Dakar, 19 août (APS) - Le ministre de la santé et de l’action sociale a annoncé, jeudi, la réception de deux centrales à oxygène pour les hôpitaux de Dallal jamm et de Fann dans le cadre de la prise en charge de la Covid-19.
’’Nous avons réceptionné 2 centrales à oxygène de 40 m3 pour Dalal jamm et Fann. Celles-ci permettront de renforcer considérablement l’autonomie en oxygène de ces Centres de traitement des épidémies CTE’’, a indiqué Abdoulaye Diouf Sarr sur twitter.
Le ministère de la santé et de l’action sociale a réceptionné ces 2 centrales à oxygène sur une commande de 35 unités.
’’Elles seront installées à Fann et à DalalJamm. L’objectif est de renforcer l’autonomie des structures sanitaires en oxygène’’, souligne le département de la santé.
par Mamadou Amat et Papa Samba Kane
JAMRA, ARRÊTE TON CIRQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est la sanction du public et de la critique qui doit tout réguler. Et non pas une organisation confessionnelle, quelle qu'elle soit. Nous sommes suffisamment libres et responsables des chaînes que nous choisissons de regarder
Mamadou Amat et Papa Samba Kane |
Publication 19/08/2021
Liberté d'expression, liberté de presse, liberté de pensée, liberté de création… bref, liberté sous toutes tes formes et toutes tes déclinaisons, nous te sentons orpheline.
Depuis un certain temps, l'ONG Jamra a instauré la censure systématique sur des séries télévisées n'ayant pas son assentiment, bien aidée en cela par le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA). Des ailes lui ayant poussé sur le terrain de la censure à la diffusion, l'organisation veut maintenant étouffer dans l’œuf la création cinématographique en investissant son administration. Elle a annoncé en grande pompe, comme à son habitude, avoir signé une convention avec la Direction de la cinématographie. Celle-ci, on le sait, à travers le Fopica, finance la production de films.
Nous n'aborderons pas ici les aspects juridiques de la question. Ce n'est pas évident que les règles de fonctionnement de la Direction de la cinématographie, fixées par une administration laïque, l'autorisent à signer quoi que ce soit avec une organisation brandissant des critères religieux pour valider ou invalider un scénario. Mais si notre ami Babacar Diagne, président du CNRA, du haut de son expérience, cède presque toujours devant l'activisme débordant de Jamra, on voit bien d'ici l'embarras du tout nouveau directeur de la cinématographie. Bref !
Jamra, ainsi donc, place ses pions un à un. Et de plus en plus de gens, notamment au sein de l'intelligentsia, y compris politique, et aussi, malheureusement, de la presse, semblent trouver normal que Mame Makhtar Guèye, leader autoproclamé (parce qu'il n'en est pas le président) de Jamra, remette systématiquement en cause des acquis obtenus, voire arrachés, de haute lutte au fil des ans dans un pays, le Sénégal, que son rayonnement culturel a souvent placé aux premiers rangs des grandes nations du monde. De Tokyo à Berlin, en passant par Budapest et Paris - depuis Senghor -, Khar Mbaye Madiaga, Doudou Ndiaye Rose, Ndèye Khady Niang, Baaba Maal, Youssou Ndour, Sembène Ousmane ou encore Djibril Diop Mambety ont porté haut l’étendard du pays tant qu'au Japon, on danse le mbabas ou le jaxaay comme à Médina-Sabakh ou à Yeumbeul. Touki Bouki de Mambety est aujourd'hui classé, par la Fondation Martin Scorsese, parmi les cent meilleurs films du patrimoine cinématographique mondial. Or dans ce film, réalisé en 1973, une des scènes-culte, sinon la scène-culte, montre un homme dans la force de l'âge, debout sur le siège d'une voiture décapotable, nu, de dos, le poing levé, sur fond sonore d'un bàkk célèbre de notre làmb (patrimoine musical de cette lutte traditionnelle qui nous est spécifique avec son rituel athlético-poétique). Des empereurs, des rois et reines, toutes sortes de chefs de grands États ont applaudi le Sénégal, d'Occident en Orient, à travers le monde, grâce aux ballets La Linguère ou à l'Ensemble lyrique traditionnel de Sorano ou de sa troupe théâtrale, et de danses, que la censure bigote qualifierait aujourd’hui de « perverses ». Or ce dynamisme culturel nous a valu des amitiés utiles sur la scène diplomatique mondiale, avec toutes leurs implications aux plans économique et commercial.
La culture, disait Senghor, est au début et à la fin de tout développement. La brûlante actualité, avec la débandade militaro-diplomatique de la coalition occidentale en Afghanistan, en offre une illustration saisissante. Si l'Amérique domine le monde aujourd'hui, ce n'est pas grâce à sa force militaire, mais au blue-jean, au western, à Michael Jackson, à Harward University, à Rihanna... À sa Culture donc (grand c), et dans sa grande diversité que son cinéma, langage universel, a répandue dans le monde. La culture - plus profondément influente que le canon -, quand elle s'installe vingt ans quelque part, aucun groupe armé n'arrive à l’en déloger. Les Talibans ont vite fait de chasser ce qui restait chez eux de l'armée américaine, mais ils auront plus de mal avec le mode de vie adopté par une bonne partie de la jeunesse afghane née ou ayant grandi au cours des vingt dernières années d'occupation et d'influence culturelle occidentale. Toutes les concessions que les nouveaux maîtres de Kaboul sont en train d'aligner, pour gouverner sans heurts ingérables, tiennent à cette problématique. La force que représente sa culture pour un peuple, certes « ouvert aux apports fécondants des autres cultures », est à entretenir et promouvoir plutôt que d'être étouffée, mise sous l’éteignoir par une censure... unilatérale - c'est le moins que l'on puisse dire.
