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16 juin 2025
par Adama Dieng
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POUR LA PRÉVENTION DU GÉNOCIDE PAR L'ÉDUCATION
Éduquer les gens à comprendre que leur groupe national, ethnique ou religieux ne détermine pas leur humanité. Il est temps que l'Afrique devienne un chef de file en matière d'expertise universitaire dans les études sur les atrocités criminelles
SenePlus publie ci-dessous, le discours inaugural d’Adama Dieng, ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies/Conseiller spécial pour la prévention du génocide, à l’ouverture du forum d'études des chercheurs africains sur le génocide portant son nom, à Dakar lundi 13 décembre 2021.
« Distingués Invités,
Je suis heureux de m’adresser à vous lors de cette session inaugurale de la conférence des universitaires africains sur «l'intégration des études sur le génocide et autres atrocités criminelles, dans les programmes des universités africaines». Tout d'abord, je tiens à féliciter les organisateurs, le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger (OSAPG), pour les efforts déployés dans l'organisation de cette réunion, pour avoir réuni à Dakar tant d'éminents universitaires et d'esprits brillants, et surtout pour la réflexion profonde qui a été consacrée à cette problématique. Sur cette note, je dois remercier la Conseillère spéciale, ma sœur Alice Nderitu, pour l'immense courage dont elle a fait preuve en assumant ce mandat et en poursuivant l'héritage et le travail que les Nations Unies ont initié depuis la nomination du premier Conseiller spécial sur la Prévention du Génocide en 2004, tout en y ajoutant son énergie et ses brillantes idées. Bien que la prévention et la répression du crime de génocide et autres atrocités criminelles soient essentielles pour la survie dans la dignité et le respect des droits humains, elles ont souvent fait face à des refoulements, des rejets. Dès lors, il nous appartient à tous de persévérer dans cette mission sacrée, qui permet de sauver des vies humaines. Dans ma culture, Nit Nitay Garabam. L’Homme est le remède de l’Homme.
Permettez-moi d'ajouter que je suis profondément honoré de voir ce forum porter mon nom. Je partage cet honneur et ce privilège avec tout le peuple senegalais, mon peuple. De voir cette initiative, cette idée, que j'ai semée pendant mon mandat de conseiller spécial, être nourrie et concrétisée par mon successeur immédiat, la conseillère spéciale Alice Wairimu Nderitu, me procure une grande joie et une immense fierté. En effet, dans le système onusien, ce n'est pas toujours que les héritages sont renforcés de cette manière par les successeurs de titulaires de mandat. J'ai une dette particulière envers mon successeur pour cette démonstration d'engagement envers une vision partagée.
Le sujet de ce Forum est très actuel et important, et je suis d'autant plus touché de voir la première réunion en personne de cette initiative, se tenir dans mon pays d'origine, le Sénégal.
Pour illustrer l'importance cruciale de ce Forum, j’entamerai mon discours en rappelant l'une des pires atrocités que notre monde ait connues : le génocide des Tutsis au Rwanda et les leçons que nous en avons tirées. Je me pencherai ensuite sur l'outil le plus important dont nous disposons pour prévenir les atrocités criminelles et promouvoir un monde pacifique et tolérant : l'éducation. Je parlerai également de ce que le continent africain a fait pour construire un cadre normatif et institutionnel pour prévenir les atrocités criminelles, une base essentielle pour que nous puissions développer la recherche universitaire et intégrer les études sur les atrocités criminelles. Je terminerai mon propos en donnant un bref aperçu de mon expérience personnelle, en tant qu'Africain, en tant que citoyen sénégalais, en tant qu'ancien Greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), et – dans mon passé immédiat – en tant que Conseiller spécial sur la Prévention du génocide. Les quatre dimensions de mon expérience ont façonné la vision d'un monde exempt d’atrocités criminelles, cette vision que j'aimerais partager avec vous tous aujourd'hui.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez peut-être, le poste de conseiller spécial pour la prévention du génocide a été créé par le regretté Secrétaire général, Kofi Annan, à la suite de l'échec de la communauté internationale à prévenir le génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda et le génocide de 1995 à oSrebrenica contre les musulmans bosniaques. L'essentiel de mon ancien mandat porte non seulement sur la prévention du génocide, mais – en raison de son lien avec le principe de la responsabilité de protéger, le mandat couvre la prévention des atrocités criminelles, entendez par là crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Comme beaucoup d'entre vous le savent, le mandat consiste à fournir une alerte rapide au Secrétaire général et, par son intermédiaire, au Conseil de sécurité, sur des situations qui pourraient dégénérer en génocide ou en atrocités criminelles connexes. Ce mandat est global, ce qui signifie que le Bureau du Conseiller spécial examine les situations dans le monde entier où il existe un risque que des atrocités criminelles puissent se commettre. En effet, aucune région du monde n'est à l'abri du risque de ces crimes. Toutes les sociétés présentent des facteurs de risque liés aux atrocités criminelles dans une certaine mesure, par exemple les tensions intergroupes et les problèmes politiques, sociaux et économiques. C'est la façon dont ces facteurs de risque sont traités, s'ils sont atténués et atténués tôt, qui détermine si ces risques vont dégénérer en situations plus préoccupantes. Le Bureau a mis au point un outil pour évaluer ces risques et identifier les mesures d'atténuation, le Cadre d'analyse des atrocités criminelles. Cet outil est un document public et je vous encourage tous à lire et à utiliser ce cadre.
L'initiative menée par ce Forum est non seulement cruciale pour l’accomplissement du mandat du Bureau, un mandat auquel j’attache la plus grande importance, mais elle nous engage, nous autres africains, à œuvrer ensemble pour contribuer à prévenir la commission d'atrocités criminelles sur notre continent. En fait, notre continent continue d'être témoin de trop d'atrocités criminelles, et nous n’avons toujours pas tenu notre promesse du ‘plus jamais çà’ , faite après le génocide des Tutsis au Rwanda.
Permettez-moi de vous rappeler qu'au Rwanda, en moins de trois mois, plus de 800 000 personnes ont été délibérément et systématiquement tuées dans la tragédie la plus insensée, qui défie complètement l'imagination humaine. Se souvenir des crimes odieux commis au Rwanda signifie reconnaître les victimes, mais aussi attirer l'attention sur les survivants et les luttes auxquelles ils continuent de faire face. Nous leur devons notre reconnaissance et notre respect pour leur courage et leur résilience au fil des ans. C'est aussi l'occasion de nous rappeler notre incapacité collective à reconnaître les signes avant-coureurs d'un génocide imminent et notre incapacité à empêcher la mort de tant de personnes. Avec ce souvenir, nous devons également tenir la promesse solennelle de prévenir de futurs génocides.
