KEEMTAAN GI - VOUS AVEZ DIT INEGALITE ?
C’est une directive du Chef. Hic et nunc, ça se fera ! Que ça plaise ou non. Quand il décide, il faut y aller sans réfléchir. Comme un soldat debout. Il veut corriger les inégalités sociales. Mon œil ! Et surtout, ne perturbez pas ses vacances. Son peuple a sa nostalgie si bien que les oisifs errants des réseaux sociaux ont lancé un avis de recherche en demandant ce qu’est devenu leur Chef. En ces moments si critiques de la vie de la Nation avec une trentaine de morts de la Covid -19 en une seule journée, personne n’a entendu sa voix pour compatir. Tant pis ! En voulant donc corriger des inégalités, ils mettront sur la table dix milliards de francs CFA chaque année pendant trois ans. Pendant qu’ils habillent les apprenants, l’école, elle, est complètement nue. Vous connaissez celle de Paille d’arachide 1 dans le populeux quartier de la Gueule Tapée ? Il est arrivé une année où enseignants et parents d’élèves la fuyaient comme la peste. Pour cause, elle était dans un état de délabrement tel que l’on craignait qu’elle s’affaisse. Faites y un tour aujourd’hui. C’est un bijou dont la réhabilitation porte la signature de l’ancien international de football Cheikh Seck. Ce, en plus de son équipement. Une partie de l’école sénégalaise est à l’image de celle de Paille d’arachide 1 avant sa réhabilitation. Des toilettes insalubres — là où il y a des toilettes bien sûr car des milliers d’écoles n’en ont pas —, des murs dans une hideuse décrépitude si bien qu’il n’est pas rare que des bonnes volontés interviennent et y aillent de leur poche pour les rendre présentables. A l’intérieur du pays, c’est pire avec des établissements qui datent de l’époque coloniale. Des vestiges ! On ne parle pas bien entendu de ces abris provisoires faits de pailles dans lesquels les apprenants cohabitent avec des bestioles. Ne parlons pas du déficit en matériels didactiques. Une véritable indigence. Ce qui fait que mobiliser chaque année dix milliards pendant trois ans pour la confection de tenues scolaires, nous parait aberrant. Rendre d’abord à l’école ses habits avant d’habiller les apprenants. Là, se trouve la priorité ! KACCOOR BI
MACKY REND HOMMAGE AUX DEUX DÉFUNTS KHALIFES
Dans le concert d’hommages rendus aux défunts khalifes de Thiénaba et de Yoff, nous retenons celui du président Macky Sall. "Le Sénégal vient de perdre un guide religieux d’une dimension exceptionnelle, Serigne Abdoulaye Thiaw Laye, Khalife général des layennes. Je rends hommage à un fédérateur d’une exquise courtoisie. Mes condoléances attristées à toute la Ummah islamique", a indiqué le chef de l'Etat dans un Tweet. Pour le défunt khalife de Thiénaba, Macky Sall retient de lui son érudition et son humilité : "J’ai appris avec tristesse le rappel à Dieu de Serigne Abdourahim Seck, khalife général de Thienaba. Je rends hommage à un érudit pétri d’humilité. Mes condoléances émues à toute la Ummah islamique."
SERIGNE ASSANE SECK, NOUVEAU KHALIFE DE THIÉNABA UN FIDÈLE ET ANCIEN LECTEUR DU « TÉMOIN »
Rappelé à Dieu avant-hier au Maroc, le défunt Khalife général de Thiénaba, Serigne Abdourahim Seck, sera inhumé demain dans la cité religieuse d’Amary Ndack Seck. Grâce à l’assistance administrative et la diligence diplomatique du président de la République Macky Sall, la dépouille du saint homme sera rapatriée dès ce mercredi à Dakar. Par ailleurs, « Le Témoin » vous informe que c’est le frère du défunt khalife, Serigne Assane Seck dit Baye Ass ou Assane Gossas, qui va lui succéder. Le décès du 8ème khalife l’ayant trouvé à l’étranger pour l’installation d’un « Dahira Thiénaba-Thiénaba » nouvellement crée, le nouveau Khalife, Serigne Assane Seck, va rentrer aujourd’hui au Sénégal pour organiser les funérailles de feu Serigne Abdou Rahim Seck. Justement, le nouveau Khalife général de Thiénaba est un fidèle et ancien lecteur de votre quotidien « Le Témoin ». Dans les années 97 et 98, les lecteurs se souviennent des nombreuses interviews exclusives que Serigne Assane Seck nous avait accordées pour rétablir la vérité dans l’affaire « Keur Goumack » et inviter au rassemblement de la famille d’Amary Ndack Seck. Baye Ass est un homme de Dieu véridique, un grand professeur de sciences islamiques, un rassembleur hors pair qui n’a jamais cessé de faire rayonner la confrérie Thiénaba. C’est cet homme d’une grande dimension spirituelle qui sera intronisé comme 9e Khalife d’Amary Ndack Seck. Le « Témoin » lui souhaite d’avoir un « khalifat » très long et très riche en réalisations.
RECONSTRUCTION DU MARCHÉ SANDAGA BATAILLE DE PROCÉDURES ENTRE ALIOUNE NDOYE ET MME SOHAM WARDINI
Pour le contrôle du projet de reconstruction du marché Sandaga, la bataille de procédures entre le maire de DakarPlateau, Alioune Ndoye, et la mairesse de la Ville de Dakar, Mme Soham El Wardini, fait rage ! Pour cause, le maire de la commune de Dakar-Plateau, Alioune Ndiaye, avait déployé des Bulldozers sur le site (marché Sandaga) pour le démarrage des travaux de reconstruction estimés à près de 7 milliards CFA. Informée, Mme Soham El Wardini s’est aussitôt rendue sur les lieux pour stopper la manœuvre des Bulldozers. Selon Mme Wardini, le marché Sandaga est une propriété foncière de la Ville de Dakar comme l’atteste l’état de droits réels datant de 1939. Comme réplique, le ministre « quotataire » Alioune Ndoye a brandi l’Acte 3 de la décentralisation qui lui attribue un mandat de gestion sur le marché Sandaga. Dans la mêlée, les agents de la Ville de Dakar et les ouvriers de la commune de Dakar-Plateau ont failli en venir aux mains. C’est dans cette atmosphère très tendue que les gendarmes de la Dscos ont débarqué à Sandaga. Ordre de mission : Sommer les deux parties de quitter les lieux pour éviter tout trouble à l'ordre public. Très en colère, Mme le maire de la Ville de Dakar, Mme Soham El Wardini, a déclaré sur tous les toits que le seul le président de la République Macky Sall peut l’exproprier de son patrimoine qu’est Sandaga pour cause d'utilité publique. Sinon, elle va solliciter l’arbitrage du chef de l’Etat dans cette affaire l’opposant à la commune de Dakar-Plateau. « C’est peine perdue ! Car la Dscos a autorisé Alioune Ndoye à poursuivre les travaux de la réhabilitation du marché de Sandaga. Le maire de Dakar-Plateau est dans ses droits puisque le titre foncier de la Ville de Dakar est caduc depuis la réforme de l’Acte 3 de la décentralisation » soutient pour sa part un proche d’Alioune Ndoye joint par « Le Témoin » quotidien.
LUTTE CONTRE LA COVID-19 UN DON TURC DE 12 TONNES DE MATÉRIELS MÉDICAUX
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a annoncé (eh oui, c’est lui-même qui fait ses propres annonces, on se demande dans ces conditions à quoi sert sa cellule de communication !), sur Twitter, que la Turquie va envoyer 12 tonnes de matériels médicaux au Sénégal, dans le cadre de la lutte contre la Covid 19. « J’ai eu un entretien ce jour avec le Président Recep Tayyip Erdogan. Je lui ai exprimé notre solidarité au peuple turc suite aux incendies qui affectent la Turquie. Il m’a assuré du soutien de la Turquie dans la lutte anti Covid avec l’envoi de 12 tonnes de matériels médicaux » écrit le président Macky Sall sur Twitter. L’assurance lui a été faite par son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, avec qui il a eu un entretien ce mardi, dont le prétexte était la transmission d’un message de solidarité au peuple turc suite aux incendies qui affectent son pays depuis quelques jours. La Turquie fait face aux pires feux de forêt de son histoire, selon le président Recep Tayyip Erdogan. Les flammes ont atteint une centrale électrique dans le sud-ouest du pays après avoir réduit en cendres des zones forestières côtières. La ville de Milas, près de laquelle se situe la centrale, a payé le plus lourd tribut. Ces incendies sans précédent auxquels fait face la Turquie depuis plus d’une semaine sont liés à la vague de chaleur extrême qui frappe le sud de la Turquie, en lien avec le réchauffement climatique selon les experts.
