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22 juin 2025
Par Mody NIANG
L’ACTE III DE LA DECENTRALISATION, UNE REFORME AUSSI COUTEUSE QU’INEFFICACE, A L’IMAGE DE NOMBREUSES AUTRES
Dans mes deux précédentes contributions, je me suis modestement employé à illustrer la nécessité de réformer profondément tant l’Administration centrale que territoriale
Pour les lecteurs et les lectrices qui me prennent en cours, cette contribution est la troisième. La première, « Un Président digne de ce nom ferait rapidement plus et mieux que le président-politicien », a été publiée par Le Témoin du 26 et Walf Quotidien du 27 mai 2021. La seconde, « Oui, il n’est vraiment pas difficile de faire rapidement plus et mieux que lui, sans tambour ni trompette », par Walf Quotidien du 4 juin 2021.
Cette troisième donc, comme celles qui la précèdent, devraient me permettre de continuer d’illustrer, par des faits précis, que l’administration qui porte la marque du président-politicien est aussi coûteuse qu’inefficace, et qu’un Président vraiment digne de la fonction, ferait rapidement plus et mieux que lui, sans avoir besoin de traîner derrière lui toute la République, et tout ce qu’elle compte de véhicules luxueux et gros consommateurs de carburant.
Dans mes deux précédentes contributions, je me suis modestement employé à illustrer la nécessité de réformer profondément tant l’Administration centrale que territoriale. Pour la même préoccupation d’efficacité et de coût, l’Administration décentralisée et particulièrement son Acte III, ne devrait pas échapper à cette réforme profonde. Mes amis de l’autre côté de la barrière me rétorqueront rapidement que l’Acte III est déjà une réforme. Oui, certainement, mais une réforme qui s’est faite avec une précipitation qui en disait long sur ses objectifs politiciens. Elle n’a pratiquement pas fait l’objet d’un dialogue sérieux. Elle n’a pas été précédée, non plus, d’’une évaluation de l’Acte précédent. C’est par procédure d’urgence que le projet de loi qui l’a porté a été transmis à l’Assemblée nationale qui l’a voté, naturellement, en un tournemain.
Cette réforme a suscité des réserves et fait l’objet de vives contestations, notamment de M. Mamadou Abdoulaye Sow, inspecteur principal du Trésor à la retraite, ancien Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, ancien Ministre délégué chargé du Budget. M. Sow, qui ne raconte pas n’importe quoi a, dans une longue contribution publiée par plusieurs quotidiens (par L’AS du mercredi 22 octobre 2014 notamment), ‘’démonté l’acte III de la Décentralisation’’. Il préconisait notamment « le besoin de réétudier minutieusement la Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales avant son réexamen éventuel par l’Assemblée nationale ».
En particulier, il a remis en cause la légalité de trois décrets que le pouvoir exécutif a tour à tour pris. Il s’agit des décrets : n° 2014-830 du 30 juin 2014, n°2014-926 du 23 juillet 2014, n°2014-1140 du 15 septembre 2014. Le profane que je suis ne pouvant pas se risquer à aller plus loin, renvoie à cette longue contribution et à d’autres que l’auteur, inspecteur principal du Trésor de son état, a consacrées à ce fameux Acte III. Cependant, le profane s’arrêtera un peu sur la ‘’communalisation intégrale’’.
On aurait compris et peut-être encouragé cette initiative, si elle était un signe de progrès pour les populations rurales, si les communes créées étaient viables. Malheureusement, elles ne le sont guère. Une commune a besoin de moyens pour vivre or, nombre des communes rurales manquent de tout et dépendent, pour l’essentiel, des fonds concours et des fonds de dotation, ainsi que, de temps en temps, de la contribution à l’économie locale. La pauvreté de l’environnement n’est pas propice à la collecte de recettes fiscales pour constituer un budget.
D’ailleurs, le personnel en place, pour l’essentiel en tout cas, ne sait même pas ce que c’est. Une commune digne de ce nom doit compter, outre le maire et ses adjoints, des agents comme : le secrétaire municipal, le comptable matière, le chargé de l’état civil, l’agent voyer (un luxe pour ces communes), etc. Malheureusement, dans bien des communes rurales, une partie importante du personnel est presque analphabète, excepté peut-être celui que l’on appelle le secrétaire municipal, qui dépasse rarement le niveau du BFEM et est totalement ignorant des questions d’état civil, de budget, de recettes fiscales, etc..
Ces maires et leurs adjoints, ainsi que les présidents de conseils départementaux sont gâtés par le président-politicien.
Dans son édition du jeudi 22 janvier 2015, L’Observateur titre en page 6 : « Le traitement princier des ‘’Elus du Macky’’ ». Le quotidien rend compte de la rencontre du président-politicien avec ses 423 maires (APR), le lundi 22 janvier 2015 à King Fahd Palace. Á l’occasion, il a fait la déclaration suivante : « Un maire sans véhicule n’est pas un maire. L’État va doter les maires de véhicules. La procédure d’appel d’offres est bouclée et tout sera fait pour que, dans les meilleurs délais, vous disposiez de vos véhicules. » Cette déclaration a, naturellement, soulevé un tonnerre d’applaudissements. Si on y ajoute les maires qui ne sont pas siens, l’État va acheter plus de 550 véhicules ou plus. Á combien de milliards, si on compte les inévitables commissions ? Et pour quels résultats ?
Ce ‘’traitement princier’’ de ses élus, le président-politicien l’a appris de son prédécesseur. Il a assimilé beaucoup de leçons de ce dernier, son ancien maître. Rappelons que, ayant déjà en vue l’élection présidentielle de 2007, le vieux président-politicien a fait faire un bond prodigieux aux indemnités des maires.
C’était en septembre 2004, à la Somone, où sa majorité était en séminaire. Il a fait passer ainsi, pour ne prendre que cet exemple, l’indemnité du maire de Matam de moins 50.000 francs à 900.000 francs. Ses homologues de toutes les capitales régionales avaient désormais la même indemnité mensuelle. Celle-ci était de 500.000 francs pour les maires de capitales départementales et de 300.000 pour ceux des mairies d’arrondissement, ainsi que des présidents de conseils ruraux (qui présidaient aux communautés rurales).
Les présidents de conseils régionaux n’étaient pas en reste : ils bénéficiaient et bénéficient aujourd’hui encore, comme présidents de conseils départementaux, des mêmes avantages (substantiels) que les ministres1. Le président-politicien n’a fait donc que suivre ce chemin tortueux laissé ouvert pas son ancien mentor. Les plus de 500 maires nous coûtent beaucoup d’argent pour presque rien. Il convient de rappeler quand même que la fonction de maire était pratiquement bénévole de Senghor jusqu’à Wade. Les maires comptaient sur le budget de la collectivité pour acheter leurs véhicules.
Les élus locaux des présidents-politiciens Abdoulaye Wade et Machy Sall travaillent-ils mieux que ceux de Senghor et de Diouf, pour mériter autant de générosité ? Je ne le crois pas du tout. Ils se signalent surtout par leur mauvaise gestion connue de tous et de toutes. Un des leurs, qui connaît parfaitement le fonctionnement des collectivités locales, mon frère et ami Abdoulaye Guèye, a cloué courageusement au pilori cette gestion catastrophique. C’était au cours d’une émission d’une télévision de la place appelé ngonal.
