Y en a marre en colère
Les membres fondateurs du mouvement Y en a marre sont en colère contre la justice. Aliou Sané et compagnie sont courroucés par la libération de Thierno Amadou Diallo dit “Thier” qui avait filmé Kilifeu, alors que la Chambre d’accusation a rejeté la demande de liberté provisoire de leur camarade Kilifeu. Face à la presse, Y en a marre dénonce l’instrumentalisation de la justice pour ternir l’image du mouvement. Ainsi, le mouvement annonce une manifestation publique un peu partout dans le pays le 10 décembre prochain. Cette mobilisation citoyenne entre dans le cadre de son programme intitulé «Yoona ngi jengg». À Dakar, cette marche de protestation commencera devant la grande porte de l’université Cheikh Anta Diop (Ucad) pour se terminer à la place Soweto, en face de l’Assemblée Nationale. Ils comptent déposer aujourd’hui la lettre d’information de la marche sur la table du Préfet.
Le magistrat Mor Ndiaye nommé Dg de l’Onrac
Dans le projet de loi modifiant le Code pénal qui avait suscité un tollé, il était prévu la mise en place d’un Office National de Recouvrement des Avoirs criminels (Onrac). Dans le texte adopté par l’Assemblée nationale, on précise que l’office va recouvrir les avoirs criminels et lutter contre le financement du terrorisme, la piraterie maritime, entre autres. Cet organe sera bientôt fonctionnel. Puisque le président de la République a nommé hier le magistrat Mor Ndiaye jusque-là directeur-adjoint des affaires criminelles et des Grâces, Directeur général de l’Office National de Recouvrement des Avoirs Criminels (Onrac). L’Onrac est un établissement public administratif jouissant de l’autonomie financière et placé sous la tutelle administrative du Ministère de la Justice et la tutelle financière du ministère des Finances.
Malick Diallo nommé Directeur du Commerce Extérieur
Le chef de l’Etat a procédé hier, en conseil des ministres, à la nomination à des postes de responsabilité. Le Commissaire aux Enquêtes Economiques Malick Diallo est nommé Directeur du Commerce Extérieur, l’inspecteur des Impôts et des Domaines Mouhamadou Sy est promu directeur des Services fiscaux en remplacement de Ndèye Aïssatou Ndao. Celle-ci devient Directeur des moyennes entreprises, en remplacement de Mamoudou Ben Ousmane Ba, admis à la retraite.
Chamboulement de l’administration territoriale
Restons à la réunion du conseil des ministres pour signaler que l’administration territoriale a été chamboulée. Plusieurs sous-préfets ont été mutés. Le sous-préfet de l’arrondissement de Missira Wadène, El Hadji Djiby Bocoum, est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Bonconto, département de Vélingara, en remplacement de Moustapha Mbaye, admis à la retraite. Adjoint au préfet du département de Sédhiou, Salif Faye est promu sous-préfet de l’arrondissement de Missira Wadène. Quant au sous-préfet de l’arrondissement de Dar Salam, Djidiack Kital, il est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Niaming, département de Médina Yoro Foulah, en remplacement de Mamadou Boubou Thiam, admis à la retraite. Le sous-préfet de l’arrondissement de Niaguis, Richard Biram Faye est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Dar Salam. L’adjoint au préfet du département de Nioro du Rip, Magatte Ndiaye, est promu sous-préfet de l’arrondissement de Niaguis. Cheikh Gningue, jusque-là sous-préfet de l’arrondissement de Kaël, est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Sam Notaire, département de Guédiawaye, en remplacement de Pape Massaër Diop. Ce dernier est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Mérina Dakhar, département de Tivaouane, en remplacement de Soré Dia admis à la retraite. L’instituteur Mayoni Sarr, précédemment adjoint au sous-préfet de l’arrondissement de Tattaguine, est nommé sous-préfet de l’arrondissement de Kaël.
Accident mortel au croisement Saly
Un accident mortel entre une moto Jakarta et un véhicule de transport s’est produit hier au croisement de Saly (Mbour). Un motocycliste qui transportait un client (en raison de la grève des chauffeurs et des transporteurs) est entré en collision avec un minicar. Le choc a été tellement violent que le conducteur de la moto a perdu la vie sur le coup et le client est grièvement blessé. Ce dernier a été acheminé à l’hôpital départemental Thierno Mansour Barro pour des soins médicaux.
02 milliards Fcfa de plus dans la lutte contre le Sida
Lors de la Journée mondiale de la lutte contre le Sida célébrée hier, le Président Macky Sall a eu une pensée pour tous ces braves hommes, femmes et enfants vivant avec le VIH. Ainsi, il s’est engagé à consolider les acquis de façon durable et à renforcer notre système de santé pour faire face à toutes les urgences sanitaires. Aussi, le chef de l’Etat s’est-il félicité des avancées remarquables qui ont été réalisées malgré le contexte de pandémie de Covid-19. D’ailleurs, il a rappelé en réunion de conseil des ministres sa décision d’allouer 02 milliards Fcfa pour renforcer les crédits destinés à la lutte contre le Sida, à compter de la gestion 2022. Selon le Président Sall, des avancées significatives ont été enregistrées dans la riposte continue contre le VIH/Sida dans notre pays. A l’en croire, il y a une baisse régulière des nouvelles infections de 76%, une prévalence de 0,3 % et près de 80% des PVVIH sous traitement.
Un guichet spécial destiné aux acteurs de l’élevage
Satisfait de l’organisation de la Journée nationale de l’Élevage qui, selon lui, constitue un cadre d’échanges et de propositions pour la consolidation de la dynamique globale du secteur, le chef de l’Etat a demandé en conseil des ministres au gouvernement de poursuivre la promotion des investissements publics et privés dans le secteur à travers des partenariats innovants et des financements renforcés et accessibles aux éleveurs et aux autres opérateurs dans l’élevage. Le Président Macky Sall tient particulièrement, dit-il, à l’accroissement continu des productions de lait et de viande (avec la subvention à hauteur de 50% des importations de génisses) ; à la consolidation des chaînes de valeur des filières afin d’asseoir notre souveraineté alimentaire et le renforcement de la place du secteur dans la richesse nationale, le développement de l’entrepreneuriat et la création d’emplois. A ce propos, il invite la DER/ FJ à déployer un guichet spécial pour accélérer la mise à disposition des financements projetés (8,5 milliards Fcfa en 2022) destinés aux acteurs et filières de l’élevage. Pour lui, il y a une urgence à promouvoir une politique d’élevage intensif et semi-intensif par la mise en œuvre, à partir de 2022, de la décision de porter le fonds de stabulation (Fonstab) à 5 milliards Fcfa /an.
