Après un peu près de huit mois d’éloignement l’un de l’autre — pour ne pas dire de brouille —, le président de la République Macky Sall et son ancienne Première ministre Aminata Touré dite Mimi se sont retrouvés lundi dernier. Le Quotidien, qui avait donné l’information, renseigne que la rencontre s’est déroulée dans une atmosphère empreinte de cordialité et de bonne humeur.
Bien que forte, la relation entre l’ancienne Présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le président de la République est en dents de scie. En 2010, Mimi Touré, qui s’était engagée auprès de Macky Sall, poussé à démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale, avait été choisi par ce dernier pour être sa directrice de campagne. C’était lors de la présidentielle de 2012. Et lorsqu’il a été élu président de la République, Macky Sall a fait d’elle son ministre de la Justice avant de la promouvoir Premier ministre un peu plus d’un an après. Femme de devoir, « Mimi » s’était toujours comportée en inconditionnelle et défenseure acharnée de son « patron » dont elle se voulait le bouclier blindé. Pourtant, malgré les résultats assez flatteurs qu’elle a obtenus à la tête du Gouvernement, le président de la République n’a pas hésité à la limoger de la Primature en 2014 pour avoir perdu les élections locales devant Khalifa Sall dans la commune de Grand Yoff. En vraie « roc », Mimi prend ses distances avec Macky et son parti l’Apr. Sans pour autant démissionner de la formation marron-beige.
Entre nominations et remerciements…
Une position de Mimi qui constituait une équation pour Macky Sall et les dirigeants de l’Apr. Surtout que, plutôt que de se mettre dans son coin à ruminer ses frustrations, l’ancien Premier ministre, elle, multipliait les visites de proximité auprès de ses militants qui l’accueillaient partout à bras ouverts. Une stratégie payante pour Mme Aminata Touré qui avait réussi habilement à transformer les conséquences de son revers électoral en atout. Le 10 février 2015, elle revient aux affaires en tant qu’Envoyée Spéciale du président de la République. Ce dernier la désignera par la suite coordinatrice du Pôle parrainage de la campagne de collecte de parrains pour l’élection présidentielle de 2019. Sans ménager sa peine, l’ancien Premier ministre s’engage à fond sur le terrain de la collecte de signatures. En décembre 2018, lors des dépôts des dossiers de candidature devant le Conseil constitutionnel, Mme Touré n’a pas hésité à engager une confrontation physique avec des mandataires — hommes ! — d’ l’opposition. D’ailleurs, les images de son exfiltration par ses gardes du corps -avaient fait le tour de la Toile à l’époque. Lors de la campagne pour la présidentielle du 24 février 2019, elle est encore nommée par Macky directrice de son cabinet de campagne. Durant cette période, elle s’est donnée à fond pour que son candidat gagne les élections. Ce qui fût fait haut la main. Au lendemain de sa réélection, Mimi récolte les fruits de sa patience, sa fidélité, son engagement politique. Le 14 mai 2019, elle est nommée présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) par décret numéro 2019-905 du 14 mai 2019. Aussitôt nommée, plutôt que de se suffire de cette fonction et manger son fromage, elle a donné un contenu à sa mission et secoué une institution qui ronronnait jusque-là en la rendant plus visible. Trop visible ?
En tout cas, des faucons du Palais se sont mis à attirer l’attention du président de la République sur « l’activisme » supposé Mimi qui voudrait sa place. Une accusation qui, dans le « Macky », est passible de la peine capitale… Politiquement aussi, elle continue de se mettre au front pour défendre son « ami ». Elle marque à la culotte, notamment, son prédécesseur à la Primature, Abdoul Mbaye, et un autre ancien Premier ministre, Idrissa Seck, qu’elle tacle sévèrement à chacune de leurs sorties. Idrissa Seck à qui le président de la République fera appel pour lui succéder — et mieux l’humilier — à la tête du CESE. Mimi décidément bien mal payée en retour ! En effet, durant la pandémie de Covid-19, pendant que ses camarades de parti se terraient, elle était montée courageusement au front pour défendre le plan de sauvetage gouvernemental. Elle s’est exposée, a reçu des coups, mais rien ne l’a empêchée de défendre son champion.
Sa ligne de conduite : fidélité et loyauté au président Sall. À chaque fois que ce dernier était attaqué par « l’ennemi », elle est montée au front pour le défendre quand d’autres se cachaient vautrés dans leur confort. Dans tous les moments où le chef de l’Etat a été acculée de toutes parts, la « pank » Mimi montait au créneau toutes griffes dehors, le défendant bec et ongles et s’érigeant en bouclier. Elle investissait les plateaux de télés et les studios de radios pour défendre les mesures prises par Macky Sall. Elle le faisait avec des concepts forts et une grande rigueur intellectuelle. Pourtant, malgré son engagement, sa loyauté et ses idées percutantes, Macky Sall l’a fait remplacer par… celui que Mimi n’hésitait pas à remettre à sa place à chaque fois qu’il l’attaquait, Idrissa Seck pour ne pas le citer. C’était le 01 novembre 2020. Le jour de la Toussaint ! Comme pour mieux enterrer la brave et fidèle Aminata Touré. Après son limogeage humiliant de la tête du Conseil économique social et environnemental (Cese), confié par le président Macky Sall à son ancien opposant le plus farouche, Mimi Touré coupe les ponts avec le leader de l’Alliance pour la République. Et mène ses actions en dehors de ce parti. Notamment à l’international où elle est invitée à de nombreuses conférences prestigieuses.