UN RECORD DE 31 DÉCÈS LIÉS AU COVID-19 AU COURS DES DERNIÈRES 24 HEURES
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a fait état mardi d’un nombre record de 31 décès liés au covid-19 et 336 nouvelles contaminations pour le compte des dernières 24 heures. Sur 2.208 tests réalisés au cours de cette période, 336 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 15, 29 %, a annoncé le directeur de la Prévention, docteur El Hadj Mamadou Ndiaye. Les nouvelles infections enregistrées concernent 20 contacts suivis par les services de santé et 316 cas relevant de la contamination communautaire, dont 230 à Dakar, a précisé M. Ndiaye, au cours du point quotidien sur l’évolution de la maladie à coronavirus au Sénégal. Il a signalé que 495 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, contre 66 cas graves pris en charge dans les services de réanimation. Le directeur de la Prévention a par ailleurs fait état d’un nombre record de 31 décès liés au Covid-19 en 24 heures, un chiffre jusque-là jamais atteint au Sénégal depuis le début de la pandémie en mars 2020. Le précédent record, qui date de la semaine dernière, était de 29 morts en 24 heures. Depuis l’entrée de la pandémie au Sénégal, en mars 2020, un total de 68.348 personnes ont contracté le virus au Sénégal, 51.566 ont, depuis, recouvré la santé, 1526 en sont décédées et 15255 sont encore sous traitement. Concernant la campagne de vaccination démarrée en février dernier, le ministère de la Santé et de l’Action sociale renseigne que jusqu’à hier, 1.051.082 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin au Sénégal.
LES CLINIQUES PRIVÉES APPROVISIONNÉES EN PRODUITS DE «MÉDECINE D’URGENCE» PAR LA PNA
Les cliniques privées dans lesquelles sont pris en charge des malades du Covid-19 sont désormais approvisionnées par la Pharmacie nationale d’approvisionnement pour tout produit de ’’médecine d’urgence’’, a annoncé mardi Annette Seck Ndiaye, directrice générale de la PNA. La DG de la PNA, intervenant lors du point quotidien du ministère de la Santé et de l’Action sociale consacré à la pandémie du coronavirus, a précisé que cet approvisionnement "se fait sur la base de procédures clairement définies’’ et devrait permettre ’’une meilleure prise en charge des cas mais aussi de doter le personnel en équipement de protection’’. ’’Certes, la chaîne de distribution (de produits pharmaceutiques) au niveau mondial a été durement réprouvée, la demande nationale très importante, mais toutes les dispositions ont été prises pour assurer une disponibilité de médicaments ou de tout produits essentiel’’, a-t-elle assuré. La chaîne de distribution concerne "un circuit bien géré", tant au niveau central qu’au niveau régional, a assuré Annette Seck Ndiaye. Elle a toutefois déconseillé l’automédication, notamment l’usage d’antibiotiques sans avis médical.
BFEM UNE CANDIDATE QUI COMPOSAIT POUR SA TANTE ARRÊTÉE À TAMBACOUNDA
Après les fraudes qui ont marqué le Bac, un cas d’usurpation d’identité a eu lieu, ce mardi, lors de l’examen du Bfem au centre du collège Jean 23, à Tambacounda. Au jury numéro 1, une ancienne du collège a tenté de passer l’examen à la place de sa …tante histoire de l'aider à décrocher le sésame. Libération online qui donne la nouvelle, explique que les surveillants, qui ont détecté la tentative de fraude en vérifiant les identités des candidats, ont alerté la police. La fausse candidate et sa tante, qui a été interpellée par la suite, sont interrogées, sous le régime de la garde à vue, au commissariat de Tambacounda.
DIOURBEL UNE ÉLÈVE DE 14 ANS SE DONNE LA MORT PAR PENDAISON
K. Gassama, une élève de 14 ans, s’est donné la mort hier par pendaison. L'élève en classe de cinquième retrouvée morte ce mardi vers 12 heures dans sa chambre au quartier HLM route de Bambey de Diourbel. La nouvelle est donnée par Seneweb. Alertés sur la découverte d’un corps sans vie, les policiers ont rappliqué dare-dare sur les lieux du drame. Ainsi l'adolescente âgée de 14 ans a été retrouvée pendue à l'aide d'un foulard. Il ressort des premiers éléments du dossier que K. Gassama était classée au premier rang de sa classe au premier semestre. Mais elle a reculé finalement jusqu'à la 5ème place au second semestre. La mineure de 14 ans avait été réprimandée lundi par sa mère. En effet, la dame était dans tous ses états à cause des résultats de sa fille qu'elle a jugés mauvais. Mais K. Gassama a pris le soin de faire des confidences dans un journal intime avant de passer à l'acte aujourd'hui. D'après des sources de Seneweb, les enquêteurs exploitent ledit document laissé sur place par la défunte élève en classe de cinquième.
S’ENGAGER COMME EN CAMPAGNE ÉLECTORALE POUR METTRE FIN AU COVID
Le leader du parti "Visa Les Citoyens", Déthié Diouf, appelle les leaders politiques à s’engager "comme en campagne électorale" pour ralentir la progression rapide du virus dans le pays.
Thiès, 11 août (APS) - Le leader du parti "Visa Les Citoyens", Déthié Diouf, appelle les leaders politiques à s’engager "comme en campagne électorale" pour ralentir la progression rapide du virus dans le pays.
"J’interpelle d’abord tous les leaders politiques, pour engager notre responsabilité individuelle très forte", écrit-il dans un communiqué transmis à l’APS.
En créant un parti, un leader politique aspire, "en principe", à diriger le Sénégal, "donc face à une situation inédite pareille, ajoute Déthié Diouf, nous devons tous nous engager comme en campagne électorale, agir sur nos cercles d’influences de manière déterminée pour jouer pleinement notre partition".
Le président de Jeunesse action citoyenne (JAC) s’est également adressé dans son message aux responsables de mouvements de jeunesse, de femmes, d’ASC, etc.
"J’interpelle les leaders sociaux pour engager notre responsabilité collective", insiste-t-il dans ce texte intitulé "Face à ce drame social dû au COVID, j’interpelle".
Déthié Diouf, estimant que "notre conscience morale profonde doit être titillée", appelle à mettre en branle la citoyenneté productive et à "actionner le patriotisme le plus élevé", "comme un soldat engagé en première (ligne) pour libérer" le pays.
"Dans ce drame social que j’avais annoncé, je n’aurais pas voulu tristement avoir raison", déclare le leader du parti "Visa Les Citoyens". Et Déthié Diouf de souligner : "Nous subissons durement et cruellement les conséquences de notre deuxième relâchement coupable".
Il estime que l’approche médicale ayant "objectivement atteint ses limites face à l’invasion du Corona", l’ambassadeur de la paix soutient qu’un "engagement constant de la communauté est la meilleure solution".
"Une épidémie pareille n’est pas une affaire médicale", note-t-il, non sans louer la posture du corps médical qui, bien que "saturé et débordé", "tient vaillamment son rôle malgré la modicité des moyens face à l’enjeu".
S’il juge que "les orientations et stratégies (de lutte) sont bonnes", M. Diouf estime qu’une "absence de suivi rigoureux", de même qu’une attitude collective consistant à vendre la peau de l’’ours avant de l’avoir tué, ont conduit à ce "désastre qui aurait pu être évité".
"Des dizaines de morts par jour créent une angoisse existentielle, une psychose dramatisante", fait remarquer l’homme politique, pour qui, "notre acceptation sociale de la mort est mise à rude épreuve".
Il évoque son expérience personnelle de la maladie et les actions qu’il a engagées dans le cadre de la lutte contre cette pandémie, avec l’apparition du virus au Sénégal le 2 mars 2020.
Déthié Diouf a rappelé qu’il avait commencé à publier des vidéos de sensibilisation sur les réseaux sociaux, avant de descendre sur le terrain à partir du 4 avril, pour des distributions de masques, de gel hydro-alcoolique et de savon.
Testé positif puis interné à l’hôpital Principal le 23 mai, d’où il était sorti le 2 juin 2020, il avait pu découvrir, relate-t-il, la "sournoise" et "la réalité de la stigmatisation", "le plus (grand obstacle) à l’efficacité de la lutte".
