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19 juin 2025
QUELQUES SCHEMAS POLITIQUES QUE MACKY SALL POURRAIT METTRE EN OEUVRE
Ousmane Sonko fait peur au pouvoir et empêche ses tenants de dormir. C’est une redondance que de le dire. Il l’est plus avec la naissance de la coalition Yewwi Askan Wi dans laquelle se trouvent aussi Barthelemy Diaz, Khalifa Ababacar Sall, Malick Gackou
Depuis la dernière présidentielle, qui a vu l’opposant Ousmane Sonko battre le président Macky Sall au niveau de la Basse Casamance avec un score de 57, 25 % des suffrages contre 38, 72 %, Macky Sall ne dort plus du sommeil du juste. En dépit des scénarii mis en place pour le liquider politiquement, Ousmane Sonko a survécu et continue de donner du fil à retordre au pouvoir. Pour tenter de conserver le pouvoir et éviter qu’il échappe aux libéraux, Macky Sall a mis en place des schémas politiques pour contrecarrer le leader de Pastef, les patriotes.
Ousmane Sonko fait peur au pouvoir et empêche ses tenants de dormir. C’est une redondance que de le dire. Il l’est plus avec la naissance de la coalition Yewwi Askan Wi dans laquelle se trouvent aussi Barthelemy Diaz, Khalifa Ababacar Sall, Malick Gackou pour ne citer que ceux-là. Ousmane Sonko fait d’autant plus peur qu’il a promis de revoir les contrats pétroliers ou de mettre en prison beaucoup de dirigeants politiques dont des ex-présidents de la République. C’est pourquoi, l’élection présidentielle de 2024 représente un danger pour les gens du pouvoir avec à leur tête Macky Sall. Ce dernier avait soutenu qu’une fois élu en 2019, il ferait son deuxième et dernier mandat. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et l’actuel locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor semble vouloir revenir sur sa décision avec son fameux « ni oui, ni non ». Mais, il sait que les Sénégalais ne le laisseront pas briguer un troisième mandat sans se battre. Ils l’ont fait avec son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade et rien ne laisse présager qu’ils ne le feront pas avec lui. C’est pourquoi, en perspective de la présidentielle de 2024, Macky Sall aurait mis en place plusieurs schémas.
LE SCENARIO IDEAL DE MACKY SALL POUR 2024
Lors d’une rencontre à Mbour, son fief, le directeur du cabinet politique du président de la République, Mahmouth Saleh, avait indiqué que les locales et les législatives de 2022 constituent des primaires pour BBY et son leader Macky Sall en perspective de la présidentielle de 2024. Cette boutade n’est pas sortie de la bouche d’un responsable ordinaire. Car, en disant ce qu’il a dit, le trotskyste qui théorisa naguère le « coup d’Etat rampant » avait dévoilé un pan du plan savamment ourdi par son mentor politique. C’est ce qui fait dire au politologue Mamadou Sy Albert que le moment et le scénario d’une candidature en 2024 dépendent fortement des élections locales et des législatives. « C’est la culture du pouvoir politique au Sénégal qui repose sur la collectivité territoriale et l’Assemblée nationale. Ce sont les deux piliers du pouvoir politique. Il faut savoir aussi que Macky Sall, depuis qu’il est au pouvoir, n’a pas perdu une seule élection importante. Il sait par expérience que s’il perd les locales de 2022, ce serait un mauvais signe. Cela voudrait dire que son électorat risque de baisser et qu’il pourrait perdre les grandes villes. En conséquence, on irait vers un affaiblissement de son pouvoir » a analysé le politologue. Qui n’a pas manqué de s’intéresser à la position de l’administration territoriale. « (…) Vous voyez, l’administration territoriale n’a jamais été aussi impliquée dans des élections locales. Quand le ministre de l’Intérieur sort pour défendre l’administration territoriale face à l’opposition, cela montre l’importance qu’il accorde à ces locales. Si le président Sall gagne les locales et les législatives, c’est le schéma idéal. Mais il y a aussi la jurisprudence Abdoulaye Wade qu’il mettra sur la balance. Le Conseil Constitutionnel ne pourra pas invalider sa candidature car le cas Me Wade est un exemple. Sur le plan politique et juridique, Macky Sall aura des raisons pour postuler. Pour le deuxième scénario, s’il perd les locales et les législatives, il sera contraint de chercher un candidat pour sa succession » a poursuivi l’analyste politique.