L’acte III de la Décentralisation, et pratiquement tous les autres pris du 2 avril 2000 à nos jours, devraient être remis en cause.
Ils ont pratiquement tous un soubassement politicien. Nos collectivités locales, telles qu’elles existent et fonctionnent depuis cette période de 21 ans, devront être profondément réformées, pour plus d’efficacité et moins de gaspillage de nos maigres ressources. En particulier, leur nombre devrait être revu à la baisse, et largement. Cinq-cent-cinquante-sept (557) communes, c’est trop pour le Sénégal. La plupart d’entre elles ne sont pas viables et nous coûtent de l’argent, beaucoup d’argent pour rien, ou presque rien. Cette réforme profonde et nécessaire devrait s’appliquer aussi à ce qu’on appelle nos agences nationales et aux grosses indemnités accordées çà et là des compatriotes parfois venus de nulle part. Cette réforme fera l’objet de ma prochaine contribution.
En Attendant, je renvoie à ce qui se passe à la Poste et à l’Agence de Gestion du Patrimoine bâti de l’État (AGPBE), illustré par le texte de Pierre Diémé du 9 juin 2021 et ayant pour titre « Un autre échantillon de la gouvernance catastrophique du Sénégal »2 et par le quotidien Source A du lundi 7 juin 2021. La gestion catastrophique et clientélistes de ces deux structures ne date pas d’aujourd’hui. Les deux précédents directeurs généraux ont été lourdement épinglés par des rapports de l’OFNAC. L’un, Ciré Dia, trône à la tête du Conseil d’administration de la LONASE, pendant que le dossier qui l’accable dort sur la table du Procureur de la République. L’autre, Mme Socé Diop Dione, est renvoyée devant le Procureur pour « escroquerie et complicité d’escroquerie », selon le quotidien Les Échos du mercredi 4 mars 2020, à sa page « Une ». Elle n’y sera sûrement jamais, en tout cas tant que le président-politicien sera à la tête de notre pauvre pays. Dans ma prochaine contribution, je reviendrai plus largement sur ces affaires gravissimes qui restent jusqu’ici impunies, et qui le seront sûrement encore jusqu’en février 2024 au moins. Malheureusement.
Mody NIANG
1 Cette décision prise à la légère depuis la Somone, sera le point de départ d’une générosité sélective qui mettra en ébullition le front social dont la solution est encore loin d’être en vue.
2 On peut le trouver dans les réseaux sociaux.
«ABDOULAYE FAYE S’EST SACRIFIÉ POUR LE PDS MAIS N’A PRESQUE RIEN EU EN RETOUR»
Le Témoin- Comment avez-vous accueilli la nouvelle de la mort d’Abdoulaye Faye dont vous avez été très proche durant plus de 30 ans ?
Pape Samba Mboup – Avec beaucoup de tristesse ! Certes, je m’attendais un peu à cette fin inéluctable au vu de l’aggravation de sa maladie ces derniers temps. En effet, je me rendais à son chevet tous les jours depuis que la maladie qui allait l’emporter l’a attaqué. J’avais vu la maladie la vaincre progressivement. Je m’étais donc un peu préparé à cette mort, surtout que son médecin traitant m’avait prévenu qu’il n’y avait plus grand-chose à faire pour lui. Il n’empêche, le coup est très rude pour moi…
Vous avez dû ressentir un grand vide avec cette disparition…
Avec la mort d’Abdoulaye Faye, c’est en effet une part de moi-même qui est partie. C’était mon professeur, mon formateur en politique, mon mentor. Je ne suis pas le seul à avoir bénéficié de ses précieux enseignements et de ses qualités de stratège. A part moi, il y avait aussi feu Wally Ndiaye, Cheikh Tidiane Touré, Modou Ka, Jacques Diaz, Ibou Diop et tant d’autres qui ont été formés par lui politiquement. On constituait un groupe de choc qui ne reculait jamais lors des confrontations. Abdoulaye Faye était toujours devant, en première ligne, et nous on suivait.
Vous qui l’avez connu durant les années de braise de l’opposition avant de continuer à le fréquenter lorsque le Parti démocratique sénégalais (Pds) est parvenu au pouvoir, pensez-vous qu’Abdoulaye Faye a été payé à la mesure de son engagement ?
Non ! Il n’a rien eu en retour. En tout cas au regard de tous les sacrifices qu’il a consentis pour ce parti. Cela, je l’ai dit lors de la cérémonie officielle d’hommage, en présence de la délégation gouvernementale et des principaux responsables du Pds. Durant sa maladie, tout le monde l’a abandonné alors pourtant qu’il était un des véritables artisans de l’alternance survenue en 2000. C’était un homme-orchestre, un stratège, un homme compétent sur toutes les questions politiques, la mémoire du Parti démocratique sénégalais. Me Abdoulaye Wade ne pouvait pas rester dix minutes sans demander « appelez-moi Abdoulaye Faye ! » Car, Laye Faye savait tout dans le parti. C’était un inconditionnel du secrétaire général national et il était prêt à mourir pour lui. Il faisait sans réfléchir tout ce que Wade lui ordonnait et s’il ne pouvait pas le faire, il pleurait. Il ne pouvait rien lui refuser. Il ne s’est jamais plaint malgré les coups bas dont il a été victime. On l’a diabolisé et liquidé de la présidence du conseil régional de Dakar et de celle du groupe parlementaire du parti à l’Assemblée nationale à la suite de complots mais nul ne l’a jamais entendu se plaindre. Il avait supporté le coup stoïquement. A un moment donné, on l’a mis en mal avec Wade qu’il adorait, vénérait et déifiait presque. Tel était Abdoulaye Faye. Un homme d’engagement, de devoir et de sacrifices, un homme prêt à tout pour le triomphe du Pds.
Dans quelles circonstances l’aviez-vous connu ?