Le management de la Présidence certifié
Le système de management de la Présidence de la République a été jugé excellent par l’Afnor. Le chef de l’Etat a informé hier le gouvernement en conseil des ministres que le système de management mis en place par la direction des moyens généraux de la Présidence de la République a été certifié par Afnor à la norme ISO 9001 : 2015. Macky Sall a félicité le ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République, la Directrice des moyens généraux et ses équipes, pour le travail exceptionnel accompli qui a abouti à cette certification historique de la gestion d’une Présidence de la République. Dans la même lancée, il a demandé à tous les ministères de s’inspirer de cette démarche, avec l’appui du Bureau Organisation et Méthodes (BOM) et du ministère des Finances et du Budget, pour asseoir et consolider la modernisation et les performances des administrations. Dans le même sillage, il invite le gouvernement à amplifier les réformes budgétaires et financières, mais également à améliorer en continu, et de façon systématique, le management des administrations et l’engagement permanent au travail des agents publics.
L’Udt/3d alerte sur les difficultés de Dakar Dem Dikk
L’Union Démocratique des Travailleurs de Dakar Dem Dikk (Udt/3D) dirigée par Alioune Badara Konaté a fait face à la presse hier pour alerter sur les difficultés financières de leur entreprise qui commencent à se répercuter dans la gestion du personnel. Selon M. Konaté, il y aura la suppression du paiement des heures supplémentaires en plus de l’absence de versement des cotisations sociales, notamment à l’Ipres, à la Caisse de Sécurité Sociale et à l’Institution de Prévoyance Maladie (Ipm). Il révèle que les travailleurs de la société de transport public peinent maintenant à se faire soigner. Ces travailleurs de Dakar Dem Dikk (DDD) ont aussi déploré la gestion du parc automobile. Ils relèvent de nombreuses pannes de bus en plus des lenteurs dans le renouvellement des véhicules, malgré les plans d’urgence mis en place et l’argent injecté par le chef de l’Etat. C’est pourquoi, ces syndicalistes, qui craignent le pire, demandent aux autorités de trouver des solutions à ces problèmes que vit DDD.
La grève des transporteurs noie celle du Cusems
La grève générale de 48h décrétée par le Cadre Unitaire des Syndicats des Transports Routiers du Sénégal(Cutrs), qui a profondément touché les usagers, a également noyé le mot d’ordre de grève du Cusems. Hier dans toutes les places publiques, un seul mot sortait de la bouche des gens : la grève des transporteurs. Pourtant, le syndicat dirigé par Abdoulaye Ndoye avait décrété une grève de 24h non renouvelable.
Trois étudiants de l’Uvs en diète évacués à l’hôpital
La fatigue commence à se lire sur les visages des étudiants de l’Université virtuelle du Sénégal(Uvs) qui observent une grève de la faim depuis mardi dernier. En effet, trois étudiants ont été évacués hier à l’hôpital. Selon nos sources, ces étudiants ont été acheminés dans une structure sanitaire de la place. Toutefois, les grévistes de la faim qui exigent leurs admissions en master entendent poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.
Zahra Iyane Thiam en visite au Centre Commercial Liberté 6
La candidate de Benno Bokk Yakaar (Bby) à la mairie de Sicap Liberté poursuit ses visites de proximité. Zahra Iyane Thiam est allée hier à la rencontre des vendeuses au Centre Commercial Liberté 6 extension. La ministre de la Microfinance a recueilli les doléances du collectif des propriétaires et locataires du centre commercial qui tournent autour de la conservation du centre et l’amélioration du cadre de vie. Car, on fait croire que Zahra Iyane Thiam compte raser complètement le marché et céder les lieux à un privé. Une rumeur que la ministre de la Microfinance et de l’Economie Sociale et Solidaire a balayée d’un revers de main. La candidate de Bby rassure les commerçants quant à sa volonté de les impliquer dans la gestion de la collectivité une fois à la tête de la municipalité. Mieux, elle a promis de les accompagner en réfectionnant le marché. Ces propos du ministre n’ont pas laissé insensibles les commerçants. La déléguée du centre commercial de liberté 6 extension Baraka, Mme Rose Ndiogal se dit satisfaite des réponses du ministre Zahra Iyane Thiam par rapport à leurs craintes.
Le Cudis et Jammi Rewmi reçus par Wàllu Sénégal
Le Cadre Unitaire de l’Islam (Cudis) et Jammi Rewmi poursuivent leurs rencontres avec la classe politique. Cheikh Ameth Tidiane Sy et compagnie ont été reçus hier au siège du Parti démocratique sénégalais (Pds). Rappelant les positions que ses entités ont toujours adoptées en faveur de la paix et de stabilité nationale, la coalition Wàllu Sénégal a réaffirmé son souhait constant pour la paix et s’est engagée à poursuivre les discussions pour atteindre les objectifs.
La violence a longtemps constitué une arme politique au Sénégal. Les souvenirs de l’assassinat de Demba Diop en 1967 ou ceux de l’incendie de la maison de l’ex-maire de Rufisque, feu Mbaye Jacques Diop en 2000 sont encore frais dans les esprits
La volonté des acteurs de la société civile, notamment le Cadre unitaire des imams, de faire signer à tous les acteurs politiques une charte de la non-violence, est au cœur de toutes les discussions. Pour beaucoup d’observateurs, cette initiative a pour but de conjurer le fléau de la violence qui a longtemps émaillé la vie politique sénégalaise. Une éruption de violences verbales et physiques qui vise à intimider ses adversaires politiques et à dominer le terrain politique, afin de s’assurer une victoire dans les urnes.
La violence a longtemps constitué une arme politique, pour la plupart des formations politiques au Sénégal. Les souvenirs de l’assassinat de Demba Diop en 1967, l’incendie de la maison de l’ex-maire de Rufisque, feu Mbaye Jacques Diop en 2000 et les affrontements meurtriers entre les militants du Pur et ceux de l’APR, lors de la Présidentielle de 2019 qui ont fait deux morts et des dizaines de blessés.
Tout récemment, des échauffourées à Ziguinchor entre Ousmane Sonko (Pastef) et Doudou Ka (APR) démontrent la persistance de ce fléau. De nombreux autres faits de violence ont aussi jalonné toute l’histoire politique du Sénégal. Ce déchaînement de violences, en période électorale, a pour noms : attaques contre des caravanes, intimidations, menaces de mort, embuscades et saccages de permanences politiques.
Les violences de mars 2021 ont récemment fait 14 morts et des centaines de blessés. Des débordements qui ont eu comme toile de fond un différend purement politique (interpellation et incarcération de l’opposant Ousmane Sonko) ont traumatisé l’opinion publique sénégalaise.
A ces formes de violence physique, vient s’ajouter une violence verbale faite d'intimidations, de menaces et d’invectives. Un jeu auquel s’adonnent les différents acteurs politiques de l’opposition comme du pouvoir, dans le but de faire monter les enchères et de s’attirer les faveurs de l’opinion publique.
La communication politique, qui se fait à travers des meetings, caravanes et autres rassemblements populaires, renforce les risques de violence politique. En effet, chaque parti éprouve la tentation d’occuper unilatéralement l’espace public pour faire passer ses messages et toute tentative de vouloir concurrencer cette offre politique dans ce même espace, est souvent considérée comme une agression déclenchant au passage des violences.
