Dakar, 13 sept (APS) - Le Directeur du Centre des opérations d’urgences sanitaires (COUS), Alioune Badara Ly a fait, lundi le bilan des trois vagues de Covid-19 survenues depuis la découverte de la maladie au Sénégal, en insistant notamment sur la tendance baissière notée depuis quelques semaines.
"La première vague a duré de mars à novembre 2020, soit neuf mois au cours desquels 16 107 cas de Covid-19 ont été enregistrés et 333 décès répertoriés. Il faut noter que pendant ce temps-là, on n’a pas eu à identifier dans le pays de variants dits préoccupants parmi les quatre reconnus et signalés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)", a-t-il dit.
Le docteur Ly intervenait lors du point quotidien de l’évolution de la pandémie du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Pour la deuxième vague, il rappelle qu’elle a démarré en décembre 2020 pour se terminer au mois de mars 2021, soit six mois. Durant cette période, 25 326 cas de Covid-19 et 807 décès ont été enregistrés, a fait savoir le directeur du COUS, ajoutant que c’est durant cette vague que le variant Alpha a été identifié dans notre pays.
Quant à la troisième vague, elle a débuté en mi-mai et s’est consolidée en juin, selon lui.
"Entre juin et la fin août 2021, nous avons enregistré 31 484 cas de Covid-19 et 634 cas de décès. Par rapport à la première vague, la troisième a entraîné plus de 15 380 cas et plus de 6 161 par rapport à la deuxième vague", a fait savoir Alioune Badara Ly.
Il signale que la troisième vague ne dure que depuis trois mois et "le nombre élevé de patients a fait peser sur le système de santé". Elle a été aussi marquée par la forte présence du variant Delta.
"Depuis six semaines, nous avons constaté une baisse consécutive des cas, passant de 5 639 cas à la semaine du 26 juillet à 273 cas la semaine dernière", a-t-il ajouté.
Les cas graves également sont dans une tendance baissière depuis quatre semaines de suite. Ils sont passés de 61 cas à 22, représentant en termes de diminution 45.5%", a-t-il expliqué.
Les cas de décès également connaissent la même tendance baissière, selon lui, ajoutant qu’entre les deux dernières semaines, on a eu à enregistrer 25 décès la semaine passée alors que celle d’avant 48 décès étaient constatés.
Ceci représente une baisse de plus de deux fois le nombre de décès enregistrés au cours des deux dernières semaines, a souligné Dr Ly.
Lundi, 22 nouvelles contaminations et 02 décès liés à l’épidémie ont été déclarés par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Depuis le 2 mars 2020, date à laquelle le Sénégal a enregistré son premier cas positif au coronavirus, 73500 cas ont été déclarés positifs dont 67314 guéris, 1833 décès et 4352 sous traitement dans les centres dédiés ou à domicile.
UN CAFÉ AVEC LE COACH, PAR TIDIANE SOW
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LE MÉRITE DE BADOU
EXCLUSIF SENEPLUS - L'agent des Douanes à la retraite, Badou Ndao, raconte les péripéties de sa vie professionnelle à travers son livre “Le héros sans médailles”. Une carrière qui n'en reste pas moins prolifique malgré son manque de récompenses
A travers ce roman “Le héros sans médailles”, Badou Ndao nous raconte les péripéties de sa vie professionnelle. Badou était un douanier qui ne faisait rien comme les autres. On découvrira à travers ce « road movie » que rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Dans cet entretien, l'ancien disciple de Saint-Matthieu nous transporte au coeur de la douane comme on ne l’imagine pas. Pétri d’initiatives, il n’en récoltera pas les plus belles récompenses à savoir l’honneur et l’argent.
Bienvenue dans l'émission Un café avec le coach animée par l'éditorialiste de SenePlus, Cheikh Tidiane Sow.
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
LA COALITION DES MENTEURS
EXCLUSIF SENEPLUS - L'alliance PDS-Bokk Guis Guis-AJ/PADS-CRD-JOTNA regroupe en son sein des amoralistes notoires. Comment Karim Wade peut-il cohabiter avec Decroix qu’il accusait, il n’y a pas si longtemps, de traitre ?
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 14/09/2021
Commençons cet édito par un jeu de piste tant de nombreux politiques sénégalais sont des grands enfants, cachotiers, dupeurs, mystificateurs.
« Sa réponse est affligeante, médiocre et démontre la traîtrise. (Sic) » Qui en est l’auteur ? A qui s’adresse cette incrimination implacable ? Et dans quelles circonstances a-t-elle été prononcée ? C’est ce que nous allons présentement découvrir.
« S’il a démenti, Decroix est alors un menteur. (Sic) » Un indice avec cette nouvelle phrase du même auteur inconnu ! Nous connaissons désormais l’identité de la personne visée, c’est bien Mamadou Diop Decroix.
Sa formation politique AJ/PADS vient de rejoindre une coalition d’opposition sans nom et sans logo, tellement qu’ils étaient pressés d’en former une à la suite de celle de Taxawu Senegaal.
Après la parenthèse de l’élection présidentielle de février 2019 et le compagnonnage avec Idrissa Seck, voilà que Mamadou Diop Decroix est de retour auprès du PDS de Me Abdoulaye Wade.
C’est ça la politique caméléonesque au Sénégal, ça s’en va et ensuite ça revient.
La coalition sans queue ni tête, à l’égal de la transhumance, n’est pas chose nouvelle. Elle est tellement ancrée dans l’histoire politique sénégalaise que plus personne n’y prête attention. Les alliances contre nature ? Peu importe pourvu que le Palais de Roume entrouvre ses portes. Les blocages s’il y en a, se règleront, une fois au pouvoir, par des titres pompeux jusqu’aux postes inutiles à l’image d’une armée mexicaine grassement rémunérée.
Certains observateurs ont fait remarquer que la nouvelle coalition PDS-Bokk Guis Guis-AJ/PADS-CRD-JOTNA, sans TAS, est cohérente. Peut-être ! Mais je peux vous affirmer que cette coalition regroupe en son sein des inimitiés et des amoralistes notoires.
Quid en particulier des rapports entre le 3ème de liste de cette nouvelle coalition Mamadou Diop Decroix, et le premier de cordée Karim Wade ? C’est de toute évidence ce dernier qui va prendre la tête de cette méga-coalition, en dépit de son absence. C’est lui qui la financera par son réseau d’émissaires, et ses enveloppes remplies de billets de dollars américains, à la plus grande joie des petits partis satellitaires de l’ogre PDS. Et au désespoir de certains responsables du PDS qui vont devoir s’effacer. Le PDS a besoin de ces partis politiques qui électoralement ne pèsent rien, pour donner l’illusion qu’il reste attractif.