En février 1988, j’étais parti assister au meeting de clôture du candidat Abdoulaye Wade à la place de l’Obélisque. A l’époque, je ne militais dans aucun parti politique mais je n’étais pas content de la situation de mon pays. C’est par curiosité, donc, que je m’étais rendu à ce meeting. Il y avait un monde fou. Wade est arrivé entouré d’Amath Dansokho et Abdoulaye Bathily. Dans son discours, il a déclaré qu’il était sûr de gagner mais que sa victoire allait être volée par le régime en place. Il a donc demandé, dans cette éventualité, à tous ses militants et électeurs de se retrouver le lundi suivant, lendemain du scrutin, pour protester contre le coup de force électoral éventuel. Le jour du vote, au moment du dépouillement, je me suis rendu dans quelques centres de vote à Grand-Yoff, Derklé et Dieuppeul. Partout, Maître Abdoulaye Wade avait gagné largement. Quelle ne fut donc ma surprise et ma colère lorsque, suivant la lecture des résultats le soir à la Télé par Mme Sokhna Dieng, j’ai vu que ceux annoncés pour les centres que j’avais visités donnaient une large victoire au candidat Abdou Diouf ! Cela m’a fait très mal et je n’ai pas dormi cette nuit-là. Le lendemain, je me suis donc rendu à la place de l’Obélisque pour répondre à l’appel de Me Abdoulaye Wade. Le rassemblement avait été interdit et les forces de l’ordre quadrillaient le secteur. En m’approchant de la permanence du Pds, j’ai aperçu quelqu’un qui tenait un bloc-notes et qui écrivait. Arrivé à sa hauteur, j’ai entendu les policiers le sommer de circuler. Il a refusé en disant qu’il faisait son travail de journaliste. Les bérets rouges du GMI l’ont donc interpelé avant de l’embarquer dans leur camion. Ils m’ont demandé de vider les lieux en faisant valoir que tout rassemblement était interdit. J’ai objecté que nous n’étions que deux, le Monsieur qu’ils venaient d’interpeler et moi, et que ce n’était donc pas un rassemblement. Ils m’ont dit « Ah bon, tu fais l’intellectuel, on t’embarque ! » Dans le camion, j’ai retrouvé le journaliste — qui n’était autre que Mamadou Oumar Ndiaye — et on lui a demandé d’écarter les jambes afin que je vienne m’asseoir entre les deux. Plus tard, on m’a demandé moi aussi d’écarter les miennes et un autre est venu s’y insérer. Ainsi de suite jusqu’à ce que le camion soit plein. Il y avait là des étudiants, des lycéens, des chômeurs etc. Direction : le commissariat central de Dakar où on nous a débarqués avant de nous confier à un inspecteur de police que tout le monde appelait Walker. Sous ses dehors sévères, c’était un homme qui avait très bon cœur qui nous a traités de manière paternelle pendant nos trois jours de garde-à-vue. Puis, on nous a déférés au parquet où on nous a placés sous mandat de dépôt. Il faut dire qu’aussi bien au commissariat central qu’en prison, Mamadou Oumar Ndiaye et moi nous nous sommes érigés en défenseurs des gosses interpelés en même temps que nous. Nous nous sommes opposés à ce qu’on les rase avec des tessons de bouteille comme cela avait été fait aux autres manifestants qui avaient eu le malheur d’être arrêtés par les gendarmes. C’est pourquoi, ces gosses m’avaient nommé chef de chambre. C’était là mon premier grade politique ! A ce titre, j’étais chargé, tous les matins, de faire le partage des rations de pain et du kinkélibah qu’on nous donnait. Ainsi que celui du fameux « diakan », ce riz à ce point dur qu’on s’y cassait les dents.
Oui, mais vous n’avez toujours pas parlé d’Abdoulaye Faye…
J’y viens ! Jugés devant le tribunal correctionnel, nous avons bénéficié d’une relaxe pure et simple. Mais en prison, Mamadou Oumar Ndiaye m’avait longuement parlé du Pds, en me demandant d’y adhérer. « Tu vois, toi qui ne milite dans aucun parti, on t’arrête de manière arbitraire et on te met en prison en même temps que nous. C’est justement cette injustice que nous combattons ». Il m’avait convaincu. A notre sortie de prison, étant donné que lui, avait fort à faire en tant que rédacteur en chef de « Sopi », il m’avait mis en rapport avec Abdoulaye Faye qui était le responsable de la 4ème fédération qui couvrait le secteur de Dieuppeul, Derklé, Grand-Yoff etc. Et puisque j’habitais dans cette zone, c’est donc tout naturellement qu’il m’a orienté vers Abdoulaye Faye qui m’a accueilli à bras ouverts. A l’époque, du fait de l’état d’urgence, la permanence nationale était fermée mais à la Cité Marine, où habitait Abdoulaye Faye, les réunions étaient permanentes. C’est donc dans ces circonstances que j’ai connu Abdoulaye Faye. Depuis lors, nous ne nous sommes jamais quittés jusqu’à sa mort… A la suite de mon adhésion au Pds, tous les matins, j’allais le chercher pour qu’on se rende ensemble au Palais de justice où se tenait le procès de Me Abdoulaye Wade arrêté alors que nous étions en prison.
Et qu’est-ce qui vous a le plus marqué en Abdoulaye Faye durant vos plus de trente années de compagnonnage ?
En 1988, après la fameuse audience que lui avait accordée le président Diouf— celle-là au sortir de laquelle le secrétaire général national avait dit qu’ils avaient « parlé de tout avec un grand T » —, Me Wade était parti en France pour une très longue période. Le parti avait sombré dans la léthargie. Abdoulaye Faye a entrepris d’y remédier en initiant un programme d’animation. Pour cela, il avait créé le Directoire politique, une structure qui n’existait pas dans les statuts du parti et qui était composée principalement des responsables que j’ai cités tout à l’heure. Le but du Directoire, c’était d’animer et de massifier le parti à travers des conférences, des thé-débats et autres organisés aussi bien à Dakar qu’à l’intérieur du pays. Devant le succès de nos activités, certains ont téléphoné à Wade pour lui dire qu’Abdoulaye Faye voulait récupérer le parti. Wade l’a appelé pour le tancer vertement. Pourtant, quelques semaines plus tard, il a compris ce que nous faisions et a de nouveau appelé Abdoulaye Faye pour le féliciter chaleureusement. Car, Abdoulaye Faye était un grand général. Il n’avait pas son pareil pour organiser des manifestations. A chaque fois qu’il y en avait une, notre groupe se réunissait en secret dans une salle de classe, on sortait une carte de la ville, on repérait les endroits stratégiques et on se répartissait les missions. Ce qui fait qu’il y avait toujours une manifestation dans la manifestation. Du grand art. La police et la gendarmerie n’y voyaient que du feu ! Et ça, c’était le génie de Abdoulaye Faye car c’est lui qui organisait tout. D’ailleurs, ses problèmes de santé ont commencé véritablement le jour où il s’est fait tabasser violemment par les policiers à hauteur du cinéma El Malick. Ce jour-là, comme toujours, tous les responsables de l’opposition avaient détalé. Lui, il avait résisté crânement et avait été battu sévèrement. Depuis lors, il trainait des séquelles de la bastonnade reçue.
Racontez-nous donc une autre anecdote sur Abdoulaye Faye…
Je me rappelle qu’une nuit, il est venu chez moi vers une heure du matin pour me demander de l’accompagner à un endroit où passe actuellement le prolongement de la VDN. Un endroit où il y avait des marécages et une sorte de rivière, avec plein de serpents et même, disait-on, des crocodiles. Il me disait qu’il fallait que nous y allions absolument car un marabout lui avait remis un gris-gris qu’il devait plonger dans la rivière à l’endroit le plus profond. Le marabout lui avait assuré que si l’opération était faite, le secrétaire général national sortirait de prison — où il se trouvait alors — dans les 24 heures. Il faisait sombre, l’eau était froide et contenait toutes sortes de bestioles. Nous y avons pénétré jusqu’à ce qu’elle arrive au niveau de nos poitrines. On a laissé là le grisgris avant de ressortir tout tremblants de peur. Evidemment, le marabout avait raconté des histoires à Abdoulaye Faye puisque, après cet épisode, Wade est resté encore pendant des semaines en prison !
