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4 juillet 2025
PAR MAMADOU BODIAN
L’ÉTAT DOIT-IL ACCÉLÉRER SUR LA ROUTE CHAOTIQUE DES DEUX-ROUES ?
"Toute tentative de contrôle d’un secteur informel porte en elle le risque de résistances. Les motos « Jakarta » ne se limitent pas à leur fonction utilitaire ; elles incarnent une forme d’autonomie et de survie économique pour leurs propriétaires."
Lorsqu’une autorité étatique décide d’agir, elle doit maîtriser tous les paramètres en jeu et avancer avec détermination, car toute hésitation ou rétropédalage peut être perçu comme un aveu d’impuissance, fragilisant sa crédibilité et son autorité. La régulation des motos non immatriculées au Sénégal, initiée par le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens (MITTA), illustre cette exigence. Inscrite dans une démarche ambitieuse et complexe, cette initiative vise à structurer un secteur à la fois dynamique, précaire et profondément enraciné dans l’informalité. Annoncée le 2 janvier 2025, elle accorde un délai de trois mois aux conducteurs de deux-roues non conformes pour se régulariser, avec une échéance fixée au 13 mars 2025. La gratuité temporaire des démarches d’immatriculation, effective dès le 6 janvier, traduit une tentative audacieuse de conjuguer fermeté réglementaire et pragmatisme socio-économique. Cette approche hybride reflète une volonté d’adaptation aux multiples réalités d’un secteur essentiel pour des millions de Sénégalais.
Ces deux-roues, initialement présents dans des villes comme Kaolack et Thiès, ont progressivement envahi Dakar, malgré des restrictions réglementaires. Dans un contexte où environ 300 000 nouveaux demandeurs d’emploi, majoritairement des jeunes, affluent chaque année sur le marché du travail, les motos « Jakarta » sont devenues une véritable bouée de sauvetage. En 2024, le taux de chômage élargi atteignait 21,6 %, contre 18,6 % l’année précédente, révélant l’incapacité structurelle du secteur formel à absorber cette main-d’œuvre croissante. Dans cette situation, l’« économie de débrouille » s’impose comme une réponse pragmatique, et les motos « Jakarta », estimées à plus de 500 000 en circulation, en sont le symbole. Offrant des opportunités d’emploi informel dans le transport de personnes et de marchandises – notamment à travers des services de livraison express (Thiak-Thiak) –, elles comblent les lacunes béantes d’un marché de l’emploi en crise.
Face à ces réalités, l’autorité étatique se trouve confrontée à un dilemme complexe : comment structurer et réguler un secteur aussi désorganisé sans briser sa fonction sociale essentielle ? La réponse à cette question exige une gestion stratégique et équilibrée, afin de préserver la légitimité de la régulation tout en répondant aux besoins économiques et sociaux des populations concernées.
1. Les motos « Jakarta » : un enjeu entre innovation populaire et quête de régulation par l’État
Les motos « Jakarta » ne sauraient être réduites à de simples moyens de transport. Elles constituent le fragile point d’ancrage qui relie des milliers de jeunes à une forme de dignité économique, dans un contexte où l’accès à un emploi stable demeure une utopie pour une large partie de la population. En desservant des zones où les infrastructures de transport public sont déficientes, ces deux-roues se sont imposées comme une réponse pragmatique aux lacunes structurelles. Elles incarnent un microcosme où l’ingéniosité individuelle se conjugue avec des besoins collectifs urgents, illustrant ainsi l’économie informelle en tant que palliatif face aux insuffisances d’un État souvent perçu comme distant et déconnecté des réalités quotidiennes. Toutefois, cette dynamique socio-économique n’est pas sans failles. L’augmentation des accidents de la route met en lumière l’absence criante de formation, de régulation et de respect des normes de sécurité. En 2019, l’Agence nationale de la Sécurité routière (Anaser) a recensé 4 000 accidents de la circulation, dont 745 ont entraîné des décès. Ces chiffres, bien qu’austères dans leur présentation statistique, traduisent une urgence sociale où les fragilités de l’économie informelle pourraient se muer en crises nationales.
Dans ce contexte, l’État tente de reprendre le contrôle sur un secteur échappant depuis longtemps à toute régulation formelle. L’instauration de l’immatriculation obligatoire, le renforcement des contrôles routiers et l’application de sanctions traduisent une volonté manifeste de rendre visible et compréhensible une activité jusqu’alors insaisissable. Cependant, ces mesures dépassent largement le cadre technique de la régulation : elles reflètent une bataille symbolique, celle d’un État cherchant à réaffirmer son autorité face à une économie informelle souvent perçue comme incontrôlable. Cette situation met également en lumière un enjeu fondamental : la marginalité administrative des acteurs du secteur. Une part importante des conducteurs se trouve dépourvue de pièces d’identité en raison des lacunes de l’état civil, les privant ainsi de l’accès aux documents officiels indispensables tels que le permis de conduire ou la carte grise. Cette exclusion administrative aggrave leur précarité et limite leur intégration dans le cadre légal, renforçant ainsi les inégalités systémiques.
Dans ces conditions, les initiatives actuelles doivent impérativement s’inscrire dans une démarche plus large, visant à combler ces lacunes structurelles. Sans une prise en compte globale des réalités vécues par ces acteurs, l’efficacité des mesures réglementaires risque d’être sérieusement compromise, alimentant davantage les poches d’exclusion et fragilisant encore la relation entre l’État et ses citoyens. Par ailleurs, la tentative de formalisation soulève des interrogations légitimes : comment intégrer un secteur fondé sur la débrouille sans en altérer l’essence ? La gratuité temporaire des démarches d’immatriculation, en vigueur jusqu’au 13 mars 2025, constitue certes une initiative louable, mais demeure insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’un accompagnement concret et d’une simplification administrative. Les longues files d’attente, la centralisation des services à Dakar, et les coûts annexes liés aux prestataires privés complexifient davantage le quotidien des conducteurs, déjà en situation de précarité.
