MACKY SALL MET LE GOUVERNEMENT EN ALERTE CONTRE LES INONDATIONS
Le président a appelé à l’intensification de la mise en place de dispositifs préventifs d’évacuation systématique et rapide des eaux pluviales à Dakar et dans les autres localités du pays - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 30 juin 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé le Conseil des Ministres, ce mercredi 30 juin 2021, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat s’est réjoui de l’ouverture des Instituts supérieurs d’Enseignement professionnel (ISEP) de Diamniadio et de Thiès, le 29 juin 2021, qui sont des modèles dans la mise en œuvre de la politique d’employabilité des jeunes.
Le Président de la République, revenant sur l’inauguration, le mardi 22 juin 2021, du Data Center de Diamniadio, a rappelé au Gouvernement que cette infrastructure de dernière génération va consolider la transformation digitale des administrations, la sécurisation de nos données, la résilience et la souveraineté numériques du Sénégal.
Le Président de la République indique que le Data Center va également accélérer l’ancrage d’une économie numérique, basée sur un partenariat stratégique entre l’Etat et le secteur privé.
Le Chef de l’Etat a, à cet égard, félicité l’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE) et les parties prenantes qui ont permis la réalisation de ce centre de données, aux meilleurs standards internationaux, outil majeur au service des administrations publiques et des entreprises.
Le Président de la République invite, le Ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, à lui proposer un cadre réglementaire fixant l’organisation et le fonctionnement de cette infrastructure numérique.
Le Chef de l’Etat demande, en outre, au Ministre de l’Economie numérique et au Ministre en charge de l’Enseignement supérieur, de créer les convergences et synergies nécessaires entre le Data Center, le Parc des Technologies numériques et le Supercalculateur national afin de faire de Diamniadio, le pilier durable du système de transformation numérique du Sénégal, dans un esprit de partenariat Public-Privé.
Le Président de la République demande, par ailleurs, au Ministre en charge de l’Economie numérique, de veiller à l’accélération de l’aménagement numérique du territoire, avec l’amélioration de la qualité de la couverture des réseaux.
Le Chef de l’Etat invite, à nouveau, les Ministres en charge de l’Education et de l’Enseignement supérieur, à intensifier la transformation digitale de notre système éducatif, d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation.
Abordant la question liée à la consolidation du développement industriel du Sénégal, le Président de la République rappelle toute l’importance qu’il accorde à cette problématique qui se traduit par la mise en œuvre progressive du programme des agropoles en adéquation avec le Plan national d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT).
Le Chef de l’Etat demande, à ce propos, au Ministre en charge de l’Industrie, d’accentuer l’aménagement de zones industrielles modernes dans les régions. Il a, dans cet élan, informé le Conseil, qu’il procédera, le 06 juillet, au lancement de la deuxième phase du Parc industriel international de Diamniadio.
Le Président de la République demande, enfin, au Ministre en charge de l’Industrie de préparer la tenue, en septembre 2021, d’un Conseil Présidentiel sur l’industrialisation du Sénégal, en cohérence avec le Plan Sénégal Emergent (PSE).
Sur le Climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat invite, le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, en relation avec les Ministres en charge de l’Intérieur, des Infrastructures, des Collectivités territoriales et du Développement communautaire, à intensifier la mise en place de dispositifs préventifs, nécessaires à l’évacuation systématique et rapide des eaux pluviales dans nombre de quartiers à Dakar et dans les régions.
Le Président de la République demande au Ministre de l’Intérieur, à travers la Direction de la Protection civile, d’assurer en liaison avec les collectivités territoriales, l’installation adéquate et la fonctionnalité du réseau national de paratonnerres.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda en saluant notamment la parfaite organisation de la cérémonie de lancement, le 24 juin 2021, du Projet de Promotion de la Gestion intégrée et de l’Economie des Déchets solides (PROMOGED), à Malika, dans le nouveau département de Keur Massar.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
– Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
– Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
– Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur la nouvelle initiative du G7 de mobilisation des ressources pour le financement d’infrastructures dans les pays en développement ;
– Le Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion a fait une communication sur l’état d’avancement du processus de recrutement spécial dans le cadre du programme d’urgence pour l’insertion socio-professionnelle et l’emploi des jeunes XËYU NDAW ÑI.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de décret accordant une indemnité au chef de village."
FATOUMATA NDIAYE, L'AMAZONE DU FOUTA
Son slogan, ‘’Fouta Tampi’’ fait le tour du Sénégal depuis des semaines. L'ancienne militante de l'APR entend croiser le fer avec les pontes du régime coupables, à ses yeux, d’avoir trahi les promesses faites aux habitants de cette contrée
Son slogan, ‘’Fouta Tampi’’ (le Fouta est fatigué) a fait le tour du Sénégal, depuis des semaines. Mais Fatoumata Ndiaye, Coordonnatrice du mouvement, garde toujours la tête sur les épaules. D’un tempérament fougueux et ne reculant devant aucun obstacle, cette Ouakamoise de naissance, du haut de ses 39 ans, entend porter le combat des populations du Fouta en proie au sous-développement et à l’enclavement de leur terroir. Cette ancienne militante de l’Alliance pour la République (APR), qui a multiplié les petits boulots, entend croiser le fer avec les pontes du régime coupables, à ses yeux, d’avoir trahi les promesses faites aux habitants de cette contrée.
Elle parait un peu fragile, cette femme de taille moyenne et de teint clair, qui s’avance timidement vers la forêt de micros, dans cette rue étroite de l’Unité 16 des Parcelles-Assainies où se tient la conférence de presse du mouvement Y en a marre, ce 21 juin.