Son absence lors des manifestations de mars dernier s’est fait sentir…
En marge — pour ne pas dire en réserve — de la République après sa décapitation du Cese, Aminata Touré suivra les événements consécutifs à l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr dans son soin, certainement meurtrie de ne pas pouvoir défendre son champion Macky Sall. Son absence s’était, en effet, fait sentir jusqu’au plus haut niveau de l’Apr dans la mesure où elle ne rechignait jamais à monter en première ligne lorsque le président de la République Macky Sall était visé. Mais, même si elle avait pris ses distances et n’avait pas défendu Macky Sall, Mimi Touré s’était prononcée sur la tension qui cristallisait le Sénégal depuis l’arrestation de Ousmane Sonko. « La paix prime sur tout. Et ces derniers jours de violences en sont une illustration. L’essentiel est d’exercer la justice de manière transparente et impartiale », moralisait-elle. Pour ce faire, poursuivait-elle, il faut créer les conditions de préserver les personnes et leurs biens. «Et là, la voix du Président est prépondérante pour faire baisser la tension afin que la justice puisse s’exercer normalement», conseillait Mme Touré. Silencieux depuis l’éclatement des violentes manifestations consécutives à l’arrestation de Ousmane Sonko, le Président, qui semblait attendre la voix de son ancienne Première ministre, a pris la parole dans la soirée du lundi 8 mars 2021 pour appeler au calme et à la sérénité. La suite, on la connaît…
PR MOUSSA DIAW ANALYSTE «Mimi et Macky sont deux personnalités de caractère politique différent»
Seules les montagnes ne se rencontrent pas et Macky et Mimi se sont donc retrouvés lundi dernier. Pour le Pr en sciences politiques à l’UGB, Moussa Diaw, cette relation en dents de scie s’explique par le fait que le président de la République et son ancien Premier ministre sont deux personnalités de caractères politiques différents. « Je ne connais pas le fond de leur relation mais je sais qu’il y a une différence de points de vues et de caractères entre les deux personnalités. Mimi Touré semble avoir une forte personnalité politique qui impose le respect. Elle n’a pas l’habitude de courber l’échine. C’est pourquoi, ses rapports avec le président sont très difficiles. Dans les actes qu’elle pose, on voit qu’elle refuse d’être traitée comme certains autres politiciens. Ceci explique aussi ses rapports en dents de scie avec le Président », analyse l’enseignant chercheur en politique Moussa Diaw. A la question de savoir à qui profiteront les retrouvailles entre Macky et Mimi, Pr Diaw pense que c’est à Macky Sall. Il s’explique en ces termes : « C’est un jeu de yoyo entre les deux mais il faut reconnaître que ces retrouvailles profitent plus au président de la République dans la mesure où il sait que Mimi est une personnalité importante dans le jeu politique. Donc, mieux vaut l’avoir à ses côtés qu’en face. Mais, Mme Aminata Touré peut aussi beaucoup gagner dans ces retrouvailles. Elle peut espérer bénéficier du soutien du président de la République pour la mairie de Kaolack. Si elle bénéficie du soutien du président de la République et qu’elle gagne cette mairie, ça serait une sorte de relance pour elle en vue des prochaines échéances législatives et présidentielles. Mme Aminata Touré est une personnalité qui compte dans la mouvance présidentielle » conclut le Pr Moussa Diaw.
PAPE MATAR SARR NOMINE
Le milieu de terrain Pape Matar fait partie des quatre joueurs nominés pour le titre du meilleur joueur de Metz.
Le milieu de terrain Pape Matar fait partie des quatre joueurs nominés pour le titre du meilleur joueur de Metz. Auteur de 22 matchs toutes compétitions confondues, le joueur de 18 ans, avec ses trois buts, a beaucoup aidé les Grenats à se maintenir dans l’élite française. En Ligue 2, Moustapha est candidat avec le Paris FC, pour remporter ce titre
Pape Matar Sarr est la grande révélation de cette saison en ligue 1 française. Technique et agile dans l’entrejeu de la formation messine, le joueur de 18 ans fait l’objet de nombreux superlatifs élogieux. Le joueur formé à Génération Foot(D1 Sénégal) connaît une ascension fulgurante avec les Grenats. Il avait réussi à intégrer le groupe professionnel messin dès son arrivée, en début octobre 2020. Il a joué ses premières minutes contre Brest (1-1), puis a enchaîné les titularisations.
Grâce à ses prestations, le natif de Thiaroye a aidé son club à se maintenir dans l’élite française. Il a contribué grandement à la bonne saison du club de la Croix de Lorraine. Auteur de 22 matchs, l'international sénégalais a inscrit 4 buts. Aussi, est-il nominé pour le titre de meilleur joueur de la saison de Metz.
Pour remporter ce titre pour la première fois de sa carrière, il est en concurrence avec trois de ses coéquipiers. Les deux internationaux algériens, l’attaquant Farid Boulaya et le gardien de but Alexandre Oukidja, et l’arrière latéral gauche français Thomas Delaine. Tous les trois ont joué une belle partition sur la dixième place de Ligue 1 du FC Metz. Il en est de même pour Pape Matar Sarr, en dépit de son temps d’adaptation avec les Grenats, notamment sous les ordres de l'entraîneur intérimaire, Vincent Hognon.