L’expérience démontre qu’une régulation imposée sans concertation avec les populations concernées est vouée à échouer, suscitant des résistances, qu’elles soient explicites ou plus diffuses. Ainsi, une réflexion s’impose : l’État peut-il réguler sans aliéner ? Peut-il imposer la visibilité sans opprimer ? Une gouvernance adaptée, conciliant fermeté et inclusion, pourrait alors transformer ce défi en une opportunité de structurer un secteur vital tout en renforçant la légitimité de l’État auprès de ses citoyens.
2. Réguler l’informel : entre résistances discrètes et opportunités de transformation durable
Toute tentative de contrôle d’un secteur informel porte en elle le risque de résistances. Les motos « Jakarta » ne se limitent pas à leur fonction utilitaire ; elles incarnent une forme d’autonomie et de survie économique pour leurs propriétaires et conducteurs. Dès lors, toute mesure perçue comme restrictive ou punitive est susceptible de provoquer des résistances, qu’elles soient passives — contournement des règles, évasion administrative — ou actives, sous forme de tensions sociales visibles.
Les initiatives précédentes, souvent empreintes d’une approche coercitive, illustrent bien cette dynamique. Les arrestations massives et les amendes disproportionnées n’ont fait qu’accentuer le sentiment d’exclusion et la méfiance envers les autorités publiques. Si l’État veut éviter que cette nouvelle tentative de régulation ne devienne un catalyseur de conflits, il est essentiel d’adopter une posture d’écoute et de dialogue. Cela passe par l’implication active des acteurs du secteur — conducteurs et propriétaires — dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques.
Pour réussir, cette régulation doit s’inscrire dans une vision globale de transformation sociale et économique. Elle ne peut se limiter aux contrôles et sanctions, mais doit se muer en un levier d’intégration et de modernisation. Une telle démarche exige des réformes structurelles, notamment la simplification et la déconcentration des démarches administratives, ainsi que l’introduction de plateformes numériques pour en faciliter l’accès. Des initiatives comme des subventions pour l’acquisition d’équipements de sécurité (casques, vêtements de protection), accompagnées de campagnes de sensibilisation ciblées, sont également indispensables. Mais au-delà des mesures techniques, cette transformation repose avant tout sur une gouvernance participative. L’État doit percevoir les conducteurs et propriétaires de motos non comme des contrevenants potentiels, mais comme des partenaires essentiels dans la construction d’un secteur plus sûr, plus organisé et capable de contribuer à un développement économique inclusif.
Conclusion
La régulation des deux-roues au Sénégal représente une opportunité de repenser la gouvernance en conciliant fermeté étatique et pédagogie de l’inclusion. L’État doit affirmer son autorité en garantissant le respect des normes de sécurité publique, mais sans se limiter à des mesures coercitives susceptibles de susciter des résistances.
Pour désamorcer ces résistances, une gouvernance participative est indispensable. Elle doit s’appuyer sur la concertation avec les acteurs concernés pour co-construire des solutions adaptées. L’inclusion intelligente, quant à elle, repose sur des incitations et une pédagogie proactive : simplification des démarches, décentralisation des services, subventions pour les équipements de sécurité, et campagnes de sensibilisation ciblées. En impliquant les usagers, l’État peut transformer ce secteur informel en un moteur d’intégration sociale et économique. Les motos « Jakarta », vitales pour l’emploi et la mobilité, doivent être reconnues pour leur impact et intégrées dans une économie modernisée.
Ainsi, cette régulation ne doit pas être perçue comme une simple réponse administrative ou une tentative de contrôle, mais comme un véritable levier de transformation sociale. En alliant fermeté, pédagogie et inclusion, le Sénégal peut non seulement désamorcer les tensions liées au changement, mais également poser les bases d’un modèle exemplaire de gouvernance, où l’autorité de l’État s’exerce dans une logique de coopération et de co-construction. Cette démarche offrirait non seulement une solution aux défis immédiats, mais aussi une vision à long terme pour un développement harmonieux et inclusif.
PAR ALIOU DIOUCK
DE LA VALIDATION DES DÉPENSES D’INVESTISSEMENT PAR LE PREMIER MINISTRE
"La mise en œuvre correcte, sans retard ni gaspillage passe inévitablement par une gouvernance stricte et efficace afin d’opérer des réalisations et des résultats avec des effets positifs palpables (EPP)."
Dans la loi de finance 2025, vingt-cinq projets/programmes d’investissement publics sont inscrits dans le budget pour un montant total de 424 010 299 366 CFA. Parmi ces projets/programmes, quatre (04) sont PPables, c’est-à-dire réalisables en Partenariat Public-Privé. Il s’agit du « Projet Centre d’expérimentation et de valorisation des algues » pour 345 971 725 CFA, du « Programme national d’accompagnement des Services Financiers Décentralisés (SFD) de petite taille » pour 7 987 626 51 9 CFA, du « Projet de mise en place d’un centre international de simulation » pour un cout global de 4 393 887 35 0CFA et du « Programme d’implantation, de valorisation et de gestion des infrastructures de stockage et de conservation » pour 54 452 888 0 00CFA.
La répartition sectorielle des projets/programmes évalués montre la prépondérance du sous-secteur de la santé (71%), suivi du développement industriel (12%).