Fatoumata Ndiaye, Coordonnatrice du mouvement Fouta Tampi (le Fouta est fatigué !) qui revient d’une visite un peu mouvementée dans la ville de Ourossogui, s’avance lentement, mais sûrement vers les journalistes. Vêtue d’une robe traditionnelle de couleur bleue, les traits de son visage trahissent une certaine fatigue. Les soins du maquillage ont du mal à cacher ses traits tirés. Son menton bien prononcé, ses joues un peu creuses qui délimitent un timide sourire et ses yeux un peu bridés s’enfonçant un peu plus dans son visage, notre héroïne du jour semble encore porter les stigmates de la rude bataille qui l’a opposée aux nervis du maire de Ourossogui, Moussa Bocar Thiam, quelques jours auparavant.
D’une voix faible, cette native de Ouakam revient sur ses multiples péripéties de Ouroussogui, la dernière grande étape de la tournée présidentielle dans le Fouta.
Très vite, la nature reprend le dessus et d’une voix beaucoup plus ferme, elle se lance dans une vraie diatribe contre le régime de Macky Sall et les forces de défense et de sécurité coupables, à ses yeux, d’avoir trahi les aspirations du Fouta et d’avoir laissé le champ libre aux nervis qui se sont attaqués aux membres du mouvement Fouta Tampi.
Le ton est ainsi donné. Déclarée persona non grata par le maire de Ourossogui Moussa Bocar Thiam, elle ne démord pas. Elle compte continuer son combat pour le Fouta. Elle rembobine le film de la journée de manifestations contre le régime de Macky Sall qu’elle accuse d’avoir trahi les aspirations de son ‘’Fouta bien-aimé’’.
L’attitude menaçante des nervis, juchés sur des pick-up, l’indifférence des forces de l’ordre face aux assauts de ‘’boules de muscles’’ qui voient rouge aux moindres protestations contre le régime de Macky Sall. Rien n’échappe au réquisitoire acerbe de la coordonnatrice de Fouta Tampi.
Si les tee-shirts estampillés ‘’Fouta Tampi’’ et les brassards rouges ont déchainé la colère des nervis, la générosité des habitants de la localité lui a aussi rappelé la valeur de son combat pour la résurgence et le rayonnement du Fouta, chers à son idole Thierno Souleymane Baal, leader la révolution torodo en 1776, indique-t-elle avec le sourire.
‘’Des nervis du maire de Ourossogui (NDLR : Moussa Bocar Thiam) ont aussi attaqué une maison où je m’étais réfugiée, après les premières échauffourées. J’ai dû fuir vers la forêt de Kanel, pour échapper aux attaques des nervis, avant de rejoindre Dakar. Je suis déterminée, car on se bat pour une cause juste. Il faut aller jusqu’au bout’’.
Même si la peur, les angoisses et les menaces physiques et verbales semblent avoir un peu émoussé sa combativité, elle n’en demeure pas moins décidée. ‘’Je suis déterminée dans cette quête, car on se bat pour une cause juste et noble. Il ne faut pas avoir peur d’aller jusqu’au bout. Je suis prête à me sacrifier pour le Fouta’’, déclare-t-elle avec force.
Femme de ménage, puis vendeuse de maïs au marché à Ouakam
Mais il faut dire que cette fille d’un vétéran de l’armée sénégalaise porte en elle les cicatrices de la vie. Issue d’une famille polygame et comptant une dizaine de frères et de sœurs, elle a fréquenté, dès l’âge de 7 ans, l’école Camp de Ouakam jusqu’à la classe de CM2. Mais les fins du mois difficiles dans la famille l’ont poussée à abandonner les études. ‘’J’avais un amour incommensurable pour mes parents qui ont divorcé quand j’étais enfant. Je vivais avec ma mère, mais j’allais en vacances chez mon père, à Kanel. J’avais de bonnes notes à l’école, mais devant les difficultés de la vie, j’ai dû arrêter mes études pour aider financièrement ma mère. Ainsi, je suis devenue femme de ménage à la cité Mamelles et j’étais payée 17 500 F par mois’’, souffle-t-elle avec force.
Très débrouillarde, cette mère de quatre enfants s’engage dans la vente de maïs chez elle et au marché. ‘’Je me rendais le plus souvent possible au marché de Thiaroye pour acheter du maïs. Après les avoir grillés, je les revendais au détail près de chez moi et au marché 7/7. Je me rendais sur mon lieu de travail à 16 h pour vendre mes produits. Il m’arrivait de rester là-bas jusqu’à 21 h, quand je n’arrivais pas à écouler mes produits’’, affirme-t-elle.
Toutefois, son premier divorce, au bout de cinq ans de mariage dans le village de Yoff, plus précisément au quartier de Yoff Ndennate, et le décès de son père en 2006 ont ouvert une brèche dans cette carapace qui se veut impénétrable. ‘’Cette période de ma vie a été très douloureuse pour moi, car j’étais très attachée à mon père. Après mon divorce, je me suis rendue au Fouta pour être plus proche de ma mère. Elle avait décidé, en 2000, de retourner vivre au Fouta. On allait cultiver le mil, des haricots et le riz dans notre village de Wodoberé, à 42 km de Matam. Car une grande partie de notre famille est restée au Fouta’’, raconte-t-elle.
Du passage à la section APR de Ouakam à Fouta Tampi
Les balades près des rives du fleuve Sénégal, les couchers de soleil dignes de cartes postales, son amour pour les gens simples au Fouta la poussent à s’engager davantage pour le rayonnement de ce Fouta des terroirs. D’un tempérament fougueux, cette amazone s’engage corps et âme en politique en 2009, pour le candidat Macky Sall, en qui elle fonde tous ses espoirs pour redorer le blason de son terroir.