De la première à la 18e journée, le Sénégalais n’avait disputé que deux rencontres pour 80 minutes, une entrée en jeu contre Brest lors de la 12e journée (0- 2), et pour sa première titularisation en Ligue 1 survenue contre Lyon à la 13ème journée (1-3). Depuis lors, sa saison a pris une tournure particulière.
Profitant de méformes physiques dans l’effectif des Grenats, Pape Matar Sarr enchaîne ensuite sous les ordres de Frédéric Antonetti et participe à toutes les rencontres, de la 19e jusqu’à la dernière journée de la ligue 1 française.
MOUSTAPHA NAME NOMINE A SON TOUR PAR PARIS FC
En ligue 2, Moustapha Name est candidat pour le titre de meilleur joueur parisien de la saison 2020 / 2021. Évoluant au poste de milieu de terrain dès l’entame de sa carrière au Paris FC, Mamadou Name a su se rendre indispensable dans son équipe. Plusieurs fois décisif, il a une aptitude déconcertante de servir ses coéquipiers ou de trouver les filets de lui-même. Avec 31 matchs joués, l’ancien joueur de l’AS Douanes a inscrit 4 buts, et délivré 3 passes décisives. Récemment convoqué par Aliou Cissé lors des deux matchs amicaux, le joueur de 26 ans a été l’un des grands artisans des performances de son club
«LE SENEGAL SERA EMERGENT EN 2028-2029»
Le directeur général de Prospective Economique, Amaye Sy, ne se fait aucun souci quant à l’émergence du Sénégal avant 2035, l’horizon fixé par le gouvernement à travers son référentiel (PSE).
Le directeur général de Prospective Economique, Amaye Sy, ne se fait aucun souci quant à l’émergence du Sénégal avant 2035, l’horizon fixé par le gouvernement à travers son référentiel (PSE). Si le Sénégal suit la tendance actuelle, indique l’économiste Amaye Sy, il sera émergent en 2028- 2029. Il fait cette projection hier lors de la présentation du livre «Manuel d’Emergence Economique» qu’il a coécrit avec Moubarak Lo.
Pour les statisticiens, l’émergence est un processus. C’est pourquoi, indique le directeur du bureau de Prospective Economique, le Sénégal sera émergent bien avant 2035. «Lorsque le Sénégal dit qu’il va être émergent en 2035 lorsqu’on le traduit dans notre langage théorique en nous, le Sénégal va être émergé en 2035. Il sera émergent bien avant 2035», a soutenu Amaye Sy avant de préciser que cela interviendra exactement entre 2028-2029.
Selon l’économiste, le groupe de référence dans ce cas de figure ce sont les pays émergés. Revenant sur les critères les plus pertinents pour qualifier l’émergence, Monsieur Sy souligne que, contrairement à la doxa ma plus répandue, la démocratie n’en fait pas partie. «Un pays n’a pas besoin d’être démocratique pour être émergé. Selon notre cadre conceptuel de l’émergence pris au sens large, l’émergence économique d’une nation est subordonnée à l’établissement en son sein d’un environnement de classe internationale», explique le directeur du bureau de la Prospective Economique. Il cite aussi l’insertion du pays dans l’économie mondiale par la mise en œuvre de réformes politiques volontaristes semblables à celles entreprises par les pays actuellement émergents.
Ainsi, pour suivre la réalisation de cet objectif de renforcement de la compétitivité internationale, il juge nécessaire de disposer d’une mesure du niveau d’atteinte de ces prérequis de l’émergence économique. Aussi bizarre cela puisse paraitre, l’économiste considère que les indices Doing Business et CPIA de la Banque mondiale ne répondent que partiellement à ce besoin. «Car chacun d’eux, pris séparément, ne couvre qu’un champ limité de tous les prérequis», renseigne-t-il.
De plus, il trouve que ces indices ont tendance à recommander aux pays ayant des scores proches, la mise en œuvre des mêmes reformes. Et cela, quelle que soit leur situation en termes d’émergence. Pour sa part, le directeur général du bureau de Prospective Economique, Moubarak Lo, est revenu sur les critères d’une bonne dynamique de l’émergence économique. Pour lui, il faut un partage équitable des fruits, un aménagement d’un cadre des affaires de classe internationale, une bonne gestion des blocs de reformes. L’autre critère non moins important, de l’avis de Moubarak Lo, c’est la qualité des institutions.
Rappelons que la présentation de ce manuel sur l’Emergence économique a été organisée par la direction de la recherche du groupe de l’Institut Supérieur de Management (ISM).
ASCOSEN ET SOS CONSOMMATEURS INTERPELLENT L’ETAT
Comme alternative à la baisse des tarifs des opérateurs de téléphonie mobile notamment Orange, les prestataires intermédiaires ont décidé d’augmenter les frais de transfert ou de faire payer aux usagers les tarifs revus à la baisse.
Comme alternative à la baisse des tarifs des opérateurs de téléphonie mobile notamment Orange, les prestataires intermédiaires ont décidé d’augmenter les frais de transfert ou de faire payer aux usagers les tarifs revus à la baisse. Une décision dénoncée par les associations de consommateurs qui interpellent directement l’Etat à travers ses organes de contrôle dont l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp).
Désormais les coûts liés à leur transaction. Une situation que dénonce le président de Sos consommateur. Dans un communiqué parvenu à «L’As», Me Massokhna Kane dénonce la réaction des prestataires-intermédiaires de transfert d'argent qui ont décidé d'instituer leur propre barème de frais en plus des coûts actuels. Très amer, le président de Sos Consommateurs juge leur attitude surprenante et inacceptable. «D’autant plus que le motif évoqué est la tarification révolutionnaire de Wave qui a obligé les autres opérateurs à réduire massivement leurs tarifs excessifs, au bonheur des consommateurs», affirme Me Massokhna Kane.
