Agé de 23 ans et gardien de but en Italie à Spal depuis 2015, Ngagne Demba Thiam mesure 2m02 pour 87 kilos. L’actuel numéro 22 de Spal (Italie) a joué un total de 16 matchs cette saison avec son club (13 en série B et 3 en Coupe d’Italie). Passé par de Viterbese et par plusieurs clubs amateurs mais aussi dans les équipes jeunes de son club actuel, le portier sénégalais affirme n’avoir d’œil que pour la sélection nationale afin de pouvoir faire comme tout patriote, représenter dignement sa Nation. Le Témoin est allé à la rencontre de celui qui ne pensait pas devenir professionnel. Ngagne Demba a abordé dans cet entretien les péripéties de sa carrière en Italie et n’a pas manqué de jeter un œil avisé sur l’équipe nationale du Sénégal qu’il porte dans son cœur.
Quel est votre parcours de Sénégal jusqu’en Italie ?
On peut dire que c’est un peu tendu. J’ai connu le mouvement navétane comme bon nombre de joueurs sénégalais. En plus je m’entrainais juste pour maintenir la forme. Un jour, après une longue réflexion, je me suis décidé à prendre les choses au sérieux. J’ai décidé d’exploiter mon talent. J’ai débuté avec le centre de formation Mawade Wade de Dakar. Je n’ai jamais joué dans le championnat sénégalais.
Comment est-ce que vous vous êtes retrouvé en Italie ?
Je suis venu en Italie à travers mes parents. Une fois ici je suis resté 8 mois sans club sans doute lié aux problèmes de papiers que j’avais à l’époque. C’est ensuite que j’ai commencé à m’entrainer dans un club qui s’appelle Viareggio, puis Livorno. C’est là-bas que des agents italiens m’ont vu évolué et m’ont sélectionné. J’ai donc pu avoir la possibilité d’évoluer dans les petites catégories à Spal avant de retrouver l’équipe première. En bref, un parcours pas très facile mais avec l’abnégation j’y suis arrivé.
Il parait que le championnat italien de deuxième division est très dur et que ce n’est pas facile ?
Vous avez raison. C’est un championnat très compliqué et difficile. Je peux même dire que la Série A est plus facile que Série B. Je conseille aux jeunes joueurs sénégalais qui veulent jouer en Italie de bien se préparer physiquement et moralement. Ici en série B, nous sommes que deux sénégalais, Coulibaly qui joue dans un club qui s’appelle Salernitana et moi.
Est-ce qu’il y a des clubs italiens qui s’intéressent à vous en ce moment ?
Oui, il y’a des clubs de 2ème comme de 1ère division qui s’intéressent à moi mais je préfère ne pas m’y prononcer. Je préfère rester à Spal pour le moment.
Comment ça se passe dans votre club, êtes-vous épanoui ou bien vous rencontrez des soucis ?
Non pas tellement, à part ma première année avec les problèmes de papiers et de licences qui m’ont un peu perturbé. Il y avait un moment même où les gens pensaient qu’il me serait impossible d’avoir des papiers mais tout est bien fini Dieu merci.
On constate que le problème majeur des joueurs sénégalais qui viennent en Italie est l’obtention de document de séjour, qu’en pensez-vous, vu que vous en avez subi les conséquences ?
Vraiment on devait dépasser ce stade depuis longtemps car c’est très difficile de quitter sa famille pour travailler et tu peux rester pendant un an voir deux ans sans avoir de papiers. Les autorités compétentes doivent régler ce problème dans les plus brefs délais. Voilà un des grands problèmes qui nous hantent.
Ce n’est pas fréquent de voir des gardiens de buts africains dans le championnat italien. Qu’est-ce que cela vous fait d’y être?
Pour dire vrai c’est rare. Ce n’est pas facile « yomboule ». Si je ne me trompe pas je suis le deuxième ou troisième gardien de but qui a eu la chance de pouvoir évoluer dans ce championnat. D’ailleurs l’année passée j’ai eu aussi la chance de jouer deux matchs en Série A avec Spal comme titulaire.
Comment voyez- vous Aliou Cissé comme sélectionneur national du Sénégal ?
Je ne suis pas en mesure de vous donner une réponse objective parce que je ne le connais pas bien. Je peux certainement confirmer sa rigueur néanmoins je pense qu’il peut amener l’équipe très loin si seulement on lui accorde le soutien et les moyens nécessaires dont il a besoin.
Comment jugez-vous l’équipe ? Pensez-vous qu’elle est prête à gagner cette Coupe d’Afrique 2022 ?
Pour les derniers matchs, j’en ai eu qu’un petit aperçu et d’après ce que j’ai vu, je peux dire qu’aucune équipe n’est plus forte que celle du Sénégal car cette dernière n’est composée que de jeunes qui contribuent d’une manière positive dans leurs clubs respectifs. Si on continue sur cette lancée, ils pourront réaliser le rêve des Sénégalais.
Etes-vous prêt de jouer pour l’équipe nationale A ?
Evidemment, je pense qu’il n’est pas question de demander à un joueur professionnel s’il est prêt pour jouer pour l’équipe nationale. Un joueur doit être toujours prêt car il ne sait pas où la surprise sera en face de lui. Dans tous les cas, je suis toujours prêt pour mouiller le maillot et combattre pour mon pays. Je m’entraine du lundi au vendredi, même durant les vacances. Pour dire vrai en ce moment bien que le championnat est terminé, je m’entraine avec la petite catégorie. J’espère un jour être convoqué.
Si vous pouviez écrire à Aliou Cissé, qu’allez-vous lui dire ?
Il doit jeter un œil sur moi car mon souhait est de jouer à l’équipe nationale et je pense que c’est le souhait même de tout joueur. Je n’ai pas besoin de choisir une autre nationalité car celle du Sénégal me suffit amplement. Donc Cissé doit venir voir les talents afin de les donner aussi leur chance
Quels sont les joueurs sénégalais vivant en Italie avec qui vous entretenez des relations ?
Les joueurs avec qui j’ai des relations ne sont pas nombreux mais j’ai de bonnes relations avec Coulibaly de Salernitana, et je parle souvent au téléphone avec Assane Dioussé, Kalidou Koulibaly, Alfred Gomis etc
Et qui est votre idole ?
Mon idole c’est Petr Cech car la manière dont il jouait me plait beaucoup.