Le Rwanda reste, et restera toujours, une cicatrice sur la conscience de l'humanité. Il est important que les horreurs du génocide de 1994 au Rwanda galvanisent notre engagement durable à « plus jamais ça ». Il est regrettable que, alors que nous nous réunissons ici aujourd'hui, nous vivons encore dans un monde où le risque de génocide reste élevé et réel. Depuis la tragédie du Rwanda de 1994, nous avons continué d'assister à des violations flagrantes des droits de l'homme et à d'autres atrocités criminelles commises contre des civils dans différentes parties du monde et sur notre continent chéri. Que ce soit en République centrafricaine, au Soudan du Sud, au Mali, au Nigeria, en Éthiopie, en RDC, au Soudan, au Cameroun, au Tchad, et la liste n’est pas exhaustive, des centaines de milliers, voire des millions ont péri, tandis que d'autres ont été condamnés à fuir leurs foyers pour chercher refuge dans des terres lointaines. C'est à cette réalité que nous devons réfléchir et nous confronter si nous voulons tenir notre promesse de prévention.
Le Rwanda a prouvé que même après des crises tragiques, il est possible de renaître de ses cendres. Le Rwanda a connu une transformation remarquable, avec des gains de développement impressionnants accompagnés d'améliorations substantielles du niveau de vie, avec une baisse des deux tiers de la mortalité infantile et une scolarisation primaire quasi universelle.
Le génocide des Tutsis au Rwanda nous a appris que le génocide n'est pas un événement instantané, mais le résultat d'un processus qui prend du temps, de la planification et des ressources, et qui peut être stoppé à tout moment. Des événements comme celui organisé ici à Dakar, aujourd'hui, contribuent à nous rappeler les facteurs de risque qui peuvent conduire à la commission de ce crime abominable, ce crime des crimes, et à réfléchir aux mesures qui peuvent être prises pour le prévenir. Aucune partie du monde ne peut se considérer à l'abri du risque d'atrocités criminelles ; tous les pays et toutes les régions doivent renforcer leur résilience face à ces crimes. Aussi, faut-il se garder de croire que c'est une tâche qui incombe seulement aux dirigeants politiques? Bien évidemment, nous avons tous la responsabilité de contribuer à la prévention, quels que soient nos rôles ou nos capacités.
Le fait de ne pas traiter de manière adéquate la perpetration d'atrocités criminelles, de rechercher la vérité sur ce qui s'est passé et d'assurer la reddition des comptes des principaux responsables, conduit à un risque élevé de récurrence.
Mesdames et Messieurs,
L'éducation est l'un des outils les plus importants disponibles pour prévenir les atrocités criminelles. Éduquer les gens à se respecter, à s'accepter, quelles que soient leurs différences. Éduquer les gens à comprendre que leur groupe national, ethnique, racial ou religieux ne détermine pas leur humanité. Que mon Dieu n'est pas plus puissant que votre Dieu. Que ma culture n'est pas supérieure à la vôtre et que la diversité est une richesse, pas un problème. Bref, que nous avons tous les mêmes droits humains. C'est la résilience que nous devons renforcer dans nos communautés et nos sociétés pour prévenir les atrocités criminelles.
L'éducation commence à la maison. Avec des parents qui enseignent à leurs enfants ces valeurs. Nous sommes ce que nous sommes à cause de nos expériences de vie et des principes qui nous ont été transmis quand nous étions jeunes. L'éducation commence également à l'école, nos enseignants transmettant des connaissances sur la science, l'histoire, les différentes cultures et les mêmes valeurs de respect mutuel. Les enseignants sont des influenceurs qui inculquent aux élèves une réflexion critique sur le monde.
L'éducation pour la prévention des atrocités criminelles fait également partie intégrante de l'Agenda 2030 et de ses objectifs de développement durable. L'ODD 4, sur une éducation de qualité inclusive et équitable, parle de la nécessité de garantir que l’acquisition de connaissances et de compétences nécessaires pour promouvoir, entre autres, les droits de l'homme, l'égalité des sexes, la promotion d'une culture de paix et de non-violence.
L'éducation pour la prévention du génocide et autres atrocités criminelles devrait également se pencher sur le passé – pour en apprendre davantage et s’en inspirer. Une plus grande connaissance de la violence et des atrocités passées nous enseigne ce que nous devons empêcher pour notre présent et pour notre avenir, et comment nous y prendre. Cela est important pour toutes les sociétés, mais plus particulièrement dans celles où des atrocités ont été commises. Nous avons vu que le fait de ne pas traiter adéquatement de tels cas augmente la probabilité d'un regain d'instabilité et de violence. C'est une leçon difficile que nous avons apprise maintes et maintes fois en Afrique et dans le monde entier.
Comment cela peut-il être fait? Nous pouvons travailler à la création de musées, de sites commémoratifs, en utilisant l'art ou les nouvelles technologies et les médias sociaux pour sensibiliser et transmettre des connaissances sur ces questions. Mais nous devons aussi travailler dans le cadre de l'éducation formelle. Cela commence à l'école primaire, où l'introduction d'un contenu sur les droits de l'homme dans les programmes scolaires peut inculquer, dès le début, la responsabilité de comprendre l'impact terrible des atrocités passées et l'importance d'empêcher qu'elles ne se reproduisent. Cette éducation ne se limite pas seulement aux enfants du primaire; il doit être soutenu tout au long du cycle d'éducation, jusqu'aux études supérieures. Le rôle des académies est donc essentiel. Nous devons créer des programmes universitaires, des cursus et des cours sur ce sujet, ce qui nécessite le développement d'une expertise académique et une recherche savante soutenue.
Pour cela, nous avons besoin de tout le soutien que nous pouvons obtenir, et l'éducation doit être au cœur de celui-ci. La prévention des atrocités criminelles a besoin du soutien et de l'engagement de la communauté internationale, et en particulier des États, qui sont les premiers responsables de la protection de leurs populations. Dans l’élaboration de stratégies nationales durables à long terme pour éviter le risque d'atrocités criminelles, les États devraient accorder la priorité à l'éducation en tant qu'élément central de ces efforts.
La société civile a également un rôle important à jouer, pour lequel l'éducation est également centrale. Par exemple, les organisations de la société civile peuvent aider à assurer que les gouvernements soient tenus responsables lorsque les personnes sont en danger. Elles peuvent également sensibiliser, éduquer et mobiliser les communautés sur ces questions importantes.
Nous devons également développer l'appropriation de cette expertise, et c'est la priorité de ce Forum.
Mesdames et Messieurs,
En tant qu'Africain, après avoir été conseiller spécial pour la prévention du génocide pendant 8 ans, et ayant dirigé le TPIR, je connais assez bien les lacunes en matière de connaissances et de capacités que notre continent doit combler pour prévenir efficacement les atrocités criminelles. L'éducation est la clé et le centre de tout effort visant à combler les lacunes. Il est temps que notre continent devienne un chef de file en matière d'expertise et de recherche universitaire dans les études sur les atrocités criminelles, une expertise que nous pouvons partager avec le reste du monde. Cela ne peut se réaliser que par une action délibérée, méthodique et une organisation minutieuse. Notre rencontre, ici au Sénégal, est, sans nul doute, l'une des premières étapes critiques pour répondre à ce défi collectif qui nous interpelle.
Force est de constater que le cadre normatif et institutionnel de prévention des atrocités criminelles est relativement développé sur le continent africain. Cependant, la mise en œuvre de ces cadres reste incomplète et nécessite le soutien de toutes les parties prenantes sur le continent, en particulier les universitaires, les instituts de recherche et les groupes de réflexion, pour intégrer la prévention du génocide et autres atrocités criminelles dans nos universités.
