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10 août 2025
AU SAHEL, LA FRANCE POUSSEE DEHORS
Au Mali et au Burkina Faso, le pourrissement de la situation sécuritaire a délégitimé les régimes d’Ibrahim Boubacar Keïta (récemment décédé, il avait été renversé en août 2020) et de Roch Marc Christian Kaboré (qui vient d’être renversé à son tour)
Au Mali et au Burkina Faso, le pourrissement de la situation sécuritaire a délégitimé les régimes d’Ibrahim Boubacar Keïta (récemment décédé, il avait été renversé en août 2020) et de Roch Marc Christian Kaboré (qui vient d’être renversé à son tour). Incapables de faire face à la poussée des groupes armés et à la multiplication des massacres malgré leurs appuis étrangers, ces régimes sont devenus impopulaires. Leur chute rend la politique française intenable.
LE TEMPS DES COLONELS
Le 14 novembre 2021, la tuerie d’Inata, dans le nord du Burkina Faso, quand au moins 50 gendarmes privés de ravitaillement ont été assassinés, a été la défaite de trop, celle qui a scellé le divorce entre les militaires et le président. Au Sahel, plus la situation sécuritaire se détériore, plus la tension entre autorités civiles et autorités militaires s’accroît et plus les militaires vont être tentés de prendre le pouvoir avec – et c’est une nouveauté de taille – l’assentiment de la rue. Il faut, en effet, se rappeler qu’en 2014 c’était la rue qui avait mis fin aux vingtsept ans de règne de Blaise Compaoré et qu’elle n’a pas bougé pour Roch Marc Christian Kaboré, écarté par un coup d’État pacifique en plein second mandat comme son homologue malien. Ces putschs acceptés, voire célébrés, sont le reflet de la désaffection populaire pour les régimes en place. Les élections n’ayant pas produit de gouvernements capables de résoudre les conflits, les coups d’État sont devenus au Sahel une méthode acceptable d’alternance pour la population – tant qu’ils sont pacifiques. Victime de l’effet domino, toute la bande sahélienne, de Khartoum à Conakry, bascule dans le « colonellisme » (tous les putschistes ont le grade de colonel).
Si au Tchad l’armée était de facto au pouvoir mais cachée derrière un très mince paravent civilo-démocratique, dans d’autres pays, elle fait son retour à la faveur de crises politiques (Guinée et Soudan) et de la crise sécuritaire régionale qui déstabilise une bonne partie du Sahel. Bien qu’il incarne à sa façon la revanche des cadets et la demande de renouvellement générationnel (en Guinée, au Mali et au Burkina Faso, tous les putschistes ont la quarantaine), le régime des colonels a peu de chance de résoudre la crise sécuritaire en cours, mais il pose un sérieux problème pour l’intervention militaire française au Sahel. L’opération Barkhane n’a déjà plus aucune légitimité populaire comme le montrent le suivi des réseaux sociaux, les manifestations antifrançaises dans les capitales de la région et la saga du convoi militaire à la fin de l’année passée. Bloqué par les manifestants au Burkina Faso, ce convoi qui se rendait au Mali a dû rebrousser chemin et une autre confrontation avec la foule au Niger a abouti à trois morts parmi les manifestants. Les manifestations profrançaises qui avaient célébré l’opération Serval en 2013 se sont transformées en manifestations antifrançaises avec Barkhane.
LA DÉLÉGITIMATION POLITIQUE DE LA PRÉSENCE FRANÇAISE
À cette perte de légitimité populaire de Barkhane, les putschs ajoutent la perte de légitimité politique. D’une part, l’engagement militaire français aux côtés des putschistes à lunettes noires va contredire la défense de la démocratie régulièrement invoquée par Paris et mettre une fois de plus le gouvernement français en porte-à-faux avec ses principes affichés. D’autre part, les putschistes de Ouagadougou risquent d’être tentés de suivre l’exemple de leurs homologues de Bamako qui remettent en cause la relation avec la France et entendent la remplacer par la Russie. En effet, les militaires burkinabé font face aux mêmes défis : une population en demande de sécurité, de très faibles capacités de combat, des divisions internes et une francophobie populaire. Dans ces circonstances, les putschistes burkinabé vont rechercher d’autres partenariats de sécurité (le groupe Wagner est en embuscade) et être tentés d’exploiter le capital politique que représente le rejet de l’intervention militaire française dans l’opinion publique locale. Et ce, d’autant plus que l’horizon est très nuageux.