LE BENNO DE L’OPPOSITION SE DESSINE A THIES
Si les parties prenantes de la coalition « Mbourou ak Soow » se sont entendues pour se « partager le gâteau », ils doivent compter avec les partis de l’opposition et des mouvements citoyens de Thiès, qui sont déterminés à leur mener une «bataille farouche
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 11/06/2021
Si les parties prenantes de la coalition « Mbourou ak Soow » se sont entendues pour se « partager le gâteau », ils doivent compter avec les partis de l’opposition et des mouvements citoyens de Thiès, qui sont déterminés à leur mener une «bataille farouche». Une coalition citoyenne est en gestation, en effet, avec comme objectif : « aller ensemble aux élections locales et gérer ensemble ».
Après la première tenue il y a deux semaines, une deuxième rencontre « secrète » des leaders de l’opposition et des organisations de la société civile de Thiès vient de se tenir dans un hôtel de la capitale du Rail pour peaufiner un projet d’alliance contre la coalition « Mbourou ak Soow ».
Plus d’une vingtaine d’organisations ont pris part à la réunion de cette alliance dont le PDS, le Pasteef, le MSET de l’ancienne députée Hélène Tine, la République des Valeurs du ministre Thierno Alassane Sall, la coalition « Thiès Ca Kaname ak Pape Mamadou Doumbia », l’Apdr, la LD/Debout, l’ALT du juriste Me Ousmane Diagne, le Mouvement « Agir » du député Thierno Bocoum, ADK de Khalifa Ababacar Sall, le Mouvement « Ensemble » du juge Ibrahima Hamidou Dème, l’Act de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, Aj/Pads, le Mouvement « Label Sénégal », Avenir Sénégal/Binu Beug, Geum sa Bopp (GSB) de Bougane Gueye Dani, AD/Penco, MJTJ, le Mouvement « JUB Jubel », Taxawou Sénégal, le Réseau d’appui pour le Développement de Thiès, Jokk Defaar, ACT, Fds/Les Guelewaar de Dr Babacar Diop, entres autres.
La rencontre a été coprésidée par l’ancienne députée Hélène Tine et Saliou Ndiaye de la société civile. Une occasion pour le Pr Sidy Cissé de la LD/Debout, de faire une présentation détaillée du processus « technique, stratégique et politique » de la « bataille de Thiès ». Mais aussi de passer en revue tous les volets de cette coalition dite citoyenne. Hélène Tine insiste sur « la nécessité d’une forte alliance à Thiès contre le ‘’Mbourou ak Soow’’, comme ce fut le cas en 2019 avec ‘’Benno Sénégal’’ qui avait réussi à gagner la quasi totalité des grandes villes du Sénégal ». Aux yeux de la parlementaire, l’heure de « s’unir ou périr » a sonné car, indique-t-elle, « les Thiessois n’attendent que ça pour corriger la trahison non digérée des rewmistes ».
Le coordonnateur de « Y en a marre » à Thiès, Saliou Ndiaye, lui, a souligné que « les élections à Thiès seront l’affaire exclusive des Thiessois. Thiès prendra «son indépendance et ses responsabilités « et s’éloignera de tout protocole ‘’Mbourou ak Soow’’, de tout ‘’deal’’ sur le dos des populations ». Il renseigne que « dans les prochains jours tout sera lancé officiellement, les candidats de cette coalition dans chaque commune seront connus et la campagne victorieuse sera lancée pour qu’à terme on puisse mettre fin aux 20 ans de partage et de gabegie du parti Rewmi ».
Ndiaga Diaw, responsable du Parti démocratique sénégalais, lui, a précisé que « le PDS a reçu les recommandations du parti de s’allier avec n’importe qu’elle obédience sauf les membres de la coalition du pouvoir ». Donc, dit-il, « nous sommes fin prêts pour la victoire finale et seule l’union peut nous permettre de réaliser cette volonté des Thiessois ». Maître Ousmane Diagne, leader du mouvement « ALT », est revenu longuement sur les élections municipales de 2014 et ses enseignements, avant d’évoquer « la particularité politique de Thiès, d’où la nécessité de cette forte alliance ».
Le chargé des élections de Pastef a abondé dans le même sens que les autres orateurs de même que le représentant de la « République des Valeurs » du ministre Th. A. Sall, qui a mis l’accent sur « la nécessité de travailler ensemble pour gagner ensemble dans l’intérêt exclusif des populations ». Toutes les organisations présentes à cette rencontre se disent prêtes à « signer le protocole d’alliance » qui sera communiqué dans les prochains jours. Elles confirment que « les directoires de partis au plan national ont tous déjà donné leur accord ».
LANDING SAVANE AND JËF/PADS : « Je suis hostile au troisième mandat »
« Je suis hostile au troisième mandat, surtout dans ce monde moderne. Les gens doivent comprendre que deux mandats suffisent pour un Président. Il fait ce qu’il a à faire, nul n’est indispensable et quelqu’un d’autre vient continuer ». La déclaration est de Landing Savané, qui a exclu toute idée de troisième mandat. Le leader d’AJ/PADS assistait, ce week-end, au lancement des activités du Regroupement des Enfants de la Garde Républicaine (REGAR), au camp tropical de Thiès du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) de la police. Et d’aouter : « il faut se dire la vérité alors qu’il est temps, un troisième mandat n’est même pas possible et toute tentative de le faire est d’avance vouée à l’échec ». Voilà une déclaration qui ne va pas contribuer à faire de lui un ami du président Macky Sall !