Les efforts que nous lançons aujourd'hui peuvent être déterminants pour atteindre cet objectif.
L'intégration des études sur la prévention du génocide et autres atrocités criminelles contribuera à l’émergence d’un état d'esprit qui, à travers des approches ascendantes, fera de la prévention du génocide et autres atrocités criminelles une réalité vivante. Notre travail conjoint fournira également une perspective africaine, avec sa contribution distincte et riche, à la mosaïque mondiale de l'érudition sur la question du génocide et autres atrocités criminelles.
Il existe déjà des indices de cette contribution africaine qui se distingue. Par exemple, l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA) oblige l'organisation régionale non seulement à prévenir les conflits violents, mais aussi à soutenir ses États membres pour prévenir le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. L'UA a élaboré une architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) et développé un mécanisme d'alerte précoce pour la prévention des conflits, connu sous le nom de système continental d'alerte précoce (CEWS). En outre, l'APSA comprend une force africaine en attente pour intervenir dans des situations à risque d’atrocités criminelles, mais cet outil n'a pas été utilisé efficacement à travers le continent.
En 2006, les États membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont adopté un Protocole pour la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et de toutes les formes de discrimination. En vertu du Protocole, les États membres sont tenus d'intégrer et d'appliquer ses dispositions en mettant en place des lois pour prévenir et punir le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité; des mesures qui élimineront la discrimination; enseigner et encourager la tolérance entre les groupes nationaux, de genre, raciaux et ethniques ; combattre l'impunité et extrader les criminels, ainsi qu'atténuer l'impact des atrocités déjà commises, notamment dans le but de prévenir de futurs crimes. En 2011, le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide a aidé la CIRGL à établir le Comité régional pour la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et de toutes les formes de discrimination. En outre, le Protocole de la CIRGL donne mandat à chaque État membre d'établir un Comité national pour la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et de toutes les formes de discrimination. Jusqu'à présent, avec l'appui du Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide, la Tanzanie, l'Ouganda, le Kenya, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine et le Rwanda ont mis en place des comités nationaux fonctionnels. Il s'agissait là d'efforts pionniers que d'autres parties du monde voulaient reproduire. Pourtant, ces interventions doivent faire partie des connaissances quotidiennes de la population. Apporter de telles connaissances dans l’espace éducatif garantirait qu'elles soient améliorées en tant que partie intégrante de la vie quotidienne, en tant que pratique vécue.
Au niveau sous-régional, les communautés économiques régionales (CER), telles que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), ont élaboré et avancé des mécanismes d'alerte précoce, mais il existe des limites en termes de leur capacité à déclencher une réponse efficace pour prévenir les risques.
Il y a un besoin d’une dimension supplémentaire à la prévention des atrocités criminelles qui peut être introduite et développée à travers le rôle et la fonction des universités africaines et autres institutions d'enseignement supérieur.
Mesdames et Messieurs,
Les institutions universitaires et de recherche africaines, ainsi que les universités et établissements d'enseignement supérieur, n'ont pas de programmes universitaires spécifiques qui intègrent les études sur le génocide et autres atrocités criminelles. La plupart des études relatives au génocide ou à d'autres atrocités criminelles sont établies sous forme de sous-programmes, ou simplement comme une mention thématique, ou des cours optionnels (au choix), y compris dans le cadre d'études générales de sciences politiques ; relations internationales; études sur la gouvernance, la paix et la sécurité ; sociologie; anthropologie ou droits de l'homme. C'est la réalité et nous devons nous efforcer de faire mieux.
C'est pourquoi je salue aujourd'hui l'initiative du Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger de mener ce projet indispensable pour contribuer à l'intégration des études sur le génocide et autres atrocités criminelles en Afrique. Cela est conforme au mandat de ce Bureau, mais surtout à notre engagement collectif envers le leadership universitaire dans un domaine dans lequel l'Afrique est obligée de continuer à montrer la voie dans le respect de l'engagement mondial de «plus jamais ça».
Mesdames et Messieurs,
En conclusion, la prévention des atrocités criminelles est une responsabilité qui nous incombe à tous. Je suis honoré de voir aujourd'hui ces éminents orateurs, hauts fonctionnaires, professeurs et universitaires de différentes parties du continent africain assumer cette responsabilité avec le plus grand sérieux. Nous avons tous un rôle à jouer et chacun d'entre nous peut faire la différence. Comme je l'ai noté, l'éducation joue un rôle particulièrement important dans cette entreprise. J'attends avec impatience de vous entendre tous sur les manières dont nous pouvons utiliser le plein potentiel de l'éducation, y compris l'éducation transformatrice, pour relever ces défis. Comment pouvons-nous adapter au mieux les programmes d’enseignement pour répondre à un besoin si écrasant, mais qui n'a pas encore attiré toute l'attention qu'il mérite ? C'est la question à laquelle nous devons trouver ensemble les réponses appropriées, dans le parcours que nous entamons aujourd'hui.
Je remercie à nouveau la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Conseillère spéciale pour la prévention du génocide, Mme Alice Wairimu Nderitu de nous avoir réunis aujourd'hui, dans mon pays natal, le Sénégal.
Travaillons ensemble pour atteindre les objectifs communs de ce Forum, et - ainsi contribuer avec efficacité à la prévention des crimes les plus odieux dans notre continent béni qu’est l'Afrique.
Je vous remercie. »
par l'éditorialiste de seneplus, Jean-Claude Djéréké
QUAND LA FRANCE PERSISTE DANS LE MENSONGE ET L’ARROGANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - À écouter le discours de Florence Parly à Dakar, on a le sentiment que le Mali est la propriété privée des Français, que Paris est le père des Africains et que ces derniers n’ont jamais grandi
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 13/12/2021
Pendant les cérémonies du jour des expiations (Yom Kippourim) dans le sanctuaire, Aaron, le Grand prêtre tirait au sort deux boucs : l’un pour Yahvé et l’autre pour Azazel. Le premier était sacrifié pour le pardon des péchés. Quant au second, il était envoyé et abandonné vivant dans le désert. Celui-là était symboliquement chargé de tous les péchés d’Israël (Lévitique, chap 16, 7-23). Je ne sais pas si Florence Parly, ministre française des Armées, connaît cette histoire du “bouc-Azazel”. Toujours est-il que, dans ses discours, elle ne se prive guère d’accuser la Russie de tout ce qui ne va pas au Mali et en Centrafrique. Même les péchés de son pays en Afrique (crimes contre l’humanité, soutien à des régimes autoritaires et sanguinaires, pillage des matières premières sans aucune amélioration des conditions de vie des populations, incapacité à chasser les terroristes du Sahel), elle préfère lui en faire porter le chapeau. Le 7e forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique (6 décembre 2021) n’a pas fait exception à la règle. Qu’est-ce que Florence Parly y a dit ? Doit-on prendre pour argent comptant les déclarations de son pays sur le groupe de sécurité Wagner ? Qu’est-ce qui se cache derrière ce discours plein de menaces et de morgue ?
