changer d’équipe, en mettant des hommes nouveaux, capables de comprendre le message des Sénégalais et capables de prendre des engagements qu’ils vont respecter. Il a l’avantage, car il a le pouvoir avec lui.
Avec cette nouvelle donne, pensez-vous que le Président va régler la question du troisième mandat ?
Le Président Macky Sall va tenter de briguer un troisième mandat, parce que simplement c’est un Africain. Et chez l’Africain, l’argent et le pouvoir valent mieux que l’honneur. Il va forcer un troisième mandat, mais ce n’est pas sûr que les Sénégalais le lui accordent. On ne sait jamais ce qu’il y a dans sa tête. Son cabinet politique lui a déjà fait croire qu’il n’avait rien perdu et que jusqu’à présent, il est majoritaire dans le pays. D’ailleurs, j’ai été surpris de voir le doyen (El Hadji Hamidou) Kassé défendre cette position. Cette défaite dans certaines grandes villes du Sénégal, c’est aussi l’échec des collaborateurs du Président tels qu’Abdoul Latif Coulibaly, Abdou Aziz Diop, El hadji Kassé, qui ont fui leur responsabilité. Ils n’ont pas fait pas savoir au Président le véritable pouls du peuple. A quoi servent-ils au Palais ? Depuis quand on ne les entend plus ? Quel est leur réel impact sur les choix et positions du président de la République ? Ils se sont tous terrés alors que le rôle des intellectuels, en tout temps, est de prêter le concours de leurs pensées, quels que soient les retours de bâton. Cette République nous appartient à tous, et pourtant nous sommes discriminés et écartés parce que simplement il y a une position d’intellectualité qui gêne les uns et les autres. Le président de la République doit se rendre à l’évidence, le Sénégal a changé, les mentalités ont changé et concomitamment, les consciences individuelles et collectives. Le président de la République a une vision déformée de la réalité, comme c’était le cas avec l’ancien Président Wade. Et c’est vraiment dommage pour le Sénégal. Bref la lecture qu’il faut en faire, c’est de ne pas insister et de savoir partir à temps et par la grande porte pour consolider les acquis de la démocratie au Sénégal.
LE COSCE RELÈVE LES TARES DU SCRUTIN DU 23 JANVIER
Le scrutin du 23 janvier est émaillé de nombreux couacs. C’est l’avis du Pr Babacar Guèye du Collectif des Organisations de la Société Civile pour les élections (Cosce)
Ayant procédé à l’évaluation des élections locales du 23 janvier dernier, le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les élections (Cosce) a relevé quelques manquements qui ont entaché le scrutin. La mission d'observation de la société civile déplore le démarrage tardif, le manque de bulletins dans certains bureaux de vote, les tentatives d’achat de conscience à Kédougou et des altercations entre électeurs. Partant de là, le Pr Babacar Guèye et ses amis formulent des recommandations aux acteurs politiques, à la société civile et à l’Etat pour éviter pareille situation à l’avenir.
Le scrutin du 23 janvier est émaillé de nombreux couacs. C’est l’avis du Pr Babacar Guèye du Collectif des Organisations de la Société Civile pour les élections (Cosce). En effet, la Mission d’Observation Électorale de la société civile a relevé quelques manquements lors des élections municipales, en amont comme en aval. Selon les observateurs, dans 9% des départements, les autorisations pour l’usage des espaces publics pour la campagne d’un candidat ont été systématiquement refusées. Le Pr Babacar Guèye et son équipe ont noté des cas de distribution de produits alimentaires, ainsi que des cas de distribution d’argent par des candidats dans 37% des départements.
Dans le même sillage, le Cosce rapporte des cas d’utilisation de véhicules de l'État, pour la campagne électorale, dans 35% des départements. Par ailleurs, la mission d'observation fait état de quelques actes de violence qui ont émaillé cette campagne électorale et engendrés victimes innocentes. «Ces violences ont en réalité concerné 28% des départements, où des propos incendiaires ou incitant à la violence ou à la haine, ciblant une ethnie, une religion, une région ou un camp politique, ont été observés. Avec des spécificités dans 11% des départements», soulignent les membres du Cosce qui ajoutent que des «propos incendiaires ou incitant à la violence ou à la haine, ciblant des femmes candidates ou l'électorat féminin, ont été aussi rapportés par les missionnaires».
