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6 août 2025
LE SÉNÉGAL GAGNE SON BRAS DE FER CONTRE WATFORD AU SUJET DE SARR
Le joueur blessé au genou, a finalement été libéré par son club anglais de Watford pour que la Fédération sénégalaise de football puisse évaluer sa blessure dans l'espoir de lui faire prendre part à la Coupe d’Afrique des nations
Ismaïla Sarr, blessé au genou, a finalement été libéré par son club anglais de Watford pour que la Fédération sénégalaise de football puisse évaluer sa blessure dans l'espoir de lui faire prendre part à la Coupe d’Afrique des nations au Cameroun (9 janvier-6 février). L’ailier des Lions arrivera à Dakar ce mardi soir après plusieurs jours de bras de fer entre la FSF et les Hornets.
Ismaïla Sarr va bien rejoindre la tanière des Lions ce mardi 4 janvier, à Dakar, a annoncé la Fédération sénégalaise de football (FSF).Un temps bloqué par son club 17e de Premier League, l’ailier de 23 ans, convoqué par son sélectionneur Aliou Cissé, sera examiné par les médecins de la FSF pour évaluer sa durée d'indisponibilité causée par sa blessure au genou. Il pourrait poursuivre sa rééducation avec le groupe sénégalais à Bafoussam où les vice-champions d’Afrique vont affronter le Zimbabwe, la Guinée et le Malawi à la CAN.
NOUS CONSTATONS DANS LE DISCOURS DES HOMMES POLITIQUES UNE MONTÉE DE LA HAINE ET DE LA VIOLENCE
Demba Thilel Diallo, enseignant-chercheur en sciences du langage à l’Ucad, spécialiste en sciences du langage revient sur le contenu du discours des hommes politiques sénégalais avant de livrer sa recette quant à leurs contenus
Le discours politique renvoie à l’ensemble des paroles tenues publiquement par les professionnels de la politique. Il désigne donc les programmes partisans, les motions de congrès et plus généralement les discours électoraux. Mais de nos jours, le débat sur le contenu de ces discours s’impose. C’est la conviction de Demba Thilel Diallo, enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Pour lui, le discours politique doit contenir une morale citoyenne, une vérité épurée de toute haine malgré la tonalité employée. Dans cet entretien accordé à «L’As», le spécialiste en sciences du langage revient sur le contenu du discours des hommes politiques sénégalais avant de livrer sa recette quant à leurs contenus, surtout dans un contexte électoral.
En tant qu’enseignant-chercheur en Sciences du Langage, comment appréciez-vous le discours des hommes politiques d’aujourd’hui de manière générale ?
Pour mieux vous répondre, je vous propose une approche comparative entre la première génération et celle d’aujourd’hui. Il ne manquait certes pas de violences comme le témoignent les évènements de 1962 (arrestation de Mamadou Dia) ou de 1993 (Assassinat de Me Babacar Sèye) ; mais la première génération se caractérise, dans le discours, par la pondération, la retenue et la courtoisie malgré la situation à laquelle ces politiciens font face. Par contre, aujourd’hui, ce que nous constatons dans le discours des hommes politiques, et même de certains politologues (politiciens dissimulés), c’est la montée de la haine et de la violence verbale. Quand on voit des hommes politiques s’insulter publiquement, diffamer ou révéler des secrets d’Etat qui remettent en cause l’intégrité nationale, on comprend vite qu’ils se sont laissé aveugler par la colère, la frustration ou la haine. Écoutez Senghor ou Diouf, quelle que soit la situation à laquelle ils étaient confrontés, le discours n’était ni vexatoire ni colérique. Mamadou Dia est l’opposant ayant sans doute subi le plus d’injustices, car combattu et arrêté par Senghor, avec la complicité de certains marabouts. Toutefois, on ne l’a jamais entendu insulter ou prononcer des propos humiliants encore moins citer directement le nom d’un quelconque marabout l’ayant combattu, certainement pour ne pas choquer les disciples ou provoquer des soulèvements. Les 12 ans de prison ne l’ont pas amené, comme il l’a dit, à nourrir un ‘’sentiment de haine personnel’’ envers Senghor. Autre chose que les politiciens font exprès d’oublier s’ils y trouvent profit, c’est le cousinage à plaisanterie et le dialogue interreligieux et inter-confrérique. Ces deux dernières décennies, certains politiciens ont joué sur les fibres ethniques et religieuses (confrériques surtout) aux fins du pouvoir. La première génération en a fait (ces fibres) des leviers de stabilité sociale et non de suffrage électoral.
A votre avis, qu’est-ce qui explique que les discours soient devenus de plus en plus virulents et discourtois ?
En analyse du discours, la politique est quelque part perçue comme la conquête du pouvoir. Il faut donc mesurer le prix que certains sont prêts à payer pour l’obtenir (le pouvoir) et leur degré d’adhésion à la philosophie de Machiavel pour comprendre leurs comportements de ‘’pouvoiristes‘’, de manipulateurs, de larbin ou de tyran. Si, surtout dans le passé, certains n’hésitaient pas à massacrer, éliminer ou comploter pour le pouvoir, aujourd’hui et à coup sûr, c’est l’avancée de la démocratie qui les en empêche. D’autres sont capables de tenir n’importe quel discours (promesses démesurées, manipulations, mensonges, insultes) pour le pouvoir. Il manque aux politiciens d’aujourd’hui plusieurs qualités : la vocation et la détermination, la patience, la pondération, mais surtout l’esprit de tolérance. Autant ceux qui sont ‘’dans les affaires’’ (au pouvoir) sont arrogants, cyniques, comploteurs, autant ceux qui sont ‘’hors des affaires’’ (dans l’opposition) font preuve de violences verbales, de manipulations, de versatilité et de manque de discipline. Il semblerait même qu’il y ait une certaine organisation de part et d’autre pour assurer ces discours : le pouvoir qui refuse de punir des errements discursifs ou langagiers graves pour l’intégrité sociale, tenus par ses disciples, serait peut-être bien à l’origine, par des promotions en contrepartie ; certains opposants financeraient certains activistes pour multiplier les marches et les protestations. Quand on est un politicien qui participe à la gestion de la cité, on évite tout ce qui est susceptible de remettre en cause l’intégrité nationale. Si par contre la politique est assimilée à une fonction, un emploi, malheureusement, tout serait bon pour arriver à réaliser ses besoins selon les schémas de Maslow.
Quel doit être le contenu d’un discours politique, selon vous ?