Mme Parly dit-elle vrai quand elle accuse le groupe Wagner de déstabiliser les pays où il est engagé, de piller les ressources naturelles de ces pays, de commettre des exactions contre leurs populations et d’agir contre la souveraineté nationale ? Non ! Quel est alors le problème de la France ? Que masque le fait de projeter sur les autres ses propres turpitudes ? Pourquoi les dirigeants français aiment-ils diaboliser les autres ? Pourquoi ne se sentent-ils jamais responsables de leurs actes ? Et pourquoi se refusent-ils à faire repentance pour les nombreux crimes perpétrés par leurs soldats sur le continent africain ? Un pays peut vieillir sans mûrir. Assumer ses fautes, demander pardon pour le mal qu’on a fait consciemment ou inconsciemment, c’est cela la maturité. La projection et le déni n’ont jamais fait la grandeur d’un peuple. Ne pas reprocher à l'autre ce qui nous appartient, ne pas projeter sur lui nos fantasmes, chercher à comprendre d’où vient ce sentiment anti-français qui se propage progresivement comme un feu de brousse et essayer de rectifier le tir, c’est mûrir ou grandir. La France n’a jamais accepté qu’elle pouvait se tromper. Or nul n’est infaillible. Nous avons tous nos défauts et nous commettons tous des erreurs. Les admettre, c'est grandir et favoriser des relations apaisées avec celui qu’on a offensé. Charger Wagner de tous les péchés d’Israël, en faire un bouc-émissaire, est non seulement contraire à la vérité mais contre-productif car ce n’est pas Wagner qui massacra les 300 tirailleurs africains à Thiaroye le 1er décembre 1944. Wagner n’est responsable ni des 64 jeunes Ivoiriens assassinés le 6 novembre 2004 devant l'Hôtel Ivoire d’Abidjan, ni du bombardement de la résidence présidentielle ivoirienne en avril 2011. Ce n’est pas la Russie qui exploite depuis des années l’uranium du Niger, pays classé parmi les plus pauvres de la planète. Ce n’est pas Vladimir Poutine qui soutient les dictateurs et les 3e mandats anticonstitutionnels. Le franc CFA, qui appauvrit les Africains tout en enrichissant la France, n’est pas fabriqué en Russie.
Un paternalisme qui refuse de mourir
À écouter le discours prononcé par Florence Parly à Dakar, on a le sentiment que le Mali est la propriété privée des Français, que la France est le père et la mère des Africains et que ces derniers n’ont jamais grandi. Or, en famille, même les parents laissent les enfants devenus majeurs voler de leurs propres ailes. Lorsqu’un père continue de faire les choses à la place de son fils de 60 ans, cela signifie que c’est lui-même qui n’a pas grandi. La France aura vraiment grandi, elle se sera décolonisée, quand il n’y aura plus de soldat français en Afrique, quand ses dirigeants ne mettront plus à mal les souverainetés politique et monétaire des États africains en s’ingérant de façon grossière dans leurs affaires internes.
Et puis, si la lutte contre le terrorisme est vraiment le but de la présence française dans les pays sahéliens, pourquoi la France devrait-elle craindre le groupe russe Wagner qui veut, lui aussi, débarrasser cette partie du continent des jihadistes ? Un proverbe africain dit qu’abondance de viande ne gâte pas la sauce, bien au contraire.
Il y a quelques mois, Emmanuel Macron souhaitait que les présidents africains du G5 Sahel clarifient leur position par rapport à Barkhane. Aujourd’hui, on a envie de lui demander pourquoi son pays s’obstine à rester en Afrique, pourquoi lui qui se croit si intelligent ne comprend pas que “tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi” (Nelson Mandela). Je suppose que c’est pour notre bonheur que nos “amis” ou “parents” français s’entêtent à demeurer dans nos pays mais peut-on faire le bonheur des gens contre leur volonté ? Hitler promettait 1 000 ans de paix et de bonheur. Les Juifs et les pays européens occupés par les troupes nazies se souviennent encore du coût humain de ce bonheur. Staline, Mao et les Khmers Rouges pensaient, eux aussi, détenir la clé d’un bonheur collectif. On a vu ce que cela a donné. Non, le bonheur n’est ni imposé, ni octroyé. C’est chaque homme, chaque peuple, qui choisit comment il peut être heureux. Me reviennent ici en mémoire les propos d’Alain et d’Aristote. Pour le premier, “l’homme s’ennuie du plaisir reçu et préfère de bien loin le plaisir conquis”. Le second faisait remarquer que “je ne peux être heureux sous la torture ou si l’on torture mes proches” (cf. ‘Éthique à Nicomaque’).
En conclusion, je voudrais écrire ceci : le discours de Mme Parly au 7e forum de Dakar n’est pas seulement mensonger. Il est aussi inutilement menaçant. Menaces inutiles car la France peut-elle militairement battre et déloger la Russie si cette dernière décide de rester au Mali ? Réussira-t-elle à convaincre cette jeunesse africaine qui de plus en plus laisse entendre qu’elle est fatiguée de la duplicité, de l’arrogance, du paternalisme et de l’incompétence de la classe politique française ? La question que ne sait plus dissimuler cette jeunesse consciente et politisée est la suivante : Amitié-là, est-ce que c'est forcé ?
Elle fait glisser ses doigts sur les sachets de plantes médicinales alignés sur des étagères de bois sombre. Foulard serré autour de la tête, Awa Ly Fall soigne sa pharmacopée chinoise dans la pénombre de son cabinet, situé dans une ruelle sablonneuse du village de Ngor, banlieue de Dakar où champignonnent les nouvelles constructions. Les étiquettes calligraphiées signalent le « Dang gui shao yao san », un cocktail de plantes utilisé dans des traitements gynécologiques, le « Yu ping feng san » apaisant les allergies respiratoires, le « Gui pi wan » tonifiant la rate, ou le « Ban xia hou po » prescrit contre les dépressions. « Je suis l’ambassadrice de la médecine traditionnelle au Sénégal», sourit Awa Ly Fall, rencontrée début décembre. Et au-delà même : sa réputation a atteint Abidjan, en Côte d’Ivoire, où on l’a récemment invitée.
La thérapeute sénégalaise, trentenaire au verbe posé, illustre à sa manière l’essor de l’influence chinoise sur le continent africain. Au-delà des mégaprojets d’infrastructures, Pékin veut aussi rayonner par sa culture, ce fameux soft power que les grandes puissances actionnent au service de leurs intérêts stratégiques. Il n’est pas anodin que le cabinet de Mme Ly Fall ait été hébergé, dans un premier temps, au sein de l’Institut Confucius de Dakar, le centre culturel chinois ouvert dans le but de généraliser l’enseignement du mandarin et de diffuser au passage la vision pékinoise du monde.
Awa Ly Fall, parfaitement sinophone, est le pur produit des filières de formation visant à créer une élite africaine sinophile. Boursière du gouvernement chinois, elle a étudié neuf ans (2007-2016) à Pékin et à Nankin la médecine moderne puis traditionnelle. Son cabinet ouvert à Dakar en 2020 a connu un tel succès que certains de ses patients – elle en compte dix par jour – ont même rallié les classes de l’Institut Confucius pour s’initier à la civilisation chinoise. « Je propage la culture chinoise dans la population », s’enorgueillit la praticienne.