IDRISSA SECK COMME ROUE DE SECOURS AGEE DE 63 ANS
Il faut noter que Macky Sall a posé les jalons d’un grand parti libéral avec notamment l’arrivée non seulement d’Idrissa Seck mais aussi d’autres frustrés du Pds comme Omar Sarr sans compter Modou Diagne Fada et autres. Tous semblent d’accord sur le principe d’un grand parti libéral. Et cela pourrait être un scénario porté par Idrissa Seck qui serait à la tête de l’Assemblée nationale. Ainsi avant 2024, Macky Sall pourrait démissionner et quitter le pouvoir. Comme le prévoit la Constitution, Idrissa Seck, alors président de l’Assemblée nationale, serait chargé d’organiser des élections. A moins que le président du Conseil économique, social et environnemental ne se dédise. En effet, Idrissa Seck avait soutenu dans une de ses sorties publiques que si les Sénégalais ne l’élisent pas jusqu’à l’âge de 63 ans, ils n’auront plus le plaisir de le voir gérer les destinées du pays car il aura fini de tourner le dos à la politique. Or, selon Mamadou Sy Albert, la candidature d’Idrissa Seck serait en perspective pour deux choses : « les événements de mars dernier sont une leçon, cela pourrait se répéter si jamais Macky Sall se présente pour un troisième mandat. C’est un risque qu’il envisage dès maintenant d’ailleurs. L’autre chose, c’est le partenaire français qui risque de peser sur la balance et rejeter complètement le troisième mandat. Mais il peut aussi fermer les yeux comme il l’a fait en Guinée et en Côte d’Ivoire. C’est le message d’ailleurs de la rencontre France Afrique tenu à Montpellier. Macky Sall ne maîtrise pas ce scénario de révolte contre le troisième mandat sans compter le durcissement de la France. Si jamais ce cas de figure se présentait, je crois qu’Idrissa Seck sera le candidat naturel pour se substituer à Macky Sall. Il y a un pacte qui lie les deux hommes, mais quelle est la nature de ce pacte ? C’est la grande équation. Mais ce qui est sûr, c’est qu’Idrissa Seck n’a pas accepté de rallier le Benno pour un poste de Président du Conseil économique, social et environnemental. On verra plus clair après les élections » estime Mamadou Sy Albert. Poursuivant, il soutient que ni Macky encore moins Idy ne veut pas les libéraux perdent le pouvoir. De même, croit savoir le politologue, le PDS n’a aucun intérêt à ce que Khalifa Sall ou Ousmane Sonko arrive au pouvoir. « C’est pourquoi, forcément, il y aura un rapprochement entre le PDS et Macky Sall » a-t-il conclu.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
WELCOME DANS UNE DÉMOCRATIE AFRICAINE ORDINAIRE, MR BLINKEN
Pour peu, le secrétaire d’État — c’est-à-dire ministre des Affaires étrangères — américain, Antony Blinken, qui arrive dans notre pays ce weekend, aurait trouvé en prison le principal candidat de l’opposition pour la mairie de la capitale
Pour peu, le secrétaire d’Etat — c’est-à-dire ministre des Affaires étrangères — américain, Antony Blinken, qui arrive dans notre pays ce weekend, aurait trouvé en prison le principal candidat de l’opposition pour la mairie de la capitale !
Si ça ne tenait qu’à certains, en effet, Barthélémy Dias, interpelé brièvement mercredi dernier par la police dans le territoire de la commune dont il est l’édile, serait emprisonné de longs mois. En tout cas jusqu’après les élections du 23 janvier prochain. On lui reprochait d’avoir organisé une procession, donc un rassemblement public non autorisé ! Quelques jours auparavant, pourtant, le candidat du régime au pouvoir à cette même mairie de Dakar avait organisé tranquillement sa caravane — avec sonorisation s’il vous plait ! — à travers les quartiers du département de Dakar. La police avait regardé ailleurs…
Une semaine avant son interpellation de mercredi dernier, le même Barthélémy Dias et d’autres leaders de l’opposition comme Ousmane Sonko et Malick Gackou avaient été interpelés (encore !) par la police après avoir été gazés et brutalisés. Là aussi sous le même prétexte de rassemblement non autorisé sur la voie publique. Et qu’importe si, parmi ces trois dirigeants malmenés et jetés dans un panier à salade après avoir été pourchassés jusque dans le magasin d’un commerçant, l’un est un député du peuple. M. Antony Blinken, qui effectue en ce moment une visite de cinq jours sur le continent, a donc tenu à s’arrêter à Dakar, après Nairobi et Abuja. Au Kenya et au Nigeria, il devait aborder divers thèmes dont la lutte contre la pandémie de coronavirus, l’économie, le réchauffement climatique, les conflits régionaux — notamment la guerre en Ethiopie entre l’Armée et les rebelles du front populaire de Libération du Tigré, la lutte contre le terrorisme islamique (en particulier Boko Haram).
Le choix du Sénégal, lui, s’explique par la stabilité légendaire de notre pays et aussi sa démocratie exemplaire. Ça tombe bien ! Car, en plus de Barthélémy Dias, désormais interdit de se promener dans les artères de la ville dont il aspire à prendre les destinées et qui peut se retrouver au gnouf à tout moment, M. Antony Blinken aurait encore pu trouver en prison le candidat arrivé troisième aux élections locales de février 2019 ! Lequel, sous la grotesque accusation de « viol », aurait pu lui aussi être emprisonné. N’eut été une forte mobilisation populaire, M. Ousmane Sonko, puisque c’est lui, serait donc en ce moment à la prison de Rebeuss. Et il n’aurait été que la troisième figure emblématique de l’opposition à avoir été emprisonnée après les embastillements de Karim Wade pour « enrichissement illicite » et de l’ancien maire de Dakar — révoqué par le pouvoir en place — pour l’affaire de la caisse d’avance de cette institution municipale. Car la justice, dans ce pays présenté comme modèle démocratique et que M. Blinken vint honorer de sa présence, ne badine pas avec l’opposition qui tire pourtant son existence de la Constitution tout en étant une composante essentielle de la démocratie où qu’elle soit.