Ce qui l’avait amené à lancer le mouvement "Bannissons la stigmatisation et reconnaissons le mérite", suivi de l’opération "Corona dou Diar ci mane" (le corona ne passera pas par moi), déroulée avant, durant et après le dernier magal. Il dit avoir parcouru, dans ce cadre, 8 régions sur les régions que compte le Sénégal.
Il est aussi revenu sur une opération de solidarité qu’il avait organisée en septembre dernier au profit de plusieurs écoles coraniques dites ’’daaras’’, à travers des consultations médicales et dons de médicaments dont ont bénéficié également des nécessiteux.
En avril dernier, dans un contexte de tendance baissière des contaminations, les opérations Doggali Corona (achever le corona) et Saxal set ngir wer (maintenir l’hygiène pour la santé) sillonnent 12 régions.
Face à la troisième vague de la pandémie à coronavirus, il assure poursuivre la sensibilisation et la distribution de kits de protection et d’hygiène.
Il renseigne que depuis vendredi dernier, son équipe s’est rendue à Tivaouane, Pire et Diacksao. A Thiès, il dit s’appuyer sur les "talibés" pour transmettre le message de prévention.
Déthié Diouf identifie trois phases pour venir à bout de cette pandémie, à savoir celle du ralentissement de la progression rapide du virus, celle du "Roll back Corona" et enfin celle de l’éradication.
Il estime que, pour ce faire, "le gouvernement doit changer de paradigme, en mettant les moyens sur la prévention active et déterminée".
Il suggère au président de la République de relever le Service national de l’hygiène au rang de direction générale, pour "réussir de manière pérenne le combat de l’hygiène".
Ce qui, estime-t-il, "va à coup sûr atténuer toutes les pressions sur le secteur médical en priorité et sur l’action sociale".
LA COVID-19 : LA DÉSINFORMATION POLYPHONIQUE
Le professeur Khadiyatoulah Fall éclaire la lanterne de l’opinion sur le concept de l’agnotologie, c’est-à-dire la production de fausses connaissances, appliquée à la covid-19.
Professeur Khadiyatoulah Fall, vous avez, dans une toute récente interview, indiqué que l’agnotologie, la production des fausses connaissances sur la covid-19, constituait une autre de nos vulnérabilités dans la lutte contre cette pandémie. Vous disiez que cela a contribué à ralentir nos stratégies de riposte face à la pandémie. Pouvez vous revenir sur cette remarque?
Effectivement , j’avais souligné, dans des contributions antérieures, que la période Covid-19 a été et continue d’être une arène de controverses scientifiques, populaires et populistes autour du virus , de son origine, de la réalité de la pandémie, de la fabrication et de l’efficacité des médicaments et des vaccins disponibles. Posons au départ qu’il est normal que l’activité scientifique, l’activité de recherche s’accompagne de critiques entre chercheurs car clarifier les connaissances, questionner les théories et surtout les méthodologies douteuses, obscures, cela relève du contrat épistémique de la science dont le rôle est de lever l’ignorance, de dépasser les opinions et de faire avancer la science sur des bases solides, vérifiables.
Cependant, nous avons été tous témoins de la confusion créée par les scientifiques eux-mêmes sur les résultats de la recherche et à travers leurs sorties médiatiques. Nous avons perçu des divergences de points de vue où l’on a parfois décelé des rivalités entre chercheurs et laboratoires de recherche, des collusions, des conflits avec les intérêts financiers de la grande industrie pharmaceutique et des enjeux géopolitiques internationaux, des légèretés dans l’évaluation des articles scientifiques, et cela même dans des revues scientifiques d’habitude de haut calibre.
Ainsi ces facteurs ont pu parfois créer une illisibilité dans l’énonciation de la parole scientifique. Tout ceci a même poussé des scientifiques à valider les théories complotistes, conspirationnistes.
Voulez vous dire que les scientifiques ont été les sources de l’émergence de l’agnotologie dans le cas de la covid-19?
Je dirai plutôt que l’on ne peut pas totalement exclure leur part de responsabilité. Ce que je veux surtout faire comprendre en abordant la question d’abord par l’énonciation scientifique, c’est montrer que l’agnotologie, c’est-à-dire l’inexacte production des faits, la création de l’incertitude, le camouflage d’une partie de la réalité, l’obstruction dans la révélation des faits, de telles pratiques ont pu être commises par des scientifiques eux-mêmes et cela pour des raisons qui ne sont pas scientifiques.
Et ainsi faisant, des scientifiques et des médecins engagés dans la recherche sur la Covid ont pu faire le lit d’une certaine fabrique de l’ignorance. Des chercheurs ont d’ailleurs soutenu à juste titre, qu’en ce qui concerne la recherche sur la covid, on a assisté plus souvent au spectacle d’un partage de l’ incertitude que celui d’un partage du consensus.
Ce que je veux pointer, c’est que lorsqu’on parle de la production de l’agnotologie, il faut savoir qu’elle n’émane pas seulement du savoir non expert ou des savoirs populaires, religieux ou culturels. Des philosophes, sociologues et historiens des sciences ont utilisé la métaphore de la «science fastfood» pour renvoyer à l’approximation des résultats mais surtout à la précipitation dans leur diffusion avec la concurrence des revues scientifiques.
Des recherches ont montré qu’avec la pandémie Covid, l’évaluation des articles prenait 10 jours. Avec l’épidémie Ebola, c’était 15 jours. Alors qu’en période normale, une évaluation sérieuse peut prendre 100 jours. Le déferlement de l’agnotologie a bénéficié d’un contexte énonciatif favorable marqué par une extrême polyphonie des voix et une intense circulation des discours.
Je ne crois pas que dans l’histoire humaine sur les pandémies et épidémies, nous ayons jamais été exposés au télescopage et à l’intertextualité d’autant de discours sur une maladie. Un chercheur a décrit notre période comme étant celle de l’énonciation de la «santé polyphonique». Dans un contexte où la parole scientifique était instable, incertaine et alors que le monde scientifique partout tardait à faire autorité forte sur l’interprétation des faits, il s’est installé une concurrence des interprétations qui puisaient à différentes sources et particulièrement à celles non scientifiques. Il s’est installé ce que l’on a désigné par un tsunami informationnel, une infodémie que
d’ailleurs l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a identifiée très tôt comme un enjeu important dans nos stratégies de riposte face à la propagation du virus.
L’infodémie est une surcharge cognitive d’informations sur des enjeux d’actualité, informations dont les véracités, surtout scientifiques, ne sont pas établies et cela perturbe la résolution des problèmes car la population perd les repères et n’arrive plus à agir de manière rationnelle et efficace.
Professeur, malgré la cacophonie que l’on a perçue dans le milieu scientifique, il faut quand même reconnaître que des vérités scientifiques commencent à s’imposer. Ainsi par exemple, une certaine efficacité des vaccins
Excellente remarque. Loin de moi l’idée qu’il n y ait pas eu de scientifiques, de chercheurs, de médecins qui ont toujours respecté le contrat épistémique du faire et du dire scientifiques. Il faut d’ailleurs saluer cette grande mobilisation mondiale du milieu scientifique, de nos chercheurs courageux et persévérants dans le silence des laboratoires qui nous ont procuré en un temps record les différents vaccins dont nous disposons aujourd’hui et qui, malgré les polémiques qu’ils génèrent, montrent quand même, comme vous le dites, une certaine efficacité.
Là où les vaccins sont disponibles, là où les gens vont se vacciner, il y a des progrès et cela donne espoir que l’intelligence scientifique, la rationalité et le civisme des humains nous permettront de sortir de cette pandémie. Je reviens aux intentions de mes propos. Ce que j’ai voulu souligner, c’est que des acteurs du savoir scientifique et des praticiens ont pu participer à la désinformation permettant parfois même aux citoyens ordinaires d’élaborer des représentations erronées sur le virus, sur la pandémie et les soins.
A cela se sont greffées les croyances traditionnelles, religieuses, les rumeurs, des préjugés, des idéologies populistes, et surtout des perceptions, des informations fausses qui viennent de notre exposition aux médias sociaux et à certains influenceurs. Je précise ici. Je ne dis pas que tout des réseaux sociaux et d’internet renvoie à la désinformation. On y rencontre de la bonne et utile information. Ce que des recherches font cependant ressortir, c’est que les rumeurs et les faussetés délirantes portées par les activistes coronasceptiques et les antivax prennent une plus grande prégnance cognitiviste chez les internautes et cela sous l’effet de ce que nous appelons l’hameçonnage, l’enfermement algorithmique ou le «rabbit hole».