Le système clientéliste encourage l’embrigadement des jeunes et autres masses dans des opérations de violence, pour s’assurer un avantage sur le terrain, avec comme espoir de voir cette mainmise se traduire en vote dans les urnes. De ce fait, l’attaque de convois politiques, le saccage de maisons entre rivaux politiques, les meetings et les rassemblements dispersés dans la violence sont monnaie courante entre différentes factions rivales d’un même parti ou entre différents partis (opposition-pouvoir).
Ce fut le cas, la semaine dernière à Guédiawaye, lors de la cérémonie de remises d'attestation des jeunes de l'APR Guédiawaye sur les techniques de communication digitale en cette veille d'élections locales. Une bagarre rangée a éclaté entre les militants de Lat Diop et ceux du ministre de la jeunesse Néné Fatoumata Tall. Au menu, échanges de coups, insultes et jet de chaises. Les seconds nommés ne digèrent toujours pas que la ministre n’ait pas été investie tête de liste de BBY à Golf Sud au profit de Lat Diop.
La dernière convocation de Barthelemy Dias devant la Cour d’appel de Dakar, le 10 novembre dernier, avait laissé craindre une reprise de ces violences qui sont un moyen d’expression publique pour une faction, un parti ou une coalition politique désirant asseoir sa domination politique dans un endroit donné. Sa comparution ce 1er décembre devant la même Cour n’est pas pour arranger les choses. Le verdict sera attendu avec intérêt et appréhension.
L’initiative du Cudis diversement appréciée
Les échauffourées, lors de la convocation de Barthelemy Dias devant la 3e chambre de la Cour d’appel de Dakar, dans un contexte pré-électorale, ont motivé la sortie récente du Cadre unitaire de l’islam qui propose une charte sur la non-violence à tous les acteurs politiques. Mais, visiblement, cette proposition ne convainc pas toute l’opposition. C’est le président du Pastef qui a été le premier à déchirer le texte. ‘’Je ne la signerai pas. Si tout le monde fait ce qu’il doit faire, si chaque partie des politiques fait son devoir, il n’y aura aucune scène de violence. Si quelqu’un vous égratigne, frappez-le. Si quelqu'un vous mord, arrachez-lui les dents’’, avait confié le leader du Pastef au public qui était venu assister à la cérémonie d’investiture des candidats de Yewwi Askan Wi de Dakar. Avant de remettre le couvercle quelques jours plus tard : ‘’Si ces imams sont animés de bonne foi, qu'ils aillent prendre la main de Macky Sall pour lui dire d'arrêter la violence. Autrement, qu'ils nous laissent régler le problème à notre manière", a-t-il déclaré la semaine dernière, face à la presse.
Des propos qui font écho à ceux du candidat de Yewwi Askan Wi pour la ville de Dakar, Barthelemy Dias, qui invite ses militants “à la résistance” face à l’oppression dont il se dit victime dans ce dossier politico-judiciaire qu’il qualifie de complot politique.
Mais, Cheikh Ahmed Tidiane Sy, Président du Cadre unitaire de l’islam, précise qu’il n’est que question d’équité et d’équilibre, pour amener toutes les parties prenantes à travailler pour pacifier l’espace politique. ‘’Notre rôle, c’est juste de proposer. Maintenant, c’est à eux, en tant que politiques, d’y mettre du contenu’’, déclare-t-il.
Cette posture ne semble pas convaincre Ass Babacar Guèye, chargé des élections de Rewmi, qui est plutôt sceptique sur l’efficacité de ce texte pour atténuer toutes les formes de violences physiques et verbales dans le jeu politique. D’après le responsable politique, la violence commence à s’enraciner et à devenir structurelle et permanente dans notre pays. ‘’Je pense que ça risque d’être un nouveau document de trop, au moment où les gens peinent à respecter le Code pénal et le Code électoral. On note une montée de la violence verbale qui est le soubassement de la violence politique. Cette violence est amplifiée par les réseaux sociaux, avec une jeunesse à fleur de peau. Nous qui sommes membres des partis politiques, on a une lourde responsabilité liée à la formation et à la sensibilisation des militants aux différents enjeux démocratiques. Il faut restaurer l’école des partis, pour achever la formation démocratique de nos militants’’, affirme le candidat à mairie de Ngnith, dans le département de Dagana.
Il s’empresse de préciser avoir été victime de menaces et d’intimidations de la part d’un de ses adversaires politiques dans ladite commune.
Mais, malgré cette opposition et ce scepticisme de certains acteurs, la rencontre, ce lundi, entre le Chef de l’Etat et le Cadre unitaire de l'Islam au Sénégal (Cudis) et la plateforme Jammi Rewmi pourrait faire évoluer les choses dans le bon sens. Lors de ladite rencontre, les deux entités déclarent avoir abordé la question des milices qui se sont illustrées, lors des événements de mars et de la tournée du Chef de l’Etat dans le nord, il y a quelques mois, à travers leur brutalité envers les populations. Toujours au sortir de l’audience, Serigne Cheikh Tidiane Sy et ses collaborateurs ont indiqué que le Président Macky Sall a répondu aux interpellations et salué leur initiative. Ils rapportent : « Le chef de l’Etat s'est engagé à l'appuyer pour qu'elle se traduise par un code de conduite ou une charte partagée par tous les acteurs. Il a promis que sa coalition la signera pour contribuer à cette dynamique contre la violence ».
La violence comme moyen d’intimidations politiques et d’accès aux privilèges de la République
Analysant la tension latente, les heurts notés, les craintes pour l’avenir proche, le journaliste Ibrahima Bakhoum indique que la rupture de confiance entre le pouvoir et l’opposition n’aide pas à enrayer ce phénomène de violence que connaît notre pays, avant et pendant chaque période électorale. Une situation qui peut constituer un frein pour les opposants qui veulent signer la charte contre la non-violence.
‘’Aujourd’hui, des opposants parmi lesquels on peut citer Ousmane Sonko ne peuvent pas s’engager dans la signature de la charte de la non-violence, dans la mesure où ils se sentent un peu floués, lors des évènements de mars dernier. Quand ils ont appelé au calme les manifestants qui voulaient aller déloger Macky Sall de son palais, les membres de l’opposition avaient espéré en retour quelques concessions de la part de l’Etat pour mettre fin aux tensions politiques. Mais ils ont l’impression que l’Etat est resté sourd à leur demande’’, précise le journaliste.
Selon l’ancien directeur de publication de ‘’Sud Quotidien’’, cette violence doit être située dans un contexte de lutte pour accéder aux postes politico-administratives et plus généralement aux ressources de l’Etat. D’après lui, la dernière sortie du président en France, quand il bravait ses opposants, ne facilite pas la décrispation et la baisse des tensions politiques dans notre pays. ‘’Nous sommes à l’approche de plusieurs scrutins (locales et législatifs) à enjeux multiples. Le chef d’Etat a bravé ses opposants, en indiquant qu’il était insensible à toute forme de pression politique, vexant au passage une partie de l’opposition. Quand on se bouscule pour accéder aux privilèges, il y aura forcément des actes de violence. Je pense qu’il nous faut faire une introspection personnelle, dans la mesure où on a un problème avec tout ce qui est lié au prestige et à la notoriété. Nos politiques sont souvent tentés d’utiliser la politique comme ascenseur social. Quand un parti ou une coalition jouit du pouvoir, il veut le consolider à tout prix, en laissant peu de choix à ses adversaires qui vont employer tous les moyens pour le déloger, afin de goûter à leur tour aux privilèges’’, affirme l’analyste politique.