Je vous sais perspicaces. Vous aurez compris que la signature des incriminations en direction de Mamadou Diop Decroix est celle en personne de Karim Wade.
Comment ai-je été destinataire de ces commentaires WhatsApp peu élogieux du chef de file de la nouvelle coalition Karim Wade à l’égard de son allié Decroix ?
Remontons le temps ! Quelques mois avant la présidentielle de 2019, j’étais en contact avec plusieurs leaders de partis politiques de l’opposition dont Karim Wade et son porte-parole, Me Amadou Sall. Après avoir disparu des radars politiques au plus grand dam de ses militants, Karim Wade réapparut, pour ce qui me concerne, en avril.
En juin 2019, il me fit déplacer à Doha pour un supposé poste de conseiller en communication. C’était l’appât ! À la fin d’un tête-à-tête de presque 7 heures, Karim Wade en vint à me relater l’histoire des traitres : ceux qui rencontrent en catimini le président Macky Sall. Rappelez-vous le contexte ! La victoire de Macky Sall avait laissé un goût amer à l’opposition, convaincue alors de le pousser au second tour. À l’intérieur du PDS, les leaders historiques et Karim Wade se regardaient en chiens de faïence : qui avaient trahi ou qui allaient trahir ?
Je répondis à Karim Wade que si je devais instruire dans cette affaire c’est à la condition d’avoir plus d’éléments probants, et de la replacer dans un cadre plus large de recomposition politique. Seule la science politique présente un intérêt à mes yeux.
De retour à Paris, Karim Wade me confirme de nouveau les noms de Decroix et d’Oumar Sarr. Quelques jours plus tard, il m’adresse un nouveau message : « Je vous confirme, Amadou Sall a également rencontré Macky. » Il soutient que « c’est Mahmoud Saleh qui a amené les trois amis au Palais. (Sic) »
Au moment où je fais part à Karim Wade du démenti de Decroix auprès de la presse sénégalaise et de son post sur Facebook en guise de réponse à mon éditorial (Ma réponse à l’éditorialiste de SenePlus, 9 septembre 2019), il affirme que « Decroix est alors un menteur. »
Il est normal de recevoir des informations politiques lorsque nous écrivons quotidiennement sur ce sujet. L’accusation de Karim Wade était intéressante et forte, il était question d’entrisme, de tourner le dos à l’opposition, de rallier le camp de la majorité. Aujourd’hui, le problème est ailleurs. Comment ces deux-là (Karim et Decroix) peuvent-ils alors se trouver, deux années plus tard, dans la même coalition ? Comment le leader de cette coalition peut-il cohabiter avec un allié qu’il accusait, il n’y a pas si longtemps, de transhumant et de traitre ? Comment peuvent-ils se faire confiance l’un à l’autre ? Qu’est-ce qu’ils les poussent à faire alliance ? C’est à ces questions que les numéros 1 et 3 de la coalition devraient répondre.
D’aucuns me rétorqueront que le PDS, c’est l’affaire de Me Abdoulaye Wade. En août 2019, Karim Wade m’appelle et me confirme qu’il veut le PDS. Il contrôle tout désormais, y compris les entrées et sorties chez Me Abdoulaye Wade. Comme il le fit naguère, lors du deuxième mandat de son père. De surcroît, Karim Wade et Mamadou Diop Decroix se parlaient, bien avant cette coalition. Souvenez-vous lorsque Decroix, mandaté par Karim Wade, selon ses dires, demandait, en avril de cette année, la réouverture de son procès.
Gardez votre sang froid, monsieur Mamadou Diop Decroix ! C’est ce que vous me suppliiez de faire dans votre réplique, jugée par Karim Wade, le nouveau leader de votre coalition et de votre reconquête du pouvoir, « d’affligeante et de médiocre. »
Karim Wade, de toute façon, c’est Edmond Dantès. Le PDS n’est qu’un instrument de vengeance, ni plus ni moins. À ce propos, la farce politique de cette coalition, made in Sénégal, atteint son paroxysme : Edmond Dantès-Karim Wade (fortuné) côtoie Gérard de Villefort-Abdoul Mbaye qui l’a jeté en prison. Karim Wade ressent un mépris à son égard. J’avais interviewé l’ancien Premier ministre au sujet de la CREI. Certaines de ses réponses était une aubaine pour Karim Wade en vue de démontrer le caractère politique de son emprisonnement. Mais, malgré mon insistance, pour en tirer profit en termes de communication, rien n’a été fait car tout ce qui vient d’Abdoul Mbaye pour Karim Wade doit être traité avec indifférence.
Je pourrais multiplier les exemples. À mes yeux, l’important est de comprendre que le système politique au Sénégal est au bord de l’implosion. Il n’est plus adapté aux aspirations des jeunes d’aujourd’hui. Mars 2021 nous l’a rappelé. La leçon du juge Kéba Mbaye sur l’éthique en politique n’a pas été retenue. Si la mal gouvernance a encore de beaux jours devant elle, c’est aussi car une partie de l’opposition, appelée à alterner, ne vaut pas mieux que les sortants !
Pour terminer, une question me taraude : Pour BBY, cette nouvelle coalition de l’opposition n’est-elle pas plus présentable et acceptable en vue de la grande confrontation de 2024 ? Le camp présidentiel n’a-t-il pas intérêt à lui faire gagner plusieurs localités et départements en 2022 ? Cette coalition n’est-elle pas le fruit d’un plus gros mensonge contre le peuple ? Tout est envisageable dès lors que Karim Wade proclamait : « Decroix est alors un menteur. »
FLAGRANT DÉLIT DE CONTRÔLE AU FACIÈS DANS LE TGV FRANCFORT-PARIS
Je me suis adressé aux policiers, demandant l’objet du contrôle visiblement ciblé. L’un d’eux m’a répondu qu’ils ne pouvaient pas contrôler tout le train. Ce à quoi j’ai rétorqué : « Donc vous vous concentrez sur les Afro-descendants"
C'est en votre qualité de ministre de tutelle de la police de l’air et des frontières que je souhaite vous interpeller sur un événement dont j'ai été à la fois témoin et victime ce lundi 13 septembre aux environs de midi dans le TGV reliant Francfort à Paris.
