Le retour dans la Tanière de Maïmouna Diarra à la place de Anne Françoise Diouf a fait beaucoup de bruit. Mais Moustapha Gaye qui dit comprendre les critiques, positive et rassure quant à l’état d’esprit de son expérimenté pivot qui va disputer son 5e Afrobasket.
Le sélectionneur de l’Equipe nationale féminine de basket, Moustapha Gaye, a salué l’implication du pivot des Lionnes, Maïmouna Diarra, après son retour au sein de la Tanière. Zappée une première fois de la liste des 12 joueuses retenues pour l’Afrobasket féminin qui débute le 18 septembre prochain au Cameroun, la joueuse a finalement été rappelée par son coach en remplacement de Anne Françoise Diouf. «Nous sommes très contents d’accueillir Maïmouna (Diarra) qui nous aide beaucoup dans ce que nous voulons faire. Nous sommes très sereins malgré tout ce qui s’est passé», a confié le technicien sénégalais. Avant de préciser que «seul l’intérêt de l’équipe compte.
S’il y a des critiques à mon égard, je les comprends et je les accepte. C’est légitime». Un retour du pivot des Lionnes que Tapha Gaye considère comme «une erreur d’appréciation, comme je l’ai dit dans le communiqué. C’est que j’ai tenté de corriger. Et je reste concentré sur l’objectif de mon équipe». Quant à l’état d’esprit du pivot du club espagnol de Campus Promete, le coach des Lionnes de souligner : «Elle est super bien accueillie. Tout le monde est content qu’elle soit encore là. Même si dans la préparation, elle n’a pas été au top, elle est très concentrée. Nous sommes contents d’avoir Maïmouna (Diarra).»
Au-delà du retour de l’une des anciennes de la Tanière (30 ans, 1m 98) qui va jouer son 5e Afrobasket, «coach Tapha» dresse un bilan positif des deux matchs amicaux disputés ce week-end contre la sélection locale et marqués par deux victoires. Ces deux rencontres ont permis au staff technique de jauger le niveau de l’équipe avant de prendre la direction de Yaoundé, cet après-midi. «Je remercie les filles du championnat local qui ont accepté d’être nos sparring partners, les coaches Oussou et Pabi. On en avait vraiment besoin, en l’absence du tournoi international qui était prévu. C’était donc une bonne chose pour nous de rencontrer une telle adversité.»
Ces deux matchs amicaux sont «nécessaires» mais pas «suffisants»
Tapha Gaye d’insister sur l’apport de ces deux matchs-tests riches en enseignements. «Je me rends compte que beaucoup de choses qui paraissaient évidentes, le sont moins quand tu as des positions réelles. Cela nous a permis d’avoir des orientations, des corrections à faire. On s’est attelés à cela ce matin (hier)», souligne-t-il. Deux oppositions «nécessaires» mais qui ne devraient pas être «suffisantes» pour se rassurer avant d’attaquer la compétition. Mais le staff technique, qui ne compte nullement se plaindre, devra faire avec les moyens du bord. D’ailleurs, souligne le coach des Lionnes, «on aurait aimé jouer contre les garçons, mais il fallait leur faire des tests Pcr, les isoler. Cela demande beaucoup de choses que nous ne maîtrisons pas pour le moment».
«L’objectif c’est le podium, mais nous allons tout faire pour aller au bout
Après deux titres continentaux avec les Lionnes, coach Tapha affiche les mêmes ambitions. «L’objectif est de gagner un troisième titre africain. Dans un coin de ma tête, c’est cela. Et ce sera juste une joie de plus, de rendre service à une Nation qui vit de sport, qui nous soutient à tout moment. Il est vrai que l’objectif de l’équipe, c’est d’être sur le podium, mais nous allons tout faire pour aller au bout», a-t-il souhaité. A noter que les Lionnes quittent Dakar cet après-midi pour rallier Yaoundé en fin de soirée, après une escale à Abidjan. Le Sénégal, logé dans le Groupe C, joue son premier match contre la Guinée, le 18 septembre, puis l’Egypte le 20 septembre prochain.
A cause d’un match de foot, les jeunes de Pété et de Boké se sont affrontés dimanche et lundi à coups de machettes. Ces activités sportives sont teintées de passions politiques à quelque quatre mois des élections locales.
A cause d’un match de foot, le pire a failli se produire à Podor : lors du match de quart de finale du «Tournoi de l’émergence» opposant les équipes de Pété et Boké ce dimanche, les esprits se sont chauffés provoquant l’interruption de la rencontre.
Alors que Boké menait au score (1- 0), les arbitres ont été agressés et l’aire de jeu envahie. Les attroupements ont seulement causé des dégâts matériels comme le découpage en morceaux de la bâche qui couvrait le terrain.
Tout laissait présager que le calme était revenu, car l’équipe de Pété et ses supporters étaient rentrés sains et saufs. Mais, certains spectateurs prédisaient en connaissance de cause que ce calme annonçait la tempête.
Hier, c’était le marché hebdomadaire de Pété où des populations de Boké se rendent massivement. Il est 9 h ! C’est l’heure de l’installation des vendeurs et la venue des acheteurs. C’est l’heure aussi choisie par les jeunes de Pété qui ont envahi le marché pour traquer des personnes venant de Boké. Ce qui provoqua les affrontements pendant une heure, plongeant le marché hebdomadaire dans le chaos. Les éléments de la brigade de gendarmerie de Pété, qui étaient en train de réguler la circulation, étaient obligés de s’employer pour arrêter les bagarres notées dans différents endroits du marché.