A souligner que le 02 juin dernier, Orange avait annoncé la baisse drastique des frais appliqués aux transferts d’argent via son service mobile money. Une baisse qui résulte de la montée en puissance de l’entreprise américaine de transfert d’argent qui a fini d’absorber une grande partie du marché de la mobile money au Sénégal. Face à cette rude concurrence imposée par Wave dont les frais d’envoi s’élève à 1% au grand bonheur des consommateurs, Orange s’est résolue à casser ses prix. Le président de Sos consommateur qui se réjouit de cette situation renseigne que « seuls les meilleurs l'emporteront dans cette compétition».
Par Conséquent, Me Massokhna Kane demande à l'Etat du Sénégal de rappeler à l’ordre les prestataires intermédiaires et d'empêcher «cette délinquance économique qui ne voit que ses intérêts». Dans la même veine, il invite les prestataires à se ressaisir et à essayer« de trouver les moyens de s'adapter à cette compétition des tarifs». Faute de quoi, Me Massokhna Kane invite tous les Consommateurs «à boycotter ces intermédiaires et de s'efforcer à faire leurs transferts directement dans les seuls points de service des opérateurs, en attendant que l'Etat ramènent ces prestataires à la raison».
MOMAR CISSE VICE PRESIDENT DE L’ASCOSEN : «NOUS ALLONS SAISIR L’ARTP DANS LES JOURS A VENIR»
Le vice-président de l’Association des Consommateurs Sénégalais (Ascosen) abonde dans le même sens que Me Massokhna Kane et informe que le combat sera porté au niveau de l’Artp. Momar Cissé révèle qu’il reçu des plaintes des usagers et promet de «saisir l’Artp dans les jours à venir». Estimant que le régulateur doit prendre ses responsabilités de même que la Bceao, le N°2 de l’Ascosen demande aux autorités d’agir. En outre, il exige la promulgation de la loi sur sur la protection des consommateurs et des prix, pour qu’à l’avenir de tels de combats puissent être portés à un niveau plus élevé. «Nous demandons que la loi sur la protection des consommateurs et des prix qui a été votée en 2020 à l’Assemblée Nationale soit promulguée et que les décrets d’application soit pris, parce que c’est cette loi nous permettra d’ester en justice au nom des consommateurs», affirme Momar cissé.
LE COUD BRANDIT LE BATON
Le saccage des restaurants Argentin et Shelf au campus social et celui de l’Ecole supérieure polytechnique (ESP) par un groupe d’étudiants ne restera pas impuni.
Le saccage des restaurants Argentin et Shelf au campus social et celui de l’Ecole supérieure polytechnique (ESP) par un groupe d’étudiants ne restera pas impuni. C’est ce qu’a indiqué le Directeur du Centre des Œuvres Universitaire de Dakar (Coud), Maguette Sène, qui a décidé de porter l’affaire devant les autorités judiciaires et académiques compétentes
Les scènes de pillages survenus le lundi dernier au campus social et à l’Ecole Supérieure Polytechnique (Esp) ont fait sortir le directeur du Coud de ses gonds. Maguette Sène menace en effet de saisir la Justice et le Conseil de discipline de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) pour sanctionner les auteurs de ces saccages. «La direction du Coud ne saurait laisser de tels actes impunis et se réserve le droit de faire toutes les investigations nécessaires pour identifier les auteurs afin de porter l’affaire devant les autorités judiciaires et académiques compétentes», informe le boss du Coud dans un communiqué parvenu hier à «L’As».
En effet, Maguette Sène dit ne pas comprendre ces actes d’autant que sa structure n’est pas partie prenante des élections de renouvellement des amicales des étudiants. «La direction trouve ainsi injuste, incompréhensible et inacceptable que son patrimoine fasse l’objet d’attaque, de saccage et de destruction de biens dont les étudiants sont les seuls bénéficiaires», ajoute le Dg du Coud. Maguette Sène estime d’ailleurs que ce comportement ressemble à du sabotage compte tenu des nombreux efforts consentis pour améliorer les conditions et le cadre de vie des étudiants. Des efforts, souligne-t-il, constatés aussi bien par les étudiants que tous les usagers des campus sociaux.
Pour rappel, ces récentes scènes de pillages font suite à la publication des résultats provisoires des élections de l’Amicale de la Faculté des Sciences juridiques et politiques (FSJP) de Dakar. Résultats jugés « invraisemblables » par la commission électorale de cette faculté qui a décidé de les annuler et de programmer de nouvelles élections dans les meilleurs délais. La plateforme Campus Sen avait en effet attribué plus de 99% des voix à une coalition contre moins de 1% pour la deuxième coalition et 0% pour la troisième liste.
LES ETATS UNIS DECAISSENT 3 MILLIARDS FCFA EN FAVEUR DU SENEGAL
Dans le cadre de sa campagne d’Aspersion Intra-Domiciliaire (AID) pour lutter contre le paludisme sur l’étendue du territoire, le Sénégal va bénéficier du soutien des Etats-Unis.
Dans le cadre de sa campagne d’Aspersion Intra-Domiciliaire (AID) pour lutter contre le paludisme sur l’étendue du territoire, le Sénégal va bénéficier du soutien des Etats-Unis. Le pays de l’Oncle Sam a octroyé une enveloppe estimée environ à 3 milliards FCFA aux autorités sénégalaises.