Juste après la frontière française, trois fonctionnaires de police, une femme et deux hommes se sont dirigés vers moi pour un contrôle, je pense de routine. Ils m’ont demandé mes documents de voyage, mon passeport, mon pass sanitaire, posé des questions sur ma provenance, ma destination et l’objet de mon déplacement. Simple citoyen français, revenant d’une mission et rentrant à son domicile situé en Île-de-France, mes documents prouvaient mes dires.
Puis à ma grande surprise, ils se sont dirigés vers une autre personne de type africain pour effectuer le même exercice, sans tenir compte des autres passagers à bord.
Je me suis adressé à eux, demandant l’objet du contrôle visiblement ciblé. L’un d’eux m’a répondu qu’ils ne pouvaient pas contrôler tout le train. Ce à quoi j’ai rétorqué : « Donc vous vous concentrez sur les Afro-descendants".
Sa réponse a été sans appel : « Pour vous on a tout le temps, on trouvera bien quelque chose », avant de me redemander mes papiers et mon pass sanitaire.
Son collègue, lui a d’ailleurs fait remarquer que j’avais été déjà contrôlé. Il a néanmoins poursuivi son acte avant de me rendre mes documents. Entre temps, le ton est monté avec un autre de mes semblables, lui aussi, excédé par ces contrôles ciblés.
J’ai filmé quelques bouts de scènes - que je vais rendre public en floutant leurs visages -, après avoir présenté ma carte de presse aux fonctionnaires de police, évitant toutefois l’outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions ou une infraction leur donnant une raison de m'évacuer du train.
J’ai suivi le trio dans son action dans ce train : j’ai constaté de mes propres yeux qu’ils ne contrôlaient que les personnes de type africain !
Je trouve cette façon de faire injurieuse, inadmissible et choquante, au point où je réfléchis à porter plainte pour procédure de contrôle d'identité discriminatoire fondée sur l'apparence de la personne contrôlée.
Plusieurs passagers se sont spontanément manifestés, certains me donnant leurs coordonnées en prévision d’une éventuelle procédure. Et que dire de l’image de la police française auprès des autres citoyens européens présents à bord ?
Ma question, monsieur le ministre, sachant qu’aucune loi républicaine ne permet le contrôle au faciès, est la suivante : pourriez-vous me dire quelle circulaire autorise de tels actes puisqu’ils affirmaient qu’ils s’agissaient d’un simple contrôle… de pass sanitaire.
De fait, dois-je comprendre et par-là, que seuls mes semblables sont susceptibles de fraude au …pass sanitaire ?!? Je n’ose pas envisager le pire !
Je vous prie d'agréer, monsieur le ministre, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.
Par Mody NIANG
Á BIENTOT CENT ANS, IL VEUT RECONQUERIR LE POUVOIR POUR SON FILS
Il sera centenaire en 2024 et se lance dans la reconquête du pouvoir pour son fils bien aimé. Ce serait peut-être envisageable si sa gestion de douze longues années était plus ou moins un modèle de bonne gouvernance et si son fils s’en était inspiré
Oui, in shaa Allah, il aura cent ans en 2024, et il se lance dans la reconquête du pouvoir pour son fils bien aimé. L’accepterons-nous ? Ce serait peut-être envisageable si sa gestion de douze longues années était plus ou moins un modèle de bonne gouvernance et si son fils s’en était inspiré. C’est malheureusement loin, très loin d’être le cas. Sa gouvernance a été une catastrophe et la cause de tous les problèmes que nous connaissons depuis le 1er avril 2000. Pendant douze longues années, il a accumulé scandales sur scandales, tous gravissimes les uns que les autres. Il a détraqué notre administration, notre fonction publique, notre système de rémunération et d’octroi d’indemnités aux agents publics. Pendant douze longues années, il a érigé en règle de gouvernement la détestable transhumance et la corruption. Pendant sa longue gouvernance meurtrie, les marchés de gré à gré et leur lot de fortes surfacturations étaient pratiquement la règle (297 milliards de francs CFA, rien que pour les 33 km de l’autoroute à péage).
Sa gestion foncière à nulle autre pareille est responsable pour une bonne part des inondations qui constituent un véritable casse-tête pour son successeur et sosie. Il a transformé une bonne partie de Dakar en briques. Sa gestion des fonds politiques, avec son fils putatif, est aussi, sinon plus catastrophique que tous les autres scandales dont le moins grave l’aurait conduit directement en prison, si le Sénégal était vraiment un pays démocratique, avec des institutions et des hommes et des femmes à la hauteur des missions qui leur sont confiées. Les emplois fictifs de la Mairie de Paris et l’Affaire Bygmalion qui ont valu de sérieux déboires judiciaires à Jacques Chirac et à son successeur Nicolas Sarkozy, sont des peccadilles par rapport au moins grave des lourds forfaits que ce vieux président-politicien à accumulés pendant sa longue et nauséabonde gouvernance.
L’épisode de la rénovation de La Pointe de Sangomar
Je ne m’attarde pas à développer ces scandales. Je renvoie le lecteur qui voudrait en avoir le cœur net, le jeune lecteur surtout, à ma contribution « Vingt-quatre ans avec eux et elles, ce sera déjà trop » (Walf Quotidien du 26 février et L’Exclusif du 1er mars 2021) et à mon « audio » dédiée à la « générosité » du vieux président-politicien, ainsi qu’au financement scandaleux du Monument de la Renaissance africaine. Par contre, je vais rappeler et développer un peu une autre forfaiture, elle aussi gravissime. Je pense, comme par hasard, à la rénovation de l’avion de commandement La Pointe de Sangomar, tout au début de sa trop longue gouvernance. L’une des toutes premières préoccupations du nouveau président de la République a été, dès son entrée en fonction, le 1er avril 2000, de disposer d’un avion neuf. Arguant de raisons d’économie budgétaire, il opta finalement pour une révision générale de l’avion de commandement, La Pointe de Sangomar. Une révision qui se déroula dans l’opacité la plus totale. Á la fin de la nébuleuse révision, un très luxueux palais volant est réceptionné avec pompe à Dakar, en présence de toute la République, avec une très large couverture de la télévision nationale (Journal parlé de 20 heures 30 mn).
