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22 juin 2025
Par Kadialy GASSAMA
TOUTE LA VERITE, RIEN QUE LA VERITE
Exécuter les travaux de dragage et de balisage de la brèche de Saint-Louis est un impératif gouvernemental et social et ne saurait souffrir de considérations partisanes et politiques.
Faisant suite à l’article paru dans le quotidien «Dakar Times » du 7 juin 2021, relativement à la non tenue de la promesse faite aux populations de Saint-Louis quant aux travaux de dragage et de balisage de la brèche, le Ministère des Pêches et de l’Economie maritime voudrait apporter les précisions qui suivent, sans verser dans la polémique inutile. Ce journal, non content de s’être acharné durant toute l’année 2020 sur Monsieur Alioune NDOYE, Ministre des Pêches et de l’Economie maritimes, n’a rien trouvé de mieux que de vouloir mettre en mal des alliés politiques. Mais le plus grave, c’est le sujet utilisé, la question de la brèche de Saint-Louis qui a tant éploré nos compatriotes de cette ville. Les travaux de dragage et de balisage de la brèche de Saint-Louis qu’un journaliste de ce quotidien a voulu sans succès exécuter à travers une structure créée uniquement à cet effet. Combattre des pratiques qui n’honorent pas le pays doit-il être à la base d’un acharnement contre un ministre de la République ? Nous n’en dirons pas davantage pour le moment. Par contre, il convient de souligner de manière non équivoque la différence entre une promesse non tenue et des obstacles survenus dans la réalisation d’un engagement.
De quoi s’agit-il en réalité ?
Son Excellence, Monsieur le Président Macky SALL, a promis le dragage et a instruit le gouvernement, à travers le Ministère des Pêches et de l’Economie maritime de réaliser lesdits travaux, en lui octroyant le budget nécessaire, pour corriger une situation découlant de l’ouverture de la brèche par l’ancien régime. Cette instruction du Président de la République a été effectivement mise en exécution à travers le lancement de deux appels d’offres internationaux, le premier ayant été classé sans suite en raison de propositions financières dépassant largement le budget alloué. Le marché a été attribué au terme du second appel d’offres à une entreprise chinoise CHEC et le contrat signé le mardi 22 septembre 2020, sur la base d’une offre concurrentielle classée plus conforme en délai de réalisation et en budget au dossier publié dans la presse locale et continentale.
Dès lors, pour manifester sa sensibilité aux préoccupations des populations, le Chef de l’Etat a accordé, le jour de signature, une audience publique à l’entreprise et aux acteurs en présence du Maire de Saint-Louis. Nul ne peut feindre d’ignorer les propos de Monsieur le Président de la République affirmant avoir accordé une priorité aux travaux attendus et rappelé, à cet effet, à l’entreprise l’impératif de respecter les délais contractuels.
En réponse publique, l’entreprise s’est engagée en cela. Marquant l’intérêt du respect des délais, le Ministre Alioune NDOYE a lui-même procédé au lancement des travaux à Saint-Louis, le 12 novembre 2020, en présence du Maire Mansour FAYE, et a rappelé à l’entreprise son engagement pris devant le Chef de l’Etat de respecter les délais contractuels.
Pour rappel, aux populations qui exprimaient leur souhait de voir Monsieur le Président de la République présider lui-même la cérémonie de lancement des travaux, le Chef de l’Etat avait répondu qu’il pourrait envisager réceptionner les travaux achevés dans les délais. Par la suite, les faits ont révélé que l’entreprise a failli à ses obligations techniques, notamment la mobilisation des engins préconisés pour réaliser les travaux et le respect des délais contractuels.
En conséquence de droit, le contrat a été résilié par arrêté du Ministre des Finances et du Budget. Depuis cet évènement malheureux, le Ministre des Pêches et de l’Economie maritime travaille à trouver la solution la plus appropriée à la réalisation des travaux, en préservant les intérêts de l’Etat. Une alternative plausible, en rapport avec une entreprise intervenant dans l’activité pétrolière et gazière au Sénégal, s’était présentée à moindre coût, pour ne pas dire gratuitement. Malheureusement, cette piste a été suivie mais s’est finalement révélée infructueuse.