Nous sommes le pays de Boucounta Ndiaye « Ndaga yàxal na may nelaw », et tous ces jeunes, musiciens, cinéastes ou "performers" ne sont que les continuateurs d'une tradition dont les racines sont ancrées bien loin que cet instrumentiste et chanteur de génie, dans notre culture. Que, parmi ces jeunes créateurs, certains puissent être maladroits ou manquer du talent nécessaire pour rendre tout cela avec élégance, soit ! Mais alors, comme dans tous les pays du monde, c’est la sanction du public et de la critique qui doit tout réguler. Et non pas une organisation confessionnelle, quelle qu'elle soit, qui ne fédère pas - y a-t-il besoin de le dire ? - tous les Sénégalais. Allons-nous continuer de fermer les yeux sur le danger qui nous menace ainsi, au lieu d'ouvrir l'œil sur l'urgente nécessité qui se présente à nous de mettre un terme à cette fuite en avant, et avant que la situation ne dégénère inexorablement ? Allons-nous continuer d'accepter qu’un Torquemada tropical nous dépouille entièrement du peu de liberté qui nous reste après qu'il a réussi à subjuguer le CNRA et, dernièrement, la Direction de la cinématographie, voire la DSC (Division spéciale de la cybersécurité) de la Police nationale, qui lui acceptent tout ce qu'il leur impose ? Allons-nous continuer de laisser à Mame Makhtar Guèye le soin de décider tout seul du contenu de nos programmes audiovisuels, c'est-à-dire redéfinir la politique culturelle du pays de Léopold Sédar Senghor, David Diop, Birago Diop ? Et pour mettre quoi à la place ? Telle est en fait la grande question ! Devrions-nous continuer d'accepter que l'esprit créatif de nos artistes (au sens large) se laisse brider, non par une réflexion critique argumentée, ouverte, mais par des réactions épidermiques avec, pour bouclier, des caractérisations définitives, frappées abusivement de l'estampille religieux - « pervers » en est une récurrente -, jetées sur des œuvres de création ?
La religion ! L'idée qu'en résistant à l'agitation frénétique du nouveau Jamra (qui n'a rien à voir avec la grande classe de celui de son défunt fondateur, Abdou Latif Guèye), l’on s'opposerait à la religion terrorise bien des gens. Nombreux pourtant sont les Sénégalais qui sont loin d’être d'accord avec les actes que n’arrête pas de poser son successeur de fait, avec ses manières. Celles-ci qui arrivent (presque) à nous persuader qu'il est envoyé sur terre par le Tout-puissant Allah pour sauver nos âmes du feu de l'enfer ! Non, confrères et consœurs, Sénégalais et Sénégalaises épris de respect pour la différence et de mesure, refusons ce diktat, cette inquisition à la Torquemada qui menace de conduire au bûcher tout esprit créateur (car fondé sur la liberté) chez nos réalisateurs, scénaristes, acteurs, artistes... qui ne demandent qu'à laisser s'exprimer leurs différents talents afin que les regarde, les juge et les sanctionne (positivement ou négativement) le peuple sénégalais dans ses diversités raciale, ethnolinguistique, culturelle, religieuse. Exactement comme c'est le cas dans tous les pays civilisés à système démocratique, même imparfait, y compris en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et, surtout, au Nigeria, le pays de Nollywood, où mille fleurs s'épanouissent pendant que mille écoles rivalisent. Ce qui a donné à l'industrie culturelle nigériane une place de choix dans son économie : 30% du PIB.
Nous ne connaissons, ou si peu, ni "Infidèles", ni "Maîtresse d’un homme marié", ni "Cirque noir", ni aucune autre de ces séries systématiquement accusées de pervertir le peuple sénégalais, pourtant habitués, à travers la toile mondiale, aux films occidentaux bien osés, sans en être devenu un peuple plus « pervers » qu'un autre. Ou de dévaloriser la femme. Ou encore d’être coupables d'on ne sait quelle autre niaiserie. Pour ne pas succomber à la tentation de la perversité "matarienne", à l'instar de bien des Sénégalais - maîtres, eux, de leur télécommande - nous sommes suffisamment libres et responsables des chaînes que nous choisissons de regarder. Pour, si un programme ne nous plaît pas, zapper et regarder autre chose. Ou ouvrir un bouquin, tiens !
Les censeurs, sous toutes les latitudes, ont cette fâcheuse tendance à reluquer tout un film, voire à passer et repasser plusieurs fois certaines scènes avant de décider de ce qu'il faut cacher au regard de ce peuple mineur qu'ils prétendent ainsi protéger. Contre quoi ? Et puis, à la fin, quand les censeurs seront arrivés à leurs fins, que proposeront-ils comme politique cinématographique à la place de ce cinéma et de ces séries vouées aux gémonies ? Œuvres que, depuis des années, la Direction de la cinématographie finance à partir de critères techniques et artistiques essentiellement, mais aussi de moralité bien spécifiée dans ses textes. Nous attendons ce programme alternatif des nouveaux gardiens de la morale créative.
En attendant, l’envie nous démange de leur lancer : « messieurs les censeurs, arrêtez votre cirque ! »
Mamadou Amat et Papa Samba Kane sont journalistes.