Le Président de la République aux anges déclare au peuple sénégalais, pour le rassurer, que « la rénovation n’a pas coûté un franc CFA au contribuable sénégalais, et que ce sont des amis qui ont préféré garder l’anonymat qui lui ont avancé l’argent ». Á l’époque, il n’était venu à l’esprit d’aucun Sénégalais, d’aucune sénégalaise, qu’il nous racontait des histoires. Il était encore en période de grâce et nombre d’entre nous étaient loin de soupçonner la véritable nature de l’homme. Il nous avait donc tous roulés dans la farine et ce n’est que trois ans après que nous nous rendrons compte que notre tout nouveau Président de la République nous racontait carrément des histoires. La lumière nous viendra de notre compatriote Abdou Latif Coulibaly, un journaliste d’investigation d’une compétence et d’un courage remarquables. C’est lui qui jeta un pavé dans la mare, en publiant, le 17 juillet 2003, un véritable brûlot : Wade, Un opposant au pouvoir. L’alternance piégée ?, Les Éditions Sentinelles, Dakar.
Révélations scandaleuses sur une rénovation
M. Coulibaly révéla que, « après sa prise de service, Abdoulaye Wade a aussitôt manifesté le désir d’acquérir un avion flambant neuf. Des conseillers autour de lui et le Ministre de l’Économie et des Finances de l’époque, Matar Diop, tenteront de l’en dissuader. Avec beaucoup de peine, il est vrai, ils y parviendront » (page 177). Le journaliste d’investigation révèle aussi que La Pointe de Sangomar avait été d’abord proposée à la vente pour un montant de 5 millions de dollars. L’offre de vente sera finalement annulée et l’avion de commandement proposé à une révision générale. Une firme anglaise (SFR Aviation) a été préférée à une entreprise américaine (BF Goodrich) qui « dispose du kit servant à réviser l’appareil (et) qui proposait pour tous les travaux envisagés, la somme de 16 millions de dollars, soit un peu plus de10 milliards de francs CFA. Donc beaucoup moins cher que l’offre anglaise estimée à 18 milliards de milliards de francs CFA » (page 177).
L’entreprise américaine garantissait de nombreux autres avantages (pp. 174-178). Malgré tout, la Firme anglaise enlève la mise. N’oublions quand même pas que Karim Wade avait, à l’époque, ses entrées et sorties à Londres où il travaillait avant le 19 mars 2000. Je ne m’étendrai pas sur ce livre bien documenté, que beaucoup de Sénégalais ont lu. Il avait même fait l’objet d’une réponse de la part de quelques membres les plus zélés de la mouvance présidentielle. Ce que j’en retiendrai simplement, c’est que les Sénégalais découvraient avec stupeur que leur nouveau Président leur avait menti, leur avait menti solennellement et publiquement. « Ses amis » qui lui avaient avancé de l’argent n’existaient que dans son imagination : la rénovation s’était bien faite avec l’argent du contribuable, et dans des conditions des plus opaques.
S’appuyant sur des informations et des documents officiels précis, l’ancien journaliste d’investigation – il ne l’est plus – (M. Coulibaly) estimait le coût de la rénovation à au moins 31 milliards de francs CFA. Oui, tout au début de sa tortueuse gouvernance, le vieux président ment officiellement et publiquement à son peuple. Que personne ne m’oppose son âge ou sa fonction ! C’est d’abord à lui qu’il appartenait de les respecter et donc, de les faire respecter, en nous disant la vérité. Ce qui a été rarement le ca d’ailleurs, tout au long de ses onze années de gouvernance meurtrie. Donc, après la parution du livre d’Abdou Latif Coulibaly en juillet 2003, l’hebdomadaire Jeune Afrique/L’Intelligent n° 2225 du 31 août au 6 septembre 2003, est revenu avec le Président de la République sur cette nébuleuse affaire de la rénovation de La Pointe de Sangomar. Le journaliste lui a notamment posé cette question-ci : « Une commission parlementaire va se pencher sur l’opération de rénovation de l’avion présidentiel (…).
Une affaire plutôt embrouillée, qui semble s’être déroulée dans la plus grande opacité et qui aurait coûté, si l’on en croit Coulibaly, 28 millions de dollars à l’État. » Le vieux président-politicien répondit alors, en s’imposant un aplomb qui lui faisait cette fois-ci cruellement défaut, qu’il avait reçu l’avion, un Boeing 727 âgé de 27 ans, de son prédécesseur Abdou Diouf, qui lui-même l’avait hérité de Senghor. C’est le Premier ministre d’alors, Moustapha Niasse qui, interrogé par ses soins, lui a recommandé l’achat d’un appareil neuf. La même question, poursuivait-il, a été posée au Conseil des Ministres qui a donné la même réponse à l’unanimité. La situation des finances publiques n’étant pas, à ses yeux, très brillante à l’époque, il opta pour la réhabilitation de l’avion de commandement, après l’avis d’experts britanniques et français. Pour le reste, précisait-il, il a fait confiance à son pilote qui s’était mis en rapport avec Boeing qui l’avait orienté vers la société américaine BF Goodrich, laquelle s’était occupée de la réhabilitation externe de l’avion, les Britanniques de FR Aviation prenant en charge l’aménagement intérieur.
Voilà ce qu’il répondait d’abord le vieux président que nous connaissons si bien. Demander l’avis du Premier ministre et du Conseil des ministres pour acheter un avion ! Lui-même, bourreau de deniers publics, s’inquiéter de la situation des deniers publics ! Qui va le croire ? En tous les cas, il poursuivait sa réponse tortueuse. La facture s’élevait, selon lui, à 17 milliards de francs CFA, soit 27 millions de dollars. Il jugeait – du moins c’est ce qu’il prétendait –, la note trop lourde pour le Sénégal et il avait fait jouer ses relations. C’est ainsi que Taïwan avait mis à sa disposition l’équivalent de 6 milliards de francs CFA, directement remis aux sociétés contractantes, entre avril et juin 2001. « Directement remis aux sociétés contractantes!» En avait-il vraiment le droit ? Le lecteur appréciera. Revenons à sa réponse qu’il poursuivait, sans convaincre personne ! De l’Arabie saoudite, il reçut, toujours selon lui, un chèque de 1,5 milliard de francs CFA qu’il remit au Ministère de l’Économie et des Finances. Ses autres amis qu’il a sollicités ne s’étant pas manifestés, il s’était retrouvé face à un gap de 10 milliards. Cette somme n’étant pas prévue au budget, il a fallu trouver la rubrique au sein de laquelle la dégager, précisa-t-il.
La rénovation n’avait pas coûté un franc au contribuable. Voilà qu’il lui fallait trouver 10 milliards quelque part dans le budget. Et le journaliste de Jeune Afrique d’anticiper la réponse du Président et de poser cette question : « D’où l’utilisation des fonds routiers sénégalais ? » « Faux », s’empressa de répondre le vieux président. « Nous avons puisé dans un fonds résiduel du Ministère de l’Équipement intitulé ″autres opérations routières″ ». Il feignait alors de s’indigner qu’on l’accusât d’utiliser des fonds destinés à des routes. Et il précisa qu’il s’agissait en réalité de 10,5 milliards et non pas de 15, « comme le dit Coulibaly apparemment fâché avec l’exactitude ». D’accord, 10,5 milliards, mais sur le dos du contribuable, contrairement à ses déclarations antérieures.