DR BABACAR DIOP, PRESIDENT FDS/GUELEWAR « Nous ne nous allierons qu’avec les partis de l’opposition qui combattent le régime de Macky Sall»
Babacar Diop leader des Forces Démocratiques du Sénégal (FDS/Guélewar), a fait la semaine dernière un retour au royaume d’enfance, plus précisément à l’école de la Jamaatou Ibadourahmane de Thiès. Il a mis à profit l’occasion pour revenir sur les questions politiques nationales, notamment les prochaines élections. « Les FDS/ Guéleware ne s’allieront qu’avec les partis de l’opposition qui ont une position claire et qui combattent le régime de Macky Sall », a confié le professeur d’Université, qui a enclenché un processus d’élargissement des bases de son parti à Thiès. Se prononçant sur les prochaines batailles politiques à Thiès, il a indiqué à propos d’une éventuelle coalition ceci : « nous sommes en discussion avec plusieurs formations politiques, des membres de la société civile et c’est dire que les réflexions sont engagées, pour sceller un compagnonnage. En attendant les FDS/Guélewar ont engagé de leur côté des concertations très larges avec les jeunes, les femmes et, dans les prochaines semaines, les résultats seront portés à la connaissance des populations. En tout cas, elles ne comptent s’allier qu’avec ceux qui sont dans l’opposition, qui ont une position claire et qui combattent le régime de Macky Sall en travaillant pour une alternative démocratique. Donc, les mouvements et les partis politiques qui sont sur cette ligne peuvent bel et bien être des alliés des FDS ». Le professeur d’université a toutefois tenu à préciser que « mon ambition politique dépasse la mairie de la ville de Thiès ». Babacar Diop est revenu sur le processus d’implantation des FDS/Guélewar pour indiquer que son ambition est d’en faire la première force politique de la région, en s’appuyant sur les jeunes et les femmes qui, selon lui, aspirent visiblement au changement. Surtout, il envisage de présenter à toutes les populations son projet pour le Sénégal et compte sur Thiès pour le réaliser.
Par Moussa KAMARA
ECONOMIA
Quand Guy Marius veut que la France dégage et continue quand même de s’exprimer dans la langue de l’ancien colonisateur, il y a là de quoi s’étonner !
Il a beaucoup de veine Guy Marius Sagna ! Il est militant du Pastef, il est activiste, il défend la veuve et l’enfant mais aussi les victimes de spoliations foncières sans oublier de rappeler et de souligner tout ce qui peut nuire au pouvoir.
Et pour mieux s’acquitter de ces tâches-là, des Sénégalais et autres militants de Pastef d’ici et d’ailleurs lui ont payé une voiture après la prise en charge de son loyer. Ce tribun de ‘’France dégage ‘’est un habitué des violons du Commissariat Central. D’où il transite souvent pour atterrir au gnouf.
Les prisons de Rebeuss, du Cap Manuel et de Liberté 6 ne lui sont guère étrangères. Il est le champion des arrestations qui lui ont valu cet élan de sympathie jamais vue auparavant chez un activiste de sa trempe. Guy dégage de la sympathie, cette qualité inhérente, entres autres, à l’ethnie dont il est issu. Il vient s’affirmer dans cette longue liste de personnalités du Sud qui ont toutes porté le flambeau contre l’injustice. Et qui continuent de réclamer plus de justice dans les affaires de la République.
Le style de Guy Marius a éteint tous les prétendus activistes qu’il a trouvés sur place. Ceux-là étaient devenus activistes par opportunisme. De rappeurs à activistes, le mur est ténu et facile à franchir, encore faudrait-il en être pleinement conscient. Et y être apte surtout. Ce qui fait que GMS plane au ciel des activistes locaux. Comment peut-on devenir activiste sans maitriser la langue officielle ? On ne le serait en tout cas difficilement d’autant que, dans ce cas-là, les échos des combats qu’on mène ne porteront pas loin …
Quand Guy Marius veut que la France dégage et continue quand même de s’exprimer dans la langue de l’ancien colonisateur, il y a là de quoi s’étonner ! Nous qui avions été formés dans cette belle langue ne partageons pas tous les combats de GMS. Si la France dégage, ce sera pour que s’installe à sa place une autre puissance ! Faut certes admettre que la France a ses laquais dans ce pays qui font survivre les mauvaises, très mauvaises habitudes de la Françafrique. Cela dit, il nous faut assumer notre passé et nous ancrer résolument dans le présent pour prendre enfin en mains notre futur.
Soixante ans d’indépendance et toujours englués dans le sous-développement, ce n’est guère brillant. Cette génération née après l’Indépendance devra aider à se débarrasser des scories de la colonisation. L’indépendance ne se résume pas en des chansons et de la danse. Notre indépendance économique est devenue une nécessité.
Alors, la présence sur la scène des gens comme Guy Marius Sagna est nécessaire et même salutaire. Que cette présence dérange au plus haut point les laquais de la France n’est pas surprenante mais je persiste à croire qu’on peut aimer la France sans être traité de laquais. Un Français avait sorti un livre intitulé « Quand la Chine se réveillera ». La Chine va sur Mars donc elle est bien réveillée. Il est réellement temps de prendre notre destin en main en choisissant au mieux nos amis.
«IL FAUT QU’ON ARRETE D’ETRE DANS LA REACTION»
Cadre à Enda tiers Monde et cheville ouvrière du Rapport Alternatif sur l’Afrique (Rasa), Dr Cheikh Guèye explique la pertinence d’une telle étude pour le continent.
Cadre à Enda tiers Monde et cheville ouvrière du Rapport Alternatif sur l’Afrique (Rasa), Dr Cheikh Guèye explique la pertinence d’une telle étude pour le continent. Géographe de formation et spécialiste de la prospective et des questions démographiques, l’homme qui est connu aussi pour son éclectisme s’est prononcé sans faux fuyants sur l’homosexualité, les supposés agendas cachés des organisations non gouvernementales avant d’évoquer les défis liés à la jeunesse.
Vous avez publié récemment le Rapport Alternatif sur l’Afrique (Rasa) dont l’un des objectifs principaux est rendre visibles les mutations encours sur le continent. Vous pensez donc que les schémas de développement proposés aux Africains jusqu’à présent sont improductifs ?
Si des schémas de développement sont proposés au continent, cela veut tout dire. C’est au tour de cette préoccupation que le Rasa travaille. On ne doit pas rester là à attendre que des schémas de développement nous soient proposés pour les adopter et constater, après des années, que ces schémas ne fonctionnement pas. Cela fait 60 ans que cela dure. A l’indépendance, nous avions quand même eu des pères fondateurs qui avaient conscience, à la suite d’années de luttes pour la décolonisation de l’Afrique, que nous devions choisir notre propre voie. La conférence de Bandung de 1956 avait été consacrée à la recherche d’une troisième voie. L’Afrique avait choisi sa propre voie de développement de non alignement. Après les indépendances malgré qu’il y a eu deux camps panafricanistes tous étaient convaincus que l’Afrique ne pouvait pas faire de grands pas dans son développement et gagner en souveraineté, si ce n’est pas fait dans une démarche panafricaniste, dans une vision panafricaniste à long terme. La création de L’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) par la suite est un évènement marquant de ce point de vue. Mais ce que l’on constate 60 ans après, c’est que l’hégémonisme des pays du Nord qui nous ont colonisé pendant deux siècles n’a de cesse de s’exercer sur nos pays, sur notre vision du développement, sur la manière dont nous élaborons nos politiques, la manière dont nos pays sont gouvernés. Evidemment, c’est beaucoup plus subtil qu’une occupation coloniale ; c’est par des institutions internationales comme la Banque Mondiale et le Fmi. Toutes ces voies nous ont toujours proposé des plans de développement qui avaient pour objectif d’insérer l’Afrique dans le système mondialisé où nous sommes souvent considérés comme des enfants qu’il fallait cajoler pour mieux piller nos ressources. Le système international tel qu’il est bâti nous condamne à être des subalternes, des gens de la périphérie. Il est important de noter que c’est le moment peut être d’ouvrir une nouvelle page. Il y a une régénérescence de la vision des pères fondateurs qui est de plus en plus appropriée par la jeune génération. .