La répartition spatiale des volumes d’investissements proposés au budget montre que les 31,7% sont exclusivement captés par les régions de Dakar (10,7%), Diourbel (10,9%) et Saint-Louis (10,1%), les 64,6% par au moins dix régions et les 3,60% pour la région de Louga.
L’estimation du potentiel de création d’emploi a été effectuée à travers un modèle input output pour évaluer l’impact sur l’emploi pour certains projets d’envergure dont le cout est au moins supérieur ou égal à trente milliards. Ainsi, pour un volume d’investissement de deux cent trente et un (231) milliards de FCFA, 14 684 emplois seront créés ou confortés, dont 10 069 emplois directs et 4 616 emplois indirects.
La mise en œuvre correcte, sans retard ni gaspillage passe inévitablement par une gouvernance stricte et efficace afin d’opérer des réalisations et des résultats avec des effets positifs palpables (EPP).
A cet effet, le Président de la République a appelé à la mise en place effective d’un cadre innovant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des projets avec ses déclinaisons sectorielles et temporelles afin d’asseoir une gouvernance de réalisations et de résultats.
Le premier ministre pour sa part opèrera la validation des dépenses relatives à ces projets. Ce rôle du premier ministre semble ne pas être compris par certains hommes politiques qui le qualifie d’entrave aux attributions du ministre des finances. Je ne pense pas personnellement que cela puisse être le cas. Au contraire, cette validation est la solution à plusieurs problèmes que les projets d’investissements ont connu dans le passé.
D’abord, il faut savoir que conformément à l’article premier du décret 2024-948 relatif aux attributions du MFB, le ministre des Finances et du Budget qui est chargé de mettre en œuvre la politique définie par le Président de la République en matière budgétaire et financière est placé sous l’autorité du Premier ministre. De ce point de vu, le Premier ministre s’implique passivement ou activement dans la préparation et dans l’exécution des lois de finances et dans la gestion de la trésorerie de l’Etat. Contrairement aux anciens premiers ministres (premiers des ministres) qui ne s’impliquaient que pour accorder des faveurs de paiement ou d’exonérations d’impôts ou de redevances, celui-ci est orienté vers les résultats qu’il n’a cesser de promettre aux concitoyens.
Ensuite, l’analyse de la performance de la planification des projets et la performance des couts de ceux-ci témoignent de favoritisme, de léthargie et de gaspillage. En effet, il est facile de constater que l’exécution financière des projets est souvent plus élevée que leur exécution physique. C’est le cas de stades où les paiements sont entièrement exécutés alors qu’ils sont toujours en phase de fondation. C’est aussi le cas pour la construction d’universités comme celle du Sine-Saloum où le paiement dépasse de loin le niveau d’achèvement des travaux.
Enfin, les remarques faites ci-dessus ne devraient pas échapper à la vigilance des différents comités chargés du suivi des programmes publics.
MAME BIRAME WATHIE EXPLORE LES COULISSES DE LA RÉVOLUTION GÉNÉRATIONNELLE DU PASTEF
La présentation du livre « La jeunesse prend le pouvoir, une révolution démocratique à la sénégalaise » a offert un éclairage inédit sur les évolutions politiques du Sénégal.
La cérémonie de dédicaces du livre « La jeunesse prend le pouvoir, une révolution démocratique à la sénégalaise » a été l’occasion pour l’auteur, Mame Birame Wathie, de dresser un jugement sans complaisance sur une période de la vie politique de notre pays depuis la première alternance en 2000 jusqu’à la consécration du Pastef en mars 2024.
La cérémonie de présentation et de dédicaces du livre du journaliste Mame Birame Wathie, « La Jeunesse prend le pouvoir, une révolution démocratique à la sénégalaise » s’est tenue, samedi dernier, dans la grande salle de conférence du Musée des Civilisations noires. Devant un parterre d’autorités étatiques parmi lesquels Moustapha Ndieck Sarré, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Olivier Boucal, ministre de la Fonction publique, les différents intervenants ont salué un travail rigoureux et d’analyses précises.
Divisé en quatre chapitres, l’ouvrage prend le parti de l’audace à travers des titres accrocheurs comme « Abdoulaye Wade, le gourou », « Macky Sall le grand Almamy », « Macky Sall le démolisseur » ou « Khalifa Sall tête de Turc », attirant l’attention du lecteur dans un univers de luttes politiques, de rebondissements et de manœuvres depuis les deux premiers mandats de Wade jusqu’à la consécration de Pastef en mars 2024.
Pour son préfacier Bara Tall, chef d’entreprises, le livre de 205 pages se présente comme un outil pédagogique devant permettre d’étudier, de manière approfondie, les différentes péripéties de cette période. « Mame Birame Wathie retrace et consigne certains faits majeurs de notre histoire politique, sociale et économique », nous révèle sa préface.
Le projet avorté des libéraux pour rester 50 ans au pouvoir
L’ouvrage n’est que le prolongement du dernier livre de Mame Birame Wathie « Affaire Karim Wade et Macky Sall : la double victimisation gagnante de Maître Wade » publié en 2016, constate Ndiaga Diouf, chef du service départemental de l’Action sociale à Ziguinchor.
« Cette œuvre très bien écrite et largement documentée permettra aux lecteurs d’avoir une meilleure connaissance de la dynamique psychosociale du champ politique et des trajectoires de ses personnages les plus en vue. Mais aussi, ils prendront conscience des manœuvres et des intrigues qui causèrent la perte des libéraux et de leurs alliés », dit-il.