LE PIRE EST à VENIR
Le Sahel étant entré dans la saison des putschs, un peu de prospective s’impose. À l’instar des pouvoirs civils, les juntes risquent de se révéler incapables d’inverser la dynamique régionale d’insécurité et d’agir sur la cause profonde de cette crise régionale : la mauvaise gouvernance et sa conséquence, le délitement silencieux des États. Les métastases maliennes ont gagné le nord du Burkina Faso et l’ouest du Niger et risquent de contaminer les pays côtiers (nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Togo, etc.) qui, inquiets de cette perspective, ont lancé l’Initiative d’Accra. L’appui de la Russie, et éventuellement d’autres acteurs étrangers, ne suffira pas à résoudre une guerre faite de multiples conflits sur un vaste territoire. Derrière la lutte pour la création d’un califat par les franchises locales d’AlQaïda et de l’État islamique, il y a une guerre civile qui ne dit pas son nom, des règlements de comptes intercommunautaires, des luttes de terroirs et même des guerres de trafiquants.
Par ailleurs, si la junte malienne et les mercenaires de Wagner infligeaient une défaite à l’État islamique dans le Grand Sahara ou au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, les djihadistes pourraient sans peine se délocaliser vers un pays plus faible. La rue étant versatile, si les juntes malienne et burkinabé n’améliorent pas la situation sécuritaire, elles seront rapidement discréditées et, à terme, elles feront le lit de l’islamisme populaire qui gagne déjà du terrain au Mali. Face aux condamnations diplomatiques, les régimes putschistes vont se solidariser et le front uni de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a imposé des sanctions au Mali, se fissure déjà. Suspendue de la Cédéao, la Guinée du colonel Doumbouya a déjà annoncé qu’elle n’appliquerait pas les sanctions de la Cédéao contre le Mali (frontière ouverte, mise en place d’un vol Bamako-Conakry, etc.).
Cette organisation régionale va être mise à rude épreuve par la multiplication des putschs. Enfin l’hostilité à l’intervention militaire française est loin d’être limitée au Mali. Le convoi militaire français a été bloqué par la population au Niger et au Burkina Faso ; les syndicats nigériens demandent le départ des militaires français ; des drapeaux français ont été brûlés dans la capitale burkinabé à l’annonce du putsch et, même au Tchad considéré comme le meilleur allié de la France dans la région, l’hostilité populaire est forte. Outre leur ressentiment historique, les opinions publiques sahéliennes voient que, depuis plusieurs années, les « succès tactiques » de Barkhane se traduisent par plus d’insécurité, d’exactions et de déplacés.
A LA RECHERCHE D’UNE PORTE DE SORTIE
Pris entre la contagion putschiste, la menace islamiste et l’hostilité à sa diplomatie militaire, le gouvernement français a conçu une stratégie de sortie qui est aujourd’hui caduque. Elle reposait sur : la ré-opérationalisation de l’armée malienne avec laquelle le divorce est maintenant consommé ; une coalition militaire régionale (le G5 Sahel) créée en 2017 dont l’efficacité reste toujours à prouver ; l’européanisation de la formation et de l’appui aux armées sahéliennes (la mission EUTM et la task force Takuba) rejetée par la junte malienne. Actuellement, l’absence de stratégie de sortie et la paralysie de l’exécutif français en période électorale font planer des scénarios inquiétants : la montée en puissance des manifestations antifrançaises qui peuvent aboutir à des heurts, voire des bavures, impliquant les forces françaises ; des attaques répétées des groupes terroristes contre les militaires et intérêts français ; après le Mali, la remise en cause du partenariat sécuritaire avec le Burkina Faso et peut-être d’autres pays. Alors que le Mali qui est l’épicentre de la crise sécuritaire régionale sonne la fin de l’intervention militaire française, l’urgence n’est plus de reconfigurer Barkhane ou de définir des lignes rouges pour négocier avec les groupes armés islamistes, mais de sortir du bourbier sahélien avant d’être tout simplement mis à la porte.
«LA QUESTION DE LA PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES NÉCESSITE UNE PRISE EN CHARGE INTERDISCIPLINAIRE »
C’est du moins la conviction du Professeur Mame Penda Bâ, enseignante-chercheure à la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis
La protection des données personnelles est une question perplexe qui nécessite une prise en charge multiple et interdisciplinaire. C’est du moins la conviction du Professeur Mame Penda Bâ, enseignante-chercheure à la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis. Elle se prononçait à l’occasion du lancement avant-hier, mercredi 2 février 2022, dans cette Université, du Projet ProDP-Africa qui vise à renforcer la protection des données à caractères personnelles en Afrique. Il est piloté par le Laboratoire d’Analyse des Sociétés et Pouvoirs Afrique-Diaspora (LASPAD) qui mobilise des juristes et politistes.