Le véhicule des pandores a même été caillassé par des jeunes de Pété déchaînés. Il a fallu l’intervention des dignitaires de la ville de la commune de Pété pour calmer les ardeurs. Le calme était revenu dans le marché. Mais, il sera de courte durée. Car, une trentaine de minutes plus tard, des jeunes de Boké avaient envahi le marché, armés de coupe-coupe, de machettes et de bâtons. Ils longèrent la Route nationale qui traverse le marché en scandant «Boké ! Boké !».
Après quelques allers-retours sous les yeux des gendarmes, un groupe de jeunes ont voulu pénétrer à l’intérieur de Pété. Mais, ils ont été dissuadés par les médiateurs. Alors qu’ils mouraient d’envie d’en découdre en invitant leurs adversaires à l’affrontement.
Face à cette situation, certains résidents de Pété sont sortis du marché pour charger à nouveau les «Bokois». C’est la course-poursuite. Et un habitant de Boké a été touché au niveau de l’avant-bras, qui s’est déboité. Dans l’autre camp, un jeune, pris au piège, a reçu un coup de coupecoupe sur le front. Il a été très vite évacué à l’hôpital qui est à quelques mètres du lieu des affrontements. Plus tard, une intervention énergique du commandant de la brigade de gendarmerie de Pété a permis d’évacuer les jeunes des lieux.
Le discours de l’attaché de cabinet du ministre des Finances, originaire de Boké, Boubou Diallo, et du frère du ministre, Alassane Daouda Diallo, a ramené le calme chez les jeunes de Boké. Ils les ont convaincus de prendre les voitures pour rentrer chez eux.
«NOUS NE CEDERONS JAMAIS À L’INTIMIDATION»
Guy Marius et compagnie rejoignent la marche de vendredi
Noo Lank avait annoncé une manifestation pour le 17 septembre prochain, après l’interdiction de celle de vendredi dernier. Mais il ne sera plus seul puisque Frapp, Ataw, Y’en a marre et autres ont décidé de faire front commun de la Place de la Nation au rond-point de la Rts pour dénoncer la cherté de la vie.
L’arrestation musclée de Guy Marius Sagna et Cie, dimanche à Guédiawaye, a été vigoureusement dénoncée. Après la libération des activistes dans la soirée, Frapp France dégage, Y’ en a marre, Forces démocratiques du Sénégal (Fds), le Collectif Noo lank, Luttons contre l’indiscipline au Sénégal et And taxawu Askan wi (Ataw) ont fait face à la presse hier. Mais selon le coordonnateur de Noo lank, les «menaces» et les «intimidations» ne passeront pas.
Ababacar Mbaye du mouvement And taxaw askan wi (Ataw) condamne la «violation» des libertés comme celle de la marche qui est un droit constitutionnel. Et il ajoute : «Nous continuerons à exiger cette baisse des prix des produits de consommation. Nous ne céderons jamais à l’intimidation. Ce qui s’est passé hier (dimanche) à Guédiawaye est inhumain et indigne d’un pays démocratique. Ceux qui doivent faire respecter le droit ont bafoué le droit de simples citoyens qui manifestaient pacifiquement.» M. Mbaye s’est aussi étonné de l’énorme dispositif de sécurité qui était visible jusque dans les coins des quartiers de Guédiawaye.
En dépit de tout cela, les activistes ont décidé de manifester le vendredi 17 septembre prochain, de la Place de la Nation au Rond-Point de la Rts, comme annoncé par le Collectif Noo lank après l’interdiction de leur marche du 10 septembre. «Nous ne reculerons jamais face à la vérité, surtout quand il s’agit de nos libertés. Après, cette brutalité et ce kidnapping qu’ils ont infligés à nos camarades, ils doivent savoir qu’il y a des milliers de Guy Marius Sagna. Nous appelons tout le monde à la manifestation du 17 septembre qui n’est pas une manifestation de Noo lank ni de Ataw ou de Frapp, mais une du peuple, des travailleurs dans leur ensemble. Il n’y a pas un prix réservé à un policier, à un enseignant ou à une catégorie particulière. Nous sentons tous la cherté de la vie. Un pays où l’eau, l’électricité, le riz, le loyer, le téléphone sont chers, même la tasse de café Touba. On va continuer comme ça ? Alors, oui à la résistance», a conclu Ababacar Mbaye.
Par Hamidou ANNE
CES PUTSCHISTES EN PUISSANCE
La maladie de notre pays s’observe avec des hommes publics qui saluent des putschs. Cela en dit long sur leur attachement à la République. Des réactions positives observées notamment chez un ancien Premier ministre et un député sont malsaines
Le coup d’Etat contre Alpha Condé nous touche en tant que voisin immédiat de la Guinée. De nombreux Sénégalais vivent dans ce pays et l’immigration guinéenne est une réalité sénégalaise au point que le brassage de nos deux peuples a fécondé de nombreux binationaux. D’où l’importance pour les Sénégalais de se sentir concernés par les troubles qui nous parviennent de Conakry. Des journalistes, chroniqueurs et hommes politiques applaudissent même le putsch du lieutenant-colonel Doumbouya d’une manière qui provoque la gêne. Des réactions positives observées notamment chez un ancien Premier ministre, un député ou encore un maire sont malsaines. Un homme public, de surcroît quand il aspire à gouverner, ne peut pas saluer un coup d’Etat, surtout quand celui-ci provoque des morts et plonge le pays déjà fragile dans une profonde période d’incertitude.