par El Hadj Hamidou Kaasé
VIDEO
SURPLOMBER LE COVID-19 AU NOM D’UN COMBAT PERMANENT
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - C’est pour tenir ferme à l’idéal que j’ai basculé dans un autre registre du langage : la longue chanson dédiée à mon continent dont le destin ne se noue pas forcément aux évolutions d’une crise sanitaire
#SilenceDuTemps - J’avais, lorsque le nouveau Coronavirus avait dévasté nos cœurs en nous arrachant des êtres chers, signé quelques papiers, dont un hommage à Papa Diouf, dirigeant sportif de renommée mondiale. L’horizon incertain dans la grisaille des jours, j’écrivais pour faire face à mes peurs. J’écrivais pour inspecter un certain universel : le temps du monde était subitement dissous dans l’instant identique de son arrêt. Partout, le nouveau Coronavirus avait effacé les frontières et fait voler en éclats les nations pour nous exposer à nos fragilités communes, nos solitudes, nos angoisses. Affaissés, nos repères traditionnels : riches et pauvres, nord et sud, développés et sous-développés. La mort qui rôde rendait vains ces parallélismes. On le sait : rien ne peut être tiré d’un tel universel plutôt mortifère. Dès lors que le même sinistre s’installe sous le sceau d’une pathologie, j’ai pensé que les discours pessimistes ou optimistes n’avaient plus de sens. En revanche, il fallait juste faire face au nom de l’idée de justice qui, elle, depuis des millénaires, est increvable. J’ai préféré alors vivre à l’abri de l’idéal inscrit dans la figure de l’éternité d’un combat, plutôt que dans la croyance d’un après qui bouleverserait tout, surtout pour le continent africain. Pour ma part, une crise sanitaire imposerait plutôt quelques réformes dont on sait qu’elles n’ont pas la vocation de changer le monde. C’est donc pour tenir ferme à l’idéal, au principe affirmatif d’un pari, que j’ai basculé dans un autre registre du langage : la longue chanson dédiée à mon continent dont le destin ne se noue pas forcément aux évolutions d’une crise sanitaire. Il s’agissait, ainsi, de réaffirmer la permanence d’un combat et d’être ferme contre la tristesse des jours de terreur. J’ai plongé alors dans les moments de l’Afrique qui se dresse au-delà de la crise sanitaire. J’ai creusé pour retrouver de grandes voix dont le compagnonnage, lorsque l’incertitude et l’angoisse sont la règle, nous rappelle à notre devoir de vigilance, de lucidité et de courage. C’est donc au cœur de la crise sanitaire que j’ai écrit et publié ce texte mis en scène dans une vidéo réalisée par mon ami Pape Faye et ses équipes.
Afrique
À David Diop Mandessi qui nous montré les chemins de la poésie
La nuit traverse Dakar
flots de vagues nuageuses
échouées au loin des corniches
dans les sombres eaux de l’occident empli de vieux soleils
Doucement éclot le soleil de Gorée
l’aube enveloppe les clameurs océanes
halo de transparence
éclat de vie humide rayonnant
Surgit des abysses bleues
des ombres parties loin
dont les ombres sont toujours là
la pointe de l’Afrique qui hume de ses nasales millénaires
les spectres lointains
les souffles du monde
Surgit des échos de quatre cents ans de viol
mon matin de Cap Vert
bordé de silence
mon matin paré de mots neufs
de mots lueurs dans les allées sombres du temps
mon matin habité
ensorcelé
subjugué
matin debout de l’Afrique rebelle
Je suis cette voix qui rugit au soleil naissant des décisions cruciales
je suis l’Afrique mandésienne
au bout du rêve ample
de nos héritages pluriels
Nos générosités ont été bien défaites
je sais mais nous tenons au songe qui surprend
sentinelles de nos mémoires imparfaites
Je suis cette voix des gésines émancipatrices,
juché sur le toit du temps
je suis l’aube des terres colonisées
des lueurs florales du genre humain
je suis le cri primordial
la promesse initiale
je suis sapiens
je suis birrimien, éthiopien
je suis égyptien, saharien
je suis sahélien, nubien
je suis antique si ancien aux fond des brouillons précambriens
Je suis l’Afrique
au dos rebondi dressé
et au geste de baiser salé debout
humant les écumes des marées éperdues
de son nez épaté
debout
depuis les débris antiques
les éruptions volcaniques
les épreuves pyramidales
debout…
Je suis la clameur aurorale
des saisons de migrations sauvages
je suis l’anté
je suis le pré
je suis l’archéo
le paléo
je suis le commencement
le surgissement
le vagissement
comme les désirs aveugles les nuits de noces
Je suis le survivant des crimes contre l’humanité
debout dans le cœur des traites négrières
dans le cœur des annexions barbares
des apartheids ignares
des néocolonialismes périmés
je suis l’étrange des mondialisations capitalistes
le paria des démocraties inertes
dans le chœur mortuaire de représentations piégées
je suis le rire vivant
sauvage
banania
le sourire incandescent
puissant
qui illumine les poussées populaires
les révoltes atrabilaires
les colères salutaires
Je suis la terre
je suis le nouveau prolétaire
à l’assaut des sanctuaires mortifères
je suis la gueule sinistrée des midis échoués
dans l’abîme de l’Atlantique ensanglanté
dispersés par les vents de sables qui aveuglent les espoirs
anéantis dans les enclaves mortelles de l’Occident barricadé
je suis la sombre dépouille des jeunesses volées mais…
Je suis la vie
je suis la conscience des obstinations sourdes
je suis le petit matin du monde
je suis la furie aveugle des fureurs océanes
je suis le nègre gisant sur les plages
après les longues traversées du désert
de la mer
des enclaves
des lois meurtrières
je suis la jeunesse éclopée du monde
la laideur des marges
je suis la cendre des libertés incendiées
la cendre brûlante qui répand l’odeur âcre de l’égalité de la justice de la liberté
je suis le nègre des îles insurgées
le nègre des récits piétinés
le nègre négro des champs de coton de sucre
sur les routes
dans les caravelles primitives
Je suis le nègre des champs d’arachide
le nègre des plongées minérales