Des chercheurs de l’Université Mc Gill de Montréal ont bien montré que les médias sociaux ont été plus susceptibles à pousser à enfreindre les règles sanitaires que les médias traditionnels. Il est important de bien analyser ce qui se passe, ce qui s’est passé. Et surtout de ne pas enfermer la fabrique de la désinformation et de l’ignorance dans le seul monde non scientifique.
Si on vous suit bien, la gestion de la pandémie est alors d’une grande complexité pour les décideurs politiques.
Oui, car en dernier ressort, ce sont eux qui doivent prendre position, nourris par des données scientifiques, mais aussi par d’autres facteurs qui ont des impacts sur les différentes dimensions de la vie économique, sanitaire, sociale et nationale. La pandémie porte sur un virus sournois et mutant. Elle s’inscrit dans un contexte économique, dans un contexte international, dans un contexte culturel et surtout, pour notre pays, dans un contexte où la production du sens social subit fortement les contraintes religieuses et confrériques. Mais également dans un contexte où la culture scientifique et la vulgarisation scientifique ont besoin d’être développées.
Comment alors créer une rencontre éclairée entre les recommandations de la science, les sensibilités socio-culturelles et religieuses et les décisions politiques?
Cela n’est pas facile. C’est pour cela que dans notre lecture de la situation, il nous faut, bien sûr, être vigilant, critique sur l’action gouvernementale si de besoin, critique sur les erreurs flagrantes et les incompétences de gestion s’il y en a, mais aussi il faut savoir être nuancé et tolérant. Il ne faut pas sombrer dans le nihilisme et dans les simplifications réductrices d’une situation complexe. De plus, nous risquerions de sombrer dans l’agnotologie si les conflits politiques structuraient essentiellement nos interprétations des événements. Je voudrais apporter une dernière clarification importante.
L’agnotologie ou cette science de l’ignorance, de la construction de l’ignorance, pour reprendre le professeur Robert Proctor de l’Université de Stanford, peut se rencontrer dans toutes les activités de la société. Nous avons ici parlé du domaine scientifique médical. Mais elle intervient aussi dans le milieu industriel et économique et là je pense aux recherches du professeur Proctor sur l’industrie du tabac. Elle touche les champs de l’agro-alimentaire, de l’environnement, de la justice, de la gouvernance politique etc. Dans notre groupe de recherche, nous analysons l’agnotologie dans le cadre des enjeux contemporains sur la liberté d’expression.
En effet, la liberté d’expression ne peut être ce droit démocratique fondamental que si les conditions de possibilités d’exercice plein de ce droit existe. Et parmi ces conditions, il y a la disponibilité de l’information juste, de la transparence, de la mise à disponibilité des faits objectifs aux citoyens pour pouvoir bien juger. L’agnotologie et l’analyse des processus de construction de l’ignorance, de la désinformation visent donc à aider à promouvoir l’existence de « sociétés de démocratie éclairée».
De plus en plus, les médias, dans différents pays du monde créent des plateformes de «fact checking», de «debunking», de «vrai ou faux» qui se spécialisent, avec une démarche informée, professionnelle, transparente et rigoureuse, à débusquer et corriger les rumeurs, les fausses informations, les fakenews, les intox qui trompent et manipulent les citoyens. Il est évident que de telles plateformes avec les acteurs compétents et crédibles ont manqué dans notre pays durant la pandémie afin de bien informer.
Monsieur Khadiyatoulah Fall est chercheur membre émérite du Centre interuniversitaire et interdisciplinaire d’excellence CELAT au Québec. Il dirige la Chaire de recherche CERII de l’Université du Québec à Chicoutimi. Il a édité, il y a quelques années, avec le professeur sémioticien Pierre Ouellet l’ouvrage «Les discours du Savoir» qui traite des processus de construction et d’interprétation des discours scientifiques, didactiques et de vulgarisation. Dans cet ouvrage, on retrouve des contributions des savants Bruno Latour et Jean Petitot
Par MADAME AMINATA DIOP
RECOURS CONTRE LES LOIS PORTANT MODIFICATION DU CODE PÉNAL ET DU CODE DE PROCÉDURE PÉNALE : LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL AVAIT-IL LE POUVOIR DE DÉLIBÉRER ?
Le débat aurait pu être d’un grand intérêt scientifique. Malheureusement, ce qui est vrai pour les tribunaux, l’est aussi, peut-être davantage, pour le débat juridique : lorsque la politique y entre par la porte, le droit en sort par la fenêtre
La Décision rendue par le Conseil constitutionnel, à la suite de sa saisine par vingt-et-un députés pour « annuler les projets de loi » portant modification du Code pénal et du Code de procédure pénale, a soulevé un débat politico-juridique nébuleux. Les contempteurs du Conseil constitutionnel ont soutenu globalement que celui-ci a violé la loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 le régissant en ce sens qu’il n’avait pas la possibilité de statuer sur le recours, en raison du fait qu’il comportait quatre (4) membres au lieu de sept (7), les trois autres étant « définitivement empêchés ».
Le débat aurait pu être d’un grand intérêt scientifique. Malheureusement, ce qui est vrai pour les tribunaux, l’est aussi, peut-être davantage, pour le débat juridique : lorsque la politique y entre par la porte, le droit en sort par la fenêtre. Il est étonnant que ceux qui ont pourtant présenté ces lois comme hautement attentatoires aux droits et libertés aient circonscrit le débat à la question de la composition du Conseil, sans interroger outre mesure la motivation de la haute juridiction sur le fond. Il est encore plus paradoxal de constater que ceux qui criaient à l’inconstitutionnalité de la loi, théorisaient en même temps « le blocage institutionnel », allant jusqu’à proposer au Conseil constitutionnel une motivation dans ce sens ! C’est pourquoi, à travers cette contribution, je voudrais, en ma qualité de juriste, donner un point de vue scientifique sur la « légalité » de la délibération du Conseil constitutionnel.
Il convient de relever que le Conseil constitutionnel, adoptant une démarche pédagogique, a expliqué de prime abord la possibilité pour lui de statuer sur les recours, malgré la vacance de trois postes sur sept, avant de se prononcer sur les moyens soulevés par les requérants.
Cet aspect de la Décision du Conseil constitutionnel sur sa composition qui fait actuellement l’objet de débat mérite une analyse juridique approfondie, à la fois sous l’angle de la continuité du fonctionnement des institutions, du pouvoir régulateur du Conseil, mais aussi des méthodes et techniques d’interprétation de la loi.
Les termes de la controverse sont simples : l’article 23 de la loi organique relative au Conseil constitutionnel disposant que « le Conseil constitutionnel ne peut délibérer qu’en présence de tous ses membres sauf empêchement définitif de trois d’entre eux au plus, dûment constaté par les autres membres », certains juristes ont induit de ce texte que le silence de la loi sur la notion « d’empêchement définitif », entraine un vide juridique qui doit conduire le Conseil, en pareille occurrence, à constater le « blocage institutionnel » et à s’abstenir de délibérer.
Cette interprétation purement littérale et « textualiste », qui revient à soutenir que lorsque la loi ne dit rien à propos d’une situation donnée, le juge doit s’abstenir de statuer, est à la fois restrictive et erronée. Elle renvoie à une dogmatique juridique que récuseraient même les tenants les plus radicaux de l’école dite de l’exégèse pourtant connue pour sa volonté de réduire le droit à la loi. En effet, plus que l’obscurité de la loi, c’est son silence qui a conduit tous les systèmes juridiques à concevoir des méthodes d’interprétation permettant de donner une réponse judiciaire à de telles situations.
À titre d’exemple, c’est en se servant du raisonnement a pari, encore appelé « raisonnement par analogie » ou « qiyas » en arabe, que le droit musulman a étendu l’interdiction coranique de la consommation du vin à toute boisson procurant l’ivresse. Ce raisonnement par analogie utilisé par les jurisconsultes musulmans n’est pas inconnu du droit romano-germanique et du système anglo-saxon. Il repose sur l’idée que les situations similaires devraient être traitées de la même façon. Il consiste à étendre le champ d’application d’une disposition législative pour prévenir un vide juridique ou assurer la cohérence du droit. Parce que le déni de justice est punissable, il n’est ni raisonnable, ni rationnel, d’interdire au juge, surtout constitutionnel, de combler les insuffisances de la loi en l’interprétant. Parce que le législateur est supposé rationnel, il n’est pas admissible de présumer que son intention est de faire produire à la loi des effets déraisonnables ou absurdes.
