KEEMTAAN GI – LIBERALITES
Bon, allons ! Il n’est pas en campagne électorale mais effectue une tournée économique. Même s’il est difficile de le croire, il faut se faire violence, l’admettre et le laisser dans sa certitude de nous tromper, nous les grands enfants qui n’avons rien compris à ses manœuvres. Personne n’est dupe. Quel besoin de recruter du monde pour une tournée économique ou, pour des ministres, de faire foule pour prouver devant leur patron qu’ils ont du monde derrière eux ? Pince sans rire, pendant que la presse annonçait la rébellion de ces jeunes et que d’autres peinaient à croire leur présence dans une tournée supposée économique, ils viennent démentir les médias. Mais c’est pour avouer bêtement qu’ils ont bien convoyé des militants de Dakar aux zones visitées par le Chef. Du bétail qu’ils entretiennent avec l’argent du contribuable. Belle supercherie! Que représentent ces processions d’hommes et de femmes dans ce contexte de crise sanitaire, foulant au pied toutes les mesures de restrictions sanitaires recommandées pourtant par les mêmes autorités qui les enfreignent ? L’effet foule ??? C’est tout ce qui semble les préoccuper. Il est dans les cœurs. D’ailleurs, la presse ne se focalise que sur la mobilisation des uns et des autres. Bien entendu, ce n’est pas gratuit ! Rien sur ce qui motive des populations à brandir des brassards rouges pour exprimer leur mal vivre. Rien ! Un président porté en triomphe. Et pour ce faire, des centaines de millions auraient été dépensés. Ils font preuve de libéralités si excessives que l’on se demande si le pays a déjà commencé à produire du pétrole. Pendant qu’il gâte ses fonctionnaires et des chefs de villages, des industries sont en faillite et qu’une partie de la presse est en agonie. Dans ce marasme, des journaux, portés par des aventuriers et autres politiciens, occupent le marché. Tant de libéralités alors qu’on continue de faire la manche et s’en glorifie… Navrant ! KACCOOR BI
MATAM 253 MILLIARDS INJECTÉS, UN PROGRAMME DE 450 MILLIARDS LANCÉ…
Lors du conseil présidentiel décentralisé tenu hier à Matam, le président de la République a indiqué qu’« une enveloppe de plus de 253 milliards de francs CFA a été injectée dans la région depuis 2013 soit deux fois plus que le montant validé lors du conseil des ministres qui avait été tenu dans la région de Matam ». Des investissements qui ont couvert plusieurs secteurs notamment la santé, l’éducation, les infrastructures, l’énergie, l’agriculture, l’élevage, l’autonomisation, l’eau, la protection sociale et la transformation de produits locaux. Par ailleurs, ces sommes ont servi à mettre fin au désenclavement de la région. Un préalable pour valoriser le potentiel local et les initiatives publiques. Ce conseil présidentiel décentralisé à Matam va permettre, à terme, de décliner les perspectives, recommandations et propositions pour une meilleure gestion des politiques publiques qui seront définies incessamment pour le développement de la région. Le président Sall a tenu, à travers un engagement personnel, à réaffirmer sa ferme volonté d’assurer l’équité, la simplicité et l’efficacité dans le déploiement optimal des politiques publiques. Macky Sall reconnaît malgré tout que des efforts sont encore à déployer en direction de l’autonomisation économique des femmes, l’aménagement hydro agricole, l’insertion et l’emploi des jeunes, notamment des Daara en raison de la progression démographique. C’est pourquoi, il a rappelé la pertinence du programme pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes d’un coût de 450 milliards de Franc CFA (en 2021-2022-2023) et qui va toucher plus de 418.000 personnes en termes d’emploi, d’auto-emploi et de formation.
... LE RECRUTEMENT DE 935 JEUNES ET LA CRÉATION DE 1298 EMPLOIS ANNONCÉS
Dans le cadre du programme d’urgence « Xëyu Ndaw Yi », le président de la République annonce que la région de Matam devrait bénéficier d’un recrutement spécial de 935 jeunes, la création de 1298 emplois dans les fermes de l’ANIDA et dans le secteur du cadre de vie, la formation et l’apprentissage de 2681 jeunes, des financements de la délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes d’un coût de 4.200.000.000 de francs CFA sur la période 2021-2023. Une subvention pour les tenues scolaires est également prévue pour un montant de 1.300.000.000 de francs dans la région de Matam. Le président de la République, après avoir réaffirmé sa volonté de travailler pour une bonne territorialisation des politiques publiques, se dit également déterminé à asseoir avec tous les acteurs, une bonne base économique pour un véritable développement endogène.
MBAYE PEKH VICTIME D’UN ACCIDENT
Le communicateur traditionnel Mbaye Pekh a été victime hier d’un accident à Woudourou dans la région de Matam. Il accompagnait le président de la République dans le cadre de la tournée économique de ce dernier dans le Nord. Le célèbre communicateur traditionnel n’était pas seul dans le véhicule qui a fait plusieurs tonneaux. Il était accompagné d’un certain Modou Bara Dolly. Secourues, les deux victimes ont été évacuées au district sanitaire le plus proche. Mbaye Pekh a été le plus éprouvé dans cet accident puisque, selon les reporters de Dakaractu sur place, il s’en est tiré avec des blessures à la tête. Les autres occupants que sont Modou Bara Dolly, le chauffeur et le garde du corps semblent avoir plus de chance. Le marabout Modou Bara Dolly qui a été évacué en même temps que Mbaye Pekh, au téléphone de Dakaractu, a rassuré sur son état de santé. « Je me porte bien » nous a-t-il assuré.