Avec cette hégémonie néolibérale et la faible réponse apportée par les dirigeants du continent, la souveraineté des sociétés face à la mondialisation sera-t-elle facile ?
On ne peut pas dire que tous les dirigeants ne suivent pas le pas. Il y a une dynamique, au niveau de l’Union Africaine (UA) même si certains présidents sont plus progressistes d’autres. Mais, il y a une tendance globale qui consiste à faire émerger une nouvelle vision tournée vers nos propres intérêts et pour plus de souveraineté. Je peux donner plusieurs exemples comme le passeport africain, c’est quelque chose de très important. Le fait que l’Afrique décide de ne plus se faire financer par la Chine ou par l’Union Européenne (UE) pour faire fonctionner l’UA, c’est une décision qui va dans le bon sens. Le fait que aussi de plus en plus des experts africains conseillent l’UA sur les grandes politiques et les grandes priorités du continent et les mécanismes par lesquels les objectifs peuvent être atteints constitue une grande avancée. La ZLECAF aussi va dans le bon sens. C’est vrai qu’il y a ce hiatus entre toutes les politiques qui sont définies à l’échelle du continent par les décideurs et la grande masse. Nous faisons la différence entre l’Etat, les marchés et les sociétés. Quand on regarde bien, les sociétés sont très dynamiques. Elles portent encore beaucoup de dynamisme et de créativité. Maintenant, ce qui se passe aujourd’hui est le révélateur d’une pratique et d’une perception de certains dirigeants africains. Même si dans les pays anglophones, ils sont beaucoup plus libérés que nous qui sommes encore tenus par la sécurité, la langue ou encore par la culture. C’est pourquoi, c’est la pensée dominante à l’UA. Et la doctrine dominante, c’est qu’on va à pas forcés vers le panafricanisme, même si certains d’entre nous sont encore insatisfaits, puisqu’ils veulent l’unité politique panafricaine maintenant. Mais, il y a une vision qui veut qu’on avance réellement. C’est ce qui fonde mon optimisme, mais pas ce qui s’est passé à Paris avec le sommet .
On reproche aussi à ces voix dissidentes qui proposent une alternative d’être tropélitistes, alors que les véritables transformations se passent sur le terrain politique. Comment réagissez-vous face à ces critiques?
Je trouve que c’est un mauvais procès. Dans une société, chacun joue son rôle. Les chercheurs produisent des idées, les décideurs décident. Les élus se prononcent, contrôlent et orientent. Les intellectuels aussi surveillent et évaluent. Il y a une distribution des rôles. Les chercheurs ne peuvent pas systématiquement venir sur le terrain politique. Ce qu’il faut, c’est développer des articulations. L’organisation pour laquelle je travaille, par exemple, est très organisée pour atteindre ce but. Nous ne sommes pas dans l’intellectualisme pur. On nous retrouve aussi sur le terrain. Nous pensons que l’articulation des échelles de décision au niveau continental, régional et local constitue la clef. Si on n’arrive pas à articuler des politiques, on n’y arrivera jamais. Faire remonter les logiques communautaires et populaires aux espaces de décision, c’est le rôle d’Enda. Le Rasa est une occasion pour que les idées de la base irriguent les réflexions des panafricanistes. Le rapport est fait pour articuler les masses aux décideurs. Le Rasa veut montrer les dynamiques économiques, sociales et culturelles. Et montrer dans quelles mesures nos sociétés sont en train de résister à la mondialisation et de construire leur propre avenir.
Comment jugez-vous le travail des ONG au Sénégal qui sont souvent accusées d’avoir des agendas cachés ?
C’est une question sur laquelle nous discutons au sein des Ong. Il y a un ensemble de mécanismes et il faut que les gens le sachent. Au niveau du ministère de l’Intérieur, il y a un dispositif interministériel dans lequel tous les ministères sont représentés. Ce dispositif demande à chaque ONG qui doit s’installer au Sénégal de présenter un plan d’actions, un mémorandum et sa vision. Et tout est regardé à la loupe avant que l’ONG n’obtienne l’agrément. S’il y a une ONG qui a des visées, elle est interpellé et on ne lui accorde pas d’agrément. En dehors de cela, il y a un mécanisme encore beaucoup plus précis. En effet le même mécanisme se prononce pour chaque ONG sur son programme d’investissement. Quand vous êtes une ONG au Sénégal, vous avez un programme d’investissement de 2 ans que vous soumettez à l’Etat du Sénégal qui peut vous demander la provenance de l’argent, à quelle région il est destiné et comment cet argent va être investi. Il y a un contrat qui est signé entre l’ONG et l’Etat du Sénégal à travers les ministres de l’Intérieur et des Finances. La commission est très regardante sur ce que fait l’ONG sur l’espace public, sur ce qu’elle propose sur le terrain pour voir la conformité. Il arrive que des ONG soient rejetées. Vraiment, il y a tout un dispositif qui est sensible à des agressions ou des tentatives d’agressions de ce type. Nous évoluons dans un écosystème international qui est aujourd’hui agressé par les lobbies ou qui est sous l’influence financière et philosophique des lobbies LGBT. Ça c’est clair. Mais au niveau du Sénégal, il existe un dispositif qui permet de lutter contre cela. Il faut le renforcer pour que tout le projet de société LGBT ne puisse pas se développer dans notre pays. Maintenant, il y a d’autres mécanismes par lesquels on doit protéger le pays comme les médias , le cinéma et les réseaux sociaux.
La lutte contre l’homosexualité fait rage dans le pays. En tant que prospectiviste et à la lumière de toutes les mutations constatées dans la société, comment appréhendez-vous l’avenir du pays ?
