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25 juin 2025
PAR Jean-Baptiste Placca
SOUVERAINETÉ CONTRE SOUVERAINETÉ
Qu’il soit Jaune, Noir ou Blanc, le bon mercenaire n’existe définitivement pas ! Les Maliens, tôt ou tard, auront à le constater, hélas ! En toute souveraineté
Qui donc protègera le peuple, si l'armée privée russe Wagner doit « former l'armée malienne et protéger les dirigeants ? »
Wagner ! Ce nom a résonné, cette semaine, jusque dans le Palais de verre de Manhattan, où la France a, en quelque sorte, « mondialisé » l’émoi, à propos de l’accord en vue entre les autorités maliennes et l’armée privée de mercenaires russes. Mais, à Bamako, beaucoup s’insurgent contre ce qu’ils considèrent comme une atteinte à leur souveraineté. Les dirigeants maliens n’ont-ils pas raison, après tout, de décider de ce qu’ils estiment être dans leur intérêt ?
Si le colonel Goïta trouve que s’offrir les services de cette armée privée russe sert les intérêts du Mali, évidemment qu’il a raison, et même le devoir de le faire. D’ailleurs, si personne n’a pu l’empêcher de prendre le pouvoir, par deux fois, à Bamako, qui donc pourrait l’empêcher d’engager son pays dans la voie qu’il désire ? C’est cela, la souveraineté, en effet.
Mais l’indépendance d’un pays se proclame un jour, puis s’assume, ensuite. Le besoin de rappeler que l’on est indépendant trahit souvent le fait que l’on a soi-même oublié d’assumer ladite indépendance. Jamais l’on n’entend les Cap-verdiens répéter qu’ils sont une nation indépendante. Pas plus que les Botswanais, les Namibiens, les Ghanéens… C’est à la manière dont les dirigeants conduisent leur pays que l’on réalise à quel point ils assument leur souveraineté.
L’ancien président de l’Assemblée nationale, Pape Diop, qui a déclaré que le trafic de passeports diplomatiques est une pratique ancienne au sein de l’Hémicycle, doit être entendu par le procureur. C’est l’ex-président de la Commission des lois, Me Abdoulaye Babou, qui juge ces propos «extrêmement graves», qui le dit.
Pape Diop, ancien président de l’Assemblée nationale, doit être entendu dans l’affaire du supposé trafic de passeports diplomatiques qui impliquerait des députés. C’est l’avis de l’ex-président de la Commission des lois à l’Assemblée, Me Abdou laye Babou.
«Si Monsieur Pape Diop fait un tel commentaire, ça prouve qu’il a été témoin et ça concerne son groupe, c’est extrêmement grave. Parce que c’est le Peuple sénégalais qui avait fait de nous des députés. Donc, nous devrions avoir vis-à-vis de ce Peuple sénégalais de la grande considération mais aussi un respect de la souveraineté», a-t-il soutenu, hier au téléphone.
L’ancien parlementaire a été interpellé sur la sortie de Pape Diop, qui a déclaré dans les médias, qu’il y a nécessité de faire une enquête sérieuse remontant jusqu’aux années 2000. Car dit-il, «certains députés se mariaient et six mois plus tard, ils reviennent présenter un certificat de divorce. Par la suite, ils se remarient pour faire bénéficier leurs conjointes du sésame».
En réponse, Me Babou trouve cette «déclaration de monsieur Pape Diop surprenante. Ça veut dire que lui-même, il n’a pas été loyal visà-vis du Peuple sénégalais qui avait fait de lui un député et de surcroit un président de l’Assemblée nationale. Donc ça c’est extrêmement grave». Pour lui, «cette déclaration venant d’une personnalité, c’est grave, il ne faudrait pas négliger ça. Nous sommes dans un Etat de droit». Ainsi, il est d’avis qu’il y ait une ouverture d’information sur la base de cette déclaration. Mais aussi que le procureur de la République s’autosaisisse. Il estime que par la suite, il suffit de remonter et de voir des traces, les archives sont là. Tout peut être reconstitué, ajoute-t-il.
Dans un premier temps, c’est Pape Diop qui doit être entendu par le procureur, selon l’ancien parlementaire. Cependant, l’avocat pense qu’en tant que maître des poursuites, si le procureur estime qu’une déclaration peut constituer un délit ou un crime, il peut ouvrir une enquête, demander à un juge d’instruction d’entendre Pape Diop sur la question et d’en tirer les conséquences de droit. «C’est bien possible, je crois qu’il n’y a pas prescription depuis lors mais c’est une déclaration qui touche même le fondement de l’Etat et de la Nation», explique le juriste. Il poursuit : «Il y a des procédures pour les dégrader (les députés concernés. Ndlr), même a posteriori, parce que c’est une infamie. Si l’affaire est avérée, ça ne doit pas rester impuni.»
