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22 juin 2025
SEYNABOU NDIAYE DIAKHATE DETERMINEE A LUTTER CONTRE LA CORRUPTION
La présidente de l’Ofnac, Seynabou Ndiaye Diakhaté, a réaffirmé, sa «ferme volonté» d’atteindre les objectifs fondamentaux de lutte contre la corruption pour un développement durable et inclusif des secteurs et des territoires
La présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, Seynabou Ndiaye Diakhaté, a réaffirmé, mardi, sa ’’ferme volonté’’ d’atteindre les objectifs fondamentaux de lutte contre la corruption pour un développement durable et inclusif des secteurs et des territoires. ’’Je voudrais vous réaffirmer, ici et maintenant, ma ferme détermination et mon ardent souhait d’atteindre avec vous les objectifs fondamentaux de lutte contre la corruption pour un développement durable et inclusif des secteurs et des territoires’’, a-t-elle déclaré.
Seynabou Ndiaye Diakhaté intervenait à l’atelier d’actualisation des plans de travail annuels et d’élaboration d’outils de suivi de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC).
La rencontre de trois jours qui se tient à Saly Portudal est organisée en partenariat avec l’UE et le PNUD. L’objectif général est ’’de disposer d’un manuel de suivi évaluation dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption’’, selon les termes de référence. ’’partager le plan de travail 2021 de la SNLCC ; préciser la liste des indicateurs de la SNLCC ; élaborer le cadre de rendement de la SNLCC ; élaborer le cadre de mesure du rendement de la SNLCC’’.
Cette stratégie dont la coordination du processus d’élaboration et de mise en œuvre est assurée depuis 2017 par l’OFNAC, a principalement pour objectif de combattre la corruption pour contribuer au développement durable et inclusif du Sénégal par l’amélioration des cadres juridique et institutionnel de lutte contre la corruption. Elle permettra aussi, à terme, l’amélioration de la gouvernance et de la coordination des interventions en matière de lutte contre la corruption et l’amélioration de la communication et le renforcement des capacités des acteurs de la lutte contre la corruption.
Fort de ce constat, la présidente de l’OFNAC est d’avis que cet atelier ’’vient à son heure après les longs mois de suspension d’activités’’ que les ’’différentes administrations ont dû observer en raison de la situation sanitaire.’’ Dans son discours dont l’APS a obtenu copie, Seynabou Ndiaye Diakhaté a rappelé à l’assistance du jour que ’’lors du Conseil des ministres du 16 septembre 2020’’, le président de la République avait demandé ’’au gouvernement, au secteur privé et à la société civile d’apporter à l’OFNAC, tout le concours nécessaire à l’exécution optimale du Plan d’actions quinquennal de la SNLCC’’.
Par la même occasion, ajoute-t-elle, le chef de l’Etat avait également demandé à l’OFNAC de lui ’’transmettre chaque année, un rapport d’évaluation de la mise en œuvre de la Stratégie.’’ ’’En conséquence, il est impératif que nous nous accordions sur les mécanismes et les outils susceptibles de faciliter une reddition des comptes fidèle et exhaustive sur les actions et les diligences que nous aurons menées pour traduire en actes concrets les objectifs identifiés dans les trois axes de la Stratégie’’, a-t-elle déclaré. Il s’agira ’’pour chaque structure partenaire d’exécution de la SNLCC, de disposer d’un plan de travail annuel actualisé tenant compte des contraintes rencontrées et des possibilités réelles de nos organisations, tant du point de vue de leurs ressources humaines, matérielles que financières’’, a-t-elle précisé.
A L’EN CROIRE, ’’CET EXERCICE DE PLANIFICATION QUOIQU’IMPORTANT, NE POURRA A LUI SEUL GARANTIR LE SUCCES DE NOS ACTIONS’’
Ainsi, elle a invité tous les acteurs impliqués, à ’’développer une réflexion endogène en vue de l’identification de ressources additionnelles dédiées au financement des activités dont la responsabilité vous incombe exclusivement ou partiellement’’.
Dans le même sillage la présidente de l’OFNAC a fait savoir aux panélistes qu’ils sont également’’ appelés à élaborer, de manière consensuelle (…), le cadre de mesure des résultats qui servira à planifier, de façon systématique, les procédures de collecte des données sur le niveau d’atteinte des résultats’’, ainsi que le cadre de résultats de la SNLCC. ’’Comme son nom l’indique, ce cadre, outil principal de planification par excellence, devra centraliser les informations essentielles concernant les résultats, les indicateurs, les valeurs de base et l’année de référence ainsi que les valeurs cibles annuelles cumulées de 2020 à 2024’’, a expliqué ainsi Seynabou Ndiaye Diakhaté.
