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18 septembre 2025
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MANGUE DE CASAMANCE, DÉFAUTS ET DÉFIS D'UNE FILIÈRE
Exportations bridées, industrie de transformation balbutiante, la mangue de Casamance semble laissée à elle-même. De grandes quantités continuent de pourrir à même le sol dans des vergers, essentiellement traditionnels, toujours en lutte contre la mouche
C’est l’une des plus grandes zones de production de mangue au Sénégal mais au potentiel très peu exploité. Exportations bridées, industrie de transformation balbutiante, la mangue de Casamance semble laissée à elle-même. De grandes quantités continuent de pourrir à même le sol dans des vergers, essentiellement traditionnels, toujours en lutte contre la mouche des fruits.
Les acteurs locaux ne désespèrent pas pour autant. Producteurs, acheteurs, exportateurs, transformateurs… Tous entretiennent l’espoir du développement de la filière. Mais il faut d’abord répondre aux diverses questions de l’heure qui ralentissent l’envol du secteur dans cette partie du Sénégal.
Découvrez dans ce grand reportage les défauts et défis de la filière mangue de Casamance.
LA CHARGE SALEE DES CADRES DE PASTEF AU GOUVERNEMENT
La flambée des prix des denrées de première nécessité préoccupe le Mouvement national des cadres de Pastef (Moncap).
La flambée des prix des denrées de première nécessité préoccupe le Mouvement national des cadres de Pastef (Moncap).
En conférence de presse jeudi, les camarades de Ousmane Sonko ont fustigé cette décision du gouvernement qui «expose la majorité des populations rurales et urbaines à un désarroi total». Pour le cas de l’huile, les cadres patriotes qualifient d’«incongruité» les propos du directeur du Commerce intérieur, Oumar Diallo, qu’ils rapportent : «L’huile d’arachide se trouve plus chère que les autres qui se trouvent sur le marché.
Et à chaque fois, nous avons une cohabitation entre l’huile d’arachide.» Pastef de répliquer : «L’explication est simple : les turbines des usines de la Sonacos qui lui permettaient de produire et de vendre même le surplus d’électricité ne fonctionnent plus. Aujourd’hui, l’entreprise est alors obligée d’acheter de l’électricité auprès de la Senelec. Ce qui renchérit le produit qui devient non compétitif face à l’huile importée.»
Concernant le sucre, les Sénégalais «comprendront difficilement qu’il soit plus cher au Sénégal qu’en Gambie alors que le Sénégal, contrairement à son voisin, dispose d’une usine de fabrication, la Css, à qui on autorise aussi(une grosse aberration) d’importer du sucre», ont analysé les cadres de Pastef. Au même moment, relèvent-ils, l’Etat octroie des «quotas d’importation faibles aux commerçants, les empêchant ainsi d’approvisionner correctement le marché national».
Pour les camarades de Sonko, cette flambée des prix démontre «une absence de politique d’industrialisation permettant de transformer les produits comme l’arachide qu’on est ainsi obligé d’exporter en Chine ou en Turquie, ou de renforcer notre tissu industriel par la diversification des acteurs en cassant les situations de monopole, notamment dans le secteur du sucre».
L’AUTRE BATAILLE DES LOCALES
le Pds et ses alliés, et Yewwi askan wi de Sonko, Khalifa Sall et autres vont aussi devoir être départagés après leurs divergences profondes qui ont abouti à leur séparation
L’opposition n’a qu’un ennemi commun : Macky Sall et sa coalition. Mais l’autre enjeu de ces locales réside dans le fait que le Pds et ses alliés, et Yewwi askan wi de Sonko, Khalifa Sall et autres vont aussi devoir être départagés après leurs divergences profondes qui ont abouti à leur séparation.