Voyons ce qu’est un discours -politique- d’abord. Vous savez, tout discours obéit à des règles de formation ou de construction, des lois et modes d’organisation, qui fondent sa légitimité en tant que genre discursif. Il y a des contraintes psycho-sociolangagières (pour reprendre Charaudeau) qui gouvernent la production discursive. Par exemple, vous écrivez un roman pour enfant, vous êtes obligé de choisir un vocabulaire et des expressions qui soient adaptés. Vous comprenez pourquoi les énonciativistes vous disent que le lecteur est un co-énonciateur. Dans la pratique discursive, le journaliste organise une information, l’enseignant un savoir, le poète une œuvre d’art, mais l’homme politique a pour principal souci, et c’est de bonne guerre, d’organiser un discours persuasif par tous les moyens. Si le discours politique, à la suite de Claude Le Fort, est un ensemble de quatre phénomènes (moraux, sociaux, politiques et juridiques), il est réalisé dans un espace de trois contraintes. Il y a d’abord les contraintes de crédibilité (la construction d’un éthos de vérité, de sincérité, de bonne foi…) à laquelle il ne peut faillir ; ensuite, les contraintes de simplicité, par le choix d’un vocabulaire accessible et d’un langage compris par tous ; enfin, les contraintes de dramatisation, consistant à mettre en scène, à théâtraliser le discours politique (conquête, lutte) déplacé dans les médias ou ‘’arènes publiques’’, dirait Daniel Céfaï. Au regard de cela, on ne peut pas refuser que le discours politique vise une action, au sens concret, matériel, politique du terme car son idéal est de susciter des réflexes plutôt que des réflexions, des comportements politiques du type vote ou abstention, par exemple. En ce sens, le discours politique vise un impact d’ordre plutôt psychologique. La charge sémantique et performative du discours politique souhaite emporter la conviction, c’est-à-dire l’adhésion en cherchant avant tout à plaire, flatter, séduire ou émouvoir. Mais malgré tout, dans un intérêt beaucoup plus général, le discours politique doit contenir des réalités sociales liées à la gestion du pouvoir. Il doit accueillir le talent de concourir, par la parole, au bon gouvernement de l’Etat en persuadant, entre autres, les assemblées politiques des mesures qui sont utiles au bien ou à l’intérêt général. Malgré la tonalité employée, la volonté de conquérir ou de se maintenir à un quelconque pouvoir, il doit contenir une morale citoyenne, un projet de société, une lueur d’espoir, une vérité épurée de toute haine, une voie salutaire, dans un charisme et une pondération neutralisant toute initiative au soulèvement et à la violence.
Qu’est-ce que le Rimaddac et pourquoi avoir mis en place un réseau sur l’analyse du discours ?
Rimaddac, c’est le Réseau Interdisciplinaire des Masters et Doctorats pour leDiscours etl’Action Citoyenne. Association de fait pour le moment, Rimaddac est un groupe interdisciplinaire (journalistes, linguistes, politologues, juristes…) qui s’intéresse à la trilogie discours-politiquecitoyenneté. On a souvent réduit le discours politique à un moyen ou arme dont se sert l’homme politique pour se maintenir ou conquérir le pouvoir. Et les études, en général, cherchent à reconstituer les pratiques discursives en mettant l’accent sur les rapports ou liens sociaux, les régularités ou les contraintes discursives. C’est alors considérer naturellement l’homme politique comme acteur social, qui joue un rôle important dans les projets de société à tout point de vue : développement, culture, économie, paix et cohésion sociale. Ce qui nous amène sans transition à considérer la parole politique comme moteur essentiel dans ces projets de société interpellant directement le comportement (discours) des hommes politiques, surtout pendant les périodes électorales où les tensions refusent de se raréfier. Le discours politique devient alors un enjeu de taille où ce sont les peuples qui gagnent ou perdent dans l’édifice d’une quelconque cohésion sociale. Certains sujets, certaines promesses, certaines allusions-ethniques, religieuses ou diplomatiques sont souvent des questions très sensibles qui doivent interpeller la responsabilité des leaders. Malheureusement, nous les voyons considérer ces questions comme appâts pour briguer des voix aux fins du pouvoir. Une fois élus, la parole de promesse se substitue aux paroles de justification, de décision ou de dissimulation, mettant l’État et les peuples dos à dos, au détriment de la cohésion sociale. Nous pensons que les intellectuels sont aussi interpellés pour déconstruire les discours, conscientiser, alerter, former... voire mener des actions citoyennes en vue de participer à l’établissement d’une cohésion sociale. En ce sens, ils demeurent un pont vivant entre les hommes politiques et la société. C’est d’ailleurs tout le sens de notre réseau de recherche qui se fixe un certain nombre d’objectifs dont la réalisation, à coup sûr, contribuera farouchement à l’effort de paix et de stabilité, fondements de tout Etat de droit ou de toute démocratie. Avec des collègues, nous avons jugé nécessaire de mettre sur pied ce Réseau afin de jouer un rôle citoyen à côté des hommes politiques dont il faut aussi saluer l’engagement, car comme le dit Anouilh dans Antigone, il faut toujours qu’il y ait des hommes qui acceptent de ‘’mener la barque’’, au risque de la voir couler emportant tout au fond des gouffres.
Comment le Rimaddac peut-il contribuer à améliorer le discours politique sénégalais surtout en cette période électorale ?
Je pense que nous devrions nous aussi, pour un travail de conscientisation et de formation, occuper les espaces favoris des hommes politiques, notamment l’espace médiatique (celui des journalistes) et l’espace social (celui des électeurs). Nous partons du postulat selon lequel il y aurait une ligne discursive dans laquelle les hommes politiques pourraient inscrire les questions en évitant habilement de remettre en cause la cohésion sociale. Les comment construire le discours politique, dans leurs conquêtes du pouvoir (durant les élections surtout), sur les questions sensibles, orienteront nos recherches dans une certaine mesure. Il y aurait des sortes de mécanismes discursifs, d’universaux langagiers qui doivent s’imposer (moralement) aux hommes politiques, en tant que premiers acteurs dans la construction d’un Sénégal stable et pacifique, fondement du développement et du bien-être moral et matériel que nous souhaitons tous. Pour ce faire, nous voudrions mener des recherches pour mieux comprendre les performativités et manipulations dans le discours politique, particulièrement en Afrique. Par des formations ou séminaires, aider les journalistes et analystes politiques à intégrer les concepts opératoires de l’analyse du discours pour comprendre la parole politique, surtout dans sa dimension pragmatique. Grâce aux journalistes aussi, mettre en place une sentinelle d’alerte, suivant de près les événements politiques et les discours des leaders, pour prévenir les écarts, manipulations et risques de tension.
ALEXIS GRÉGOIRE VASSE NOUVEAU PATRON DE LA DIRPA
La Direction de l’information et des relations publiques des Armées a un nouveau patron. Il s’agit du colonel Alexis Grégoire Vasse.
La Direction de l’information et des relations publiques des Armées a un nouveau patron. Il s’agit du colonel Alexis Grégoire Vasse.
En effet, le colonel Mactar Diop est nommé général et est appelé à d’autres fonctions.
Colonel Vasse était jusque là inspecteur technique à l’état major de l’armée de terre. Il est dans les rangs depuis 1992 et a servi dans beaucoup de missions notamment celles onusiennes où il a été commandant de bataillon.