L’autre intérêt que présente cet ouvrage est sans doute le récit de la chute des libéraux, balayés par ce que Mame Birame Wathie appelle la révolution démocratique à la Sénégalaise, dont les héros sont la jeunesse et Ousmane Sonko, le leader charismatique du Pastef, analyse M. Diouf. L’auteur, lui, soutient avoir choisi d’écrire ce livre dans le but de figer dans l’encre l’exactitude des évènements politiques pour les générations futures afin d’éviter toute altération des faits réels.
« L’ancien journaliste de l’As Quotidien a voulu aussi démontrer comment l’émergence du Pastef a permis de contrecarrer la volonté des libéraux de demeurer 50 ans au pouvoir. « Dès 2004, Abdoulaye Wade manœuvrait pour mettre en place son projet pour garder au pouvoir les libéraux pendant 50 ans. Quand Ousmane Sonko, lors de sa campagne présidentielle de 2019, avait sollicité son soutien, ce dernier le lui refusa ainsi qu’à Idrissa Seck, préférant appeler au boycott. Macky Sall passa au premier tour lors de cette présidentielle.
Ousmane Sonko, qui commençait à s’imposer aux yeux de l’opinion comme alternative crédible au plan des libéraux, va voir surgir l’affaire « Sweet Beauté » et celle en diffamation de Mame Mbaye Niang pour l’écarter définitivement de la présidentielle de 2024 », rappelle le chroniqueur à Walf Tv. La jeunesse, en consacrant la victoire d’un opposant, Bassirou Diomaye Faye, en mars 2024, a finalement sonné le glas de ce projet des libéraux depuis 2000.
45% DES SALARIÉS DU BRT PROVIENNENT DES COMMUNES TRAVERSÉES
Le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, lancé il y a sept mois, a rapidement attiré l’attention en raison de son impact sur le transport urbain de masse.
Le Bus Rapid Transit (BRT) de Dakar, lancé il y a sept mois, a rapidement attiré l’attention en raison de son impact sur le transport urbain de masse. Lors de son passage dans l’émission Salam Sénégal, Cheikh Yatt Diouf, directeur général de Dakar Mobilité, a partagé des informations cruciales sur le système, ses réussites, mais aussi les défis à relever pour améliorer son efficacité.
Depuis sa mise en circulation, le BRT a transporté plus de 10 millions de voyageurs, un résultat impressionnant qui témoigne de l’acceptation rapide du public. Cheikh Yatt Diouf se réjouit des progrès accomplis : « 21 stations sur 23 sont désormais fonctionnelles, et d’ici février, les deux autres stations seront ouvertes », a-t-il annoncé. Le système, qui a su respecter les engagements en termes de ponctualité et de régularité, commence à atteindre la vitesse commerciale souhaitée, bien que le nombre de passagers par heure soit encore en développement.
Le directeur général souligne qu’avec une capacité de transport de 10 000 à 15 000 voyageurs par heure, l’objectif est d’augmenter la fréquence des bus. Cependant, cette amélioration progressive est liée à l’achèvement des infrastructures et à la stabilisation du système.
Le BRT ne se contente pas d’être un système de transport moderne : il incarne un changement majeur dans la manière dont les Dakarois se déplacent. « Dakar est une presqu’île avec peu d’espace, donc pour résoudre les problèmes de congestion, il faut privilégier des systèmes capacitaires comme le BRT », explique Cheikh Yatt Diouf.
En plus de répondre à des besoins de transport massifs, le BRT contribue à la réduction de la pollution en diminuant les émissions de CO2, une avancée majeure pour l’environnement. Il se distingue également par la qualité de son service, offrant des bus climatisés, du confort, de la sécurité, et même un accès Wi-Fi, une première pour les transports en commun à Dakar. Les transactions sont également digitalisées, permettant aux voyageurs d’acheter leurs billets via leurs téléphones.
Bien que le système ait rencontré un grand succès, des défis demeurent. « L’une des difficultés majeures est la traversée fréquente des piétons, qui perturbe la circulation des bus », explique le directeur général. Ce phénomène a diminué grâce aux campagnes de sensibilisation, mais il persiste encore dans certaines zones.
Il y a également des problèmes de comportement à bord, comme le non-respect des places prioritaires ou l’utilisation abusive des téléphones. Ces comportements sont encadrés par un règlement strict et supervisés par 165 agents de contrôle.
Un autre défi concerne la circulation des motos et des taxis qui, malgré les interdictions, continuent de créer des accidents, notamment en tournant à gauche sur des voies réservées.
Le BRT prend en compte l’emploi local dans les 14 communes traversées par la ligne. Cheikh Yatt Diouf explique que 45% des salariés du BRT proviennent des communes traversées. Cela a été rendu possible par une communication active pendant le recrutement, et les jeunes bénéficient de conditions de travail avantageuses, au-delà des exigences du code du travail.
Le directeur général se projette dans les années à venir, avec plusieurs défis à relever. Le premier est l’achèvement des stations restantes pour une mise en service totale du BRT. Il ambitionne également de renforcer la digitalisation des services, notamment l’élargissement des cartes d’abonnement et l’interopérabilité, permettant aux usagers de voyager sur différents moyens de transport public avec un seul titre de transport, comme dans les grandes villes du monde. Avec ces projets en tête, le BRT de Dakar s’inscrit dans une vision à long terme visant à transformer le transport urbain et à en faire un modèle de transport de masse pour l’Afrique.
CINQ PÊCHEURS PÉRISSENT DANS LE CHAVIREMENT DE DEUX PIROGUES À SAINT-LOUIS
Les deux pirogues ont rencontré des difficultés en traversant la brèche, a expliqué M. Sarr, soulignant que quatre occupants de l’une d’elles sont portés disparus.