Mieux vaut prévenir que guérir. A l’approche de l’hivernage, les Etats-Unis ont débloqué environ 3 milliards Fcfa pour permettre aux autorités sénégalaises de mener à bien leur campagne d’Aspersion Intra-Domiciliaire (AID) d’insecticide, un des piliers importants dans la lutte contre le paludisme, qui fait des ravages dans le pays au moment de la saison des pluies. «Le gouvernement américain, à travers l’Initiative du Président des États-Unis contre le paludisme (PMI), appuie la vaste campagne d’aspersion intra-domiciliaire (AID) d’insecticide à effet rémanent dans les régions du Sénégal à forte prévalence de paludisme.
Le PMI a débloqué une enveloppe d’environ 3 milliards Fcfa (5,5 millions de dollars US) pour appuyer cette campagne lancée au début de ce mois de juin, et menée en étroite collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action Sociale et le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP)», d’après un communiqué reçu par «L’AS». Il faut noter que la campagne d’aspersion intra-domiciliaire consiste à pulvériser une substance insecticide sur les murs intérieurs des maisons pour tuer les moustiques vecteurs du paludisme et protéger ainsi les habitants pendant 4 à 6 mois. «La campagne d’AID est l’un des principaux moyens utilisés pour empêcher la propagation du paludisme au Sénégal et réduire le nombre de décès liés à cette maladie, en particulier chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.
Pour cette année, le PMI appuie la campagne d’AID dans les districts médicaux de Kédougou (région de Kédougou), Koungheul (région de Kaffrine), Koumpentoum et Makacolibantang (région de Tambacounda)». Cette campagne, selon le communiqué, fait partie d’un dispositif élargi de soutien mis en place par le PMI pour améliorer la santé publique au Sénégal, dont le montant varie entre environ 12 et 13 milliards Fcfa, chaque année. «Le PMI travaille avec le PNLP dans le cadre d’activités relevant de son plan stratégique, avec récemment l’achat et la distribution de 4 millions de tests de diagnostic rapide et de plus de 2 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII) à longue durée d’action, l’achat d’un million de traitements antipaludéens, de plus de 4 millions de traitements chimio-préventifs saisonniers et la prise en charge des coûts opérationnels y afférents, ainsi que le renforcement des capacités du système de santé», explique le document. Depuis plus de 15 ans, relève le communiqué, le Sénégal fait partie des pays cibles de l’initiative PMI. « Depuis 2005, le PMI a injecté au Sénégal environ 137,5 milliards Fcfa (plus de 250 millions de dollars US), réduisant ainsi, de manière considérable, le fardeau du paludisme et rapprochant le pays de son objectif d’élimination de la maladie.
Le PMI est une initiative mise en œuvre conjointement par l’agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) et le Centre de contrôle et de prévention des maladies des EtatsUnis (CDC). Elle est présente dans 24 pays dans le monde dont le Sénégal», ajoute le communiqué.
À KÉDOUGOU, L'EMPLOI MANQUE SUR DES TERRES REMPLIES D'OR
Le métal précieux est devenu un pilier de l’économie locale, avec une vingtaine de sociétés minières présentes sur place. Malgré cela, la région figure parmi les plus pauvres du Sénégal
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier |
Publication 10/06/2021
Dans cette région enclavée aux confins du Mali et de la Guinée, l’activité aurifère formelle n’arrive pas à endiguer le chômage des jeunes.
Toute la journée jusque tard dans la nuit, Mouminy Sylla, 23 ans, et ses amis traînent autour d’un thé à Damdemayo, quartier populaire de Kédougou, ville enclavée du sud-est du Sénégal, à 700 km de Dakar. D’une main experte, le jeune homme remue la petite théière en ferraille avant de la reposer sur les braises, tandis que résonne l’appel à la prière.
« On ne fait rien, on attend que les sociétés minières qui exploitent l’or nous embauchent… J’ai déjà postulé plusieurs fois à un emploi non qualifié, mais même là on nous demande des diplômes. C’est très difficile, je suis l’aîné de la famille et je ne ramène pas d’argent à la maison », se désole Mouminy Sylla sous le regard de ses camarades, qui acquiescent de la tête.
Non diplômés et sans emploi, ils ont tous participé aux marches de protestation qui ont eu lieu dans la ville le 9 avril puis le 23 mai, à l’initiative de l’Association des élèves et étudiants ressortissants de Kédougou (Aeerk). L’objectif : tenter de bénéficier eux aussi d’une petite partie de la richesse locale en intégrant les sociétés minières étrangères installées dans la région.
L’or non monétaire est le produit sénégalais le plus exporté en 2019 (19 % des exportations totales), en quasi-totalité à destination de la Suisse. L’extraction se faisant principalement à Kédougou, le métal précieux est devenu un pilier de l’économie locale, avec une vingtaine desociétés minières présentes sur place – dont deux en exploitation effective –, mais aussi des milliers d’orpailleurs artisanaux et clandestins venus tenter leur chance.
Frustrations et incompréhension
Malgré cela, la région figure parmi les plus pauvres du Sénégal : on y enregistreun taux de chômage de 26,3 % (contre 15 % au niveau national). Les raisons de cette situation ? « Le manque de main-d’œuvre qualifiée comparé à la demande sur le marché du travail et un énorme défi de gouvernance », pointe un rapport du Timbuktu Institute sur cette zone frontalière du Mali et de la Guinée.