Il faut être très vigilent, mais surtout arrêter d’être dans la réaction et être dans la prévention que ce soit pour l’extrémisme violent ou par rapport au projet LGBT. Ce n’est pas un hasard si tout le monde demande la refondation du système éducatif pour que nos jeunes puissent résister à des tentations et être pleinement sénégalais ; c’est-à-dire qu’ils soient des gens imbus de valeurs religieuses. Si un sac est vide, il peut être rempli facilement. Mais Si on trouve des Sénégalais qui sont bien éduqués, il n’y aura aucune crainte par rapport à ces influences qui gagnent notre pays. L’enracinement et l’ouverture sont des choses que le système éducatif devrait revoir, parce qu’on s’est trop ouvert et on ne s’est pas trop enraciné. C’est pourquoi, nous appelons à une refondation du système éducatif qui mettrait fin à la discrimination entre les deux écoles, qui intègrerait les langues nationales, et ce qui se réinventerait à partir de nouveaux curricula. Il ne faut plus laisser la coopération bilatérale ou multilatérale dicter ce que nous devons enseigner à nos enfants. Nous devons retrouver une souveraineté dans le contenu de notre système éducatif. Pour moi, c’est le défi le plus important et qui va déterminer l’avenir de notre société au-delà des questions économiques. Qui nous sommes d’abord ? Par ailleurs, le religieux ne doit pas être juste confiné sur des aspects cultuels. Il doit avoir une influence sur l’aspect politique, économique et culturel. Il doit être au début et à la fin du développement du Sénégal. Il faut arrêter le confinement du religieux. Pour moi, la clé pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, c’est le religieux. Il faut leur assigner cet agenda sur une durée de 5 ans par exemple et leur donner les ressources .
Par ailleurs en tant que géographe qui travaille spécialement sur les questions démographiques, comment appréhendez-vous les défis pour la jeunesse qui représente plus de 60% de la population ?
C’est ce que j’appelle la bombe J, parce ce qu’elle peut être une bombe comme elle peut être une fusée. Elle peut être une bombe, si on ne répond pas à ses préoccupations rapidement. Et elle peut être une fusée, si on l’écoute, on l’entend et on la comprend. Aujourd’hui, on se fourvoie encore une fois. Au lieu de trouver les secteurs dynamiques qui peuvent attirer ces jeunes de manière durable, on fait du saupoudrage. L’argent que le gouvernement met, c’est du saupoudrage. Il ne change pas des secteurs économiques importants comme la pêche, l’élevage, l’agriculture et le tourisme. C’est sur des secteurs qui peuvent attirer massivement les jeunes qu’il faut investir l’argent. Le gouvernement veut une réponse urgente. L’argent investi, c’est de l’argent qui tourne à vide, il ne responsabilise pas. L’aide doit tuer l’aide, mais ici l’aide reproduit l’aide. Ce n’est pas la bonne formule. C’est ma lecture de la décision du président de la République. En 3 ans, il ne peut pas changer la politique de jeunesse. Cela demande beaucoup plus de temps. Cela demande plus de temps même qu’un mandat présidentiel. C’est pourquoi, je parlais de grandes convergences de vues. Le gouvernement a raté plusieurs reformes concernant les institutions, l’éducation, l’économie ou encore la décentralisation.
LE GOUVERNEMENT AFFICHE SON OPTIMISME
Le ministère des Finances a présenté hier le document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2022-2024.
Le ministère des Finances a présenté hier le document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2022-2024. Une manière pour le gouvernement de faire le point sur l’exécution du budget de l’année en cours et de dégager les perspectives macro-budgétaires ainsi que les objectifs d’équilibre budgétaire et financier. Pour l’essentiel, le gouvernement a affiché son optimisme par rapport à la santé financière du pays
Le gouvernement s’enorgueillit de la gestion budgétaire 2021. A en croire les argentiers de l’Etat, à la date d’aujourd’hui, les recouvrements de recettes budgétaires se chiffrent à 934,84 milliards FCFA, traduisant une plus-value cumulée provisoire de 7,94 milliards FCFA par rapport à l’objectif de la LFI de 926,90 milliards FCFA. Quant aux dépenses du budget général engagées à la même date, note-t-on, elles s’établissent à 1 724,970 milliards de FCFA sur des crédits ouverts d’un montant de 3 665,679 milliards de FCFA, soit un taux d’exécution de 47%.
Le ministère des Finances soutient également que la gestion 2021 est marquée par les résultats appréciables de l’opération d’Eurobonds, d’un montant de 775 millions d’euros, soit 508 milliards de FCFA. Pour ce qui est des perspectives budgétaires 2022-2024, il est indiqué que les ressources sont projetées à 12 978,05 milliards FCFA et les charges budgétaires à 14 825,7 milliards FCFA. Ainsi, souligne le ministère des Finances, les ressources connaîtront une hausse de 1 338,7 milliards FCFA par rapport au DPBEP précédent. Pendant ce temps, d’après le document du ministère des Finances parvenu à «L’AS», les charges augmenteront de 1 217,3 milliards FCFA comparativement au DPBEP 2021-2023. Par conséquent, il est noté que le projet de budget 2022 s’établirait à 4 960,4 milliards FCFA. Comparativement à 2012 où le budget s’élevait à 2 344,8 milliards FCFA. C’est plus d’un doublement en 10 ans, laisse entendre le gouvernement. Toujours sur la période triennale 2022-2024, le gouvernement relève que les investissements sont prévus à 6 610,47 milliards FCFA et que comparé à la période précédente, le volume des investissements enregistre une hausse de 20%.
FINANCES LOCALES : LES TRANSFERTS DE L’ETAT AUX COLLECTIVITES TERRITORIALES EN HAUSSE
Le DPBEP 2022-2024, en plus de présenter la situation de l’administration centrale, revient entre autres sur la programmation budgétaire et économique des collectivités locales et celle des organismes de protection. D’après le document du ministère des Finances, la situation de la gestion des finances locales révèle que les transferts de l’État aux collectivités territoriales suivent une tendance haussière régulière. Entre 2020 et 2021, ajoute le document, les fonds de dotation et d’équipement des collectivités territoriales ont augmenté respectivement de 1,75 milliards FCFA (+7,01%) et 3,22 milliards FCFA (+11,38 %). «Les perspectives pour la période 2022-2024 et relativement aux engagements pris par l’Etat dans le cadre du Programme d’Appui aux Communes et aux Agglomérations du Sénégal(PACASEN) montrent que les transferts des ressources de l’État aux collectivités territoriales devraient connaître une hausse de 5 milliards FCFA par an et atteindre à l’horizon 2024 le montant de 82,71 milliards FCFA, renseigne le ministère des Finances », explique le ministère des Finances.