Par ailleurs, Me Abdoulaye Babou a tenu à se laver à grande eau. Il dit à qui veut l’entendre qu’au sein du groupe «Espoir» qui avait été formé par l’Alliance des forces de progrès, ils n’ont jamais connu ces supposées pratiques relevées par Pape Diop. Lui-même quand il a été député pour la deuxième fois, il n’a jamais connu cela, se défend-il. Néanmoins, il persiste en disant que c’est «une déclaration qui mérite d’être approfondie. Le Peuple sénégalais a intérêt à savoir si ses représentants sont des faussaires ou pas».
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LE SENEGAL FACE AU CHOMAGE DES JEUNES
La question de l’emploi des jeunes reste un défi planétaire. Au Sénégal, la problématique est aussi d’actualité. La jeunesse diplômée attend elle aussi de trouver un débouché pour faire valoir ses acquis et gagner sa vie.
La question de l’emploi des jeunes reste un défi planétaire. Au Sénégal, la problématique est aussi d’actualité. La jeunesse diplômée attend elle aussi de trouver un débouché pour faire valoir ses acquis et gagner sa vie.
Codou BOP, est une jeune sénégalaise diplômée sans emploi. Après des années d’études et des diplômes en poche, elle peine à trouver un emploi. Dans sa volonté d’augmenter ses chances à l’emploi, elle a dû enchainer avec une longue liste de formation professionnelle espérant une porte de sortie du chômage. Mais ses nombreux efforts peinent toujours à payer. Dans cette vidéo de la BBC Afrique Codou BOP se désole de son sort.
«LA FRANCE N’A PAS FAIT SON DEVOIR DE MEMOIRE SUR LA COLONISATION»
En racontant la vie de la résistante Aline Sitoé Diatta, Karine Silla scrute les profondeurs noires du système colonial pour mieux le dénoncer
Son jeune âge, le mysticisme qu’on lui prête, les combats qu’elle a menés contre la France coloniale ont fait de Aline Sitoé Diatta un personnage auquel toute une génération peut s’identifier. En racontant la vie de cette jeune résistante sénégalaise, Karine Silla scrute les profondeurs noires du système colonial pour mieux le dénoncer.
Karine Silla, en abordant votre livre, «Aline et les hommes de guerre», qui tourne autour de la figure de Aline Sitoé Diatta, figure bien connue au Sénégal, le lecteur doit-il s’attendre à un roman, une biographie, un essai, ou quoi ?
A la base, moi je suis romancière. Donc, ce livre est un roman, et une biographie romancée. Mais, tout ce qui est politique, socio-économique est véridique, et autour de cela, j’ai construit un roman, avec certains personnages qui ont existé, quant à d’autres, en retraçant le trajet de Aline, je sais par exemple qu’elle avait travaillé chez le régisseur qui s’appelait Martinet, dans mon livre il s’appelle Martin. C’était aussi pour moi, une façon de traverser le Sénégal pendant la postindépendance. Donc, il y a tout ce passage avec la deuxième guerre mondiale, sachant qu’elle est née en 1920, elle est sacrée Reine de Casamance alors que la France a perdu la guerre, et elle va mourir en 1944. Donc, il y a le contexte de cette 2ème guerre mondiale. Le fond du livre est un roman, parce que la fiction est une forme d’écriture qui n’est pas rébarbative, qui nous permet de s’attacher à des personnages. C’est un travail que j’ai entrepris pendant 3 ans, de 8 à 11 heures par jour. Et un gros travail…
Avez-vous eu à parcourir la Casamance pour le faire ?
Je suis allée en Casamance, oui, et puis j’ai un père sociologue, qui m’a beaucoup parlé de différentes tribus, de ces ethnies qui ont été démantelées par la colonisation. Et du coup, je faisais le tracé de l’origine de la violence et de la perte que l’on pouvait avoir d’une identité. Et…
Est-ce pour cela que vous êtes remonté jusqu’au 15ème siècle, à l’arrivée des Portugais ?