La violence politique reflet d’une société violente et égocentrique
Pour le docteur en sociologie-anthropologie Cheikh Ibrahima Niang, la violence politique n’est que le reflet de la violence qui existe dans notre société. ‘’La société est violente et est traversée par des dynamiques de violence qui sont souvent amplifiées par les politiques. Si les politiciens se battent, ça risque de déteindre sur la société. Malheureusement, nos politiciens ne croient pas à des idéologies, mais uniquement à la conquête du pouvoir. La mise en avant des valeurs comme l’égoïsme, l'individualisme et les dynamiques de conquête du pouvoir favorisent à maintenir un climat de tensions politiques et de violence”, renseigne-t-il.
D'après l'enseignant-chercheur à l’Ucad, la seule solution pour juguler ce phénomène de violence dans l'arène est de promouvoir notre volonté commune de vivre dans une société apaisée et harmonieuse. “Toute la classe politique doit faire preuve de dépassement, de sacerdoce et d’empathie, pour mettre fin à ces explosions sporadiques de violence. Il nous faut promouvoir une culture de la paix et éviter toute forme de confrontation qui ne va pas nous maintenir que dans un cycle de violence perpétuelle’’, déclare-t-il.
Sur la même lancée, Babacar Ba, Président du Forum du justiciable, en appelle à la responsabilité de tous les acteurs politiques et de la société civile, afin d'éviter toutes formes de crispation et de tension politique susceptibles de précipiter notre pays dans les ténèbres. ‘’La société civile, à travers ses diverses organisations et plateformes comme Jammi Reew Mi, est en train d’étudier comment, par différents voies et moyens, aller vers des élections apaisées. Personne n’a intérêt que le pays s’embrase, car si ça devenait le cas, personne ne serait épargné. Il appartient donc à chaque politique de faire l’apologie de la paix pour éviter toutes formes d’explosion de violence dans le pays’’, dit-il, avant de souligner que seul le respect des dispositions régissant un Etat de droit permettra de combattre efficacement la violence dans la politique sénégalaise.
‘’Nous disposons d’un certain nombre de lois, codes et textes qui régissent le bon fonctionnement de notre démocratie. Si tout le monde respecte ces dispositions, personne n’aura besoin d’une charte. Il s’agit juste d’une question de responsabilité des différentes parties, pouvoir et opposition, afin d’établir une relation de confiance susceptible de garantir une scène politique apaisée sans violence’’, conclut le droit-de-l’hommiste.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 1 DÉCEMBRE
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 1 décembre 2021.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
• Monsieur Mor NDIAYE, Magistrat, précédemment directeur-adjoint des affaires criminelles et des Grâces au Ministère de la Justice est nommé Directeur général de l’Office national de Recouvrement des Avoirs criminels (ONRAC) ;
• Monsieur Malick DIALLO, Commissaire aux Enquêtes Economiques principal, est nommé Directeur du Commerce Extérieur du Ministère du Commerce et des PME ;
• Monsieur Mouhamadou SY, Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur des Services fiscaux en remplacement de Madame Ndèye Aïssatou NDAO, appelé à d’autres fonctions ;
• Madame Ndèye Aïssatou NDAO, Inspecteur des Impôts et des Domaines, est nommée Directeur des moyennes entreprises, en remplacement de Monsieur Mamoudou Ben Ousmane BA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur El Hadji Djiby BOCOUM, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Missira Wadène, département de Koungueul, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Bonconto, Département de Vélingara, en remplacement de Monsieur Moustapha MBAYE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
• Monsieur Salif FAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Adjoint au préfet du Département de Sédhiou, est nommé Sous préfet de l’Arrondissement de Missira Wadène, Département de Koungheul, en remplacement de Monsieur El Hadji Djiby BOCOUM, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Djidiack KITAL, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Dar Salam, Département de Salémata, est nommé Sous préfet de l’Arrondissement de Niaming, Département de Médina Yoro Foulah, en remplacement de Monsieur Mamadou Boubou THIAM, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur Richard Biram FAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Niaguis, Département de Ziguinchor, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Dar Salam, Département de Salémata, en remplacement de Monsieur Djidiack KITAL, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Magatte NDIAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Adjoint au préfet du Département de Nioro du Rip, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Niaguis, Département de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Richard Biram FAYE, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Cheikh GNINGUE, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Kael, Département de Mbacké, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Sam Notaire, Département de Guédiawaye, en remplacement de Monsieur Pape Massaër DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Pape Massaër DIOP, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Sam Notaire, Département de Guédiawaye, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Mérina Dakhar, Département de Tivaouane, en remplacement de Monsieur Soré DIA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur Mayoni SARR, Instituteur, précédemment Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Tattaguine, Département de Fatick, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Kaël, Département de Mbacké, en remplacement de Monsieur Cheikh GNINGUE, appelé à d’autres fonctions."
MACKY SALL ANNONCE LA CRÉATION D'UN BUREAU D'IMPULSION DE L'ARABE
Cette structure vise à promouvoir un dialogue inclusif avec l’ensemble des parties prenantes afin d’asseoir leur participation citoyenne et leur responsabilisation dans la vie publique et le développement national - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 1 décembre 2021.
" Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 1 er Décembre 2021, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat s’est félicité de la tenue à Dakar de la 8éme Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) avec un plan d’action 2022-2024.
Le Président de la République remercie chaleureusement le Président de la République Populaire de Chine Monsieur Xi Jin PING avec qui il Copréside le FOCAC pour les importantes décisions qu’il a prises lors de l’ouverture de la cérémonie de cette rencontre.
Le Chef de L’Etat salue la participation exceptionnelle des Etats membres (52 sur 53) et le niveau très élevé de leur représentation.
Tirant les conclusions de cette rencontre, le Chef de l’Etat demande au Gouvernement de mettre en œuvre sans délai les importantes décisions prises à l’issue de ce Forum.
Revenant sur la journée nationale de l’Elevage célébrée le 27 novembre 2021, Le Président de la République adresse ses remerciements aux populations de Dahra Djolof et de la Région de Louga, pour la mobilisation exceptionnelle et l’accueil chaleureux qui lui a été réservé à cette occasion.
Le Président de la République félicite le Ministre de l’Elevage et des productions animales, le Ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale et l’ensemble des acteurs du secteur de l’Elevage, pour la parfaite organisation de la Journée nationale de l’Elevage qui constitue un cadre d’échanges et de propositions, pour la consolidation de la dynamique globale du secteur qui occupe une place importante dans le PSE.