Macky Sall va faire face à deux grandes coalitions au moins : Yewwi askan wi (Yaw) avec Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Pur, Gakou, Aïda Mbodj et Cie, mais aussi celle des Wade, de Pape Diop, Decroix, du Crd et Jotna, qui n’a pas encore de nom. Il y a aussi celle de Gueum sa bopp qui, pour le moment, n’a pas pris une décision officielle, même si son leader, Bougane Guèye Dany, a annoncé qu’elle ira aux Locales sous sa propre bannière. A côté de leurs ambitions de détrôner la majorité présidentielle, il y a une guerre des coalitions. D’autant plus que le Pds et ses alliés ont quitté les discussions autour de la coalition devenue Yewwi askan wi avec fracas. Si le Pds a boudé Sonko et Cie pour «des points de désaccord qui n’ont pas été résolus» et des «jeux de l’ombre ainsi que des détours et subterfuges inutiles», Mamadou Diop Decroix, lui, a fait part à Khalifa Sall de «fortes réserves quant à la méthode» qui empêche son parti de «s’associer à l’initiative». Tandis que Pape Diop a indiqué au leader de Taxawu Senegaal sa décision de ne pas rejoindre la coalition parce qu’il «n’a été associé ni de près ni de loin aux discussions qui ont jeté les bases de cette coalition», considérant que «ce qui se fait sans lui se fait contre lui». Que le Pds, Bokk gis gis et Aj se retrouvent, cela ne surprend pas puisqu’ils ont en commun d’avoir cheminé ensemble à des élections. Il ne devrait pas y avoir d’ailleurs d’obstacles majeurs puisque les trois, avec Tekki qui est membre du Crd, sont allés ensemble aux dernières Législatives et ont pu obtenir un groupe parlementaire. Pape Diop semble même avoir vendu la mèche en informant Khalifa Sall «des discussions engagées initialement avec la direction du Pds» dans le sens d’une collaboration.
La bataille entre Yaw et les autres oppositions
Ces Locales seront aussi un affront à laver entre Yaw et le Pds et ses alliés. Il est vrai qu’entre-temps les Libéraux ne se sont pas pesés, comme lors de la Présidentielle de 2019. Mais cette coalition pourrait, dans certaines localités, réduire ou compromettre les chances de Sonko, Khalifa Sall et autres. Si, bien sûr, Abdoulaye Wade et son parti bénéficient toujours de la fidélité de leur électorat. Parce qu’il ne faut pas oublier que le mot d’ordre d’abstention de Wade en 2019 a, sans doute, pesé sur la balance, se révélant une donne qui a participé à la réélection de Macky Sall. Alors que le «Pape du Sopi» et son fils avaient l’occasion en or d’envoyer celui qu’ils considèrent comme leur bourreau à la retraite ou tout au moins au second tour. L’allégeance du leader de Pastef qui a interrompu sa campagne électorale n’y a rien fait. Wade a préféré le protocole de Conakry et pense aussi à l’avenir de Karim. Mais alors que pèse encore le Pds ? Tout se saura le 23 janvier 2022. Ce sera une victoire ou une défaite qui départagera les deux grandes coalitions de l’opposition. Surtout que, soupire-t-on, les négociations entre Sonko, Khalifa et Cie et le Pds ont échoué à cause d’une querelle de leadership, de préséance et de représentativité.
Les premières contestations qui ont découlé de l’annonce de cette grande coalition présageaient de la complexité de l’initiative. Bougane Guèye Dany qui a claqué la porte définitivement mardi - après avoir signé la charte sous réserve - comme Thierno Bocoum, le Congrès de la renaissance démocratique (Crd) et la coalition Jotna avaient dénoncé des négociations «pas du tout inclusives». Et en réalité, c’est aussi l’une des raisons de la colère de Decroix. «Le principe d’égale dignité, même si les uns et les autres sont de poids électoral différent, doit être constamment préservé pour mettre à l’aise tous celles et ceux qui veulent prendre part au combat pour une alternative réellement crédible», soutient-il pour indiquer que cela doit être le cas pour le «nouveau pôle oppositionnel» qu’il théorise. Et c’est la coalition électorale lancée hier «au terme d’échanges pragmatiques et profonds», et «fondée sur le réalisme, la transparence, l’équité et l’intérêt supérieur des citoyens».
Le Pds et ses alliés ambitionnent de présenter des listes de candidats «dans tous les départements, villes et communes de l’étendue du territoire national». Tout comme Yewwi askan wi qui, dans sa charte, s’engage à «présenter une liste unique dans chaque commune, ville et département du Sénégal». Cependant, pour Sonko, Khalifa et leurs camarades, «chaque parti ou mouvement signataire (doit s’abstenir) de présenter ou de soutenir une liste concurrente à celle de la coalition». Mais alors les deux grandes coalitions de l’opposition pourraient faire l’affaire de la majorité, si et seulement si elles ne s’accordent pas sur le même principe de ne soutenir, pour l’une ou l’autre, que les listes de l’opposition. Et la plaie est si béante qu’un tel pacte serait illusoire. Tout comme, selon Pape Diop, il est «illusoire d’avoir un cadre unique regroupant toute l’opposition», parce que «la mise sur pied d’une coalition est une chose et que la nécessité de parvenir à des investitures consensuelles en est une autre». La petite pique du leader d’Aj à l’émission matinale Bët set de Seneweb, jeudi, a ainsi lancé les hostilités. Un défi aussi. «Askanou senegaal ken duko yewwi. Mooy yewwi boppam (Personne ne peut libérer le Peuple sénégalais à sa place)», a dit Decroix.