Je voulais savoir d’où cela a commencé, l’origine, quels étaient les premiers blancs qui avaient posé pied sur la terre de Casamance. Et j’ai donc voulu me rapprocher des hommes, des individus, et me dire que ces navigateurs, qui allaient de rive en rive dans leurs bateaux, pour comprendre comment fonctionnait le monde, je me suis dit que ces navigateurs, ces explorateurs, avant qu’ils ne reviennent avec des marchands, et que l’on rentre dans quelque chose de complètement vénal, devaient vouloir découvrir la côte. Et quand on voit la Casamance depuis l’extérieur, on dirait vraiment le paradis.
La violence est la trame de votre livre. Vous parlez de cette violence qu’a constituée la colonisation, avec cette déshumanisation. Et votre personnage vient au monde à la fin de la première guerre mondiale, grandit durant la seconde guerre mondiale et vit quasiment les affres de la colonisation. Pourrait-on dire que vous avez fait une recherche sur la violence ?
Souvent, quand on parle aux gens des méfaits de la colonisation, ils répliquent que l’on ne peut pas continuer tout le temps à parler du passé. Mais ce n’est pas le passé, l’indépendance n’a que 60 ans ! Et il y a eu des siècles et des siècles de colonisation, d’humiliation, de non-respect de l’individu. Et j’ai voulu, vivant en France, et sachant tous les problèmes identitaires, avec les gens issus de l’immigration, parqués dans les banlieues, montrer qu’il y a une douleur dans chacun, et j’estime que la France n’a pas fait son devoir de mémoire sur la colonisation. Qu’est-ce qu’était la colonisation ? Les gens viennent vous dire avec fierté que leur grand-père était gouverneur du Sénégal. Cela indique que les gens, même à l’école, n’avaient pas vraiment conscience de ce qu’était l’Empire colonial. Pour eux, c’étaient des images de carte postale. Mais qu’est-ce que vivaient vraiment les gens au quotidien ? Qu’est-ce qu’était cet impôt qui écrasait la population, impôt allié au travail forcé, où les gens se retrouvaient à financer un système qui les opprimait ? Et du coup, pouvoir suivre le trajet de cette jeune fille qui se dit, «ce qui va pouvoir nous sauver, c’est notre identité. C’est de rentrer dans notre identité diola, la conserver». Elle a commencé par dire : «nous ne travaillerons pas le 7ème jour», alors que normalement, dans les travaux forcés, ils travaillaient 7 jours sur 7. Elle a décidé que les hommes n’iraient plus s’enrôler dans les guerres qui n’étaient pas les leurs. Donc, son trajet de résistance et de courage, était assez impressionnant.
N’était-ce pas déjà extraordinaire qu’à cette époque, une jeune fille de 20 ans, quasiment pas instruite, s’élève comme ça et impose des idées de ce genre. Est-ce une partie de la fiction ou bien de la réalité ?
Non, déjà, ça c’est de la réalité, parce que l’on sait ce qu’elle a fait en deux ans, l’orateur extraordinaire qu’elle était, comment elle réussissait à haranguer les foules. On sait que même après sa disparition, les gens, et surtout certaines femmes, ont continué à vouloir perpétuer ce combat de Aline Sitoë. Et je pense que, comme beaucoup de grands prêcheurs, c’était quelqu’un qui avait un destin qui était plus fort qu’elle. Ayant quitté son village, travaillant sur les quais à Ziguinchor comme docker, elle avait perçu des choses… Et puis, elle vient d’une ethnie très particulière, parce que l’on sait que les Diolas sont des gens extrêmement indépendants, qui ont résisté à tellement de choses. Et après, c’était intéressant d’essayer de profiler qui était cette jeune fille, psychologiquement, quel rapport elle avait avec la nature. Pourquoi les gens l’ont entendue, écoutée, parce qu’elle est restée malgré tout, un mythe.
Et le mythe se poursuit un peu à nos jours au Sénégal, où les gens parlent parfois de Jeanne D’Arc. Mais cela va même au-delà de l’image de Jeanne D’Arc, pour frôler une déification, que l’on retrouve dans votre livre. Vous avez parcouru la Casamance et vu son évolution actuelle. Pensez-vous que son message se retrouve et se perpétue dans les actes d’aujourd’hui ?