Lancé dans une des salles de conférence du Centre d’Excellence Africain en Mathématiques, Informatique et Technologies de l’Information et de la Communication (CEA-MITIC) de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, le Projet ProDP-Africa vise à renforcer la protection des données à caractères personnelles en Afrique. Il est piloté par le Laboratoire d’Analyse des Sociétés et Pouvoirs Afrique-Diaspora (LASPAD) qui mobilise des juristes et politistes.
A en croire l’enseignante-chercheure à la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de l’UGB de Saint-Louis, en l’occurrence Mame Penda Bâ, “la question de la protection des données personnelles est une question complexe qui nécessite une prise en charge multiple et interdisciplinaire.” C’est pourquoi, a-t-elle expliqué, ce programme, bien que logé dans un laboratoire qui mobilise beaucoup de juristes et d’informaticiens, va aussi s’ouvrir aux sociologues, aux philosophes, “parce que la question de la protection des données personnelles est une question qui a beaucoup d’enjeux éthiques”. “C’est une question qui va intégrer des économistes, des informaticiens notamment des spécialistes des nouvelles technologies pour qu’on comprenne c’est quoi une donnée ; comment une donnée fonctionne ; comment peut-on l’extraire, la vendre ou la manipuler”, a renseigné Mme Mame Penda Bâ.
En effet, cette initiative se justifie par le fait que personne n’est aujourd’hui à l’abri de menaces ou d’attaques relatives à l’utilisation des données personnelles. “Les discussions fécondes que nous sommes en train d’avoir montrent en réalité qu’à tous les niveaux, que ce soit le niveau individuel, que ce soit le niveau national à travers les États, mais aussi que ce soit au niveau des entreprises ; aucun de ces niveaux n’est protégé”, a-t-elle précisé. Lors de cet atelier, les participants ont eu part à diverses présentations autour des “données, big data, AI, algorithmes, 4ème révolution industrielle, Cambridge Analytica”.
COMMERCIALISATION ARACHIDIERE AU FOULADOU, L’ETAT VEILLE SUR SON PRIX PLANCHER MAIS…
Le ballet des grands porteurs chargés d’arachides est quasi permanent présentement à Kolda ville. N’empêche, certains producteurs peinent à écouler leurs graines.
La qualité de l’arachide de cette année est véritable inférieure en dehors de la zone frontalière avec la Guinée Bissau. L’absence des Chinois est fortement ressentie par les producteurs. La Sonacos est accusée aussi de beaucoup de maux. Elle a fermé son centre de groupage à Kolda et baissé le prix d’achat de20F le Kg. Coup d’œil sur une campagne compliquée.
Le ballet des grands porteurs chargés d’arachides est quasi permanent présentement à Kolda ville. N’empêche, certains producteurs peinent à écouler leurs graines. De plus en plus rares, les opérateurs privés sont dans les villages pour acheter les graines. En effet, l’absence des opérateurs Chinois dans le marché a changé la donne pour cette présente traite arachidière. La vente est devenue lente, les opérateurs privés sont prudents avec la Sonacos devenue pour certains « un Bana Bana malhonnête ». La Sonacos est accusée de détruire à petit feu les opérateurs privés stockeurs en retenant pendant plusieurs jours leur paiement et même en trouvant ses propres opérateurs sur le terrain.
Au début, le kilogramme d’arachide était acheté à l’opérateur à 295,5f le kg mais très vite, ce prix a été revu à la baisse de 20F au moins. Une situation qui a bloqué les opérateurs qui ne se retrouvent plus. « Beaucoup d’entre eux se sont ainsi retirés et certains courent derrière la Sonacos pour récupérer leur argent », explique Dame Cissé, président des opérateurs de la région de Kolda. Et d’indiquer que plusieurs producteurs sont encore incapables de vendre leur production. Et certains «Bana Bana» profitent de la situation en achetant sans respecter le prix plancher de 250f le kg.
N’empêche, les autorités veillent sur le terrain pour une application stricte de la circulaire qui fixe le prix plancher à 250F. Un opérateur qui est passé dans la commune de Guiroyé a Kamboua achetant à 230F le Kg a été sommé de rembourser les 20F arrachés aux producteurs sous peine de sanction. Depuis une veille citoyenne commence à se faire dans certaines localités pour surveiller les «Bana Bana» et autres acheteurs pour imposer le prix. En plus des émissions de sensibilisation des autorités du ministère de l’Agriculture pour le respect des dispositions.