ENCORE A LA RECHERCHE D’UNE «AFRIQUE DIGNE DES ENFANTS», 30 ANS APRES LA CHARTE
Le Sénégal a officiellement donné hier, mardi 15 juin, le coup d’envoi des activités portant célébration de la Journée de l’enfant Africain et, par la même, procédé au lancement de l’Evaluation de la SNPE (Stratégie Nationale de Protection de l'Enfant).
Le 16 juin de chaque année est célébré la Journée de l’enfant africain, en commémoration du massacre de Soweto, en Afrique du Sud, du temps de l’apartheid, le 16 juin 1976. Au Sénégal, la cérémonie officielle de cette 31ème édition s’est tenue hier, mardi 15 juin 2021, à Dakar, sous le thème «30 ans après l’adoption de la Charte, accélérons la mise en œuvre de l’Agenda 2040 pour une Afrique Digne des enfants».
Le Sénégal a officiellement donné hier, mardi 15 juin, le coup d’envoi des activités portant célébration de la Journée de l’enfant Africain et, par la même, procédé au lancement de l’Evaluation de la SNPE (Stratégie Nationale de Protection de l'Enfant).
Se basant sur la population du Sénégal qui est très jeune, avec 50% des 0 à 6 ans soumis à des violences physiques, sexuelles, verbales et morales, il s’agit de mettre en place un Système national intègre de protection de l’enfant, ensuite promouvoir un changement social positif en faveur de l’enfant. Mame Ngor Diouf, Secrétaire générale du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection de l’enfant (MFFGPE), souligne que «le Sénégal a pris des mesures importantes pour la protection de l’enfant à travers l’adoption de la Stratégie national pour la protection des enfants (SNPE), en 2013. Aujourd’hui à travers cette cérémonie nous lançons officiellement le démarrage des travaux de l’évaluation de la SNPE et le comité de pilotage est déjà installés, le budget nécessaire est mobilisé. Donc nous encourageons tous les acteurs à s’impliquer dans ce processus». Monsieur Mamadou Abdoulaye de la Plateforme pour la promotion des droits humains (PPDH) lui a plus insisté sur l’arrêt immédiat de la mendicité forcée des enfants. «La mendicité forcée des enfants est inacceptable, il faut que toutes les écoles de ce pays, tous les enfants sortent pour dire : ‘’nous n’accepterons cette injustice’’. Et je demande aux enfants qui sont là de porter ce message.»
LES ATTENTES DES ENFANTS, LES PROMESSES DE L’ETAT
Ayant massivement pris part à la cérémonie, les enfants ont exprimé leurs besoins et attentes. Marie Bocandji Niang de la Coalition Nationale des Associations et ONG en Faveur de l'Enfant (CONAFE Sénégal) n’a pas hésité de lancer un message fort pour la réalisation des promesses. «Dans l’agenda, l’objectif visé d’ici 2040, est que tous les enfants africains puissent grandir et s’inscrire dans le respect totale de leur droits. Et on veut que ça soit réalisable.»
En réponse, Mame Ngor Diouf dira : «on a vu la participation importante des enfants ; ils ont pris la parole pour faire la revue des aspirations. Je tiens à les remercier, ils ont reconnu tous ces efforts de l’Etat par rapport à la stratégie, à l’amélioration du contrôle de l’éducation, la gratuite des soins. Les recommandations allant dans le sens du Code de l’enfant, de la campagne de sensibilisation. Et nous avons pris de bonne note. Nous avons des défis majeurs et des perspectives encourageantes. Et l’Etat s’est engagé à construire des Centres d’accueils, de prise en charge des enfants pour véritablement leur offrir, en cas de violence, un cadre protecteur».
LES ASPIRATIONS A REALISER D’ICI 2024
L’agenda définit des aspirations à réaliser d’ici 2024, en indiquant le cadre de l’adoption de chaque aspiration. Il identifie, par la suite, les différentes actions incombant principalement aux Etats et devant être réalisées sur les cinq années du plan de 25 ans. Concernant les aspirations, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, dont l’application est contrôlée par le Comité sur les droits de l’enfant, offre un cadre juridique efficace pour l’amélioration des droits de l’enfant. Un cadre institutionnel, politique et législatif protecteur des droits de l’enfant est en place dans tous les Etats. La naissance de chaque enfant et d’autres informations vitales sont enregistrées, chaque enfant survit à une enfance saines, chaque enfants grandit bien alimenté et à accès aux nécessités de la vie, chaque enfant bénéficie pleinement d’une éducation de qualité, chaque enfant est protégé contre la violence, l’exploitation, les négligences et les abus. Ils doivent bénéficier d’un système de justice pénale spécifique et enfin le point de vue des enfants africains compte.