IPRES : LES RECETTES TIREES DES COTISATIONS COUVRENT A PEINE LES DEPENSES DE PENSIONS
Pour ce qui est des organismes de protection sociale, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo et ses hommes soulignent que l’analyse des agrégats de la Caisse de Sécurité Sociale (CSS) établit que sa capacité financière et sa solvabilité n’ont pas été affectées par la pandémie, de même qu’elle ne connaît pas de déficit d’exploitation. Quant à l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES), affirment-ils, les recettes tirées des cotisations couvrent à peine les dépenses de pensions, reflétant ainsi la tension permanente de sa trésorerie par rapport aux différentes échéances de paiement. Non sans promettre que cette situation sera progressivement corrigée par une dotation budgétaire additionnelle destinée à la couverture des charges inhérentes à la pension minimale. Le gouvernement préconise en définitive que ces organismes de protection sociale amplifient les efforts pour la création des conditions d’un équilibre social.
VERS UNE BAISSE CONSIDÉRABLE DU COÛT DE L’ÉLECTRICITÉ
En prélude à l’examen de ce code, le ministère du Pétrole et des Energies a organisé un atelier de renforcement des capacités des parlementaires sur la réforme du secteur de l’électricité, avec la découverte du pétrole et du gaz
Améliorer la viabilité financière et la bonne gouvernance pour une électricité en quantité, en qualité et abordable. C’est ce que prévoitle nouveau code de l’électricité adopté en conseil des ministres et qui va transmise à l’Assemblée nationale pour son examen. En prélude à l’examen de ce code, le ministère du Pétrole et des Energies a organisé un atelier de renforcement des capacités des parlementaires sur la réforme du secteur de l’électricité, avec la découverte du pétrole et du gaz
Le 15 décembre 2015, le Sénégal était déclaré éligible pour la formulation d’un second compact. Les principales contraintes à la croissance économique identifiées à la suite de l’étude menée par le gouvernement du Sénégal et Millenium Challenge Account sont le coût élevé de l’électricité pour les entreprises et ménages raccordés au réseau, le faible taux d’accès en milieu rural et périurbain. C’est ainsi qu’un nouveau code de l’électricité est mis en place dans le but de réduire le coût de l’électricité.
Pour le ministre du Pétrole et des Energies, Aissatou Sophie Gladima Siby, ce code est très complexe. D’où la nécessité d’organiser cet atelier avec les députés avant de leur présenter le code d’ici la fin du mois. «C’est un impératif pour que l’on puisse lancer le Mca II qui doit entrer en vigueur à partir de fin juin. Sans l’électricité, le développement est difficile parce que nous n’aurons pas d’investisseurs, vu le coût de la facture électrique», relève-t-elle.
A l’en croire, beaucoup d’investisseurs tirent la langue à cause du coût élevé de l’électricité. «Nous pensons que lorsque le pétrole et le gaz seront disponibles pour ces investisseurs, cela va faire baisser le prix de l’électricité, mais aussi donner de l’électricité en quantité. Il y a des zones comme Tambacounda ou Kédougou où la facture est tellement chère ; c’est difficile pour les ménages et les industriels. Donc avec l’arrivée du gaz, la facture va baisser», affirme la ministre Aissatou Sophie Gladima Siby
Pour le Directeur général de Mca Sénégal II, Oumar Diop, cet accord de don du peuple américain au peuple sénégalais a été signé le 10 décembre 2018 pour une durée de 5 ans à compter de son entrée en vigueur. «Il comprend un don d’investissement de 550 millions de dollars américains et une contribution de 50 millions de dollars du gouvernement du Sénégal pour un investissement global de 600 millions de dollars américains, soit près de 330 milliards», explique-t-il. Ce compact, ajoute-t-il, vise à réduire la pauvreté au Sénégal à travers le renforcement du secteur de l’électricité, l’amélioration de la fiabilité, l’élargissement de l’accès et l’appui au gouvernement du Sénégal à établir un cadre légal et réglementaire dans lequel le système d’électricité du pays peut se développer et atteindre les objectifs de réduction. «Il est consacré à l’énergie eu égard à la contrainte majeure à la croissance économique portant sur le coût élevé de l’énergie électrique et le faible accès à l’électricité», affirme-t-il.
Le président de la Commission Energie et Ressources Minérales, Abdoulaye Baldé, estime que les lois qui régissaient le secteur de l’énergie sont devenues obsolètes avec la découverte du pétrole et du gaz. «Donc, il faut un nouveau code de l’électricité. Ce code permettra de diminuer le coût de l’électricité et nous espérons que d’ici la fin de ce mois il sera adopté», dit-il. Par ailleurs, la ministre de l’Energie a été interpellée sur la hausse du prix de la bouteille de gaz de 12,5 kg. Mais Aissatou Sophie Gladima Siby déclare qu’il n’y a pas eu de hausse pour le moment. «Peut-être que ce sont des gens qui font un peu de surenchère. Nous n’avons pas encore réglé le problème de la bouteille de 12,5 kg, mais je ne suis pas au courant d’une augmentation. Mais, si c’est vrai, nous allons prendre toutes les dispositions pour voir ce qu’il en est Pour le moment, les gens n’ont qu’à se rabattre sur la bouteille de 6 kg.»
LA DIRECTION DEMENT LE SYNDICAT ET ANNONCE UNE SERIE DE REFORMES
Après la sortie du syndicaliste Ibrahima Sarr alertant sur la situation chaotique du groupe la Poste, la direction générale de la boite n’a pas tardé à réagir.
Après la sortie du syndicaliste Ibrahima Sarr alertant sur la situation chaotique du groupe la Poste, la direction générale de la boite n’a pas tardé à réagir. Elle juge infondées et fallacieuses les déclarations du secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la Poste et des télécommunications (Sntpt) et annonce une série de réformes novatrices pour l’entreprise.