L’unité aux Législatives compromise ?
Le scénario des coalitions de l’opposition pourrait rendre davantage compliquée l’unité de l’opposition aux prochaines Législatives qui auront lieu 6 mois après les Locales. Et l’autre objectif d’imposer à Macky Sall la «cohabitation» dépendra justement de cette unité qui avait fait défaut à l’opposition en 2017. Pour Pape Diop, «il serait hypothétique et dangereux pour l’opposition d’avoir un cadre unique aux Locales pour, ensuite, le voir se disloquer en direction des scrutins législatif et présidentiel». Mais Yewwi askan wi y croit. Elle prend «solennellement» l’engagement de «poursuivre la dynamique unitaire aux élections législatives de 2022 afin de redorer l’image de l’Assemblée nationale en restaurant ses véritables fonctions de législateur, de contrôle de l’action du gouvernement et d’évaluation des politiques publiques», de «restaurer l’état de droit et les libertés démocratiques en abrogeant toutes les lois liberticides et anti-démocratiques visant à confisquer la volonté populaire». Mais surtout, la coalition Yaw entend présenter et voter des propositions de lois «permettant à tous les leaders politiques de jouir de leurs droits civiques et politiques arbitrairement confisqués par le pouvoir en place». En clair, le rétablissement de Karim Wade - qui n’est plus membre de la coalition - et de Khalifa Sall. Mais les désaccords profonds pourraient-ils recoller les morceaux ?
«ALPHA CONDE DOIT SIGNER SA LETTRE DE DEMISSION»
Le conseil de Umaro Sissoco Embalo à son ex-homologue guinéen
Acter son départ définitif du pouvoir : C’est ce que le chef de l’Etat bissau-guinéen attend de son ancien homologue de la Guinée. Umaro Sissoco Embalo, qui s’est entretenu avec l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique, développe ce point de vue en aparté, en indiquant que Alpha Condé «doit signer sa lettre de démission».
Ainsi, le coup de force intervenu dimanche dernier en Guinée fait réagir pour la première fois le Président bissau-guinéen. Umaro Sissoco Embalo, qui n’entretenait pas de bons rapports avec son homologue et voisin de la Guinée, Alpha Condé, a soutenu qu’il s’active pour faire libérer Alpha Condé. Se disant par principe opposé aux coups d’Etat, M. Embalo dira aux confrères de l’hebdomadaire parisien : «On ne s’aimait pas, mais je suis consterné par ce qui est arrivé. Les images qui ont circulé ne sont pas acceptables et cela m’attriste. Nous étions en désaccord sur presque tout, mais il est mon grand-père.»
Avant d’ajouter : «Sitôt après les évènements, je me suis immédiatement occupé du sort de Alpha.» Le Président Embalo a aussi fait état d’un échange téléphonique qu’il a eu avec le dirigeant ghanéen, Nana AkufoAddo, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), afin de plaider en faveur d’un communiqué de l’organisation sous régionale condamnant le putsch de dimanche dernier.
Exaspéré par la fermeture des frontières de la Guinée avec ses voisins, Umaro Sissoco Embalo n’avait pas manqué de s’en prendre à son homologue guinéen au sommet de la Cedeao tenu en juin dernier à Accra. Le Président Embalo déclarait en substance : «Je regarde ici, mais personne ne comprend parce qu’il n’y a pas de guerre entre le Sénégal et la Guinée. Du fait de l’esprit d’amitié au sein de la Cedeao, nous devons dire la vérité au Président Alpha.»
Poursuivant son propos, le dirigeant bissau-guinéen précisait : «Il n’avait pas le droit de fermer les frontières avec le Sénégal, la Guinée Bissau et la Sierra Leone. Je n’enverrai jamais des ministres pour signer ces types d’accords.» Aujourd’hui, cette situation n’est plus de mise.