Saint-Louis, 13 jan (APS) – Cinq pêcheurs ont péri, samedi, dans le chavirement de deux pirogues à hauteur de la brèche de Saint-Louis, a annoncé à l’APS Mamadou Sarr, chargé de communication du Comité local de pêche artisanale (CLPA).
Les deux pirogues ont rencontré des difficultés en traversant la brèche, a expliqué M. Sarr, soulignant que quatre occupants de l’une d’elles sont portés disparus.
Le corps de l’un des pêcheurs qui étaient à bord de l’autre pirogue a été retrouvé, a ajouté le chargé de communication du CLPA, précisant que les victimes sont des habitants du Gandiol, un terroir situé au sud de Saint-Louis.
Mamadou Sarr a déploré le non-respect des instructions du CLPA qui avait fait passer les consignes de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) concernant une houle dangereuse.
Selon lui, ‘’certains propriétaires des pirogues ne respectent pas ces consignent et demandent aux pêcheurs d’aller en mer’’.
Il a rappelé qu’un drapeau rouge avait été hissé pour dissuader les prêcheurs de partir en mer, lesquels ont fait fi de cette alerte.
Au Port polonais aussi, il devait y avoir une brigade de surveillance pour dissuader d’éventuels récalcitrants, a rappelé M. Sarr.
Déplorant la politisation du problème de la brèche, il penche pour la construction d’un port de pêche afin de permettre aux piroguiers de ne pas recourir à la brèche qui est seulement une porte d’entrée pour débarquer les produits de pêche.
Selon lui, du côté mauritanien, cette solution a été optée avec l’érection d’un port de pêche à Ndiagio. En attendant, il plaide pour un balisage de la brèche.
Par Diagne Fodé Roland
VERS LE TEMPS DU 1ER CONGRES DE PASTEF ?
Après la victoire du peuple contre l’État néocolonial libéral hors la loi APR/BBY/PDS, la bonne gouvernance du jub, jubal, jubanti est en marche.
Après la victoire du peuple contre l’État néocolonial libéral hors la loi APR/BBY/PDS, la bonne gouvernance du jub, jubal, jubanti est en marche.
Le budget 2025 a été voté par les 130 députés que le peuple a élu pour soutenir, contrôler et faire prendre en compte les besoins populaires. Prolongeant les rapports accablants des corps de contrôle de l’État (IGE, IGF, OFNAC, Cour des Comptes), les audits sectoriels et centraux en cours révèlent l’insatiable prédation de la mal gouvernance criminelle des libéraux. La haute Cour de justice a été mise en place pour la reddition des comptes financiers et répressifs meurtriers de l’État hors la loi APR/BBY. A été voté le projet de loi rapportant la loi d’amnistie couvrant d’impunité les malversations et crimes de l’autocratie libérale APR/BBY. La remise en cause des occupations opaques illégales du Domaine public maritime (DPM), des lotissements de zones foncières, Mbour 4, du Patrimoine foncier et bâti de l’État. Le non renouvellement à l’expiration de son délai des accords léonins de pêche qui liaient le Sénégal à l’Union Européenne.
A été annoncée la décision souveraine du démantèlement des bases militaires françaises, étape vers l’abrogation des « accords de défense », partie prenante des « accords de coopération » qui furent signés pour avoir l’indépendance politique de 1960. L’engagement a été pris que le Sénégal souverain rejette toute entreprise de déstabilisation des États souverains anti-françafricain, anti-eurafricain, anti-usafricain de l’AES.
Bref, la dépollution de l’emprise néocoloniale sur l’appareil d’État est en marche.
Le seul couac à noter est la fronde récente saine des militants de Pastef et sympathisants du camp souverainiste contre certaines nominations d’ex-opposants sur les centaines déjà opérées non contestées. Les bouches souverainistes qui se sont ouvertes pour dire non à ces nominations signalent en fait, à y réfléchir, l’erreur d’une conception qui confond « expertise » et « politique ». Le syndrome du gouvernement des experts est à la base de l’erreur commise mais pas irréparable.
En effet, la politique annoncée des « appels aux CV » révèle ici toutes ses limites. Les « experts », les « CV », les « diplômés » sont certes nécessaires, mais insuffisants pour assurer une gouvernance dont la centralité doit être « politique » souverainiste.
Les dirigeants qui ont gouverné nos États d’Afrique pré-coloniaux avaient des « experts », donc des connaisseurs disciplinaires dont « l’expertise » contribue à la décision politique des gouvernants sans se substituer aux responsables stratèges décideurs politiques. Diriger, c’est faire la synthèse et organiser le lien dialectique entre plusieurs domaines disciplinaires dans le cadre d’une stratégie et d’une tactique mettant en corrélation le mouvement et le but du pouvoir souverain.
Il y a là, ne serait-ce qu’inconsciemment, un stigmate de l’aliénation coloniale qui a érigé un rapport de subordination, donc de dé-citoyennisation, des populations colonisées face à l’administration coloniale en différenciant les « évolués experts » qui devenaient des administrateurs subalternes et les « indigènes ». C’est cela qui est le soubassement de cette maladie mentale coloniale qui fait que certaines « élites » colonisées adorent les titres pompeux de « professeurs », « docteurs », « experts » dont la fonction est de faire taire le peuple.