Ces constats qui procèdent de l’évidence expliquent le fait que la plupart des méthodes d’interprétation de la loi, élaborées par la jurisprudence et conceptualisées par la doctrine, ont pour principe commun, de faire privilégier une lecture de la loi qui lui permette d’atteindre sa finalité, sa ratio legis. Il est, à ce propos, clair que l’objectif visé par le législateur organique, à travers l’article 23 précité, n’est pas celui que les critiques de la décision du Conseil semblent lui prêter, à savoir « le blocage des institutions ».
Tout juriste avisé et éclairé sait que la loi n’est pas la seule source du droit. C’est ce qu’a montré le Conseil constitutionnel lorsqu’il apprécie la régularité de sa composition, à la fois, au regard de la loi le régissant et sur le fondement d’un principe à valeur constitutionnelle : « la continuité du fonctionnement des institutions publiques ».
Ce principe s’impose au législateur et au juge lui-même. En l’espèce, le Conseil constitutionnel ayant connu trois vacances sans remplacement au moment de sa saisine, se trouvait en face d’une situation susceptible de compromettre la continuité de son fonctionnement. Pour surmonter cette situation non régie par la loi, le Conseil a usé du pouvoir normatif consubstantiel à toute juridiction de cette nature, mais aussi des méthodes et techniques d’interprétation que le droit met à la disposition du juge lorsque la loi est silencieuse, obscure ou contradictoire.
Agissant ainsi, le Conseil constitutionnel a assumé le rôle de régulateur qu’il s’est assigné depuis sa création, pour éviter la paralysie du fonctionnement des institutions. Il convient, sous ce rapport, de rappeler la Décision n° 5-E du 2 Mars 1993, rendue par le Conseil moins d’un an après sa création pour assurer la continuité des institutions publiques face au blocage de celles-ci, à l’occasion de l’élection présidentielle de 1993.
Le Conseil avait estimé, dans le Considérant 17 de sa décision « qu’après s’être déclaré valablement saisi et malgré le silence des textes, il a l’obligation de se prononcer sur la question portée devant lui ; qu’en effet, ni le silence de la loi, ni l’insuffisance de ses dispositions, n’autorisent le conseil, compétent en l’espèce, à s’abstenir de régler le différend porté devant lui, qu’il doit se prononcer par une décision en recourant, au besoin, aux principes généraux du droit, à la pratique, à l’équité et à toute autre règle compatible avec la sauvegarde de l’État de droit et avec l’intérêt commun ».
À travers ce considérant, le Conseil haute juridiction a très tôt montré que son rôle de régulateur et de garant de la continuité du fonctionnement des institutions ne s’accommodait pas d’une lecture parcellaire, littérale, voire « grammaticale » de la Constitution et des lois, mais lui imposait une approche systémique, avec toujours comme toile de fond, l’esprit général de la loi fondamentale et la nature de sa mission.
Dans ce sens, la décision du 22 juillet 2021 peut être considérée comme « classique » au regard de la tradition jurisprudentielle du Conseil. Dans une autre décision rendue le 26 juillet 2017 (Décision n° 8-2017), le Conseil, pour garantir le respect du droit fondamental de vote, invoqua la notion de « circonstances exceptionnelles » afin de permettre aux citoyens, qui n’avaient pas pu entrer en possession de leur carte d’électeur, de présenter dans les bureaux de vote des documents autres que la Carte d’identité CEDEAO exigée par le Code électoral. Là encore, ceux qui reprochaient à l’Administration, voire au Pouvoir politique, de procéder à une « rétention des cartes électorales » pour empêcher le vote des primo-votants qui serait défavorable aux tenants du Pouvoir, étaient curieusement les mêmes à reprocher au Conseil constitutionnel de permettre à ces électeurs d’exercer leur droit constitutionnel.
C’est pourtant ce pouvoir de régulation qui permet au Conseil constitutionnel de veiller au respect de l’ordre juridique et constitutionnel. Il repose essentiellement sur le principe à valeur constitutionnelle de continuité du fonctionnement des institutions dégagé par le Conseil à travers sa jurisprudence. Il apparait cependant clairement, s’agissant du cas d’espèce, que ce pouvoir de régulation se reconnait pour limite objective, celle exprimée expressément par la Constitution et la loi organique. C’est pourquoi il a admis que l’article 23 de la loi organique, en disposant que « le Conseil constitutionnel ne peut délibérer qu’en présence de tous ses membres sauf empêchement temporaire de trois d’entre eux dûment constaté par les autres membres », lui a fixé un quorum de quatre membres au minimum pour statuer valablement, ce qui constitue la majorité absolue des membres le composant. C’est tout le sens du considérant n° 5 de la Décision n° 2/C2021 du 20 juillet 2021 dont la teneur suit : « … au regard de l’esprit et de la lettre de la Constitution et de la loi organique n° 2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel, le Conseil constitutionnel doit toujours être en mesure d’exercer son pouvoir régulateur et de remplir ses missions au nom de l’intérêt général, de l’ordre public, de la paix, de la stabilité des institutions et du principe de la nécessaire continuité du fonctionnement des institutions ; que dans les cas où des circonstances particulières l’exigent, il est tenu de délibérer et de statuer, dès lors que la majorité des membres qui doivent la composer est présente ; ».
Pour toutes ces raisons, le Conseil constitutionnel, en statuant avec quatre (4) membres pour accomplir sa mission de contrôle de constitutionnalité des lois n’a nullement violé la loi en ce sens que la décision a été rendue par la majorité absolue des membres le composant En somme, la controverse autour de la décision rendue par le Conseil constitutionnel nous renseigne moins sur la jurisprudence de cette juridiction que sur la qualité du débat juridique au Sénégal. En effet, loin de toute arrogance, nous n’avons pu noter que des commentaires politiques et médiatiques présentés sous un vernis scientifique. Cela découle de l’accaparement de l’espace public par ceux que le sociologue Pierre Bourdieu qualifie d’« intellectuels intermédiaires ».
En écoutant « ces intellectuels faussaires » qui ne font de la « science » que sur les plateaux de télévision ou dans les studios de radio, on ne peut s’empêcher de penser à ces propos du géopolitologue Pascal Boniface (« Les intellectuels faussaires. Le triomphe médiatique des experts en mensonge » Paris, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2011) : « ces intellectuels et experts qui n’ont pas de scrupules à employer des arguments de mauvaise foi, à énoncer des contrevérités, afin d’emporter l’adhésion. Leur culot, leur absence totale de scrupules semblent être illimités et constituer un atout. Loin de subir une réprobation générale, on les acclame de plus belle ».
Pour le cas qui nous intéresse ici, il s’agit de soi-disant « experts » ou de pseudo constitutionnalistes qui se sont lancés dans une exégèse des textes, en se livrant à une analyse des décisions du Conseil constitutionnel avec des erreurs d’interprétation telles que l’on peut légitimement se demander s’ils ont pris le temps de les lire. C’est le lieu de leur rappeler que nos illustres Maitres nous ont toujours appris qu’un universitaire ne peut prétendre faire partie de la doctrine que s’il a au moins soutenu une thèse de doctorat. J’invite donc certains de mes anciens camarades étudiants de Dakar, qui ne sont des spécialistes que devant les non juristes, à faire preuve de moins d’activisme médiatique, à consacrer un peu plus de temps à leurs recherches doctorales et à soutenir leur thèse dans les meilleurs délais.
Après ce rappel et cette invitation, je voudrais faire observer que l’OPA hostile que ces « spécialistes» ont exercée sur le débat juridique a malheureusement pour effet d’en éloigner les vrais constitutionnalistes, nos maîtres que je ne citerai pas ici par respect pour leur humilité. Les opinions politiques peuvent certes girer au gré des vents médiatiques dominants, les analyses juridiques doivent, quant à elles, avec l’obstination d’une boussole, s’orienter, malgré les vents contraires, vers le pôle magnétique de la vérité scientifique. Il est donc de la responsabilité des médias – qualifiés de « quatrième pouvoir » – dans une véritable démocratie, de veiller à la qualité du débat public en tant que principaux animateurs. Pour ce faire, ils doivent veiller à identifier et à faire appel aux experts et universitaires crédibles, légitimes, ayant autorité à discourir sur des questions qui nécessitent un examen technique. Il importe d’avoir leurs avis sur des enjeux liés à ces questions dans le cadre de certains événements et de la mise en perspective de certaines informations. Il y va de la consolidation de notre démocratie en construction.