L’ETAT CONDAMNE A PAYER 117,926 MILLIONS DE FRANC
CONTENTIEUX, Le Pr Abdoulaye Sakho et Cie obtiennent gain de cause
L’Etat du Sénégal continue de payer la gestion désastreuse de l’affaire des anciens membres du collège des délégués de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), chassés de manière cavalière sans paiement de leurs indemnités.
Selon notre source, après une première condamnation chiffrée à des centaines de millions de francs Cfa, Me Ousmane Sèye, qui défend les plaignants, vient encore d’obtenir une condamnation de l’Etat. Lors de l’audience, la robe noire réclamait des intérêts de droit. Il avait assigné l’agent judiciaire devant la troisième Chambre civile ce 8 septembre 2021.
En rendant sa décision, le Tribunal a rejeté le moyen de l’Etat tiré de la déchéance de l’action comme mal fondé pour ensuite le débouter de son opposition au décompte d’intérêts de droit.
CES GOULOTS D’ETRANGLEMENT QUI INFLUENT SUR LA POLITIQUE ALIMENTAIRE DU SENEGAL
Forte dépendance de l’extérieur, covid-19, fragilisation des exploitations familiales…
L’institut Panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le Développement (CICODEV Afrique) a organisé hier un atelier de restitution de l’étude sur l’état des lieux des politiques alimentaires au Sénégal. A cette occasion, il a été relevé les principaux goulots d’étranglement qui influent sur les orientations du gouvernement en matière de sécurité alimentaire. Des recommandations ont été formulées pour changer la donne.
«CICODEV Afrique» avait commandé une étude sur l’état des lieux des politiques alimentaires au Sénégal. L’objectif visé, selon son Directeur Amadou Cheikh Kanouté, est de comprendre l'environnement des politiques alimentaires au Sénégal, la cohérence et la coordination qui existent entre les différents programmes et projets guidés vers les questions alimentaires afin d'identifier des pistes pour introduire des réformes favorables à des politiques alimentaires orientées vers la souveraineté alimentaire. Lors de la présentation du rapport hier, il a été indexé de prime abord la forte dépendance aux importations de denrées alimentaires.
L’étude révèle d’ailleurs qu’en 2018, le Sénégal a importé 1 984 531 tonnes de céréales réparties comme suit : 50% concernant le riz (997 280 tonnes); 30% pour le blé (soit 604 498 tonnes) et 20% des céréales (le maïs et le mil). Elle fait état également de la prédominance du riz qui supplante les céréales locales dans les modes de consommation. «En 40 ans, la consommation de riz brisé a augmenté de 1000%(RCSA, 2017) », apprend-on. Pendant ce temps, la production céréalière couvre 68,6% des besoins évalués à 2 909 307 tonnes en 2018, soit un gap de 1 000 000 de tonnes. L’étude souligne aussi que le panier de la ménagère sénégalaise (céréales, huiles, poissons, viandes et légumes) est composé aux 3/4 de produits alimentaires issus des exploitations familiales. Pour autant, regrette-t-elle, ces exploitations familiales sont fragilisées par l’insécurité foncière avec le développement de l’agrobusiness ; la dégradation des terres agricoles ; la forte dépendance de l’agriculture familiale aux aléas climatiques ; le manque de cohérence des politiques agricoles ; et les modes de consommations extraverties (préférences des produits importés ; etc. Etla pandémie de Covid19 ne facilite pas les choses. En effet, d’après les chercheurs de CICODEV Afrique, les incidences de la crise sanitaire risquent de mettre en péril le système alimentaire.
LA POLITIQUE DE L’ETAT DECRIEE
En outre, l’Etat du Sénégal a été critiqué du fait de son manque de cohérence dans les politiques mises en œuvre. A en croire le document parvenu à la rédaction, les politiques agricoles et alimentaires du Sénégal continuent de souffrir d’un déficit de cohérence, perceptible à l’échelle du secteur agricole et de ses sous-secteurs. Avant d’indiquer que les cultures végétales jouissent d’une attention prioritaire au détriment de l’élevage et de la pêche, sans pour autant répondre à un objectif politique précis.