LA SOCIETE CIVILE POSE LE PREMIER ACTE
L’Etat du Sénégal avait donné sa parole, devant la communauté africaine et internationale il y a 8 ans, en 2013. La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) la lui rappelle.
L’Etat du Sénégal avait donné sa parole, devant la communauté africaine et internationale il y a 8 ans, en 2013. La Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) la lui rappelle. Mieux, la COSEDDH engage la responsabilité des autorités en initiant un avant-projet de loi sur la protection des défenseurs des droits humains au Sénégal. Un atelier de partage de ce texte a réuni des autorités, députés ainsi que des membres de la société civile notamment d'Amnesty International section Sénégal hier, mardi 15 juin 2021, à Dakar.
Dans le cadre de la mise en œuvre des directives de la Déclaration et du Mécanisme africain de protection des défenseurs des droits humains, des Etats dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest ont adopté des lois nationales de protection de ces acteurs de la société civile. C’est notamment le cas du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Mali. Au Sénégal qui traine encore les pieds, la mise en place d’une loi nationale de protection des défenseurs des droits humains, au-delà d’être une revendication de la société civile, est une recommandation forte du Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme en Afrique, du Réseau des institutions nationales africaines sur les droits de l'homme et du Groupe de travail sur l'examen périodique universel ; laquelle recommandation avait été acceptée par le Sénégal, en 2013.
C’est ainsi qu'Amnesty International/Sénégal, assurant la présidence de la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH), a sollicité les services d’un consultant pour l’élaboration d’un avant-projet de loi et un avant-projet de décret sur la protection des défenseurs des droits humains au Sénégal. Un atelier de partage de cet avant-projet de loi s’est déroulé hier, mardi 15 juin 2021, dans un hôtel de la place, en présence des acteurs concernés. Cette rencontre de partage a pour objectif la présentation de l'avant-projet de la loi de protection des défenseurs des droits humains au Sénégal, de faire un état des lieux des lois dans le pays, pour la protection de la société civile, et la création d'un cadre juridique qui non seulement protège les défenseurs des droits de l’homme, fixe leur responsabilité, leur rôle et leur devoir. Venu représenter la majorité parlementaire à cet atelier, le député-maire de Vélingara, Mamadou Woury Baïlo Diallo, a annoncé son soutien et celle de la majorité à l’adoption de cette loi. «La majorité est là pour les accompagner. Pour que ce projet soit adopté car ce projet, c'est pour protéger les défenseurs des droits humains mais aussi les mettre face à leur responsabilité», déclare le député-maire de Vélingara.
«CE N’EST PAS PARCE QU’ON EST MENACE QUE NOUS DEMANDONS QUE CETTE LOI SOIT ADOPTEE»
Le Directeur exécutif d’Amnesty International section Sénégal, Seydi Gassama, a rappelé que les défenseurs des droits de l'homme ne sont pas là pour la «déstabilisation du pays ou que la société sénégalaise soit déstructurée». Mais ils sont «pour une société plus respectueuse des droits humains de la part de l’État mais aussi de la part des communautés». Il est aussi revenu sur ce qui les a motivés a œuvre pour l’adoption de cette. «Ce n’est pas parce qu’on est menacé que nous demandons que cette loi soit adoptée. Mais nous pensons simplement qu'on a besoin d'un cadre juridique qui définit les rôles et les responsabilités des défenseurs des droits humains», a expliqué le sieur Gassama. Le député à l’Assemblée nationale, Cheikh Abiboulaye Dièye, tout en saluant l’initiative, a demandé à veiller à ce que cette loi soit en parfaite conformité avec nos réalités. Il a, par ailleurs, appeler à rester vigilant pour que cette loi ne soit pas la source de litiges dans un futur proche. «La protection des défenseurs des droits humains, dans le principe, est très importante car ils doivent être protégés. Mais, on doit rester vigilant pour que cela n’amène pas, dans un futur proche, des problèmes ou des difficultés (…)», a prévenu le député Cheikh Bamba Dièye.