INDEMNITE MENSUELLE LES CHEFS DE VILLAGE VONT TOUCHER 50 000 FCFA
Les chefs de villages n’oublieront pas de sitôt la tournée présidentielle. Désormais, ils vont recevoir une indemnité mensuelle de 50.000 frs à partir du mois de juillet. Cette annonce a été faite hier par le président de la République qui répondait au cours du conseil présidentiel à l’interpellation du président de l’Association régionale des chefs de villages. « La question des indemnités des chefs de village est une lancinante revendication qui date de très longtemps. Mais je le dis pour vous rassurer, ici à Matam nous avons décidé, à partir du mois de juillet prochain, d’allouer une indemnité mensuelle de 50 000 FCFA à ces chefs de village », a promis le président de la République, qui a salué leurs « tâches énormes » d’accompagnement de l’Etat du Sénégal dans plusieurs domaines. « Cette mesure n’est que justice parce que les délégués de quartier bénéficient déjà d’une indemnité mensuelle », a-t-il motivé. Le président de la République Macky Sall a, toutefois, tenu à préciser que seuls les villages officiels qui ont fait l’objet d’une reconnaissance administrative en seront bénéficiaires. « Il est souhaitable que les Gouverneurs et Préfets soient instruits que les villages officiels puissent faire l’objet d’une délibération officielle », a ajouté Macky Sall, indiquant que le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, va travailler étroitement avec son collègue de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, pour rendre effective cette mesure. Et quand on sait que les chefs de villages n’ont pas leurs pareils pour faire voter les populations en faveur des pouvoirs en place…on comprend le sens d’une telle générosité !
Les jeunes de Ndouloumadji incendient la maison de Macky Sall
La violence s’est invitée hier dans la tournée que le président de la République effectue depuis samedi dernier dans le Fouta. Après avoir tenu le conseil présidentiel et procédé au lancement officiel des travaux des douze ponts du Daandé Mayo ainsi qu’à l’inauguration du lycée Hassan Sadio Diallo de Nguidjilone, Macky Sall a provoqué la colère de ses partisans qui résident à Ndouloumadji, le village natal de son père. En effet, apprenant que le chef de l’Etat a décidé de ne peut pas passer dans leur localité, alors qu’ils avaient prévus de l’accueillir chaleureusement, les jeunes sont sortis dans les rues pour barrer les routes et affronter les forces de l’ordre. Leur colère ayant atteint le paroxysme du fait de leur déception, ils sont allés incendier la maison de Macky Sall qui se trouve à Ndouloumadji. Mis au parfum de la situation, le président de la République a décidé de recevoir dans la soirée les mécontents pour discuter avec eux, selon des sources de «L’As». La rencontre devrait permettre à Macky Sall d’arrondir les angles avec ses inconditionnels, qui, malgré le fait que leur localité soit zappée par le locataire du Palais, ont tenu à préciser qu’ils restent toujours fidèles au patron de Benno Bokk Yaakar (Bby). Cependant, un autre fait a troublé hier la tournée économique du Président. Il s’agit d’un accident qui s’est produit sur l’axe Matam-Nguidjilone à hauteur du village de Woudourou. Le véhicule en question transportait le communicateur traditionnel Abdoulaye Mbaye Pekh et le marabout Modou Bara Dolly. Mais plus de peur que de mal. Selon certaines indiscrétions, Mbaye Pekh a été le plus touché, puisque qu’il s’en est tiré avec des blessures à la tête. Tandis que les autres occupants de la voiture que sont Modou Bara Dolly, le chauffeur et le garde du corps ont eu plus de chance.
Kilifeu en procès aujourd’hui à Kaolack
Kilifeu du mouvement «Y en a marre» retourne à Kaolack ce matin pour répondre à la convocation du tribunal. Il sera jugé, aujourd’hui, en flagrant délit à 9h, au tribunal régional de Kaolack pour répondre des délits d’accusation de rébellion et outrage à un agent dans l’exercice de ses fonctions. Le coordonnateur de «Y en a marre», Aliou Sané, tient à préciser que Kilifeu n’est ni un rebelle, ni un bandit. Il exige la relaxe pour qu’il continue de mener, auprès de ses camarades, son combat pour la démocratie et l’Etat de droit, mais aussi et surtout contre l’injustice sociale. Il faut rappeler que Kilifeu a été arrêté par la police lors d’une marche interdite des prestataires de Senelec à Kaolack avec 40 autres manifestants. Seul Kilifeu a été retenu et présenté au procureur pour outrage à agent.
Le pèlerinage catholique annulé
La décision est tombée hier. Le Comité interdiocésain national des Pèlerinages catholiques (CINPEC) dirigé par Mgr Paul Abel Mamba, Evêque de Ziguinchor, annonce pour la seconde fois consécutive sa décision de surseoir à l’organisation de l’édition 2021 du Pèlerinage catholique aux lieux saints de la chrétienté. Le Comité en appelle à la bonne compréhension de tous, notamment des futurs pèlerins régulièrement inscrits et qui lui ont, à maintes occasions, manifesté leur confiance pour effectuer dans la sérénité cette démarche de foi. Il justifie cette mesure prise, après mûre réflexion, par la persistance de la pandémie de covid-19 au Sénégal et dans le monde, notamment dans les pays traditionnellement visités par les pèlerins. Aussi a-t-il pris en compte la recommandation pressante des Evêques du Sénégal qui, lors de leur dernière Session, tenue au Cap des Biches, avaient suggéré le report dudit pèlerinage. Cette mesure intervient également, selon le communiqué parvenu à «L’As», après que les chancelleries étrangères ont, par le biais du ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, fait remarquer n’avoir pas de visibilité sur la période du pèlerinage (aoûtseptembre) pour garantir la délivrance, sauf pour motif impérieux, des visas aux futurs pèlerins.Ne voulant pas prendre le moindre risque et exposer potentiellement la vie des futurs pèlerins, il est plus indiqué, selon le comité, de suspendre les opérations et de s’inscrire résolument dans la dynamique de lutte contre la pandémie pour laquelle les pasteurs n’ont eu de cesse de sensibiliser, considérant que rien ne vaut la vie humaine.