Il faut dire que ce mal provient de la culture de l’individualisme forcené propagée par le système capitaliste lui-même. Il suffit d’observer comment les médias, notamment dans les pays impérialistes, mais aussi dans les néo-colonies, utilisent les « experts » pour dire au peuple ce qu’il doit ingurgiter dans le but de fabriquer le consentement voulu par les puissances d’argent et leur système d’oppression.
Ils veulent ainsi « tromper une partie du peuple ou le peuple une partie du temps, mais ne pourront jamais tromper tout le peuple tout le temps ». N’est-ce pas ce qu’a montré l’exemplaire résistance militante populaire de 2021 jusqu’à la victoire présidentielle et législative 2024 de notre parti Pastef et du camp souverainiste ?
En effet, C’est l’action militante résolue, le lien du Parti avec le peuple, la détermination du peuple, par accumulation d’expériences en arrive au point qu’il n’accepte plus le pouvoir d’en haut, qui a permis de vaincre l’autocratie libérale néocoloniale en payant le prix fort mortifère comme on l’a vu chez nous. L’offre politique souverainiste de Pastef a rencontré le raz le bol du peuple des deux alternances libérales qui ont changé les hommes au pouvoir sans rien changer à leurs conditions de vie néocoloniale.
Cette offre politique de la rébellion d’une jeunesse souverainiste est venue remplir le vide de la trahison des renégats ex-leaders de la gauche historique dont plusieurs militants ont sacrifié leur vie pour qu’advienne cette révolution démocratique souverainiste dans les urnes que nous avons obtenu en mars puis novembre 2024.
La jeunesse cherche à travers l’espoir suscité par le Parti et le leadership de ses dirigeants en vue à sortir de l’ornière assassine des émigrations piroguières et désertiques et le peuple à sortir du sous développement imposé par le néocolonialisme. Tout comme la jeunesse et les peuples des pays de l’AES qui sont en plus confrontés à la guerre de l’OTAN par le biais des djihado-terroristes interposés.
Lénine enseignait que « les erreurs sont inévitables, sauf qu’il faut éviter qu’elles soient vitales pour la cause » et le seul antidote à cela est à la fois l’attitude autocritique des dirigeants qui les grandit face à leurs erreurs et la démocratie interne au sein de l’avant-garde organisé pour associer du sommet à la base du Parti les militants à la décision stratégique et tactique fondement de l’engagement continu de tous vers le but fixé, à savoir la libération nationale du Sénégal dans une optique panafricaine révolutionnaire.
Le congrès de Pastef a été empêché par l’agression fascisante de l’État hors-la-loi APR/BBY de 2021, date du protocole de fusion de 14 organisations, jusqu’à notre victoire dans l’adversité en 2024.
Alors, le temps est venu de tenir le 1er congrès de notre parti Pastef pour préparer collectivement la suite de la marche vers la solution démocratique dans une option panafricaine de la question Casamançaise, la souveraineté panafricaine anti-impérialiste, la coopération multilatérale souveraine, la rupture avec les diktats libéraux du FMI/BM, la lutte pas à pas pour l’industrialisation, la nationalisation des secteurs économiques stratégiques, étapes indispensables vers la sortie du sous développement imposé par la domination impérialiste.
MACKY RECONVERTI
Macky Sall s’est lancé dans les affaires. L’ancien président de la République, établi au Maroc depuis son départ du pouvoir en avril dernier a créé un cabinet dénommé Semo Holding.
Macky Sall s’est lancé dans les affaires. L’ancien président de la République, établi au Maroc depuis son départ du pouvoir en avril dernier a créé un cabinet dénommé Semo Holding.
«Cette société propose des services dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et des stratégies politiques», rapporte le journal marocain Le Desk, repris dans L’AS de ce lundi 13 janvier.
La même source indique que l’entreprise est établie à Guéliz, un quartier huppé de Marrakech. «Semo Holding ambitionne de devenir un acteur majeur en Afrique et au-delà grâce à un vaste réseau de partenaires internationaux, soutenu par le riche carnet d’adresses de l’ancien Président. [Le cabinet se veut] une plateforme hébergeant de nombreuses entreprises», complète L’AS.
BLANCHIMENT DE CAPITAUX : QU’EST-CE QUE C’EST ?
[Éclairage] D’emblée, il faut souligner que le blanchiment de capitaux désigne le processus consistant à réintroduire dans l’économie légale des produits d’infractions pénales (les activités de criminalité organisée, les abus de biens sociaux).
C’est l’information du week-end. Le Parquet du Pool judiciaire financier dit avoir reçu plusieurs rapports de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) concernant des activités suspectes. L’analyse d’un de ces documents a révélé des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux via des sociétés écrans, impliquant des transactions d’une valeur estimée à plus de 125 milliards de francs CFA. Le procureur El Hadji Alioune Sylla a d’ailleurs annoncé, dimanche tard dans la soirée, qu’une information judiciaire pourrait être ouverte, avec des accusations de blanchiment de capitaux et autres crimes financiers. Mais qu’est-ce que le blanchiment de capitaux exactement ?
D’emblée, il faut souligner que le blanchiment de capitaux désigne le processus consistant à réintroduire dans l’économie légale des produits d’infractions pénales (qui incluent, entre autres, les activités de criminalité organisée, les abus de biens sociaux ou encore la fraude fiscale). Ce processus suit trois étapes : d’abord, l’injection des fonds d’origine criminelle sous forme d’argent liquide dans le circuit économique et financier (« le placement ») ; puis, la conversion, le déplacement et la dispersion des fonds afin de masquer leur origine illégale (« l’empilement ») ; enfin, la réintroduction des fonds dans les activités économiques légales (« l’intégration »).