Un ministre de l’intérieur spécialiste de l’exclusion !
Si M. Blinken tendait l’oreille ou se renseignait un peu — on espère que l’ambassade américaine l’a suffisamment briefé —, il saurait qu’en ce moment même les préfets et sous-préfets du pays, ont été instruits par le ministre de l’Intérieur — un magistrat pourtant ! — de se pourvoir en cassation contre les décisions des Cours d’appel du pays ordonnant l’acceptation des listes de l’opposition dans certaines localités où ces mêmes préfets et sous-préfets les avaient recalées pour des motifs franchement spécieux.
Pour dire le moins… Plutôt donc que de veiller à ce que les prochaines élections locales soient les plus inclusives possibles, ce qui passe par la possibilité donnée aux maximum de listes respectant à peu près les critères requis, le ministère de l’Intérieur s’évertue à exclure un peu partout les listes de l’opposition alors que, partout à travers le territoire national, les listes de la majorité présidentielle, elles, sont accueillies à bras ouverts et avalisées les yeux fermés.
Et dans cette démocratie africaine exemplaire que vient saluer M. Blinken, on a vu un ministre de l’Intérieur, magistrat de surcroît, critiquer ouvertement les décisions rendues par les magistrats des cours d’appel, faisant peu de cas de la séparation des pouvoirs et semblant régler des comptes avec ses collègues par administration territoriale interposée. Or tout le monde sait qu’en Afrique, beaucoup de conflits ont été provoqués par des exclusions en matière électorale.
Hélas, des exclusions de listes d’opposition, c’est ce que le ministre de l’Intérieur Antony, pardon, Antoine Félix Diom est en train de faire allègrement en plus d’envoyer ses policiers traquer et mâter les opposants.
De tout cela, on espère que le bon samaritain Antony Blinken en touchera mot à son interlocuteur Macky Sall. Le reste, ce sont des péchés véniels de la démocratie sénégalaise à savoir les interdictions quasi systématiques de manifestations, l’interdiction absolue d’accéder à l’audiovisuel public devenu pire que la Pravda et la Voix de Moscou en matière de propagande, le débauchage systématique de l’opposition à travers la généralisation du phénomène de la transhumance, le démantèlement des groupes parlementaires de l’opposition ou, du moins, la création de conditions telles qu’ils ne puissent pas se constituer, le refus jusqu’à présent d’instaurer un statut de l’opposition, l’absence de financement public des partis politiques, l’accaparement de toutes les directions de sociétés nationales et de toutes les fonctions civiles par le parti-Etat au pouvoir…
Autant de choses censées réduire l’opposition à sa plus simple expression. N’en jetons plus ! Et welcome dans une démocratie africaine modèle, Mr Blinken !
Par Ibrahima NGOM Damel Journaliste
MACKY ET L’OBSESSION DU POUVOIR...CAPITAL(E)
Le parti présidentiel, qui n’a jamais contrôlé le fauteuil, est en train de faire des pieds et des mains pour y arriver. Et voilà tout le sens de cette rude bataille avant l’heure
Le Sénégal bruit de politique. Quoi de plus normal, en cette veille d’élections territoriales où les différents états-majors politiques, peaufinent les stratégies pour grappiller les suffrages au niveau local. Le président de la République Macky Sall, lui, sait bien que ces joutes ne seront pas une simple promenade de santé. En sus, il ambitionne de mettre au podium son ouaille, Abdoulaye Diouf Sarr. Il fait ainsi montre de beaucoup de ténacité pour réussir ce coup, histoire de laver un affront parce que, selon les observateurs les plus lucides et avertis de la scène politique sénégalaise, c’est la première fois, dans l’histoire de notre pays, qu’un parti au pouvoir n’arrive pas à contrôler le pouvoir...Capital(e). Il en a fait donc une obsession. Ce qui augure une âpre guerre des tranchées.
Les élections territoriales (municipales et départementales) auront lieu le 23 Janvier 2022. Déjà, l’on est de plein pied dans la pré-campagne. Le pays est, comme qui dirait, saturé de politique. Dans le camp du pouvoir comme dans celui de l’opposition, l’on note une réelle montée de l’adrénaline. La mairie de la Capitale sénégalaise suscite, déjà, tant de convoitises. Dernièrement, six (6) candidats sont retenus pour aller à l‘assaut du formage de «Ndakaaru».