Me Malick Sall veut libérer Boy Djinné
Au Fouta avec le chef de l’Etat dans le cadre de sa tournée, le ministre de la Justice s’est prononcé sur le cas du prisonnier Baye Modou Fall alias Boy Djinné qui a justifié sa fugue par le fait qu’il soit oublié par les autorités judiciaires. La pression de Boy Djinné commence à avoir des effets. Puisque, selon Me Malick Sall, ce dernier ne leur laisse plus le choix. Le garde des Sceaux rassure que son dossier sera suivi afin qu’il puisse rejoindre les siens très prochainement. A l’en croire, Boy Djinné est un citoyen comme tout le monde, dit-il avant de compatir à sa situation. Toutefois, d’après le ministre de la Justice, le seul problème de Boy Djinné, c’est qu’à chaque fois qu’il s’évade et qu’on le rattrape, il écope d’une nouvelle peine. Me Malick Sall promet que le maximum sera fait pour lui permettre de rejoindre sa famille très prochainement.
Walf Tv en puissance
Son départ de la Sen Tv le samedi passé avait fait beaucoup jaser. Pape Makhtar Diallo a claqué la porte après des échanges de propos aigres-doux, lors d’une émission, avec Farba Senghor. L’émission a été arrêtée avant la fin. Le désormais ex-chroniqueur de Sen Tv a trouvé un point de chute. Pape Makhtar Diallo est recruté par le groupe Walfadjri. Le Directeur général du groupe de presse, Cheikh Niass, est en train d’étoffer son équipe pour maintenir la montée fulgurante de Walfadjri, notamment depuis les évènements liés à l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. Le groupe qui avait perdu sa place de leader a repris du poil de la bête, comme en illustrent les nombreux abonnés de sa chaîne You tube.
Noyade
Le décompte macabre sur les plages se poursuit. La liste des victimes s’allonge, portant le nombre de morts par noyade à dix. Un corps sans vie a échoué dans la nuit de lundi à mardi dernier à la plage de Malika. Une situation qui reste une grande préoccupation pour les populations.
Aïda Sow Diawara
Face à cette série de noyades dont 02 cas sont enregistrés dans sa commune en l’espace de deux jours, le maire de Golf Sud, Aida Sow Diawara, envisage de saisir les autorités administratives pour que la baignade et la fréquentation de la plage Malibu soient interdites. Une décision qui sera certes difficile à faire respecter, mais elle pourrait réduire les cas de noyade.
Furie des étudiants de l’université de Thiès
La lutte des étudiants de l’Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès ne faiblit pas. Les étudiants ont corsé leur lutte d’un cran. Ils sont descendus dans les rues avant de perturber la circulation sur la route nationale. Ils ont brûlé des pneus au niveau de quelques axes routiers, avant de mettre le feu sur une voiture stationnée dans l’enceinte de l’université. Très en colère contre les autorités, les étudiants continuent de réclamer l’achèvement des travaux de réhabilitation du site de l’Isep qui doit revenir à l’Université, ainsi que les chantiers des amphis et autres salles de classe, pour un meilleur apprentissage.
Trois personnes arrêtées pour crime faunique
L’opération menée par des agents des Parcs Nationaux de Tambacounda, du commissariat central de police de Kédougou, avec l’appui du projet Eagle Sénégal, a permis de mettre la main sur trois présumés trafiquants de peaux de léopards. Ils ont été interpellés dans un restaurant en flagrant délit de détention, de circulation et de tentative de commercialisation de deux peaux de léopards, une espèce protégée au Sénégal. La saisie de ces deux nouvelles peaux portent à dix le nombre de peaux de léopards saisies depuis au moins cinq mois. Un constat d’autant plus alarmant que la survie de cette espèce est fragile au Sénégal et dans toute la sous-région, fait-on savoir dans un communiqué. Ainsi, si le rythme de commercialisation des trophées de grands félins comme le léopard a augmenté ces deux dernières années au Sénégal comme dans la sous-région, c’est que le modus operandi de prélèvements illégaux des léopards en milieu naturel semble aussi avoir évolué. Les personnes interpellées révèlent que les braconniers utilisent des moyens plus discrets et plus silencieux que les armes à feu, pour ne pas attirer l’attention des patrouilles. Ces méthodes consisteraient entre autres à empoisonner les léopards et les lions avec des substances chimiques mortelles utilisées en agriculture, dissimulées dans de la viande de bœuf mise à la disposition des grands fauves. Ce qui les incite par la suite à détourner leur chasse naturelle vers des animaux domestiques.