« Je ne suis pas sino-béate »
Awa Ly Fall voit arriver dans son cabinet ceux qui ont épuisé tous les recours, consulté en vain des médecins « modernes » pour des sciatiques, des lombalgies, de l’arthrose, des insomnies, de la dépression, des difficultés gynécologiques. Elle leur propose des soins à base d’acuponcture, de moxibustion (application de chaleur sur des zones de la peau), de ventouses et, bien sûr, de plantes médicales. Et la symbiose opère parfaitement, à l’en croire. La médecine traditionnelle chinoise, selon elle, présente d’évidentes similitudes avec les vieilles thérapies africaines, notamment dans son approche holistique intégrant le corps et l’esprit.
« Quand j’ai commencé à étudier la médecine traditionnelle chinoise, explique-t-elle, cela m’a rappelé les méthodes de ma grand-mère comme la réflexologie plantaire ou les ventouses. » Elle aime citer l’exemple de l’expression en wolof « nguelaw moma dougg » qui désigne les symptômes cumulés du rhume, de la fièvre, des courbatures et des lourdeurs de la tête. Or cette expression signifie littéralement « attraper le vent », ce même vent que la médecine traditionnelle chinoise intègre dans ses « liu qi » (six énergies climatiques). Awa Ly Fall ne s’est pas sentie dépaysée lors de ses cours à Nankin.
LE PÉRILLEUX TOURNANT DE L'INTERVENTION FRANÇAISE AU SAHEL
Au terme de près de neuf ans de présence ininterrompue, Paris tente de réinventer son engagement militaire au Sahel en quittant ses bases les plus au nord du Mali et en réduisant sa présence, mais les tensions sociopolitiques bloquent l'horizon
"Ce qui me frappe au Mali, c'est l'écart important entre la bonne coopération de terrain entre Européens et Maliens, et les difficultés du dialogue politique au plus haut niveau. Cette situation ne pourra être durable car l'action européenne et malienne ne peut que s'inscrire dans un cadre légitime", s'inquiète le député Thomas Gassilloud, de retour de Bamako.
La réarticulation du dispositif militaire français annoncée en juin par le président Emmanuel Macron se déroule conformément à la feuille de route.Les soldats de l'ancienne puissance coloniale vont rétrocéder mi-décembre la dernière des trois bases qu'ils occupaient dans le nord : après Kidal et Tessalit, le drapeau français cessera de flotter sur l'emprise de Tombouctou.
"On forme les forces maliennes (FAMa, ndlr) à la protection de l'emprise et au guidage aérien avant qu'ils nous relèvent", explique le capitaine Florian, commandant de l'unité chargée du désengagement de Tombouctou.Autour de lui, quelques dizaines de soldats s'activent pour faire place nette. Entre les cartons éventrés, l'un démonte un panneau de basket, un autre emballe les médicaments de l'antenne médicale, l'une des tentes encore debout.
Sur la base de Gao, où convergent tous les matériels français rapportés par convoi depuis le nord, "l'armée récupère tout le fret.Tout est trié, classé, puis soit détruit, soit récupéré pour le théâtre ou renvoyé en France", explique le major Christelle devant un empilement de chaises, lits de camp et pièces détachées de véhicules.
Les effectifs français vont nettement decroitre au fil des prochains mois."Nous étions environ 5.000 militaires au Sahel à l'été 2021, nous serons environ 3.000 à l'été 2022", souligne à l'AFP le général Laurent Michon, commandant de l'opération Barkhane.De nouvelles réductions auront lieu d'ici 2023.
Paris va désormais concentrer sa présence dans la région malo-nigérienne dite des "trois frontières", une des principales zones d'influence des jihadistes au Sahel. Et la philosophie de l'intervention va changer. Finies les opérations de ratissage de zones à grand renfort d'infanterie, de blindés et d'hélicoptères: les militaires misent sur le partenariat avec les forces locales, afin qu'elles gagnent en autonomie et puissent un jour assumer seules la sécurité de la zone.
- "Quelle alternative ?" -
"On est là pour aider les forces de sécurité du Mali. On n'est pas en premier, on est en deuxième ligne", explique à un habitant de Gao le lieutenant Maxime, pendant une patrouille en ville.
Fer de lance de cette nouvelle phase: le groupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par Paris pour accompagner les unités maliennes. Au QG de la "task force" à Ménaka, on parle suédois, italien et tchèque : une victoire politique pour la France qui est parvenue à fédérer une dizaine de nations européennes pour partager le fardeau au Sahel.
Ce pari sur la montée en puissance d'armées locales a successivement échoué en Irak comme en Afghanistan.Mais "quelle est l'alternative ?", s'interroge un haut responsable français.
La transformation de l'opération française s'opère en outre dans un contexte sécuritaire et politique hautement inflammable, susceptible de remettre en cause la légitimité déjà fragile de cette intervention prolongée.
Neuf ans plus tard, les groupes jihadistes affiliés à l'Etat Islamique et Al-Qaïda ont conservé un fort pouvoir de nuisance malgré l'exécution de nombre de leurs chefs.Les violences parties du nord du Mali en 2012 se sont propagées dans le centre du pays puis au Burkina Faso et au Niger voisins, provoquant des milliers de morts civils et militaires.
Conséquence: des manifestations d'impatience et d'exaspération commencent à faire surface au sein des populations subissant les violences jihadistes.
Courant novembre, un convoi militaire français reliant Abidjan à Gao a été arrêté par les barrages d'une foule en colère, au Burkina Faso puis au Niger. "Ils avaient des pancartes +à bas la France+, ils nous jetaient des pierres", a témoigné à Gao auprès de l'AFP le commandant du convoi, le capitaine Francois-Xavier.
Au niveau politique, les militaires maliens arrivés au pouvoir à la faveur d'un putsch en 2020 sont aujourd'hui tentés de recourir aux paramilitaires russes de Wagner, au grand dam de Paris qui dénonce une ligne rouge. Depuis des mois, la communication est bloquée avec ce pays clé de la lutte anti-jihadiste au Sahel. Et la France tergiverse : partir au cas où Wagner s'installe ? Ou refuser de céder la place aux Russes ?
Un climat de défiance propre à faire naître le doute chez certains soldats français. "On est dans un moment difficile, du fait de la géopolitique et de la réarticulation. Il faut arriver à motiver nos hommes et arriver à faire comprendre qu'on est là pour tendre la main aux FAMa", souffle un officier déployé au Mali.
HAUSSE DE 25 FRANCS SUR LE PRIX DU PAIN À DAKAR
Le poids du pain passe également de 190 à 200grammes
La ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta, a annoncé lundi, une hausse à "effet immédiat" de 25 francs CFA sur le prix de la baguette de pain à Dakar, passant de 150 à 175 francs CFA.
Le poids du pain passe également de 190 à 200grammes, a détaillé Mme Diatta qui a présidé la réunion du Conseil national de la consommation tenue le même jour au siège de son ministère à la sphère ministérielle Habib Thiam de Diamniadio.
Au terme d’une réunion à huis clos de plusieurs heures, la ministre a fait savoir qu’elle saisirait les gouverneurs de région pour la tenue de Conseils régionaux de la consommation afin de fixer dans chaque région, le prix du pain.