Alpha Condé n’avait pas une grande affection pour les dirigeants sénégalais. Il avait même développé de plus en plus une grande hostilité vis-à-vis de notre pays, allant jusqu’à fermer la frontière commune. La ligne Dakar-Conakry était brouillée au point que le point de non-retour semblait atteint ; chose curieuse pour des voisins aux peuples entrelacés et au destin uni par l’histoire et la géographie. Condé est un vieux routier socialiste qui a eu comme parrain Pierre Mendès-France. C’est un homme de gauche qui a mal tourné avec l’ivresse du pouvoir, comme un certain Laurent Gbagbo. Après des décennies d’un combat politique ponctué par des séjours en prison et des tentatives d’assassinat, celui qui fut surnommé «Mandela de l’Afrique de l’Ouest» arrive au pouvoir dans des conditions rocambolesques en 2010.
Alpha Condé n’a pas réussi à changer le visage de la Guinée. Les conditions de vie des Guinéens sont difficiles. Il suffit de passer quelques jours à Conakry pour se rendre compte de l’absence d’un Etat soucieux de transformer la vie des gens, de leur procurer une vie meilleure. Entre les problèmes d’accès aux services sociaux de base comme l’eau et l’électricité, les soucis d’assainissement, la corruption et le désespoir des jeunes, Conakry est le symbole de centaines de villes africaines. Les jeunes y vivent de la débrouille, comme dans beaucoup de centres urbains du continent, attendant un hypothétique changement. Ce sont ces jeunes, parce qu’ils ont perdu patience et vivent dans le dénuement le plus absolu, qui applaudissent un ancien légionnaire qui vient de confisquer le pouvoir.
Alpha Condé a gouverné avec son clan. Il a changé la constitution pour se maintenir au pouvoir, enveloppant sa gouvernance d’un mépris sans précédent pour ses concitoyens et ses pairs africains. Il était incapable de transformer la vie des Guinéens. On ne peut faire avec un troisième mandat illégitime ce qu’on a échoué à faire lors des deux précédents. Malgré ce qui précède, je n’applaudis pas des putschistes. Je n’attends rien de positif de militaires qui violent leur serment de servir l’Etat. Les expériences Yahya Jammeh, Dadis Camara, Amadou Sanogo et plus récemment Assimi Goita, invalident les discours prometteurs de bidasses putschistes quant à la transformation de leur pays.
L’image d’un Président mis aux arrêts, menotté par son Armée et exhibé dans un véhicule pour être humilié devant son Peuple m’est insupportable. Ces photos d’un Alpha Condé hagard qui parcourent les réseaux sociaux détruisent des années d’effort pour construire des Etats forts et respectables qui ne font plus de nous la risée des autres.
Je n’oublie pas qui fut Alpha Condé, même si son exercice du pouvoir n’a pas été à la hauteur de la promesse de ses trois décennies d’opposition. Comme pour Wade ou Gbagbo, il faut se souvenir de ses luttes pour la démocratie et les libertés publiques dans son pays à une époque où militer pouvait conduire à la détention à vie, voire au cimetière.
Les vieux opposants africains une fois au pouvoir sont critiquables, mais ils ne méritent pas les rires des opposants de maintenant, car ils leur ont ouvert la voie. Si Abdoul Mbaye et Barthélemy Dias s’opposent sans craindre pour leur vie, ils le doivent aux précurseurs comme Alpha Condé. Saluer l’humiliation d’un élu, a fortiori un chef d’Etat, c’est nourrir la défiance vis-à-vis des institutions, qui est le moteur des populistes autoritaires adeptes du «dégagisme». Une Nation se glorifie aussi du traitement respectueux vis-à-vis de ses élus. Il est fondamental de les critiquer, de leur opposer un discours radical, sans manquer au devoir de respect qu’exige leur charge.
La maladie de notre pays s’observe avec des hommes publics qui saluent des putschs. Cela en dit long sur leur attachement à la démocratie et à la République. Voilà des putschistes en puissance…Quant à la Guinée, elle s’enfonce dans les abîmes avec cet énième putsch perpétré par ceux-là qui se drapent du manteau de sauveurs vertueux, soucieux d’atténuer les souffrances du Peuple guinéen alors qu’ils ont été le bras armé de la répression des manifestants contre le troisième mandat de Condé. L’amnésie collective est frappante
MBAYE NIANG ATTENDU AUJOURD’HUI A BORDEAUX
Mbaye Niang s’apprête à effectuer son retour dans le championnat français. En effet, l’attaquant sénégalais devrait s’engager avec Bordeaux en tant que joker
Lanterne rouge après cinq journées de Ligue 1, Bordeaux devrait accueillir l'attaquant Mbaye Niang dans les prochaines heures. Le club aquitain serait proche d'un accord avec le Staderennais qui a décidé de ne pas retenir l'international sénégalais
Mbaye Niang s’apprête à effectuer son retour dans le championnat français. En effet, l’attaquant sénégalais devrait s’engager avec Bordeaux en tant que joker. L’avant-centre du Stade Rennais est pressenti pour débarquer dans les prochaines heures au Haillan afin de parapher son contrat. Les deux clubs concernés sont tout proches de trouver un accord.
En principe, rien ne s’oppose à ce que le joueur découvre son quatrième club français après Montpellier, Caen et Rennes. La saison dernière, l’ancien joueur de Milan AC avaitfailli rejoindre une autre équipe de Ligue 1 hors de la période des transferts. Même si les négociations étaient bien avancées avec l’AS Saint-Etienne, le transfert n’a pas pu se faire finalement.
L’équipe de Bordeaux signerait une belle opération en s’attachant les services du joueur de 27 ans, surtout qu’il était à court de solutions dans le secteur offensif. Après cinq journées de championnat, l’ancien club de Youssouf Sabaly figure à la dernière place au classement, avec seulement 2 points pris sur 15 possibles. En recrutant l’international sénégalais, les Marine et Blanc espèrent pouvoir lancer enfin leur saison.