Un accident fait 1 mort à Kaffrine
Le corridor Tambacounda-Dakar est devenu très accidentogène. Il ne se passe pas quasiment un jour sans qu’un accident y soit déploré. Hier, un accident de circulation s’est produit encore sur la route nationale n°1 à hauteur de Sagna dans le département de Kaffrine. Une camionnette transportant des talibés de Serigne Ismaïla Diouf, partis désherber des champs de leur marabout à Payar, s’est renversée après que le chauffeur a perdu le contrôle du véhicule. Le bilan est d’un mort et de plusieurs blessés. C’est l’apprenti qui a perdu la vie sur le coup. Les blessés sont évacués à l’hôpital.
par Fadel Dia
EN AFRIQUE LE COVID NE TUE PAS QUE DES CORPS
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps – Les restrictions imposées à nos populations pour lutter contre la pandémie ne vont-elles pas, à la longue, provoquer la levée des derniers remparts qui protégeaient ce qui nous restait d’exception culturelle ?
#SilenceDuTemps - Les pythies du Nord avaient laissé entendre que « le virus chinois », comme l’avait baptisé le fantasque président Trump, ferait des ravages en Afrique. Il allait faire sur notre continent ce que Nicolas Sarkozy avait promis de faire dans la banlieue parisienne : il allait nous passer au karcher ! Jean Marie Le Pen a dû sauter de joie, à faire tomber son œil de verre, lui qui, il y a quelques années, avait placé tous ses espoirs sur « Mgr Ebola » pour « régler en trois mois » une de ses hantises : l’explosion démographique en Afrique qui, selon lui, alimente l’émigration vers l’Europe. Le fondateur du FN avait d’autant plus de motifs d’espérer que cette fois, ce serait la bonne que, contrairement à Ebola, le Covid-19 ne se cantonnerait pas au Golfe de Guinée et dans la cuvette congolaise et surtout, qu’il y avait au moins quatre bonnes raisons pour que le continent africain ne résiste pas à sa marée !
- La santé à géométrie variable -
La première raison est que sa prévention et son traitement allaient exiger des moyens qui n’étaient pas à la portée des chancelantes économies africaines : masques renouvelables, ventilateurs, respirateurs, concentrateurs et unités de production d’oxygène, équipements de protection des personnels de santé, tests, etc. Les budgets des pays du continent, qui pour la plupart ne font pas de la santé une priorité nationale, ne feront pas le poids face au coût exorbitant de ces outils et installations que, par ailleurs, ils ne produisent pas. Force est de reconnaître que ces appréhensions étaient justifiées, du moins si l’on se réfère à l’enquête menée à l’institut marseillais du célèbre professeur Raoult selon laquelle une visite de patient aurait été facturée 1 264 euros (plus de 800.000 CFA), soit 3 800 euros pour les trois rendez-vous nécessaires pour effectuer la consultation, le bilan sanguin et l’électrocardiogramme ! Et encore, on est en France où la sécurité sociale prend en charge 80 % des frais, ce qui n’est le cas dans aucun pays africain…
La deuxième raison pour laquelle, nous disait-on, le continent africain ne pourrait pas échapper au désastre, c’est que pour venir à bout d’un virus aussi inédit et sournois que le Covid-19, il faut de la discipline et un engagement citoyen, deux qualités que l’on ne reconnaît guère aux Africains. Sans compter, ajoutait-on, qu’ils sont encore, pour la plupart, sous l’emprise de l’ignorance et des pouvoirs occultes, et donc hostiles au progrès ! L’accusation était fondée puisqu’on a entendu un « communicateur social » sénégalais affirmer publiquement que la réputation de sainteté de nos guides religieux suffisait, à elle seule, pour nous protéger de la propagation du virus !
La troisième raison invoquée par les experts est que les économies africaines sont primaires, les entreprises africaines sont majoritairement informelles, elles ne sont donc pas adaptées au travail en ligne, qui est l’une des solutions retenues pour faire barrière à l’épidémie. Et d’ailleurs avec quel argent les États et les chefs d’entreprises africains payeraient-ils l’équipement nécessaire à cette délocalisation et le manque à gagner consécutif au confinement ou aux arrêts de travail ?
Enfin, et c’est une quatrième raison, les Africains n’ont aucune chance dans la course aux vaccins puisqu’ ils n’ont ni laboratoires performants ni chercheurs motivés financièrement. Comme dans ce domaine, et dans bien d’autres, le dernier mot revient toujours aux payeurs, ils ne seront servis qu’en dernier lieu, peut-être trop tard, avec les restes laissés par les pays nantis, à condition que ceux-ci mettent fin à leurs propres querelles et aux coups fourrés qu’ils s’échangent. Ici encore le constat est amer puisque, plus d’un an après le déclenchement de la pandémie, le taux de vaccination, qui est de 67% en Israël et dépasse 50% au Royaume-Uni, était à moins de 3% dans tous les pays africains (à l’exception du Maroc) et que certains d’entre eux n’ont même pas encore commencé de véritable campagne de vaccination ! Mais un petit espoir nous viendrait-il de France ? En effet, tout comme le président Sall avait menacé de rétrocéder à la Gambie les vaccins offerts au peuple sénégalais, le président Macron aurait annoncé que la France allait distribuer aux pays africains une partie de ses vaccins … AstraZeneca, ceux dont ses compatriotes ne veulent plus et qui sont déjà proscrits chez certains de leurs voisins. La générosité a tout de même des limites !