Cheikh Bakhoum et la base de données des populations de Grand-Yoff
Les populations de la commune de Grand-Yoff ne sont nullement en sécurité. Elles ont intérêt à faire très attention, car elles sont totalement exposées et leur vie en danger, non pas à cause des brigands et autres malfaiteurs, mais plutôt à cause des agissements de l’équipe de campagne de Cheikh Bakhoum, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) à la mairie de Grand-Yoff. En effet, des proches de Cheikh Bakhoum, par ailleurs directeur de l’Agence de l’Informatique de l’Etat (Adie), appellent au téléphone des habitants de la commune pour leur demander celui qu’ils comptent élire à la tête de la mairie et leurs attentes. Hier, un de vos serviteurs a reçu un appel téléphonique émis à partir du numéro : 30 202 21… Au bout du fil, une jeune dame l’interpelle directement par ses prénom et nom et lui demande à brûle pour point ce qu’il attend du prochain maire de Grand-Yoff. Le plus naturellement du monde, votre serviteur l’interroge sur son identité et la structure qu’elle représente. Et là hop, la jeune femme répond : «Nous sommes de l’équipe de campagne du candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar». Interloqué et choqué par cette réponse ahurissante, on pousse l’interrogatoire : «Comment avez-vous eu mon numéro de téléphone ? Et qui vous a donné mon identité ?» De façon innocente, notre interlocutrice y va de sa révélation renversante : «Nous disposons d’une base de données que nous avons eue de l’Etat. Et dans cette base de données figurent tous les habitants de la commune de Grand-Yoff. Ainsi, nous appelons les électeurs pour leur poser un certain nombre de questions en perspective des prochaines Locales». Cette discussion entre votre serviteur et «l’agent» de Cheikh Bakhoum qui a duré exactement 5 minutes et 8 secondes prouve carrément que les données personnelles des populations de Grand-Yoff sont totalement violées et à la merci du premier venu. La Commission de Protection des Données Personnelles du Sénégal (Cdp) est vivement interpellée sur cette affaire gravissime qui se passe dans la commune de Grand-Yoff. La Commission Électorale Nationale Autonome (Cena) chargée de contrôler la régularité du processus électoral devrait également faire un tour du côté de Grand-Yoff où il se passe des choses pas du tout orthodoxes. Le pire, c’est que cette violation de la loi porte l’empreinte de quelqu’un qui était censé la protéger, d’autant que Cheikh Bakhoum, en tant que directeur général de l’Adie, fait partie des 11 Commissaires de la Cdp.
Un accident fait 2 morts sur l’axe Bignona-Ziguinchor
Trois accidents sont enregistrés entre dimanche et lundi sur l’axe Bignona-Ziguinchor, occasionnant des morts. Le premier accident a eu lieu lundi, aux environs de 4 h du matin. C’est un véhicule de transport en commun qui est entré en collision avec un camion transportant du bois, entre le village de Tobor et celui de Teubi, sur l’axe Bignona-Ziguinchor. Deux passagers dont un garçon et une fille ont perdu la vie. Des blessés ont été dénombrés dont un dans un état grave. Ils ont tous été évacués au centre hospitalier régional de Ziguinchor. Le deuxième accident s’est produit hier, vers 8 heures, non loin du lieu où s’est produit le premier. Mais pour celui-ci, il y a eu plus de peur que de mal, puisqu’il n’a enregistré que des blessés légers
288 nouveaux cas de covid-19 enregistrés
Le Sénégal a enregistré de nouvelles contaminations liées au coronavirus. Sur 1942 tests réalisés dans le bilan du jour d’hier, 288 cas ont été déclarés positifs, soit un taux de positivité de 14,83%. Les nouveaux cas sont composés de 20 cas contacts, 03 cas importés enregistrés au niveau de l’AIBD et 265 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis entre les départements de Dakar (184), Pikine (20), Guédiawaye (09), Rufisque (05) et Keur Massar (05).Dans les autres localités du Sénégal, 22 ont été signalés à Mbour, Ziguinchor (12), Kaolack (04), Thiès (02) et Oussouye (02). Si 133 patients suivis ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, 07 cas graves ont été pris en charge dans les services de réanimation. Selon les autorités sanitaires, aucun cas de décès n’a été enregistré ce dimanche 02 janvier 2022. Depuis le 02 mars 2020, 75 959 cas de covid-19 ont été décelés sur l’étendue du territoire national dont 72 881 guéris. Le pays compte actuellement 1 890 décès et 1 187 patients sous traitement. S’agissant de la campagne de vaccination, 323 personnes ont été vaccinées le dimanche 02 janvier 2022, portant le nombre total à 1 365 802.
Guerre contre le transport par vélo-taxi à Dakar
Le Gouverneur de Dakar Al Hassan Sall lance la guerre contre le transport par vélo-taxi à Dakar. Dans un communiqué, le chef de l’Exécutif régional de Dakar dit constater depuis quelques jours, dans divers endroits de la région de Dakar, l’existence de transport en commun de personnes par vélos-taxis. «Ce type de transport, inadapté à Dakar, du fait de la densité du trafic automobile et des risques pour la sécurité des personnes, ne saurait y prospérer», prévient M. Sall. De plus, indique le gouverneur de Dakar, des agressions et des vols à l’arraché sont parfois commis par des malfaiteurs utilisant ce type de véhicules, permettant de disparaître plus facilement une fois le forfait perpétré. C’est pourquoi, il rappelle aux usagers de ce mode de transport ainsi qu’aux conducteurs que le transport public de personnes par vélos-taxis est formellement interdit sur l’étendue du territoire de la région de Dakar. Ainsi, tout contrevenant à cette mesure d’interdiction s’expose à des sanctions administratives et judiciaires. Le gouverneur demande à la Police et à la Gendarmerie de redoubler de vigilance et de continuer à combattre cette pratique dangereuse pour la sécurité des personnes, en effectuant notamment un contrôle systématique sur toute moto transportant plus d’une personne.
Rencontre du directeur de la prison de Koutal et des grévistes
La grève de la faim des détenus à la prison de Koutal (Kaolack) commence a porté ses fruits. Les grévistes ont transmis hier leurs doléances au directeur de la prison et l’inspecteur régional de l’administration pénitentiaire, lors d’une rencontre. Selon Frapp et le collectif pour la justice et contre les violences policières, le directeur de la prison et l’inspecteur régional de l’administration pénitentiaire ont dit aux prisonniers de Koutal - qui sont toujours en grève de la faim - que le budget de la prison n’a pas changé. Autrement dit, la prison continue de recevoir le même budget lorsque l’effectif des détenus était de 200 que lorsque qu’il a doublé aujourd’hui. D’après ces deux mouvements, le nombre de prisonniers est passé de 200 À 416 après le scandale de la prison du Cap Manuel. Ils réclament un audit de la gestion de la prison de Koutal ainsi que de tous les établissements pénitentiaires du Sénégal ; l’amélioration de la qualité et de la quantité des repas servis à Koutal et dans les 36 autres prisons du Sénégal et une gestion démocratique des remises de peines, des grâces présidentielles, des libérations conditionnelles à Koutal et dans les 36 autres établissements pénitentiaires du Sénégal.
Asred réclame des sanctions…à la prison de Koutal
L’Association pour le Soutien etla Réinsertion Sociale des Détenus (Asred) se désole du mouvement d’humeur en cours à la prison de Koutal (Kaolack). Selon l’organisation, tout est parti du petit-déjeuner qui a été servi tardivement vers 12 heures et de la qualité des repas qui sont non seulement insuffisants mais mal préparés. Les détenus déplorent aussi le fait que seuls deux parmi eux ont bénéficié de la grâce présidentielle sur plus 400 alors qu’au camp pénal de Liberté 6, 34 détenus de même catégorie ont pu être graciés. Selon eux, c’est une discrimination et une rupture d’égalité. Pour l’Asred, l’alimentation ne devait plus être un problème dans les prisons dans la mesure où la ration journalière du détenu est passée de 450 FCFA à aujourd’hui 1152 FCFA. C’est pourquoi, le président de l’Asred Ibrahima Sall exige que les responsables de cet incident malheureux soient sévèrement sanctionnés et qu’une enquête administrative sur la gestion de l’alimentation dans cette prison soit ouverte. Il s’agit, à ses yeux, d’un fait grave et inacceptable d’autant que c’est arrivé dans une prison ayant un statut de camp pénal où sont transférés les détenus déjà condamnés pour des peines allant de 01 an à 20 ans de réclusion criminelle ou même à la perpétuité. Ces derniers méritent un traitement digne dans la mesure où ils purgent de longues peines, dit-il. L’Asred invite le ministre de la Justice à se rendre au camp pénal de Koutal pour calmer la situation.