le nègre des refus séculaires
attentif au bout du petit matin à l’éclat ébène de corps tatoués
je suis le nègre aléatoire
le guérillero improbable …
Mais c’est le jour des résurrections
le jour des surrections
des insurrections triomphantes
le jour des noces enflammées
Je suis la force de vie qui monte
qui grimpe vers les altitudes inouïes
je suis l’increvable
l’inoxydable aussi loin
aussi longtemps que je remonte
dans le temps
Je suis l’Afrique des résistances intactes
des mémoires tenaces
je suis Chaka
je suis Samory
je suis Kimpa
je suis Biko
je suis Lumumba
je suis Funmilayo
je suis Mandela
je suis Cabral
je suis Zingha
je suis Machel Samora
je suis Kum’a Mbape
je suis Tamango
je suis Alinsitoye
je suis Louverture
je suis Lamine Senghor
je suis Nder au féminin
Nder en flammes du refus des oppressions
Nder des belles reines poétesses épiques des vers imprescriptibles
« Mourir libres plutôt que vivre soumises »
Dans la fièvre des tranchées de peine et de tendresse
je suis le poète des soleils nocturnes
je suis l’écho au présent de cette puissance stellaire aux noms inédits
moloyse
mandessi
labou tansi
u tamsi
césaire
senghor
damas
depestre
roumain
Et vous poètes invisibles des nuits de clair de lune
dont la voix seule est si clairement audible
conteurs de mes épopées immémoriales
Heureux ceux n’oublient point
qui savent vivre dignement
et connaissent du cœur le dictionnaire des prescriptions
heureux ceux qui écoutent les bruits de fonds de la scène du temps
qui se dressent pour la gloire
sur les chemins escarpés de la justice
heureux ceux qui savent ce qu’est le moment décisif
et montent au front du présent pour sculpter l’avenir selon leur volonté
Heureux les libres systématiques
les égaux du monde nouveau
de l’Afrique scintillante de mots nouveaux
Je sais bien
la vie est parsemée de pistes enchevêtrées
labyrinthes
dédales
sans haltes
je ne sais quel sentier risquer
mon rage me perd mais je défie les horizons ouverts
je sais que l’Afrique est en gésine
fruit des vigueurs tendues
de nos élans éperdus
croiser les indices
au hasard des détours
sur ces chemins qui ne mènent nulle part
je te suivrai alors terre mère
ombre de ton nombre
comptant les pas des surprises jusqu’aux confins de l’espoir
des signes constellés de ta silhouette
Au plus étroit des sentiers toujours tenir aux lueurs à venir
lors même avons-nous scruté la belle étoile
attentifs au ciel si clair
le long des nuits sombres
les symphonies n’éclairaient plus les sillons sinueux de nos rugissements
alors je puiserai au grenier vif les mots rebelles
et tresser le poème de nos combats impératifs
et les mots insoumis à l’assaut des citadelles rances
qui crient les péans égalitaires
des mots clairs
des mots Césaire
des mots Sédar
des mots Tansi
des mots Mandessi
des mots Mongo
des mots Thiong’o
des mots Dépestre
des mots Damas
des mots Fanon
des mots Anta Diop
des mots Soyinka
des mots Afrique pour sûr.
El Hadj Hamidou Kassé est philosophe de formation. Romancier, poète, essayiste, il a exercé en tant que journaliste dans le secteur privé et le service public. Ancien directeur général du Soleil, Kassé a publié, entre autres, Les Mamelles de Thiendella (Grand Prix de la République pour les lettres, 1995), Les Nuits de Salam, Les emblèmes du désir. Dans son élan poétique, il est un chantre de la beauté et de l’espoir.
MATERNITÉ ET VIE PROFESSIONNELLE, LE DOULOUREUX DILEMME
Elles reprennent le boulot avec un cœur lourd, deux mois après la naissance de leur enfant. Elles, ce sont les mères salariées au Sénégal. Parfois obligées de choisir entre l'emploi et le bébé, plusieurs préfèrent abandonner travail et rêve d’indépendance
C’est avec un cœur lourd qu’elles reprennent le boulot, deux mois après la naissance de leur enfant. Elles, ce sont les mères salariées au Sénégal. Obligées parfois de choisir entre leur emploi et leur bébé, elles sont nombreuses à préférer abandonner travail et rêve d’indépendance. A défaut d’une rallonge de leurs congés, elles réclament des crèches dans les lieux de travail.
Fatoumata Baldé et Khadija Thiam ont certes des trajectoires différentes, mais elles sont liées par un destin similaire. Parce qu’elles sont femmes, elles ont perdu leur emploi dans presque les mêmes circonstances. Obligées de choisir entre le travail et leur nourrisson, elles ont eu le dilemme de leur vie. Si beaucoup de femmes parviennent à allier les deux, elles n’ont pu le faire et ont été contraintes de se mettre en veille pour ne pas dire un terme à leur carrière.
Aujourd’hui, quand elles y pensent, ces braves dames en veulent au Code du travail sénégalais qui, estiment-elles, ne prend pas en compte suffisamment les conditions de vie des nouvelles mamans.
Ressortissante de Kolda, Fatoumata travaillait comme superviseur dans un incubateur de startup. Elle vit seule dans le quartier traditionnel de Yoff, loin de sa belle-famille qui crèche dans la banlieue, précisément à Tivaouane Peulh. Toute seule avec un nourrisson de moins de 3 mois dans les bras, la jeune dame était appelée à rejoindre le boulot, huit semaines seulement après la naissance de son bébé, conformément aux dispositions du Code du travail. C’était mission quasi-impossible. Elle décide alors de jeter l’éponge et de se consacrer à son foyer et à son nourrisson, après deux ans de service.
Elle témoigne, d’un air empreint de regret : ‘’Mon expérience de maman me pousse à demander aux autorités de mieux réglementer le Code du travail, en ce qui concerne les congés de maternité. Il est impossible, pour quelqu’un qui a porté un enfant pendant neuf mois, avec tous les risques, toute la fatigue de la grossesse et les complications, de reprendre le travail deux mois après l’accouchement. Personnellement, j’ai failli y passer. J’étais fatiguée physiquement et mentalement atteinte. Je pense aujourd’hui qu’il faut un projet de loi en ce sens pour aider les femmes.’’