SEYDI GASSAMA SUR LE CONFLIT FONCIER A NDINGLER : «Babacar Ngom a la possibilité d’acquérir d'autres terres…, mais les habitants n’ont que leurs terres pour cultiver»
Le conflit foncier opposant les populations de Ndingler au PDG de Sedima Group s’est invité à la rencontre de partage de l’avant-projet de loi de protection des défenseurs des droits humains au Sénégal, hier mardi. Interpellé en marge de l’atelier, le Directeur exécutif d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama, a dénoncé le litige foncier qui se déroule en Ndingler. Pour lui, l'homme d'affaires, à savoir Babacar Ngom, patron de Sedima Group, a la possibilité d’acquérir d'autres terres un peu partout dans le pays, mais les habitants Ndingler n’ont que leurs terres pour cultiver. Et ces habitants de cette localité n’ont pas encore commencé à cultiver (notamment les activités pré-hivernales comme le défrichage des terres) avec ce début d’hivernage. Déjà la veille, lundi 14 juin 2021, les populations de Ndingler se sont fait entendre. Face à la presse, elles ont menacé de braver l’arrêté préfectoral portant suspension de toutes activités sur les 80 ha litigieux, qu’elles considèrent toujours comme étant leurs terres de culture. Ainsi ont-elles décidé d’investir ces terres pour les labourer, dès les premières pluies
LE SUDES-ESR/IFE/UCAD ACCUSE LE RECTEUR
irame Sène, s’en prend encore plus violemment à notre collègue Thierno Ly, lequel avait pour seul tort de poser des affiches syndicales informant d’un débrayage décidé par l’USB Sudes/Esr/Ife en solidarité avec le camarade Sidy Diop agressé.
Le syndicat unitaire des enseignants du supérieur, section université Cheikh Anta Diop de Dakar a interpelé dans un communiqué en date d’hier, mardi 15 juin la communauté universitaire et l’ensemble des partenaires à barrer la route à la violence quelle que soit sa nature au sein de l’université.
Ce communiqué fait suite selon les enseignants du Sudes-Esr/Ife/Ucad à des séries d’agression de deux de leurs collègues par la direction. Selon la même source, ce qui contrarie les enseignants de l’IFE en premier, c’est bien ce qui est arrivé, deux fois en huit jours, à l’Institut français pour les Étudiants étrangers (IFE). «Le lundi 31 mai 2021, l’assistant Birame Sène, directeur des études fraîchement préfabriqué car nommé parle Recteur sans aucune base légale, fait irruption dans la salle de cours du professeur Sidy Fakha Diop, l’invective copieusement et menace de le corriger devant les étudiants et d’autres collègues présents.
Le tort du très respecté doyen Diop est d’avoir refusé la forfaiture consistant à vouloir imposer à l’IFE une gouvernance aux antipodes de la tradition universitaire et des textes qui régissent l’institution. Cette agression contre l’éminent Pr Sidy Fakha Diop dans sa classe a eu lieu sous les yeux de Abdoulaye Diouf, propulsé directeur de l’IFE dans des conditions qui bafouent les textes, l’élégance et le sérieux», a narré le communiqué des camarades de Dr Ndiabou Touré, déléguée syndicale de l’Usb de l’Ife.
Et de poursuivre : «la deuxième scène s’est déroulée le mardi 8 juin dernier. Le même Birame Sène, s’en prend encore plus violemment à notre collègue Thierno Ly, lequel avait pour seul tort de poser des affiches syndicales informant d’un débrayage décidé par l’USB Sudes/Esr/Ife en solidarité avec le camarade Sidy Diop agressé. N’eût été la retenue, le sang-froid et la grandeur d’esprit de Thierno Ly, il serait à coup sûr en incapacité de travail ».
Face à cette situation, le Sudes a invité tous ses membres à se mobiliser «sous peine de voir la mal gouvernance du Recteur Ahmadou Aly Mbaye plonger l’Ucad dans une situation encore plus regrettable». Et de renseigner «il convient de noter que ces agressions physiques et morales contre l’IFE sont orchestrées parle recteur de l’université Cheikh Anta Diop, Ahmadou Aly Mbaye qui veut utiliser l’IFE comme un laboratoire d’expérience de son projet de gouvernance dictatorial et bancal de l’Ucad ».
CES POINTS NOIRS DE LA TOURNÉE DE MACKY
Des jeunes auraient été recrutés massivement à Dakar par la mouvance présidentielle, afin de gonfler les foules. Les nervis ont repris du service en molestant sur leur itinéraire toute personne manifestant une quelconque hostilité au président
Recrutement de jeunes depuis Dakar et ailleurs pour rendre plus massives les mobilisations, recours à des nervis ou gros bras dans le sillage du cortège présidentiel, port de brassards rouges au niveau de certains points de passage de Macky Sall par des acteurs mécontents de leur traitement par le pouvoir en place… Autant de points noirs qui sont venus assombrir le tableau des méga-mobilisations du président Macky Sall, dans le cadre de sa tournée économique dans le nord du pays. Une initiative de caractère républicain certes, mais teintée de visées politiciennes.