Et que les investissements consentis dans les infrastructures de pêche et d’élevage sont faibles et leur gestion inefficiente, souligne le rapport qui relève dans la foulée une absence de politique spécifique à la sécurité alimentaire et nutritionnelle qui nuit à la prise en compte de son caractère multisectoriel et les chevauchements des actions dans leur opérationnalisation. Il a été noté également beaucoup de facteurs de blocage qui vont du déficit d’intégration des différents acteurs aux options orientées vers des modes de production à caractère productiviste et destructeur de l'environnement ; en passant par les difficultés d’accès aux facteurs de production, en l’occurrence la terre, l’eau, le matériel agricole et les intrants. Sans compter les difficultés d’accès à un marché suffisamment ouvert pour l’écoulement des produits de l’agro écologie ; l’absence de contrôle de l'introduction de certaines technologies qui peuvent devenir, à long terme, néfastes pour les lieux de la production agricole et pastorale ; et le faible niveau de centralisation, d’organisation et de diffusion des bonnes pratiques agro écologiques.
RECOMMANDATIONS
Par ailleurs, il faut noter que l’étude a prévu des priorités d’action pour aller vers des politiques alimentaires durables. Il s’agit d’emblée, sur le plan politique, de renforcer la volonté et l’engagement des autorités politiques à mettre l’alimentation au cœur des stratégies territoriales et locales de développement; de procéder à des réformes agraires pouvant permettre aux producteurs d’accéder à la terre; de promouvoir et vulgariser un ensemble de lois à caractère décentralisé afin de donner un rôle plus actif aux collectivités territoriales (les maires en particulier) dans le développement des systèmes alimentaires locaux durables ; de mener un plaidoyer en faveur de la mise en place d’un « fonds dédié à la production alimentaire locale et nationale » …
Sur le plan social et économique, l’étude suggère d’accroître la sensibilité et l’engagement des consommateurs pour lutter contre la dépendance alimentaire et réduire les importations, ainsi que les revenus des producteurs en mettant en place des circuits de distribution courts. Il est recommandé aussi de mettre en place des unités industrielles pour la transformation des matières premières issues des exploitations familiales ; de développer des stratégies pour des infrastructures de stockage et de protection des récoltes ; et d’encadrer l’exploitation des ressources forestières non ligneuses.
Sur le plan technique et de la recherche, l’étude recommande de travailler à la production et à la diffusion de normes de contrôle de qualité pour encadrer la production alimentaire. Aussi, elle préconise de promouvoir des systèmes de certificationpour accompagner le développement des filières et des chaînes de valeur ; de renforcer la recherche sur les modalités de la gestion intégrée des ressources; de soutenir la recherche agricole et technologique et de mettre en place des stratégies et des systèmes de valorisation de la documentation disponible.
ALIOUNE TINE RECADRE LES ACTEURS POLITIQUES
La récurrence des coups d’Etat constitutionnels et militaires en Afrique de l’Ouest a fait réagir le comité scientifique d’Afrikajom Center que dirige Alioune Tine
Réuni pendant deux jours à Saly, le comité scientifique d’Afrikajom center a adopté une résolution dans laquelle il exige des acteurs politiques le respect des règles de la démocratie, de l’état de droit, des droits humains et de la bonne gouvernance en Afrique.
La récurrence des coups d’Etat constitutionnels et militaires en Afrique de l’Ouest a fait réagir le comité scientifique d’Afrikajom Center que dirige Alioune Tine. Dans une résolution qu’il a adoptée hier au terme de son conclave à Saly, Afrikajom Center a condamné avec la dernière énergie toute prise et/ou conservation du pouvoir par des voies inconstitutionnelles, notamment par la force, la manipulation des textes constitutionnels ou par la fraude électorale. Autrement dit, Alioune Tine et ses camarades s’insurgent contre le putsch militaire perpétré en Guinée.
Selon le comité scientifique d’Afrikajom Center, le coup de force qui a déchu Alpha Condé illustre parfaitement la fragilité des Etats d’Afrique de l’Ouest. Par conséquent, ces acteurs de la société civile appellent l’armée, ainsi que les forces de défense et de sécurité à respecter l’ordre constitutionnel ainsi que les règles de dévolution du pouvoir. Toutefois, Alioune Tine et ses camarades demandent solennellement aux gouvernants et autres acteurs politiques de respecter les dispositions constitutionnelles et réglementaires, notamment en matière électorale qui, selon eux, constituent le gage de stabilité des Etats. «Le comité scientifique du colloque invite les gouvernants et les acteurs politiques à s’engager avec sincérité et bonne foi dans l’organisation d’élections transparentes, libres et crédibles».
Compte tenu de son rôle de médiateur dans les pays en conflit, le fondateur d’Afrikajom Center a exprimé son soutien à l’ensemble des peuples africains dans le combat pour la démocratie, l’Etat de droit, les droits humains et le développement.