Je pense que chaque individu a quelque chose à apporter. Certains individus ont un message un peu plus porté que d’autres. J’ai voulu la remettre dans un certain contexte. Car je crois que s’il n’y avait pas eu la deuxième guerre mondiale, s’il n’y avait pas eu cette sécheresse exceptionnelle, s’il n’y avait pas eu les coïncidences qu’elle fasse cette danse pour la pluie et que la pluie tombe,… en fait, toutes les circonstances se sont mises en place pour mythifier ce personnage, et je pense qu’elle a canalisé l’état de la population pendant la guerre. Et les gens avaient besoin de croire en quelqu’un. Elle avait la force de ses convictions, et c’est ce mélange-là plus le contexte, qui ont fait de Aline Sitoë Diatta le personnage qu’elle est devenue. Et le travail que j’avais envie de faire, c’est de mettre en avant un personnage auquel cette génération peut s’identifier. C’est important d’avoir des «role models» comme on dit en anglais. Et qu’on puisse s’identifier au courage. Et je trouve que cette photo (celle de la couverture de son livre, Ndlr), avec la pipe en avant, avec l’arrogance, déclare qu’à un certain moment, on peut arrêter de baisser la tête. Et aujourd’- hui, en regardant la situation du monde telle que nous le connaissons, avec la crise identitaire, l’état de la France par rapport aux descendants de ses anciennes colonies, quand je vous montre la crise écologique, les pollutions, l’accélération de la mondialisation, le livre aussi quelque part, constate tous les dégâts dont on a la connaissance aujourd’hui et qu’on ne connaissait pas auparavant. Dix ans auparavant, peut-être que je n’aurais pas pu produire le même ouvrage.
Aline et les hommes de guerre est votre quatrième ouvrage, et à ma connaissance, c’est le second dont l’histoire se situe au Sénégal. Il y a eu aussi, L’absente de Noël dont l’action se déroule au Sénégal. On sait que vous avez des liens familiaux qui vous rattachent à ce pays, pourtant vous vivez en France…
…Je vis en France, mais je suis Sénégalaise, je suis née au Sénégal. Mon père m’a dit un jour que le métissage ne veut rien dire. L’important c’est la culture et les idées que l’on adopte. Mon père était très proche de Cheikh Hamidou Kane. Et il fait partie des gens qui ont résisté à l’idée qu’il y avait des bienfaits dans la colonisation. Mon père était un érudit qui a combattu l’idée qu’ils nous ont apporté quelque chose. Depuis que je suis toute petite, mon père m’a parlé des anciens royaumes du Mali, de ce qu’était le Sénégal avant. J’ai été élevée par un homme très puissant par rapport à ses racines. Je suis née au Sénégal, et je n’y ai pas toujours vécu. J’ai vécu au Burkina, au Cameroun, au Tchad, et donc, je connais bien l’Afrique. Quand je suis arrivée en France, j’étais adulte, j’avais 24 ans. Mes enfants, qui sont quatre, revendiquent le fait qu’ils sont Sénégalais. Cela montre la force de l’identité, celle que défendait Aline Sitoë Diatta. J’aime la France, mes enfants y sont nés, mais je suis Sénégalaise. Et ce livre, pour moi, est très important. Il était coup de cœur à la Fnac, et il a bien marché en France, mais le plus important pour moi est qu’il marche au Sénégal et en Afrique.
Pour vous, quelque part ce livre est un mémoire contre le colonialisme et contre ses dérives…
A la fin du livre, je le dis. C’est cela qui est fou. On ne peut pas aujourd’hui, déclarer que l’on est pro-Nazi. Par contre, on peut déclarer qu’il y avait de la noblesse dans le colonialisme. Comment peut-on dire cela ? Savent-ils que la démographie entière a chuté dans les pays du fait de la répression, que les gens étaient soumis au Code de l’Indigénat (24 :00).
GESTION DES DECHETS DE LA BAIE DE HANN
Le maire Babacar Mbengue parle de problème de compétence
En collaboration avec la commune de Hann Bel Air, l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (Ucg) et l’Ong Les’go, le ministre de la Jeunesse a choisi la Baie de Hann pour organiser un «clean Day» dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du nettoiement.
Comme un symbole et faisant l’objet d’une dépollution dans le cadre d’un projet, cette plage est recouverte de «quelques poches de déchets» malgré les efforts faits par-ci et par-là par les associations et les volontaires pour changer son «visage».
«Il y a d’une part le rejet de la mer, du fait de la configuration de la baie. Mais d’autre part quelques ordures domestiques, parce que lorsque vous longez la berge, ce ne sont pas que les rejets, il y a les déchets domestiques», argumente Babacar Mbengue, maire de Hann Bel Air, qui souligne «qu’on est en train de travailler au comportement, aux mauvaises habitudes».