Stade de Tivaouane : réception de 7 500 m2 de gazon synthétique
Sept ans après la mise en marche des projecteurs au stade municipal El Hadji Moustapha Niang de Tivaouane, le maire Mamadou Diagne Sy Mbengue a procédé hier à la réception de 7.500 m2 de gazon synthétique. Selon lui, cette quantité s’explique par le fait qu’au-delà des besoins estimés à 7 200 m², il est prévu une réserve pour embellir davantage le stade à certains endroits. A en croire Mamadou Diagne Sy Mbengue, ce sont des professionnels qui vont procéder à la pose du gazon et avant cela, le terrain sera bien nivelé pour qu’il n’y ait plus de problème de stagnation d’eau de pluie. L’édile de Tivaouane annonce que la grille de protection est également concernée par le projet et sera entièrement reprise. Il s’y ajoute l’installation de projecteurs pouvant fonctionner avec l’énergie solaire, pour se substituer à l’existant en cas de coupure d’électricité. De l’avis de Mamadou Diagne Sy Mbengue, le terrain de handball sera également rénové de telle sorte qu’il puisse être utilisé par le basket, les arts martiaux, etc. «J’allais avoir un pincement au cœur si ce mandat de 7 ans était achevé sans que ce rêve ne soit réalisé», a déclaré le maire de Tivaouane qui souligne que la réalisation de ce présent projet va nécessiter un investissement de plus de 100 millions de F Cfa.Il révèle que le président de la République avait instruit le ministre des Sports pour que la pelouse, la piste d’athlétisme et la grille de protection soient reprises, mais les fonds dédiés pourront être réorientés vers la reprise intégrale du mur de clôture et l’amélioration des gradins. De l’avis du maire, l’entretien est intégré dans le projet et des jeunes de Tivaouane seront formés à la pose et à l’entretien du gazon synthétique.
Les mises en garde du Cnra contre la diffusion illégale de la CAN
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) prévient les télévisions des sanctions qu’elles encourent en cas de diffusion et de retransmission illégales des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations Total Énergies Cameroun 2022. L’organe de régulation des médias rappelle que les éditeurs et distributeurs ne bénéficiant pas d’autorisation de commercialisation, de distribution et de diffusion doivent respecter les droits des opérateurs qui ont acquis des droits de retransmission, de distribution et/ou de diffusion des matchs. Le Cnra invite les éditeurs et les distributeurs à s’interdire toute retransmission, distribution ou diffusion illégale des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations Total Energies, Cameroun 2022. Le non-respect des règles relatives à la concurrence expose les contrevenants aux sanctions prévues par la loi.
Un cycliste tué par un camion à Yoff Tonghor
Un accident mortel a eu lieu hier vers 16 h à Yoff Tonghor, plus précisément sur l’axe quai de pêche-autoroute Seydina Limamou Laye, à hauteur de la pharmacie. Un camion appartenant à la société Sud Frais Sénégal a mortellement fauché L. X., un ressortissant chinois qui était à bord de son vélo. Selon «Libération online», le conducteur du camion M.M.F. a été placé en garde à vue pour homicide involontaire.
Par Moustapha DRAMÉ
STATIONS CHRONOLOGIQUES DU PROJET DU TER
Enfin sur les rails, ce TER aura parcouru plusieurs kilomètres sous les plumes et dans les salives avant d’atteindre sa destination finale: Constat unanime de la situation déplorable du système de transport à Dakar
Enfin sur les rails, ce TER aura parcouru plusieurs kilomètres sous les plumes et dans les salives avant d’atteindre sa destination finale: Constat unanime de la situation déplorable du système de transport à Dakar. Entre utopie, rêve et propositions diverses pour changer la situation. Appel d’offres, étude de faisabilité, opportunité, rentabilité. Recherche de moyens : financement et partenaires logistiques. Questions, interrogations de toutes parts, entre observations, autres propositions, critiques négatives et positives. L’Etat persiste, connecte le projet au PSE et lance les travaux. Fin des travaux et le TER est enfin inauguré le 28 décembre 2021.
Dans le passé, probablement plus d’un an, ma plume s’est arrêtée sur ce projet de TER: j’avais dit que toute politique urbaine destinée à Dakar qui ne mettrait pas la problématique du transport au centre des décisions, risquerait d’oublier ou négliger une des priorités. Mais en même temps, même si le TER permettrait d’améliorer la fluidité du réseau de façon sectorielle, la question principale était : comment et dans quelles conditions? Devais-je me poser ces questions en ce moment-là? J’assume. J’assume !
En un moment donné, j’avais écrit, qu’en comparaison avec d’autres projets plus ou moins similaires ailleurs ce projet risque d’être un gouffre financier capable de paralyser notre budget ou amplifier la dette: comparaison est-elle raison dans le temps et dans l’espace? Ai-je tort de me poser cette question macro-économique si importante? : Toute chose égale par ailleurs, j’assume ! Dans un autre article, j’ai mentionné que le projet de train grande ligne Dakar/ Kidira était plus efficient et mieux adapté aux besoins urgents sur le plan macro-économique que le TER.
A défaut d’aller à Kidira, je suis convaincu que la rentabilité du TER serait plus effective quand elle atteindra l’aéroport et poursuivra son trajet vers Thiès et Mbour. Ces 2 villes deviendraient comme des banlieues pour les travailleurs qui, tous les matins, pourraient faire l’aller et retour en 1 heure, 1h 30..Est ce plus rationnel ? J’assume. Dans une troisième phase, j’ai considéré que d’autres projets, (santé et éducation, autosuffisance alimentaire) étaient plutôt prioritaires car, sur le plan des prestations, celles ci constituaient une demande sociale immédiate et de première nécessité. De là, se déduisant la logique de priorisation. Est-ce vrai ? : J’assume. Dans un post sur Facebook, étant donné le retard accumulé de la livraison, j’avais posté que le TER était testé positif au covid 19 et qu’il lui fallait des masques pour lui éviter un cas grave à cause des reports répétés de sa mise en vigueur. A t il été bien immunisé finalement? : J’assume. J’ai par ailleurs analysé que le TER ne réglera pas tout le problème des embouteillages intra- murs de Dakar comme le soutiennent certains. Non, il réglera, s’il est utilisé à bon escient, le trafic entre Dakar et les villes desservies.
Une fois les voyageurs à Dakar, ils s’intégreront dans la dynamique des embouteillages pour atteindre leur destination finale. A supposer que chaque conducteur laisse son véhicule à la gare de départ qu’il retrouvera à la même gare au retour, il fera le même trajet tous les jours dans les mêmes conditions pour rejoindre son domicile. Il en est de même de tous les usagers qui prendront les mêmes bus qui feront le va et vient entre les gares- domiciles: le TER ou le RER en Île de France n’ont jamais réglé ou résorbé les embouteillages dans Paris. Ils facilitent tout simplement les accès (aller et retour) vers Paris- banlieues. Et il en est ainsi de toutes les grandes agglomérations occidentales.