A noter que Bordeaux avait également étudié les pistes Islam Slimani (Lyon) et de l’ancien attaquant de Metz, Habib Diallo. Mbaye Niang aura sans doute besoin de quelques semaines avant de retrouver le rythme, lui qui a brièvement porté le maillot d'Al-Ahli en prêt la saison dernière. Sa signature devrait tout de même renforcer une équipe à la peine et en manque de talent offensif.
MAME ABDOU AZIZ SY DABAKH EST VENU, A VECU ET CONVAINCU
Véridique, désintéressé et ouvert, l’ancien khalife général des Tidiane Mame Abdou Aziz Sy Dabakh jouait un rôle prépondérant dans l’équilibre social du Sénégal. 24 après sa disparition, le Sénégal pleure toujours sa voix médiane
Ses recommandations étaient suivies d’effets immédiats. Véridique, désintéressé et ouvert, l’ancien khalife général des Tidiane Mame Abdou Aziz Sy Dabakh jouait un rôle prépondérant dans l’équilibre social du Sénégal. 24 après sa disparition, le Sénégal pleure toujours sa voix médiane.
Lors des évènements malheureux du mois de mars dernier où le Sénégal a failli basculer dans le chaos, la médiation des chefs religieux du pays a été d’un grand apport pour l’apaisement et la pacification de la situation. Un rôle que ces guides ont longtemps joué pour préserver et perpétuer l’exception sénégalaise.
Et un homme d’entre eux a écrit son nom : Mame Abdou Aziz Sy Dabakh. Né en 1904, ce vénéré fils d’El Hadji Malick Sy, mis sur orbite soudaine pour devenir le Khalife général des Tidianes en 1957 après les rappels à Dieu presque simultanément de ses deux grands frères Serigne Babacar Sy et Serigne Mansour Sy (père de l’actuel khalife Serigne Babacar Sy Mansour ), était une figure religieuse attachante et faisait l’unanimité autour de sa personne.
Avec sa voix unique, à la fois mélodieuse, attirante et tranchante, ‘’Mame Abdou’’ comme l’appelaient les Sénégalais, ne tergiversait pas lorsqu’il s’agissait de parler des maux de la société de recadrer les hommes politiques. Son seul meilleur ami : La vérité. Celui qui a eu la chance de passer de maître en maître, mais le tout au sein de l’Université de Tivaouane où il a été formé intégralement aux sciences islamiques, avait fini par instaurer une loi impartiale et impersonnelle en matière de vérité. «Quelle coïncidence en ce 14 septembre 2017 que la commémoration du vingtième anniversaire du rappel à Dieu de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, qui fut khalife général des Tidianes, se déroule le même jour que l’installation de la 13ème Législature issue des élections du 30 juillet dernier ! Si cette coïncidence est à ce point saisissante, c’est essentiellement dû au message que le saint homme adressait aux parlementaires, comme en un rappel à l’ordre, on ne peut plus explicite pour que, de façon intemporelle, ils ne perdent jamais de vue le sens de leur obligation d’élus du Peuple. Le message est si chargé de sens, surtout à l’heure actuelle, qu’il a été à juste raison passé en boucle sur des chaînes de télévision et les ondes de radio.
A lui tout seul, il pourrait servir de code de conduite à des élus qui ne sauraient pas pourquoi ils sont à leur poste de représentants du Peuple», soutenait le chercheur Abou Bakr Moreau, dans un article très repris avant de signaler que «dans un message laissé à la postérité et appelé à demeurer, Mame Abdou Aziz Sy s’est fait plus homme d’Etat que tous les hommes dits d’Etat qui, très souvent, ne pensent qu’à la prochaine élection.
Mame Abdou Aziz Sy Dabakh s’est fait homme d’Etat plus que tous les hommes dits d’Etat que nous avons jamais connus», renchérissait l’enseignant à l’Ucad. Difficile ne pas acquiescer eu égard à la dimension de ce grand homme de Dieu. Il entretenait des relations cordiales avec toutes les confréries, organisations religieuses, mais aussi l’Eglise. D’une simplicité et d’un franc-parler légendaires, le fils d’El hadji Malick était un régulateur hors pair. Le sermon qu’il a tenu lors du décès de l’avocat et ancien président de l’Assemblée nationale, Lamine Guèye, est entré dans les annales de l’histoire.
En tirant sa révérence le 14 septembre 1997, Mame Abdou laisse une nation orpheline. Sa parole manque aux Sénégalais. Et pour s’en convaincre, à chaque fois que le pays connaît des soubresauts, ses prêches sont repris en boucle pour apaiser les Sénégalais. Et comme l’a dit un jour le professeur Abdou Aziz Kébé sur Pr Barham Diop : «Mame Abou est venu, il a vécu, il a convaincu».
RENVOYÉS DES ECOLES PRIVÉES PAR DEFAUT DE PAIEMENT, LES ETUDIANTS MENACENT CHEIKH OUMAR HANNE
Dans tous leurs états, les étudiants du privé menacent de hausser le ton et de passer à la vitesse supérieure d’ici trois jours si le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Omar Hanne, ne prend pas en compte leurs revendications
Les étudiants orientés dans les écoles privées par l’Etat sont très remontés contre le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Hanne. A l’origine de leur colère ? Le renvoi dont ils font l’objet de la part des établissements privés à cause du non-respect des engagements pris par l’Etat
Dans tous leurs états, les étudiants du privé menacent de hausser le ton et de passer à la vitesse supérieure d’ici trois jours si le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Omar Hanne, ne prend pas en compte leurs revendications. Lors d’une conférence de presse tenue à Mbour, ils ont déploré l’attitude de l’Etat qui a foulé au pied les engagements qu’il avait pris auprès des écoles privées.