A cela, s’ajoutent des cas d’attaques sur une activité de campagne de l’un des candidats dans 35% des départements. S’agissant en outre du déroulement du scrutin, le Cosce estime que des incidents ont été relayés. Il s’agit de l’absence de matériel électoral à l’ouverture, ayant causé des retards dans le démarrage des opérations de vote, du manque de bulletins dans certains Bureaux de Votes (BV).Une situation qui a contraint les agents à maintenir les bureaux fermés en attendant d’avoir corrigé le manquement. Ce fut le cas notamment à Guédiawaye.
Entre autres couacs, il y a le retard d’arrivée de certains membres de BV, notamment à Dakar (Pikine BV8) et la lenteur du vote dans certaines localités où les électeurs sont appelés à voter à trois reprises. Comme manquements, le Cosce évoque aussi les altercations entre des électeurs. Ce qui a entraîné l’intervention des forces de l’ordre à Dakar, Guédiawaye, Rufisque, Malem Hodar, Kédougou, Salémata, Nioro, Sédhiou, et Saint-Louis. La mission du Cosce rapporte dans son document des tentatives d’achat de conscience à Kédougou (BV1), une intimidation des électeurs ou tentative d’influencer le vote des électeurs par le représentant d’un candidat. Elle a également relevé une autorisation accordée à des détenteurs d’ordres de mission qui ne sont pas inscrits sur la liste comme à Nioro, Foundiougne, et Dakar.
RECOMMANDATIONS PRÉLIMINAIRES À L’ENDROIT DE L’ETAT, DES CANDIDATS ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Compte tenu de tous les couacs qu’il a constatés, le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections (Cosce) a tenu à formuler des recommandations aux différentes entités. D’abord, il exhorte l’Etat à œuvrer pour le respect du calendrier électoral, à adopter à temps les actes préparatoires aux élections, à renforcer les moyens logistiques et humains des organes de gestion des élections, et à adopter le décret définissant les modalités d’accès au fichier électoral. Il lui recommande aussi de sécuriser davantage les activités de campagne, de prendre en compte la dimension genre dans la gestion du fichier électoral, de renforcer l’implication des femmes, des jeunes et des personnes handicapées dans le processus électoral.
S’agissant des opérations électorales, souligne le Cosce, il faut améliorer la chaîne de distribution des cartes d’électeurs notamment par une meilleure orientation des électeurs, afficher la liste des électeurs au moins 72h avant le scrutin dans les lieux de votes.
Pour leur part, les partis politiques sont invités par le Pr Babacar Guèye et ses amis à œuvrer pour la pacification de l’espace politique, mais aussi à utiliser des voies de droit pour toute contestation éventuelle des résultats du scrutin, et à renforcer les compétences électorales des mandataires, promouvoir la candidature des femmes, des jeunes et des personnes handicapées. Quid de la société civile ? Elle est invitée à s’impliquer davantage dans l’observation domestique des élections. Et dans cette perspective, renforcer la coordination des initiatives. Mais surtout poursuivre les efforts de pacification de l’espace politique, systématiser une simulation sur la durée du vote de chaque électeur et renforcer l’éducation civique et électorale des populations.
COURSE CONTRE LA MONTRE POUR LES LÉGISLATIVES
Les services du ministère de l’Intérieur devront faire preuve de diligence pour que toutes les étapes préalables à la tenue des élections législatives du 31 juillet 2022 se déroulent à temps et dans les règles de l’art
Le ministère de l’Intérieur en charge de l’organisation des élections devra gérer de main de maître le processus devant aboutir aux législatives du 31 juillet 2022. Certains estiment que les délais sont serrés et qu’il faudra une course contre la montre pour satisfaire tous les actes préparatoires fondamentaux pour la tenue du scrutin.