Ce contraste entre la précarité des populations et la richesse des sols nourrit les frustrations et l’incompréhension. Amadou Tidiane Sy est en train de terminer son master 2 en économie rurale et politique agricole à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (UCAD). Dans la capitale sénégalaise, il est logé dans l’un des trois immeubles que financent les sociétés minières en soutien aux étudiants de la région de Kédougou – une concession obtenue lors de précédents mouvements de revendications.
«SEULE UNE RUPTURE SELECTIVE AVEC LE SYSTEME MONDE PERMETTRA A L’AFRIQUE DE SORTIR DE SA CONDITION»
Dans cet entretien accordé à Sud Quotidien, Le Pr Aziz Salmone Fall revient entre autres sur sa vision du mondialisme, de la politique, sur ses relations avec feu l’économiste égyptien Samir Amin
Politologue internationaliste, panafricain d’origine sénégalaise et égyptienne, le Pr Aziz Salmone Fall enseigne les sciences politiques, l’anthropologie, les relations internationales et le développement international au Canada, à l’université McGill et à l’UQAM. Membre du Groupe de Recherche et d’Initiative pour la libération de l’Afrique (Grila), il s’est beaucoup distingué à travers son combat contre l’impunité en Afrique. Dans cet entretien accordé à Sud Quotidien, il revient entre autres sur sa vision du mondialisme, de la politique, sur ses relations avec feu l’économiste égyptien Samir Amin.
Vous venez d’animer une série de conférences à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et Gaston Berger de Saint-Louis. Quel est le but de ce retour actif au pays natal ?
C’est la première fois que j’anime des conférences à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ainsi qu’à l’Université Gaston Berger de St-Louis. J’ai eu aussi la chance de consulter différentes formations politiques pour prendre le pouls et visiter l’intérieur du pays. C’était une façon d’allier à la fois le travail professionnel académique et revoir les camarades et les militants.
Quelle est votre vision du mondialisme et de l’altermondialisme ?
C’est vrai que nous avons une lecture critique de l’insertion de l’Afrique dans le système monde. A l’instar de celle de Samir Amin , nous considérons que seule une rupture sélective avec le système monde permettra à l’Afrique de sortir de sa condition . Les ressources que regorgent le continent sont pour l’instant exploitées sans que cela ne permette ni la souveraineté du continent ni le développement du continent. Donc c’est une position qui nous classe dans l’altermondialisme mais je crois que nous sommes des panafricains internationalistes. C’est justement cette occasion qui permet de lancer ce que j’appelle le «panafricentrage», c’est-à-dire une stratégie alternative de rupture sélective du système monde pour la construction d’un développement autocentré panafricain dans la perspective d’un Etat fédéral. C’est un peu cet esprit qui anime notre travail.
Pouvez-vous nous entretenir de vos relations avec feu Samir Amin dont vous semblez avoir été proche ?
C’est une vieille amitié à la fois idéologique et académique. Je suis membre du Forum du tiers monde . J’ai eu aussi la chance et l’opportunité, même si c’est une occasion triste, de m’occuper de ses obsèques quand il est décédé. Et par la suite de faire un film qui porte son nom : « Samir Amin, l’internationaliste organique ». Donc je continue l’œuvre de Samir Amin au sein de l’International des travailleurs et des peuples qui est l’effort de reconstruction d’une 5éme internationale.
C’est le sens de votre engagement ?
J’ai quelques éléments qui me tiennent à cœur. D’abord « l’affaire » du président Sankara que j’ai l’honneur de diriger depuis 24 ans avec un collectif d’avocats, qui a fait un travail de mobilisation qui a dû, d’une certaine façon permettre l’éveil ou le renversement du régime Compaoré. De l’autre côté, une magistrature de plus en plus courageuse a finalement permis l’inculpation du régime Compaoré . Nous sommes dans l’expectative de l’attente d’un procès. Et bien sûr, le Burkina Faso est fragilisé par la déstabilisation sécuritaire. C’est l’autre relais de mon chapeau qui depuis une dizaine d’années se traduit par notre lutte contre la présence des bases militaires étrangers. Il y a une prolifération de ces bases qui sont articulées sur la question de l’accès aux ressources mais aussi le risque d’arrivée d’autres partenaires comme la Chine. Ceci est au cœur même de l’instrumentalisation du chaos. La question de l’impunité et la question de la présence des bases militaires et l’insécurité m’affectent beaucoup dans la réflexion que j’ai pour un développement autocentré.
Peut-on arriver à reculer l’impunité en Afrique sans le support des pays occidentaux ?
La question de l’impunité est complexe. Il y a d’abord l’impunité des grandes chaînes multinationales. Il n’existe pas au niveau du droit international quelque chose qui soit contraignant au niveau des agissements des responsabilités sociales et environnementales des firmes. Ensuite il y a une grande impunité au niveau des dirigeants politiques, au niveau de l’enrichissement illicite et du transfert des ressources, des derniers publics vers l’étranger ou dans le foncier, notamment dans l’accaparement des terres . Et enfin il y a le manque de transparence dans les systèmes juridiques au niveau des magistratures des pays africains. Vraiment il y a un immense travail à faire et la vigilance des sociétés civiles africaines doit être accrue afin de pouvoir juguler cette question. Pour nous, l’affaire Sankara n’est que le prétexte d’un élan pour que la lutte pour les droits civils et politiques des citoyens africains soient enfin honorée.