Le parti présidentiel, qui n’a jamais contrôlé le fauteuil, est en train de faire des pieds et des mains pour y arriver. Et voilà tout le sens de cette rude bataille avant l’heure. Le Président Macky Sall et ses souteneurs ne veulent aucunement perdre cette bataille. La gagner, ils en font une obsession, voire une obstination. Est-il une manière de laver aussi ce qui peut être vu et considéré comme un affront. Une question de gros sou !
En 2009, la bérézina de la grande Coaliton de l’opposition, d’alors le Benno bokk yakkar, avait réussi à détrôner Pape Diop, alors tout puissant baron libéral. Khalifa Ababacar Sall est élu Maire. Au niveau de l’essentiel des autres communes de la région de Dakar( Dakar département, Pikine, Guédiawaye, Rufisque), bref, à l’intérieur du Sénégal, le Pds avait subi une raclée homérique qui présageait, déjà, sa chute et la survenue d’une seconde alternance politique en 2012.
Aux élections locales de 2014, Khalifa Ababacar Sall du Parti Socialiste, qui a rompu les amarres d’avec la Coalition Benno bokk yaakaar qui avait amené le Président Macky Sall au pouvoir, s’était présenté sous la bannière d’une autre nouvelle Coalition Taxaawu Dakar.
Ainsi, il n’était plus en odeur de sainteté avec son mentor Ousmane Tanor Dieng, qui jurait fidèle à Macky. Résultat des courses : il a battu à plate couture le Bby et a renouvelé son bail avec les populations de Dakar. Quelques temps après, le pouvoir agite l’affaire de la caisse d’avance.
En 2016, il a réussi à avoir la tête de l’ancien ministre socialiste. Khalifa Sall est alors mis en prison et a perdu beaucoup de ses droits ce, après une lourde condamnation. Sa première adjointe, Soham El Wardini, après avoir livré un rude combat avec des apéristes, est élu maire. Une première. C’est la première fois dans l’histoire qu’une femme contrôle cette institution municipale. Comme un supplice de Tantale (un objectif jamais atteint), le fauteuil de maire de la capitale, Dakar, échappe des mains des apéristes.
De 1960 à 1980, le parti de Léopold Sedar Senghor contrôlait la mairie de la capitale. Avec le Président Diouf et Wade, idem. Avec le Président Macky, le non contrôle de l’institution n’est-il pas un revers pour lui et ses partisans ? En tout cas, 2024 arrive à pas de course. Le 23 Janvier 2022 sera l’occasion ou jamais de laver cet affront. Wait and see.
SINDIA ENQUETE SUR LE CAMBRIOLAGE DE L’USINE CWE, LA GENDARMERIE MET LA MAIN SUR LE BUTIN
L’enquête n’a pas traîné : moins d’une semaine après l’attaque contre la base de l’usine chinoise, Water and electric corporation (Cwe) de Sindia, la gendarmerie a fait de grands pas pour élucider l’affaire
Que dire ? La gendarmerie n’a pas traîné pour élucider l’attaque qu’a subie l’usine chinoise, Water and electric corporation de Sindia, en retrouvant une partie du butin dans le village de Khokoma. Sur le plan judiciaire, 8 personnes ont été placées sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du Tgi de Mbour pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit et en bande organisée.
L’enquête n’a pas traîné : moins d’une semaine après l’attaque contre la base de l’usine chinoise, Water and electric corporation (Cwe) de Sindia, la gendarmerie a fait de grands pas pour élucider l’affaire. Après l’arrestation de 10 personnes habitant le village de Khokoma, deux individus ont été libérés à la fin de leur garde à vue, dans l’affaire de cette attaque dont les auteurs ont blessé trois ressortissants chinois et emporté une forte somme d’argent. Après leur déferrement, elles ont été placées sous mandat de dépôt hier, pour association de malfaiteurs, vol commis la nuit en réunion, entre autres, par le juge d’instruction. Ils devront faire face prochainement au juge de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Mbour.
8 personnes sous mandat de dépôt
En plus de ces arrestations, les Chinois peuvent pousser un ouf de soulagement, car une grande partie du butin volé dans leur usine a été retrouvée par les pandores. Après qu’ils ont effectué des perquisitions dans les domiciles de ces présumés cambrioleurs où était encore gardé l’argent. La base de l’usine China international water and electric corporation (Cwe), spécialisée dans la construction et en ingénierie, qui s’occupe des travaux de l’Autoroute à péage Aibd-Thiès-Mbour, située à Sindia en allant vers Thiès, a été l’objet d’une violente attaque de personnes en cagoule, ce week-end. En plus d’avoir blessé trois Chinois dont l’un est toujours dans un état très grave, les malfrats ont également emporté une importante somme d’argent. La gendarmerie avait effectué une descente musclée dans le village de Khokoma, situé à quelques mètres des lieux de l’agression, et a arrêté tous les hommes du patelin, pour les besoins de l’enquête. Finalement, ils seront tous libérés, à l’exception de 10 personnes. Après leur déferrement hier, le juge d’instruction n’a, au final, placé que huit sous mandat de dépôt, pour association de malfaiteurs, vol commis la nuit en réunion et en bande organisée…
CONTRE LES MOUVEMENTS TRANSFRONTALIERS DES ENFANTS, SENEGALAIS ET BISSAU-GUINEENS ELABORENT UN PLAN D’ACTION
L’Ong Enda jeunesse action a aidé à la mise en place, dans les villages, de part et d’autre de la frontière entre le Sénégal et la Guinée, du côté de l’arrondissement de Pakour, département de Vélingara, de Comités transfrontaliers de protection de l’enfant (Ctpe) qui se chargent de lutter contre la migration précoce des enfants. Ces comités, en collaboration avec les autorités policières, administratives et locales des 2 pays, se sont réunis ce jeudi pour mettre en place un plan d’action commun pour lutter efficacement contre ce mouvement des enfants.