"Nous allons vers la hausse du prix du pain pour sauvegarder des emplois, pour préserver la rentabilité de nos entreprises, pour garantir aux consommateurs sénégalais la disponibilité au quotidien du pain de meilleure qualité", a-t-elle expliqué face à la presse cette hausse à "effet immédiat" dans la capitale sénégalaise.
Pour Aminata Assome Diatta, "l’Etat a fait des efforts en suspendant l’application des droits de douane sur le blé mais également en suspendant l’application de TVA sur la farine".
"Malgré tous ces efforts faits par le gouvernement du Sénégal, les coûts du blé ont augmenté et atteignent aujourd’hui un prix 325 euros la tonne", a-t-elle déploré.
Dans un tel contexte, a-t-elle souligné, "il reste évident que si les prix ne sont pas réajustés, nous assisterons à la fermeture de certaines de nos entreprises".
"Nous avons tous suivi avec beaucoup de regret le ralentissement de la production de la farine par le secteur de la minoterie et avons également assisté à la grève des boulangers. Tout cela nous l’interprétons comme un cri de cœur, un appel au secours de ces différents acteurs", a-t-elle ajouté.
La ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises a souligné qu’"il était donc urgent d’apporter des réponses pour sauver ces entreprises mais également sauver les emplois qui sont disponibles au niveau de ces entreprises"
"Si ces emplois venaient à disparaître, ce sont des milliers de sénégalais qui allaient souffrir, des familles entières qui allaient dans la précarité, mais, nous avons jugé utile de trouver une solution consensuelle", a-t-elle justifié.
C’est pourquoi, a-t-elle ajouté, avec l’appui du ministère des Finances, plusieurs réunions ont été tenues avec le secteur de la minoterie, mais également avec les boulangers.
Des séances de travail ont été élargies aux associations de consommateurs, selon Aminata Assome Diatta.
Après les efforts consentis par les acteurs, a-t-elle souligné, le ministère a abouti à un prix consensuel mais également demandé aux boulangers de faire des efforts supplémentaires pour que le pain mis à la disposition des consommateurs, soit un pain de qualité.
L'ANCIEN MINISTRE FRANÇAIS, CLAUDE GUÉANT, EN PRISON
Il avait été condamné en 2017 à deux ans de prison, dont un avec sursis, dans cette affaire de détournement de fonds publics survenue alors qu’il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur
Claude Guéant a été incarcéré lundi 13 décembre au matin à la prison de la Santé, en application de sa condamnation, en 2017, dans l’affaire des primes en liquide du ministère de l’intérieur, a annoncé son avocat, Philippe Bouchez-El Ghozi, confirmant une information de LCI.
L’ancien grand commis de l’Etat, 76 ans, avait été condamné à deux ans d’emprisonnement, dont un an ferme, en appel en janvier 2017. Au début de novembre, la cour d’appel de Paris a révoqué une partie de son sursis et de sa liberté conditionnelle, estimant que M. Guéant ne réalisait pas les versements nécessaires pour payer l’amende et les dommages et intérêts qu’il s’était vu infliger.
« En exécution de deux arrêts rendus le 9 novembre dernier, l’intéressé s’est présenté ce jour au service de l’exécution des peines du parquet de Paris et a été incarcéré au centre pénitentiaire de Paris-La Santé », écrit lundi le parquet général dans un communiqué.
Saisine du juge d’application des peines
L’ex-bras droit de Nicolas Sarkozy a été placé sous écrou pour neuf mois, a expliqué son avocat, Me Philippe Bouchez-El Ghozi, qui a annoncé son intention de saisir le juge d’application des peines pour obtenir un aménagement, évoquant l’état de santé « préoccupant » de son client au Monde : « Il a 77 ans dans un mois et sa situation médicale est très préoccupante. Des médecins ont attesté qu’il n’était pas dans un état de santé justifiant son incarcération. (…) L’objectif, c’est de le sortir le plus vite possible pour qu’il purge sa peine à domicile. »
Et d’ajouter :
« Tout cela remonte à une condamnation définitive, dans l’affaire des primes de cabinet, datant de 2019. Claude Guéant a été condamné à payer au Trésor les sommes réclamées et il s’est acquitté de sa dette à raison de 3 000 euros par mois depuis 2019. Or il perçoit une retraite de l’ordre de 5 600 euros par mois. Le parquet a souhaité qu’il paye plus, ce qu’il ne peut pas faute de moyens. »
Les spécialistes en droit, Ababacar Guèye et Mouhamadou Ngouda Mboup, expliquent en termes simples, la complexité de la réhabilitation du poste de Premier ministre, tel que souhaitée par le président
Supprimé en 2019, sur initiative du président de la République, au nom d’une gouvernance «Fast Track», le poste de Premier ministre, dont le projet de révision constitutionnelle n°38/2021 a été adopté par l’Assemblée nationale, le 10 décembre dernier, devrait faire son retour. Le chef de l’Etat a d’ailleurs annoncé récemment, dans un entretien avec RFI et France 24, que la nomination du futur chef du gouvernement se fera après les élections locales du 23 janvier 2022.
Mais cette décision de Macky Sall risque de porter un coup à l’action gouvernementale. Puisque, selon des constitutionnalistes, le Gouvernement sera considéré comme démissionnaire, dès la promulgation de la loi qui devrait se faire dans les 14 jours francs suivant la promulgation. C’est-à-dire bien avant l’ouverture de la campagne pour les Locales. Maître de conférences en Droit public et Enseignant-chercheur de Droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ababacar Guèye et Mouhamadou Ngouda Mboup expliquent, en termes simples, la complexité de cette réhabilitation du poste de PM, tel que souhaitée par le président Sall.