‘’A mon retour à Dakar, plus précisément dans la maison de mon grand-père à Pikine, j’ai repris mes activités commerciales comme vendeuse de jus et de bananes. Je me suis alors engagée dans les rangs de l’APR que venait de fonder Macky Sall, en 2009. Je me rendais souvent au Fouta pour la campagne d’enregistrement sur la liste électorale pour les personnes âgées. Je militais dans la section APR de Ouakam, avec comme responsable Momar Guèye. Je croyais vraiment qu’on allait changer les choses avec Macky Sall, à cette époque’’, déplore-t-elle.
Un second mariage ne freine pas son ardeur pour la défense des intérêts du Fouta. En effet, elle adhère aussi au mouvement apolitique Président Yedio Fouta (Président souviens-toi du Fouta) fondé par Tilène Ndiaye en 2009 et qui, selon elle, vise à soutenir les initiatives dans beaucoup de domaines comme l’éducation et la santé de base. Attachée à sa liberté sans être libertaire, elle s’engage aussi pour la défense des droits des femmes (mouvement Akhou Yelef Djiguène) dont elle reste toujours membre de cette association. Dotée d’une gouaille sans pareille, au service de son mentor de l’époque Macky Sall, elle se bat sans faille pour le triomphe de l’APR au Fouta et à Dakar, au détriment de son second mariage.
‘’J’ai divorcé à nouveau en 2019 de mon second mari, après 13 ans d’union. On a eu trois enfants. Je crois que mon engagement politique m’a, d’une certaine manière, coûté mon couple. Mon mari, ingénieur en génie civil, n’était pas favorable à cet engagement politique’’, souligne-t-elle, la voix un peu teintée de tristesse.
Naissance de Fouta Tampi
Se présentant comme la voix des sans-voix du Fouta, sa passion pour sa contrée de cœur n’a d’égal, désormais, qu’aversion pour le régime de Macky Sall qui n’a pas respecté ses promesses faites aux Foutankés. Révolutionnaire sans vraiment être réactionnaire, elle lance, en compagnie de Seydou Thiam alias ‘’Baye Niasse’’ et Adama Sy alias ‘’Double cerveau’’, le mouvement Fouta Tampi, le 5 avril dernier. ‘’On s’est connu à travers les réseaux sociaux. On a ensuite échangé par téléphone. A la base, notre mouvement devait s’appeler Fouta Tampi, Fouta Mayi (le Fouta est mort). Mais c’est le premier mot qui accrochait le mieux avec les médias. On est donc resté avec Fouta Tampi. Nous avons lancé le mouvement pour montrer aux Sénégalais les vrais problèmes auxquels font face les habitants du Fouta, loin du saupoudrage et des déclarations du régime’’, confesse-t-elle.
Pour sa grande sœur Diami Sow, cette implication dans le bien-être du Fouta est en droite ligne de son caractère généreux et son amour irréductible pour l’éclatement de la vérité. ‘’Fatou est une personne dévouée à sa mère et ses frères et sœurs. Elle serait capable de faire n’importe quoi pour leur bonheur. En outre, elle est franche et véridique, n’hésitant pas à dire ce qu’elle pense, dans n’importe quelle situation’’, souligne-t-elle.
De son côté, Seydou Thiam, un des membres fondateurs de Fouta Tampi, évoque une femme honnête et à l’écoute de ses amis. ‘’J’ai connu Fatou cette année, dans le cadre de la création de Fouta Tampi. J’ai trouvé une personne engagée, qui ne recule devant aucune difficulté. Elle déteste tout ce qui est lié à la médisance et les commérages, et a un profond respect pour les gens engagés dans la lutte pour le Fouta’’, affirme-t-il.
Exil forcé à Touba pour échapper aux nervis
Les avant-gardistes prennent souvent les coups les durs. Et des coups, Fatoumata Ndiaye avoue en prendre régulièrement. Des coups de fil anonymes, des menaces verbales et physiques ont eu souvent raison de sa témérité et de son courage. ‘’Je dois avouer que, parfois, j’ai peur pour ma sécurité. J’ai dû laisser les enfants à leur père, pour plus de sécurité. Des gens s’incrustent chez moi régulièrement pour me menacer. A un moment donné, je me suis même refugiée à Touba, après la Korité, pour échapper aux intimidations’’, révèle-t-elle.
Indépendante dans l’âme et dans l’esprit, cette disciple tidiane attachée à la philosophie de Serigne Ababacar Sy vit sous une intense pression qui la pousse régulièrement à changer de lieu de résidence à Dakar. ‘’Une fois, des nervis sont venus chez moi à Ouakam pour m’attaquer. Heureusement, des pensionnaires d’une salle de sport sont venus à mon secours et les ont forcés à rebrousser chemin. J’ai même été blessée à la main, avant la Korité, à la cité Comico de Ouakam, après cette attaque par des nervis’’, raconte-t-elle.
Qu’en est-il des plaintes déposées à la police et à la gendarmerie ? Elle lâche un petit soupir : ‘’J’ai porté plainte à plusieurs reprises contre X, mais ça n’a servi à rien, jusqu’à présent. Je pense même trouver une arme pour assurer ma propre sécurité’’, souligne-t-elle.
De nature curieuse sans vainement être une Geek, Fatoumata Ndiaye vit désormais du commerce en ligne via sa page Facebook. ‘’J’expose des produits sur ma page Facebook. Depuis cette plateforme, je peux ainsi discuter avec des clients qui passent leurs commandes’’, renseigne-t-elle.