LE PRÉSIDENT POURRAIT SE DÉBARRASSER DE NOMBRE D’ENTRE EUX, MAIS…
Ibrahima Bakhoum, journaliste-formateur se prononce sur d’éventuelles sanctions contre les ministres perdants aux locales
S’il reste dans la même logique qu’en 2014, le président pourrait se débarrasser de nombre d’entre eux. Ça, c’est en 2014, quand il disait que ceux qui ne gagnent pas seront remerciés.
Aujourd’hui, il se trouve encore qu’il y’en a qui n’ont pas gagné, est-ce qu’il va les remercier ? Mais est-ce qu’également, il n’y aurait pas risque là-dedans. Parce qu’il l’a fait une première fois et ceux qui étaient partis semblent aujourd’hui être en train de retrouver un peu de crédibilité aux yeux du président. Ils sont en train de retrouver une sorte de fréquentabilité dans l’opinion et même aux yeux du président.
Si on considère que s’être débarrassé de ces gens-là sur la base de leurs échecs électoraux pour les uns, d’avoir parlé de troisième mandat pour d’autres alors qu’aujourd’hui, il est en train de reprendre langue avec ces personnes-là, on peut considérer que c’était peut-être une erreur. Si le président a voulu renouer en cours de route avec ces gens-là, est-ce à dire que c’était pour les punir et que tout le monde comprenne que désormais il faut bien travailler ou alors c’était simplement sur la base de leurs échecs et que maintenant, il a besoin d’eux. Il est en train de les appeler, cela veut dire que ça a été une erreur. Est-ce que le Président va répéter la même erreur en ce moment, quitte à demain encore devoir recourir à eux ?
L’autre chose, c’est que c’est vrai qu’il y’en a dont le comportement a été très négatif du point de vue de l’image du président et de l’image de son camp. Parce que quand vous vous exposez avec autant d’argent, autant d’arrogance, évidemment ça a un effet d’entrainement derrière cette personne qui agit de cette façon. On voit tout de suite celui qui a nommé la personne. Et celui qui l’a nommé, c’est le président de la République. Est-ce que cela ne fait pas partie des causes de l’échec aux Locales ? On peut toujours le dire. Donc, voici le président qui est entre respecter ou non sa stratégie d’avant selon laquelle celui qui perd, est libéré. Comme ça, il va apprendre à être plus efficace. Si c’est ça, oui je peux penser que beaucoup parmi ceux qui ont perdu aujourd’hui vont partir, mais par qui il va les remplacer ? Est-ce qu’il va aller chercher ceux qu’il avait chassés hier ?
Ensuite, ceux qu’il avait chassés et qu’il serait allé chercher, est-ce que ces gens sont réhabilités aux yeux de l’opinion ? Ou alors le président va se dire, cette fois ci, j’ai décidé, la politique c’est finie, on va des faire des choses dans le sens uniquement de travailler. On va chercher à nommer d’autres personnes, quitte après à ce que le bilan de ces gens soit, au bout de deux années, tellement bon que lui président, il pourra dire que je n’ai pas besoin de me présenter. Ce que je voulais faire pour le Sénégal, je l’ai fait, je m’en vais.
QUAND LES LOCALES IMPOSENT LEUR VERDICT
Toutes les interrogations du prochain remaniement tournent autour de l’avenir des ministres battus dans leur localité, au cours des élections du 23 janvier. La balle est désormais dans le camp du président de la République
Le président de la République Macky Sall qui avait annoncé un remaniement gouvernemental, avec à la clé, le retour du poste de Premier ministre après les élections municipales et départementales du 23 janvier dernier a désormais entre ses mains toutes les cartes pour recomposer l’attelage gouvernemental. Cependant, toutes les interrogations tournent autour de l’avenir des ministres battus dans leur localité, au cours des élections du 23 janvier dernier. Des ministres qui ont pour noms : Oumar Guèye (Sangalkam), Ismaïla Madior Fall (Rufisque), Amadou Hott (Yeumbeul Sud), Aminata Assome Diatta (Keur Massar), Abdoulaye Diouf Sarr (Yoff), Abdou Karim Fofana (Pointe E), Mame Mbaye Niang (Dakar), Zahra Iyane Thiam (Sicap Liberté), Néné Fatoumata Tall (ville de Guédiawaye), Yankhoba Diattara (Thiès) et Dame Diop (Diourbel) entre autres.