En conséquence, le TER n’atteindra son objectif que par une intégration rapide et ciblée au BRT, par un système de correspondances régulières au niveau des horaires et une interconnexion adaptée des deux réseaux. Cela nécessitera un autre plan d’urbanisme adossé à l’existant, mais c’est plus souvent facilement réalisable. Dans ce domaine, je préfère la concurrence au monopole pour que la puissance étatique n’absorbe les autres moyens de transports.
J’assume !
Sous une autre de mes plumes, je posais cette question: toute politique urbaine doit avoir comme centralité et préoccupation l’être humain: a-t-on évalué et anticipé l’impact collatéral que produiraient les travaux sur les impactés et sur l’environnement? Apparemment oui. Le chef de l’Etat Macky Sall a répondu à la question de la compensation finale, même si à une minorité, il reste à donner satisfaction. Fallait-il se poser cette question de justice sociale ? J’assume. Maintenant, les faits sont là. Malgré toutes les questions, hypothèses, critiques, interrogations le bébé est né le 28 Décembre 2021 sous les applaudissements et les félicitations au président Macky Sall...Non seulement, nous ne pouvons plus dévisser les rails, décomposer le train en pièces détachées, mais en plus, le TER a mis sa plus belle robe pour séduire les premiers usagers qui en disent du bien. Après tout, le monument de la Renaissance a certainement fait plus de critiques négatives et son mode de financement plus ambiguë et pourtant, il a fini par s’imposer dans l’espace urbain et sociologique de la presqu’île...Dont acte! Il reste à évaluer dans le temps et à apporter les corrections nécessaires à la fois dans le suivi, la maintenance et la distribution des plus-values. Ça ce n’est pas que de la responsabilité de l’Etat, c’est surtout aux usagers de comprendre qu’un TER aussi moderne est totalement différent du vieux marché Sandaga et du «loumo» (vide grenier ou brocante) de Diaobé. L’autre aspect est que des centaines jeunes Sénégalais se réveilleront tous les matins pour y travailler et entretenir leurs familles respectives et collatérales.
Doit-on continuer à déconstruire le projet sous le prétexte que nous avons relevé ici ou là des insuffisances ou des excès ? Que nous n’avions pas, initialement, la même vision que le Président Macky Sall ? Non. D’ailleurs, pour répondre aux habituels attaquants sans ballon, toujours hors jeu, le président Idrissa Seck n’a jamais dit que ce projet était inutile. Il avait juste situé son analyse sur l’aspect abyssal du budget qui pour lui, était largement suffisant pour financer le projet de train Dakar/ Mali. Il s’agit là d’une analyse rationnelle sur la base de faits factuels, en retour d’expérience par ailleurs, que nul ne peut ignorer ou rejeter. Dire cela n’est pas n’est ni une injure ni un gros mot...
Ne pas comprendre les interpellations, les questionnements, les propositions, les suggestions, les avertissements, les alertes du Président Idrissa Seck en ces moments-là, c’est soit verser dans des allégations, soit dans la politique politicienne, soit dans l’incompréhension ou le refus de compréhension de ce qu’ est la vie politique, surtout de la part d’un homme d’Etat expérimenté. C’est également ignorer que dans une démocratie, le versant le plus important, c’est l’existence d’une opposition d’analyses - propositions qu’une opposition radicale destructrice. Le président Idrissa Seck n’est pas le genre à s’installer dans un canapé voluptueux stérile en idées et en propositions.
Que ses idées soient acceptées ou appliquées est un autre problème et d’ailleurs, il n’a jamais considéré une quelconque prééminence de ses raisons et ses vérités en tout. Même si dans la plupart des cas il finit par avoir raison. D’ailleurs, dans son allocution, un des représentants du côté français à mis le doigt sur l’ampleur du financement qu’il a justifiée par le fait qu’il s’agit d’un TER de dernière génération: dans la logique de l’innovation, le luxe à un prix. Ceci dit, les 780 milliards annoncés par le président Macky Sall sont très en dessous des 1200 milliards annoncés par certains. Désormais, il faudra évaluer plus l’utilité de l’infrastructure que son coût: les premiers témoignages des usagers semblent favorables.
Finalement continueront les commentaires et roulera le TER... Il ne reste plus qu’à féliciter le président Macky Sall, et prier afin que, de la gouvernance commerciale, nous en tirions les meilleures plus-values pour les générations futures.
Par Abdourahmane DIOUF
TRAIN EXPRESS RÉGIONAL, PUBLIEZ CE QUE VOUS SIGNEZ
Sur la procédure d’appel d’offres, sur le montage juridique, sur les dispositions de transfert de technologie et sur la gestion des impactés, subsistent des nébuleuses et des incohérences qu’une grande nation comme le Sénégal ne peut se permettre
À M. Mansour Faye, Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres,
M. Abdoulaye Daouda Diallo, Ministres des Finances et du Budget,
M. Amadou Hott, Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération
M. Mountaga Sy, DG de l’APIX,
M. Abdou Ndéné Sall, DG de la SENTER,
Frédéric Bardenet DG de la SETER,
M. Ibrahima Guèye, DC de la DCMP,
M. Saer Niang, DG de l’ARMP
Le Sénégal a inauguré le 27 décembre 2021 le Train Express Régional (TER), sous la présidence effective du président de la République Macky Sall. Ce projet nous a été présenté comme une avancée majeure en termes d’infrastructures et de prise en charge des transports de masse. Nous espérons que les Sénégalais en feront un usage utile et civique. Cependant, au-delà des polémiques sur le coût du projet, son montage juridique pose des questions non encore élucidées à ce jour. Des indices graves et concordants révèlent ce qui pourrait être un scandale financier hors norme au préjudice des sénégalais et des générations futures.
Sur la procédure d’appel d’offres et d’octroi du marché, sur le montage juridique, sur le cadrage institutionnel, sur les dispositions de transfert de technologie et sur la gestion des impactés du TER, subsistent des nébuleuses et des incohérences qu’une grande nation comme le Sénégal ne peut se permettre. A ce stade, nous en sommes à la présomption de fautes et de légèretés impardonnables. Par cette présente, nous interpellons les autorités citées, pour leur donner l’opportunité de communiquer au peuple sénégalais les documents d’utilité publique qui sont à la base de ce projet, au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Le parti AWALÉ et les citoyens sénégalais concernés se réservent le droit d’initier tout recours pour assurer une bonne gouvernance de nos ressources financières et ferroviaires.
Appel d’offres
Le TER et toutes les dépenses afférentes ont coûté au contribuable sénégalais la bagatelle de 780 milliards. En plus de ces investissements initiaux, l’exploitation du TER va brasser des sommes colossales en termes de chiffres d’affaires et de dividendes à redistribuer à des privés. L’exploitation du TER est un marché public qui postule un appel à concurrence. Or, à ce jour, aucune information n’est fournie au public sénégalais sur les conditions d’octroi d’un tel marché. Le site internet de l’APIX mentionne un Marché dénommé M6, relatif à la « Maintenance et l’exploitation du TER » au cours de l’année 2018. Nous n’avons vu aucune trace de la passation de ce marché qui, vraisemblablement, est en train d’être exécuté par la Société privée SETER.
Le marché de l’exploitation a-t-il été effectivement attribué à la SETER. Quand est ce que le Dossier d’Appel d’Offres a été publié ? Quelles étaient les sociétés soumissionnaires ? Quelles sont les offres techniques et financières qui auraient permis à la SETER de gagner le marché du TER ?