Selon eux, le gouvernement n’a pas payé la facture qu’il doit à ces établissements privés. D’où la décision de ces derniers de mettre à la porte plus de 150 étudiants dont certains sont en classe d’examen.
Etudiant en sciences infirmières de l’IST de Mbour, Ibrahima Diop affirme qu’ils n’accepteront pas d’être sacrifiés par un Etat qui n’honore pas ses engagements. «Nous tirons la sonnette d’alarme pour dire aux autorités compétentes, notamment au Président Macky Sall et à son ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Omar Hanne, de régler cette situation inacceptable. Nous donnons un ultimatum à l’Etat. Si rien n’est fait d’ici 72h, nous allons passer à la vitesse supérieure», a-t-il martelé.
Abondant dans le même sens, sa camarade Patricia Ngom affirme que depuis le 18 août 2021, tous les étudiants sont privés de cours et bloqués sur toutes les plateformes d’enseignement. Elle ajoute que s’ils ne participent pas aux examens, tous leurs efforts seront réduits à néant, car ils devront reprendre l’année universitaire. Afin d’éviter un tel scénario, ils menacent de croiser le fer avec les autorités. D’autant que, se désole Patricia Ngom, de nombreux étudiants ne peuvent faire des concours. «Les établissements ont tout confisqué les documents administratifs, empêchant ainsi certains étudiants de faire des concours. Certains étudiants veulent se présenter aux concours nationaux, mais cela leur est impossible sans les documents administratifs», soutient-elle.
NOUVELLE COALITION AUTOUR DU PDS, THIERNO ALASSANE SALL SE DEMARQUE
Si Bougane Gueye Dany a signé la charte de «Yewi Askan Wi» pour se démarquer ensuite, Thierno Alassane Sall et le juge Dème, eux, ne signeront point celle de l’alliance autour du Pds
Un nouveau coup dur pour la nouvelle coalition formée autour du Part Démocratique Sénégalais (Pds) ! Après le juge Ibrahima Hamidou Dème qui a démenti toute information selon laquelle son mouvement «Ensemble» faisait partie de cette alliance ; c’est autour de la république des Valeurs de prendre ses distances.
Les coalitions électorales existantes de l’opposition semblent souffrir de tares congénitales. Si Bougane Gueye Dany a signé la charte de «Yewi Askan Wi» pour se démarquer ensuite, Thierno Alassane Sall et le juge Dème, eux, ne signeront point celle de l’alliance autour du Pds.
Pourtant, leurs entités respectives étaient déjà annoncées comme étant membres de ce nouvel appareil électoral.
Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», Thierno Alassane Sall et Cie ont indiqué qu’ils ne se reconnaissaient pas dans les alliances au niveau national. En conséquence, soulignent-ils, la République des Valeurs ne signera pas la charte de la coalition nouvellement annoncée. «Notre option de toujours a été de construire un vrai pôle alternatif ancré sur l’éthique et la citoyenneté», soulignent-ils avant d’indiquer que leur parti reste ouverte à tous les Sénégalais, mouvements citoyens et forces politiques qui s’opposent résolument au régime actuel, pour une refondation de la République.
Face à cette situation, la République des Valeurs compte annoncer très prochainement les modalités de sa participation aux élections départementales et communales. Cette déclaration vient ainsi remettre en cause le communiqué rendu public 9 septembre dernier annonçant une nouvelle coalition électorale dans laquelle figure le Congrès de la Renaissance démocratique (CRD) auquel fait partie la République des Valeurs.
L’on se demande comment se fait-il que le CRD donne son accord sans que tous ses membres ne soient engagés ou n’aient la même perception des choses. Quoi qu’il en soit la façon dont les nouvelles coalitions de l’opposition se forment laissent à désirer et renseignent sur leur niveau de faiblesse. Vouloir coûte que coûte participer ou gagner une élection ne doit pas pousser les acteurs politiques à nouer des alliances contre-nature. D’autant que des alliances construites sur des bases incertaines profitent toujours à la grande coalition présidentielle.
Pour l’heure, Benno Bokk yaakaar (BBY) épie scrupuleusement les moindres actions de l’opposition en attendant de sortir son grand jeu. A rappeler que l’absence de concertations et d’inclusion a été également à l’origine du départ de Bougane Gueye et de «Guem Sa Bopp» de la coalition «Yewi Askan Wi» (YAW). Il soutenait être mis devant le fait accompli, lui comme la plupart des membres.
A l’en croire, à part Pastef, Taxawu Senegal et PUR, les autres membres de «YAW » ont découvert le jour du lancement le nom, le logo et les couleurs. Aujourd’hui, Bougane Guèye Dany et sa coalition comptent aller seuls aux élections et tendent la main aux partis et mouvements qui souhaiteraient cheminer avec eux. Même si leurs cas diffèrent, Thierno Alassane Sall va à coup sûr adopter la même posture. Et pourquoi pas une coalition entre eux !
CES INDICES RÉVÉLATEURS DE PAUVRETÉ
Il s’agit de la taille du ménage, du sexe, de l’âge et de la situation matrimoniale du chef de ménage (CM)
Dans son étude sur les conditions de vie des ménages, l’Ansd a fait un profilage de la pauvreté lui permettant d’identifier et de caractériser les pauvres. Il s’agit de la taille du ménage, du sexe, de l’âge et de la situation matrimoniale du chef de ménage (CM). Sous ce rapport, les enquêteurs ont conclu que, par exemple, les ménages dirigés par des femmes sont moins pauvres que ceux dirigés par des hommes.