A-t-il au moins bénéficié de l’assistance du Pds lors de sa maladie ?
Il n’a vu personne à part deux ou trois personnes qui passaient de temps en temps ! Malgré cela, il est resté indéfectiblement attaché au Pds. L’autre jour, quand je suis passé, il s’était fait nouer un foulard du Pds autour du cou car c’était l’anniversaire de Me Abdoulaye Wade. Et pourtant, il était mourant ! Pour dire combien il tenait à ce parti et à son leader. A ses funérailles, ils étaient tous là. Il y avait la délégation gouvernementale conduite par Abdoulaye Diouf Sarr, les Pape Diop et Modou Diagne Fada étaient là de même que les responsables du Pds. Tous ces gens sont des libéraux. Je leur ai dit qu’ils doivent se retrouver car appartenant tous à la même famille pour éviter que le pouvoir ne tombe entre de mains inexpertes. Ils ont le devoir de réaliser l’unité de la famille libérale.
Oui mais, le fait que vous ayez quitté le Pds n’a-t-il pas terni vos relations avec Abdoulaye Faye qui, lui, était le gardien du Temple ?
Non, au contraire ! Quand le Comité directeur nous excluait du Pds, Farba Senghor et moi, il avait été le seul à avoir voté contre. Babacar Gaye s’était abstenu. Abdoulaye Faye savait que j’avais raison en proposant que le Pds ait un candidat de substitution pour la présidentielle de 2019.
Et quels sont aujourd’hui vos rapports avec le Pds ?
Je ne suis pas de l’APR. Après notre exclusion, nous avons créé un mouvement qui s’appelle Mboolo Askan Wi les Libéraux démocrates et qui soutient le président de la République Macky Sall. Ce dernier m’a appelé un jour par l’intermédiaire de Samuel Sarr et m’a demandé de le soutenir. Ce que j’ai accepté de faire avec plaisir. Cela dit, je me considère toujours comme un militant du Pds qu’on a foutu dehors à la suite d’une injustice. Je ne reste pas une seule heure sans penser à Me Abdoulaye Wade qui monopolise mes pensées. Vous avez vu, dans ma maison (Ndlr, l’entretien s’est déroulé chez lui), il y a partout des photos et des tableaux de lui. Il a fait énormément pour moi mais moi aussi j’ai beaucoup fait pour lui. J’ai été emprisonné à six reprises pour lui. Parfois même, on m’arrêtait par anticipation à la veille de certains événements ! Cette maison où je vis avec ma famille, c’est grâce à lui que je l’ai eue puisque c’est après avoir vendu celle qu’il m’avait offerte au Plateau que je l’ai achetée. C’est un homme généreux et bon mais qui, malheureusement, prête une oreille trop attentive à son proche entourage qui le met en mal avec les gens. J’ai tout fait pour me réconcilier avec lui mais ces gens ont dressé un mur infranchissable autour de lui. Wade ne mérite pas cette grande solitude dans laquelle il vit, entouré seulement de gardes du corps et d’un secrétaire. Son fils, Karim, est exilé au Qatar. On dit que sa fille est tout le temps entre deux avions. Il ne mérite pas cela ! Je réitère solennellement mon appel au président de la République afin qu’il permette à Karim de revenir au chevet de son père qui a tellement besoin de sa présence. J’avais fait le serment que seule la mort me séparerait de Wade. Hélas, j’avais oublié Satan et il est bien là. (Il se tait et verse des larmes). Plus d’un an sans voir Wade, ce n’est pas possible ! (Il ne peut plus continuer et l’entretien se termine…)
MIMI TOURE FACE A L’EQUATION DE LA FATWA DE MACKY SALL
Investie par le mouvement Akad pour briguer la mairie de Kaolack
Alioune Badara Diallo (Correspondant à Kaolack) |
Publication 15/06/2021
L’Alliance kaolackoise pour le développement de Kaolack (AKAD) a investi ce week-end l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Mme Aminata Touré dite Mimi pour la mairie de la capitale du Bassin arachidier.
Seulement voilà, cette investiture serait suspendue à la décision finale du président Macky Sall à qui il revient la prérogative de valider la liste définitive de la coalition Benno Bokk Yakaar partout à travers le territoire national, comme il l’avait fait savoir lors de son séjour à Kaffrine. A l’occasion, il avait dit qu’il ne tolérerait pas de listes parallèles dans son camp. Une « fatwa » qui pourrait être un sérieux handicap pour l’ancien Premier ministre qui vient de sceller des retrouvailles avec le président Macky Sall.
L’investiture porte l’empreinte du mouvement Alliance kaolackoise pour le développement de Kaolack (AKAD) dirigée par Maodo Diallo. Et ce n’est pas de la blague puisque Aminata Touré a dépêché une forte délégation conduite par son cher époux et des éléments de son cabinet, pour la représenter à la chambre consulaire de Kaolack qui a abrité la cérémonie. Un monde fou avait fait le déplacement.
Selon le leader d’AKAD, le choix d’Aminata Touré est fondé sur une réflexion murie pour le bien des populations kaolackoises. En effet, si l’on se fie à Maodo Diallo, qui a d’emblée salué les retrouvailles de Mimi avec le président Macky Sall, « il est temps que Kaolack rompe avec l’incompétence et l’achat des consciences ». Poursuivant, il estime que « l’heure du choix est arrivé pour le devenir de cette chère ville de Kaolack qui mérite encore une fois sa place dans les villes les plus émergentes du Sénégal et, pourquoi pas, en Afrique au vu de toutes ses potentialités économiques, religieuses et agricoles ».
Selon lui, la région de Kaolack étant un carrefour du fait de sa position géographique, joue un rôle important avec un développement exponentiel d’activités liées à cette position. Dès lors, soutient-il, rien de plus normal selon lui, qu’un véritable boom démographique s’en suive. Sur un autre volet, il ajoute que « le foncier, devenu une denrée rare, entraine du coup un intérêt particulier des populations vers les environs de Kaolack ».
De plus, cette région, « avec de grandes potentialités mérite d’être gérée par une personne digne, compétente, engagée et une actrice de développement qui comprend les enjeux du moment ». A l’aune de ces critères, explique Maodo Diallo, personne n’est mieux placé pour relancer Kaolack que Mimi Touré, ancien Premier Ministre. Le choix est donc fait mais quelles sont les qualités de Mimi pour rassurer les populations de la ville de Mbossé ? « Le parcours et les qualités de Mimi Touré… sont le meilleur profil pour redonner espoir aux Kaolackois et développer la commune de par ses relations internationales, atout pour le Saloum dans le cadre de la coopération décentralisée ».
Egalement, il a été dit par les membres du mouvement AKAD que la compétence, l’intégrité, la dignité, ainsi que les résultats obtenus lors de son parcours suffisent pour choisir Mimi Touré comme candidate à la mairie de Kaolack. Seulement voilà, la volonté d’AKAD de mettre en selle l’ancien Premier ministre doit être validé par le président Macky Sall. Surtout que, jusqu’ici, le chef de l’Etat a toujours misé sur la ministre Mariama Sarr qui a conduit les troupes apéristes et de Benno à toutes les victoires électorales du camp présidentiel depuis 2012.