«NOUS NE RECEVONS PAS D’ARGENT, MAIS DES DONS D’ARBRES»
EnQuête dans cet entretien, donne la parole au photographe Mandione Laye Kébé, initiateur du challenge «Un citoyen, un arbre» plateforme qui connaît un succès populaire et qui vise 10.000 arbres d'ici la fin de l'année grâce à l’ONG Save Dakar
A l’image de plusieurs ONG, Save Dakar s’est lancée dans un projet de reverdissement de la capitale sénégalaise. Un pan du thème de 2021 de la Journée mondiale de l’environnement. Le challenge ‘’Un citoyen, un arbre’’ connaît actuellement un succès populaire au-delà même des attentes des initiateurs. ‘’EnQuête’’, dans cet entretien, donne la parole au photographe Mandione Laye Kébé, initiateur de la plateforme.
Save Dakar est une plateforme assez connue au Sénégal de par ses initiatives en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable. Comment est-elle née ?
Save Dakar a vu le jour en 2017. L'initiative est née grâce à mon smartphone. Je me promenais en centre-ville un jour et j’ai été choqué de voir toutes les ordures jetées au niveau de la place de l’Indépendance. J’ai donc pris des photos que j’ai postées pour alerter les autorités, avec pour légende : ‘’Monsieur le Président, regardez le décor qui se trouve à quelques pas de votre palais.’’ L’image a eu un effet retentissant auquel je ne m’attendais pas. Ensuite, j’ai créé la page. L’objectif principal de Save Dakar est d’éveiller les consciences, pour que chacun prenne ses responsabilités. Nous avons eu à participer à la Grande muraille verte, mener des campagnes de reboisement sur la corniche-Ouest, la plage de Yoff, à Bargny.
Ainsi, on a voulu quitter le digital pour passer au concret et aujourd’hui, tous les Sénégalais se retrouvent dans Save Dakar. Save Dakar, c’est une philosophie de vie. Beaucoup nous demandent de l’élargir aux régions, mais je leur réponds que c’est à chacun de reproduire les bonnes actions. Ces jeunes de l’intérieur du pays doivent s’engager dans leur localité. D’ailleurs, cela a démarré à Saint-Louis et à Podor, et on prévoit une caravane citoyenne.
Aujourd’hui, la plateforme est très connue en tant que défenseur de l’environnement. L’équipe est composée d’une dizaine de personnes au Sénégal et à l’extérieur du pays. Actuellement, il y a tellement de jeunes qui participent à ce projet. Que ce soit des développeurs, des ingénieurs en télécommunications, des infographes, des géomètres. Aujourd’hui, tous ces jeunes-là s’identifient à Save Dakar et s’y donnent corps et âme pour propulser l’initiative. Et je peux vous rassurer que ces jeunes sont des bénévoles à 100 %. Je pense qu’aujourd’hui, Save Dakar, c’est l’affaire de tous. Nous recevons chaque jours des mails de jeunes Sénégalais qui, enthousiastes, veulent participer à notre travail.
Le secret de l’impact que nous avons aujourd’hui, pour moi, n’est autre que le fait que Save Dakar soit une initiative purement citoyenne qui appartient aux Sénégalais. Tous les gens qui portent le projet Save Dakar sont des travailleurs. Chacun a son métier, contrairement à ce que certains peuvent penser. Je suis artiste photographe, je travaille dans le domaine des arts visuels. C’est important que les Sénégalais sachent que c’est nous qui faisons vivre Save Dakar, mais nous ne vivons pas de Save Dakar.
Récemment, vous avez lancé le challenge ‘’Un citoyen, un arbre’’ qui connaît un engouement certain, surtout dans les rangs des jeunes. Qu’est-ce qui vous a inspiré ?
Cette initiative est née d’une expérience qu’on a vécue. Nous avons eu à faire pas mal de campagnes de reboisement à Dakar. Malheureusement, cela n’a pas abouti au résultat escompté. On se casse la tête pour organiser des journées de reboisement, mais le lendemain on se rend compte que les lieux reboisés redeviennent des dépotoirs. Un mois après le reboisement, la majeure partie des arbres sont retrouvés morts, parce qu’il n’y a pas de suivi. De plus, nous sommes tous d’avis que Dakar suffoque ; Dakar manque cruellement d’arbres ; il suffit d’être dans les airs pour s’en rendre compte. Et de manière générale, c’est tout le Sénégal qui manque d’arbres : du Nord à l’Est, c’est quasiment le désert, à part le Sud où on a un peu de verdure. Alors on s’est dit qu’on va faire de sorte que chaque Sénégalais ait un arbre devant chez lui. Les arbres ne coûtent pas cher.
Le mouton de Tabaski coûte bien plus cher, mais à chaque fête, chaque famille s’arrange pour en avoir au moins un. Un arbre d’ombrage coûte 500 F et un arbre fruitier 1 000 F CFA. Si chaque famille se porte volontaire pour acheter un arbre et faire le suivi, je suis convaincu que d’ici 2050, notre pays sera verdoyant, sans qu’on attende les politiques. Ce qui est important, c’est d’inculquer des valeurs citoyennes aux Sénégalais, parce que c’est au niveau de la participation citoyenne qu’on sent l’engouement et l’engagement des populations. C’est là qu’apparait la volonté de participer au développement de son pays, de poser une action utile non seulement pour nous, pour le Sénégal, pour les générations futures mais aussi pour la planète.
Les Sénégalais sont tellement généreux. Vu l’impact et l’importance de l’initiative ‘’Un citoyen, un arbre’’, il y a aujourd’hui beaucoup d’entreprises qui, dans le cadre de leur RS, nous font des dons d’arbres. Quand on lançait le challenge, on n’avait pas d’arbres à offrir, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui et grâce à cela, on aura notre propre pépinière qui sera propre à Save Dakar. D’après nos statistiques, on peut avoir, d’ici la fin de l’année, au minimum 10 000 arbres pour Save Dakar. Tout cela est rendu possible par des citoyens lambda qui nous appellent de partout (France, USA Canada, Maroc...) pour offrir spontanément des centaines d’arbres.
J’aimerais souligner que nous ne recevons pas d’argent, mais des dons d’arbres. Les entreprises donatrices on les met en contact avec et traitent directement avec le Service des eaux et forêts et nous ne faisons que récupérer les arbres. Ce n’est pas de l’argent qu’elles nous donnent. C’est très important de le souligner. L’objectif est de reverdir le pays et que les citoyens puissent participer de façon bénévole.
Actuellement, nous sommes à des centaines d’arbres plantés et d’ici la fin de l’année, on en aura des milliers dans chaque zone. Nous travaillons par zone et chaque zone du Sénégal a un représentant qui se charge de la distribution. Nous avons commencé par l’axe Rufisque - Keur Massar - Mbao. Le plus important, ce n’est pas d’aller vite, mais tout doucement et de bien faire les choses de façon professionnelle, transparente et durable. On souhaite que le projet grandisse et nous grandissons avec. Ainsi, petit à petit, on fait des choses simples, mais durables. Nous visons le million d’arbres à Dakar, voire plus d’ici 2050 pour, au final, avoir 16 millions d’arbres pour 16 millions de Sénégalais. Alors l’idée, ce n’est pas de faire dans la précipitation, mais de faire des choses simples, efficaces et durables.
Ce qu’on oublie, c’est que Dakar portait le nom de ‘’Cap-Vert’’, cela parce qu’il y avait tellement d’arbres dans la capitale, mais en moins de 100 ans, Dakar est devenu ‘’Cap béton’’. On est en train de construire énormément d’immeubles, d’infrastructures au point qu’on a oublié de mettre les arbres. Toutefois, ce n’est pas trop tard pour rectifier le tir.
Donc, l’objectif est d’inculquer des valeurs citoyennes aux Sénégalais pour qu’ils puissent participer bénévolement en plantant un arbre. C’était cela l’idée de départ. Mais, à notre grande surprise, en moins de 24 heures, l’association JVE (Jeunes volontaires pour l’environnement) nous a contactés pour nous offrir des plants à remettre à la population, surtout à ceux-là qui n’ont pas les moyens d’en acheter. Par la suite, bon nombre de jeunes de la banlieue nous ont contactés dans le but de participer au challenge. Ils ont manifesté un grand intérêt, mais ne savaient pas comment s’y prendre. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que les Sénégalais n’ont pas cette culture d’aller acheter un arbre et de le planter. Et donc nous nous sommes mis à inciter les Sénégalais qui ont les moyens à acheter un arbre et ceux qui n’en ont pas à nous contacter.