La balle est désormais dans le camp du président de la République et patron de la coalition Benno Bokk Yakaar, Macky Sall.
Plus d’une dizaine de jours après la tenue des élections municipales et départementales du 23 janvier dernier dont les résultats provisoires ont confirmé l’hécatombe de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, dans certains départements clés dont Dakar, Rufisque, Guédiawaye, Thiès, Ziguinchor et Bignona pour ne citer que ces localités, tous les yeux sont maintenant rivés vers le Palais de la République.
Et pour cause, le remaniement gouvernemental annoncé par le chef de l’Etat à la veille de la tenue de ces élections locales, et attestant du retour imminent du poste de Premier ministre, fait monter la pression chez les responsables de la coalition majoritaire au pouvoir impliqués dans ces élections, notamment les candidats qui étaient les têtes de liste de la coalition majoritaire dans toutes localités perdues par le pouvoir en place. Aujourd’hui, toutes les interrogations tournent autour de l’avenir des ministres battus dans leur localité.
Le président Macky Sall va-t-il les sacrifier à l’autel de la mathématique politique comme ce fut le cas en 2014 avec l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, et compagnie suite à leur défaite lors des Locales du 29 juin 2O14. En effet, à l’époque suite à leur débâcle dans leurs localités respectives, le président de la République s’est séparé, à la faveur du remaniement 6 juillet 2014, de son Premier ministre Aminata Touré, candidate de Bby pour la mairie de Dakar battue à Grand Yoff par la coalition Taxawu Dakar de Khalifa Ababacar Sall.
Dans sa chute, l’ex Pm avait emporté avec elle plusieurs membres de son gouvernement qui avaient également perdu des élections dans leur localité à l’image de Pape Diouf (ex du Rewmi d’Idrissa Seck), Haïdar El Ali, Abdou Latif Coulibaly, Benoît Sambou pour ne citer que ceux-là.
Aujourd’hui, même si certains politologues continuent de s’interroger sur le sort que le président Sall va accorder à ces nouveaux perdants du fait de la proximité de ces élections locales avec les prochaines législatives mais aussi la présidentielle de 2024 qui coïncide avec la fin de son quinquennat, il est clair qu’ils sont certainement très peu nombreux, les membres de l’actuelle équipe gouvernementale qui dorment du sommeil du juste.
Pour rappel, les ministres qui ont perdu leur localité lors de l’élection du dimanche 23 janvier sont : Ou mar Guèye (Sangalkam), Ismaïla Madior Fall (Rufisque), Amadou Hott (Yeumbeul Sud), Aminata Assome Diatta (Keur Massar), Abdoulaye Diouf Sarr (Yoff), Abdou Karim Fofana (Pointe E), Mame Mbaye Niang (Dakar), Zahra Iyane Thiam (Sicap Liberté), Néné Fatoumata Tall (ville de Guédiawaye), Yankhoba Diattara (Thiès) et Dame Diop (Diourbel) pour ne citer que ceux-là.
CRISE SCOLAIRE, LES PARENTS D’ELEVES RECLAMENT UNE SOLUTION URGENTE DE L’ÉTAT
Le système scolaire est en crise. Élèves et enseignants sont dans la rue. Les premiers réclament la tenue correcte des cours et les deuxièmes le respect des accords signés par l’État.
La Fédération des associations des parents d’élèves de l’enseignement privé du Sénégal n’en peut plus de la situation que traverse le système scolaire. En conférence de presse hier, elle demande à l’État de trouver des solutions face à la grève des enseignants et des élèves qui impacte les établissements du privé.
Le système scolaire est en crise. Élèves et enseignants sont dans la rue. Les premiers réclament la tenue correcte des cours et les deuxièmes le respect des accords signés par l’État. Face à cette situation dégradante, principalement dans les capitales régionales, les parents d'élèves du privé laïc, de l'enseignement catholique et du franco-arabe demandent à l’État de trouver une solution urgente.
En conférence de presse hier, le président de l'Enseignement catholique a soutenu qu’ils ont constaté que les élèves du public, inquiets de leur avenir, se retrouvent dans la rue pour poser des revendications. Il trouve la situation que vivent les élèves du secteur public, malheureuse. Elle reste tributaire de celle des enseignants.
Selon Henri Benoît Diadhiou, la situation des élèves du public, abandonnés à leur sort dans la rue, occasionne des réactions de révolte. Ce qui entraine des attaques de biens des établissements scolaires du privé avec des violences occasionnant des blessés, des bus caillassés et des portes d’établissements défoncées.