Des tombereaux d’injures attendus
Ces différentes réponses méritent quand même d’être commentées, même rapidement. Ce que nous retenons d’abord, c’est qu’il avait affirmé publiquement que l’opération de rénovation de l’avion de commandement n’avait pas coûté un franc au contribuable sénégalais, et que ce sont des amis qui préféraient garder l’anonymat qui l’avaient financée. Voilà que, acculé, il estime le coût à 17 milliards de francs payés par l’État sénégalais. C’est ce mensonge qui pose problème et nous pouvons arrêter là notre commentaire. Si nous vivions dans une démocratie avancée, avec des institutions s’acquittant objectivement et indépendamment de leurs missions, il serait destitué et traduit au besoin devant les tribunaux pour délit présumé très grave. Cette assertion. C’est ma forte conviction. C’est ce président-politicien presque centenaire qui veut reconquérir le pouvoir pour son fils, ce fils qui est tout à son image.
Ce fils, Karim Méïssa Wade de l’Anoci, du plan Takkal, du bateau-hôtel « La Musica » loué à six milliards pour moins de six jours ! Ce fils dont les seuls voyages pendant onze longues années dans le jet privé de son ami et acolyte Abba Jaber nous auront coûté douze milliards ! Ce fils que Madiambal Diagne a présenté sous son vrai visage, un visage peu séduisant, dans son « Lundi » du 5 mars 2018 et qu’il a intitulé : « Karim, de quel peuple prétendrais-tu être le candidat ? » ! Madiambal Diagne, que personne ne peut suspecter de haine contre les Wade ! J’y reviendrai d’ailleurs dans mes toutes prochaines contributions, comme je reviendrai au moins sur deux forfaitures aussi graves que celles qui viennent d’être passées en revue. Sans doute que cette contribution me vaudra, comme d’habitude, des tombereaux d’injures les plus grossières. Á la place, j’aurais préféré des contre-arguments ou même une plainte auprès des tribunaux pour diffamation ou je ne sais quoi encore.
En tous les cas, ces injures n’auront aucun impact sur ma volonté inébranlable de rappeler à mes compatriotes, qui sont réellement ce vieux président et son fils qui lui ressemble en tout. Ces deux-là ne peuvent pas constituer un avenir pour le Sénégal et sa jeunesse. Nos amis du PDS le comprendront-ils ?
par Amadou Tidiane Wone
SERIGNE ABDOUL AZIZ SY DABAAKH, UN MODÈLE ACHEVÉ DE L’ISLAM PUR ET SIMPLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le moment est venu pour tous les Sénégalais de renouer avec leurs propres repères. Il faut impérativement nous départir d’une vision du monde procédant d’une culture d’emprunt
En ce 14 septembre 2021, 24ème anniversaire du rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh, notre mémoire saisit l’instant pour s’inspirer à nouveau de son modèle de vie parmi nous. Réécouter ses leçons, prodiguées si généreusement tout le long de sa vie, suffit à se régénérer moralement et spirituellement. Il a en effet personnifié dans notre pays, la pureté de l’amour pour Dieu et pour tout ce qu’il a créé. Il a exercé, en toutes circonstances, sa mission d’homme de Dieu au service exclusif de Son Créateur. Dans ces moments d’incertitude et de difficultés de toutes natures, sa voix nous manque terriblement ! Cette voix au timbre si reconnaissable et qui savait nous parler, nous rassurer, nous inspirer et nous indiquer la voie à suivre. Dabakh savait nous délivrer dans la simplicité et l’éloquence, le message essentiel qui allait droit au cœur de chacun d’entre nous. Il savait nous remotiver et nous donner des raisons de croire et d’espérer…
À tous les moments de doute que nous traversions, sa voix s’élevait pour renouer le fil des dialogues interrompus ou invoquer la Clémence divine. À chaque fois, ses conseils étaient entendus par tous et ses prières exaucées. Lorsque les pluies tardaient à tomber, par exemple, il nous suggérait avec humilité de nous repentir de nos péchés pour mériter La Miséricorde divine. Il commençait toujours par lui-même, pour l’exemple. Il nous invitait à partager avec les pauvres nos surplus, avant de tendre nos bras vers le ciel pour solliciter Le dispensateur suprême. De fait, le Sénégal, petit pays sans richesses notables à l’époque a toujours traversé, vaille que vaille, les zones de turbulences les plus périlleuses. Aujourd’hui, force est de reconnaitre que la présence d’un sage, éclairé et largement consensuel, fait cruellement défaut à notre pays. Il n’est que justice de le souligner. Non pour s’en morfondre, mais plutôt pour convier à une méditation sur l’exemple de vivre ensemble que Serigne Abdou nous a laissé en héritage : aime ton prochain nous disait-il. Aime-le en raison de l’amour que lui porte Son Créateur. Ne le juge ni ne le réduit au prisme de tes sentiments personnels car, Seul Dieu sait qui est le meilleur d’entre nous. Qui n’a entendu Serigne Abdou répéter, inlassablement, cette profession de foi et cet appel à l’amour, à l’humilité et à la tolérance ? Il nous a toujours appelés au dépassement de tous les clivages qui sont en deçà de la claire compréhension du message de Dieu. En effet, comment se vouloir juge, à la place du Seul Juge qui soit ? Alors que la foi absolue, en Son Omnipotence et en Son Omniprésence qui sont le sceau de Ses Attributs, est le premier jalon de l’Islam ? Et d’ailleurs, comment juger de ce dont on a qu’une connaissance partielle et parcellaire dans le temps comme dans l’espace ? Craignez le jour où nous serons tous ramenés à Dieu pour y répondre de nos actes sur terre ! Telle était une de ses recommandations les plus constantes. Ce faisant, vous prêterez attention à vos faits et gestes de tous les jours. Vous traquerez, en vous-même d’abord et surtout, la moindre parcelle de vanité et d’orgueil, d’avarice et d’égoïsme. Faites vos prières à l’heure et en communauté. Dépensez une partie de vos biens en aumônes et en œuvres de bienfaisance. Entretenez, avec bienveillance, vos liens de famille et d’amitié. Contrôlez l’utilisation de vos sens. Surtout vos propos : lorsque vous parlez d’autrui, dites-en du bien, sinon abstenez-vous. Faites tout cela dans l’intention exclusive de plaire à Allah. Sans exhibitionnisme, ni quête de renommée.