La cellule de communication de la Poste a fait face à la presse hier pour battre en brèche les accusations de Ibrahima Sarr qui, lors de sa dernière sortie, a accusé Abdoulaye Bibi Baldé et l’Etat du Sénégal de piller les ressources de la société. Selon l’animateur de la conférence de presse, El Hadji Almarème Faye, le secrétaire général du Sntpt a fait preuve «d’une limite professionnelle et d’une méconnaissance avérée du fonctionnement de la Poste».
En ce sens qu’il a évoqué, lors de sa dernière sortie médiatique, l’existence d’une caisse noire à la Poste. Ce qui constitue, aux yeux de Almarème Faye, une chimère. Le mettant au défi de fournir des éléments de preuve, le conférencier indique que, par souci de remplir pleinement sa mission, la direction générale a élaboré un plan stratégique de développement d’un commun accord avec le ministère de Tutelle, celui des Finances, l’Artp et les signataires des accords collectifs de l’entreprise. Il estime que ce plan est à l’origine de la modification de l’organigramme de la Poste et de l’extension du réseau postal par souci d’équilibre du service public.
Sur le budget alloué à la cellule de communication de la Poste, il s’est évertué à démonter les propos tenus par le syndicaliste Ibrahima Sarr. «La Poste est une société à vocation commerciale et la cellule ne bénéficie pas d’un budget indépendant, mais plutôt d’une partie du budget de la direction du marketing et du commercial», affirme El Hadji Almarème Faye. Et de préciser que dans son budget précédent, «la cellule de communication a fait l’objet d’un retour de budget à hauteur de 70 millions, permettant ainsi de résorber le gap de certains budgets déficitaires». Quid de l’énorme ardoise que l’Etat du Sénégal doit au Groupe La Poste ?
La direction générale rassure que des partenaires sociaux avaient entamé des discussions avec le cabinet du président de la République pour une solution de sortie de crise. Il souligne que cette rencontre s’est soldée par une avance sur la dette, consultable sur la trésorerie de l’entreprise depuis la semaine passée. Démentant l’existence d’une quelconque attribution de marchés de gré à gré, Monsieur Faye indique que la cellule de passation des marchés composée des services habilités de la poste ne permettrait pas un tel écart.
DYNAMIQUE DE TRANSFORMATION STRUCTURELLE DE LA POSTE
En outre, la direction révèle que face à l’ouverture des marchés et aux mutations en cours dans le secteur des postes et des télécommunications, il a été déclenché «une dynamique de transformation structurelle de la poste». Ceci, en vue d’adresser durablement les préoccupations des usagers et parties prenantes, tels que l’Etat, les régulateurs, les clients, les organisations postales internationales et partenaires sociaux.
Convaincu alors que la Poste peut passer ce cap en s’appuyant, d’une part, sur les opportunités offertes par les technologies de l’information et de la communication et, d’autre part, sur le professionnalisme et l’engagement du personnel cadre entre autres, «le directeur général Abdoulaye Bibi Baldé a mis en place, dès sa nomination, des commissions sur des questions stratégiques qui tournent autour de la transformation stratégique du groupe, celle de Postefinances, l’innovation et la création, la réforme de l’Ecole nationale des postes, l’évaluation, la promotion et le suivi des produits et services du Groupe La Poste, la réforme de l’exploitation postale, le dialogue social etc». Autant de réformes qui, selon la direction générale, vont instaurer une dynamique positive sur la modernisation du Groupe La Poste.
GAKOU APPELLE L’OPPOSITION ET LA SOCIETE CIVILE A L’UNITE
L’opposition, les mouvements citoyens et la société civile doivent s’unir pour mettre fin au régime de Macky Sall. C’est le plaidoyer lancé par le leader du grand Parti (GP).
L’opposition, les mouvements citoyens et la société civile doivent s’unir pour mettre fin au régime de Macky Sall. C’est le plaidoyer lancé par le leader du grand Parti (GP). Malick Gakou pense qu’il faut sauver le Sénégal de la situation qu’il traverse actuellement.
Pressenti il y a quelques mois dans la mouvance présidentielle, Malick Gakou s’éloigne visiblement de plus en plus du Président Macky Sall et de son camp. A Kaolack, dans le cadre de sa tournée nationale, le leader du Grand Parti (GP) a manifesté son désir de voir le patron de Benno Book Yaakar (BBY) quitter le pouvoir.
Pour y arriver, l’ancien ministre des Sports a demandé à l’opposition, aux mouvements citoyens et à la société civile de s’unir. « Devant l’impérieuse nécessité de le réaliser, l’opposition n’a d’autre alternative que de s’unir. C’est tout le sens de l’appel historique que j’adresse, depuis le Saloum, à toutes les forces vives de la Nation pour une unité intégrale de l’opposition, des mouvements citoyens et de la société civile», a déclaré Gakou, dans une note parvenue à «L’As».
Selon le patron du GP, cette union « sacrée devra servir de déclic pour sonner le glas du régime du Président Macky Sall dès le 23 janvier 2022 et abréger les souffrances du peuple sénégalais fortement préoccupé par l’instauration d’une société démocratique, libre et solidaire qui sera l’amorce d’une ère de progrès et de développement économique et social pour notre pays. A présent il nous faut sauver le Sénégal et cela n’a pas de prix».
L’ex-responsable de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) pense que le Sénégal vit une crise socio-économique sans précédent, exacerbée par la pandémie de la covid-19 et le point de non-retour a été les manifestations violentes de février-mars. «Les difficultés vécues par les populations ont entraîné un mal vivre qui a installé une vive tension sociale, une accélération sans précédent de la paupérisation et des inégalités.
Le point culminant a été les récents évènements du mois de mars dernier qui ont basculé le pays dans une violence inouïe qu’il serait dangereux de ne pas décrypter. En effet, celle-ci traduit la forte aspiration du peuple souverain au changement», explique le président du Grand Parti, Malick Gakou.
LE POUVOIR VEUT ORGANISER UNE FARCE ELECTORALE EN JANVIER 2022
Barthélémy Diaz ne croit pas en la sincérité du régime d’organiser des élections locales libres et transparentes
Barthélémy Diaz ne croit pas en la sincérité du régime d’organiser des élections locales libres et transparentes. Examinant les actes posés par le pouvoir en perspective des prochaines locales, le maire de Mermoz Sacrée Cœur en conclut que Macky Sall est dans la logique d’organiser une farce électorale
Après avoir fixé la date du 23 janvier 2022 pour la tenue des élections territoriales, Macky Sall doit poser d’autres actes pour garantir une élection libre et transparente. C’est la revendication de Barthélémy Diaz dont l’esprit est habité par un certain nombre de questions. «Quand est-ce que le Président va publier le décret 2021 qui fixe la date des élections territoriales dans le Journal officiel? Quand le Président va-t-il publier le décret 2021-687 du 28 mai 2021 portant création du département de Keur Massar ? Quand le Président va-t-il publier le décret 2021-687 du 28 mai 2021 définissant les limites entre les départements de Keur Massar, Pikine et Rufisque et Guédiawaye ? Quand le Président organisera-t-il la révision exceptionnelle des listes électorales ? Quand le Président va-til instruire la révision des cartes d’électeurs pour Keur Massar et les communes redécoupées ?», se demande le candidat déclaré à la mairie de Dakar.