«On a pu constater qu’il y a un léger mieux», ajoute le maire de Hann-Bel Air venu assister la Journée mondiale du nettoiement à Bel Air qui s’est tenue en l’absence de Mme Fatoumata Tall, ministre de la Jeunesse.
Interpellé sur le système de gestion des déchets sur la Baie de Hann, M. Mbengue souligne qu’«il y a un problème de compétence sur la baie». «Il n’y a qu’une initiative d’associations qui peut faire effet là-bas. C’est la raison pour vous dire qu’on s’y investit, on encourage. Parce qu’intervenir ce sont des pelles, ce sont des moyens, c’est un budget. Imaginez-vous si vous voulez faire un programme sur 365 jours, 52 weekends, ça peut vous prendre la moitié du budget de la mairie. C’est pour vous dire du point de vue de l’arbitrage, ça touche toujours un problème en termes de répartition», fait remarquer Babacar Mbengue, qui indique que «la mairie n’est pas compétente sur la Baie de Hann» et «ne peut pas se substituer à l’Ucg».
Sur la dépollution de la Baie de Hann, le maire informe que le programme «avance à petits pas». «Je n’ai pas vu quelque chose qui me rassure. Et j’espère que sous peu on verra que le projet est en train de prendre son envol», soutient-il.
Pour Mme Irène Mingasson, ambassadrice de l’Union européenne au Sénégal, l’Ue et la team Europe «ont fait de l’amélioration de l’environnement de la Baie de Hann une priorité». Parlant de l’investissement humain sur la Baie de Hann pour la rendre propre, Mme Mingasson de qualifier ses actions de «symboliques».
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LA DEPIGMENTATION, CE MAL QUI RONGE SILENCIEUSEMENT
Au Sénégal, la dépigmentation est un effet de mode et la plupart des femmes s’y adonnent. Communément appelé hèssal, cette pratique consiste à s’éclaircir volontaire la peau avec de produits cosmétiques. Pourtant cette pratique a bien des effets néfastes
Au Sénégal, la dépigmentation est un effet de mode et la plupart des femmes s’y adonnent. Communément appelé hèssal, cette pratique consiste à s’éclaircir volontaire la peau avec de produits cosmétiques. Pourtant cette pratique a bien des effets néfastes.
Malgré les actions de sensibilisation des agents de santé et des activistes à propos des méfaits de La dépigmentation, cette pratique peine à reculer ses barrières. Selon l’association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle 67% des personnes se décapent la peau l’aide de produits cosmétiques. Dans cette vidéo, la BBC Afrique met la lumière sur ce mal qui ronge silencieusement la population.
LE JOOLA, LES SYMBOLES À L’ABANDON D’UNE TRAGEDIE
Les cimetières du Joola et le Musée dédié qui devaient rappeler que les morts font partie de notre sombre passé, ne sont pas intégrés dans les livres d’histoire. Une négligence qui rappelle que nos fragilités d’hier font partie de notre quotidien
Par Ibou MANE Correspondant |
Publication 25/09/2021
Il y a 19 ans, le Joola faisait son dernier voyage. Il y a 19 ans, le Sénégal vivait sa plus grande tragédie. La plus grande tragédie maritime mondiale. Depuis ce triste 26 septembre 2002, les familles des victimes des naufragés se battent pour encore cette histoire dans la mémoire de ce pays, qui a du mal à entretenir les souvenirs de cet événement qui a fait près de 2 mille morts. Aujourd’hui les symboles de cette tragédie sont à l’abandon. Les cimetières du Joola à Mbao et Ziguinchor et le Musée du Joola, qui devaient nous rappeler que nos morts font partie de notre sombre passé, ne sont pas intégrés dans nos livres d’histoire. Une négligence qui rappelle que nos fragilités d’hier font partie de notre quotidien.
Cimetières de Kantène et Cabadio-Niafrang : Des refuges pour familles éplorées du Joola
S’il y a une tradition chez les familles de victimes du naufrage du Joola, c’est le nettoyage, à chaque veille de commémoration de ce drame, des cimetières de Kantène et de Cabadio-Niafrang. Deux lieux qui abritent 76 victimes du naufrage du Joola et qui constituent, tel celui de Kantène, des passages obligés des autorités étatiques pour un dépôt de gerbe de fleurs et des prières ; mais un moment également de recueillement et de soulagement pour les familles des victimes.