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé
NAVIRE EN PERDITION
EXCLUSIF SENEPLUS - En Macky, il y a du Gorbatchev. Depuis sa réélection, il s’efforce de regagner une légitimité qu’il sait entamée. L’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme ne lui permettra pas de gagner ce qu’il a perdu
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 30/06/2021
Une des caractéristiques des fins de règne et de rupture dans l’ordre établi est la fuite en avant des pouvoirs établis. En quête de la légitimité perdue, ils espèrent le salut dans la frénésie des initiatives politiques et l’activisme législatif et réglementaire. Mikhaïl Gorbatchev dernier dirigeant de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en fût un exemple caricatural. Élu Secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) en 1985, détenteur du pouvoir suprême, il accrochera à son tableau de chasse les postes de président du Præsidium du Soviet suprême puis de président de l’URSS, largement honorifiques, au fur et à mesure que son autorité s’érodera. Ébranlé par une tentative de coup d’État perpétré par une poignée de généraux ivrognes, le pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev tombe comme un fruit mûr six ans après son arrivée au pouvoir. De même que se disloquait l’URSS.
Macky Gorbatchevitch Sall ?
En Macky Sall, il y a du Gorbatchev ! Comme le Russe, le président sénégalais a été choisi sur sa promesse de transformer un système dont il est le produit. Macky Sall proclamait qu’il mettrait « la partie avant le parti », restaurera la démocratie sénégalaise, etc. Rapidement à l’épreuve du pouvoir, le néopatrimonialisme de papa Wade a été renforcé par le fiston Macky. Il a concentré entre ses mains tous les pouvoirs et sa promesse d’un exercice gouvernemental sobre et plus démocratique n’a jamais connu un début d’exécution. Au césarisme au service de l’idéal développementaliste théorisé par Abdoulaye Wade, il a substitué un césarisme du vide, du « non pensé » ! Tel un paterfamilias, il récompense par des prébendes tous ceux qui lui sont soumis et réprime avec vigueur ceux qui critiquent l’ordre établi. Depuis sa « réélection » en février 2019, Macky Sall s’efforce de regagner une légitimité qu’il sait largement entamée. Le dernier processus électoral présidentiel a laissé un champ de ruine dans la confiance que les Sénégalais placent dans leurs institutions démocratiques. La justice s’est révélée comme le bras séculier, non de l’État, mais de la volonté de Macky Sall d’organiser un scrutin biaisé. Par des procès dignes de ceux de Moscou sous Staline, elle a organisé la mise à mort politique de personnalités comme Khalifa Ababacar Sall. Le parlement s’est illustré par l’adoption de lois électorales qui consacrent l’arbitraire. Depuis sa prestation de serment pour son second mandat en avril 2019, Macky Sall tente de reprendre l’initiative politique et de renforcer sa légitimité. Malheureusement, ses choix ne font que creuser le fossé entre lui et les citoyens. Pire, par une communication erratique et l’impression qu’il donne d’être enfermé dans une tour d’ivoire, il s’est aliéné une bonne frange de l’élite.
C’est dans ce contexte de chaos démocratique et de contestation citoyenne des institutions que l’affaire dite « Adji Sarr contre Ousmane Sonko » survînt. Une affaire privée devenue très rapidement étatique avant de se prolonger par « l’arbitrage du peuple » selon la belle formule d’un ami à travers les émeutes les plus graves du Sénégal indépendant. Sur toute l’étendue du territoire national à Dakar, dans les grandes villes et aussi dans de petites villes régionales, des foules ont manifesté pour exprimer de la colère et des revendications. Jamais, dans l’histoire récente du Sénégal, des émeutes n’ont maillé autant le territoire. En 1962, 1963, 1968 ou 1988, il ne s’est rien passé à Ndoffane, Diaobé, Bignona ou Mbour tant bien même que Dakar connut des tensions extrêmes. De même, les manifestations du 23 juin 2011 sont restées circonscrites à Dakar. Ce que Ndongo Samba Sylla a appelé les « cinq coléreuses » de mars 2021 a ébranlé le pouvoir et mis en lumière la piètre qualité de barreur en mer agitée de Macky Sall. Pendant plusieurs jours, le président de la République, son gouvernement et la coalition au pouvoir ont été à la remorque des évènements. Tétanisés, ils n’ont été à aucun moment à l’initiative politique. Le discours présidentiel du 8 mars n’a été que le générique de fin. Pas le tempo des moments saillants de l’épisode que nous avons vécu. Macky Sall est sorti de cette crise, avec une légitimité effondrée.
La bouffonnerie comme antidote au débat
Depuis quelques semaines, Macky Sall s’est lancé dans la reconquête de son autorité et de sa légitimité. Des « tournées "économiques", un activisme législatif et une communication de crise sont censés lui permettre d’atteindre ses objectifs. Par des mobilisations populaires impressionnantes, il cherche à montrer qu’il garde la confiance du peuple. Dans ses différentes prises de parole, son discours prend des atours martiaux où reviennent les rengaines sur les évènements de mars ou sur les libertés publiques qu’il faut limiter. À l’Assemblée nationale, vendredi 25 juin 2021, l’adoption du projet de loi de réforme du Code pénal et du Code de procédure pénale en urgence a permis de lever les derniers doutes sur la volonté du gouvernement d’instrumentaliser la prévention et la lutte contre le terrorisme à des fins partisanes. Ces changements dans la loi ne visent qu’à museler l’opposition en général et en particulier le député Ousmane Sonko que Macky Sall considère comme l’obstacle à sa candidature à un troisième mandat illégitime et illégal à la tête du pays. Pour ne pas débattre des enjeux démocratiques et des répercussions sur les libertés collectives et individuelles, la majorité a utilisé l’outrance, la vulgarité, la violence et l’intimidation. Même le Garde des Sceaux censé expliquer le projet gouvernemental a été mis à contribution : son premier propos étant de traiter les parlementaires de l’opposition… d’ânes.