Nous ne sommes pas donc au bout du long tunnel du Covid, mais, le malheur étant un grand maître, la pandémie nous a au moins appris que si nous vivons dans le même village planétaire interconnecté, nous vivons aussi dans un monde où l’état sanitaire reste plus que jamais à géométrie variable…
- Nous relèverons-nous culturellement du Covid ? -
Pourtant, tout ne s’est pas déroulé conformément au scénario qui nous avait été annoncé. Que s’est-il donc passé ? Est-ce, pour une fois, notre dynamisme démographique qui nous a sauvés du désastre ? Est-ce nous qui, grâce à nos anticorps, avons su résister au virus ? Est-ce lui qui, considérant qu’à « vaincre sans péril on triomphe sans gloire », a préféré s’attaquer prioritairement aux plus forts ? En tout cas les chiffres sont là et ils sont édifiants. L’Afrique (1,2 milliard d’habitants soit presque le cinquième de la population mondiale) ne compte encore qu’environ 3% des malades et 3% des décès dus au Covid dans le monde, et encore un tiers des cas répertoriés sur le continent vient d’un seul et même pays. Le virus a fait cinq fois plus de morts sur le territoire des États-Unis que sur l’ensemble de l’Afrique, pourtant quatre fois plus peuplée ! On nous objectera que nos chiffres manquent de fiabilité, ce qui est souvent vrai. Mais si la maladie avait pris des proportions comparables à celles qui ont été observées en Inde ou au Brésil, qui ne sont pas non plus des modèles en matière de statistiques médicales, cela se saurait et se verrait par les médias.
Mais ce seul constat statistique ne nous autorise pas à pavoiser et nous savons que nous ne sortirons pas indemnes de cette pandémie. Car si dans les démocraties du Nord les mesures prises pour limiter sa propagation ont alimenté un vif débat sur la restriction des libertés individuelles qu’elles impliquent, provisoire, mais insupportable déjà pour certains, chez nous il y a une autre source d’inquiétude. Les contraintes et restrictions imposées à nos populations pour lutter contre la pandémie ne vont-elles pas, à la longue, créer de nouvelles habitudes, provoquer la levée, sans doute définitive, des derniers remparts qui protégeaient ce qui nous restait d’exception culturelle ? La pandémie a certes tué, relativement, peu de personnes en Afrique, mais elle est en train de ruiner les fondements mêmes de notre mode de vie séculaire. Les seules armes qui étaient à notre disposition pour la combattre étaient des armes uniquement préventives qui nous imposent des usages qui blessent notre commun vouloir de vie commune, tout particulièrement dans nos vieilles sociétés soudano-sahéliennes.
Il y a d’abord ce masque qui est la barrière privilégiée dans la lutte contre la contagion, ce morceau d’étoffe qui cache ce que nous montrons avec le plus de plaisir, notre sourire, et qui ne s’accorde ni à nos costumes ni à notre climat. Ce n’est pas que nos sociétés aient ignoré son usage, mais dans nos traditions ancestrales, un masque ne se portait jamais seul, il va avec sa tenue. Et puis, qu’il soit en bois, en tissu ou en cuir, il n’est pas seulement un objet fait pour l’œil et que l’on adapte à son goût, c’est un instrument idéologique, une œuvre vivante ! Le masque anti-Covid ne parle pas à notre culture, et il n’est donc pas étonnant que son port soit ignoré, voire raillé, dans nos campagnes ou à l’intérieur de nos foyers, et que dans les villes on le porte comme un bavoir.
Mais le plus grave est ailleurs et au-delà de cet artifice, c’est toute notre conception de l’art de vivre qui est mise à mal par la lutte contre le Covid.
Jusqu’à ce que l’explosion urbaine ne nous contraigne à des économies d’espace, nous avions préféré vivre dans de vastes concessions où se côtoient plusieurs générations et plusieurs ménages. C’est encore le cas dans le pays profond où vivre à six est un sort fort peu enviable…
La seule existence d’un « établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes » (Ehpad) nous révolte et nous scandalise car, pour nous, la famille c’est le contrat d’assurance pour une vieillesse sereine. De toute façon la place des vieux n’est pas à côté de ceux qui achèvent leur existence, mais auprès de ceux qui sont appelés à affronter les périls de la vie.
Nous aimons les agapes, les repas en commun où chacun glisse son bras pour accéder au plat, jeunes et vieux réunis, au point qu’un de nos proverbes dit que l’enfant aux mains propres c’est celui qui accepte d’être le commensal des anciens et qui peut ainsi nourrir sa tête en même temps qu’il nourrit son ventre.
Nous aimons nous serrer la main, geste nécessaire qui n’est pourtant que le préambule ou la consécration du long rituel de nos salutations. Nous aimons frotter nos mains contre celles des autres, effacer les barrières ou marquer la déférence, au point que celui qui ne se plie pas à cet exercice, dans la rue ou sur les lieux de travail, même face à des inconnus, passe aux yeux de tous pour un goujat qui manque d’éducation.
Nos cérémonies de baptême, de mariage, nos dévotions et nos funérailles ne peuvent se faire que dans la cohue, ce sont des occasions de retrouvailles presque toujours joyeuses et de partage. Une cérémonie « dans l’intimité » n’est-elle pas suspecte par nature ? L’affluence est en effet la jauge de la considération témoignée à ceux qui reçoivent ou de l’urbanité, voire de la sainteté, de celui qui quitte le monde des vivants.
Nous avons rarement besoin de la science d’un psychologue pour apprivoiser nos traumatismes, parce que, pour nous, l’homme est le remède de l’homme et qu’il n’y a pas de malheur individuel.