Quelles sont les perspectives pour l’Afrique dans cette période de confusion idéologique sanitaire , économique et socio-culturelle ?
Les perspectives sont celles d’un éveil progressif vu la crise économique et la période postCovid . Il va y avoir un endettement accru en raison des dépenses publiques qui ont été augmentées et du ralentissement du boom économique africain dont les taux de croissance étaient importantes. Ces deux situations d’instabilité de l’économie mondiale occasionnent une sorte de retour à la question idéologique. Jusqu’aux 30 dernières années, le néolibéralisme va contribuer à dépolitiser une bonne partie des pans sociaux. Les partis politiques eux-mêmes ont été sommés d’aller en coalition pour rester dans le gouvernement. Les partis de gauche ont été fragmentés, marginalisés. Partout ils ont pratiquement perdu le pouvoir. Pour nous les forces progressistes africaines doivent absolument utiliser cette période pour se réveiller. Il y a une portion de l’intelligentsia qui commence à prendre conscience de l’ampleur du système et qui donne les réponses idoines pour s’en sortir.
Peut-on espérer à court terme une arrivée au pouvoir de véritables forces progressistes dans les pays africains ?
Il y a une grande capacité des forces de gauche de sortir de leurs fragmentations et de s’unir. Le paradoxe du Sénégal c’est qu’à deux reprises les forces de gauche ont permis l’attelage de libéraux : une fois avec le Président Abdoulaye Wade et une seconde fois avec le Président Macky Sall. Sans ces attelages de gauche, ils ne seraient pas arrivés au pouvoir. Il est temps que la gauche se rende compte de sa capacité véritable de saisir ses opportunités. Il faut qu’elle prenne conscience qu’il y a des acteurs politiques capables de rallier ce pan de gens progressistes dans les grandes coalitions patriotiques nationales. Dans le cas du Sénégal je n’ai pas perdu espoir que cela se fasse. Les échéances locales vont peut-être permettre d’éclairer ce qu’il va se passer. Et en prévision de 2024, j’ose espérer que les Sénégalais vont prendre la pleine mesure que les projets de société ne peuvent pas être l’affairisme. Au contraire il faut élargir les manœuvres de l’Etat dans le sens des besoins des populations.
Avez-vous des alternatives à proposer à la jeunesse sénégalaise ?
Tout ce que je peux conseiller c’est que les luttes véritables sont dans la rue. L’éveil se fait au niveau de la capacité de comprendre le politique, de savoir qu’il y a des partis politiques. Donc il faut que les jeunes s’impliquent dans la politique, au niveau local comme au niveau supérieur . Il faut que les jeunes se rendent compte qu’en étant la majorité de la population, ils ont leurs voix au chapitre, c’està-dire dans les processus de décisions.
YOUSSOU NDOUR ET CIE INTRODUISENT LE DOSSIER AU SOMMET DU G7
Le Comité de pilotage de l’initiative pour l’appel à l’annulation de la dette publique africaine a transmis au diplomate britannique à Dakar une lettre destinée à son Premier ministre afin que ce dernier plaide auprès des siens lors du Sommet du G7
Le Comité de pilotage de l’initiative pour l’appel à l’annulation de la dette publique africaine a transmis hier, mercredi au diplomate britannique à Dakar une lettre destinée à son Premier ministre afin que ce dernier plaide auprès des siens lors du Sommet du G7 qui se tient les 11, 12, et 13 juin à Carbis Bay, (Grande Bretagne).
Après le plaidoyer des chefs d’Etat africains lors du sommet sur le financement de l’économie africaine, tenu à Paris en mai dernier, réitérant leur énième appel à l’annulation de la dette publique africaine, c’est autour du comité de pilotage, dans le cadre du déroulement de son programme d’activités, en perspective du Sommet du G7 qui aura lieu les 11, 12, et 13 juin prochain à Carbis Bay, au Royaume-Uni, de transmettre à l’ambassadeur de la Grande Bretagne au Sénégal un document de plaidoyer. «Ce matin (hier, Ndlr) nous avons rencontré l’ambassadeur d’Angleterre au Sénégal, parce que dans notre démarche, nous saisissons toutes les opportunités, et marquons toutes les occasions pour réaffirmer notre détermination et faire passer notre message», a déclaré Youssou Ndour, porte-parole du jour.
Le G7, regroupant entre autres pays les plus industrialisés (États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Japon) va se réunir pour s’épancher sur les nouvelles orientations économiques du monde à la suite de la pire crise sanitaire. En perspective de cet événement, «nous avons voulu marquer cette occasion pour défendre notre cause et notre démarche. Et nous avons, me semble-t-il, été bien reçus et très bien entendus par l’ambassadeur pour faire parvenir le document au premier ministre Britannique afin qu’il porte le plaidoyer auprès siens lors dudit sommet du G7 », explique le musicien et homme d’affaires sénégalais.
A la question de savoir s’ils étaient convaincus d’une suite favorable de leur démarche transmise au diplomate Britannique, Youssou Ndour dit ceci : « Nous ne sommes pas les seuls dans ce combat. Nous sentons l’élargissement du mouvement par l’adhésion d’autres sympathisants et autres parlementaires qui nous ont montré leur solidarité et leur adhésion à l’initiative pour l’annulation de la dette publique africaine». Toutefois, il tient à préciser : «même si nous sommes optimistes, nous savons que le combat est loin d’être gagné ». Le G7, qui regroupe aujourd’hui les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, a vu le jour au milieu des années 1970 à la suite du premier choc pétrolier.