Comment reconquérir une légitimité perdue ?
La stratégie de la terre brûlée de Macky Sall a montré ses limites. La mise à l’écart des personnalités politiques par des artifices judiciaires a fait son temps. En mars dernier, les Sénégalais ont montré leur aversion de ces méthodes. L’instrumentalisation de la lutte contre le terrorisme, ne permettra pas à Macky Sall de gagner ce qu’il a perdu : l’autorité, la légitimité et un champ politique dégagé de ses potentiels concurrents. La seule voie qui s’offre à lui pour gagner les cœurs et les esprits, c’est de revenir à ce qui fait l’essence de sa fonction et qui est : “… observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois…” L’esprit et la lettre de la Constitution ne lui donnent aucun droit pour être candidat en 2024. Le service qu’il peut rendre à la démocratie sénégalaise est de lever les doutes sur ses intentions. Les ambiguïtés de sa posture polluent le débat et risquent de transformer les prochaines échéances en référendum sur sa personne.
C'est officiel, la Chine est définitivement débarrassée du paludisme, a annoncé l'OMS mercredi. Le pays, qui recensait 30 millions de cas par an dans les années 1940, n'a pas signalé un seul cas indigène depuis 2017.
"Nous félicitons le peuple chinois pour avoir débarrassé le pays du paludisme", a déclaré, mercredi 30 juin, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Après 70 ans de lutte, la Chine est officiellement parvenue à éradiquer cette maladie parasitaire transmise par un moustique, appelée aussi malaria.
Le pays, qui recensait 30 millions de cas par an dans les années 1940, n'a pas signalé un seul cas indigène au cours des quatre dernières années.
Ce succès durement gagné est le fruit de plusieurs décennies d'action ciblée et durable", a poursuivi le directeur général de l'OMS. "La Chine rejoint les pays, toujours plus nombreux, qui montrent qu'un futur sans paludisme est possible".
"L'élimination du paludisme est une formidable réussite pour le secteur de la santé en Chine", s'est félicité mercredi Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. "C'est une contribution majeure de la Chine à la santé humaine et au progrès des droits de l'Homme dans le monde", a-t-il estimé.
La Chine est le 40e territoire à obtenir cette validation de la part de l'OMS. Les derniers en date étaient le Salvador en 2021 ainsi que l'Algérie et l'Argentine en 2019. C'est également le premier pays de la région du Pacifique occidental à recevoir cette certification en plus de 30 ans. Seuls trois pays en bénéficiaient jusqu'à présent : l'Australie (1981), Singapour (1982) et Bruneï (1987).
Campagne anti-paludisme débutée dans les années 50
Pékin a commencé dans les années 1950 à identifier les endroits où le paludisme se propageait et à le combattre avec des traitements préventifs antipaludéens, a relevé l'OMS. Le pays a également éliminé les zones favorables à la reproduction des moustiques et a développé l'utilisation d'insecticides dans les logements.
En 1967, la Chine a lancé un programme scientifique pour trouver de nouveaux traitements qui ont mené à la découverte dans les années 1970 de l'artémisinine, principal médicament contre la maladie extrait d'une plante.
Le nombre de cas a chuté à 117 000 avant la fin des années 1990 et les décès ont été réduit de 95 %. Des efforts supplémentaires engagés en 2003 ont permis de descendre autour de 5 000 contaminations par an dans les dix ans.
Les pays ayant enregistré trois années consécutives sans transmission locale peuvent demander une certification auprès de l'OMS pour valider leur statut de nation sans paludisme.
Ils doivent accompagner cette requête d'éléments de preuve très rigoureux et démontrer leur capacité à prévenir toute nouvelle transmission.
Après quatre ans sans contamination locale, Pékin a demandé sa certification en 2020. Des experts se sont rendus sur place en mai pour vérifier l'absence de cas local et s'assurer du dispositif pour éviter une ré-émergence.
Mais le risque de cas importés reste source d'inquiétude, notamment en provenance du Laos, de la Birmanie et du Vietnam voisins qui peinent face à la maladie.
Une maladie qui touche principalement l'Afrique
Cette maladie parasitaire qui se transmet par le moustique anophèle, a fait plus de 400 000 morts en 2019, majoritairement en Afrique.
Dans son rapport 2020 sur le paludisme dans le monde publié en novembre, l'OMS a constaté que les progrès dans la lutte contre la maladie stagnaient. En 2019, il y a eu 229 millions de cas de paludisme, un niveau qui se maintient depuis quatre ans.
Après un recul régulier depuis 2000, quand la maladie faisait 736 000 morts, le nombre de décès a été estimé à 409 000 en 2019. Plus de 90% des décès surviennent en Afrique et concernent en grande majorité de jeunes enfants (265 000 morts).
Un candidat vaccin a démontré une efficacité jusqu'ici inégalée de 77 % lors d'essais en Afrique, a annoncé fin avril l'université d'Oxford, son développeur. Ce sérum pourrait être approuvé dans les deux ans.
par l'éditorialiste de seneplus, Ibe Niang Ardo
LOIS LIBERTICIDES OU TERRIBLEMENT PERTINENTES
EXCLUSIF SENEPLUS - L’on nous enterre illusoirement les faits pour entraîner le peuple dans une assimilation des accusations de fraudes financières d’un responsable élu ou nommé et celle infamante de viol sur mineure déposée par une jeune plaignante
Ibe Niang Ardo de SenePlus |
Publication 30/06/2021
La modification de la loi pénale et de la procédure de la loi pénale sur le terrorisme a été enfin approuvée par l’Assemblée nationale. Ce, après que son annonce ait donné lieu à une spirale d’amalgames illicites et de manœuvres dangereuses aux fins d’en saper la pertinence et de maintenir dans ce pays un statu quo laxiste, où nulle loi ne serait suffisamment dissuasive. Tous les arguments y sont passés, mais il y a une règle connue en technique argumentative selon laquelle - lorsqu’un terme de la conclusion d’un argument se réfère à un ensemble pointé dans les prémisses, il faut, pour que ce dernier soit valable, que l’évidence que porte la conclusion se retrouve en chaque élément de l’ensemble. À défaut, l’argument est vicié et relégué au rang de processus illicite et irrecevable. Et de ce processus illicite, il y en a eu à foison à travers les sorties dans les médias.