Aujourd’hui, des mois ont passé, le petit bout de bois de Dieu grandit, mais Fatoumata Baldé, elle, peine encore à oublier. Elle plaide pour une révision des dispositions législatives prenant en charge la condition des femmes en âge de procréer. Lesquelles, soutient-elle, souffrent en silence, après la joie de la maternité. ‘’Quand on commence à faire des enfants, on devient perplexe, parce que les congés sont insuffisants. Je suis venue de la Casamance et je n’ai pas une personne de confiance à qui confier un nourrisson de 2 mois. Et si je reprends, je ne pourrai pas être productive au bureau, parce que je n’aurai pas l’esprit tranquille’’, laisse-t-elle entendre dans un débit posé.
‘’J’étais obligée d’emmener mon fils en cachette au bureau’’
Pour sa part, Khadidja Thiam a essayé, par tous les moyens, de trouver une solution à ce casse-tête. Mais sans succès. Elle a finalement pris la décision douloureuse de tout jeter à l’eau, après la venue au monde de son deuxième enfant. Ex-caissière dans une banque de la place, elle raconte sa mésaventure, à la première expérience. ‘’J’ai pleuré le premier jour de la reprise, car mon bébé ne voulait pas dormir et n’arrêtait pas de larmoyer, mais j’avais un collègue compréhensif qui tolérait mes retards’’, indique-t-elle.
Seulement, au bout de quelque temps, ils ont été reversés dans un service de transfert d’argent. Une mutation qui a rendu les choses plus complexes, parce que, dit-elle, il fallait travailler des journées entières. ‘’A 4 mois, mon bébé souffrait d’une pathologie et devait subir une circoncision. Par conséquent, je devais m’occuper de lui. Et là, j’étais décidée à tout risquer pour prendre soin de lui. Je suis alors restée une semaine sans aller au travail. Il fallait que je me sacrifie, malgré les mises en garde de mes supérieurs. Ensuite, lorsque j’ai déménagé à la Médina, j’emmenais secrètement mon enfant au bureau, faute de bonne ou de nounou’’.
Malgré tout, Khadija a tenu bon. Elle a réussi difficilement à allier ses deux rôles. Pour sa deuxième grossesse, elle a eu moins de culot. En plus de supporter ses nombreux soucis de santé, la jeune dame n’avait plus de force pour endurer les remontrances de son supérieur. Elle rapporte : ‘’J’étais prête à le trainer en justice, en cas de renvoi. J’ai accouché à 37 semaines de grossesse par césarienne et j’ai perdu trois semaines de mon congé, car je n’étais pas à terme. Finalement, j’ai démissionné à six jours de la fin de mes congés, à cause de tous ces antécédents. J’ai alors décidé de me lancer dans le commerce en plein temps et mettre en place ma boutique.’’
Ce calvaire, elles sont nombreuses, les femmes, à l’avoir enduré. Madame Thiam se remémore l’expérience de sa mère, enseignante, qui a été obligée de sevrer ses enfants au bout de deux mois, pour reprendre service dans les régions. ‘’Une fois, elle avait décidé d’emmener une de mes sœurs dans les régions où elle était en service. Mais le bébé était tombé malade à cause de la chaleur. Elle a été évacuée par hélico. On a toujours un problème de conscience dans ces cas-là, car un enfant a besoin d’amour maternel, alors qu’on veut être indépendante financièrement et s’épanouir dans un travail, mais ce n’est pas évident’’, regrette la caissière.
‘’Ma mère a sevré ses enfants au bout de deux mois’’
Si elles sont nombreuses à s’en sortir, beaucoup d’autres ont le stress de se retrouver dans la situation de Khadija et de Fatoumata. La plupart trouvent insuffisantes les six semaines prénatales et huit semaines postnatales prévues dans le Code du travail sénégalais. A défaut d’un rallongement de quelques mois supplémentaires, elles ont initié une pétition sur les réseaux sociaux, pour exiger le respect strict de ces 14 semaines.
Au fait, d’après ces plaignantes, beaucoup de femmes en état de grossesse ne bénéficient pas de l’intégralité de leurs congés, car si elles accouchent avant le terme prévu, elles perdent des semaines.
Pour Rokhaya Ba Diagne, initiatrice de la pétition, les femmes ont tellement l’habitude de vivre ces situations que la question est devenue banale. La jeune maman de 31 ans explique les raisons de sa démarche : ‘’Certaines femmes enfantent par césarienne avec toutes les complications que cela comporte. Elle passe par la suite des nuits blanches, à la naissance du bébé. Et si tout se passe bien, elles sont appelées à retourner au bureau à un mois et 25 jours. Peut-être que certaines peuvent être performantes et compétentes tous les matins, mais personnellement, je ne peux pas. Il se pose aussi le problème de la garde du nourrisson. Ce qui fait que nos journées sont partagées entre le bureau et la maison’’, argue la responsable de distribution dans une compagnie de la place.
Son bébé de 2 mois dans les bras, Mme Diagne le câline et le serre tendrement de temps à autre. La jeune maman au teint noir précise que son premier combat, à travers cette pétition, n’est pas l’augmentation des congés de maternité, mais plutôt le respect des trois mois et demi prévus par la loi. Néanmoins, elle pense qu’il serait important de voir économiquement ce qui est possible en matière d’augmentation. ‘’Le report, par contre, est déjà pris en compte. Donc, il doit être acté. Ce qui doit faire l’objet de discussion, c’est de voir économiquement combien de semaines postnatales on peut accorder à la femme. J’ai vu dans la nouvelle convention collective qu’ils permettent de prendre des congés sans solde. On est au Sénégal, ce n’est pas tout le monde qui peut se le permettre. Je pense que ce procédé n’est pas la solution, parce que toutes les femmes vont retourner travailler, elles ont besoin de leur paie’’, soutient-elle.
Les femmes divisées sur les solutions
Pour Khadija, la meilleure solution reste le rallongement des congés de maternité à, au minimum, six mois. Mais son point de vue n’est pas partagé par beaucoup de femmes professionnelles. Plusieurs d’entre elles se disent qu’avec un rallongement, les femmes risquent d’être lésées sur le marché du travail, d’autant plus qu’elles peinent déjà à s’insérer.