Fortement ébranlé par les émeutes de mars dernier qui avaient fini de fragiliser son leadership et son crédit, Macky Sall semble en passe de redorer son image et de retrouver de l’allant auprès au sein des populations, par l’entremise d’une tournée économique auréolée de soubassement politique. Une tournée sur fond de méga-mobilisation au nord du Sénégal et devant un électorat qui lui a été fidèle depuis 2012, au regard des scores fleuve que le Président y a réalisés aux différents scrutins électoraux organisés entre son avènement au pouvoir et sa reconduction à la magistrature suprême dans le cadre du quinquennat. Ce faisant, Macky Sall semble vouloir faire d’une pierre deux coups, au-delà du nécessaire suivi de l’exécution des politiques publiques dans les régions. Pour bien d’analystes politiques, il s’agit pour Macky Sall non seulement de redorer son blason fortement terni par les manifestations populaires ayant accompagné le traitement «politico-judiciaire» de l’affaire Ousmane Sonko, mais encore de tenter à nouveau le «coup Ko» qui lui avait permis, à chaque élection, de doubler son opposition. Les Locales de 2022, sorte de primaires aux Législatives devant suivre dans la même année, seraient dans la ligne de mire du Président qui s’investit à rameuter ses troupes, en perspective de ce grand rendez-vous pour le renouvellement des élus locaux, qu’ils soient municipaux ou départementaux.
OMBRES NOIRES AU TABLEAU
Cette tournée économique dans le Nord du Sénégal, sur fond de fortes mobilisations orchestrées à coup de millions, n’a pas manqué cependant d’être ternie par certains points noirs qui ont pour qualificatifs «bétail électoral», recours aux nervis ou encore port de brassards rouges. Et pour cause, selon des médias, des jeunes auraient été recrutés massivement à Dakar par certains responsables apéristes et de la mouvance présidentielle, afin de gonfler les foules partout où Macky Sall passait, dans sa pérégrination vers le Fouta. Selon ainsi le journal « Le Témoin », à 24 heures de l’arrivée du président Macky Sall au Fouta, le quartier Grand-Yoff était l’un des points de convergence de tout ce Dakar comptait comme « bétail électoral ». À bord de cars « Horaires » et autres bus Dakar-Dem-Dik, des responsables de l’Apr et de Bby faisaient convoyer des jeunes au Fouta moyennant une somme de 17.500 cfa par tête, voire par tee-shirt à l’effigie de Macky Sall. Certains « chômeurs » auraient même exigé un montant de 20.000 F Cfa sous prétexte qu’ils devaient se payer un « Mer-gadou » ou matelas de fortune. Autrement dit, avoir sur quoi dormir au Fouta. Du coup, cette mobilisation au forceps semblait donner raison à l’opposant Ousmane Sonko qui, lors du dernier rassemblement du mouvement «M2D», à la Place de l’Obélisque, le 11 juin dernier, se disait séduit par la très forte mobilisation en ces termes : « Vous n’êtes ni exportés, ni transportés, ni loués, mais toujours présents ! ».
REVOILA LES GROS BRAS!
Une autre ombre au tableau de la mobilisation populaire qui accompagne le déplacement de Macky Sall au Nord du Sénégal semble sans nul doute être liée au recours des fameux…nervis dans les entournures du cortège présidentiel. Des gros bras qui s’étaient tristement illustrés lors des émeutes de mars dernier, en dictant la loi du plus fort aux manifestants hostiles au régime en place. Au nez et à la barbe des Forces de défense. Ou du moins, sous leur regard bienveillant. Et pour cause, ces individus armés de gourdins, machettes et autres armes de combat cheminaient sans aucune interpellation dans les artères de la capitale sénégalaise, aux côtés des forces de l’ordre sans jamais être rappelés…à l’ordre par les tenants de la force publique. Pis, ceux-ci semblaient même se complaire de leur présence au front. Suffisant alors pour déchainer une véritable levée de boucliers de moult acteurs qui avaient demandé à l’Etat de prendre ses responsabilités et de sanctionner les violences exercées par ces nervis sur des citoyens, même s’ils étaient des manifestants. Cette fois, les nervis sont réactivés pour les besoins…de la tournée économique du chef de l’Etat dans le Nord du pays. Du coup, les gros bras ont remis le pied à l’étrier en molestant sur leur itinéraire toute personne manifestant une quelconque posture anti-Macky. En témoigne le cas d’Aïda Sall, une jeune fille résidant à Ndellé Boye, Saint-Louis, et qui a passé un sale temps entre les mains de ces nervis qui accompagnaient le cortège du chef de l’Etat, Interpellé par le journal L’As, elle fera savoir que « Des nervis sont descendus des véhicules, nous ont trouvés avec des brassards rouges et nous ont malmenés, ont déchiré nos teeshirts et pris nos pagnes ». A Saint-Louis, les gros bras auraient indisposé les forces de l’ordre et le dispositif sécuritaire autour de l’itinéraire du président de la République à tel point que les responsables de la Police leur auraient intimé l’ordre de libérer la voie qu’ils occupaient avec leurs pick-up, sur l’avenue Général de Gaulle.