Montage juridique
Le gouvernement du Sénégal dispose de moyens juridiques divers pour gérer son investissement et ses infrastructures dans un secteur aussi stratégique que les chemins de fer. Il peut y aller sous la forme d’une Régie, à travers une gestion directe de ce service public. Mais cela n’est de toute évidence pas la formule choisie. Il peut choisir de faire une concession à une société privée, ce qui suppose que la société concessionnaire participe aux investissements initiaux et au financement de la pré-exploitation. Or, rien dans le montage financier qui a été rendu public ne mentionne une participation financière de la SETER qui est en instance de gérer le TER. Il reste la formule de l’affermage qui postule un contrat suivant un appel d’offres.
Existe-t-il un contrat d’affermage triangulaire entre l’Etat du Sénégal, la SETER et la SENTER ? Pour quelle durée et suivant quelles modalités ? Existe-t-il un contrat de concession entre l’Etat du Sénégal et la Société nationale SENTER ? Cela aurait pu être un préalable à un contrat d’affermage avec la SETER. Nous sommes enclins à penser que la réponse à cette question est négative compte tenu du fait qu’au terme de la Loi qui l’a créée, la SENTER est l’autorité concédante déléguée qui agit au nom et pour le compte de l’Etat du Sénégal.
Dès lors, et indépendamment d’un nécessaire contrat d’affermage, existe-t-il un contrat de gestion et/ou de performance entre la SENTER et la SETER ? Pour quelle durée et suivant quelles modalités ? En outre, nous constatons que si la SENTER est l’autorité concédante déléguée, sa mise en place doit répondre à un principe d’antériorité vis-à-vis de la société fermière ou concessionnaire, en l’occurrence la SETER. Or, la SETER a été créée le 9 novembre 2018. La SENTER a été autorisée par l’Assemblée nationale en procédure d’urgence le 3 juin 2019, créée par décret le 10 juin 2019 et enregistrée le 29 novembre 2019. Ce dispositif semble accréditer l’octroi illégal du marché du TER, en amont, et une tentative de légitimation à postériori. La SENTER est le mandant. L’exploitation du TER est le mandat. La SETER est le mandataire. Quelles justifications pouvez-vous donner au fait que le mandataire, créée à l’effet exclusif de l’exploitation du TER (Voir son acronyme et son objet mentionné dans son acte constitutif), soit antérieur à la création du mandant ?
La SENTER n’est-elle pas le faire-valoir qui couvre les nébuleuses dans les procédures conduites par l’APIX à titre de maitre d’ouvrage délégué ?
Cadrage institutionnel
Le Sénégal dispose d’un ministère des infrastructures et des transports terrestres. Il dispose aussi de la Société Nationale des chemins de fer du Sénégal. Il y a donc un bloc institutionnel préexistant en mesure de gérer le projet du TER. Le 27 Mai 2016, le ministère des transports, maitre d’ouvrage de droit, a signé une Convention de maitrise d’ouvrage délégué avec l’APIX qui a finalement géré tout le processus. Dès lors, l’APIX semble être un monstre institutionnel, logé à la présidence, qui opère en dehors des procédures agréées de passation des marchés et des exigences de transparence vis-à-vis du contribuable sénégalais. Quels sont les justifications à cette substitution institutionnelle ?
L’APIX dispose-t-elle d’un cadre juridique dérogatoire dans la mise en œuvre des grands projets de l’Etat ? Le cas échéant, quelles en sont les bases juridiques ?
Transfert de technologie
Si le marché M6 relatif à la « Maintenance et l’exploitation du TER » reste un mystère, nous constatons que le marché M1 sur les infrastructures est exécuté par Eiffage/CSE/YM ; le marché M2 sur les systèmes est exécuté par Engie et Thales ; le marché M3 sur la voie métrique est exécuté par TSO ; le marché M5 sur le matériel roulant est exécuté par Alstom. Le Sénégal se veut ambitieux et doit travailler à une souveraineté technologique sans faille, au bénéfice des générations futures. En amont du projet du TER, quelles sont les dispositions de transfert de technologies prévues dans les contrats avec Eiffage, Engie, Thales et Alstom, pour que le Sénégal puisse espérer construire ses propres trains dans les années à venir ? Dans la mise en œuvre du projet du TER, quelles sont les dispositions d’assistance technique qui sont prises pour que le TER puisse être sous management exclusivement sénégalais, dans un délai raisonnable ?
Impactés et victimes du TER
La mise en œuvre du Projet du TER a requis des sacrifices énormes pour des milliers de familles sénégalaises. Elles ont dû être déplacées pour des raisons d’intérêt national. Mais elles n’ont pas toutes reçu la juste indemnité escomptée. Certaines d’entre elles sont spoliées, snobées, humiliées et dépossédées par l’APIX. Quel est le bilan que vous pouvez nous faire de la gestion des impactés du Projet du TER qui ne trouvent plus d’interlocuteurs au niveau de l’Etat et qui ont payé le prix fort ? En espérant avoir de vos nouvelles, nous vous prions, Messieurs, d’agréer nos sentiments distingués.
CENTRES RÉGIONAUX DE FORMATION PROFESSIONNELLE, INFIRMERIES CONNAISSENT PAS
Dans les lycées d’enseignement technique et de formation professionnelle, beaucoup d’accidents de travail surviennent souvent. Des enseignants ont perdu des mains et des doigts, d’autres s’en sont sortis avec des fractures
A part l’Ecole nationale de formation en économie familiale qui dispose d’une infirmerie avec une enseignante contractuelle, dans presque tous les centres régionaux de formation professionnelle, on ne voit pas l’ombre d’une infirmerie pour la prise en charge des élèves et enseignants qui travaillent dans des ateliers à haut risque d’accidents de travail
Dans les lycées d’enseignement technique et de formation professionnelle, beaucoup d’accidents de travail surviennent souvent. Des enseignants ont perdu des mains et des doigts, d’autres s’en sont sortis avec des fractures. A Thiès, le formateur en menuiserie Bois, Papa Demba Fall, a perdu des doigts. Son collègue de Saint –Louis, Djiby Guèye, a connu le même sort. Un autre enseignant de la ville-aux-deux-gares a eu une fracture à la cheville après avoir glissé alors qu’il dispensait aux élèves la pratique de la soudure sur un échafaud…La liste est loin d’être exhaustive. Hélas, ces accidents se produisent dans des endroits qui ne disposent pas d’infirmeries fonctionnelles. Et là où il y en a, il n’y a souvent pas d’infirmiers... C’est l’exemple du lycée technique André Peytavin de Saint Louis où il y avait une infirmière recrutée par l’Etat dans les années 80 et qui a pris sa retraite. «Mais on n’a pas jugé nécessaire de la remplacer», se désole le secrétaire général du syndicat de l’enseignement technique et la formation professionnelle, Amar Kane. Aujourd’hui, trois véhicules dont un bus et deux 4x4 sont à la disposition du lycée. « Quand on a un cas de malaise ou crise, on peut le transporter à l’hôpital ou au centre de santé. Mais il arrive aussi qu’un enseignant disposant d’une voiture le fasse parce que les véhicules de l’école sont déjà en mouvement», confie Cheikh Seck, enseignant au lycée André Peytavin de Saint Louis. La situation est plus préoccupante au Sud du pays où aucun centre de formation professionnelle ne dispose d’un service médical. « J’ai été témoin de deux cas d’enfants en transe, mais il n’y avait pas d’infirmerie pour les prendre en charge.