Selon l’étude de l’Ansd, la pauvreté varie sensiblement selon la taille du ménage. Plus la taille du ménage est faible, moins les personnes y vivant sont confrontées à la pauvreté. “En effet, l’incidence de la pauvreté passe de 3,9% chez les personnes vivant dans des ménages de moins de cinq personnes à 69,1% chez celles vivant dans des ménages de plus de vingt individus. Cette situation est plus accentuée en milieu rural où 78,0% des personnes vivant dans des ménages de plus de vingt individus sont pauvres”, fait noter l’Ansd qui renseigne, par ailleurs, que 46,9% et 30,2% des pauvres vivent respectivement dans des ménages composés d’au moins 15 personnes et de 10 à 14 personnes.
Faisant le lien entre la pauvreté et le sexe du chef de ménage, l’Ansd indique qu’au Sénégal, les ménages sont majoritairement dirigés par des hommes (76%). Par contre, les résultats de l’enquête montrent que la pauvreté est moins répandue dans les foyers dirigés par des femmes comparativement à ceux dirigés par des hommes. “En effet, deux personnes sur dix (21,8%) vivant dans des ménages dirigés par une femme sont pauvres contre un peu plus de quatre sur dix (42,7%) sous l’autorité d’un homme”, révèle l’étude.
Sur l’âge, l’étude montre que le taux de pauvreté est plus faible chez les individus dirigés par un CM qui a moins de 25 ans (35,0%) et plus élevé chez ceux dont leur chef de ménage (CM) a un âge compris entre 50 et 60 ans (39,3%). “L’incidence de la pauvreté est de l’ordre de 36,4% chez les personnes dont le chef de ménage est âgé de 60 ans et plus. Cependant, les personnes de cette dernière catégorie, bien que n’étant pas les plus affectées par la pauvreté, contribuent le plus à sa formation (33,1%)”, notent les enquêteurs de l’Ansd qui montrent que l’extrême pauvreté, au niveau national, touche plus les individus vivant dans des ménages dont le chef est âgé entre 40 et 49 ans (8,3%). Aussi, ajoute l’étude, elle est plus répandue chez les individus ayant un homme comme chef de ménage.
Sur un autre registre, relève l’Ansd, au Sénégal, un individu sur deux (50,8%) vit dans un ménage où le chef est monogame et ceux sous l’autorité d’un polygame représentent 34,9% de la population. L’analyse des résultats montre que la pauvreté touche plus les individus des ménages dirigés par des CM polygames (46,4%) et monogames (36,3%) qui concentrent plus de 90% des personnes pauvres. “Les personnes vivant dans des ménages dirigés par des divorcés ou veufs sont, à contrario, moins affectées par la pauvreté (une incidence de 21,8%). Ils représentent aussi un poids faible (7,2%) dans la totalité des pauvres. Les individus des ménages dirigés par des célibataires sont faiblement représentés dans l’effectif des pauvres avec une contribution de 1,1% pour un taux de pauvreté de 22,7%”, constate l’étude.
LES MEMBRES DES MENAGES, DE CM TRAVAILLANT POUR LEUR COMPTE PROPRE, SONT PLUS EXPOSÉS À LA PAUVRETÉ
Sous un autre rapport, indiquent les enquêteurs de l’Ansd, la mise en parallèle de la pauvreté avec la branche d’activité des chefs de ménage révèle des niches de pauvreté. En effet, relatent-ils, chez les ménages dirigés par des agriculteurs, la pauvreté touche plus de six personnes sur dix pour une contribution à la pauvreté de 44,9% chez les personnes dont le CM est occupé. Les populations vivant dans des ménages dont le chef travaille dans l’industrie présentent également des niveaux d’incidence de la pauvreté élevés, soit 43,6% pour l’industrie extractive et 32,5% pour les autres types d’industries.
Ensuite, le taux de pauvreté chez les individus vivant dans des ménages dirigés par des CM exerçant dans le commerce est établi à 29,3% avec une contribution de 14,5% à la pauvreté des personnes ayant un CM occupé. Par ailleurs, chez les membres de ménage dont le chef est dans une entreprise privée ou une ONG qui représentent 93,1% des personnes sous l’autorité d’un CM occupé sont plus confrontés à la pauvreté (42,7%) et contribuent à hauteur de 97,1% à la formation de la pauvreté. Et pour les membres de ménage ayant à leur tête des CM travaillant comme personnel domestique, l’incidence de la pauvreté est de 34,7%. “Dans les ménages où le CM travaille dans l’administration publique ou dans des organismes internationaux, l’incidence de la pauvreté est estimée à 15,3% avec une contribution à la pauvreté de l’ordre de 2,4%.
L’analyse du statut dans l’emploi du chef de ménage en rapport avec la pauvreté met en avant le fait que les membres des ménages de CM travaillant pour leur compte propre sont plus exposés à la pauvreté avec une incidence de 51,6%. S’ensuivent ceux dont les CM ont un statut de tâcheron ou d’aide familiale (45,4%). Ces deux groupes contribuent le plus à la formation de la pauvreté chez les ménages dirigés par un CM occupé avec une part de 80%”, conclut l’étude de l’Ansd qui portait sur les conditions de vie des ménages.
LA RESPONSABILITE DE L’ETAT ENGAGEE
Alors que l’affaire du trafic de visas et passeports diplomatiques impliquant des activistes et députés de la mouvance présidentielle n’a pas encore révélé tous ses secrets, des membres de la société civiles et des journalistes se prononcent
BARTHÉLÉMY COLY (STAGIAIRE) & ID |
Publication 14/09/2021
Alors que l’affaire du trafic de visas et passeports diplomatiques impliquant des activistes et députés de la mouvance présidentielle n’a pas encore révélé tous ses secrets, des membres de la société civiles et des journalistes se prononcent sur les conséquences que cette histoire pourrait avoir sur l’avenir et la crédibilité de ces mouvements citoyens. Réactions croisées de Seydi Gassama, Directeur exécutif Amnesty international/Sénégal, Ibrahima Lissa Faye, président APPEL et Directeur de publication de Pressafrik et Babacar Ba, président du Forum du Justiciable.