D’abord l’argument de l’urgence pour prouver les intentions liberticides
La fourberie empruntée ici consiste à bannir l’anticipation tout simplement et nous faire croire qu’en matière de terrorisme, tout était déjà en place pour nous assurer la pleine sécurité et, que par conséquent toute autre initiative dans ce sens serait superflue et n’est juste qu’une réaction aux troubles de mars dernier, qui ciblerait telle ou telle personne. L’on met alors ce faisant une chape de plomb sur les détails des événements de mars, ignorant ainsi les victimes, pour ne s’intéresser qu’aux activistes désireux de perpétuer, en les intensifiant, de funestes manifestations. Alors, je pose deux questions :
La mort de plus d’une dizaine de citoyens et le saccage de biens publics et privés dépassant des milliards de francs ne justifient-ils pas à l’évidence ?
D’autre part, deux navires chargés de drogues arraisonnées au large de nos côtes en l’espace de vingt jours par notre valeureuse marine nationale, ne justifient-ils pas l’urgence de rendre nos lois plus implacables, sachant que les voies que suit le trafic d’armes sont les mêmes que celles de la drogue ?
L’urgence arguée pour prouver que le projet de loi est liberticide nous paraît donc à ce regard un argument fallacieux.
L’intimidation et l’élimination systématique de candidats rivaux
L’on nous dit tel candidat fut un digne challenger du président aux prochaines élections et maintenant il est hors-jeu depuis sa condamnation ; puis tel autre a connu le même sort et tout cela ne profite qu’au président, par conséquent toute accusation portant sur un candidat ne serait que complot ourdi par ce dernier pour l’écarter de son chemin. Le terrorisme en outre ne serait que prétexte pour le pouvoir, en vue de se prémunir, par des lois liberticides, à l’encontre des assauts de l’opposition. Mais alors que fait-on des faits dans ce cas-là ? Car il y a bien des faits derrière ces procès visés.
Les faits sont volontairement et royalement ignorés pour éviter aux populations des détails accablants. Ceci consiste en une fourberie inacceptable qui a pour nom enthymème. Avec des propositions illusoires, l’on voudrait à la place de la réalité, amener le peuple à assumer tout d’abord qu’il est unanimement admis, à la suite de procès antérieurs concernant deux candidats, que le président est comploteur et qu’il est l’unique cause du malheur de ces ex-candidats, pour ensuite nous amener à la conclusion que tel autre ne faisant aucune exception, il est la cible des manigances du pouvoir et est visé par l’avènement des lois liberticides. L’argument ne marche donc que si et seulement si, les prémisses qui postulent que les cas précédents sont dépourvus de fondements et ne sont rien d’autre que des œuvres du président convaincu comploteur devant l’éternel. Or c’est loin d’être le cas !
Chacun de ces cas a sa réalité propre articulée autour de faits que le peuple divers apprécie et interprète différemment. Quand alors l’on voit des analystes politiques sortir carrément du réel et inviter le lecteur à une fiction du passé pour prouver leurs arguments sur le caractère liberticide du projet de loi, l’on se sent obligé d’alerter sur ces propositions toutes aussi fallacieuses les unes que les autres. L’on nous enterre illusoirement les faits pour entraîner le peuple dans une assimilation des accusations de fraudes financières d’un responsable élu ou nommé et celle infamante de viol sur mineure déposée par une jeune plaignante. Que des arguments impertinents ! De grâce, arrêtons le populisme et l’instrumentalisation des événements. Dites-nous quelle loi n’est pas liberticide ? Vu sous un certain angle, elles le sont toutes. Ceux qui ont choisi d’être délinquants, voleurs, vendeurs de drogue, criminels, n’est-ce pas par des lois liberticides qu’on les poursuit et enferme ? Tiens ! Et s’ils s’organisaient pour marcher et faire valoir leur droit d’être dans la société et poursuivre leurs activités.
Je ne vais pas jusqu’à dire que ces projets de loi approuvés ne comportent pas d’erreurs, par contre je dis qu’ils sont terriblement pertinents puisqu’ils jouent leurs rôles dissuasifs, vu que même ceux qui ne sont pas directement visés sont effrayés à l’idée que les dérapages souvent causés par leurs initiatives peuvent désormais les faire tomber sous le coup de ces lois.
Mais cela personne ne le souhaite, tout comme personne ne souhaite se retrouver tous les vendredis en otage sur son chemin, d’une guérilla urbaine sanglante et meurtrière.
En conclusion, je dirais pour ma part que toute loi mal rédigée est une loi permissive qui ne permet pas de sanctionner avec efficacité tous les délinquants. Alors, j’invite les experts en droit de ce pays à se pencher sur ces lois importantes dans cette conjoncture et pour le futur, pour donner leurs contributions afin d’en assurer la viabilité.
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous avons été informés depuis l’Assemblée nationale que le Sénégal faisait face à une menace imminente qui a elle seule devrait suffire à justifier la nouvelle loi anti-terroriste du gouvernement. Pourquoi vouloir semer la peur ?