Dans toute la zone sud, il n’y a pas d’infirmerie, or les étudiants évoluent dans des endroits à risque. C’est la soudure métallique, des machines de découpages etc. De ce fait, il suffit d’une petite erreur pour perdre des membres ou des organes. Des enseignants ont ainsi perdu des doigts... », poursuit notre interlocuteur. Des dangers que le secrétaire régional de Dakar du Syndicat de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Cheikhouna Guèye, classe en quelques catégories qui tournent autour des glissades, des intoxications et infections, des coupure, des brûlures, de l’électrocution et l’électrisation. « Les risques de brûlures, de glissade et d’intoxication sont très nombreux dans les ateliers de formation professionnelle. Il y a surtout les maladies infectieuses en coiffure à cause des produits chimiques, des problèmes de respiration parce qu’il y a un manque d’équipement et de protection comme à Niague. Ceux qui sont dans la restauration sont souvent confrontés à un environnement qui n’est pas adapté. Il n’y a pas d’équipement de protection individuelle, les lieux ne sont pas clôturés. Ce qui fait que les apprenants sont exposés à des dangers avec les postes de travail du fait de la mauvaise qualité dans l’installation », souligne encore Cheikhouna Guèye.
L’enseignement technique et la formation professionnelle demeurent les parents pauvres
Notre interlocuteur est formel. L’enseignement technique et la formation professionnelle demeurent les parents pauvres des écoles de formation au Sénégal en termes d’équipements individuels, de protection, de prise en charge et surtout de travail. Parlant de la prise en charge sanitaire en cas de pépin, c’est parfois la croix et la bannière pour ceux qui n’ont aucune prise en charge par l’Etat ou l’employeur. Papa Demba Fall, victime d’accident de travail à l’école, explique. «Certains adhèrent aux postes de santé, d’autres sont inscrits par leurs employeurs à la caisse de sécurité sociale à condition qu’ils respectent les cotisations pour les soins et les médicaments avec les pharmacies partenaires. Ils ont des carnets à présenter à la pharmacie après prescription d’une ordonnance par un médecin. Hélas, il y en a qui n’ont pas de prise en charge. Or l’inscription pour une prise en charge est très importante. Il y a un certain nombre de conditions à remplir dans un atelier de formation professionnelle. J’ai été pris en charge à la caisse de sécurité sociale », explique-t-il. Son secrétaire général, Amar Kane, considère qu’en cas d’accident, la prise en charge est individuelle. «Si vous n’avez pas de mutuelle, vous êtes foutu. Car tout enseignant est sensé ‘’mutualisé » » avec 100 % pour la prise en charge et 50% pour les médicaments. Encore faudrait-il que la mutuelle fonctionne...», relève-t-il avec malice en conclusion.
A QUI APPARTIENT LA TERRE AU SÉNÉGAL ?
Le Témoin revient sur la nature du foncier au Sénégal en publiant des extraits d’un texte de M. Assane Diagne, chercheur à « Initiative Prospective agricole et rurale » (IPAR)
Mbane, Ndengler, Mbodiène, Diass… Les litiges fonciers se multiplient dans notre pays depuis plusieurs années et ne trouvent toujours pas de solution durable. Face à la récurrence des spoliations foncières et aux multiples récriminations des populations contre l’accaparement de leurs terres, Le Témoin revient sur la nature du foncier au Sénégal en publiant des extraits d’un texte de M. Assane Diagne, chercheur à « Initiative Prospective agricole et rurale » (IPAR). Voici ce qu’il en dit.
Seules 5 % des terres du Sénégal sont immatriculée
Deux régimes fonciers coexistent au Sénégal pour administrer le droit de propriété : le régime de l’immatriculation et celui du domaine national. Toutes les terres du territoire national sont soumises respectivement à ces deux régimes quant à leur gestion et à leur mode d’administration.
Les deux régimes fonciers
Le régime de l’immatriculation recouvre toutes les terres, situées aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, qui ont fait l’objet d’une immatriculation au nom de particuliers – personne physique ou personne morale — qui garantit leur droit de propriété définitif et inattaquable sur des portions de terrains délimitées. En matière immobilière, c’est là une manifestation du gage de la propriété privée garantie par l’article 15 de la Constitution. Quant au régime du domaine national, il s’applique sur l’ensemble des terres, aussi bien urbaines que rurales, qui ne sont pas immatriculées et qui relevaient jusque-là du régime du droit coutumier. Ce régime résulte de la réforme foncière intervenue en 1964 suite aux conclusions de l’étude faite sur le régime coutumier.
Selon Abdoulaye Dièye, chercheur à l’Initiative Prospective agricole et rurale (IPAR), un institut de recherche et de renforcement de capacités sur les questions agricoles et foncières basé à Dakar, « 95 % des terres appartiennent au domaine national, les 5 % restants sont partagés entre l’Etat et des tiers privés ». Face à cette situation, l’Etat cherche des solutions à travers la Commission nationale de réforme foncière (CNRF). Pour environ 14 millions de Sénégalais, seuls 152.000 titres fonciers sont délivrés. Le régime foncier au Sénégal est dominé par le domaine national. Mais la loi sur le domaine national pose problème, en ce sens qu’elle ne prévoit ni la transmissibilité, ni l’aliénabilité encore moins la cessibilité des terres. Ce qui veut dire que ceux qui sont considérés comme les propriétaires ne disposent pas de droit réel. Or, les pratiques courantes font que ceux qui cultivent les terres de façon régulière considèrent que celles-ci leur appartiennent, que ce sont leurs terres, les terres de leurs parents. Hélas sur le plan juridique, ces terres ne leur appartiennent pas.
Les causes historiques de cette situation
Les causes historiques de cette situation Traditionnellement, les terres étaient détenues par la communauté et gérées par les ‘’Lamane’’ qui les administraient et les attribuaient, afin qu’elles soient exploitées avec un souci d’équité. Feu Kéba Mbaye, un des plus grands juristes sénégalais, expliquait qu’en Afrique ‘’la terre est une création divine, comme le ciel, comme l’air comme les mers. Elle est à Dieu, aux dieux et aux ancêtres’’. Ce principe a été consacré par un décret de 1955. Les autorités coloniales ont essayé d’imposer leur conception occidentale du droit de propriété. Le Sénégal indépendant se trouve donc avec un régime de droit foncier assez particulier puisqu’il consacre deux conceptions a priori opposées. Le code du domaine national est donc créé et toutes les terres non immatriculées y sont versées (95 %). Les lois de 1964 et 1976 consacrent cette option qui protège le droit d’exploitation du paysan (État, investisseurs) et le préserve au profit de la collectivité. Le droit coutumier est aboli et les « Lamane » sont remplacés par l’État. Ce qui amenait une sécurisation du système pour des investisseurs. Les détenteurs des terres, bien que spoliés, conservaient leur droit d’exploiter ou droit d’usage.
Du plan d’action foncier de 1996 au régime d’Abdoulaye Wade
Le plan d’action foncier adopté en 1996 favorise les investisseurs en autorisant un créancier de tout paysan affectataire à saisir et même transformer ledit titre d’affection en titre foncier. On accordait aux créanciers étrangers des droits refusés aux paysans sénégalais. La privatisation des terres au profit des industriels majoritairement étrangers a des conséquences désastreuses : expulsion des paysans réduits à la mendicité pour vivre, exclusion, création d’une classe ouvrière rurale. Dans ce contexte, après 40 ans de socialisme, Abdoulaye Wade arrive au pouvoir en 2000. Il lance des projets de grande ampleur : Retour vers l’agriculture (REVA) en vue de lutter contre l’émigration des jeunes en leur assurant du travail et la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA), pour assurer l’autosuffisance alimentaire. Ces projets sont axés sur la promotion du secteur agro-industriel et le développement des biocarburants. Il engage donc une réforme du droit foncier pour rendre la terre disponible afin de pouvoir l’exploiter.