Mimi Touré devra alors se déterminer par rapport à la « fatwa » de Macky Sall qui, depuis Kaffrine, avait dit qu’il ne tolérerait pas de listes parallèles dans son camp. Absente du territoire au moment de la décision d’AKAD, l’ancienne présidente du CESE devrait se déterminer par rapport à ce choix. L’acceptation de l’offre d’AKAD pourrait déboucher sur une nouvelle brouille entre Mimi Touré et Macky Sall. En attendant, laissons le temps au temps.
COMPTES ET MÉCOMPTES D’UNE TOURNÉE
Momar Diongue, Abdoulaye Mbow, Bacary Domingo Mané et Alioune Badara Diop, décortiquent la tournée entreprise par Macky Sall dans le nord depuis le week-end dernier
Après les foules monstres qui l’ont accueilli lors de la tournée qu’il avait effectuée dans le Sud-est, Macky Sall a entamé depuis samedi une nouvelle descente dans le Sénégal des profondeurs. Pour certains politiques, cette deuxième descente sur le terrain participe d’une volonté du chef de l’Etat de se refaire une popularité en baisse depuis les émeutes de mars et, surtout, la difficile conjoncture économique.
Selon eux, donc, le président Sall avait besoin de se rassurer. C’est en tout cas le sens que donnent des politologues aux tournées « économiques » du président Sall. Selon eux, ces tournées sont assez significatives et prouvent à suffisance la dimension politique des tournées du président de l’Alliance pour la république (APR).
Momar Diongue, journaliste politologue, Abdoulaye Mbow, journaliste politologue et historien de formation, Bakary Domingo Mané, journaliste politique et l’universitaire et politologue Alioune Badara Diop, par ailleurs assesseur à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop (UCAD), décortiquent pour Le Témoin l’actuelle tournée politique, pardon économique, du président Sall dans la région Nord.
Tournée économique ou politique ? Des observateurs pensent que les manifestations du mois de mars dernier prouvent à suffisance l’affaissement de la côte de popularité du président de la République, Macky Sall. A les en croire, ces tournées dites économiques sont une belle initiative dans la mesure où elles permettent au chef de l’Etat de se connecter aux populations pour lesquelles il travaille. « Le fait que le président inaugure un certain nombre d’infrastructures est une bonne chose qu’il faut saluer. D’ailleurs, dans une démocratie qui respire et qui met en avant la transparence, le président de la République doit être en mesure d’expliquer à la population ce qu’il est en train de faire », magnifie Bakary Domingo Mané selon -qui pense que ces infrastructures appartiennent aux populations.
A l’en croire, dans une démocratie qui marche, il faut juste apprécier ces inaugurations à leur juste valeur, une tournée économique d’un président ne devant pas être une chose exceptionnelle. Pour l’universitaire et politologue Alioune Badara Diop, le président de la République, après les évènements du mois de mars dernier, avait besoin de se sentir aimé. D’où le choix du Nord. « Après que les manifestants aient brulé les édifices publics, le Président, dans son subconscient, s’est peut-être dit qu’il a besoin de se retrouver dans une partie du territoire où il se sentirait aimé, légitimé et protégé.
Et, justement, il y a le Fouta ou ses affidés lui ont dit que c’est son titre foncier », analyse l’assesseur à la Faculté de Droit de l’université Cheikh Anta Diop. Il explique que la visite dans le Sénégal Oriental était juste une manière de brouiller les pistes. Mais sa destination était vraiment le Fouta pour sentir la chaleur parentale. Ceci, afin de reconstituer ses réseaux et faire amende honorable.
Tournée politique mal déguisée
« Il est vrai que le président de la République avait annoncé sa tournée économique qu’il a menée dans plusieurs localités de l’intérieur notamment à Kaffrine, Tamba et Kédougou. Après, c’est l’axe du Nord. Mais en réalité, cette tournée n’a rien d’économique. A preuve par les discours qu’il tient. A chaque fois qu’il prend la parole, on a l’impression d’entendre le président d’une formation politique qui s’appelle APR et d’une coalition », estime pour sa part Abdoulaye Mbow, journaliste et politologue. Selon lui, le président s’est transformé en un directeur de campagne en perspective des prochaines Locales de 2022. Abondant dans le même sens, le journaliste et politologue Momar Diongue soutient avec vigueur que cette tournée est éminemment politique. « Le président de la République vivait sur la psychose de ce qui s’est passé en mars dernier et qui avait beaucoup écorné sa cote de sympathie. De ce fait, il avait besoin de reprendre la main pour montrer qu’il reste encore populaire », analyse le journaliste et politologue.
Pour M. Diongue, le choix du Nord n’est pas fortuit car, au lendemain des événements de mars, les premiers mouvements de soutien venaient du Fouta qui est la base du président. Mais également Tamba, Kédougou et Kaffrine là où sa cote de popularité ne souffre pas. Ce qui fait dire à M. Diongue que le président Sall a pris le moindre risque en allant dans ces zones qui lui sont déjà acquises. « Les trois objectifs politiques de la tournée du président. Le premier est du point de vue du symbole et de l’image à envoyer à l’opinion nationale et internationale. Il fallait montrer que le président reste populaire.
Le deuxième objectif politique, c’est la marche vers les élections Locales et le président avait besoin de rabibocher un certain nombre de ses responsables à couteaux tirés. Il veut mettre fin au choc des ambitions. Sans doute en privé et en aparté en marge des manifestations de foule. Donc le but est d’anticiper sur les listes parallèles. Et pour le troisième objectif, le président à fait office de directeur de campagne pour ses édiles en vue de montrer ses réalisations », décrypte Momar Diongue. Quant à Bakary Domingo Mané, il explique que, là où le président passe, il privilégie la mobilisation au détriment des vrais problèmes que rencontrent les populations concernées… « Vous avez vu, là où le président est passé, il y a eu des brassards rouges et on a vu des nervis s’en prendre à des populations qui ont tort d’exhiber, entre guillemets, des pancartes où ils crient leur ras-le-bol », se désole Bakary Domingo Mané. Ce qui fait dire à M. Mané que cette tournée est « beaucoup plus politicienne qu’économique ». Allons donc, qui peut penser une chose pareille ?
Les deux erreurs de l’opposition
Selon Momar Diongue, l’opposition doit éviter le mimétisme, le suivisme sans fin. « Certains veulent marcher sur les traces du président et essayer de déconstruire tout qu’il a fait dans le cadre de cette tournée. L’impression que ça donne, c’est que l’opposition est dans la réaction et non dans l’action et que c’est le président Macky Sall qui donne le tempo » alerte M. Diongue. Qui fait remarquer qu’il suffit que le président sorte pour que l’opposition sorte de sa torpeur. Il soutient également que le discours tenu ce weekend à Thiès, lors d’une manifestation où des membres de l’opposition avaient mis l’accent sur le fameux troisième mandat, peut totalement déconnecter les populations sur les enjeux des élections locales.