Agissements constitutifs de blanchiment de capitaux
Au Sénégal, comme dans beaucoup de pays, la lutte contre ce crime financier s’inscrit dans un double objectif : d’une part, prévenir les activités criminelles en les privant de fonds ; d’autre part, assurer la solidité, l’intégrité et la stabilité du système économique et financier. Le Sénégal s’est d’ailleurs engagé, à l’instar de la communauté internationale en général et des autres membres de la sous-région en particulier, dans la lutte contre la criminalité financière en adoptant, pour la première fois, la loi uniforme n° 2004-09 du 6 février 2004 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, qui intègre dans le dispositif juridique national la directive UEMOA du 19 septembre 2002 sur le blanchiment de l’argent sale.
Cette loi, faut-il le rappeler, s’appuyait sur les standards internationaux, notamment les 40 recommandations du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux, les dispositions édictées par l’Organisation des Nations Unies relativement à la convention sur le crime organisé adoptée à Palerme le 15 décembre 2000, la convention contre le trafic illicite de substances psychotropes adoptée à Vienne le 19 décembre 2002, ainsi que la directive de Bâle de 1988 du Comité des règles et pratiques de contrôle des opérations bancaires de la Banque des Règlements Internationaux.
Mais le législateur sénégalais s’est adapté aux mutations et aux nouveaux enjeux en adoptant la loi n° 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, modifiant celle du 23 février 2018.
Conformément aux dispositions de l’article 9 de cette loi, constituent une infraction de blanchiment de capitaux la conversion ou le transfert de biens par toute personne qui sait ou aurait dû savoir que ces biens proviennent d’un crime ou délit, dans le but de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite desdits biens, ou d’aider toute personne impliquée dans cette activité à échapper aux conséquences juridiques de ses actes ; ainsi que la dissimulation ou le déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement, du mouvement ou de la propriété réelle de biens ou des droits y relatifs.
D’après le texte, l’acquisition, la détention ou l’utilisation de biens, dont celui qui s’y livre sait ou aurait dû savoir, au moment où il les réceptionne, que ces biens proviennent d’un crime ou d’un délit, constituent également des infractions de blanchiment de capitaux. De même, participer à l’un des actes visés ci-dessus, s’associer pour le commettre, tenter de le commettre, aider, inciter quelqu’un à le commettre ou le conseiller, ainsi que faciliter son exécution, sont des infractions de blanchiment de capitaux.
Il faut toutefois préciser que le blanchiment de capitaux est constitué même si les faits sont commis par l’auteur du blanchiment ou de la tentative de blanchiment du produit d’une infraction qu’il a lui-même commise, en l’absence de poursuite ou de condamnation préalable pour une infraction sous-jacente, ou si les activités à l’origine des biens à blanchir sont exercées sur le territoire d’un autre État membre de l’Uemoa ou celui d’un État tiers. Il est également important de noter que la connaissance ou l’intention, éléments essentiels des activités susmentionnées, peuvent être déduites de circonstances factuelles objectives.
Lourdes pleines de prison ferme et amende égale au triple de la valeur des biens
Les personnes physiques coupables d’une infraction de blanchiment de capitaux sont punies d’un emprisonnement de trois (3) à sept (7) ans et d’une amende égale au triple de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment, prévoit l’article 184 de la loi. L’article ajoute, dans son dernier alinéa, que la tentative de blanchiment est punie des mêmes peines.
Sont également punis des mêmes peines prévues l’entente ou la participation à une association en vue de la commission d’un acte constitutif de blanchiment de capitaux, l’association pour commettre ledit acte, l’aide, l’incitation ou le conseil à une personne physique ou morale en vue d’exécuter ou de faciliter l’exécution d’un tel acte.
La loi sénégalaise prévoit des circonstances aggravantes. Dans ce cas, les peines prévues à l’article 184 de la présente loi sont doublées. Cela s’applique notamment lorsque l’infraction de blanchiment de capitaux est commise de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure l’exercice d’une activité professionnelle ; lorsque l’auteur de l’infraction est en état de récidive (les condamnations prononcées à l’étranger sont prises en compte pour établir la récidive) ; ou encore lorsque l’infraction est commise par un groupe criminel organisé.
Saisie de la totalité des espèces retrouvées
Si le crime ou le délit dont proviennent les biens ou les sommes d’argent sur lesquels a porté l’infraction de blanchiment de capitaux est puni d’une peine privative de liberté supérieure à celle de l’emprisonnement encouru en application de l’article 184, le blanchiment est puni des peines attachées à l’infraction d’origine dont son auteur a eu connaissance, et si cette infraction est accompagnée de circonstances aggravantes, des peines attachées aux seules circonstances dont il a eu connaissance.
Au-delà des sanctions pénales, en cas de suspicion de blanchiment de capitaux, l’Administration des Douanes saisit la totalité des espèces retrouvées et en dresse procès-verbal. Les espèces saisies et une copie du procès-verbal de saisie sont envoyées directement au Trésor, à la structure nationale chargée de la gestion des avoirs criminels gelés, saisis ou confisqués, ou à l’organisme en tenant lieu. Le dossier de l’opération est transmis à la Centif dans un délai de huit (8) jours calendaires, par les soins de l’Administration des Douanes.
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JANGAT avec Daouda MINE | Mariages précoces et forcés : l'efficacité des lois en question
L'APPEL DE DJIMO SOUARE
Dans un message synonyme d'une alerte, reçu à L'As, Djimo Souaré a appelé à la restructuration de l'Alliance pour la République. Le député se dit convaincu que son parti ne peut pas continuer de regarder dans le rétroviseur.