La veille de commémoration de l’An 19 du naufrage du Joola prévue ce dimanche 26 septembre 2021 n’aura pas dérogé à la règle. Et ce, avec le nettoyage dimanche dernier, du cimetière de Kantène où reposent 42 victimes du naufrage et qui a fini de faire peau neuve. Une opération à l’actif des familles des vicitmes du Joola, des forces de défense et de sécurité, des associations de jeunesse, des scouts, de la mairie, etc. Une forte mobilisation citoyenne a été notée également ce mercredi pour le nettoyage du cimetière de Cabadio-Niafrang où sont enterrés 34 corps de victimes du naufrage repêchés sur les cotes gambiennes. C’est dire l’importance de ces cimetières pour les familles des vicitmes du Joola. Des familles qui n’ont ni reçu ni vu de corps des vicitmes ; et des familles dont certaines n’ont toujours pas fait leur deuil, 19 ans après. Car sur 2000 victimes recensées du naufrage du Joola, seuls 482 corps ont été repêchés et enterrés dans quatre cimetières ; à savoir ceux de Cabadio, Kantène, Mbao et Bassori en Gambie. C’est dire, de l’avis de Elie Diatta, responsable du Directoire national des familles des victimes, que les cimetières constituent leurs seuls lieux de soulagement voire le condensé de la plaque tournante du naufrage. Et seul le renflouement du bateau Le Joola permettra aux familles des victimes d’enclencher, argue-t-il, le processus du soulagement voire de guérison. Il en veut pour preuve qu’aujourd’hui, 1 milliard de francs CFA sont encore dans les caisses de l’Etat du fait de renoncement de familles de vicitmes de leurs indemnisations. «Ces familles de victimes ont refusé ces indemnisations car n’ayant pas encore et toujours fait leur deuil, n’ayant pas encore pu se libérer du choc traumatique causé par ce naufrage», souligne Elie Diatta dont le frère Michel Diatta repose au cimetière de Cabadio-Niafrang. Et pour qui le renflouement du Joola, qui va réveiller de mauvais souvenirs et fera mal sur le coup, constituera un déclic pour les familles des vicitmes. «Ce sera un déclic qui fera mal mais qui va déclencher le processus de guérison pour de nombreuses familles éplorées par ce drame», soutient-il. Dans la même veine, Elie Diatta a pointé du doigt les quatre points qui figurent encore dans le dossier de revendications des familles des victimes. A savoir l’entretien des cimetières qui est en train de trouver, dit-il, un début de solution avec la décision des autorités étatiques d’investir dans ce volet, la question du renflouement du Joola toujours restée en l’état, et la vérité et la justice sur ce naufrage et la prise en charge psychologique des familles des victimes.
Le dossier du Joola est dans de bonnes dispositions
Quid de la question des pupilles de la Nation ? Elie Diatta estime que cette revendication est en voie de trouver un début de solution, et ce, avec la remise le mercredi dernier, de chèques symboliques comptant pour la rétrocession de la prise en charge par l’Etat des orphelins majeurs laissés en rade par le décret d’application de 2009 mais en conformité avec la loi de 2006. «Les autorités étatiques sont aujourd’hui dans de réelles dispositions de remettre sur la table tout le dossier du Joola», souligne-t-il. Une manière pour Elie Diatta, au nom des familles de victimes, de magnifier les avancées de taille notées dans le dossier du Joola à l’actif du président de la République qui ne cesse aujourd’hui de prêter, dit-il, une oreille attentive à leurs préoccupations. Et de citer en guise d’illustration, outre le progrès noté dans le dossier des pupilles laissées en rade, le Mémorial-Musée qui est en chantier et dont les familles des victimes espèrent la réception l’année prochaine. «Notre seul cri du cœur aujourd’hui, c’est d’avoir l’occasion de s’asseoir avec le chef de l’Etat pour évaluer ce qui reste avec les familles des victimes. Et permettre du coup de boucler définitivement le dossier du Joola pour entamer un travail de mémoire», dixit Elie Diatta, qui invite les autorités à leur prêter une oreille attentive et à persévérer dans le cadre de l’accompagnement des familles des victimes et de la prise en charge de leurs revendications.