Pour vraiment avoir un suivi, nous avons élaboré un pacte de suivi afin que les associations, le Sénégalais lambda qui ont reçu des arbres le signent pour nous signifier qu’ils se chargeront du suivi. Aussi, on a voulu avoir le maximum d’informations sur chacune des personnes à qui on donnera un arbre. De ce fait, nous sommes en train de créer une plateforme comprenant le nom, le prénom, le lieu d’habitation, le département et la région de ces citoyens, afin qu’on puisse cartographier et géolocaliser l’arbre. La plateforme va non seulement permettre aux citoyens de faire le suivi à travers le digital en prenant en photo chaque trois ou six mois l’arbre. L’image sera postée sur la plateforme pour montrer l’évolution de l’arbre.
Peut-on donc conclure que la préservation de l’environnement et les questions de développement durable intéressent plus qu’hier ?
Aujourd’hui, il y a pas mal d’associations qui font des choses extraordinaires. Je peux citer JVE Quartier vert Sénégal, Dakar Oxy, Nebeday, un Twitto, un arbre... Ce sont des initiatives qui ont besoin d’être accompagnées, d’être soutenues par tous les Sénégalais. Aussi, pour que les Sénégalais puissent changer, il faut que la presse sénégalaise s’implique dans le développement durable. Aujourd’hui, il y a tellement d’organes au Sénégal, si chaque jour toutes les radios et télés faisaient des spots, même d’une minute sur ce challenge, cette initiative citoyenne, sur la sensibilisation des Sénégalais quant à l’importance de l’environnement, du suivi et de la citoyenneté, imaginez combien cela peut impacter, d’autant plus qu’aujourd’hui, le digital est de plus en plus utilisé par les Sénégalais.
Je pense aussi que l’engagement des influenceurs, des artistes, des khalifes généraux aurait un fort impact. On peut faire de cette initiative un sacerdoce, si je peux me permettre de le dire. On n’exclut pas les politiques qui peuvent faire des campagnes de sensibilisation à ce sujet. S’ils nous rejoignent pour apporter leur contribution, nous sommes preneurs, sinon, on continuera le travail.
Cette année, le thème de la Journée mondiale de l’environnement porte sur la restauration des écosystèmes. Comment l’adapter au contexte sénégalais ?
Le contexte sénégalais est à l’image du contexte mondial. La majeure partie des écosystèmes sont en voie de disparition. L’exemple papable, c’est la disparition au Sénégal de tous les arbres centenaires, particulièrement à Dakar. Pourtant, jusque dans les années 1980, ces arbres existaient. Ces espèces d’arbres font partie de notre écosystème. Mais ce n’est pas trop tard pour restaurer cela. Ce n’est pas trop tard pour que l’être humain puisse comprendre l’enjeu. A chaque problème, il y a une solution, mais des solutions durables, parce qu’on ne peut pas parler d’environnement sans parler de développement durable qui sous-tend un développement bénéfique aux générations actuelles et à celles à venir. Personnellement, je ne suis pas très en phase avec la façon dont est célébrée la Journée de l’environnement au Sénégal.
On organise beaucoup de conférences ; chacun apporte sa contribution et après, plus rien. Moi, je préfère qu’on apporte des solutions qui ne se limitent pas seulement à cette journée. Cela rejoint notre projet ‘’Un citoyen, un arbre’’ qui devra se poursuivre jusqu’en 2050. Les gens ne doivent pas se limiter aux festivités, aux conférences et autres, et même la presse doit aller au-delà de cette journée. A mon avis, la Journée de l’environnement, c’est tous les jours, chaque minute, chaque heure, chaque année, parce que notre planète est menacée, les écosystèmes sont en voie de disparition, sans compter la montée des eaux. Voilà des problèmes qui nous attendent. C’est une journée que je respecte mais qui, de mon point de vue, doit être l’occasion d’une prise de conscience collective. Si les uns construisent et que les autres détruisent, on n’aboutira pas à des actions concrètes. Il faut une collaboration à l’échelle mondiale et que chaque gouvernement s’engage à sauver notre planète.
Au Sénégal, il est important que les sociétés paient des taxes à travers la notion de pollueur-payeur assez développée en Occident. Le maire de Milan, par exemple, a pour ambition de planter trois millions d’arbres. Et pour y arriver, il propose aux sociétés qui s’y engagent en faisant des dons d’arbres de diminuer leurs taxes. C’est un exemple de mesure incitative. Même si ces sociétés polluent, on ne peut pas les dissoudre parce qu’elles nourrissent des familles. De ce fait, on leur dit : Vous polluez, mais vous payez pour la réparation.
Un message à l’endroit des Sénégalais ?
Malheureusement, au Sénégal, il y a beaucoup de slogans, tellement de conférences et ce ne sont que des concepts. Mais sur le terrain, on ne voit pas concrètement de changement. Moi, je crois fermement au dicton qui dit : ‘‘L’homme qu’il faut à la place qu’il faut’’ et c’est cela notre problème au Sénégal. Beaucoup parmi ceux qui nous dirigent ne maîtrisent pas le sujet, ils ne maîtrisent pas le domaine qu’on leur a confié. Normalement, ils doivent connaître les espèces et les types d’arbres adaptés au sol de chaque terroir. Raison pour laquelle on demande au préalable aux citoyens qui veulent participer au challenge dans quelle zone ils habitent, parce qu’à Dakar, il y a des types d’arbres qui ne peuvent pas pousser. Car ici, ils ont besoin de beaucoup d’eau et d’entretien. Donc, quand on parle de reboisement à quelqu’un qui ne s’y connaît pas, il ne voit que l’arbre.
N’oublions que nous sommes en zone sahélienne ; ce qui rime avec manque d’eau, désert et fortes températures. Ce qui fait qu’il y a des espèces d’arbres qui risquent de mourir. Alors, je ne dirai pas manque de volonté politique, mais plutôt de connaissances. Un homme comme Ali Haidar s’y connaît très bien et serait à sa place au ministère de l’Environnement, surtout qu’il a consacré pratiquement toute sa vie à ce domaine. Malheureusement...
On ne retrouve pas les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Nicolas Hulot, en France, a démissionné du poste de ministre de l’Environnement, parce qu’à un moment donné, il ne se sentait plus capable de remplir sa mission. C’est ce qui nous manque, nous Africains. C’est désolant qu’on ait retiré du gouvernement Abdou Karim Fofana, ancien Ministre de l’Urbanisme, parce qu’il posait des actions concrètes et il était tout le temps sur le terrain. Un travail salué par tous. Beaucoup de Sénégalais n’avaient pas apprécié son départ. Ces genres de personnes doivent être maintenus à leur poste pour le bien du Sénégal, même si le régime passe. Je peux également citer Massaër Thiam, Directeur de l’UCG, qui est en train de faire un travail extraordinaire à travers le Sénégal.
En somme, que les décideurs posent des actes concrets qu’ils puissent laisser derrière eux et qu’ensemble, on arrive à avoir des citoyens écoresponsables.
RÉPONSE DES VICTIMES DE HABRÉ À LA SOCIÉTÉ CIVILE
« Oui à la vaccination, non à la sortie de prison de Hissein Habré, condamné pour crimes contre l’humanité ! » , c'est ainsi que répond l'association des victimes de Hissène Habré suite à la demande de sa libération du fait des facteurs comme la Civid-19
« Depuis la condamnation de Hissein Habré en 2016 par les Chambres africaines extraordinaires pour crimes contre l’humanité, incluant la torture et l'esclavage sexuel, ses soutiens n’ont eu de cesse de tenter de faire libérer l’ancien dictateur du Tchad pour des motifs fallacieux, comme de fausses rumeurs de maladie.
Une fois encore, Madame Habré cherche à mobiliser l’opinion publique pour demander sa sortie de prison.
Notre association, qui représente des milliers de ses victimes – des veuves, des orphelins, des survivants de torture qui en portent encore les stigmates – rejette cette demande et exige que M. Habré purge la peine de réclusion à vie à laquelle il a été condamné.
Il n’a jamais été apporté la preuve que Hissein Habré soit malade ou qu’il manquait des soins. Au contraire, la justice sénégalaise a rejeté ces prétentions à deux reprises.
Il faut protéger Hissein Habré contre le COVID et qu’il soit vacciné s’il ne l’est pas encore.
Le Comité contre la torture des Nations Unies a déjà écrit au Sénégal pour réaffirmer que « la libération prématurée des auteurs des crimes internationaux les plus graves n'est pas conforme aux obligations » de la Convention de l’ONU contre la torture. En plus, quatre rapporteurs de l’ONU ont souligné qu’il était « essentiel » que Habré soit maintenu en détention, étant donnée la gravité des crimes pour lesquels il a été condamné.