‘’La situation des élèves impacte sur celle de leurs camarades du privé. Parce que l’enseignement, qu’il soit public ou privé, reste un et indivisible dans notre pays. Le devenir de notre pays ne peut se faire sans le système éducatif performant, gage de tout développement dans une nation. Nous recommandons aux pouvoirs publics, à travers le ministère de l’Éducation nationale et les autres ministres impliqués, de trouver une solution urgente aux problèmes posés par les élèves. La place de nos enfants n’est point dans la rue, mais dans les salles de classe’’, déclare M. Diadhiou.
Il attend que soient trouvées des réponses urgentes aux revendications posées par les enseignants, en respectant les accords et conventions signés au préalable. Il recommande, en outre, à tous les acteurs de s’asseoir autour d’une table de négociations avec les parties prenantes pour sortir l’éducation sénégalaise de la crise qu’elle vit.
Assurer la sécurité de leurs établissements
Il demande également d’assurer la sécurité de leurs établissements pour la continuité des enseignements-apprentissages. ‘’Nous ne pouvons pas être à la place de l’État. Les élèves revendiquent leur droit. C’est à l’État d’assurer la sécurité des écoles privées. C’est pourquoi nous demandons à l’État de protéger les écoles où nous avons inscrit nos enfants, afin qu’ils puissent poursuivre leurs cours. Dans certains établissements, les élèves sont en train de faire les épreuves de composition. Quand ils sont perturbés, ils sont obligés d’arrêter les épreuves et cela les déconcentre complètement’’, fustige-t-il.
Dans la même veine, le président adjoint de la Fédération de l’association des parents d’élèves du privé laïc précise que tout le monde reconnait aujourd’hui qu’il y a un protocole d’accord signé entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. Mais, souligne Abdoulaye Bâ, en tant que parents d’élèves, ce qu’ils regrettent c’est la non-application de ces accords, sinon ils n’en seraient pas là.
‘’On disait souvent que l’école sénégalaise est malade à cause des nombreuses perturbations notées chaque année. Mais ce qui est en train de se passer ces derniers jours ne s’est jamais produit. Nous demandons à l’État de convoquer une réunion pour discuter avec les enseignants, même s’il ne reste que l’application des points essentiels. Les temps sont très durs pour les parents d’élèves qui se débrouillent pour inscrire leurs enfants dans les écoles. Donc, il n’est pas acceptable qu’on les empêche d’apprendre à l’école’’, fulmine M. Bâ.
KEEMTAAN GI - NOS SENEGALAISERIES
Ce dimanche 6 février de l’an 2022, la soirée sera belle ou maussade. Bien évidemment, nous souhaitons qu’elle soit festive ! Ce jour pourrait être inscrit en lettres d’or dans les annales du football de ce pays. On s’encanaillera jusqu’à l’aube ou s’allongera tôt pour noyer le chagrin, le stress ou le rêve perdu. Le lendemain, on affichera forcément une gueule de bois provoquée soit par l’abattement soit par l’euphorie. Mais on rêve bien sûr de voir cette génération de jeunes footballeurs, pas trop fêtarde, soulever la coupe continentale qui nous passe entre les jambes depuis notre indépendance. A trois reprises, dont deux d’affilée, on a été en finale sans avoir eu l’honneur de soulever la coupe continentale. Toujours des cris et des larmes. Une génération, trop habituée aux boites de nuit et prompte à soulever des robes, avait fait entretenir le rêve sans jamais le réaliser. Celle qui sera sur le terrain ce dimanche à Yaoundé est une jeunesse réaliste. Certains, sans rien connaitre du pays, ont répondu à l’appel de la patrie. Ils aiment ce pays. On le sent à travers leur engagement. Ils ne s’amusent pas et ont le cœur à l’ouvrage. Personne ne pariait sur eux. Trop amorphes, trop nuls disait-on d’eux. On moquait le schéma tactique hasardeux de l’entraîneur dans un pays qui compte des millions de sélectionneurs. Et voilà nos valeureux « Lions » en finale pour la deuxième fois consécutive. Un exploit d’ores et déjà ! Le sélectionneur honni a trouvé grâce aux yeux des millions de sélectionneurs. Des joueurs, hier adulés, ont été insultés, lynchés. Celui qui avait osé dépasser la ligne pour se refaire les os avec deux épouses, a été crayonné trop mou, nonchalant. Vidé par ses deux dames, insinuait-on. Et voilà que tout le monde découvre les vertus de la polygamie. Ce sont encore là nos merveilleux paradoxes. Et si demain la Coupe choisit ce pays, les flagorneurs attribueront l’exploit de la bande à Sadio Mané au Chef. Qui aura bon dos s’il honore de sa présence la finale et que nos « Lions » perdent. Mais bon, s’ils gagnent, ce que tout un peuple souhaite, on n’en voudra quand même pas au Chef, pour une fois, de revendiquer une parcelle de cette victoire que tout un peuple attend depuis si longtemps ! KACCOOR BI