Le Chef de l’Etat demande au Gouvernement de poursuivre la promotion des investissements publics et privés dans le secteur à travers des partenariats innovants et des financements renforcés et accessibles aux éleveurs et aux autres opérateurs dans l’Elevage.
Le Président de la République rappelle qu’il tient particulièrement à l’accroissement continu des productions de lait et de viande (avec la subvention à hauteur de 50 % des importations de génisses) ; à la consolidation des chaines de valeur des filières afin d’asseoir notre souveraineté alimentaire et le renforcement de la place du secteur dans la richesse nationale, le développement de l’Entreprenariat et la création d’emplois sur l’étendue du territoire national.
Le Chef de l’Etat demande à la DER/ FJ de déployer un guichet spécial, pour accélérer la mise à disposition des financements projetés (8, 5 milliards FCFA en 2022) destinés aux acteurs et filières de l’Elevage.
Le Président de la République rappelle, dans cet élan, au Gouvernement l’urgence de promouvoir une politique d’élevage intensif et semi-intensif par la mise en œuvre, à partir de 2022, de sa décision de porter le Fonds de Stabulation (FONSTAB) à 5 milliards FCFA/an.
Abordant la question liée au suivi de l’application des orientations et recommandations de la troisième Conférence sociale dont il a présidé la cérémonie de clôture, le vendredi 26 novembre, le Chef de l’Etat félicite le Ministre du Travail, du Dialogue social et des relations avec les Institutions, le Haut Conseil du Dialogue social et les partenaires sociaux pour le succès de cette rencontre sociale de notre Agenda républicain.
Le Président de la République rappelle au Gouvernement l’impératif de bâtir une croissance inclusive et durable, en accélérant la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle ; de veiller au travail décent, ainsi qu’au renforcement du système national de retraite à travers notamment : (i) une hausse de 10% - d’ici fin décembre 2021 - des pensions de retraite ; (ii) l’examen des modalités de relèvement progressif des cotisations retraite et d’enrôlement des agriculteurs, éleveurs, pécheurs, artisans et acteurs du secteur informel ; (iii) le recours incitatif à la retraite complémentaire ; (iv) l’accélération du processus de consolidation des régimes et structures de gestion des retraites (FNR, IPRES, CSS).
Le Chef de l’Etat indique, par ailleurs, l’urgence d’actualiser le code de sécurité sociale et ses textes réglementaires subséquents, afin de consolider le socle de Protection sociale en intégrant les contributions des programmes sociaux d’envergure (Bourses de sécurité familiale, Couverture maladie universelle, Carte d’égalité de chances …) lancés depuis 2012.
Sur le nécessaire renforcement de la lutte contre les violences faites aux femmes, le Président de la République rappelle au Gouvernement, la place primordiale des femmes dans la stabilité économique et sociale du Sénégal.
Le Chef de l’Etat demande, à cet égard, au Gouvernement de poursuivre et intensifier la mise en œuvre des politiques publiques visant l’amélioration continue de la condition des femmes.
Le Président de la République indique toute l’importance qu’il attache à l’élimination systématique des violences contre les femmes et les filles et demande au Ministre de la Femme, de la Famille du Genre et de la Protection des Enfants de dérouler en permanence et d’intensifier les campagnes de sensibilisation de proximité contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat est revenu sur l’innovation dans le pilotage de l’action publique et la nécessaire généralisation des systèmes de management de qualité dans les administrations avec en ligne de mire la gestion axée sur les résultats(GAR).
Le Président de la République rappelle, à cet égard, que la gouvernance en mode « Fast Track », s’est traduite, malgré la pandémie de COVID- 19 qui s’est déclenchée il y a deux ans, par l’instruction finale de nouveaux projets d’émergence (Port de Ndayane, Autoroute Mbour Fatick, Kaolack….), l’inauguration (effective ou à venir) de nombreuses réalisations sans précédent (Hôpitaux de Kaffrine, Kédougou, Touba et Sédhiou, Service des maladies infectieuses de FANN (SMIT), Data Center national de Diamniadio, Stade du Sénégal….).
Le Président de la République demande, dans cet élan, au Gouvernement d’amplifier les réformes budgétaires et financières, mais également d’améliorer en continue, et de façon systématique, le management des administrations et l’engagement permanent au Travail, des agents publics.
Le Chef de l’Etat, sous ce registre, informe le Conseil de la certification (par AFNOR) à la norme ISO 9001 : 2015 du système de management mis en place par la Direction des Moyens généraux de la Présidence de la République.
Le Président de la République a adressé ses félicitations au Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République, à la Directrice des Moyens généraux et ses équipes, pour le travail exceptionnel accompli, qui a abouti à cette certification historique de la gestion d’une Présidence de la République.
Le Chef de l’Etat demande, dans la même lancée, à tous les ministères de s’inspirer de cette démarche, avec l’appui du Bureau Organisation et Méthodes (BOM) et du Ministère des Finances et du Budget, pour asseoir et consolider la modernisation et les performances des administrations.
Revenant sur la célébration de la journée mondiale de la lutte contre le SIDA ce 1er décembre, le Chef de l’Etat s’est félicité des avancées remarquables qui ont été réalisées malgré le contexte de pandémie Covid-19.
Par ailleurs, le Président de la République a rappelé sa décision d’allouer 02 milliards de FCFA pour renforcer les crédits destinés à la lutte contre le SIDA à compter de la gestion 2022.
Sur le climat social et le suivi des affaires intérieures, le Président de la République a insisté sur les points suivants :
1°) L’assistance aux daaras et aux diplômes de l’enseignement arabe : sur ce point le Chef de l’Etat indique que l’enseignement arabe a connu un développement notable ces dernières années avec plusieurs apprenants, formés et titulaires de diplômes d’enseignement moyen et supérieur, dont l’insertion socio-économique doit demeurer une préoccupation permanente du Gouvernement. C’est ainsi que le Président de la République annonce la création d’un Bureau, chargé d’impulser, de superviser et d’aider à la coordination optimale et au suivi - évaluation des différentes structures et programmes d’assistance multisectorielle aux Daaras et aux Diplômés de l’Enseignement arabe. Cette structure vise à promouvoir et consolider un dialogue inclusif et constructif systématique avec l’ensemble des parties prenantes afin d’asseoir leur participation citoyenne et leur responsabilisation effective dans la vie publique et le développement national.
2°) La maitrise stratégique des prix des produits, denrées et services : à ce sujet, le Président de la République, au regard de la conjoncture économique mondiale, liée à la pandémie de COVID- 19, de l’augmentation continue du cours du Pétrole et du fret maritime, demande aux ministres en charge du Commerce et des Finances de réunir régulièrement le Comité des prix en vue d’assurer un suivi permanent de la situation et de la stabilité des prix des denrées, produits et services de première nécessité.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
- Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives et instructions présidentielles ;
- Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale et sur la tenue à Dakar de la 8éme Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC) ;
- Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur les retombées de la 8éme Conférence des ministres du FOCAC.
- Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la Célébration de la journée nationale de lutte contre le SIDA ce 1er décembre 2021 et sur la situation de la pandémie Covid-19.