Toutefois, pour Fatoumata, il ne s’agit que d’une question de volonté étatique, tout en reconnaissant que ça peut être un couteau à double tranchant. ‘’Les entreprises peuvent, durant ces mois, trouver un remplaçant à la femme ; il peut être un collaborateur en interne ou un stagiaire. A défaut d’avoir ses six mois, on peut envisager peut-être quatre’’, plaide-t-elle.
Dans tous les cas, souligne Khadidja Thiam, il s’agit là d’une véritable question à régler. Bien qu’elle ait signé la pétition, elle pense que ce n’est pas la solution. ‘’Il y a des journées comme celle du 8 mars qui devait servir à prendre en charge ces préoccupations. Malheureusement, à ces occasions, les femmes sont plus préoccupées par le folklore et les festivités, alors que les doléances ne sont jamais prises en compte. Je peux comprendre les six semaines avant, mais pour les huit semaines après, c’est minime et avec ça, on nous conseille l’allaitement exclusif jusqu’à six mois’’.
Elle s’empresse toutefois de déclarer : ‘’Il faut cependant savoir que les femmes auront moins de chance d’être recrutées. Elles sont déjà discriminées dans le milieu du travail, leurs conditions font qu’elles ne sont pas compétitives dans plusieurs postes.’’
Implantation de crèches dans les structures
A défaut de l’allongement des congés de maternité, certaines signataires de la pétition sont favorables à l’implantation des crèches dans leurs structures de travail. C’est le cas de Fatoumata Baldé. La ressortissante de la Casamance reste persuadée que l’Etat doit mener une politique pour aider les grandes entreprises où les femmes sont plus actives à avoir des crèches d’entreprise. ‘’Si j’ai un nourrisson et que je n’ai pas un congé de quatre mois, je peux être tranquille, si je dépose mon bébé à coté de mon lieu de travail et passer à la pause pour le voir. On sera beaucoup plus productives et motivées au bureau. Nous ne pouvons pas étudier durant des années, avoir des diplômes supérieurs et se retrouver dans des situations inconfortables’’.
Aujourd’hui, elle se retrouve à la maison parce qu’elle n’avait pas une autre alternative. ’’J’ai été obligée de démissionner, car je n’ai personne à qui confier mon enfant. Mon état de santé n’était pas des meilleurs. La seule solution était d’arrêter et je suis obligée de reprendre à zéro et de chercher un autre travail. Ce qui n’est pas intéressant avec toutes les charges et responsabilités’’, se désole-t-elle.
Elle trouve paradoxale que nos autorités militent pour l’emploi, alors qu’il existe des femmes exclues du système, malgré leur riche parcours. Un avis qu’elle partage avec Woury Faye. L’enseignante plaide plutôt pour le recrutement des nounous dans les grandes écoles. ‘’Ce sera des espaces pour les femmes travailleuses qui pourront de temps à autre passer voir leurs enfants et être poche d’eux. Dans ces cas, les femmes seront plus productives, car elles auront l’esprit tranquille et ce sera possible de pratiquer l’allaitement exclusif’, narre-t-elle.
Cependant, pour Rokhaya Ba Diagne, cette option présente plusieurs limites. L’initiatrice de la pétition fait remarquer à ce propos que la plupart des entreprises se trouvent en ville, alors que certaines salariées habitent dans la banlieue dakaroise. ‘’Ce serait plus simple pour l’entreprise d’augmenter les jours de congés que de mettre en place des crèches. Il faut d’abord voir comment se fera la répartition. Est-ce que l’entreprise va supporter une partie ou la totalité des charges ? Car la crèche coûte cher’’, s’interroge-t-elle. Le deuxième problème est, d’après Mme Diagne, relatif aux complications du transport en commun qui risquent d’être insupportables quotidiennement pour les nourrissons. A cela s’ajoutent, d’après son analyse, les perturbations liées aux risques d’abus durant les heures d’allaitement. ‘’Il pourrait y avoir cette avancée plus tard, mais pour le moment, je pense qu’il est préférable de laisser la femme une semaine ou deux de plus chez elle. C’est plus soutenable économiquement et également moins risqué’’.
En attendant, elle invite à une démarche collégiale, afin d’obtenir gain de cause dans ce combat.
COMMENT UNE BLESSURE A CONDUIT ABDOU DIALLO À JOUER POUR LE SÉNÉGAL
Dans une interview accordée à la chaîne YouTube Oui Hustle, Abdou Diallo a expliqué les détails qui l'ont mis sur les rails de la sélection sénégalaise, alors qu'il enfilait les capes dans les équipes de France de jeunes
Dans une interview accordée à la chaîne YouTube Oui Hustle, Abdou Diallo a expliqué les détails qui l'ont mis sur les rails de la sélection sénégalaise, alors qu'il enfilait les capes dans les équipes de France de jeunes. Tout est en fait parti d'une blessure avant l'Euro Espoirs 2019, pour lequel il était sélectionné. Sylvain Ripoll, alors à la tête des Bleuets, refuse que Diallo manque la première semaine de préparation pour se faire opérer. Diallo donne priorité à l'opération, et manque de ce fait la compétition. Mais, raconte-t-il, il n'en tient pas rigueur à celui qui a dirigé la France aux derniers Jeux olympiques. Au contraire, il redécouvre la saveur des vacances d'été, et en profite pour partir au Sénégal, le pays de son père, qu'il n'avait encore jamais vu. Un voyage qui lui ouvre les yeux.
JUMELLES BACHELIÈRES À TREIZE ANS, ELLES RÊVENT DE GÉNIE CIVILE
Aminata et Rama Diaw, nées le 8 octobre 2007, viennent de décrocher leur diplôme à Yeumbeul, banlieue populaire de Dakar, dans leur lycée, réputé comme un établissement d'excellence
Leur père s'est battu pour leur faire sauter des classes à l'école, et deux jumelles sénégalaises ont accédé à la notoriété dans leur pays en réussissant leur bac à l'âge de 13 ans.