Constatant que toutes ces questions sont sans réponses, l’édile de Sacré-Cœur en déduit le pouvoir de Macky Sall est antidémocratique. «C’est pourquoi, il ne veut pas organiser d’élections. Mais, il veut organiser une farce électorale en janvier 2022», tranche-t-il avant d’enchaîner toutefois que «personne ne peut accepter d’aller aux élections sans obtenir le fichier». Surtout que la loi électorale garantit un accès libre et équitable au fichier à tous les acteurs impliqués dans une élection.
Par conséquent, Barthélémy Dias accuse le Président Macky Sall et son gouvernement de violer la loi électorale. «Car, chaque année, au titre de l’article L39 du code électoral, une révision des listes électorales doit être opérée. Cette révision est permanente. Le code électoral prévoit que du 1er février au 31 juillet, toute personne peut s’inscrire de façon automatique sur des listes électorales.
C’est une manœuvre sciemment organisée pour que les jeunes se bousculent devant les commissariats pour obtenir une carte d’électeur parce qu’il n’y a pas de commission de révision», s’insurge le responsable de Taxawou Dakar qui accuse le régime d’avoir organisé une vaste fraude en introduisant près de 400.000 électeurs sur le fichier électoral après la présidentielle de 2019. A propos de l’absence de révision des listes électorales, Dias-fils estime que la pandémie ne peut être un prétexte.
En guise d’exemple, il cite le cas de la France qui a tenu des élections locales avec la présence de la Covid-19 et aux Etats-Unis qui ont organisé une élection présidentielle. «La Covid-199 ne peut pas être un prétexte. Parce que le pouvoir a organisé, pendant ce temps de Covid-19, des meetings politiques», dit-il.
En outre, Barthélémy Dias trouve que le redécoupage de Dakar avec l’érection de Keur Massar en département a des visées politiciennes. « Keur Massar a plus d’électeurs que le département de Rufisque. Il y a 400.000 électeurs à Keur Massar. Cela veut dire que tous ces électeurs ne pourront pas voter tant qu’ils n’auront pas changé de cartes d’électeur», révèle le maire de Sacré-Cœur.
LA VILLE DE DAKAR S’ENGAGE DANS LA LUTTE
Les effets des changements climatiques sont parmi les défis actuels auxquels l’humanité doit faire face, à l’échelle mondiale. Cette réalité est aggravée dans les villes africaines, à cause de la forte croissance démographique .
Face aux changements climatiques qui ont des conséquences visibles dans le pays, la ville de Dakar a décidé de s’engager dans la lutte. Elle a lancé hier, jeudi 10 juin 2021, dans un hôtel de la place, le projet «Appui à la convention des maires pour l’énergie au Sénégal». Financé par les subventions de l’Union européenne (UE) et la Coopération espagnole, ce projet vise à lutter contre les changements climatiques, plus précisément, les émissions de gaz à effet de serre.
Les effets des changements climatiques sont parmi les défis actuels auxquels l’humanité doit faire face, à l’échelle mondiale. Cette réalité est aggravée dans les villes africaines, à cause de la forte croissance démographique et des infrastructures peu adaptées, entre autres. C’est dans ce contexte que la Ville de Dakar, une des villes témoins des impacts du changement climatique, avec l’appui de la Convention des maires en Afrique subsaharienne (COM SSA, son appellation en sigle anglais), a lancé la phase de mise en œuvre du projet «Appui à la Convention des maires pour le climat et l’énergie au Sénégal» hier, jeudi 10 juin 2021, dans un hôtel de la place à Dakar.
Ce projet à pour objectifs d’accroître l’énergie durable pour les populations urbaines et périurbaines, de mettre en œuvre des actions locales et de lutter contre le changement climatique et ses conséquences. Il est axé sur 03 piliers que sont d’abord l’élaboration et la diffusion de Plan d’action pour l’énergie durable et le climat (SEACEP), ensuite le renforcement des capacités.
Ensuite du soutien aux projets d’infrastructures climatiques et énergétiques urbaines. Et enfin des échanges des connaissances et des coopérations régionales. Financé par les subventions de l’union européenne et de l’agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID) pour une durée de 22 mois, la ville de Dakar a élaborer son Plan Climat Énergie Territorial (PCET) sur la base des études menées durant son élaboration comme des études sur les émissions des gaz à effet de serre, la vulnérabilité et l’étude d’efficience énergétique dans 5 bâtiments de la ville.
L’ambassadrice du royaume d’Espagne, Olga Cabarga , a salué l’initiative et a mis l’accent sur les bénéfices du découplage entre l’énergie et la croissance. «(… ) Le découplage entre énergie et croissance est possible, que l’adaptation et la mitigation du changement climatique peuvent être créatrices d’emploi et de progrès » déclare t-elle. D’après la maire de Dakar, le PCET a déjà été adopté au conseil municipal de la ville de Dakar.
Toujours D’après Soham El Wardini, cette lutte contre les changements climatique est très importante et elle entre dans le cadre du projet du gouvernement pour l’atténuation des changements climatiques. Pour ce faire des infrastructures beaucoup plus propres en énergie seront construites. «Le plus important pour nous c’est les bâtiments bioclimatiques que nous allons construire au niveau du centre de Ouakam(…) », annonce la maire de Dakar. Le projet de mise en œuvre de plan climat a un co-financement d’un montant à hauteur de 2,1 millions d’euros soit 1,3 milliard de FCFA et compte avec l’implication de la ville de Pikine, de l’agence de développement municipale (ADM) et de l’ONG Enda Energie. La cérémonie s’est déroulée sous la présence du maire de Dakar Soham El Wardini et de l’ambassadrice du royaume d’Espagne au Sénégal Olga Cabarga.