- Le Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants a fait une communication sur le projet de Centre national de prise en charge holistique des femmes et des filles victimes de violences basées sur le genre.
- Le Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises a fait une communication sur la 21ième édition de la Foire internationale de Dakar (FIDAK).
- Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du Suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur la stratégie nationale d’Inclusion financière (SNIF).
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le Projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier la Convention entre le Gouvernement de la République du Sénégal et le Gouvernement de la République Tchèque, en vue d’éviter la double imposition et de prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôt sur le revenu, signé à Dakar, le 22 janvier 2020 ;
- Le Projet de décret fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement du cadre territorial de concertation ;
- Le Projet de décret relatif aux régimes de prix et aux procédures de dénouement du contentieux économique ;
- Le Projet de décret abrogeant et remplaçant le décret no 2017-2305 du 27 décembre 2017 portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG).
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
• Monsieur Mor NDIAYE, Magistrat, précédemment directeur-adjoint des affaires criminelles et des Grâces au Ministère de la Justice est nommé Directeur général de l’Office national de Recouvrement des Avoirs criminels (ONRAC) ;
• Monsieur Malick DIALLO, Commissaire aux Enquêtes Economiques principal, est nommé Directeur du Commerce Extérieur du Ministère du Commerce et des PME ;
• Monsieur Mouhamadou SY, Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur des Services fiscaux en remplacement de Madame Ndèye Aïssatou NDAO, appelé à d’autres fonctions ;
• Madame Ndèye Aïssatou NDAO, Inspecteur des Impôts et des Domaines, est nommée Directeur des moyennes entreprises, en remplacement de Monsieur Mamoudou Ben Ousmane BA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur El Hadji Djiby BOCOUM, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Missira Wadène, département de Koungueul, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Bonconto, Département de Vélingara, en remplacement de Monsieur Moustapha MBAYE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
• Monsieur Salif FAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Adjoint au préfet du Département de Sédhiou, est nommé Sous préfet de l’Arrondissement de Missira Wadène, Département de Koungheul, en remplacement de Monsieur El Hadji Djiby BOCOUM, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Djidiack KITAL, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Dar Salam, Département de Salémata, est nommé Sous préfet de l’Arrondissement de Niaming, Département de Médina Yoro Foulah, en remplacement de Monsieur Mamadou Boubou THIAM, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur Richard Biram FAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Niaguis, Département de Ziguinchor, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Dar Salam, Département de Salémata, en remplacement de Monsieur Djidiack KITAL, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Magatte NDIAYE, Secrétaire d’Administration, précédemment Adjoint au préfet du Département de Nioro du Rip, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Niaguis, Département de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Richard Biram FAYE, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Cheikh GNINGUE, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Kael, Département de Mbacké, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Sam Notaire, Département de Guédiawaye, en remplacement de Monsieur Pape Massaër DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
• Monsieur Pape Massaër DIOP, Secrétaire d’Administration, précédemment Sous-préfet de l’Arrondissement de Sam Notaire, Département de Guédiawaye, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Mérina Dakhar, Département de Tivaouane, en remplacement de Monsieur Soré DIA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
• Monsieur Mayoni SARR, Instituteur, précédemment Adjoint au Sous-préfet de l’Arrondissement de Tattaguine, Département de Fatick, est nommé Sous-préfet de l’Arrondissement de Kaël, Département de Mbacké, en remplacement de Monsieur Cheikh GNINGUE, appelé à d’autres fonctions."
QUE SAVOIR DU LAURÉAT DU PRIX NEUSTADT DE BOUBACAR BORIS DIOP
Comment allier le goût de la création romanesque et l'effroi d'une réalité où la cruauté est à son paroxysme? C'est l'ambition de Boubacar Boris Diop dans ce roman-témoignage sur les cent jours qu'a duré le génocide des Tutsi au Rwanda
Comment raconter l'irracontable et continuer à avoir foi en l'humanité ? Comment allier le goût de la création romanesque et l'effroi d'une réalité où la cruauté est à son paroxysme? C'est l'ambition de Boubacar Boris Diop dans ce roman-témoignage sur les cent jours qu'a duré le génocide des Tutsi au Rwanda, du 7 avril 1994 au 15 juillet 1994.
Lauréat du grand prix de la République du Sénégal pour les Lettres en 1990 avec Les tambours de la mémoire, Boubacar Boris Diop a aussi été distingué en 2018 par le "Harold and Stellfox Award" de Dickinson University pour l'ensemble de son œuvre.
Classé parmi les 100 meilleurs livres africains du vingtième siècle par le "Zimbabwe International Book Fair", Murambi, le livre des ossements vient de remporter, à l'unanimité des membres du jury, le prestigieux "Neustadt International Prize for literature" de l'université d'Oklahoma et de la revue World Literature Today.
Auteur de plusieurs romans en français et en wolof, essayiste, Boubacar Boris Diop a fondé à Dakar EJO-Editions qui publie dans les langues nationales sénégalaises.
"Grâce à son talent de créateur, l'écrivain sénégalais fait pénétrer dans nos consciences les noms et les visages des victimes de la sanglante tragédie rwandaise. Murambi, le livre des ossements permet aussi de mesurer la responsabilité, souvent occultée, des puissances occidentales dans les grandes tragédies africaines."
Sembène Ousmane
La maison d'édition Flore Zoa a acquis les droits de Murambi, le livre des ossements en 2021 pour assurer une large diffusion en Afrique noire de cette page sombre de l'histoire de notre continent.
Le roman paraîtra officiellement à la fin du mois de janvier 2022, mais vous pouvez d'ores et déjà acquérir par avance un exemplaire dédicacé de l'auteur lors SALON NATIONAL DU LIVRE DU SÉNÉGAL qui se tiendra du 2 au 5 décembre prochain à Dakar. La séance de dédicaces est prévue le jeudi 2 Novembre à 13h à la Place du Souvenir Africain. STAND de la maison d'édition Flore Zoa. Cette édition coûte 6500CFA.
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LES DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT DANS LE SAHEL
Dans un contexte d’insécurité engendrée par des groupes djihadistes et autres groupe armées, il est de bon ton de poser la problématique du développement dans le Sahel. Dans «Mon heure d’Afrique» la journaliste Christine Holzbauer discute avec M. Adoum
Dans cette la journaliste reçoit Dr Djimé ADOUM, le nouveau représentant de la coalition pour le Sahel créé lors du sommet de Pau. Ancien ministre tchadien de l’Agriculture et ancien Secrétaire Exécutif du comité inter État de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) Djimé Adjoun donne des éclairages sur les défis qui se posent à la région.
Dans un contexte d’insécurité engendrée par des groupes djihadistes et autres groupe armées, il est de bon ton de poser la problématique du développement dans cette région du Sahel. Dans «Mon heure d’Afrique» la journaliste Christine Holzbauer discute justement des défis de développement avec M. Adoum
par Oumar El Foutiyou Ba
LE SÉNÉGAL FACE À LA COOPÉRATION INTERNATIONALE DANS LA SOUS-RÉGION
Les objectifs de négociation devraient viser, quel que soit le partenaire, les transferts de technologies, le renforcement de capacités, les Partenariats publics privés
Depuis près de deux décennies, les autorités sénégalaises ont procédé à une légère réorientation de la politique de coopération au profit de nouveaux partenaires portés par la Chine, un pays qui l’objet de critiques, notamment de la part des pays occidentaux.