Mémorial-Musée Le Joola : un chantier en bonne voie
Objet de plusieurs années de revendications de l’Association nationale des familles de victimes du naufrage du Joola, le Mémorial-Musée, en hommage aux disparus du drame, est en voie de réalisation. Lancés le 20 décembre 2019 à la Place des Naufragés, les travaux d’édification, prévus pour une durée de 18 mois, connaissent aujourd’hui une phase d’exécution très avancée avec des ouvriers qui sont à pied d’œuvre pour la livraison de l’édifice pour l’année prochaine. Une dynamique boostée en outre par les directives du président de la République qui, lors du Conseil des ministres du 15 septembre dernier, a donné des instructions au ministre de la Culture et de la communication, sur la nécessité d’accélérer les travaux d’édification du Mémorial-Musée dédié aux disparus. D’ailleurs, une visite d’une délégation gouvernementale est prévue sur le chantier du Mémorial ce dimanche, juste après la cérémonie officielle de commémoration du naufrage du Joola au Port de Ziguinchor. Occasion pour les autorités gouvernementales de constater de visu, l’état d’avancement des travaux du Mémorial-Musée d’un coût estimé à environ 3 milliards de francs CFA.
CI-GIT L’INDIFFERENCE
Le cimetière des naufragés du Joola connaît chaque année une opération ponctuelle de toilettage à l’approche de l’anniversaire du drame avant de replonger dans l’indifférence la plus totale
Le cimetière des naufragés du Joola connaît chaque année une opération ponctuelle de toilettage à l’approche de l’anniversaire du drame ayant coûté la vie à près de deux mille personnes. Cette année pour laquelle la célébration se pliera aux exigences du contexte de pandémie n’a pas dérogé à la règle. Le lieu reçoit ses dernières retouches pour accueillir les visiteurs du 26 septembre avant de replonger dans l’indifférence la plus totale. Le cimetière de Mbao n’est pas un cas isolé dans ce dossier du naufrage du Joola, puisque des points du mémorandum transmis aux autorités ne trouvent toujours pas une suite favorable. Suffisant pour le comité en charge du dossier de revêtir cette édition du thème : «Naufrage du Joola et gestion de la pandémie : l’irresponsabilité se poursuit.».
Une opération de désherbage effectuée mercredi, un revêtement des tombes à la chaux vive en cours et le tour est joué. Le cimetière des naufragés du bateau Le Joola, sis au cœur de la forêt classée de Mbao, donnera à ceux qui s’y rendent le 26 septembre, l’apparence d’un lieu super bien entretenu. Il n’en est rien car ces tâches de circonstance ne s’exécutent qu’une fois par an : à chaque veille de célébration de l’anniversaire du drame intervenu en haute mer.
Le détour sur les lieux jeudi a permis de constater un toilettage en train d’être fait à la hâte. Deux maçons étaient en train de s’affairer autour de la porte d’entrée du cimetière dont les deux battants ont été démontés à l’occasion. La façade en haut du portail sur laquelle étaient inscrits ces mots «Cimetière des naufragés du Joola» a été démolie et en pleine reconstruction.
Les visiteurs de dimanche verront une nouvelle façade plus imposante mais tout aussi très mal faite. Conçue avec une charge de béton armé que les étais ont du mal à supporter, elle est en train d’être réalisée à la va-vite.
L’œil du profane s’aperçoit que les étais ne sont pas adaptés à une telle charge ; ce qui a conduit à une incurvation vers le bas de la charge. «Si on utilise des étais en fer, on va les voler», nous a signifié l’un des maçons interrogés sur le choix d’étais en bois visiblement non adaptés. «Ne nous prenez pas en photo s’il vous plaît», a-t-il exhorté avant que son collègue, en train de recouvrir en ciment la façade en béton, ne s’arrête une seconde pour nous permettre de franchir, en nous faufilant entre les étais, l’entrée du cimetière. «Il n’y a pas de gardien», nous a-t-il dit.
Une allée d’environ 100 mètres de long pour 7 de large à peu près mène directement à l’endroit où reposent quelque 180 victimes. Plus de la moitié du périmètre est vide et, les effets de l’opération de désherbage de mercredi sont parfaitement visibles. A l’arrière les rangées de tombes durement éprouvées par l’environnement immédiat et l’absence d’entretien régulier que trois jeunes peintres, en plein labeur, s’évertuent à redonner une certaine candeur. «C’est quel jour l’anniversaire», a glissé l’un d’eux à la question de savoir s’ils pourront finir le travail avant le jour J. Il s’est d’ailleurs si tôt soustrait à l’interrogatoire occupé qu’il était à convoyer à ses collègues, dans des seaux, le produit fini issu de préparation dans un baril placé à l’ombre d’un arbre.