Comment pouvons-nous nous, de bonne grâce, nous plier aux règles qu’impose la lutte contre le Covid quand toutes ces marques, ces postures, nous sont interdites, rationnées ou suspendues ? « Confiné », quel mot affreux, quand chez nous, seules les veuves sont soumises au confinement ! Rester chez soi, ne pas en bouger, alors qu’on est tenu de rendre des visites aux aînés, ne recevoir personne, alors qu’on a la mission d’accueillir et d’instruire les plus jeunes ! Manquer à un devoir aussi élémentaire que celui d’aller partager les joies et les peines d’un parent ou d’un voisin ! Ne pas s’asseoir, ne pas manger côte à côte et s’isoler chacun dans son coin, comme si on était fâché l’un contre l’autre ! Rien n’est plus contraire à notre mode de vie que « la distanciation sociale », nous qui considérons que l’homme seul est forcément un homme malheureux et que celui qui s’isole est, qu’il le reconnaisse ou non, un schismatique ! !
Le Covid ne nous a pas exterminés physiquement, comme certains l’avaient prophétisé, mais il pourrait asséner à nos cultures un rude coup de poignard. C’est une menace d’incendie de ce qui faisait notre vraie force, notre sens de la cohésion familiale et de la solidarité communautaire. De ce qui expliquait que, malgré notre dénuement, nous suscitions quelquefois l’envie de sociétés qui ont acquis l’abondance, mais n’arrivent pas à cacher leur insatisfaction. Cette pandémie, dont on ne voit toujours pas le terme, risque de nous précipiter, inexorablement et définitivement, dans l’ère de l’individualisme et de l’indifférence vis-à-vis de nos prochains, et les questions que nous devrions désormais nous poser sont celles-ci :
« Nous relèverons-nous, culturellement, du Covid ? Est-ce que notre combat contre lui et les concessions que nous avons dû faire lors de son passage laisseront des traces ? Dans quel état d’esprit serons-nous, le jour, imprévisibles, où nous ne serons plus sous sa menace ? »
Fadel Dia est écrivain, auteur de plusieurs essais et romans. Historien et géographe de formation, il est un ancien professeur à l'École Normale Supérieure de Dakar et ancien Secrétaire général de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (Confemen).
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NDENGLER, AU-DELÀ DE LA PASSION
Retour grâce à cette enquête sur ce conflit qui met en lumière les failles de l'État dans la gestion foncière du pays. Un travail du journaliste Abdoulaye Cissé qui explore également quelques pistes de solution pour sortir du statu quo autour du foncier
C'est l'enquête la plus complète sur le sujet avec des documents authentiques, des informations inédites et exclusives qui permettent de démêler le vrai du faux dans cette affaire qui a tenu en haleine toute la République d'une saison d'hivernage à celle qui se profile à l'horizon.
C'est le Label de Production "Tund WI" qui signe encore ce document avec l'empreinte du journaliste Abdoulaye Cissé qui officie comme éditorialiste, chroniqueur et grand reporter à GFM.
Ce document a aussi le mérite de pointer la responsabilité de l'État, le maillon faible de la gestion foncière. Il dégage des pistes de réflexion pour une cohabitation pacifique et harmonieuse entre communautés et investisseurs privés.
Depuis le début de la pandémie jusqu’à ce jour, 42050 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, 40637 sont guéris, 1156 décès ont été enregistrés et 256 sous traitement
Une baisse aujourd’hui ? C’est ce que les chiffres du jour révèlent. Sur 973 tests réalisés, 27 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 2,77%. Les cas contacts sont au nombre de 07 et ceux communautaires s’élèvent à 20 et sont répartis entre Dakar avec 14 cas, Ziguinchor 04, Dahra et Matam 01.
46 patients sont déclarés guéris mais 08 cas graves sont en réanimation et 01 décès est enregistré malheureusement.
Depuis le début de la pandémie jusqu’à ce jour, 42050 cas ont été déclarés positifs au Sénégal, 40637 sont guéris, 1156 décès ont été enregistrés et 256 sous traitement.
480511 personnes sont vaccinées depuis le début de la campagne de vaccination à ce jour.
NOUS NE SOMMES PAS EN CAMPAGNE ÉLECTORALE PUISQUE MAJORITAIRES À PODOR
Comme pour répondre à ses pourfendeurs, le président de la République a affirmé ne pas être en campagne électorale déguisée par sa tournée économique. Il a dans son escarcelle les 22 maires des 22 communes du département
Comme pour répondre à ses pourfendeurs, le président de la République a affirmé ne pas être en campagne électorale déguisée par sa tournée économique. Il a dans son escarcelle les 22 maires des 22 communes du département. Un gage pour mener à bien sa politique adossée à l’implantation d’infrastructures.
Le chef de l’Etat a tenu à expliquer, hier au dernier meeting tenu dans le département de Podor de sa tournée économique, qu’il n’est pas en campagne électorale. « Ceux qui disent que nous sommes en campagne se trompent lourdement vu que nous disposons des 22 communes de Podor ». Et de citer tout en remerciant les 22 maires acquis à sa cause. Il s’est aussi engagé à améliorer le quotidien des populations de la localité qu’il a visitée toute la matinée durant indépendamment du fait de l’absence de doléance particulière selon les termes de Abdoulaye Daouda Diallo, maire de Boké Dialloubé et non moins ministre des Finances et du Budget.
Aussi, le président de la République a voulu ne pas se prêter à l’énumération de ses « réalisations » tant chantées durant les trois premiers jours de sa tournée économique. Mais plutôt de continuer à « œuvrer » pour que ces réalisations parlent d’elles-mêmes. Le président du Conseil départemental de Podor avait mis l’accent sur la disponibilité de l’eau et l’électricité. Une doléance que le chef de l’Etat a dit bien tenir en compte.