Son objectif affiché est alors de permettre aux chefs d’Etat et de gouvernement des pays les plus industrialisés de se réunir annuellement dans une ambiance décontractée, loin de tout protocole, afin de discuter en toute franchise des affaires du monde. Le véritable dessein derrière la création du G7 est plutôt d’offrir aux grandes puissances un moyen de contourner l’ONU dont le Conseil de sécurité est alors, il est vrai, régulièrement bloqué par les vetos de l’ex Union soviétique, et de décider entre elles des grandes orientations internationales.
A noter que le G7 représente aujourd’hui environ 58 % de la richesse nette mondiale, plus de 46 % du produit intérieur brut mondial basé sur les valeurs nominales, et plus de 32 % du Pib de la planète basé sur la parité de pouvoir d’achat, mais sa légitimité au contraire de celle du G20, plus représentatif du nouvel ordre international est de plus en plus contesté et le modèle politique de ses membres, celui de la démocratie libérale occidentale, semble avoir perdu son pouvoir d’attraction.
LE SÉNÉGAL SOUS LA MENACE DU PROTOCOLE DE LA CEDEAO
Le gouvernement n’a toujours pas entrepris des initiatives législatives dans le sens de la modification du code électoral pour notamment supprimer le parrainage et/ou encore légiférer sur le suffrage universel à un seul tour pour les élections des maires
Le 26 août 2020 dernier le président du Dialogue national, Famara Ibrahima Sagna avait officiellement remis au Président de la République le rapport partiel de la commission cellulaire du dialogue politique. Dix (10) mois après, le gouvernement n’a toujours pas entrepris des initiatives législatives dans le sens de la modification du code électoral pour notamment supprimer le parrainage et/ou encore légiférer sur le suffrage universel à un seul tour pour les élections des maires et présidents de conseil départemental. Une situation qui fait déjà monter la tension sur l’agenda du processus d’organisation des prochaines élections locales prévues le 23 janvier 2022 prochain et suscite des interrogations sur les réelles intentions du régime
L e 26 août 2020 dernier, le président du Dialogue national, Famara Ibrahima Sagna remettait au chef de l’Etat, Macky Sall le premier rapport de la Commission politique du Dialogue national. Réalisé par l’équipe de feu le Général Mamadou Niang, président de la commission cellulaire du dialogue politique, ce dit document fait le point sur les «questions qui ont fait l’objet de consensus, celles qui doivent être rediscutées et celles qui n’ont pas encore été abordées à la date du 26 août» de cette même année. Il s’agit notamment de 23 points de consensus, 2 désaccords et 6 questions en suspens. Les 23 points d’accords concernent entre autres, le troisième report des élections locales qui devaient se tenir le 1er décembre 2019, l’audit du fichier électoral par des experts indépendants, l’évaluation du processus électoral de la refonte partielle de 2016 à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2019 prévue sur une période de cent vingt jours (120) jours au maximum par des experts indépendants.
L’élection au suffrage universel direct des maires et des présidents de conseil départemental, tête de liste majoritaire; l’harmonisation du pourcentage de la répartition des sièges des élections départementales avec les élections municipales (45% au scrutin de liste majoritaire et 55% au scrutin de liste proportionnelle) ; l’adoption d’un projet de Règlement intérieur du Conseil pour le bon fonctionnement des conseils municipaux et départementaux à soumettre aux élus locaux et la restauration de la liste proportionnelle de ville de même que la suppression du parrainage aux élections locales pour ne citer que ceux-là. La prochaine étape devait consister à l’adoption en Conseil des ministres puis à l’Assemblée nationale d’un projet de Loi incluant tous ces points d’accords en vue de leurs inscriptions dans le code électoral.
Seulement, dix (10) mois, aujourd’hui, après cette remise officielle du rapport partiel de la commission cellulaire du dialogue politique au président de la République par le président du Dialogue national, aucune initiative législative n’a été prise dans le sens de la modification du code électoral du coté de l’exécutif sénégalais. Et ce, nonobstant l’engagement de mettre en œuvre tous les points de consensus issus du dialogue politique pris par le président de la République quand il lançait son appel au dialogue. Cette situation est d’autant plus inquiétante qu’on est pratiquement dans le dernier tournant avant la fin de la période de six mois fixée par le protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance du 21 décembre 2001, et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007.
Les élections Locales étant prévues le 23 janvier 2022, le Sénégal ne disposerait désormais que moins de deux mois pour procéder aux changements de la loi électorale. Sinon, un consensus serait obligatoire. Autant dire que cette inertie des autorités en place par rapport à l’application des points d’accords pourrait avoir des répercussions négatives sur l’agenda du processus d’organisation des prochaines élections municipales et départementales prévues pour le 23 janvier 2022. Sauf si elle est savamment orchestrée pour maintenir le parrainage jusqu’après les Locales afin de freiner les ambitions de certains leaders de l’APR, qui affichent déjà leur ambition de se présenter avec ou sans l’accord de leur chef, Macky Sall. Le parrainage étant un filtre qui a bloqué des candidats d’envergure nationale lors de l’élection présidentielle, il pourrait encore servir au régime en place.
Quid du suffrage universel direct pour l’élection des maires et autres présidents des conseils départementaux, il reste un mode d’élection devant mettre un terme à la corruption mais aussi un gros inconnu qui pourrait déboucher sur des surprises désagréables.