SEYDI GASSAMA, DIRECTEUR EXECUTIF AMNESTY INTERNATIONAL/SENEGAL «La crédibilité de Y en a marre, en tant qu’organisation, n’est pas en cause aujourd’hui malgré que…»
«Mon point de vus dans cette affaire de trafics de visas qui concerne en l’occurrence des membres de Y en a marre qui constituait un mouvement de centaines de jeunes est que dans ce mouvement, vous avez des journalistes et toute sorte de profil, des rappeurs. C’est vrai que parmi les voix de ce mouvement, les gens du groupe ‘’Keur Gui’’ étaient les plus connus à savoir Thiat, Simon et Kilifeu. Mais le mouvement Y en a marre ne se limite pas uniquement à ces personnes citées. Vous avez Fadel Barro, Aliou Sané et tant d’autres personnes. Donc, il faut d’abord qu’on évite de réduire ces organisations-là à des personnes, avec des missions bien précises, organisées, puis qu’on substituts à toutes ces personnes. Voilà, donc je dis cela évidemment en respectant la présomption d’innocence de Kilifeu et Simon, qui sont présumés innocents, pour le moment, jusqu’à ce que la justice décide autrement. Alors, je dis quand-même que Y en a marre, ce n’est pas un petit mouvement, c’est un grand mouvement qui est structuré et présent dans tout le Sénégal. Pour ce, sa crédibilité, en tant qu’organisation, n’est pas en cause aujourd’hui malgré que certains individus de ce mouvement soient entre les mains de la justice pour trafics de visas et de passeports. Vraiment, je pense que, comme je l’ai dit, la crédibilité de ce mouvement n’est pas en jeu. Aujourd’hui, lorsque vous prenez la tête de Y en a marre, le patron de ce mouvement c’était Fadel Barro et quand il a quitté, il a laissé la tête de l’organisation à Aliou Sané. Donc aujourd’hui, je ne vois pas en quoi le message fondamental de Y en a marre va connaître des problèmes. Il y a toujours au sein de ce mouvement des gens crédibles, qui n’ont aucun problème avec la justice, les gens doivent pouvoir continuer à travailler sur des questions de citoyenneté. Par contre, on n’oublie souvent ces politiciens qui essayent aujourd’hui d’accabler le mouvement. Alors qu’ils oublient tous qu’ils ont encensés le mouvement Y en a marre entre 2011 et 2012, pour le combat que ce mouvement a mené en ligne de front de la lutte pour la consolidation de la démocratie dans ce pays. En plus de ça, le président de la République s’était rendu dans leur quartier général pour les encenser et leur demander un soutien qui lui a d’ailleurs même été accordé. De ce fait, on ne va pas oublier tous ces combats, ces victoires de ce mouvement parce qu’il y a quelques membres du groupe qui, aujourd’hui, ont affaire avec la justice. Je pense que tant les combats dans lesquels, Y en a marre est engagé, pour une résonnance et dans l’intérêt du peuple sénégalais sont là, ces derniers se lèveront pour mener le combat.
«LE SEUL ET UNIQUE RESPONSABLE DE CETTE SITUATION, C’EST L’ETAT DU SENEGAL»
Maintenant, tout tourne autour de la question du passeport diplomatique. Si on n’en est arrivé là, aujourd’hui, c’est la faute de l’Etat du Sénégal. Surtout avec l’avènement des libéraux au pouvoir, Macky Sall et Abdoulaye Wade, c’était une banalisation du passeport diplomatique. Le passeport sénégalais est un document officiel de l’Etat du Sénégal, c’est un document extrêmement important et qui est réservé uniquement aux plus hauts représentants de l’Etat. Seuls les plus hauts représentants de l’Etat ont droit de détenir un passeport diplomatique. C’est eux seuls, pas leur conjoint ni leurs épouses. Malheureusement, pour des raisons totalement clientélistes, pour satisfaire des élus, des officiels et des politiciens, on a décidé d’étendre le bénéfice de ce document aux épouses, à toute sorte de personne au sein de la société, à des gens qui ne sont même pas des diplomatiques ; qui ne sont même pas des officiels de l’Etat du Sénégal, de la société civile, des religieux, des personnes inconnues ont eu accès à ce document-là. C’est cela qui a ouvert la porte aujourd’hui à cette situation de fraude ou de trafics de visas et de passeports. Donc le seul et unique responsable de cette situation, c’est l’Etat du Sénégal. Alors, il convient de changer les choses radicalement, faire en sorte qu’aujourd’hui le bénéfice de passeport diplomatique soit limité uniquement aux représentants de l’Etat, les gens qui voyagent pour représenter l’Etat. Et quand un député ou un ministre veut voyager avec sa femme, qu’elle aille demander un visa dans une ambassade.