Dans un message synonyme d'une alerte, reçu à L'As, Djimo Souaré a appelé à la restructuration de l'Alliance pour la République. Le député se dit convaincu que son parti ne peut pas continuer de regarder dans le rétroviseur.
Qui d'autre de plus légitime que Djimo Souaré pour appeler à la restructuration de l'Alliance pour la République ? Le néo député élu au scrutin majoritaire lors des dernières élections législatives dans le département de Goudiry a poussé un cri d'orgueil. Dans un message intitulé “ Reconstruire ou Périr : L’Urgence d’un nouveau souffle pour l’APR/Yakaar”, le président du Conseil départemental de Goudiry a appelé à restructurer sa formation politique.
“Depuis les récentes élections législatives, le paysage politique sénégalais a connu un bouleversement significatif. L’Alliance pour la République (APR), jadis éclatante et dominante, s’est retrouvée face à une défaite qui, bien que douloureuse, constitue une opportunité unique pour une introspection profonde. En réalité, cette série de défaites a commencé avec l’échec lors de l’élection présidentielle de 2024, suivi des législatives de novembre dernier. Il est temps pour nous, militants et responsables de l’APR, de réfléchir à l’avenir de notre parti. Ce moment critique nous impose une alternative claire : reconstruire ou périr”, at-il écrit.
Dans son diagnostic, Djimo Souaré pense qu'il serait malhonnête de nier les réalisations majeures de l’APR à la tête du pays. “Des progrès significatifs ont été accomplis dans les domaines de l’infrastructure, de l’éducation, de la santé et de l’emploi. Ces avancées font partie de notre héritage et nous en sommes fiers. Le Président Macky Sall a pleinement joué sa partition, en menant à bien plusieurs réformes et en posant les jalons d’un développement durable”, a insisté le parlementaire qui note toutefois que s’accrocher uniquement à ce bilan, aussi élogieux soit-il, ne suffira pas pour regagner la confiance des Sénégalais.
Il est convaincu que l’Apr est à la croisée des chemins. Face à cette urgence, il a invité son parti à se réinventer qui, à l’en croire, n'a que deux choix : “ nous réinventer pour redevenir une force politique majeure ou disparaître dans l’oubli. La reconstruction n’est pas une option, c’est une nécessité. En tant que membres de l’APR, nous avons la responsabilité historique de rebâtir notre parti avec humilité, détermination et vision. Ce n’est qu’en nous adaptant aux nouvelles réalités et en proposant des solutions crédibles que nous pourrons regagner la confiance des Sénégalais. L’APR doit être plus qu’un parti politique ; elle doit être un moteur de changement pour un Sénégal meilleur”.
“L'APR NE PEUT PLUS SE CONTENTER DE REGARDER DANS LE RÉTROVISEUR”
Dans cette quête de nouveau souffle,Djimo Souaré constate un changement de dynamique. “Le monde change, le Sénégal change, et nous devons également nous adapter à ce changement. L’APR ne peut plus se contenter de regarder dans le rétroviseur. Nous devons développer un paradigme novateur et proposer une vision qui répond aux aspirations actuelles et futures des citoyens”, a-t-il relevé avant d'appeler à un impératif retour à la base. Le temps est venu, dira le président du Conseil départemental de Goudiry, de reconstruire notre parti de manière structurelle et idéologique.“Nous devons revenir à la base, là où tout a commencé. Ce retour à la base n’est pas seulement une stratégie, c’est une obligation. Nous devons recréer nos comités, réactiver nos sections locales et renforcer notre présence au sein de la diaspora”, a invité Djimo Souaré.
Dans l'optique de reconstruction, cela implique, selon lui, de former une nouvelle génération de leaders. Il est impératif, à cet effet, d’ouvrir le parti à de nouveaux visages, à des idées innovantes et à des thématiques actuelles. “Un renouvellement des bases et des instances est incontournable. Du sang neuf est indispensable pour insuffler une nouvelle dynamique”, a invité le parlementaire. “
LA RECONSTRUCTION DE L'APR EXIGE UN TRAVAIL IDÉOLOGIQUE PROFOND”
L’Apr, théorise Djimo Souaré, ne devrait pas se limiter à une simple opposition. Elle doit être intelligemment repensée.“Nous ne pouvons pas nous contenter de critiquer pour critiquer, ni de rester bloqués dans des querelles rétroactives”, a-t-il indiqué non sans appeler ses camarades de parti à adopter une posture constructive, axée sur des propositions concrètes. “Les questions d’éducation, de santé, d’emploi des jeunes, de migration, d’équité territoriale, de transformation digitale et de réduction des inégalités doivent être au cœur de nos combats. Notre rôle en tant qu’opposition ne se limite pas à contrer le pouvoir en place.Nous devons être une force de proposition. Offrons aux Sénégalais un projet sociétal novateur, pragmatique et ambitieux. La politique n’est pas seulement une question de conquête du pouvoir ; c’est avanttout un engagement envers le peuple et ses aspirations”, lance Djimo Souaré
À ses yeux, la reconstruction de l’APR exige un travail idéologique profond. La réflexion devrait porter, dit-il, sur ce que le parti veut incarner, ses valeurs, son projet pour le Sénégal. Ce travail de fond doit être complété, à l’en croire, par une mobilisation stratégique à tous les niveaux, notamment local, national et international. Dans cette démarche, il est également crucial, poursuit-il, d’écouter les Sénégalais sur leurs besoins réels. “Le dialogue avec les citoyens doit devenir une pratique régulière pour l’APR. Cela implique des rencontres communautaires, des consultations citoyennes et une présence accrue sur le terrain”, at-il appelé.