Toutes les journées de Serigne Abdou étaient consacrées à dire et à faire le bien. Car il était le premier à appliquer ses recommandations. En cela, il était un guide religieux. Mais non un chef !
Alors, en ces heures d’incertitudes et de grande inquiétude pour l’avenir de notre pays et celui du monde entier, il convient de renouer avec des convictions fortes et de s’arrimer à des valeurs indéracinables. Pour ceux de ma génération, Serigne Abdou a été un sauveur. Parce que nous avons eu le privilège de le voir vivre et incarner le Coran et la Sunna du prophète Mouhammad (PSL), nous avons acquis la conviction et la confirmation de leur véracité. En l’ayant observé de près, en diverses circonstances, nous avons entrevu ce que l’inspiration divine peut apporter à l’aspirant sincère et dévoué. De nos certitudes temporelles, il a expurgé les faussetés. Sans tyrannie, il nous a ouvert le cœur à la lumière et fait ressentir la douceur de la foi qui est amour.
Il est donc l’heure pour nous de ramener nos enfants à une source de sagesse qui ne nous est ni inconnue, ni lointaine. Plus généralement, le moment est venu pour tous les Sénégalais de renouer avec leurs propres repères. Afin que l’ensemble de nos vénérables prédécesseurs, dont l’énumération comporterait le risque d’en oublier, sachent que le flambeau qu’ils portèrent très haut peut rejaillir de plus belle et éclairer notre futur. Pour cela, il nous faudra rompre définitivement avec les sous-cultures résiduelles de la colonisation. Il faut impérativement nous départir d’une vision du monde procédant d’une culture d’emprunt éloignée de nos réalités sociales, historiques et culturelles. Nous vallons mieux ! Il nous faudra, il est vrai, beaucoup de courage et d’abnégation pour rebrousser le chemin de certains conforts mentaux fragiles et factices. Ce sont là les conséquences d’un mimétisme sans esprit critique qui, dans la durée, s’installent en vérités indiscutables. Faisons demi-tour ! Les exemples locaux ne nous manqueront pas dans cette ascèse sur la voie de la rédemption et du progrès. Un grand pas serait, déjà, d’en mesurer l’urgence et l’incontournable nécessité. Les sages paroles de Dabakh, en cela, sont un viatique inestimable. Elles sont regroupées, pour l’essentiel dans un recueil de 313 recommandations qui si elles étaient appliquées dans le but de bien faire, pourrait contribuer à nous sortir de l’ornière. Et si on essayait de s’abreuver à nos propres sources ?
Lorsque, au gré des médias du monde entier, répercutés sans précautions par nos stations locales, j’entends parler de l’Islam et des musulmans comme une communauté guerrière et belliciste, je ne reconnais pas la belle religion que je pratique et en laquelle je crois. Cet état de fait est symptomatique du désordre que nous évoquions plus haut et qui fait prendre les effets pour les causes. Ce malaise que je partage, avec des centaines de millions de musulmans sans histoires à travers le monde entier, il est temps de l’exprimer et d’incarner l’Islam pur et simple, dans sa dimension sublime de réconciliation de Dieu avec les humains qui, à plusieurs occasions, ont trahi le pacte originel en maltraitant ses prophètes et ses élus.
Dans cette perspective, il appartiendra à chacun de se ressourcer spirituellement là où son espérance d’étancher sa soif le conduira. L’essentiel est de se retrouver à la source originelle qui est unique. Pour ce qui me concerne, je rends grâces à Dieu de m’avoir fait rencontrer, connaître et aimer Serigne Abdoul Aziz Sy Malick Dabakh, un modèle achevé de l’Islam pur et simple.
Qu’Allah lui renouvelle Ses Grâces et Sa Miséricorde !
La crise annoncée au niveau de la direction générale des Impôts et Domaines a franchi un palier suite à la décision de la centrale syndicale la plus représentative du pays, la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), de soutenir la lutte du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (STAF). La CNTS exige l’ouverture immédiate de négociations avec le STAF et rejette toute tentative d’intimidation ainsi que la volonté affichée du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, de décapiter le STAF en décidant d’affecter le secrétaire général dudit syndicat à un poste pour l’éloigner de la DGID.
Le traitement de mépris et de rejet de la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID), dirigée Bassirou Samba Niasse, qui s’oppose à toute négociation sur la plateforme du STAF déposée le 06 septembre révulse la première centrale du pays, la CNTS. Mody Guiro tape sur la table. Il a envoyé hier ses adjoints Moussa Sow, chargé des questions juridiques de la centrale, et Ndiouga Wade prêter main forte au STAF qui tenait dans les locaux du syndicat une conférence de presse sur la situation des 1400 plébéiens écartés injustement de tous les profits (instruction N° 09 qui octroie 63 % des primes et avantages à 300 agents et 37 % aux 1400 autres, organigramme écartant toute possibilité de promotion professionnelle aux autres cadres non inspecteurs et contrôleurs et ostracisme sur le foncier).
Devant les journalistes, le SG du STAF, Dr Alassane Ba, a rappelé les griefs qui sont à l’origine du dépôt du préavis de grève. « Cela fait exactement six ans que le Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (STAF) lutte contre un système discriminatoire de gestion du personnel et de répartition des avantages au niveau de la Direction générale des Impôts et Domaines. Sans résultat tangible. Diverses actions de lutte avaient été initiées, mais nous sommes désolés qu’aucune avancée significative n’ait été constatée. Plusieurs demandes pour rencontrer le ministre des Finances et du Budget sont restées sans réponse. L’instruction 00009/MEFP qui octroie 63 % des avantages à 300 agents et 37 % aux 1400 autres, continue à plonger des familles dans la précarité car ayant contacté des prêts avec le système précédent de répartition » a rappelé Dr Alassane Ba, secrétaire général du Staf. Ce dernier, dans une note d’explication adressée au SG de la CNTS Mody Guiro en date du 03 septembre, indiquait que « la conséquence est que des travailleurs qui, pendant des décennies, collaborent en parfaite harmonie, symbiose et synergie ont du mal à se dire bonjour. Jusqu’à présent des mères et pères de familles se posent des questions sur cette division désastreuse et machiavélique »
Et le ministre Abdoulaye Daouda Diallo délogea de la DGID le SG Dr Alassane Ba
Au niveau de la CNTS, l’incompréhension est totale suite à la décision prise le 10 septembre dernier par le ministre des Finances et du Budget d’affecter le Dr Alassane Ba à la Cellule d’Evaluation et de Performance du ministère des Finances et du Budget. « Une manière de vouloir décapiter tout simplement le STAF. C’est une décision que nous ne cautionnons pas parce que c’est une violation du droit syndical et, surtout, des acquis des travailleurs. Un SG, ni les adjoints ou membres du bureau d’un syndicat bien élus ne peuvent pas être affectés de cette manière. Ce n’est pas normal et ce n’est pas sérieux. C’une grave régression et si le ministre pense qu’avec de telles représailles, il peut nous faire peur, il se trompe lourdement. La CNTS est débout aux côtés du STAF surtout qu’aujourd’hui tous les secteurs d’activité sont menacés par les actes posés par les pouvoirs publics » s’est indigné Moussa Sow chargé des questions juridiques de la CNTS.