Le chef de Canton de la région de Ngabou Amadou, Korka Sow, l’autorité administrative de Pirada, Madiw Mballo, les responsables de la police de ces localités de la Guinée-Bissau et leurs collègues de l’arrondissement de Pakour, dans le département de Vélingara, sud du Sénégal, ainsi que les membres du Comité transfrontalier de protection de l’enfant (Ctpe) se sont rencontrés hier dans le village de Wassadou, en vue de finaliser un plan d’action devant permettre de lutter plus efficacement contre la migration précoce des enfants. Car, «un important mouvement d’enfants est remarqué entre ces 2 pays. Ce sont souvent des jeunes talibés avec leur maître,» a noté le sous-préfet de l’arrondissement de Pakour, Moussa Thiam.
Une réalité confirmée par l’autorité administrative de Pirada, Madiw Mballo, qui précise : «Pour la plupart du temps, ce sont des enfants guinéens qui sont déplacés au Sénégal par leur maître coranique. Je n’ai pas encore entendu parler d’enfants sénégalais qui entrent en Guinée-Bissau pour y poursuivre des études de quelque ordre que ce soit.»
l poursuit : «Nous Guinéens avons tout à gagner dans cette collaboration avec le Sénégal. Nous remercions Enda de nous avoir réunis et d’avoir organisé ce combat contre le trafic des enfants.» Et puis la coordonnatrice de Enda Jeunesse action Vélingara, Aïssatou Diouldé Camara, de lister les dangers de toutes sortes qui guettent ces enfants arrachés à l’affection de leurs parents, surtout les mois passés, coïncidant avec la période d’application rigoureuse des mesures restrictives contre le coronavirus. Elle note : «Les enfants passent clandestinement à travers des points de contournement où ils sont victimes de rapts, violences de toutes sortes, déscolarisation, comportements déviants et sont obligés de travailler dur pour survivre.»
Aussi, pour une lutte efficace contre ce trafic précoce des enfants, la rencontre de Wassadou a concocté un plan d’action, accouché par les différents individus et personnalités rassemblés dans ce village, situé à 7 km du pays de Oumarou Sissoko Mballo, afin de garantir la sécurité et la protection des enfants mineurs, le long de la frontière.
On peut lire, dans le plan d’action : «La mise en place de Cap, c’est-à-dire des coalitions des acteurs pour la protection des enfants dans les villages frontaliers, des comités de veille et d’alerte dans les villages de contournement, l’identification de familles d’accueil dans les villages, familles qui vont s’occuper des enfants, le temps de leur orientation vers des structures dédiées, l’installation de clubs d’enfants pour leur implication, en amont, dans les actions qui leur sont destinées, la réalisation d’activités de prévention et sensibilisation et l’appui à la scolarisation des enfants pour amener les parents à intégrer, comme norme sociale, l’éducation des enfants dans les écoles formelles ou dans les daaras.»
Tous les villages, de part et d’autre de la frontière, sont concernés par ces points du plan et «les autorités locales soutiendront toutes les actions retenues, pour une meilleure prise en charge des besoins des enfants et adolescents dans le cadre strict des lois et règlements des pays, et vont aider à la formalisation des comités conformément à la règlementation en vigueur dans l’espace Cedeao», assure le sous-préfet de Pakour, Moussa Thiam.
TRANSFERTS DE FONDS VERS L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE, UNE HAUSSE DE 6,2% EN 2021
Les transferts de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont connu une croissance de 6,2% en 2021, pour atteindre 45 milliards de dollars
Les transferts de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont connu une croissance de 6,2% en 2021, pour atteindre 45 milliards de dollars
La dernière note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, publiée mercredi, fait état d’un regain des envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne.
En 2021, mentionne le document, ces transferts d’argent de la Diaspora ont progressé de 6,2% pour atteindre 45 milliards de dollars. «Au Nigeria, premier bénéficiaire de la région, le rebond est modéré, en partie du fait de l’influence croissante des politiques destinées à canaliser les transferts d’argent par l’intermédiaire du système bancaire.