LES ETUDIANTS METTENT LE FEU SUR LA RN1
Les étudiants de l’Université de Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass ne décolèrent pas. Après leur mot d’ordre de grève de 96 heures renouvelable, ils sont sortis hier matin pour brûler des pneus et autres troncs d’arbres sur la RN1.
Les étudiants de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass, campus Fatick ont mis leur menace à exécution. Comme ils l’avaient annoncé mercredi dernier, ils ont usé de la méthode forte pour se faire entendre. D’autant qu’ils ont mis le feu sur la Route Nationale N°1 (RN1) et affronté farouchement les forces de l’ordre pendant quatre tours d’horloge. Les échauffourées se sont soldées par des blessés du coté des étudiants. Il y a eu également de nombreuses arrestations.
Les étudiants de l’Université de Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass ne décolèrent pas. Après leur mot d’ordre de grève de 96 heures renouvelable, ils sont sortis hier matin pour brûler des pneus et autres troncs d’arbres sur la RN1. Une manière, pour eux, d’exprimer leur amertume face à l’indifférence des autorités «sourdes et insensibles» à leur sort. «On avait décrété 96 heures de grève renouvelable, mais les autorités n’ont pas réagi. Personne n’a tenté une médiation. A la limite, c’est comme si nos revendications ne leur sont pas parvenues. Alors, nous voilà à la vitesse supérieure», martèle la coordonnatrice des étudiants ressortissants des différentes localités.
Selon Maimouna Sarr, cette situation pouvait être évitée, mais les autorités les ont poussés à bout. «Ce qui s’est passé aujourd’hui à Fatick ne nous plait pas. Nous sommes là depuis 2019, mais nous n’avons jamais usé de violences pour une quelconque revendication. Et pourtant depuis notre arrivée à Fatick, nous rencontrons d’énormes difficultés et sommes confrontés à de mauvaises conditions d’études. Nous ne connaissons pas la violence. Seulement, trop c’est trop», clame Maimouna Sarr en larmes.
Abondant dans le même sens, le président de l’amicale des étudiants du campus de Fatick fait l’historique de leur démarche. «Nous avons commencé avec les méthodes pacifiques, mais malheureusement avec nos autorités, rein ne s’obtient avec le pacifisme. Elles n’ont même pas réagi à nos doléances. Le recteur a décidé de faire la sourde oreille.
Au moment où le président de la République est en tournée économique à l’intérieur du pays, l’USSEIN qu’on présente comme une université professionnelle et professionnalisée ne dispose pas de budget suffisant pour permettre à ses étudiants qui sont les futurs cadres du Sénégal de mener convenablement leurs études», se désole Mohamed Camara. Ce dernier déplore l’absence de salles depuis trois ans maintenant. «Nous sommes toujours dans des locaux provisoires. Les étudiants sont éparpillés un peu partout dans Fatick. Pour faire cours, nous sommes obligés de faire le tour de la ville à la recherche de salles libres. C’est ce que nous méritons ? Ne sommes-nous pas des étudiants au même titre les autres étudiants du Sénégal ? Pourquoi doit-on limiter notre cursus ? Pourquoi, nous refuse-t-on le master ?», s’insurge le président de l’amicale des étudiants du campus de Fatick.
Cachant mal sa déception, il estime que les autorités ne devraient pas pousser à la violence des jeunes responsables et ambitieux comme eux. «Nous sommes descendus dans la rue et avons fait face aux forces de l’ordre non par plaisir, mais parce qu’on ne nous a pas laissé le choix.» Les échauffourées entre forces de l’ordre et étudiants ont été particulièrement violentes puisqu’il y a eu plusieurs blessés.
Les hommes de tenue ont procédé à l’arrestation de 13 étudiants. N’empêche, les pensionnaires de l’Ussein ont réussi à paralyser le système éducatif de Fatick puisqu’ils ont délogé tous les élèves de la commune. Ils ont également attaqué la maison familiale du chef de l’Etat sise au boulevard Macky Sall. Mais grâce à la vigilance des gendarmes qui veillait au grain, les manifestants n’ont pas eu le temps de faire des dégâts en dépit des projectiles qu’ils y ont balancés. D’ailleurs, les impacts des cailloux sont visibles sur la façade.
Aux dernières nouvelles, les treize étudiants arrêtés ont été libérés après des négociations entre les autorités et les délégués. Ces derniers avaient promis de cesser les manifestations si leurs camarades sont libérés.
MACKY SALL EN APPELLE A LA RESPONSABILITE DE TOUS
L’hécatombe enregistrée dimanche dernier sur la plage de Malika avec la mort de dix jeunes a mis sous le choc les populations ainsi que les autorités étatiques.
L’hécatombe enregistrée dimanche dernier sur la plage de Malika avec la mort de dix jeunes a mis sous le choc les populations ainsi que les autorités étatiques. Demandant aux collectivités locales de prendre des mesures urgentes pour stopper ce fléau, le Président Macky Sall en appelle également à la responsabilité de tous les citoyens.
Les nombreux cas de décès par noyade notés en ce début de période estivale inquiètent fortement les populations dakaroises. D’ailleurs, l’affaire des dix jeunes qui ont péri dimanche dernier à la plage de Malika a fait réagir le Président Macky Sall. Sur les réseaux sociaux, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement et aux collectivités territoriales de prendre des mesures adéquates pour stopper ce fléau. Il a également aux parents de prendre leurs responsabilités afin d’éviter de tels désastres. «Je demande au gouvernement et aux Collectivités territoriales de prendre les mesures idoines et urgentes pour une meilleure sécurisation des plages. J’invite aussi les parents à plus de vigilance en cette période estivale. J’en appelle à la responsabilité de tous», a indiqué le Président Sall.
Par ailleurs, il urge de signaler que la plage de Malika où ont péri 10 jeunes est interdite de baignade. Elle fait partie des onze plages qui sont interdites sur les vingt-six plages de la presqu’île de Dakar. N’empêche, les populations n’hésitent pas à braver cette interdiction, risquant ainsi leur vie. Selon l’adjudant Maguette Wade de la Brigade Nationale des sapeurs-pompiers, les plages interdites sont dépourvues de roches et les courants y sont forts.
Ainsi, en cas de retour de vague, ceux qui ne savent pas nager sont prise au piège. Pour éviter de tels accidents, l’adjudant Wade préconise «le balisage de zone de baignade dans les plages dites interdites comme c’est le cas de la plage de la Bceao». Ainsi, les populations pourront les fréquentent sans danger de mort. En plus de cela, les collectivités locales ne prennent aucune mesure pour assurer la sécurité des populations qui fréquentent les plages interdites de baignade. Conséquences ?