LOGISTIQUE DE CAMPAGNE DES VÉHICULES «AD» RÉQUISITIONNÉS ET BANALISÉS
Dans les campagnes électorales, la logistique constitue un élément déterminant pour la victoire. Car pour sillonner les quartiers, les cités, les villages ainsi que les localités les plus reculés du pays, les candidats doivent impérativement se doter d’un parc automobile important. Un parc comprenant des véhicules solides, spacieux et résistants. Pour relever ce défi logistique, certains ministres et autorités investis de tête liste de Benno Bokk Yakaar (Bby) ont réquisitionné des véhicules de l’Administration « AD » pour ensuite les banaliser avec des plaques fantômes « Dk ». Et le tour est joué ! Dans certaines régions et localités de l’intérieur du pays, « Le Témoin » quotidien a appris que certains chefs de service avaient été sommés de mettre leurs véhicules « AD » à la disposition des candidats de Bby le temps d’une campagne électorale. Et trois semaines durant, de nombreux services régionaux ont été complètement paralysés, faute de véhicules. Au sortir de cette campagne électorale, l’utilisation abusive des voitures administratives est remise sur la table ! Car les biens de l'Etat ont été utilisés abusivement pour des intérêts personnels voire politiques. Un tel abus est assimilé à des détournements de biens publics. Après avoir été utilisés intensément durant trois semaines, la plupart de ces véhicules de l’enseignement sont presque réduits en épaves.
GOUVERNEMENT-SYNDICATS D’ENSEIGNANTS LE MINISTRE MARIAMA SARR, UNE ABSENCE INTRIGANTE ET DÉPLORABLE
Le ministre de la Fonction publique et du Renouveau du Service public, Mariama Sarr, était absente hier de la rencontre entre le Gouvernement et les syndicats d’enseignants. Cette absence serait liée à des raisons de santé, dit-on dans les couloirs. Une absence qui intrigue tout de même surtout qu’en tant que ministre de la Fonction publique et du Renouveau du Service public, elle est la coordonnatrice interministérielle du monitoring des accords avec les syndicats d’enseignants. Ses collègues ministres de l’Education nationale Mamadou Talla, de la Formation professionnelle, Dame Diop, des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et du Travail, Samba Sy, ont marqué, aux côtés de la Présidente du Haut Conseil du dialogue social la présidente Innocence Ntap Ndiaye, cette rencontre de leur présence. Tous entendent respecter la volonté du président de la République d’arriver à une approche consensuelle de tous les acteurs du système éducatif et du Gouvernement pour régler la crise de l’école. Surtout que la veille, en Conseil des ministres, Macky Sall a évoqué longuement cette crise. Il avait demandé que la réunion tenue hier devait permettre de faire l’évaluation globale de l’état de prise en charge par le Gouvernement des accords signés avec les cadres syndicaux d’enseignants. Seulement, autant du côté de ses homologues du Gouvernement que des syndicats, l’attitude du ministre Mariama Sarr dérange. Elle est surtout connue pour n’en faire qu’à sa tête et ne respecte personne.
EDUCATION SOS POUR L’ÉCOLE THIAWLÈNE DE RUFISQUE DE FEU KÉBA MBAYE
L’école Thiawlène de Rufisque, située au quartier Colobane 2, se trouve dans un état piteux. Pour ne pas dire catastrophique. Des murs troués et délabrés. Sur certains coins de l’école, les murs se sont affaissés. L’école est à la merci des animaux qui y divaguent et surtout des malfrats qui profitent de la nuit pour dévaliser certains matériels didactiques. Cette insécurité est une menace pour les élèves et les enseignants puisque l’école est finalement à la merci de n’importe quel individu. Le directeur, M. Diouf, nommé à ce poste depuis octobre 2015 a tapé à toutes les portes possibles pour la réhabilitation de son école. Il a même sollicité tous les anciens élèves de l’école éparpillés à travers le pays et dans le monde pour un appui destiné à arrêter le processus de dégradation avancée des bâtiments. Hélas, il n’a pas pu obtenir le soutien escompté. Et pourtant cette école primaire de Thiawlène de Rufisque a connu comme premier directeur, dans les années 50, feu le juge Kéba Mbaye. Le passage du célèbre magistrat reste toujours un sujet évoqué dans les annales de l’école et de ce quartier de Rufisque. En attendant, M. Diouf continue à garder espoir que des bonnes volontés, et surtout les anciens, puissent venir au chevet de cette école. Et si alors la Fondation Kéba Mbaye en mémoire de son illustre parrain faisait le premier geste ? Les enfants de feu Kéba Mbaye doivent aussi mettre la main à la poche pour la mémoire de leur défunt père. On allait aussi oublier la Sococim qui n’est pas très loin. Mais avec la cimenterie, il ne faut pas avoir un bon espoir puisqu’en matière de Responsabilité sociale d’entreprise (RSE), la Sococim du PDG Youga Sow fait piètre figure à Rufisque.