Outre les tombes harmonieusement construites sur la deuxième partie du périmètre, une dizaine d’arbres complètent le décor du cimetière de taille moyenne clôturé d’un court mur de quatre rangs de briques surplombés d’un linteau. Des poteaux en béton distants d’environ trois mètres soutiennent le linteau qui plafonne à environ 2 mètres.
A priori, un grillage métallique était prévu pour assurer la fermeture complète pour parer toute incursion à travers le mur. Pour autant, l’endroit semble quasi impénétrable de derrière pour les humains du fait d’arbres au feuillage dense contigus au mur. C’est dans ce décor que se tiendra le cérémonial pour la célébration de l’anniversaire du naufrage qui avait coûté la vie à 1864 personnes selon un décompte établi par le gouvernement.
Et, après la cérémonie de dimanche qui sera matérialisée, en raison de la crise sanitaire, par un dépôt de gerbe de fleurs, le cimetière replongera encore pour une année dans une indifférence totale en attendant un nouvel anniversaire. Au grand dam des membres du comité en charge du suivi du dossier. «D’une manière générale, les gouvernements successifs de 2002 à 2021 ont manifesté peu de volonté politique dans la prise en charge des doléances des victimes», avaient-ils rappelé dans le propos liminaire du point de presse préparatoire de l’anniversaire du naufrage tenu le 8 septembre. Ils avaient dénoncé une prise en charge assez timide du mémorandum tournant autour de cinq points. Il s’agit de la prise en charge des orphelins et des rescapés, le renflouement de l’épave du bateau, la justice pour toutes les victimes, l’édification du mémorial Le Joola et le choix du 26 septembre comme une journée nationale du souvenir. Selon eux, les avancées notées sur leurs exigences portent la prise en charge des orphelins et la construction du mémorial. Des avancées que le comité juge timides.
Le thème choisi pour l’édition de 2021 est révélateur de leur sentiment vis-à-vis des autorités. C’est : «Naufrage du Joola et gestion de la pandémie : l’irresponsabilité se poursuit.»
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JE SUIS UN VOLCAN, LORSQUE J’EXPLOSERAI, LE MONDE ME SENTIRA
Le milieu du showbiz est si difficile qu’il faut trouver des idées innovantes pour pouvoir financer la production de ses projets artistique. C’est conscient de cela que Corvo a eu l’idée de créer le projet 1000F 1000 mots pour réaliser un projet
Corvo phénomeno est persuadé que pour faire une musique, pour produire un clip de qualité, le prix à payer est énorme. C’est d’ailleurs pour cela que dans l’avalanche de réaction suscitée par la déclaration de l'animateur Pape Sidy Fall qui avait indiqué en janvier dernier que le clip de Dip Dundu Guiss a été réalisé à hauteur de 10 millions, n’étonne pas outre mesure Corvo. Si beaucoup contestent ce montant, voire moque et raille Dip Dundu Guiss Corvo lui croit fermement qu’un clip peut être réalisé réellement à ce prix. Le tout c’est de quel type de clip, explique le jeune arriste dans la deuxième partie de l'entretien avec AfricaGlobe tv.
En ce qui concerne sa propre carrière, malgré le monde impitoyable du showbiz, Corvo Phenomeno entend se frayer son chemin. Et il veut bien faire les choses à la perfection. Accoucher d’une musique de qualité, raffinée et digeste, c’est ce don rêve ce jeune artiste. Mais en même temps, il s’aperçoit qu’être artiste engagé, être du côté du peuple, vous rend quelque peu marginal au Sénégal. Ce qui n’est pas de nature à le décourager.
Le milieu du showbiz est si difficile qu’il faut trouver des astuces, des idées innovantes pour pouvoir financer la production de ses projets artistique. C’est conscient de cela que Corvo a eu l’idée de créer le projet 1000F 1000 mots afin de réaliser un clip dans le but de sensibiliser les citoyens sur la pandémie de la Covid-19. Et il se félicite de la participation de beaucoup de ses compatriotes.
Dans un délai très court de trois ans, il espère qu’il brillera de mille feux, posséder son propre orchestre. Tel un nerveux volcan, il va exploser à la face du monde et le monde le sentira. Le public découvrira un autre artiste. Mais en attendant, avec le peu de chemin déjà parcouru, il ne cache pas sa fierté d’avoir déjà réalisé quelque chose. Il veut surtout être un artiste crédible. Parce que pour lui, la crédibilité ça compte pour artiste. Par contre la célébrité n’est pas forcément synonyme de crédibilité comme certains artistes ont tendance trop souvent à la penser à son avis.