Les services du ministère de l’Intérieur devront faire preuve de diligence pour que toutes les étapes préalables à la tenue des élections législatives du 31 juillet 2022 se déroulent à temps et dans les règles de l’art. Il s’agit, selon l’expert électoral Ndiaga Sylla, de veiller à la fixation du cautionnement au plus tard 150 jours avant la date du scrutin, de procéder à la révision exceptionnelle des listes électorales surtout pour les primo-votants, et d’annoncer les dates de dépôt des candidatures, et de collecte des parrainages qui fait partie des éléments du dossier de candidature. «Il faut un délai raisonnable, au moins deux mois, pour déposer les listes électorales», a souligné Monsieur Sylla. Il indique que tous ces actes doivent être pris au plus tard à la mi-février. «Cela veut dire que les délais sont très serrés», a-t-il renchéri.
Revenant sur les parrainages, Ndiaga Sylla estime qu’ils ont été introduits dans le système pour faire face à la pléthore de candidatures comme ce fut le cas lors des Législatives de 2017 avec environ 47 listes électorales. Maintenant, s’interroge-t-il, faudra-t-il maintenir le parrainage dans ses modalités et conditionnalités ou le réformer ?
En attendant, l’expert électoral soutient qu’il faut un temps de collecte et que le ministre de l’Intérieur doit au préalable fixer le modèle de collecte et le système mis en place pour la vérification. Cette fois-ci, souligne-t-il, ce ne sera pas le conseil constitutionnel qui va vérifier le parrainage, mais plutôt le ministère de l’Intérieur. Sur ce, il informe que si le parrainage est maintenu, il faudra environ 35.000 signatures par liste.
VÉRIFICATION DES PARRAINAGES PAR UNE COMMISSION LOGÉE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR ET RISQUES DE CONTESTATIONS
Joint au téléphone, Déthié Faye a indiqué par ailleurs que compte tenu des délais très courts, il y a beaucoup de personnes qui pourraient être dans l’impossibilité de réviser leur adresse électorale ou de ne pas s’inscrire sur les listes, faisant allusion aux primo-votants. «Il n’y a pas de délai prescrit par le code électoral pour faire la révision exceptionnelle. Il appartient au président de la République de le fixer. Ce sera certainement un délai très court», a fait savoir le coordonnateur du pôle des nonalignés lors du dialogue politique.
Déthié Faye soutient en outre que si la caution est fixée, le modèle de parrainage communiqué, les acteurs politiques vont être sur le terrain pour collecter les parrainages afin de pouvoir déposer les listes de candidatures 70 jours avant le scrutin, soit deux mois dix jours. Il indique dans la foulée que le parrainage est maintenu malgré toutes les inquiétudes formulées. «Ce qui s’est passé lors de la Présidentielle montre qu’il n’y a pas d’outils fiables pour contrôler les parrainages. Et on risque d’aller vers une situation tendue, puisque plusieurs listes peuvent être rejetées compte tenu du mode de vérification qui n’est pas consensuel», a alerté Monsieur Faye qui renseigne qu’il y a une commission logée à la Direction générale des élections (DGE) qui reçoit les listes de candidatures et vérifie les signatures. «Chaque liste aura un représentant au niveau de la commission. Pour autant, ne soyez pas surpris de voir des contestations, parce que les acteurs ne sont pas d’accord sur le mode de contrôle. On se rappelle les nombreux candidats éliminés à cause des parrainages lors de la dernière Présidentielle. Les contestations se sont ensuivies et le Conseil constitutionnel critiqué. Imaginez le niveau de contestations sachant que la commission qui vérifie les parrainages est logée au ministère de l’Intérieur», prévient-il. Au départ, dit-il, il faut une confiance sur l’outil qui doit être utilisé pour vérifier le parrainage et une confiance entre les acteurs. Sinon, conclut Déthié Faye, on va directement vers des tensions électorales..