Sous Wade (2000-2012), 17 % des terres arables du Sénégal ont été accordées à 17 entreprises privées (10 sénégalaises et 7 étrangères), soit 657.753 hectares de terres. ‘‘Ce chiffre représente 16.45 % des terres cultivables du pays. Ces transactions se sont faites souvent dans des conditions peu transparentes au détriment des petits producteurs ruraux’’, précise l’Institut panafricain de recherche, de formation et d’action pour la Citoyenneté, la Consommation et le Développement en Afrique (CICODEV Africa), une ONG basée à Dakar. Des conflits éclatent. La population locale se sent spoliée, d’autant plus que les investisseurs ne tiennent pas leurs promesses de contrepartie.
Législation foncière
Le régime foncier sénégalais est régi par la loi du régime foncier du 17 juin 1964 relative au domaine national, le décret d’application de juillet 1964, la loi du 2 juillet 1976 portant code du domaine de l’Etat, et la loi de la décentralisation de 1996. Il y a aussi la loi de 1996 portant code des collectivités territoriales, la loi de mars 1996 portant transfert de compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales et celle de mars 2011 portant régime de la propriété foncière. La loi du régime foncier du 17 juin 1964 relative au domaine national a créé quatre catégories de terres : les zones urbaines, les zones classées, les zones pionnières et les zones de terroir. Pour sa part, la loi du 2 juillet 1976 portant code du domaine de l’Etat, en son article 1, fixe deux régimes: le domaine privé et le domaine public.
Le domaine public de l’Etat se répartit en deux catégories : le domaine public naturel et le domaine public. Le domaine privé est composé des biens et droits mobiliers et immobiliers acquis par l’Etat à titre gratuit ou onéreux selon les modes du droit commun, des immeubles acquis par l’Etat par voie d’expropriation, des immeubles immatriculés au nom de l’Etat, de immeubles préemptés par l’Etat. Il y a aussi les biens et droits mobiliers et immobiliers dont la confiscation est prononcée au profit de l’Etat ainsi que les immeubles abandonnés dont l’incorporation au domaine est prononcée en application des dispositions de l’article 82 du décret de juillet 1932 portant réorganisation du régime de la propriété foncière. Dans la loi foncière, les terres sont réparties entre trois ensembles chacun doté d’un régime propre : la propriété privée, la propriété publique et les terres rurales qui sont dans leur quasi-totalité soumises au régime de la domanialité nationale qui constitue le régime de droit commun. Ce régime se caractérise entre autres par un accès gratuit à la terre, un accès à la terre lié à la preuve d’une capacité de mise en valeur et par l’administration de ces terres par les collectivités décentralisées — les conseils ruraux – sous la tutelle de l’Etat. La loi sur le domaine national est neutre sur le plan de l’égalité entre hommes et femmes eu égard au foncier.
Des terres sécurisées, malgré les menaces de l’homme
En milieu urbain, il y a une forte pression sur le foncier, occasionnant de nombreux litiges fonciers, notamment dans l’agglomération dakaroise qui concentre 24 % de la population sénégalaise sur 0,28 % du territoire national. Elle assure en même temps 55 % du PIB. Malgré cela, les terres sont suffisamment sécurisées au Sénégal au plan juridique.
En effet, il y a deux catégories de terres. Les problèmes rencontrés dans la sécurisation de ces deux catégories de terres relèvent de leur administration et gestion. Autrement dit, de l’intervention de l’homme et surtout de ceux qui sont chargés de cette gestion et administration qui se prévalent de l’impunité.
Voici la revue de presse de la Radio Futurs Médias de ce mardi 04 janvier 2021.
LES DÉTENUS DE KOUTAL À LA DIÈTE POUR PROTESTER CONTRE LA MAUVAISE QUALITÉ DES ALIMENTS ET LES LONGUES DÉTENTIONS
Les prisonniers ont d’ailleurs réussi à faire fuiter des images des plats qui leurs ont été servis. Lesquels « contiennent des vers de terre » selon eux
Alioune Badara Diallo (Correspondant à Kaolack) |
Publication 04/01/2022
Les détenus de la prison de Koutal ont entamé une grève de la faim. L’un d’entre eux, éprouvé par cette grève, a d’ailleurs été évacué deux fois à l’infirmerie de l’établissement. A travers cette diète, les pensionnaires dénoncent une très mauvaise alimentation qui, selon eux, ne serait même pas digne d’animaux à plus forte raison d’êtres humains. Les prisonniers ont d’ailleurs réussi à faire fuiter des images des plats qui leurs ont été servis. Lesquels « contiennent des vers de terre » selon eux.
La colère de ces prisonniers remonte au vendredi dernier selon les détenus qui ont publié des messages écrits étayées par des vidéos pour montrer combien les repas servis dans cette prison de Kaolack sont mauvais. Selon les détenus de la maison d’arrêt de Koutal, il s’agit là de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
En effet, dans les images partagées à travers les réseaux sociaux, ils expliquent que les repas contiennent des vers de terre. Inadmissible selon eux. La nouvelle a vite fait le tour du pays au point que les activistes et le collectif pour la justice et contre les violences policières ont interpelé les directeurs de prison, notamment celui qui dirige celle de Koutal, afin qu’ils éclairent la lanterne des Sénégalais sur cette situation « inacceptable dans un Etat de droit ».
Aux dernières nouvelles, sur les 80 prisonniers ayant entamé la diète dimanche, un a été évacué à l’hôpital d’après nos sources. En dehors des vers de terre, les prisonniers dénoncent l’insuffisance des remises de peines, des libérations conditionnelles et des grâces présidentielles accordées aux pensionnaires de cet établissement pénitentiaire. La direction de la prison de Koutal, elle, soutient cette grève de la faim n’a pas sa raison d’être car rien ne justifie cette colère des prisonniers en ce sens que, « tous les niébés contiennent des vers de terre ».
Le lieutenant qui est à la tête de cette prison jure que les mets qui y sont servis sont de bonne qualité l’Etat ayant fait de gros efforts pour augmenter les budgets dédiés à l’alimentation des prisonniers. Seulement, précise-t-il, les aliments sont préparés par des détenus qui se sont portés volontaires pour cette tâche et ils font de leur mieux pour servir de bons mets à leurs codétenus.
Des explications qui n’ont pas convaincu des organisations comme l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) qui a déploré la situation qui prévaut dans les prisons à travers un communiqué. Selon cette association, « l’alimentation ne devait plus poser de problèmes de quelque nature que ce soit dans la mesure où la ration journalière du détenu est passée de 450 FCFA à 1152 FCFA aujourd’hui soit un bond de 700 FCFA…Nous profitons ainsi de cette occasion pour exiger l’ouverture d’une enquête administrative sur la gestion de l’alimentation dans cette prison » de Koutal.
Par ailleurs, l’ASRED dit son souhait de voir le Garde des Sceaux, ministre de la Justice se rendre « au camp pénal de Koutal le plus rapidement possible afin d’encourager le personnel pénitentiaire mais aussi de rassurer les détenus et leurs familles sur une meilleure prise en charge ».