Une telle réussite à cet âge est inédite au Sénégal. Le record était détenu depuis 2019 par un élève de 14 ans. Auparavant, il fallait avoir au moins 17 ans pour passer les épreuves, selon l'office national du bac.
Aminata et Rama Diaw, nées le 8 octobre 2007, viennent de décrocher leur diplôme à Yeumbeul, banlieue populaire de Dakar, dans leur lycée, réputé comme un établissement d'excellence. Dans la même classe, elles ont réussi au premier tour dans une série scientifique, avec les sciences de la vie de la terre pour dominante.
"Nous étions stressées. Nous devions réussir pour notre famille, surtout notre père qui a tout fait" pour qu'elles en arrivent là, explique timidement Aminata en recevant des journalistes de l'AFP chez elle avec sa soeur, leur mère Marie Dial Diop Diaw et leur père Demba Diaw.
Celui-ci, administrateur civil à la retraite, affirme s'être "rendu compte qu'elles avaient une intelligence précoce". Il leur a fait sauter des classes et donner des cours à la maison.
Les nouvelles bachelières disent attendre le résultat du concours d'entrée dans une école polytechnique réputée à Thiès (ouest) pour pouvoir suivre une formation en génie civil, comme leur père.
L'Etat sénégalais leur a offert une bourse pour des études en classe préparatoire à l'étranger mais leur père dit avoir décliné, en invoquant leur jeune âge et le précédent de Diary Sow.
La disparition de Diary Sow, distinguée meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019 et inscrite en classe préparatoire au prestigieux lycée parisien Louis-Le-Grand, avait mis le Sénégal en émoi début 2021. Elle était réapparue au bout de plusieurs jours, avait évoqué des raisons personnelles, et est depuis revenue au Sénégal.
Le président Macky Sall a salué la performance des jumelles bachelières mardi à Dakar lors d'une cérémonie, destinée à récompenser les meilleurs élèves du Sénégal, dont elles étaient ses "invitées spéciales".
"L'Etat vous apportera tout le soutien nécessaire à la poursuite de vos études", a-t-il promis.
La rançon de la précocité ? "Nous ne pouvons plus être tranquilles. Tout le monde nous suit. C'est bizarre", confie Aminata.
par Assane Sène
AFGHANISTAN, LA POSITION AHURISSANTE DE PIERRE SANÉ
Heureux de la tournure des événements à Kaboul, l'ancien directeur d'Amnesty International enterre les principes pour lesquels il s’est battu pendant des décennies. À défaut d’empathie envers les progressistes d’Afghanistan, il aurait pu garder le silence
Dans un éditorial publié sur SenePlus (à lire ici), l’ancien secrétaire général de de Amnesty International ,Pierre Sané, se réjouissant de la victoire des talibans après la chute de Kaboul, tient les propos suivants lesquels les femmes afghanes sauront résister et s’organiser pour défendre leurs droits en s’appuyant sur la solidarité internationale ». Son ton jubilatoire est tout simplement choquant alors que tous les progressistes du monde se demandent ce qu’il adviendra de la civilisation moderne en Afghanistan, pour ne même pas parler des droits de l’Homme.
Pour rappel en 1998, Pierre Sané a dirigé la campagne mondiale à l'occasion du 50e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Il a présidé le Sommet des défenseurs des Droits de l’Homme à Paris la même année et a fait un plaidoyer vibrant pour la protection de ces hommes et femmes menacés dans de nombreux pays et il a appelé à promouvoir les valeurs et les principes de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Que 23 ans plus tard, Pierre Sané se souvienne que les premiers menacés en Afghanistan aujourd’hui ce sont justement les militants et défenseurs des Droits humains.
Visiblement heureux de la tournure des événements en Afghanistan, il enterre dans son texte renversant les principes pour lesquels il s’est battu pendant de nombreuses décennies, à moins que Amnesty n’ait été juste qu’un job parmi tant d’autres qu’il a occupés. Pierre Sané sait-il que selon la doctrine et pratique des Talibans, sa religion suffirait à lui faire trancher la tête s’il ne s’apostasiait pas sur le champ ? Si Pierre Sané pense que les Talibans n’ont de problème qu’avec les femmes, eh bien qu’ils demandent aux intellectuels, aux journalistes, aux artistes, aux musiciens ou aux jeunes afghans.
À défaut d’empathie envers les progressistes d’Afghanistan et ils sont très nombreux, hommes, femmes, jeunes, Pierre Sané aurait pu garder le silence et nous épargner cette grande déception pour ne pas dire ce grand désespoir dans lequel il nous a plongé, nous qui, jeunes, avons cru en son discours sur les Droits humains.
L’ancien maire de Dakar Pape Diop et son fils Mamadou Diop ont porté plainte contre l’opérateur économique Birama Dièye alias Djadié. Ce dernier a été d’ailleurs placé sous mandat de dépôt depuis le 4 août dernier à la prison de Saint-Louis pour escroquerie.
Selon le récit du quotidien Libération, l’opérateur économique avait grugé le président de Bokk Gis-Gis de 146 millions FCFA. L’argent devait servir à l’achat d’une usine de poisson au port de Saint-Louis pour l’ancien président du Sénat.
Cependant entendu par les éléments enquêteurs, Birama Dièye a confié que l’argent était destiné à la quête de marabouts et d’offrandes pour Pape Diop. "Les marabouts venaient de partout", dit Djadié pour se dédouaner. Avant de poursuivre : "content de mes actions, il m’a promis 200 millions pour appuyer mes activités dans l’élevage. À ce jour, il ne m’a rien donné. Toujours dans l’attente de ses promesses, j’ai continué à l’assister jusqu’à ce qu’il achète l’hôtel Mame Coumba Bang (Saint-Louis)".