Relevant les dysfonctionnements causés par le manque de respect des textes des institutions sous régionales, il estime que cela entraine souvent «la violence des règles relatives aux modes d’accès, de dévolution et de transmission du pouvoir telles qu’édictées dans la charte africaine de la démocratie, des élections et de gouvernance de l’Union Africaine et dans le protocole additionnel sur la démocratie et de la bonne gouvernance de la Cedeao. Conséquence, il y a la récurrence des coups d’Etat militaires, les révisions constitutionnelles visant à lever illégalement la limitation des mandats présidentiels, de même que des élections frauduleuses et autres engagements internationaux des Etats africains relatifs à l’Etat de droit, à la démocratie et aux droits humains».
Conscients de la valeur du respect de l’Etat de droit, de la démocratie et des droits humains, Alioune Tine et ses camarades rappellent que la souveraineté appartient au peuple. «Le libre choix des gouvernants, mais également le respect et l’application des traités et conventions de l’Union africaine et de la Cedeao relatifs à la démocratie, à l’Etat de droit, à la bonne gouvernance, aux droits humains, à des élections libres démocratiques et transparentes, adoptés souverainement par les chefs d’Etat et de gouvernement, constituent
les garanties les plus solides de la paix civile et du vivre ensemble», tranche le comité scientifique de Afrikajom Center dans une copie est parvenue à «L’As».
LE MACKY FACE AU MAMMOUTH LIBERAL
Locomotive de la seconde grande coalition de l’opposition, le Pds est un bon allié pour aller à l’assaut des communes et collectivités territoriales
La naissance de la deuxième grande coalition de l’opposition composée du Pds, Bokk Gis Gis, Aj/Pads, crd et la coalition Jotna est jugée salutaire par certains analystes politiques à l’image du Pr Ibou Sané et du journaliste Pathé Mbodj. Persuadés du poids électoral du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) dans le landerneau politique, ils estiment que les libéraux et leurs alliés peuvent faire basculer les choses au profit de l’opposition, si toutefois Macky Sall fait de mauvais choix lors des Locales.
Locomotive de la seconde grande coalition de l’opposition, le Pds est un bon allié pour aller à l’assaut des communes et collectivités territoriales. En tout cas, c’est l’avis du journaliste Pathé Mbodj qui estime que le Pds demeure la locomotive de cette coalition qui vient de voir le jour. A en croire l’analyste politique, «le Pds participe aux élections depuis près de 50 ans, avec un score constant de 20% qui représente son bassin électoral». Et notre confrère de rappeler les propos de Abdoul Mbaye au sortir des dernières élections législatives lorsque ce dernier déclarait : « Heureusement que Wade était là sinon Macky Sall allait laminer l’opposition, parce qu’il a pris l’engagement de la réduire à sa plus simple expression. Mais avec le Pds, on n’a pas senti le coup.» Ce qui signifie qu’une alliance entre l’ancien Premier ministre et le parti de Wade saura tenir en ce sens que le premier connaît la représentativité du pape du Sopi.
Poursuivant, Pathé Mbodji souligne que Pape Diop n’a jamais quitté le Pds. «Il m’a avoué ne jamais concevoir une élection sans le Pds», dit le journaliste. Quid des autres partis qui cherchaient où aller en dehors de Yeewi Askan wi ? Pathé Mbodj estime qu’ils peuvent s’agripper autour du Pds qui est une bonne locomotive, représentant à lui seul 20% de l’électorat du Sénégal. Abondant dans le même sens, le professeur Ibou Sané se félicite de la nouvelle alliance entre le Pds, Bokk Gis Gis, Aj/Pads, Crd et la coalition Jotna. «Cette alliance est salutaire. Ici, c’est le Pds qui a la locomotive et c’est normal parce que c’est un vieux parti qui date de 1974 et qui a été de toutes les luttes et de tous les combats», relève-t-il avant d’ajouter : «C’est une bonne chose qu’il y ait des pôles éclatés un peu partout et cela montre que notre démocratie a une vitalité». Contrairement à ceux qui pensent que le Sénégal n’a pas de démocratie, l’analyste politique estime que celle-ci fonctionne à merveille même s’il y a des difficultés.