L’Assemblée nationale a voté et adopté, le 10 décembre 2021, le projet de révision constitutionnelle n°38/2021 consacrant la restauration du poste de Premier ministre. Qu’est-ce qu’une loi constitutionnelle portant révision de la Constitution ? A. Guèye. Un projet de loi constitutionnelle est une initiative prise par le président de la République pour faire modifier des dispositions de la Constitution. Au Sénégal, seul le président de la République et les députés ont le droit d'initier une révision constitutionnelle. Si l'initiative vient du président de la République, on l'appelle projet de loi constitutionnelle. Si elle vient des députés, c'est une proposition de révision constitutionnelle. Ng. Mboup. Il s’agit d’une loi qui modifie la Constitution en vigueur. Elle vient apporter des modifications qui peuvent toucher au préambule - notre Préambule n’a jamais été révisé - ou au corps des règles. Ainsi, elle apporte ou supprime quelque chose dans la Constitution en vigueur (à l’exception des interdictions fixées dans l’article 103). Actuellement, la Constitution qui est toujours en vigueur est celle du 22 janvier 2001 (elle a plus de 20 ans), elle a subi plusieurs modifications depuis lors, dont la dernière en date est celle du 10 décembre 2021. Pour ce cas précis de la restauration du poste de Premier ministre, le chef de l’Etat est-il tenu par les délais ? A. Guèye. Il est tenu par les délais de promulgation. En effet, l'article 71 de la Constitution auquel renvoie l'article 103 prévoit que la loi adoptée par l'Assemblée nationale doit être transmise sans délai au président de la République pour promulgation. L'article 72 donne un délai de huit (08) jours au président de la République pour promulguer la loi. Ng. Mboup. Oui. Le président de la République est tenu de promulguer la loi adoptée par l’Assemblée Nationale dans un délai précisé par la Constitution elle-même. Ce régime de promulgation des lois est fixé par les articles 71 à 75 de la Constitution. Le président de la République a-t-il l’obligation de promulguer la loi et de nommer un nouveau gouvernement dans un délai de 14 jours ? A, Guèye. Il a l'obligation de promulguer dans les huit (08) jours après adoption de la loi. Mais nulle part dans la Constitution, il n'est prévu un délai de nomination. Les six (06) jours, c'est pour un recours en inconstitutionnalité prévu à l'article 74. Or, c'est une jurisprudence constante du Conseil constitutionnel sénégalais de se déclarer incompétent pour contrôler les lois constitutionnelles. Ng. Mboup. Après son adoption par l’Assemblée nationale à la majorité absolue des suffrages exprimés (la loi constitutionnelle a subi une dégradation depuis la révision de 2012 portant suppression du Sénat. Aujourd’hui, il est plus facile d’adopter une loi de révision constitutionnelle que d’adopter une loi organique), la loi est transmise sans délai au président de la République pour promulgation (article 71). Le président de la République promulgue la loi dans les huit (08) jours francs qui suivent l’expiration des délais de six (06) jours francs pour un éventuel recours devant le Conseil constitutionnel (article 74). Le délai de promulgation est réduit de moitié en cas d’urgence déclarée par l’Assemblée nationale (article 72). Et si le chef de l’Etat ne respecte pas les délais, quelles peuvent-être les conséquences ? A. Guèye. Il n'est tenu que par les huit (08) jours de délai de promulgation. S'il ne respecte pas ce délai, l'article 75 oblige le Président de l'Assemblée nationale à procéder à la promulgation. Ng. Mboup. Dans tous les cas, à l’expiration des délais constitutionnels, la promulgation est de droit ; il y est pourvu par le Président de l’Assemblée nationale (article 75). Dès que la loi sera promulguée, le Gouvernement sera considéré comme démissionnaire. La Constitution ne fixe pas de délai au président de la République pour nommer un Premier ministre (article 49). Il s’agit d’une lacune regrettable. Toutefois, de mon point de vue, le président de la République est tenu de nommer un Premier ministre dans les meilleurs délais, sous peine de ralentir le fonctionnement de l’Etat car les ministres démissionnaires ne pourront qu’expédier les affaires courantes ; ils ne pourront pas prendre d’actes graves. Par définition, les pouvoirs des membres d’un Gouvernement démissionnaire sont limités à l’expédition des affaires courantes. La continuité de l’Etat exige à ce que le président de la République nomme un Premier ministre (en droit constitutionnel, le présent vaut impératif) aussitôt après la promulgation de la nouvelle loi constitutionnelle en vue de la formation d’un nouveau Gouvernement. Quelles sont les voies qui s’ouvrent au chef de l’Etat, s’il est dans l’impossibilité de respecter les délais ? A. Guèye. Il n'y a pas d'autre voie. Soit le président de la République promulgue dans les huit (08) jours, soit c'est le Président de l'Assemblée nationale qui pourvoit à la promulgation, en cas de carence du premier. Quant à la nomination du Premier ministre, elle relève du pouvoir discrétionnaire du président de la République.
Ng. Mboup. Dans le délai fixé pour la promulgation, le président de la République peut, par un message motivé, demander à l’Assemblée nationale une nouvelle délibération qui ne peut être refusée. La loi ne peut être votée en seconde lecture que si les trois cinquièmes des membres composant l’Assemblée nationale se sont prononcés en sa faveur (article 73). De mon point de vue, la loi devrait retourner à l'Assemblée nationale pour seconde lecture car elle comporte beaucoup d’erreurs rédactionnelles (article 103) mais surtout d’omissions, notamment le nouvel article 40 qui oublie de citer l’article 87 (droit de dissolution de l’Assemblée nationale) parmi les dispositions non applicables pendant la période de suppléance du président de la République. Ne pas nommer un Premier ministre et attendre après les élections territoriales serait une violation de l’esprit général de la Constitution et du principe de continuité de l’Etat.
LIGUE 1 : 3EME JOURNEE, GFC ETRILLE DIAMBARS, PIKINE SURPRIS PAR MBOUR PC !
Guédiawaye Football club a réalisé la plus belle opération de la3ème journée de la ligue 1 en dominant largement Diambars de Saly (3-0). Au stade Alassane Djigo, l’AS Pikine a été battue par Mbour Petite Côte (0-1)
Guédiawaye Football club a réalisé la plus belle opération de la3ème journée de la ligue 1 en dominant largement Diambars de Saly (3-0). Au stade Alassane Djigo, l’AS Pikine a été battue par Mbour Petite Côte (0-1).
Guédiawaye FC a ramené les trois points de la victoire de son déplacement à Saly. Face aux «Académiciens» du coach Bruno Rohart, l’équipe de la banlieue dakaroise a joué sans complexe. Juste avant la pause, le promu a ouvert le score par l’intermédiaire de Insa Badji (44’). En seconde période, les visiteurs vont ajouter deux buts supplémentaires. Malgré son infériorité numérique (un joueur expulsé), GFC parvient à conserver son avance. Après une victoire et un match nul, Diambars concède sa première défaite de la saison. A l’opposé, son tombeur enregistre son premier succès en trois journées.
MPC SURPREND AS PIKINE !
L’AS Pikine devra encore attendre pour signer sa toute première victoire de la saison en Ligue 1. Le club de la banlieue qui restait sur deux matchs nuls a chuté hier sur ses bases. Son bourreau du jour se nomme Mbour Petite Côte (0-1). Au terme de cette troisième journée, l’AS Pikine occupe l’avant-dernière place, juste devant l’Asac Ndiambour, lanterne rouge, avec seulement un point en trois journées.
CASA NE GAGNE TOUJOURS PAS
Que de regrets ! Voilà qui pourrait résumer le match qui opposait hier le Casa Sports au Jaraaf de Dakar. Alors que la première victoire lui tendait les bras, l’équipe de Ziguinchor a vu le club de la Médina recoller au score, dans les ultimes moments de la partie. Dans un match débridé, le Casa a trouvé la faille à la 86ème minute, suite à un pénalty obtenu par Aimé Tendeng. Aliou Diatta n’a pas tremblé (1-0). Il marque et libère le Stade Aline Sitoé Diatta. Mais dans le temps additionnel, l’expérimenté Ousmane Mbengue arrache le point du nul pour les visiteurs (1-1, 91’).
CNEPS SUR LE PODIUM, G. FOOT ACCROCHEE !