Ainsi donc, nous avons été informés depuis le pupitre de l’Assemblée nationale que le Sénégal faisait face à une menace imminente qui à elle seule devrait suffire à justifier la nouvelle loi anti-terroriste du gouvernement.
L’Honorable Cheikh Tidiane Gadio nous dit qu’il sait qu’il y a des terroristes au Sénégal imbriqués dans des cellules dormantes. L’Honorable est même au courant des intentions de ces criminels : commettre des attentats. Et il a identifié les cibles à savoir les mausolées de nos dignitaires religieux. Tout cela déclamé avec aplomb en face du ministre de la Justice venu défendre un projet de loi sur la lutte contre le terrorisme.
Question aux juristes ? Dans notre code pénal, il doit bien y avoir une disposition qui réprime la rétention d’information. Surtout lorsqu’il s’agit d’un crime violent en préparation par une "bande de malfaiteurs" (par exemple non-signalement ou non-dénonciation de crime) ?
L’Honorable Gadio en bon législateur maîtrisant le Code pénal a donc dû fournir au préalable toutes ces informations aux autorités compétentes. N’est-ce pas M. le ministre de la Justice ?
Les services de sécurité sont donc proprement informés et diligentés et ces réseaux sont en passe d’être démantelés et présentés au public. L’Honorable pourra alors nous sermonner "je vous l’avais dit. Heureusement que j’ai été écouté". Il rejoint la Coalition mondiale contre le terrorisme (Hey Américains vous m’entendez ?!). Mais l’a-t-il fait ?
L’Honorable député a-t-il déjà partagé toute l’information à sa disposition avec les services de sécurité ? S’est-il assuré qu’il pouvait faire cette révélation au public sans nuire à l’efficacité de l’enquête ? Donnons-lui le bénéfice du doute : il a informé qui de droit.
Mais… nous sommes au Sénégal, le pays du verbe. Imaginons un instant qu’il n’ait pas insisté auprès du Procureur pour qu’on ouvre une information contre X. Ou que devant sa réticence (pourquoi ?), il sente qu’il est de son devoir d’informer la population sénégalaise. Si l’objectif était d’alerter par rapport au manque de réactivité des forces de défense, alors il aurait dû nous donner plus d’information.
Mais peut-être qu’il ne leur a même pas parlé. Peut-être que les informations ne sont ni précises, ni crédibles, ni fiables. L’Honorable député sait que de telles affirmations si répétées en dehors de l’hémicycle sans preuve tombent sous le délit (ou crime, je ne sais plus) de diffusion de fausses nouvelles …destinées à semer la peur (=la terreur) dans l’esprit des populations.
Pourquoi vouloir semer la peur ? Pour que nous allions tous nous rallier derrière le commandant en chef, protecteur en chef ? Pathétique !
Et ce, quitte à semer une ou deux bombes ? Sans hésiter, l’Honorable nous tancerait alors « je vous l’avais dit. Mais je n’ai pas été écouté ».
Imaginez l’aubaine. Une bombe attire l’attention de la presse internationale, à la seconde détonation, les équipes de presse débarquent en anticipation de ce qui va suivre. Surtout les médias américains (vous avez dit terrorisme ?). Mais du pain bénit pour le nouveau M. antiterrorisme Afrique (Hello America, m’entendez-vous ?).
Tout cela relève de la spéculation basée sur des informations publiques non vérifiées à date. En tout état de cause, le ministre de la Justice était présent et représentait le gouvernement du Sénégal. Il n’a pas démenti le député ni confirmé ou infirmé ses dires ! Mais vis-à-vis de nous, populations sénégalaises, le ministre de la Justice nous doit des réponses précises :
1. Étiez-vous au courant de cette affaire ? Le Procureur a-t-il déjà ouvert une information contre X et convoqué le député pour l’entendre sur cette menace grave qui pèse sur nous ? Quelles dispositions ont été prises pour éliminer la menace ? Aviez-vous confirmé au député qu’il pouvait révéler son information au public ?
2. Si vous n’étiez pas au courant : pourquoi ? Quelles dispositions allez-vous prendre maintenant pour faire face à cette menace précise ?
On rejoint la coalition mondiale contre le terrorisme ? Soyons sérieux.
Le sociologue Michel Maffesoli, auteur de l'ère des soulèvements aux Éditions du CERF, expose sa vision des voies que le changement de civilisation en cours pourrait suivre
Interview du sociologue, Michel Maffesoli sur l'ère des soulèvements (éditions du CERF). Il expose sa vision des voies que le changement de civilisation pourrait suivre. Il est notamment question de soulèvements populaires, de saturation de l'idéal démocratique et de sang qui coule.
TAMBACOUNDA, ESCALE FANTÔME DE LA LIGNE DAKAR-BAMAKO
Dans cette ville à 500 kilomètres de Dakar, le train ne passe plus. En avril dernier, les autorités avait annoncé la reprise du trafic en décembre 2021. Une promesse attendue par les populations alors que le train faisait vivre toute la région
À Tambacounda, ville à 500 kilomètres à l'est de la capitale sénégalaise, le train Dakar-Bamako ne passe plus depuis 2018. En avril dernier, le ministre des Transports avait annoncé que le trafic reprendrait en décembre 2021 jusqu’à Tambacounda, faute de pouvoir réhabiliter les rails jusqu’au Mali. Une promesse attendue par les populations alors que le train faisait vivre toute la région qui s’est retrouvée davantage enclavée.
Les portes de la gare datant de l’époque coloniale sont fermées… Seuls les motos et quelques passants traversent les rails abandonnés. À l’ombre d’un arbre, Dior Amar - la propriétaire du restaurant de la gare - a perdu la plupart de ses clients depuis que le train ne passe plus. « On est en faillite. Il y avait de tout : du thiep, du thiéré, du poulet et du bifteck... Mais actuellement rien ne marche, tout est bloqué », déplore-t-elle.