De l’avis de Ibou Sané, même s’il a perdu les élections en 2012, le Pds n’en demeure pas moins un parti avec un ancrage territorial très fort. C’est pourquoi, il trouve illusoire de penser que le Pds va laisser la tête de l’opposition à tous ces partis naissants. «Le Pds ne voudra jamais être derrière les petits partis, il va vouloir être la locomotive et c’est tout à fait normal. Parce qu’un parti qui date de 1974 ne peut être embarqué par de petits partis. Même si certains partis parmi eux ont de l’aura, le Pds ne peut pas se ranger. Au contraire ! En matière de position, tout doit se construire autour du Pds, car c’était le parti le plus fort. En démocratie, ce n’est pas possible qu’il y ait des partis qui naissent et viennent coiffer le Pds. Tout doit tourner autour du Pds ou alors rien ne tourne», tranche Ibou Sané.
Précisant que les autres partis de la coalition sont embrigadés dans le mouvement Sopi, il indique que c’est tout à fait normal. «Même si par ailleurs, on sait que ces partis n’ont pas une base politique très solide. Ce sont de petites bases ponctuelles pas très ancrées et c’est ça le hic».
LES COALITIONS DE L’OPPOSITION FACE A L’EPREUVE DE LA LONGEVITE DE BBY
A la question de savoir si ces deux blocs de l’opposition pourront battre le record de l’une des coalitions les plus solides en termes de durée, les spécialistes restent sceptiques. De l’avis du professeur Ibou Sané, si l’opposition est éclatée en plusieurs morceaux, c’est pour faire face à Benno Bokk Yaakaar (Bby) qui est restée un bloc soudé et monolithique depuis 2012. «C’est très rare dans l’histoire politique», souligne-t-il en indiquant que l’opposition va essayer de profiter des mauvaises investitures de Bby. «Mais, il ne faut jamais oublier que Benno est un bloc très solide et que le patron est un grand chef d’orchestre et aussi très fort en stratégie électorale», avertit l’enseignant. Pour sa part, Pathé Mbodj fait d’abord l’historique d’un bloc du passé et qui survit grâce à la fidélité et à la survie de Wade. «Après Wade, ça va se terminer en tant que bloc», prédit le journaliste. L’autre bloc, poursuitil, a un avenir à partir d’un Ousmane Sonko qui devient le chouchou de l’électorat. «Khalifa Sall étant victime aussi comme Sonko, on votera pour lui parce souvent, ceux qui arrivent au pouvoir sont des victimes. Wade a été victime de Diouf, Macky a été victime de Wade. Ceux qui sont victimes de Macky Sall peuvent aspirer au pouvoir», analyse-t-il.
Décortiquant le poids de ces blocs de l’opposition face à Bby, Ibou Sané estime qu’ils peuvent donner du fil à retordre au pouvoir à condition que le choix de la mouvance présidentielle dans les investitures pose problème. «Au cas contraire, ils risquent d’avoir beaucoup de difficultés», pronostique Monsieur Sané. Mais pour Pathé Mbodj, le pouvoir pourrait, au vu des jeux démocratiques, se maintenir en fonction de ses résultats et de ses capacités à faire rêver. «Hélas ! Il y a une sorte d’usure du pouvoir. Le pouvoir joue contre lui-même et il y a une certaine cacophonie à l’interne», affirme l’analyste politique.
SIMON EN GARDE À VUE, KILIFEU PROLONGE SON SÉJOUR À LA DIC
L’affaire d’escroquerie relative aux visas et aux passeports diplomatiques qui éclabousse Kilifeu est loin de connaître son épilogue
L’affaire d’escroquerie relative aux visas et aux passeports diplomatiques qui éclabousse Kilifeu est loin de connaître son épilogue. Ayant vu sa garde à vue prolongée jusqu’à lundi prochain, le rappeur du groupe «Keur Gui» a été rejoint par son camarade activiste Simon, cité aussi dans la même affaire. Ce dernier, après avoir été entendu par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic), a été placé en garde à vue.
En fait, Simon serait mouillé par Thierno Diallo qui soutient avoir voyagé avec un passeport diplomatique qu’il lui aurait fourni moyennant la somme de 2 millions FCFA. Mais le mis en cause parle de gage pour un prêt qu’il aurait reçu du plaignant.
Le rappeur Landing Mbessane Seck alias Kilifeu devra prendre son mal en patience. Filmé à son insu dans une supposée affaire de trafic de visas et de passeports diplomatiques, il a été placé en garde à vue depuis le 7 septembre dernier par la Division des Investigations Criminelles (Dic). D’ailleurs, il a vu hier sa garde à vue prolongée jusqu’à lundi prochain. Mais, il ne sera pas le seul à se morfondre au violon en attendant son face-à-face avec le procureur de la République, puisqu’il a été rejoint par son camarade activiste du mouvement «Y en a marre» Simon Kouka impliqué également dans ce dossier. Convoqué jeudi dernier par la Dic, il a été placé en garde à vue pour nécessité de l’enquête.