En tant qu’ancien acteur de la coopération, ce débat nous interpelle à plus d’un titre et appelle, de notre part, une réflexion au moment même où se tient, à Dakar, le 8e Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC).
Pour rappel, le Forum a été ponctué par des annonces du Président chinois en matière de vaccins, dans un contexte de Covid, en réponse à la complainte des Africains portée par le président Sall, qui voient en la Chine une alternative, en particulier au lendemain de la Conférence sur le Climat susceptible de remettre en cause les embellies espérées de l’exploitation gazière, en Afrique, jugée polluante par les Occidentaux .
Nous rappellerons, d’abord, les formes revêtues par la coopération traditionnelle avant d’aborder la question de savoir dans quelle mesure l’élargissement de notre coopération à d’autres partenaires, au premier rang desquels la Chine, pourra être profitable à la partie sénégalaise et servir d’exemple à l’Afrique.
Une coopération classique handicapante ?
En raison de leur histoire particulière, les pays occidentaux ont toujours considéré la coopération Nord - Sud au travers d’une tradition de suzeraineté et d’enjeux extérieurs aux Pays en Développement (PED). Tout d’abord, les PED furent astreints à se positionner dans le cadre d’une guerre froide, qui ne les concernait pas, avant de se retrouver enfermés dans des schémas découlant des seules vues des bailleurs qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux.
Cette logique inspire les théories relatives au rattrapage ou à l’institutionnalisme dont les ambitions louables de développement, parfois articulées à une exigence de gouvernance vertueuse (en contradiction avec le soutien de dictatures alliées), n’ont jamais dépassé le stade des intentions.
Au fil du temps, il est apparu que la coopération avec les Pays occidentaux se heurte à plusieurs écueils avec des procédures couteuses en temps, de nature à retarder les projets, et des coûts liés à l’utilisation de l’expertise étrangère (entreprises, cabinets, consultants) qui vise principalement le rapatriement des fonds alloués dans les circuits économiques des pays d’origine.
Aussi ce type de coopération est-il vivement critiqué par des auteurs comme Dambisa Moyo qui accusent l’aide de conduire à la pauvreté, au détournement d’objectifs et à la corruption ; en opposition tranchée avec l’opinion de Jean-Michel Severino ou Jeffrey Sachs.
En tout état de cause, la coopération avec les partenaires classiques semble expliquer notre incapacité à atteindre un stade préindustriel, la détérioration des termes de l’échange, la privatisation tous azimuts opérée sur le portefeuille de l’Etat et la fragilisation du secteur privé local.
Ces considérations associées au tarissement des flux d’aide de la part des PTF traditionnels, confrontés à des problèmes récurrents de gouvernance interne, expliquent les tentatives de réorientation de la coopération entreprises, depuis quelques années, par le Sénégal, en direction des Pays émergents dont la Chine dans le cadre d’une approche Sud-Sud.
La Chine ou l’émergence de nouveaux maîtres du jeu
Ces dernières décennies ont été marquées par la percée opérée par les Pays émergents comme le Brésil, la Corée du sud et, surtout, la Chine dont les interventions revêtent un cachet particulier en tant que moteur de la croissance économique mondiale avec des besoins continuels en matières premières provenant, notamment, de l’Afrique.
De Deng Xiaoping, qui a entrouvert sa muraille communiste pour y introduire l’économie de marché, à Xi Jinping, son leader actuel, préoccupé par des enjeux géopolitiques et économiques opposant son pays aux Occidentaux, l’Empire du Milieu a su innover avec des projets phares dont le plus symbolique, OBOR (One Belt, One Road), concerne plus d’une soixantaine de pays, sur tous les continents.
La présence de la Chine en Afrique permet à plus de 10000 de ses entreprises de disposer de marchés d’approvisionnement et d’écoulement de leurs produits et contribue à l'élimination de la pauvreté pour les deux parties. C’est pourquoi ce géant asiatique a entrepris de conforter son emprise sur le continent noir.
La Chine affine sa stratégie dans le cadre des Forums sur la coopération sino-africaine pour les investissements (FOCAC) adoptés à partir de 2000 et a mis en place un fonds de développement sino-africain dans le cadre duquel s’est tenu, en novembre 2017, à Marrakech, un sommet, le 2e, qui a enregistré la participation de 400 sociétés dont 150 chinoises.
Le choix du Maroc n’est pas fortuit. Avec OBOR, ce pays a trouvé le moyen de se positionner comme une place forte destinée à rayonner entre la Chine, l’Afrique subsaharienne et l’Europe. Ces visées s’inscrivent dans une perspective globale qui a conduit le Royaume chérifien à signer plusieurs accords commerciaux avec divers partenaires (USA, UE…), multiplier ses IDE par 5, entre 2011 et 2015, dans la CEDEAO, un espace qu’il souhaite intégrer, avec, en prime, dans le futur, l’adoption d’une monnaie, d’un tarif extérieur et d’un marché commun.
Pour ce qui concerne notre pays, la Chine et le Sénégal développent des relations d’amitié, depuis 1964, avec des périodes plus ou moins fastes. En dépit d’atouts réels pouvant intéresser l’Empire du Milieu (mines, infrastructures, énergie, immobilier, ZES,…) et de sa position géographique à nulle autre pareille, la Chine n’a semblé placer le Sénégal au cœur de son dispositif de coopération qu’à partir de 2005 avec la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays et à la faveur de la hargne patriotique déployée par son ancien ambassadeur au Sénégal, Lu Shaye, promu depuis Monsieur Afrique de la Chine.
Depuis, l’Empire du Milieu s’est distingué de façon spectaculaire en investissant dans plusieurs pans de la vie économique sénégalaise dans le cadre d’un portefeuille de projets couvrant divers secteurs (agriculture, santé, sports, culture…) avec des investissements massifs sur les Infrastructures et des conditions de contractualisation plus douces que celles accordées par la coopération classique grâce à des financements très concessionnels. Seule ombre au tableau, en dehors du groupement JLS-Henan/Chine, constitué par deux privés, dans le passé, les conventions sino-sénégalaises se traduisent concrètement par un investissement mobilisant, souvent, des entreprises chinoises, utilisant du personnel et des matériaux …chinois.
Malgré tout, l’importance de ce pays pour l’économie sénégalaise n’est plus à démontrer. La Chine était, pour 2016, le troisième partenaire commercial du Sénégal, avec un volume d’échanges multiplié par 16 en 10 ans et un accroissement moyen de 133% par an.
En 2020, le volume du commerce entre les deux pays s’élevait à près de 3 milliards de dollars (400 fois le chiffre de 2017) avec un portefeuille assez diversifié et des projets phares en matière d’infrastructures (industrielles avec une plateforme à Diamnadio, voies de communication avec les autoroutes, et télécommunications avec le Data center, le e-gouvernement, hydrauliques, culturels…).