DESITINERAIRES TEINTES DE…ROUGE
L’apparition des brassards rouges sur le long de son parcours vers le Fouta peut aussi être perçue comme une autre tache noire dans la tournée économique de Macky Sall. C’est ainsi qu’à Saint-Louis, des victimes de Khar Yalla ont mis en exécution leur menace de « mettre du sable » dans l’accueil du président Macky Sall en arborant des brassards rouges. Sur l’axe Cité Vauvert- Ngallèle, elles s’étaient mobilisées en masse pour crier leur ras-le-bol et exiger qu’on les rende leurs parcelles. D’ailleurs, n’eût été la vigilance des forces de l’ordre, on aurait assisté, selon des témoins, à de violents heurts puisque de gros bras sortis de nulle part ont tenté de disperser les porteurs de brassards rouges et de pancartes hostiles au pouvoir. Malgré les intimidations, les «trouble-fêtes» ont tenu jusqu’au passage du cortège présidentiel. A Mpal également, des jeunes avaient auparavant arboré des brassards rouges pour dénoncer l’oubli volontaire dont est victime la cité religieuse de Mame Rawane Ngom, rapporte-t-on.
Selon les contestataires, le président Sall n’a pas respecté ses promesses électorales vis à vis de Mpal dans le cadre de la modernisation des cités religieuses. Toujours dans la même zone, à Rao, les populations qui réclament sa communalisation se sont jointes aux producteurs d’oignons du Gandiol et des villages environnants en portant des brassards rouges et en accrochant des sacs d’oignon vides le long de l’itinéraire pour exprimer la mévente de leurs productions et fustiger le manque d’accompagnement auprès des institutions financières. Ces diverses actions de contestation ne sont cependant pas spécifiques dans l’itinéraire de Macky Sall au Nord. Question à mille balles : qu’en sera-til à Matam où les membres des divers mouvements regroupés au sein du concept « Fouta Tampi » disent attendre de pied ferme le chef de l’Etat ?
LES JOURNAUX COMMENTENT LA TOURNÉE DE MACKY SALL À MATAM
Dakar, 16 juin (APS) - Les quotidiens dakarois traitent, dans leur écrasante majorité, de la tournée économique que le chef de l’Etat, Macky Sall, effectue depuis lundi dans la région de Matam (nord-est).
Le Soleil qui rend compte du conseil présidentiel territorialisé organisé mardi dans le chef-lieu de région, relève que selon le président Sall, ‘’le Gouvernement a fait deux fois plus que ce qu’il avait promis’’ lors du conseil des ministres délocalisé du 21 mars 2013. Ce qui fait dire au quotidien national que ‘’les promesses d’engagements de 2013 [ont été] satisfaites à 200%’’.
Commentant les importants investissements consentis en faveur de la région, le quotidien Les Echos écrit que ‘’Macky Sall gâte les Matamois’’. Et tout en annonçant la construction d’une université et d’un aéroport, le journal écrit que les 253 milliards injectés dans la région ont été consacrés à la santé, l’éducation, les infrastructures, l’agriculture…
‘’Selon le Président Sall, la mise en œuvre de ce programme va permettre de consolider la transformation en cours dans la région, à travers l’élargissement des bases productives’’, écrit à son tour L’Observateur.
D’après Le Quotidien, ‘’en annonçant la construction d’une université à Matam d’ici 2024, d’un Dac [domaine agricole communautaire] et d’une Cour d’appel, Macky Sall a sorti de son chapeau des annonces fortes auxquelles personne ne s’attendait’’.
Tout en signalant que ‘’Macky Sall revient avec un programme de 450 milliards FCFA pour la région’’ de Matam, L’As, faisant les ‘’comptes et mécomptes’’ de sa tournée économique, signale que ‘’la violence s’est invitée hier dans la tournée économique que le président de la République effectue depuis samedi dernier dans le Fouta’’. Le journal explique que ses partisans de Ndouloumadji, ont ‘’incendié’’ sa maison sise dans ce village, après avoir appris qu’il avait décidé de ne pas se rendre dans leur localité.
‘’Des frustrés de Ndouloumadji mettent le feu à la maison paternelle de Macky…’’, indique à son tour Vox Populi, relevant que les manifestants ont également brûlé des pneus.