Ces réalisations qui plaident en faveur du chef de l’Etat peuvent se décliner par cette route Boke Dialloube-Pété-Labgar. Mais aussi par le tronçon Gaye Kadar-Kara Woyndou qui va bientôt être construit pour faciliter la mobilité des populations. 7 milliards de F Cfa sont ainsi révus pour la réalisation de ce projet. Le président a donné des instructions au ministre de Commerce de mettre à la disposition des populations des magasins de stockage pour la conservation de leurs produits comme l’oignon, la pomme de terre. Cette initiative, à matérialiser en toute célérité, devrait coûter entre 2 à 3 milliards de F Cfa.
Très politique, le maire Abdoulaye Daouda Diallo a martelé que « Podor est et demeure un titre foncier du président de la République grâce aux réalisations et autres projets innovants ont permis aujourd’hui à la localité de Podor d’afficher un nouveau visage». Le président s’est félicité de son accueil exceptionnel dans toutes les localités qu’il a traversées.
par Hamidou Anne
LE PAYS QU’ILS NE MÉRITENT PAS
Quand Mané se plaint de nos pelouses catastrophiques, les réactions des autorités confirment une médiocrité érigée en règle. Je me désole de voir qu’ils peuvent encore creuser le trou des humiliations infligées aux fils de ce pays
En 2008, le Sénégal découvre le beach soccer et participe pour la première fois à une phase finale de Coupe d’Afrique des nations à Durban. Les Lions rentrent avec les honneurs du titre continental à la surprise générale. De parfaits inconnus placent notre pays sur le toit de l’Afrique.
De retour, auréolés de cette gloire qui couronne les guerriers partis sans illusion et revenus avec le graal, les Lions du beach soccer ont projeté leur joie sur un pays qui ne s’attendait pas à gagner, occupé à la politique. Ils ont montré qu’ils ignoraient ce pays dont l’éclat s’était brisé pour basculer dans la pire période des années Wade, celle où le divin chauve réélu, disposant d’une majorité au Parlement et dans les collectivités territoriales, s’acharnait à tisser sa toile qui devait privatiser le Sénégal et le léguer pieds et poings liés à sa progéniture biologique.
Les Lions du beach soccer, aussitôt qu’ils ont atterri sur le tarmac de Léopold Sédar Senghor, décidèrent d’aller faire la surprise au Père-Wade, généreux et emphatique d’habitude au sujet de tous les symboles, même les plus insignifiants, du «Sénégal qui gagne». N’avait-il pas paradé le 31 mai 2002 dans les rues du Plateau après le succès «décolonial» de la bande à Pape Bouba Diop sur la France à Séoul ? Nos champions d’Afrique partent à l’assaut de la citadelle de l’avenue Senghor. Ils espèrent rencontrer le maître des lieux et sacrifier au protocole de la réception, des photos, des caméras et pourquoi pas sortir avec quelques liasses pour ces héros désargentés. Le drame de nos Lions commence à l’aéroport : aucun accueil digne de leur performance. Ils forcent le barrage du mépris et garent devant le palais de la République dont les grilles leur étaient fermées. Wade était occupé à réceptionner des véhicules de luxe. Après près de deux heures d’attente sur le trottoir de la Maison militaire, en compagnie des supporters, nos Lions ont repris le bus pour se disperser et retrouver leurs familles respectives.
Malgré cet épisode révoltant et humiliant, les Lions du beach soccer ont persévéré, offrant à notre pays six trophées, le record continental absolu. Le dernier a été obtenu il y a quelques semaines sur nos terres, à Saly. C’est cela le sport, le culte de l’effort et la capacité à surpasser les épreuves pour enfourcher une morale de la victoire dans le respect des valeurs de partage et du don de soi et au service des autres, notamment des enfants chez qui les sportifs font naître des vocations. Je repense à cette histoire qui date de presque une quinzaine d’années au moment de la dernière polémique sur le football sénégalais. Nous n’avons pas d’infrastructures dignes pour espérer nous ériger au panthéon du sport africain, malgré les écrans de fumée des qualifications en Coupe du monde, du Ballon d’or de Sadio Mané et de celui probable de Edouard Mendy. 2021.
Selon la Caf, le Sénégal, première Nation africaine au classement Fifa, ne compte aucun stade homologué pour jouer des compétitions internationales. Les autorités en charge du Sport ont à nouveau rivalisé d’ardeur pour ne tromper personne et rappeler leur incapacité à respecter nos concitoyens. D’ailleurs, quand Sadio Mané se plaint de l’état de la pelouse «catastrophique» et ajoute que le Peuple sénégalais mérite mieux, les réactions des autorités sont lunaires. Elles confirment une médiocrité érigée en règle, car nous sommes en Afrique. Eux, dirigeants et élus de la Nation, utilisent les plus rances clichés sur l’Afrique. Ils ont rappelé à Mané que le Sénégal n’était pas Liverpool, (on l’ignorait).
Le maire de Fatick a poussé le ridicule jusqu’à reprocher à Mané ses critiques alors qu’il n’est issu que de Bambali. Il aurait compris des remontrances des binationaux nés en France, mais pas d’un petit villageois qui, pense-t-il, doit déjà être ravi de jouer avec des chaussures. Ce sont ces gens qui nous dirigent. Je ne feins pas de le découvrir, mais je me désole de voir qu’ils peuvent encore creuser le trou des humiliations infligées aux fils de ce pays. Qui imagine Mawade Wade ou Jo Diop sortir de telles énormités ? Mais ces dirigeants sont étouffés par leur inculture qui leur empêche d’avoir une lecture politique du sport, de son rôle dans la géopolitique et dans la compétition des Etats.