IBRAHIMA LISSA FAYE, PRESIDENT APPEL «Quand on est activiste ..., je pense qu’il faut couvrir ses arrières…»
«Il faut reconnaitre que cela va entamer une réputation et les gens vont croire et dire effectivement que c’est des Sénégalais comme tout le monde, corrompus et cupides, qui sont à la recherche de gain facile. C’est très clair. Mais, d’autre part, il y a aussi certains sénégalais qui pensent que, quelque part, c’est aussi un complot qui est ourdi contre ces activistes pour les attraper. Effectivement, il y a aussi des gens qui ont été ou qui sont trempés dans des histoires comme ça qui n’ont pas été inquiétés, pour qui, au final, il y a eu une médiation pénale et qui sont tirés d’affaire. Donc si aujourd’hui, ces activistes-là sont inculpés et placés sous mandat de dépôt c’est parce qu’il y a eu des charges qui pèsent sur eux et qui quand-même peuvent être irréfutables. Maintenant, quand on est activiste et quand on est dans l’opposition, je pense qu’il faut couvrir ses arrières et savoir que la moindre erreur ne vous sera pas pardonnée. Et ils le leur ont rappelé à leur dépend. Et puis des histoires comme ça, c’est à éviter. Quel que soit ce que les gens peuvent penser, «c’est un complot ou bien des gens ont tout fait pour les faire tomber», mais l’essentiel c’est qu’ils ne ils ne pouvaient se mettre dans des histoires aussi visibles que celle de trafics de visas ou chercher des passeports diplomatiques pour des gens. Il faut savoir que personne n’est blanc comme neige, mais ce qu’il faut, c’est faire attention et surtout quand on est journaliste, activiste ou influenceur. La raison, parce qu’aucune erreur ne vous sera pardonnée de la part du pouvoir ou des autorités judiciaires. Il faut savoir que c’est des délits du droit commun et donc cela incombe aux gens qui sont arrêtés. Donc, les faits leur sont imputables (à titre individuel, ndlr), mais pas totalement au mouvement. Déjà les appels à la manifestation qui sont lancés par les mouvements, l’Etat aurait du laisser ces manifestations avoir lieu. Comme ça, on aura l’occasion au moins de jauger, de savoir si effectivement l’arrestation de Kilifeu et de Simon va faire désembuer ou impacter un peu le mouvement Y en a marre, FRAPP/France Dégage et les autres. En fait, ce sera l’occasion de mesurer si effectivement il y a eu impact ou pas. Parce que leur arrestation intervient au moment où on parle de la cherté de la vie, où il y a des manifestations qui sont prévues alors que le mouvement Y en a marre est impliqué. Donc, l’Etat devrait les laisser (manifester) et puis là, les gens sauront si effectivement ces mouvements restent populaires. Et si effectivement, Kilifeu, Simon ou les membres de Y en a marre ont un poids lourd dans cela. Je pense que c’est une affaire qui concerne toute la population et qu’en fait ce n’est pas seulement les deux personnes arrêtées qui pourraient mobiliser. Et donc les gens pourraient se mobiliser, c’est la raison pour laquelle l’Etat ne veut pas prendre le risque de laisser les gens sortir. Mais, au moins, on n’aurait pu laisser passer et voir ce qu’ils seront demain».
BABACAR BA, PRESIDENT FORUM DU JUSTICIABLE «Cela peut même amener les populations à ne plus avoir confiance, en tout cas, à ces acteurs de la société civile»
«Je voudrais préciser d’emblée qu’il faut aujourd’hui que les gens comprennent véritablement ce qui est le rôle d’un acteur de la société civile ou bien activiste. Parce que ces acteurs ont un rôle de sentinelle à jouer. C’est des personnes qui alertent, qui parfois dénoncent certaines pratiques qui sont jugées ne pas être normales. Aujourd’hui, notre rôle, c’est d’être le trait d’union entre les pouvoirs politiques et la population. En quelque sorte, ce sont les acteurs de la société qui aujourd’hui porte la voix des populations, les différentes recommandations de ces gens-là. Donc, nous jouons un rôle de sentinelle, c’est à nous de recadrer les hommes politiques aussi bien ceux qui sont dans l’opposition et au niveau du pouvoir. Je pense qu’à partir de ce moment, nous avons une lourde responsabilité. Alors, si aujourd’hui c’est à nous de dénoncer certaines pratiques que font les politiques, je pense également que les acteurs de la société civile et les activistes doivent avoir un comportement qui est exemplaire. Cependant, si aujourd’hui on n’arrive à citer des acteurs de la société civile ou des activistes dans des affaires de trafics de visas et des passeports, cela quand même peut décrédibiliser en quelque sorte le combat. Et cela peut même amener les populations à ne plus avoir confiance, en tout cas, à ces acteurs de la société civile. De ce fait, quand vous dénoncez certaines pratiques, il faudrait que également que, nous acteurs de la société civile, nous ayons un comportement exemplaire. C’està-dire qu’on soit exempt de reproches, en quelque sorte. Alors, je pense que si nous n’avons ce comportement et qu’aujourd’hui les acteurs de la société ou des activistes sont cités, malgré le fait que jusqu’à présent ils gardent la présomption d’innocence, dans des histoires de trafics de visas, il faut reconnaitre que cela peut effectivement décrédibiliser le combat. Et je pense que c’est quelque chose qui est vraiment regrettable. Si aujourd’hui, on continue de citer les acteurs de la société civile ou des activistes dans des histoires de trafics des visas mais cela peut créer le doute chez des populations à ne plus avoir confiance à ces porteurs de voix, à ne plus croire à ces acteurs de la société civile et des activistes. Et cela, certainement, peut se répercuter sur cette capacité de mobiliser. Si aujourd’hui, les acteurs de la société civile arrivent à mobiliser, c’est parce qu’ils bénéficient de la confiance de la population. Donc, maintenant, si aujourd’hui la population ne vous fait plus confiance parce que vous êtes cités dans des affaires de trafics de visas ou passeports, en quelque sorte cela peut impacter sur la capacité de mobiliser de ces acteurs et activistes.».