Selon son accusateur Thierno Diallo qui a été extrait de sa cellule où il purge une peine de deux ans de prison ferme, il lui a remis son passeport français moyennant la somme de 2 millions Fcfa. seulement, Simon a nié les faits en servant une autre version. Il soutient qu’il avait fait un prêt de 2 millions FCFA auprès de Diallo et en guise de garantie, il lui a remis son passeport français. N’ayant pas convaincu les enquêteurs, Simon a été placé hier en garde à vue.
Dans le même temps, Kilifeu a vu aussi sa garde à vue prolongée jusqu’à lundi. Ainsi, ils seront déférés au parquet le même jour.
A noter que lors de son audition, Kilifeu a reconnu avoir reçu de l’argent de la part de Thierno Diallo, mais il nie le délit de trafic de visas et passeports diplomatiques.
Pour rappel, dans une vidéo qui circule sur le net, on voit le rappeur Kilifeu qui marchande avec un individu dont la femme et l’enfant devaient quitter le Sénégal pour l’étranger le 16 juillet dernier. L’homme lui aurait remis au moins 4 millions FCFA, mais Kilifeu lui réclamait la somme restante, c’est-à-dire 500.000 francs.
Par Ousmane Ibrahima DIA
PARTIS ET JEU D'ALLIANCES : A LA RECHERCHE DE LA COHERENCE
Depuis 2000, la tendance est au regroupement au sein de coalitions, même si les grands partis traditionnels continuent de tenir le haut du pavé
Depuis 2000, la tendance est au regroupement au sein de coalitions, même si les grands partis traditionnels continuent de tenir le haut du pavé. Le Front pour l'alternance (FAL), issu de la Coalition pour l'alternance (CA 2000), véritable mélange de libéraux, de leaders de la gauche, réussit, sous la houlette de Me Abdoulaye Wade à déboulonner Abdou Diouf et les 40 ans du Socialisme.
Les Assises nationales lancées en juin 2008 par des partis de l'opposition et divers acteurs de la vie économique et sociale ont été la matrice de Bennoo Siggil Senegaal qui avait permis à l'opposition de s'imposer dans les grandes villes lors des élections locales de 2009.
En 2012, une nouvelle lame de fond politique regroupant libéraux, gens de la gauche, Socialistes, parmi d'autres, réussit à écarter du pouvoir le libéral Wade, au soir du 25 mars.
En perspectives des élections territoriales de janvier 2022, des partis et mouvements tentent de former des coalitions pour venir à bout de la machine Bennoo Bokk Yaakaar (BBY).
Constat : le même schéma est souvent reproduit avec des acteurs que tout opposait dans un passé récent, ce qui rend compte de la difficulté qu'il y a à lire le paysage politique sénégalais riche en alliances contre-nature, qui se font au gré des circonstances. Sans fondement idéologique.
Pourtant à l'aube de l'ouverture démocratique, en 1974, le président Léopold Sédar Senghor avait pensé à une distribution des rôles, selon un schéma basé sur quatre courants se rapportant chacun à une idéologie. Oui l’engagement politique doit reposer sur des convictions fortes. Si les pères fondateurs s’étaient battus pour l’indépendance, Senghor, en instaurant un multipartisme limité à quatre courants (Il fallait être socialiste, libéral, marxiste-léniniste ou alors conservateur), avait tracé une ligne de conduite pour un discours politique porteur de valeurs et de convictions. Mais le multipartisme intégral, dans un contexte d’ouverture du paysage médiatique, a ouvert la voie à la politique du ventre et érigé la politique au rang de métier. Le parti politique devient un instrument que l’on monnaye dans le cadre de soutien, en échange de postes, entre autres. C’est ce qui explique les alliances de circonstance derrière lesquelles s’abritent ces professionnels de la politique, uniquement mus par le souci de préserver des intérêts particuliers.
Le jeu démocratique gagnera en transparence et en maturité en plaçant au premier plan les batailles fondées sur des projets de société et en mettant sous le boisseau les préoccupations personnelles et de chapelle, qui discréditent partis et hommes politiques. Ce qui donnera un plus de cohérence et de crédibilité à ces jeux d'alliances.