Les pays où le volume des remises migratoires en pourcentage du Pib est conséquent sont la Gambie (33,8 %), le Lesotho (23,5 %), Cabo Verde (15,6 %) et les Comores (12,3 %)», indique l’institution de Breton woods. En 2022, projette-t-elle, «les envois de fonds devraient augmenter de 5,5 % grâce à la poursuite de la reprise économique en Europe et aux Etats-Unis». Quid des coûts des transferts ? Ils «étaient en moyenne de 8 % au premier trimestre de 2021, contre 8,9 % un an plus tôt», selon le document. Et de préciser que «bien que les migrations intrarégionales représentent plus de 70 % des mouvements transfrontaliers de populations, les frais sont élevés en raison des faibles quantités de flux formels et de l’utilisation des taux de change du marché noir».
Globalement, «les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient connaître une forte augmentation de 7,3 % et s’élever à 589 milliards de dollars en 2021». Ce rebond, d’après l’institution, «est supérieur aux prévisions antérieures. Il confirme la robustesse des flux déjà observée en 2020, quand les remises migratoires n’ont baissé que de 1,7 % en dépit de la grave récession mondiale provoquée par la pandémie du Covid-19».
Pour la deuxième année consécutive, relève la banque, «les transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire (hors Chine) devraient excéder la somme des Investissements directs étrangers (Ide) et de l’aide publique au développement (Apd). Ce constat souligne l’importance de ces flux, qui constituent une véritable bouée de sauvetage en permettant aux ménages de financer des produits essentiels tels que la nourriture, la santé et l’éducation pendant les périodes de difficultés économiques dans les pays d’origine des migrants».
AMADOU LAMINE DIENG ATTAQUÉ DEVANT LA COUR D’APPEL DE KAOLACK
Alors que Cheikh Issa Sall doit faire face à la Cour d’appel de Thiès aujourd’hui, après le recours aux fins d’annulation de sa candidature, Amadou Lamine Dieng aussi, fait l’objet d’une même procédure devant la Cour d’appel de Kaolack pour «inéligibilité
C’est parce que le recours de Yewwi askan wi était dirigé contre Cheikh Issa Sall que le nom de Amadou Lamine Dieng n’avait pas été évoqué. Le maire sortant de Wack Ngouna et candidat de Bby a finalement été attaqué devant la Cour d’appel de Kaolack pour les mêmes raisons : incompatibilité entre fonctions de magistrat et activités politiques.
Alors que Cheikh Issa Sall doit faire face à la Cour d’appel de Thiès aujourd’hui, après le recours aux fins d’annulation de sa candidature à la mairie de Mbour, Amadou Lamine Dieng aussi, un autre (ancien ?) magistrat, fait l’objet d’une même procédure devant la Cour d’appel de Kaolack pour «inéligibilité».
Le requérant, Mamadou Diouf, économiste rural, estime que la tête de liste communale de Benno bokk yaakaar à Wack Ngouna ne peut briguer un mandat électif conformément à la loi sur le statut des magistrats. Les mêmes dispositions visées par Papa Moussa Saliou Guèye dans sa requête devant la Cour d’appel de Thiès. Mais M. Diouf est allé plus loin en citant l’article L.273 du Code électoral qui dispose que «les magistrats de la Cour des comptes sont inéligibles pendant l’exercice de leurs fonctions et 3 mois après l’expiration de celles-ci». Si le directeur de l’Agence de développement municipal (Adm) a mis comme profession «Administrateur» tout court, Mamadou Diouf, lui, relève que Amadou Lamine Dieng a été officialisé candidat de Bby sous la profession «Administrateur de société, sans verser dans son dossier de candidature une preuve qu’il a définitivement quitté le corps des magistrats à la Cour des comptes».
Or, il rappelle que le maire sortant de Wack Ngouna a été «nommé par décret directeur d’une agence publique dont le statut est différent de celui d’une société commerciale». En conséquence, conclut-il, le candidat de Bby a «une volonté manifeste de tromper les électeurs sur son véritable statut». Dans ses «considérants», Mamadou Diouf a rappelé que «le Comité de juridiction de la Cour des comptes avait vigoureusement condamné les activités politiques illégales de M. Amadou Lamine Dieng».
Cheikh Issa Sall avait répondu en 2016 que «l’organe de juridiction n’est pas un organe juridictionnel», pour signifier que le Comité de juridiction n’est que «la branche de l’Union des magistrats du Sénégal au niveau de la Cour des comptes». Reste à savoir si les Cours d’appel vont déclarer recevables ces deux requêtes, étant entendu que des spécialistes soulignent qu’au stade des candidatures, «seul le mandataire a qualité à agir».
VIOLENCE ET LOCALES 2022, L’ANALYSE DE IBRAHIMA BAKHOUM ET MOUNDIAYE CISSE
La violence politique jadis temporelle est désormais une réalité dans l’espace politique. Depuis l’annonce des Locales du 23 janvier prochain, la tension est montée d’un cran dans le champ politique
La violence politique jadis temporelle est désormais une réalité dans l’espace politique. Depuis l’annonce des Locales du 23 janvier prochain, la tension est montée d’un cran dans le champ politique. Faisant l’analyse de cette situation, le journaliste Ibrahima Bakhoum et le directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, indexent les hommes politiques.
Directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé remarque qu’au Sénégal, la violence a toujours été conjoncturelle, c’est-à-dire passagère. Mais aujourd’hui, poursuit-il, elle commence à être une violence structurelle comme dans les pays où il y a la guerre et/ou la violence est devenue la règle et la paix l’exception. En conséquence, si on n’y prend pas garde, on va vers une violence structurelle », avertit le directeur exécutif de l’Ong 3D. D’après lui, cette violence enflammée par les réseaux sociaux et-la diversité médiatique s’enracine. Or, dit-il «auparavant, des foyers de violences ne trouvaient pas de cadre d’amplification ». En l’espèce, appuie M. Cissé, « c’est l’Etat qui doit prendre ses responsabilités, surtout la majorité, en faisant preuve d’exemplarité. Ce, du fait que les tenants du pouvoir sont les garants de la stabilité, de la paix ». Bizarrement, souligne-til, « on constate que les sources de la violence au contraire parfois émanent des tenants du pouvoir. Par exemple : le phénomène des nervis a été encouragé avec les événements de mars. Quand on voit des nervis à côté des forces de l’ordre, sans sanction, ni appel à la raison de la part des tenants du pouvoir. Ce qui peut créer l’effet Talion. Le président de la République doit prendre de la hauteur et garder sa sérénité en toute circonstance. C’est au président de ne pas inciter à la confrontation qui doit être évitée».
Pour Ibrahima Bakhoum, « il n’appartient pas au Président d’y verser de l’huile quelle que soit la raison. Quand il fait une comparaison entre l’opposant qu’il avait été et l’homme de pouvoir qu’il est aujourd’hui, il ne faut pas oublier que l’homme de pouvoir a les pouvoirs de tous les sénégalais entre ses mains». Il précise cependant dans la foulée que le chef de l’Etat a dit qu’il veut des élections apaisées en conseil des ministres. C’est, selon M. Bakhoum, ce que l’on attend de lui, qu’il calme les esprits. «La violence exacerbée peut arriver à un niveau tel que celui qui aura le plus à perdre, c’est-le président de la République. Parce que c’est la mode maintenant dans le monde. Cela dit, tous les acteurs politiques ont intérêt à ce qu’il y ait des élections libres et transparentes », conclut M. Bakhoum.
THIERNO ALASSANE SALL FAIT SA PROFESSION DE FOI
Parcours, critiques contre les 15 ans de gestion d’Idrissa Seck et Cie, ses ambitions pour Thiès
Le président de la République des Valeurs (RV) se jette à l’eau et compte briguer la très convoitée mairie de Thiès. Thierno Alassane Sall (TAS) a ainsi une première occasion pour tester son poids politique en attendant le fameux et très attendu scrutin présidentiel de 2024. Dans une tribune parvenue hier à la rédaction, l’ancien ministre de l’Energie met toutes les chances de son côté et revient sur le sens de son engagement.
«Pourquoi je me présente à la mairie de la ville de Thiès.» Tel est l’intitulé du texte, aux allures de profession de foi, signé par Thierno Alassane Sall(TAS). Le leader de la République des Valeurs (RV) essaye de faire comprendre à l’opinion et particulièrement aux Thiessois que la politique est un sacerdoce pour lui. L’ancien ministre des Transports et de l’Energie sous Macky Sall dit ainsi tirer son leadership dans la cité du rail qui, jadis, était le symbole de la résistance et de l’exigence patriotique. «Cette ville qui m’a vu grandir, où j’ai eu la chance de faire toutes mes classes à l’école primaire puis au lycée Malick Sy, a façonné mon engagement et a fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui. C’est à Thiès que j’ai participé à mes toutes premières luttes syndicales, et que j’ai fait ma formation ainsi que mes premiers pas en politique», a expliqué le chef de file de la RV. Il ajoute que son leadership est à rechercher également dans son parcours de résistance auprès de ses aînés du PAI, du RND, de AND-JËF, de la LD, du PIT. «Je n’ai jamais rompu le cordon ombilical avec Thiès », a-t-il souligné.
TAS : «LE CLAN POLITIQUE, AUX COMMANDES DE LA VILLE, S’EST PARTICULIEREMENT DISTINGUE PAR SA RAPACITE ET SON INCAPACITE A TENIR SES PROMESSES»
TAS se désole par ailleurs que Thiès ne soit plus sur la bonne trajectoire. «Notre ville est complètement déconsidérée. Le clan politique, aux commandes de la ville, s’est particulièrement distingué par sa rapacité et son incapacité à tenir ses promesses », fulmine-t-il.
Poursuivant, il affirme que lorsqu’Idrissa Seck et Macky Sall ont scellé leur pacte politique, c’est toute une ville qui s’est sentie trahie face à tant d’incompréhension devant ceux qui marchandent leur dignité pour des postes. «Rien ne leur est interdit, il n’y a pas de limites à leurs agissements et à leur morale à géométrie variable. Ces spéculateurs confiants et arrogants ont même l’audace de vouloir devenir ou redevenir maires », peste-t-il.