Les Chambres africaines ont ordonné à Habré de payer 82 milliards de francs CFA aux 7 396 victimes désignées. A ce jour, il n’a toujours pas versé un seul centime aux victimes. Hissein Habré a CACHÉ, et cache toujours, les milliards qu’il a volé au peuple tchadien.
Le verdict historique prononcé par les Chambres africaines a fait l’honneur du Sénégal et de l’Afrique. Nous, victimes, demandons que ce verdict soit respecté. »
Association des Victimes des Crimes du régime de Hissein Habré (AVCRHH)
MACKY SALL SALUE LA MÉMOIRE DES DÉFUNTS KHALIFES DES LAYÈNES ET DE THIÉNABA
Dakar, 10 août (APS) - Le Chef de l’Etat Macky Sall a rendu hommage aux khalifes des layènes, Abdoulay Thiaw Laye, et de Thiénaba, Abdourahim Seck, décédés lundi soir.
Dans deux tweets, le président Sall est revenu sur les qualités des deux chefs religieux.
Pour Macky Sall, le ‘’Sénégal vient de perdre un guide religieux d’une dimension exceptionnelle, Serigne Abdoulay Thiaw Laye, Khalife général des layennes’’.
Ainsi, il a rendu hommage à un ‘’fédérateur d’une exquise courtoisie’’.
Macky Sall a rappelé que le défunt khalif général de Thienaba, Serigne Abdourahim Seck est ‘’un érudit pétri d’humilité’’.
Baye Abdoulaye Thiaw Laye, khalife général des layènes, a été rappelé à Dieu lundi, à l’âge de 96 ans. Il a été inhumé à Diamalaye, à Dakar, aux côtés de son père Seydina Issa Rouhou Laye.
Serigne Abdourahim Seck qui est décédé au Maroc, avait succédé au khalife Cheikh Ahmad Tidiane Seck, en juin 2020.
COMMENT FACILITER L’ACCÈS DE LA DIASPORA AU LOGEMENT ?
Dakar, 10 août (APS) - Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur et la Société d’aménagement et de gestion (SAGE) ont signé, mardi, à Dakar, une convention-cadre de partenariat visant à promouvoir l’accès au logement des sénégalais de la diaspora, a constaté l’APS.
’’Cette convention entre dans le cadre du programme 100 000 logements destinés à tous les Sénégalais, dont les 20 000 seront mis à la disposition des Sénégalais de la diaspora’’, a dit la ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Me Aissata Tall Sall.
Elle s’exprimait lors de la cérémonie de signature de cette convention-cadre entre son département ministériel et la société chargée de réaliser ce projet immobilier qui sera mis en oeuvre à Bambilor, dans le département de Rufisque.
Pour Aïssata Tall Sall, l’accès au logement est devenu un enjeu majeur de la politique de développement du gouvernement du Sénégal, alors que les autorités sont appelées à répondre à toutes les interpellations des Sénégalais de l’extérieur concernant le logement.
’’Les procédures dans ce projet seront sécurisées, d’où l’intervention d’un notaire qui pourra garantir l’authenticité de tous les actes, qui seront passés entre le promoteur et les bénéficiaires ou les demandeurs’’, a déclaré la ministre.
La Banque de l’habitat du Sénégal (BHS) sera l’institution financière partenaire dans ce projet, a t-elle indiqué.
Dans sa première phase, le programme va mettre à disposition des Sénégalais de l’extérieur 270 villas de type F3 dans un style moderne et confortable. 1 363 terrains nus sont aménagés et prêts à être construits.
Selon Touba Sylla, le Directeur général de la Société d’aménagement et de gestion (SAGE), ce projet immobilier sera réalisé dans des conditions de cession qui seront sécurisés et à des prix compétitifs.
’’Nous nous engageons à nous inscrire dans un partenariat dynamique et évolutif qui propose, après la cité Diaspora 1 et 2, Diaspora 3 avec une mixité dans la réalisation des unités d’habitation, villas, terrains viabilisés à bâtir et appartements’’, a ajouté M. Sylla.
DE L’APPORT DU LIVRE DANS LA DIFFUSION DE L’ŒUVRE D’ART
Le peintre Kalidou Kassé a souligné, mardi, l’apport du livre comme support de diffusion de l’art visuel, notamment la peinture, constituant ainsi ’’un prolongement à la vie de l’œuvre plastique en dehors des galeries habituelles’’.
Dakar, 10 août (APS) - Le peintre Kalidou Kassé a souligné, mardi, l’apport du livre comme support de diffusion de l’art visuel, notamment la peinture, constituant ainsi ’’un prolongement à la vie de l’œuvre plastique en dehors des galeries habituelles’’.
’’Le livre offre un autre prolongement à la vie de l’œuvre d’art, c’est comme la tapisserie. C’est un créneau peut-être qui n’est pas très exploité par les artistes peintres, mais, moi j’y évolue depuis une trentaine d’années’’, a-t-il expliqué dans un entretien accordé à l’APS.
Kassé a signé la couverture de nombreux ouvrages publiés en 2021 chez L’Harmattan Sénégal.
Il s’agit notamment du recueil de poèmes ‘’Le cri de l’ifanbondi’’ de Amadou Moustapha Dieng, l’ouvrage collectif ‘’A l’ombre des voix’’ inspiré de récits d’expériences vécues lors du confinement, à l’initiative de la section sénégalaise de la Communauté africaine de culture (CACSEN).
Il y a aussi le roman ‘’Nethio’’ de Seydi Sow, lauréat du ‘’Grand prix’’ du chef de l’Etat pour les Lettres (1998), le roman ‘’Femme d’esprit et d’espérance’’ de Mame Fawen Camara, entre autres, tous sortis durant cette année 2021.
Selon l’artiste, souvent sollicité par les écrivains pour la couverture de leur roman, la démarche est simple : ’’c’est un travail de collaboration’’.
’’Souvent, les écrivains me sollicitent en me demandant d’illustrer leur livre parce qu’il traite de tel sujet. Il se trouve parfois que j’ai déjà traité du thème surtout pour les problématiques socio-culturelles, je leur fais une proposition sur les tableaux se référant aux récits’’, dit Kalidou Kassé.
’’Le pinceau du sahel’’ ne se limite pas seulement à la demande de l’écrivain, il prend le temps de lire le manuscrit pour s’y inspirer aussi.
’’Il y en a qui vous disent, nous sommes en train de travailler sur tel sujet, on voudrait que vous réfléchissiez sur la couverture. Là, je réfléchis pour voir à quoi va correspondre cette couverture et on se met d’accord sur le choix’’, fait valoir le peintre.
Selon Kalidou Kassé, avec les nouveaux droits des artistes visuels, il est possible de diversifier les supports de diffusion de l’œuvre d’art et d’y gagner une plus-value.
Pendant longtemps, estime-t-il, il a cédé les droits de diffusion de ses tableaux de peinture à des institutions bancaires ou organismes internationaux ou communautaires pour la confection de cartes de vœux ou de calendriers annuels.
’’Depuis plus de 30 ans, avec le +collectif des artistes réunis+ que nous avions créé, on confectionnait déjà des cartes de vœux avec nos tableaux. Aujourd’hui, je continue dans ce créneau. Même pour des rapports d’activités annuels, ils me sollicitent pour l’illustration’’, dit-il.
Le peintre Kalidou Kassé a travaillé avec la Banque Mondiale, la présidence de la République du Sénégal, le Fonds monétaire international (FMI), l’Union économique monétaire ouest africain (UEMOA) du temps de la présidence de Adjibou Soumaré (l’ancien ministre du budget du Sénégal).
Actuellement, il collabore avec la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS) pour trois ans sur trois voire quatre tableaux, des institutions s’activant dans la sécurité et les droits humains en Afrique de l’Ouest et au Sahel, etc.
’’Parfois, ils achètent la carte à l’unité, car j’ai une équipe dédiée à cela et l’on confectionne les cartes ici dans mon atelier, d’autres préfèrent racheter les droits de diffusion et on signe des conventions’’, explique-t-il.
Le peintre Abdoulaye Diallo ‘’Le berger de l’île de Ngor’’ est aussi dans ce créneau, car il a illustré la couverture du premier roman de l’écrivaine Aida Diop ‘’Expériences de vie, vers une aube nouvelle’’.
Il a aussi illustré par ses toiles les cinq livres publiés par ’’L’Harmattan Sénégal’’ sur la thématique ’’Quelle humanité pour demain’’ coordonnés par les professeurs Maguèye Kassé, Ibrahima Silla et lui-même.