Les vagues ont fait plus d’une vingtaine de morts en ce début d’été. Et le bilan risque de s’alourdir d’ici les grandes vacances scolaires, période de forte fréquentation des plages. Interpellé sur la question, Ibrahima Fall, président de l’association des maîtres-nageurs indique que les plages sont très fréquentées en cette période de l’année. «Ces lieux de détente doivent donc être sécurisés pour assurer la protection de toutes personnes qui les fréquentent. Il faut y déployer des professionnels aptes à surveiller et à secourir en cas de problème», souligne Ibrahima Fall
LES LIONNES A L’ASSAUT DES CONGOLAISES POUR UNE PLACE A LA COUPE DU MONDE
Les Lionnes affrontent le Congo aujourd’hui à 16 heures pour le compte des quarts de finale de la Can de Handball.
L’équipe nationale du Sénégal de handball (fille) affronte cet après-midi le Congo pour le compte des quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) de la discipline. Les joueuses de Frédéric Bougeant devront sortir le grand jeu pour battre les Congolaises afin de valider leur ticket pour la prochaine coupe du monde de la discipline.
Les Lionnes affrontent le Congo aujourd’hui à 16 heures pour le compte des quarts de finale de la Can de Handball. Vaincues par la Tunisie lors de leur dernière sortie, les joueuses de Frédéric Bougeant seront attendues pour rebondir à nouveau au Palais polyvalent de Yaoundé. Face à leurs adversaires du jour, les Lionnes devront être motivées si elles veulent décrocher leur qualification pour la demi-finale de cette compétition.
Gonflées à bloc, les Lionnes rêvent à nouveau de se qualifier pour la prochaine Coupe du monde prévue en décembre prochain. Mais pour y arriver, elles sont tenues de sortir le grand jeu et de battre les Congolaises dans cette manche à élimination directe. La rencontre s’annonce déjà compliquée pour les vice-championnes africaines.
Après la défaite face à la Tunisie, le coach sénégalais ne compte pas refaire les mêmes erreurs. «L’idée, c’est de tirer les leçons du passé et d’essayer d’amener les joueuses au meilleur état de forme possible au bout de la compétition. On espère ! On va entrer dans les matchs à élimination directe. Le Congo a démarré sa compétition vendredi, c’est un paramètre qui est entré dans notre analyse, puisqu’il jouera son troisième match de la compétition en quart de finale», explique le sélectionneur. Dans les autres rencontres, la Tunisie, leader de la poule A, va croiser la Guinée.
L’Angola fera face à la RD Congo et le Nigeria va défier le Cameroun, pays organisateur considéré comme l’une des équipes favorites dans ce tournoi. A noter qu’il y aura deux remake dans cette Can, puisque la Guinée et la Tunisie s’étaient affrontées en match de poule. L’autre remake concerne le Cameroun et le Nigeria.
LES COMMISSAIRES AUX ENQUETES ECONOMIQUES RECLAMENT LA REVALORISATION DE LEUR CORPS
Le corps des commissaires aux enquêtes économiques est méconnu du public. Pourtant, il joue un rôle important dans la régulation des prix.
Les commissaires aux enquêtes économiques qui font partie des corps d’élite de notre administration, formés à l’Ecole nationale d’administration (ENA), veulent une meilleure considération dans la Fonction Publique. En marge du lancement de la revue dénommée «Tribune des commissaires aux enquêtes économiques» tenue à Saly, les membres de l’Amicale ont demandé à leur ministre de tutelle Assome Aminata Diatta un traitement équitable pour les autres corps d’élite de l’administration.
Le corps des commissaires aux enquêtes économiques est méconnu du public. Pourtant, il joue un rôle important dans la régulation des prix. Cependant, ses membres restent convaincus qu’en plus de la méconnaissance dont leur corps fait l’objet, il reste marginalisé en termes de traitement indemnitaire par rapport aux autres énarques comme les inspecteurs des impôts, les douaniers, les administrateurs civils etc.
Pour avoir autant de considération, les commissaires ont procédé, au profit d’un week-end d’intégration et de « Sargal » tenu à Saly, au lancement de leur revue interne. «A travers le lancement de cette revue, nous avons estimé que nous devons faire montre de beaucoup plus de visibilité dans nos actions et démontrer qu’au Sénégal, il est toujours permis de croire au développement, parce que les commissaires aux enquêtes économiques que nous sommes, ont la capacité et le savoir requis», a soutenu Amadou Touba Niane, président de l’Amicale des commissaires aux enquêtes économiques (ACEE), par ailleurs directeur de publication de cette revue.
Pour réussir cela, le président de l’Amicale est convaincu qu’ils doivent faire une meilleure présentation de leur corps, de leurs contraintes ainsi que de leurs aspirations pour une revalorisation de leur statut et une administration du commerce moderne et performante. Assome Aminata Diatta, ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises (PME), (toujours vice–présidente de l’ACEE), qui a présidé la rencontre de ses collègues, estime que dans ce contexte de relance économique, avec des exigences et attentes des citoyens, l’Etat est condamné à se réformer, à se renouveler, à renouer avec les meilleures conditions de transparence et d’efficacité pour répondre aux besoins de plus en plus complexes. «C’est dans cette perspective que notre corps se doit d’être en perpétuelle mutation, afin de s’adapter», dit-elle.
Ainsi, promet-elle de faire le plaidoyer auprès de qui de droit. «Ces efforts que vous consentez tous les jours au service de notre pays ne me laissent pas insensible. Par conséquent, soyez assurés que je ne ménagerai aucun effort pour vous appuyer à être plus performants dans les différentes positions que vous occupez ; ce faisant, nous contribuerons ainsi à valoriser davantage un corps méritant», conclut-elle.
LES NOYADES À LA PLAGE DE MALIKA ET LA TOURNÉE DE MACKY SALL EN EXERGUE
Dakar, 14 juin (APS) - La presse quotidienne de ce lundi se fait surtout l’écho des noyades survenues à la plage de Malika, dans la banlieue dakaroise, et de la tournée économique du chef de l’Etat, Macky Sall, dans le nord du pays.
Vox Populi parle d’horreur à propos du drame de la plage de Malika où ‘’15 cas de noyades, dont 9 morts ont été enregistrés hier dimanche dans l’après-midi (…)’’. Le journal signale que ‘’8 corps ont été repêchés’’, tandis que quatre rescapés ont été ‘’évacués vers l’hôpital de Keur Massar’’. Les recherches se poursuivent pour retrouver trois autres personnes.
Mais selon Les Echos, ‘’la tragique partie de baignade collective’’ s’est soldée par 9 cas de noyades, dont cinq morts. Selon le journal qui parle de quatre rescapés, les jeunes qui ‘’se livraient à une partie de baignade’’, ‘’se sont soudainement retrouvés prisonniers des courants, qui les ont entrainés dans les tourbillons puis envoyés dans les entrailles du grand bleu’’.
Le journal Libération confie que ce sont plutôt 10 personnes qui se sont noyées à Malika, dont la plage est interdite à la baignade.
Ce drame semble toutefois éclipsé par la tournée économique du chef de l’Etat, Macky Sall, dans le nord du pays.
Evoquant les deux premières journées de cette visite qui a conduit le président de la République à Saint-Louis, Dagana et Podor, L’As écrit que ‘’le Nord déroule le tapis rouge à Macky Sall’’. D’après ce quotidien, le président de la République a ‘’eu droit à un accueil populaire’’ dans ces trois départements, où les responsables de la mouvance présidentielle ‘’n’ont pas lésiné sur les moyens pour relever le pari de la mobilisation’’’.