‘’Est-ce véritablement le divorce entre le Président Macky Sall et une bonne partie des +Foutankés’’ ?’’, s’interroge Tribune après cette manifestation . Le journal estime que ‘’la question est posée avec acuité, surtout depuis la naissance du mouvement +Fouta tampi+ qui polarise toutes les attentions’’.
Et selon Le Témoin Quotidien, la tournée du chef de l’Etat dans les régions de Saint-Louis et Matam ‘’a par moments des airs de corrida quand on sait qu’un peu partout, des manifestants portent des brassards rouges ou brandissent des étoffes écarlates pour exprimer leur mécontentement’’.
Sud Quotidien liste ‘’les points noirs’’ qui ‘’sont venus assombrir le tableau des méga-mobilisations’’ du président Sall lors de sa tournée économique dans le nord du pays. Le journal cite à cet effet le ‘’recrutement de jeunes depuis Dakar et ailleurs pour rendre plus massives les mobilisations’’, le ‘’recours à des nervis ou gros bras (…)’’, le ‘’port de brassages rouges au niveau de certains points de passage (…)’’.
En tout cas, pour WalfQuotidien, ‘’avec ce que l’on voit quotidiennement à travers le pays, et dans la Diaspora, force est de constater que le pays profond n’est pas du tout content de la conduite des choses, malgré les gros investissements de l’ambitieux Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC)’’.
Comment la décision du chef de l’Etat d’octroyer une indemnité de 50 000 F CFA aux chefs de village, le quotidien Enquête considère cette mesure comme ‘’un retour en arrière’’, ‘’dans la mesure où’’ il avait lui-même ‘’mis fin’’ à ces rémunérations, à son arrivée au pouvoir en 2012’’.
MATAM S’OFFRE UN PLAN QUADRIENNAL DE 450 MILLIARDS FCFA
Pour le président de la République, les performances dans la région de Matam sont significativement importantes, même s’il reconnaît que certains défis et contraintes restent à relever.
La quatrième journée de la tournée présidentielle dans la région de Matam, s’est distinguée par la tenue d’un Conseil présidentiel territorialisé de développement tenu hier, mardi 15 juin au centre culturel de Matam, sous la présidence du chef de l’Etat Macky Sall . Cette rencontre qui s’est déroulée en présence des ministres du gouvernement, des directeurs généraux et plusieurs autorités de l’administration territoriale et des élus locaux, a permis de décliner de nouvelles perspectives, recommandations et propositions pour le développement de la région.
Dans son discours introductif, le président de la République a félicité l’engagement des autorités locales à œuvrer pour le développement socio-économique de Matam, pour expliquer, qu’elles ont facilité la prise de conscience des besoins d’investissements prioritaires de la région. Il y a huit ans qu’un programme d’investissement d’un montant de 126.767.465.276 FCFA sur la période triennale 2013-2015 avait été mis en phase pour offrir à la région les balises d’un développement endogène à travers un programme d’investissement consacré à la mise en œuvre de plusieurs actions pour booster son développement. Pour le président de la République, les performances dans la région de Matam sont significativement importantes, même s’il reconnaît que certains défis et contraintes restent à relever. En effet, de 2013 à la date d’aujourd’hui, «une enveloppe de plus de 253 milliards de francs CFA a été injectée dans la région, soit deux fois plus que le montant validé lors du conseil des ministres qui avait été tenu dans la région de Matam», a rappelé le président de la République. Ces investissements ont touché le désenclavement au niveau interne et externe, la valorisation de ses potentialités agro-sylvopastorales, les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’énergie et de l’eau, entre autres…
DE NOUVELLES PERSPECTIVES
Malgré les progrès enregistrés, le président de la République, qui se fixe l’objectif de lutter significativement pour la réduction des disparités sociales et territoriales, relève que « des efforts restent à faire, particulièrement en matière d’autonomisation économique des femmes, d’aménagements hydro-agricoles, d’insertion et d’emploi des jeunes et aussi des daaras». Après la lecture de la conférence territoriale du gouverneur de région, l’intervention des acteurs de la région et d’autres interventions désignées par le chef de l’Etat, la rencontre s’est illustrée de la présentation du programme d’investissements publics (2020-2023) effectuée par le ministre de l’économie, du plan et de la coopération.