Après deux matchs nuls, le Cneps a obtenu son premier succès de la saison en battant la lanterne rouge, l’Asac Ndiambour (1-0).Une victoire très importante, car permettant au club de Thiès de grimper sur le podium. Avec cinq points au compteur, la formation du président Pape Sidy Lô occupe la troisième place, à égalité de points avec Teungueth FC (1er, 5 pts+2) et Génération Foot (2ème, 5 pts+2).Dans les autres matchs, Génération Foot a été accrochée par la Linguère (0-0), l’AS Douanes a partagé les points avec Dakar Sacré-Cœur (1-1). Champion du Sénégal en titre, Teungueth FC a fait match nul avec l’US Gorée (1-1). Au total, 11 buts ont été marqués sur les différentes pelouses. A noter qu’il y a eu 3 victoires, dont deux à l’extérieur, contre 4 matchs nuls.
RÉSULTATS
Linguère / G. Foot 0-0
Casa Sports / Jaraaf 1-1
AS Pikine / Mbour PC 0-1
AS Douanes / DSC 1-1
Diambars / GFC 0-3
US Gorée / Teungueth FC 1-1
Cneps / Ndiambour 1-0
LES RECOMMANDATIONS DE PAPA MASSATA DIACK AUX DIRIGEANTS SENEGALAIS
Remporter le trophée au Cameroun lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAn) qui débute le 9 janvier prochain est la mission assignée au sélectionneur national, Aliou Cissé. Mais pour y arriver, certains paramètres sont à prendre en compte. Profitant du Panel organisé par l’Association nationale de la Presse Sportive du Sénégal (Anps), Pape Massata Diack a fait quelques recommandations aux dirigeants.
Vice-champion d’Afrique, le Sénégal est très attendu au Cameroun pour enfin franchir un cap. Conscients du potentiel de cette équipe, les dirigeants ont tout simplement un objectif : celui de soulever enfin le trophée. D’ailleurs, ils n’ont pas hésité à le notifier au sélectionneur national, Aliou Cissé. Mais réussir une telle mission n’est pas une chose aisée. C’est du moins ce que pense Pape Massata Diack.
Toutefois, il estime qu’avec une certaine organisation, le Sénégal pourrait réaliser son rêve. «Il faut tout faire pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions. Par exemple, amener un membre de la famille de chaque joueur pour les haranguer. Je me rappelle aussi que nous avions instauré des primes de motivation pour booster les joueurs. Il faut savoir que c’est cela le haut niveau. En 2002, j’avais moi-même conçu le contrat d’engagement qui faisait état des contrats de motivation pour les joueurs, selon le niveau de la compétition», a recommandé le patron de Pamodzi. Dans une compétition aussi importante comme la Can, indique Pape Massata Diack, une cohésion autour de l’équipe pourrait impacter positivement. C’est pourquoi il demande que toutes les composantes soient associées. «Il faut y intégrer tout le monde afin que chacun se sente concerné par la compétition», a-t-il ajouté.
LA SECURITE AUTOUR DE L'EQUIPE
Il a aussi demandé que l’environnement autour de l’équipe nationale soit sécurisé, une fois en terre camerounaise. A l’en croire, tous les détails comptent. «Je voudrais partager avec vous mon vécu dans le football avec l’équipe nationale notamment. Et j’ai quelques recommandations à faire. Nous allons au Cameroun, je vous recommande de verrouiller à tous les niveaux la sécurité autour de l’équipe nationale. Que ça soit la GIGN, la BIP, et j’insiste là-dessus. C’est un conseil de sage. A l’époque, l’équipe nationale avait des vieux tels que Bé- caye Diop. C’est quelqu’un qui réglait tous les problèmes, du temps des doyens comme Yatma Diop et autres», a-t-il prévenu.
Lors de cette rencontre tenue à la Maison de la Presse, Pape Massata Diack a tenu à remercier les fédéraux, suite au décès de son père Lamine Diack. Il en a profité pour rappeler l’une des plus grandes volontés de son défunt papa. «Je suis venu ici pour partager mon expérience avec l’équipe nationale du Sénégal, mais aussi d’autres pays africains. La Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) est passée à la maison familiale pour présenter ses condoléances. Mon grand frère Seydou Diack leur a fait part que l’une des plus grandes volontés du président Lamine Diack était que le Sénégal remporte la Coupe d’Afrique», a révélé le fils de l’ancien président de l’IAAF.
LOCALES 2022, POUR LES MINISTRES-MAIRES, C’EST GAGNER OU DISPARAITRE
La décision du chef de l’état de nommer son nouveau Premier ministre après les élections locales n’est pas gratuite. Plusieurs membres du gouvernement risquent de perdre leurs maroquins à l’issue du scrutin du 23 janvier prochain
La décision du chef de l’état de nommer son nouveau Premier ministre après les élections locales n’est pas gratuite. A y voir beaucoup clair, plusieurs membres du gouvernement risquent de perdre leurs maroquins à l’issue du scrutin du 23 janvier prochain
En plus des raisons invoquées par le Président Macky Sall, l’annonce de la réhabilitation du poste de Premier ministre, à quelques semaines des prochaines élections locales, prévues le 23 janvier 2022, semble être également un coup de pression sur les responsables politiques de la mouvance présidentielle, candidats lors de ces joutes électorales. Mais ceux qui ont plus de soucis à se faire, ce sont les ministres-maires ou les membres du gouvernement investis par le chef de l’Etat pour aller à l’assaut de leurs collectivités territoriales. En effet, en décidant de nommer le futur chef du gouvernement tout juste après les élections locales, le locataire du Palais sous-entend un remaniement ministériel dont la conséquence sera sans doute la perte de leurs maroquins pour les ministres qui n’auront pas réussi à gagner dans leurs localités.
Parmi les membres de la coalition Benno Bokk Yaakar (Bby) et de la majorité présidentielle qui jouent leur avenir au sein de l’attelage gouvernemental figure Mansour Faye. Maire de la ville de Saint-Louis, il est actuellement ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement. L’édile de Fatick, Matar Ba, qui dirige le département des Sports, est également dans la même situation. Idem pour Abdoulaye Diouf Sarr, candidat à la ville de Dakar, qui fait office de maire de Yoff et ministre de la Santé et de l’Action Sociale. Son collègue des Pêches et maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, est dans la même posture. Même si avec Oumar Sarr, maire indéboulonnable de Dagana et ministre des Mines et de la Géologie, ils ont visiblement des statuts un peu particuliers. L’un appartenant au Part socialiste (Ps), l’autre au Parti des libéraux et démocrates (Pld/And suqali) qu’il dirige. Comme l’édile de Louga et ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries, Moustapha Diop, Oumar Guèye, maire de la commune de Sangalkam et ministre des Collectivités territoriales, doit aussi se battre pour mettre toutes les chances de son côté en vue d’être reconduit à son poste dans le gouvernement.
Maire de Boké Dialloubé, Abdoulaye Daouda Diallo, qui gère le département ministériel des Finances et du Budget, est également averti. A côté des ministres qui sont candidats à leurs propres successions, il y a plusieurs de leurs collègues qui vont à l’assaut de leurs collectivités territoriales. S’ils veulent siéger en conseil des ministres à côté du nouveau chef du gouvernement, Abdoulaye Saydou Sow, Dame Diop, Abdou Karim Sall, Amadou Hott, Zahra Iyane Thiam, Aminata Assome Diatta et dans une moindre mesureYankhoba Diattara (parrainé par Idrissa Seck), doivent impérativement triompher de leurs adversaires au soir du 23 janvier 2022.