La Plateforme industrielle de Diamnadio fait, d’ailleurs, partie des huit initiatives majeures du FOCAC dont la 8e édition a fini de livrer de ses conclusions, ce 30 novembre 2021, à Dakar.
Cette coopération reste cependant à dynamiser dans le cadre de l’ambitieux programme des nouvelles Routes de la soie (OBOR), cadre de financement du Président chinois pour les prochaines décennies ; ce qui témoigne, si besoin était, du retard à l’allumage du Sénégal vis-à-vis de cette opportunité majeure.
Les progrès de la Coopération sino-africaine sont encore plus impressionnants. En 2019, le montant des investissements directs de la Chine en Afrique, comparés ceux de l'an 2000, ont pratiquement été multipliés par 100 avec des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique dont les montants ont atteint le chiffre de 208 milliards de dollars, soit 20 fois plus qu’en 2000. De plus, la Chine est restée, durant 11 ans, le premier partenaire commercial de l'Afrique, ce qui donne une idée de son apport sur la croissance économique du continent à laquelle elle a contribué à 1/5e de sa valeur.
La coopération avec la Chine ne s’intéresse guère aux conditionnalités en rapport avec la gouvernance interne des Etats, comme c’est le cas pour les Occidentaux avec qui elle partage, toutefois, le défaut des coûts liés à l’utilisation de l’expertise étrangère à l’origine de moins-values pour les pays recevant des financements.
Les besoins énormes de l’économie chinoise la porte à rechercher les matières premières, comme le firent, dans le passé, les Occidentaux mais, contrairement à eux, sa présence contribue à la bonne tenue des prix ; ce qui est à l’avantage des pays bénéficiaires, comme le Sénégal, qui gagneraient, cependant, à toujours miser sur la valeur ajoutée qu’apporteraient les produits finis ou semi-finis.
A certains égards aussi, on sait qu’une large ouverture vers des pays comme la Chine peut avoir comme contrecoups le délitement du tissu industriel local peu compétitif par rapport aux produits importés et une explosion de la dette (Ethiopie, Zimbabwe, RDC…) pouvant aliéner la souveraineté des Etats à travers les tentatives réussies ou non de caporalisation de minerais stratégiques (RDC) ou d’infrastructures (Kenya).
Ce dernier aspect a conduit certains Etats à s’éloigner, entre 2020 et 2021, de projets (d’infrastructures et miniers) non conformes à la Constitution (Ghana, RDC) du fait de l’intervention du système judicaire qui a opposé son véto à des projets, ce qui appelle un recentrage de la part de la Chine qui doit restaurer la confiance.
L’érosion du capital sympathie chinois en Afrique, illustrée par les manifestations de la Société civile kényane en 2021, est une alerte sur ses modes d’action car ce pays est aussi attendu sur le plan du respect qu’il proclame aux Africains.
Quelle doit être la posture d’un pays comme le Sénégal ?
Pour asseoir une démarche cohérente dans le cadre de sa politique de coopération, le Sénégal gagnerait à prendre des mesures hardies en direction de ses partenaires mais aussi à l’endroit de l’administration en charge de ce sous-secteur. Aussi, s’agira-t-il :
Au niveau de l’environnement, vis-à-vis des partenaires :
Jouer sur les effets de concurrence entre PTF en diversifiant la coopération
La diversification de la coopération et l’intensification des relations avec les pays du Sud a pour avantage d’exacerber la concurrence entre les pays émergents portés par l’Empire du Milieu et les pays occidentaux condamnés à élever leurs standards de coopération et à développer une offre de financement plus intéressante (financements concessionnels avec des taux de 0 à 2% sur des durées de 25 à plus de 30 ans, tels que ceux consentis par la Chine ou la Corée du Sud), avec des retombées positives sur la gestion des finances publiques.
Contenir les chevaux de Troie, amis apparentés mais concurrents patentés
Les visées du Maroc doivent être considérées comme une menace sérieuse aux intérêts du Sénégal qui a raté, à la faveur de la crise ivoirienne, une bonne opportunité de hisser le Port de Dakar au rang de porte d’entrée du trafic en direction de l’Afrique occidentale alors que, dans le même temps, le Royaume chérifien multipliait ses projets portuaires et routiers destinés à ouvrir des couloirs de passages entre l’Afrique et l’Europe.
L’arrimage du Maroc au programme OBOR et les diverses conventions commerciales qu’elle a signées avec d’autres mastodontes (UE, USA...) feraient de ce pays une véritable cinquième colonne, pour les intérêts étrangers, dans l’espace CEDEAO et lui offre l’occasion d’élargir sa présence déjà notable dans les secteurs des banques et de l’immobilier.
Au niveau interne, vis-à-vis de l’Administration sénégalaise :
Adopter une philosophie axée sur l’optimum
Mon expérience d’ancien directeur des études, de la planification et de la programmation au ministère chargé de la coopération internationale m’a appris que ce qui fait la différence dans la mise en route de deux projets de coopération internationale tient surtout au suivi de terrain censé raccourcir les délais de décaissement post conventions (5 mois par expérience contre au moins un an pour la coopération classique).
C’est pourquoi, les services évoluant dans le secteur de la coopération internationale sont condamnés, s’ils veulent s’inscrire dans la performance, à s’éloigner du mandarinat en usage dans l’Administration publique sénégalaise en vue de se doter de méthodes éprouvées (manuel de procédures, charte de qualité, focus sur le résultat de développement et articulation rendement RH et promotion, allègement et dématérialisation procédures … ) ; soit autant d’éléments s’inscrivant dans une réforme globale qu’aurait au moins dû nous imposer le contexte de COVID.
Bâtir une véritable stratégie de négociation avec les PTF
Les services en charge de la coopération devraient placer au centre de leurs préoccupations la constitution d’équipes de négociation chevronnées avec, idéalement, des profils techniques diversifiés aux fins de mieux tenir compte de la connaissance des pays avec lesquels le Sénégal coopère à travers leur culture et les domaines techniques dans lesquels ils interviennent.
En effet, et pour ne considérer que le cas de la Chine, ce pays est connu pour disposer d’équipes rodées dans la négociation, appuyées par un Bureau économique qui, sous le prétexte de surveiller les exigences juridiques du ministère du Commerce, assure un rôle de fervent défenseur des intérêts des entreprises de l’Empire du Milieu.
C’est pourquoi les objectifs de négociation devraient viser, à chaque fois et quel que soit le partenaire, les transferts de technologies, le renforcement de capacités (formation, emploi local à tous les niveaux de responsabilité, joint-ventures), les investissements de qualité répondant aux besoins réels des populations et les Partenariats publics privés ; ces derniers étant un bon moyen, pour nos pays, d’éviter de s’exposer, dans le futur, à un endettement massif et à une perte de souveraineté.
Oumar El Foutiyou Ba est écrivain, Conseiller en Organisation