COVID-19 : PLUS DE 21 000 CERTIFICATS DE VACCINATION DÉLIVRÉS
Le Sénégal a déjà délivré 21 mille 260 certificats de vaccination, soit un taux de 2%, par rapport aux personnes vaccinées, au nombre de 1 million 125 mille 204, ce matin, d’après les statistiques fournies par le responsable de la cellule digitale du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Ibrahima Khalilou DIA. Il a fait cette précision, lors du point du jour livré ce mercredi, 18 août.
Sur la différence entre certificat de vaccination et pass sanitaire, il a tenu à souligner qu’ "au Sénégal, on délivre un certificat de vaccination mais pas de pass sanitaire. Parce que pass sanitaire, c’est une décision politique, qui doit être prise par le gouvernement du Sénégal, et ce n’est pas encore le cas. Maintenant, notre certificat est considéré comme pass sanitaire par les pays qui l’exigent."
Et, il est recommandé aux voyageurs de se munir du document. La preuve : "même si le pays où vous allez ne demande pas encore le certificat, il faut l’avoir. Parce que nous avons eu des Sénégalais partis en France avec le carton de vaccination mais une fois que la France a pris une loi, ils se sont retrouvés dans des difficultés. Ils ne pouvaient plus sortir. Il a fallu appeler ici, dans des urgences, pour qu’on leur fasse le certificat de vaccination. Ce matin même, une dame partie en Allemagne sans certificat de vaccination mais qui doit aller en France. (Elle) était obligée de demander le certificat. Il faut le chercher et l’avoir. Nous demandons aux Sénégalais qui voyagent qu’ils puissent déposer tôt pour nous permettre de traiter les demandes à temps, et leur permettre de voyager", a relevé le spécialiste.
Poursuivant, il a souligné que le certificat seul ne suffit pas toujours. Car, le test PCR négatif est toujours en vigueur, a-t-il expliqué. D’où sa recommandation : "il ne faut pas seulement penser qu’il n’y a que le certificat dont on doit se munir pour aller voyager. Beaucoup de pays demandent encore le test PCR négatif. Il n’y a que le Maroc pour l’instant qui a décidé de se suffire du certificat de vaccination. Pour les autres pays, c’est les deux ou le test PCR négatif."
"Il est important de vous informer des règles d’immigration du pays où vous voulez aller. C’est très important parce qu’on a vu des personnes qui sont parties à l’aéroport et qui ont des problèmes parce qu’elles n’ont pas fait le test PCR négatif", a-t-il conseillé.
D’après ses estimations, le Sénégal délivre le certificat de vaccination depuis un voire deux mois. Une plateforme a été développée, dans ce sens, depuis le mois de février dernier. "Le certificat de vaccination que nous délivrons contient ce qu’on appelle le QR code. C’est une technologie qui permet d’authentifier le certificat de vaccination. Cela réduit les risques de fraude. C’est une technologie qui est utilisée pratiquement dans tous les pays du monde, qui demandent, actuellement, le pass sanitaire. Donc, si vous devez voyager, vous devez vérifier au niveau de votre Ambassade si le certificat n’est pas (requis)", a-t-il détaillé.
Le certificat devrait être dispo au bout de cinq jours, après la procédure de contrôle des données.
PLUS DE 1 900 MILLIARDS F CFA POUR LE CHEMIN DE FER DAKAR-TAMBACOUNDA
Le Canada met 1 965 milliards F CFA, soit trois milliards d’euros, sur la table pour la relance du chemin de fer Dakar-Tambacounda. Dans un entretien accordé au journal Le Soleil, le directeur général de la Société nationale des chemins de fer du Sénégal (SN-CFS), Kibily Touré, dévoile les détails du montage financier. Ainsi, détaille-t-il, l’accord consiste en la construction d’une nouvelle ligne à écartement standard dotée de deux voies, avec un poids à l’essieu de 22,5 tonnes.
Cette offre baptisée "Dakar-Tamba fast track" prévoit également la construction de 194 km d’embranchements miniers, industriels et portuaires. "C’est ce qui rend le projet rentable", précise Touré. Il ajoute que c’est le gouvernement canadien qui va garantir la construction de la nouvelle voie ferrée, la structuration du financement et la charge de la dette sera assumée par les recettes d’exploitation. "Ce n’est pas une garantie souveraine de l’État du Sénégal. Nous avons fait une importante réforme institutionnelle faisant de la SN-CFS le gestionnaire du patrimoine et de la richesse dans le secteur ferroviaire", appuie-t-il.
Les travaux vont débuter en septembre 2022 pour une durée de 54 mois, soit quatre ans et demi.
Pour l’heure, la validation de l’accord reste soumise à quelques arbitrages du ministère des Finances et du Budget et celui de l’Économie, du Plan et de la Coopération. "Actuellement, nous sommes en train de négocier l’entente parce que c’est un contrat de plus de 500 pages", signale le Dg de la SN-CFS.
Par ailleurs, confie-t-il, en attendant cette voie moderne, des travaux de réhabilitation et de confortement, sur financement de l’État du Sénégal, à hauteur de 18 milliards F CFA, ont démarré fin 2019. Ils s’étalent sur trois phases : d’abord, la reconstruction du pont ferroviaire qui s’était effondré sur 80 m de longueur et 8 m de largeur à Koussanar. "Nous avons refait le barrage hydraulique et le pont ferroviaire en groupement avec Yapi Merkezi, Eiffage", explique Touré.
Ensuite, la deuxième phase concerne le matériel roulant en équipant les chemins de fer d’un parc de locomotives. Un premier jalon a été posé, souligne le responsable, avec la réception juridique de trois des six locomotives commandées auprès d’une société sud-africaine. Elles sont en attente au port de Johannesburg et devraient arriver à Dakar fin décembre 2021. Les trois autres suivront six mois plus tard.
Enfin, la troisième phase, en cours, selon Touré, consiste en la réhabilitation de la ligne entre Tivaouane et Tambacounda, avec une plateforme logistique dans l’enceinte de la gare de Tamba.