Selon lui, il est tout à fait normal pour un syndicat de poser des revendications pour ses syndiqués. « Pourquoi Abdoulaye Daouda Diallo, qui doit ouvrir des négociations, cherche-t-il la confrontation ? Ce problème dépasse le STAF, il s’agit de la situation des travailleurs d’une entité de l’administration. Ce combat est alors un combat général pour la CNTS. Nous sommes solidaires du STAF et nous comptons nous battre à ses côtés. S’il y a escalade, nous sommes prêts à dénoncer le Gouvernement, mais surtout à porter plainte devant le BIT sur ce dossier » a ajouté pour sa part Ndiouga Wade, secrétaire général adjoint de la CNTS. Le syndicaliste Moussa Sow a surtout appelé les travailleurs des impôts et domaines à ne pas se laisser distraire, à se retrousser les manches aux côtés de leur SG pour contraindre les pouvoirs publics à des négociations.
Par Christian SENE
PURIFICATION PROFESSIONNELLE
Il s’agit de débarrasser la DGID de tout ce qui est « impur » à savoir n’est pas fiscaliste. Si vous n’êtes pas contrôleur ou inspecteur des Impôts ou des Domaines, vous n’avez pas votre place dans ce service de l’Etat !
Ailleurs, notamment dans la Grande Serbie que voulait constituer Slobodan Milosevic ou encore en Birmanie avec les Rohingas, on aurait parlé de nettoyage ethnique. Ici, il est plutôt question de purification « professionnelle ».
Autrement dit, il s’agit de débarrasser la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID) de tout ce qui est « impur » à savoir n’est pas fiscaliste. Si vous n’êtes pas contrôleur ou inspecteur des Impôts ou des Domaines, vous n’avez pas votre place dans ce service de l’Etat ! Et bien sûr, vous n’avez pas le droit de prétendre aux très juteux « fonds communs » que les Aryens qui règnent en maîtres dans cette administration névralgique se partagent tous les trimestres.
Oh certes, ils peuvent jeter quelques miettes, des os à ronger voire une aumône mais que les Dravidiens ou Intouchables qu’ils tolèrent parmi eux ne réclament pas plus car ils sont déjà royalement servis. Tout au long de la semaine dernière, nous vous avons montré dans ces colonnes la manière dont les travailleurs autres que ceux issus du corps des Aryens (contrôleurs et inspecteurs du Fisc) sont traités à la rue de Thiong. C’est-à-dire pire que des chiens avec même des places de seconde zone dans le restaurant de la maison, la première classe étant réservée aux Aryens quand bien même ils seraient parfois moins diplômés que les Dravidiens parmi lesquels, pourtant, on trouve de brillants ingénieurs !
Oui mais voilà, ils ont commis le « crime » de ne pas être des fiscalistes dans une maison où les inspecteurs et les contrôleurs des Impôts et des Domaines sont rois. Mais voyez-vous, tout est question d’éducation et de générosité finalement. C’est comme dans certaines maisons où les pères de famille traitent leurs domestiques sur un pied d’égalité avec leurs propres enfants et mangent dans le même bol ou en tout cas la même chose qu’eux. Et vous avez ailleurs des responsables de familles qui donnent à leurs domestiques et boys des restes de repas servis dans des « galu xaj » (écuelles pour chiens !) Ne nous demandez évidemment pas dans laquelle de ces deux catégories classer nos Aryens de la rue de Thiong…
Nous écrivions également que le lobby des Aryens était hyper-puissant. A preuve : il a fallu que le Dr Alassane Bâ, ingénieur des télécommunications et employé en « complément d’effectifs » au service informatique, dépose un préavis de grève au nom du syndicat qu’il dirige (STAF, Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale défendant les intérêts de 1400 Dravidiens de la maison face aux 300 Aryens) pour que le ministre des Finances et du Budget — lui aussi un Aryen ! — l’affecte sans autre forme de procès dans un placard au ministère. Et l’on viendra après cela nous dire que le Sénégal est un pays où les libertés syndicales sont respectées ! Répétons-le : on ne défie pas impunément le tout-puissant lobby des Aryens.
Normal, c’est eux qui alimentent le Trésor public en recettes. En ne s’oubliant pas au passage, bien sûr. Eux également qui distribuent les terrains dans un pays où le foncier est la première source d’enrichissement. Là aussi en ne s’oubliant pas, bien sûr ! Dire que le président de la République prétend consacrer la coquette somme de 10 milliards de francs au cours des prochaines années pour confectionner des uniformes pour tous les élèves de ce pays. Objectif visé : gommer les inégalités sociales dans nos établissements scolaires.
Le président de la République gagnerait plutôt à balayer devant la porte de sa propre administration en mettant fin justement aux discriminations pires que l’Apartheid qui prévalent dans un service essentiel de l’Etat : la Direction générale des Impôts et des Domaines !
«LES CRITIQUES SONT LEGITIMES, MAIS NOUS SOMMES TRES CONTENTS D’AVOIR MAÏMOUNA DIARRA»
Moustapha Gaye, sur le retour du pivot des Lionnes
Le retour dans la Tanière de Maïmouna Diarra à la place de Anne Françoise Diouf a fait beaucoup de bruit. Mais Moustapha Gaye qui dit comprendre les critiques, positive et rassure quant à l’état d’esprit de son expérimenté pivot qui va disputer son 5e Afrobasket.