Aussi, appelle-t-il à résister face à la déliquescence du monde politique Thiessois, un désastre qui dure depuis 15 années maintenant. Il s’agit, selon TAS, de 15 ans de spoliation foncière qui devient une véritable épidémie ; d’incompétence de la classe dirigeante de la ville et d’absence de perspectives économiques et sociales ; d’offenses à notre ordre moral et politique ; de gangrène de l’argent facile, et de corruption institutionnelle encouragée par l’impunité consacrée à tous ceux qui - soi-disant - militent du “bon côté”, celui de BBY et du Rewmi.
Monsieur Sall martèle également que cela fait 15 ans que cette ville, cité d’artistes et d’art populaire, devient chaque jour un peu plus une ville triste et fanée, sans le moindre événement culturel majeur. A cela, se désole-t-il, s’ajoute la dégradation impardonnable du cadre de vie, infligée à une ville autrefois verte. En tant que fils de la ville, le président de la RV estime qu’il est de son devoir de prouver que cette idée péjorative du prétendu « Nitu Thiès », capable de trahir ses serments et de se renier au gré des circonstances, doit être jetée aux orties. Il souhaite ainsi mettre au service de ses frères et sœurs de la cité du rail, toute l’expérience, les compétences, et le savoir-faire dont il dispose, afin de tourner définitivement la page de ces 15 années de déliquescence économique, sociale, environnementale et culturelle. «Je souhaite que les Thiessois m’accordent leur confiance en nous donnant la mission de restaurer la ville et ses trois communes, afin de porter les ambitions des Thiessois, redresser les finances et rendre à la ville son lustre d’antan », clame-t-il. En définitive, il dit être persuadé que les maires ont un rôle déterminant à jouer. «Il nous faut plus d’audace, de compétence, de créativité, d’implication, d’influence, mais surtout de probité aux personnes qui dirigent », a conclu Thierno Alassane Sall.
LES ACTEURS DE LA LUTTE ANTI-TABAC EXIGENT UNE AUGMENTATION DE LA TAXE DE 225 FCFA PAR PAQUET DE CIGARETTE
Analyser la politique fiscale actuelle du tabac et des produits du tabac au Sénégal, c’est l’objectif visé par le Programme National de Lutte contre le Tabac (Pnlt) qui a organisé hier un atelier de renforcement de capacités des professionnels des médias
Analyser la politique fiscale actuelle du tabac et des produits du tabac au Sénégal, c’est l’objectif visé par le Programme National de Lutte contre le Tabac (Pnlt) qui a organisé hier un atelier de renforcement de capacités des professionnels des médias, au sein du ministère de la Santé.
La consommation du tabac et des produits du tabac etleur impact sur la recrudescence des maladies qui lui sont liées constituent des défis majeurs de santé publique. Selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), le tabagisme est à l’origine de plus de 8 millions de décès évitables dans le monde par an, dont 800.000 provoqués par l’exposition à la fumée de tabac. Plus de 80% de ces décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Selon l’Oms, la fiscalité sur le tabac et les produits du tabac constituent le moyen le plus efficace pour réduire le tabagisme chez les personnes vulnérables, notamment les jeunes. Le secrétaire exécutif de la Ligue Sénégalaise contre le Tabac (Listab), Djibril Wellé, indique qu’il est possible de financer la santé en taxant le tabac. «Cela permettra de protéger la santé des populations et de prévenir les maladies chroniques non transmissibles liées à la consommation de tabac et à l’exposition à la fumée de tabac.
Des changements de politiques fiscales sont entrepris par les gouvernements des pays Parties à la Convention Cadre de l’Oms pour la Lutte Antitabac, en particulier par le Sénégal. L’un des objectifs recherchés dans le cadre de ce projet est de porter la taxe ad valorem sur le tabac actuellement de 65% à 75%, soit une augmentation de 10 points», affirme-t-il. L’autre objectif, dit-il, est d’instituer une taxe parafiscale en vue de mettre en place un fonds d’appui à la lutte antitabac indispensable pour pérenniser les acquis.
Cependant, il soutient qu’ils font face à des défis tels que le manque de ressources financières, des législations laxistes et non appliquées, une pauvre coordination. «Il nous faut des ressources pour pouvoir continuer à lutter car nous faisons face à des lobbys très puissants. Une augmentation de la taxe sur les cigarettes de 225 francs par paquet réduirait la prévalence du tabagisme de plus de 10%. Dans le même temps, les recettes fiscales augmenteraient de plus de 18 milliards par an», révèle-t-il.
Coordonnateur sous régional Ctfk, Mouhamadou Bamba Sagna indique qu’au Sénégal l’ensemble des taxes d’accises sur les produits du tabac ne représente que 23% du prix moyen de vente au détail. Pour lui, l’impossibilité pour la taxation actuelle d’impacter sur les prix et un accroissement significatif du revenu de l’Etat repose sur deux raisons, notamment une faible base fiscale ; et les lacunes de la taxe de type ad valorem (sur la valeur déclarée en devise locale) comparée à la taxe de type spécifique (sur la quantité constatée en kg ou nombre de paquets).