L’hymne, le drapeau et la fierté nationale n’ont aucune signification pour eux. C’est peut-être au fond cela qui leur fait défaut : la culture d’Etat, qui prend en compte le sport, donc l’éducation et la culture. Ainsi dirigent-ils un pays qu’ils ne méritent pas.
Par Lamine Mandiang DIEDHIOU
LA SORTIE HORS-JEU DE MATAR BA
Matar Bâ était attendu pour apporter des solutions à ce problème mais pas jeter de l’huile sur le feu. En sa qualité de ministre des Sports, il ne peut pas ainsi justifier ces anomalies.
L’interview publiée par le quotidien Les Echos samedi a fait le tour de la presse nationale mais aussi internationale. Matar Bâ a répondu à Sadio Mané sur sa déclaration d’après-match contre la Zambie où il indiquait que « la pelouse du stade Lat-Dior est catastrophique et que le peuple sénégalais méritait mieux ». Il avait également déploré la panne électrique qui a retardé le coup d’envoi de la seconde période de ce même match amical d’une vingtaine de minutes.
Après Augustin Senghor, c’est au tour du ministre des Sports de réagir à la sortie du numéro 10 des « Lions ». « Ce qu’il faut éviter, c’est de faire la comparaison. On ne peut pas avoir les mêmes conditions qu’à Liverpool ou Manchester. (…) Quand on est en Afrique, il faut se mettre dans la tête qu’on peut être confronté à des difficultés qui peuvent être liées à des gazons, à l’environnement ou même aux conditions de voyage » a déclaré en substance Matar Bâ à nos confrères pour répondre à Sadio Mané.
Si le président de la Fédération sénégalaise de football s’est rattrapé en annonçant un effort de sa part avec l’arrivée prochaine de l’expert qui a retapé les pelouses des différents stades du Cameroun, le patron du département des Sports n’a pas mis de gants et mise tout sur le prochain stade du Sénégal qui ne sera opérationnel qu’en février 2022. Une sortie au vitriol qui ne passe forcément pas. Matar Bâ était attendu pour apporter des solutions à ce problème mais pas jeter de l’huile sur le feu. En sa qualité de ministre des Sports, il ne peut pas ainsi justifier ces anomalies.
Cette sortie de Sadio Mané ne nécessitait pas pareille réponse mais plutôt des actes concrets. Ce n’est pas parce qu’on est en Afrique qu’on ne doit pas avoir mieux. Il faut arrêter de renvoyer ce continent à celui de la pauvreté et le réduire à un misérabilisme éternel. Le Sénégal est certes un pays pauvre endetté mais peut bel et bien aspirer à avoir un stade digne de ce nom. Malgré un palmarès vierge, le pays de la Téranga est la première Nation africaine au classement de la FIFA et jouer sur cette pelouse hideuse de Lat Dior n’honore pas son image avec des joueurs de classe mondiale dans ses rangs. Demba Diop et Léopold Sédar Senghor se meurent et pourtant rien n’est pour le moment fait pour sortir ces deux infrastructures de l’ornière. Tout au contraire ce sont des images hideuses qui sont publiés régulièrement pour montre « l’abandon » de ces deux édifices.
Sadio Mané est dans son rôle de dénoncer et il n’a demandé que le minimum, c’est-à-dire les mettre dans de bonnes conditions de performance. On demande la CAN mais aussi du beau jeu à notre équipe alors que pour leur doter d’un stade homologué, ça parle chinois. Ce n’est pas parce qu’il a côtoyé les terrains sablonneux et/ou en latérite durant son parcours qu’il doit se réduire au silence face à de pareilles conditions. Combien de pays moins bien lotis que le Sénégal ont des stades homologués et des pelouses dignes ? Pourquoi le Sénégal ne peut pas s’en doter ?
Ce sont les bonnes questions à se poser mais aussi à solutionner pour le bien du football sénégalais qui aspire à être parmi les meilleurs de ce continent. Cette déclaration du Ballon d’Or africain est d’autant plus légitime qu’il fait partie des cadres de cette équipe nationale du Sénégal et il ne peut pas s’emmurer dans un silence d’autant plus qu’il a sonné l’alerte plusieurs mois avant. Se taire c’est comme si demander à nos joueurs de venir jouer sur des pelouses hors normes et risquer des entorses ou des ruptures de ligaments. En mars 2019, Cheikh Ndoye s’est occasionné des ligaments croisés sur une pelouse calamiteuse du stade Léopold Sédar Senghor lors du match amical contre le Mali (2-1). Le colosse sénégalais manquera la CAN à cause de cette blessure mais aussi une prolongation de contrat avec le SCO d’Angers.
Les deux parties en sont aux Prud’Hommes et à aucun moment le Sénégal ne lui a apporté de soutien. C’est un Cheikh Ndoye bis que redoutent les fans de football sénégalais. Le Sénégal peut bien se doter d’un stade et/ou d’une pelouse qui n’aura rien à envier aux stades de l’occident. L’installation et l’entretien sans robot d’une pelouse naturelle coute 123,3 millions FCA l’année comme l’indique Adama Ndione. Tout est une question de volonté et c’est cela qu’on réclame au ministre de tutelle !