Le sélectionneur de l’Equipe nationale féminine de basket, Moustapha Gaye, a salué l’implication du pivot des Lionnes, Maïmouna Diarra, après son retour au sein de la Tanière. Zappée une première fois de la liste des 12 joueuses retenues pour l’Afrobasket féminin qui débute le 18 septembre prochain au Cameroun, la joueuse a finalement été rappelée par son coach en remplacement de Anne Françoise Diouf. «Nous sommes très contents d’accueillir Maïmouna (Diarra) qui nous aide beaucoup dans ce que nous voulons faire. Nous sommes très sereins malgré tout ce qui s’est passé», a confié le technicien sénégalais. Avant de préciser que «seul l’intérêt de l’équipe compte.
S’il y a des critiques à mon égard, je les comprends et je les accepte. C’est légitime». Un retour du pivot des Lionnes que Tapha Gaye considère comme «une erreur d’appréciation, comme je l’ai dit dans le communiqué. C’est que j’ai tenté de corriger. Et je reste concentré sur l’objectif de mon équipe». Quant à l’état d’esprit du pivot du club espagnol de Campus Promete, le coach des Lionnes de souligner : «Elle est super bien accueillie. Tout le monde est content qu’elle soit encore là. Même si dans la préparation, elle n’a pas été au top, elle est très concentrée. Nous sommes contents d’avoir Maïmouna (Diarra).»
Au-delà du retour de l’une des anciennes de la Tanière (30 ans, 1m 98) qui va jouer son 5e Afrobasket, «coach Tapha» dresse un bilan positif des deux matchs amicaux disputés ce week-end contre la sélection locale et marqués par deux victoires. Ces deux rencontres ont permis au staff technique de jauger le niveau de l’équipe avant de prendre la direction de Yaoundé, cet après-midi. «Je remercie les filles du championnat local qui ont accepté d’être nos sparring partners, les coaches Oussou et Pabi. On en avait vraiment besoin, en l’absence du tournoi international qui était prévu. C’était donc une bonne chose pour nous de rencontrer une telle adversité.»
Ces deux matchs amicaux sont «nécessaires» mais pas «suffisants»
Tapha Gaye d’insister sur l’apport de ces deux matchs-tests riches en enseignements. «Je me rends compte que beaucoup de choses qui paraissaient évidentes, le sont moins quand tu as des positions réelles. Cela nous a permis d’avoir des orientations, des corrections à faire. On s’est attelés à cela ce matin (hier)», souligne-t-il. Deux oppositions «nécessaires» mais qui ne devraient pas être «suffisantes» pour se rassurer avant d’attaquer la compétition. Mais le staff technique, qui ne compte nullement se plaindre, devra faire avec les moyens du bord. D’ailleurs, souligne le coach des Lionnes, «on aurait aimé jouer contre les garçons, mais il fallait leur faire des tests Pcr, les isoler. Cela demande beaucoup de choses que nous ne maîtrisons pas pour le moment».
«L’objectif c’est le podium, mais nous allons tout faire pour aller au bout
Après deux titres continentaux avec les Lionnes, coach Tapha affiche les mêmes ambitions. «L’objectif est de gagner un troisième titre africain. Dans un coin de ma tête, c’est cela. Et ce sera juste une joie de plus, de rendre service à une Nation qui vit de sport, qui nous soutient à tout moment. Il est vrai que l’objectif de l’équipe, c’est d’être sur le podium, mais nous allons tout faire pour aller au bout», a-t-il souhaité. A noter que les Lionnes quittent Dakar cet après-midi pour rallier Yaoundé en fin de soirée, après une escale à Abidjan. Le Sénégal, logé dans le Groupe C, joue son premier match contre la Guinée, le 18 septembre, puis l’Egypte le 20 septembre prochain.
A cause d’un match de foot, les jeunes de Pété et de Boké se sont affrontés dimanche et lundi à coups de machettes. Ces activités sportives sont teintées de passions politiques à quelque quatre mois des élections locales.
A cause d’un match de foot, le pire a failli se produire à Podor : lors du match de quart de finale du «Tournoi de l’émergence» opposant les équipes de Pété et Boké ce dimanche, les esprits se sont chauffés provoquant l’interruption de la rencontre.
Alors que Boké menait au score (1- 0), les arbitres ont été agressés et l’aire de jeu envahie. Les attroupements ont seulement causé des dégâts matériels comme le découpage en morceaux de la bâche qui couvrait le terrain.
Tout laissait présager que le calme était revenu, car l’équipe de Pété et ses supporters étaient rentrés sains et saufs. Mais, certains spectateurs prédisaient en connaissance de cause que ce calme annonçait la tempête.
Hier, c’était le marché hebdomadaire de Pété où des populations de Boké se rendent massivement. Il est 9 h ! C’est l’heure de l’installation des vendeurs et la venue des acheteurs. C’est l’heure aussi choisie par les jeunes de Pété qui ont envahi le marché pour traquer des personnes venant de Boké. Ce qui provoqua les affrontements pendant une heure, plongeant le marché hebdomadaire dans le chaos. Les éléments de la brigade de gendarmerie de Pété, qui étaient en train de réguler la circulation, étaient obligés de s’employer pour arrêter les bagarres notées dans différents endroits du marché.
Le véhicule des pandores a même été caillassé par des jeunes de Pété déchaînés. Il a fallu l’intervention des dignitaires de la ville de la commune de Pété pour calmer les ardeurs. Le calme était revenu dans le marché. Mais, il sera de courte durée. Car, une trentaine de minutes plus tard, des jeunes de Boké avaient envahi le marché, armés de coupe-coupe, de machettes et de bâtons. Ils longèrent la Route nationale qui traverse le marché en scandant «Boké ! Boké !».
Après quelques allers-retours sous les yeux des gendarmes, un groupe de jeunes ont voulu pénétrer à l’intérieur de Pété. Mais, ils ont été dissuadés par les médiateurs. Alors qu’ils mouraient d’envie d’en découdre en invitant leurs adversaires à l’affrontement.
Face à cette situation, certains résidents de Pété sont sortis du marché pour charger à nouveau les «Bokois». C’est la course-poursuite. Et un habitant de Boké a été touché au niveau de l’avant-bras, qui s’est déboité. Dans l’autre camp, un jeune, pris au piège, a reçu un coup de coupecoupe sur le front. Il a été très vite évacué à l’hôpital qui est à quelques mètres du lieu des affrontements. Plus tard, une intervention énergique du commandant de la brigade de gendarmerie de Pété a permis d’évacuer les jeunes des lieux.
Le discours de l’attaché de cabinet du ministre des Finances, originaire de Boké, Boubou Diallo, et du frère du ministre, Alassane Daouda Diallo, a ramené le calme chez les jeunes de Boké. Ils les ont convaincus de prendre les voitures pour rentrer chez eux.