Dans les vieux bâtiments des chemins de fer travaillent encore des employés comme Seydou Keïta, agent d’entretien et de réparation des rails. Même si l’activité est pratiquement à l’arrêt, il se rend tous les jours au bureau.
« À la fin du mois, ce que je perçois me sert à acheter du carburant pour quitter le village et venir ici. Il n’y a pas d’argent parce que quand tu travailles, tu gagnes des heures supplémentaires, et le week-end, si le train est là, tu gagnes quelque chose. Si le train ne vient pas, tu ne gagnes rien. », explique Seydou.
Regroupées dans une villa à Diamniadio, les quatorze Miss régionales candidates au concours de Miss Sénégal 2021, vivent une expérience de téléréalité en plus des séances de formation et l’expérience de vivre ensemble. Immersion dans leur quotidien
Il est 10h30 dans une villa témoin de la cité Senegindia à Diamniadio. Pendant que la chaleur gagne les corps au dehors, la villa des Miss présente une atmosphère plutôt rafraichissante. Une bonne dose de musique s’empare de toute âme, dès l’entrée dans cette somptueuse habitation à l’allure de ses occupantes.
Les beautés à nulle autre pareille se dévoilent sous leur meilleure forme naturelle. La musique endiablée pousse quelques une à remuer leur frêle corps caché dans des tenues de sport.
Les cheveux, longs ou courts attachés au milieu de la tête, quatorze belles demoiselles, les plus belles du pays selon le concours Miss Sénégal, se déhanchent sur une musique très à la mode. La grande taille des filles pousserait à émettre des soupçons de port de chaussures à talons. Il n’en est rien, elles sont juste élancées, comme il faut pour une Miss.
Les tenues de sport dont le bas leur arrive au nombril trace parfaitement les courbes extra fines de ces demoiselles au bon air, teint frais. Ces beautés à la noirceur d’ébène pour la plupart, contrastent avec la décoration.
Les visages éblouis et gagnés par la gaieté de la musique reflètent un air naturel. A peine, que la musique diminue, les 14 Miss du Sénégal rejoignent le salon du bas pour entamer un cours de coaching sur la beauté devant les caméras de la villa. En effet, l’édition 2021 est faite sous forme de télé-réalité.
Le coach, une Sénégalaise venue de France entame le cours avec un exercice qui s’annonce simple mais en réalité, elle est très éprouvante pour ces filles aussi belles que sensibles. Dès le début du cours, les vieilles habitudes de non initiées tapent à l’œil du directeur artistique. « Les filles il faut rester des Miss », lance-t-il. Elles relèvent brusquement leur buste et étalent leurs épaules avant de croiser machinalement leurs longues jambes.
Des Miss, des histoires, des larmes…
Le premier exercice consiste à fermer lentement les yeux et à se remémorer un évènement marquant. Le coach les pousse à revivre ces moments de leur vie où elles se sont senties très fières d’elle. « C’est une première étape vers la confiance en soi », leur dit-elle.
A peine 5 minutes de méditation, Miss Thiès ouvre brusquement les yeux et émet une grimace indéchiffrable. Elle porte ses deux mains à son visage ressorti, sous l’effet de son crâne rasé à moitié. L’émotion finit par avoir raison d’elle, la jeune Thiessoise étouffe ses premières larmes avec le creux de sa main droite. L’intensité de son ressenti se dégage et elle éclate en sanglots. La caméra se rapproche d’elle.
Le coach lui donne un mouchoir et de l’eau avant de lui demander de partager son évènement.
La jeune fille, teint noir étincelant et à la taille fine, narre sa bouleversante histoire. « Deux jours avant la présélection, mon père est décédé », commence-t-elle, ses larmes se transforment en sanglots. Cette phrase a eu comme un effet détonateur de l’émotion de ses congénères. D’aucunes laissent pointer les larmes de compassion dans leurs yeux, d’autres, gagnées par cette douleur se réfugient dans les épaules de leurs camarades pour pleurer de chaudes larmes. La narratrice continue : « j’y suis quand même allée car mon père me poussait à réussir dans mes projets », dit-elle avant de se fondre en larmes.
L’émotion gagne toute la salle, elles pleurent toutes. Les Miss semblent solidaires même dans ces moments de remémoration de leurs souvenirs douloureux. Il leur est accordé une pause de cinq minutes pour évacuer cette vague de tristesse qui s’est emparée de leurs âmes alors qu’elles étaient toutes joyeuses.
Les Miss rejoignent la salle pour continuer le cours. Au tour de Miss Dakar de livrer son évènement marquant. Les sacrifices de sa mère, sa réussite au Bac la font perdre toute assurance. Elle pleure de chaudes larmes jusqu’à suffoquer. Les autres la suivent également émues…
Pour Miss Fatick, amplement atteinte par cet exercice, sa conversion à l’Islam par le Khalife général des Mourides lui-même la replonge dans une grande émotion qu’elle partage difficilement. Elle narre son histoire, la main portée au cœur, les yeux, rougis par les larmes, levés vers le ciel.
Miss Tambacounda, très affectée par son histoire décide de partager son expérience d’étudiante à Dakar vivant sans sa famille. Miss Math en 2013, cette Miss fait état de la difficile existence d’une fille seule dans la capitale avec toute sorte de « proposition indécente ».
Les membres du comité leur distribuent de l’eau et de la boisson afin qu’elles se rafraichissent. Des larmes sont provoquées par la similitude dans les histoires. Elles regagnent leurs appartements afin de retrouver leurs esprits.