‘’Le Président Sall tient la boussole au Nord’’, commente à son tour L’Observateur qui fait le ‘’compte rendu d’un week-end d’inaugurations et de bains de foule’’.
Mais Le Quotidien note que ‘’la bataille Aïssata Tall-Racine Sy a été visible, samedi, à Podor’’. ‘’Le chef de l’Etat, qui ne veut pas de querelles dans cette commune, a demandé aux deux adversaires de trouver un terrain d’entente’’, indique le journal. Il explique qu’à Podor comme dans les autres localités, le président Sall est ‘’confronté à des chocs d’ambitions au sein de son parti ou de la coalition’’ Benno Bokk Yaakaar.
‘’Un brin satisfait des actes posés sous son magistère, le président Macky Sall n’a pas été avare en compliments envers ses ministres’’, écrit Kritik’.
Mais WalfQuotidien remarque que ‘’le président Macky Sall, en tournée +économique+ depuis le début du mois, gravite autour des zones qui lui sont favorables (…), évitant stratégiquement les zones sensibles comme le sud, l’est et l’ouest’’.
Le Soleil se focalise sur l’étape de Podor où selon le quotidien national il a ‘’annoncé 292 milliards de FCa pour la poursuite du désenclavement de ce département. ‘’Podor tout en gratitude’’, souligne le journal qui indique que ‘’Macky Sall a dit sa +joie+ devant la mobilisation qui a jalonné tout son parcours (…)’’.
Concernant les prochaines élections locales, L’As informe que ‘’les Lébous et leur chef supérieur Abdoulaye Makhtar Diop ont appelé les électeurs à porter leur choix sur Abdoulaye Diouf Sarr et Alioune Ndoye’’. Selon le journal, ‘’c’est à travers une résolution datée du 12 juin 2021 que la Collectivité Lebou, par le biais de son comité de pilotage qui regroupe 121 villages et 12 +Penc+, a fait une injonction aux électeurs de Dakar (…)’’.
L’Observateur alerte sur la présence d’une nouvelle drogue au Sénégal. ‘’Très connu en France où il est le deuxième produit addictif le plus consommé chez les jeunes, le protoxide d’azote a fait son entrée sur le marché des drogues au Sénégal où, là aussi, il sert à désinhiber une jeunesse à la recherche de sensations toujours plus fortes’’.
Libération se focalise sur les dessous de l’affaire Lin Xiwei, un Chinois arrêté dans le cadre d’une affaire de salles de jeux avec machines à sous. Selon le journal, la Division des investigations criminelles (DIC) a ‘’établi’’ que l’intéressé ‘’exportait frauduleusement les pièces de 100 Fcfa vers la Chine’’.
«LE CONTRAT DE CONFIANCE CONTINUE ENTRE NOUS»
Après avoir visité le département de Podor, dans le cadre de sa tournée dans le nord, le Président de la République, Macky Sall, s’est exalté devant la forte mobilisation des Matamois qui lui ont réservé un accueil chaleureux dans la commune des Agnam.
Après avoir visité le département de Podor, dans le cadre de sa tournée dans le nord, le Président de la République, Macky Sall, s’est exalté devant la forte mobilisation des Matamois qui lui ont réservé un accueil chaleureux dans la commune des Agnam. Se disant heureux de se retrouver parmi les siens, Macky Sall a vivement remercié les Foutankés pour leur mobilisation. « Le contrat de confiance continue entre nous, merci pour cette mobilisation exceptionnelle. Vous y avez ajouté la mobilisation émotionnelle, celle du cœur qui porte le sentiment d’affection et d’amour », a-t-il déclaré.
Dans la commune des Agnam, les activités du président de la République ont d’abord démarré par la pose de la première pierre d’un musée culturel d’un financement de plus de 2 milliards, diligenté par l’association “Tapital Pulàagu”. Une infrastructure culturelle à dimension internationale, qui participera à l’information sur l’histoire et les réalités peulh de manière générale, orientée à aider les générations futures à connaître les traditions et coutumes.
Parlant de sa dimension culturelle, le musée de Agnam-Godo se propulse déjà à être « un lieu historique qui reflètera les richesses du monde Halpoulaar ». Procédant par la suite à l’inauguration de l’hôpital des Agnam qui porte le nom de Abdoul Cissé Kane, premier Président de la communauté rurale des Agnams, le président de la République a révélé que « la construction de l’équipement sanitaire s’inscrit dans la vision d’inclusion sociale et d’équité afin que chaque Sénégalais sur le territoire national, puisse accéder aux services sociaux de base ».
Construit pour plus de deux (2) milliards de Francs Cfa avec la participation des partenaires de la mairie, en première ligne l’Etat du Sénégal, l’hôpital Abdoul Cissé Kane des Agnams dispose d’un Service d’accueil et d’urgence (Sau), d’un bloc opératoire, d’une maternité, d’un service d’ophtalmologie, d’un centre d’hémodialyse, d’un bloc administratif et d’une cité pour l’hébergement du personnel de santé.
La progression très lente du cortège présidentiel du fait de la forte mobilisation des populations, passera par plusieurs localités, notamment Thilogne, Bokidiawé et Doumga Ouro Alpha, où le président de la République, Macky Sall, a procédé à l’inauguration du centre de santé de la commune de Thilogne. Et par la suite à la pose de la première pierre de l’ENO de Bokidiawé. Toujours dans cette longue procession d’inauguration ou de pose de première pierre, c’est le village de Doumga Ouro Alpha qui a accueilli le président de la République.
Sur place, le président Macky Sall a procédé à la pose de la première pierre du Centre Régional de Contrôle des Fréquences (CRCF) de l’Artp. Un projet à travers lequel, l’Artp envisage de « renforcer son dispositif de contrôle de fréquences radioélectriques, en vue, d’une part, de se doter de moyens modernes de gestion et de contrôle du spectre par le biais des Centres Régionaux de Contrôle des Fréquences (CRCF) et, d’autre part, améliorer ses prestations envers les usagers du spectre et être en mesure de prendre davantage en charge les différentes missions qui lui sont assignées dans le secteur des communications électroniques sur toute l’étendue du territoire national ». Du côté du service de communication de la boite, on explique que « les centres seront interconnectés via un réseau qui va permettre les remontées de mesures et une interaction dynamique entre les centres régionaux et le centre national ».
Après l’implantation du Centre National de Contrôle des Fréquences à Malika-Yeumbeul pour servir la région de Dakar et environs, dans son désir de mailler le territoire national, « l’Artp a choisi d’implanter un centre régional pour la phase 2 dans le Nord à Matam, la phase 3 à Kolda et la phase 4 dans les régions du centre et du sud ». Durant cette tournée du président de la république où les arrêts se sont multipliés durant le parcours, Macky Sall s’est arrêté à plusieurs reprises devant l’exigence des populations fortement motivées à l’accueillir. Du fait, le président de la République n’a pu accéder à sa résidence au niveau de la gouvernance de Matam, qu’à 22 heures 50 mn