LA MAISON FAMILIALE DE SADIO MANÉ À KEUR MASSAR, POINT DE RALLIEMENT DES SUPPORTERS
La maison familiale de l’attaquant vedette des Lions, Sadio Mané, à Keur Massar, a été le point de ralliement de nombreux habitants de cette localité de la banlieue de Dakar, après le coup de sifflet final de la demi-finale gagnée par le Sénégal sur le Burkina Faso (3-1), a constaté un reporter de l’APS. Vêtu d’habits aux couleurs nationales et brandissant un drapeau, Aliou Diop avait du mal à cacher son émotion dans les ruelles de Keur Massar. "Je n’ai plus les mots, je n’ai pas pu retenir mes larmes à la fin du match. Les Lions ont fait un beau match", confie-t-il. "J’avais peur pour l’arbitrage mais tout s’est bien passé, Dieu merci ! Les Burkinabé m’ont ébahi avec leur tactique de jeu. C’est une très bonne équipe et dynamique. Je dirai qu’ils ont les meilleurs jeunes joueurs en Afrique", déclare-t-il. "La première mi-temps n’a pas été facile parce que les Burkinabé étaient bien en place. Au cours des 30 minutes, on sentait que les Lions manquaient de concentration sur ce coup, ils devraient être plus vigilants malgré la victoire", analyse avec un brin lucide un supporter. "Plus rien à dire sur Cissé. Ce qu’il a réalisé durant ces cinq dernières années jusque-là, aucun coach de l’équipe nationale n’était parvenu à le faire. Maintenant, ce qui va apporter la pierre à l’édifice, c’est qu’il remporte la finale. Il le mérite !", souligne un autre supporter. "J’avais tellement peur au début, vu les matchs précédents des Burkinabé. Je trouve qu’ils se sont bien défendus. Heureusement pour nous, Kalidou Coulibaly et Sadio Mané ont tiré leur épingle du jeu", ajoute le fan des Lions. Pour Malick, un autre supporter, les Lions ont très bien joué malgré une baisse de régime en première mi-temps. "La possession était stable en faveur du Sénégal, après l’entrée d’Ismaïla Sarr. Il a beaucoup soulagé et a apporté un grand changement lors du match", fait-il valoir. "Franchement, on est tous contents, pas de critique à faire cette fois-ci. C’est une autre facette de l’équipe vue ce soir. Je vois que Cissé écoute maintenant les conseils des Sénégalais et il s’en est bien servi. Nous prions le bon Dieu pour que le Sénégal remporte la Can", dit un autre supporter.
CAN 2021 L’EGYPTE VEUT JOUER LA FINALE… LE LUNDI
L’Egypte ne veut pas jouer la finale le dimanche. Mais plutôt le lundi. L'entraîneur adjoint de l’Égypte Diaa alSayed, a demandé à la Caf, de repousser la finale jusqu'au lundi. Demande formulée après la qualification des Pharaons contre le Cameroun, car le Sénégal, dit-il, son adversaire, bénéficie d'un jour de récupération supplémentaire. "Je demande à la CAF que la finale soit jouée lundi", a lancé l'entraîneur adjoint de l’Égypte Diaa al-Sayed après la qualification contre le Cameroun, jeudi, car le Sénégal, son adversaire, bénéficie d'un jour de récupération supplémentaire. "Il y a une journée de récupération de plus pour le Sénégal, je souhaite que, comme on a avancé le match pour le 3e place (de dimanche à samedi, NDLR), on joue lundi", a précisé le technicien, remplaçant en conférence de presse le sélectionneur Carlos Queiroz, exclu pendant le match.