Suite à l’intervention des ministres, le président en tenant compte des échanges et des besoins exprimés, a, approuvé les différentes recommandations qui ont été dites, comme décisions issues du Conseil présidentiel territorialisé de développement qui soutient un nouveau programme d’investissement public destiné à la région de Matam estimé à 450 milliards de francs Cfa. En matière d’agriculture, d’élevage de pêche avec en priorité la réalisation du DAC de Matam pour 6 milliards de F Cfa, c’est aussi l’amplification des aménagements agricoles avec un redéploiement de la Saed qui a été retenue. Les mesures du secteur portent aussi sur la mise en œuvre du projet pré Ferlo dans le département de Ranérou pour une mise en valeur de 12 000 hectares par campagne (24 000 hectares par année) et la construction d’une ferme piscicole de 50 hectares et d’une ferme pastorale où l’implication des opérateurs privés est attendue, avec au démarrage 100 hectares. En plus d’assurer le transfert aux organisations paysannes des ouvrages pour accroître le niveau de mise en valeur des potentialités de la région et de procéder à la construction d’un laboratoire de semences certifiées, dans le domaine de l’agriculture, se positionne aussi l’intensification de 6 Sipa notamment à Ndendori, Orkadiéré, Sédo, Thiarène , Taïba et Ndouloumadji Funébé. Il est retenu aussi, l’exploitation de cultures fourragères pour offrir plus de rendement aux éleveurs. Dans le domaine des infrastructures et de l’industrie, on note la réalisation de l’aéroport régional de Matam à Ourossogui, le démarrage dans les délais de la construction de la route Ndande Mayo Sud et la route Ndandé Mayo Nord (dont le démarrage des travaux, sera lancé durant la visite du président).
S’y ajoutent, l’accélération du projet de navigation du fleuve Sénégal piloté par l’OMVS et le bitumage sur 39 km du carrefour de la nationale 2 à Vélingara-Ferlo, la valorisation des phosphates de la région de Matam et en particuliers les phosphates de Ndendori. L’électrification rurale urbaine qui constitue le cinquième point, des actions, porte sur l’accélération de la mise en œuvre de la deuxième phase du PUDC dans 86 localités de la région et la mise en ouvre du projet «boucle du Ferlo». Au niveau de l’Education, la formation et l’enseignement supérieur, on recense, la construction d’un institut supérieur d’enseignement professionnel (Isep) à Matam (lancement des travaux ce mercredi), la réalisation aussi de l’espace numérique ouvert de Bokidiawé et la construction d’un centre de formation professionnel et technique dans chacun des trois départements de la région. Sur la rubrique, il est retenu, le renforcement des effectifs de l’éducation nationale et le déploiement d’appui des daaras, la création de l’Université de Matam à l’horizon 2024. Pour la santé, les décisions ont porté sur le renforcement des effectifs du secteur, la construction d’un hôpital moderne de 150 lits avec toutes les spécialités pour 21 milliards…
Pour l’urbanisme et l’habitat, il est prescrit aussi un déploiement du programme 100.000 logements à Matam avec l’accompagnement de la population, et en particulier les émigrés de la région pour en bénéficier. La dixième mesure articulée au domaine de la sécurité et de la justice, instruit la construction du palais de justice avec le siège de la cour d’appel de Matam, la mise aux normes du poste de la gendarmerie de Thilogne qui passe en brigade. Dans le domaine de la jeunesse et de l’emploi, en plus de la construction de la maison de la jeunesse et de la citoyenneté, c’est l’implantation rapide des pôles emplois et entreprenariat qui a été retenue pour les trois départements de la région. Le président Sall soulignera que dans «le domaine de l’appui aux initiatives privées, il y a le renforcement des interventions de tous les instruments de l’Etat, notamment la Der, le Fongip, la Bnde la Banque agricole, la Banque de l’habitat du Sénégal, l’Apix et l’Adpme, l’Anpej le 3Fpt entres autres ont été territorialisés pour une grande synergie d’action». Après la tenue du conseil du conseil, le président de la République a procédé dans l’après-midi d’hier, au lancement officiel des travaux de la Route Dandé Mayo et à l’Inauguration du Lycée Hassan Sadio Diallo à Nguidjilone.
UNE INDEMNITE MENSUELLE DE 50MILLE FRANCS CFA SERA OCTROYEE AUX CHEFS DE VILLAGE
Lors du Conseil présidentiel territorialisé de développement, le président de la République a annoncé la décision d’octroyer une indemnité mensuelle de 50.000 F CFA aux chefs de village du Sénégal. Le président Macky Sall qui a salué la «tâche importante» des chefs de village dans l’accompagnement des autorités dans plusieurs domaines, a estimé que cette indemnité n’est que justice, car les délégués de quartier des communes bénéficiant déjà d’une indemnité mensuelle. Dans la perspective, de l’allocation de cette indemnité, qui est une vieille doléance des chefs de village le président de la République, a invité le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, et son collègue de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, à travailler pour l’effectivité de cette mesure qui sera déroulée en juillet 2021. Sur la question, des instructions ont été aussi données aux préfets et sous-préfets de finaliser la liste des chefs de village.