Tirant les conséquences, une procédure d’urgence a été engagée pour la réalisation des travaux de dragage et de balisage de la brèche. A cet effet, les services compétents du Ministère des Finances et du Budget ont été saisis. Au regard de ce qui précède, dire que la brèche n’a pas été draguée du fait du Ministère des Pêches et de l’Economie maritime relève d’une volonté de désinformation. Aussi, vouloir imputer les manquements d’une entreprise au gouvernement ne semble résister à la rigueur de l’analyse objective. Ce sont ces péripéties techniques qui sont seules à la base du non aboutissement de ces travaux. Il ne saurait y avoir un quelconque calcul politique comme insinué dans l’article pour la bonne et simple raison que le maire de Saint-Louis et le Ministre des Pêches et de l’Economie maritime sont de la même coalition politique et œuvrent tous pour la résolution des problèmes des sénégalais.
Exécuter les travaux de dragage et de balisage de la brèche de Saint-Louis est un impératif gouvernemental et social et ne saurait souffrir de considérations partisanes et politiques.
Pour finir, le nombre de morts causé par cette brèche suffit pour guider l’action du gouvernement qui est en train de tout mettre en œuvre pour préserver la vie de nos braves pêcheurs sous la direction de Monsieur le Président de la République.
Kadialy Gassama
Attaché de cabinet du Ministre des Pêches et de l’Economie maritime
Dakar, 9 juin (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) abordent, entre autre sujets, l’éonomie et la politique.
Enquête ouvre ses colonnes au représentant-résident du FMI à Dakar. Dans cet entretien, Mesmin Koulet-Vickot, également représentant-résident du FMI pour la Beceao revient, ’’pour sa première sortie médiatique, après 7 mois à Dakar, sur les détails du dernier financement accordé au Sénégal, les récentes actualités économiques notamment le débat sur l’annulation de la dette, le niveau d’endettement du Sénégal et le débat sur l’opération de rétrocession des réserves de change de la Bceao’’.
Selon Mesmin Koulet-Vickot, ’’le Sénégal a la capacité de continuer à rembourser sa dette. Le risque de surendettement est modéré, avec des marges limitées à court terme pour absorber le choc’’.
En économie toujours, Walfadjri s’inquiéte ’’des taxes à tout va’’.
’’Au lieu de faire des économies en réduisant son train de vie à grande vitesse, l’Etat impose des taxes à tout va aux entreprises. Ce qui fragilise le secteur productif, qui crie sa détresse, augmente les prix de certains produits et menace l’emploi qu’on cherche à tout prix à relancer. Mais le plus grave réside dans la faible compétitivité du made-in-Sénégal par rapport aux autres pays de la sous-région et les stratagèmes frauduleux dont vont user certains pour exister’’, écrit Walf.
Concernant la politique, Le Témoin s’intéresse à la coalition Taxawu Dakar de l’ex-maire Khalifa Sall. ’’Taxawu Dakar minée par les ambitions’’, selon le journal qui écrit : ’’Affaibli du fait de son inéligibilité, Khalifa Sall se voit déborder de partout par des loups aux dents longues qui veulent diriger la mairie de Dakar’’.
A propos de candidatures, Source A estime que Mary Teuw Niane est ‘’inarrêtable’’. ‘’Moi, je suis candidat à Saint-Louis. Et ma candidature est irréversible comme certains disent irrévocable’’, soutient l’intéressé dans le journal.
Sud Quotidien met en exergue la question des accidents et note que le Sénégal est ‘’en mode rebelote’’. ‘’Les morts causés par les accidents de la route se multiplient. Chaque année, ce sont des centaines de personnes qui perdent la vie sans qu’une solution ne soit trouvée. Et pourtant, depuis des années maintenant, les autorités annoncent différentes mesures dont l’effectivité reste encore un défi’’, souligne Sud.
Tribune aborde les retrouvailles Macky Sall-Aminata Touré au lendemain de leur rencontre et titre : ’’Relation Macky-Mimi : ni oui ni non !’’.
’’Mimi Touré qui a vécu une fracassante disgrâce avec son limogeage et son remplacement à la tête du Conseil économique, social et environnemental reprend langue avec Macky Sall qui l’a reçue. Entre ces deux personnalités qui se séparent et se retrouvent depuis la seconde alternance en 2012, la relation semble se fonder sur le concept +ni avec toi, ni sans toi’’, analyse le journal.
L’As rapporte qu’après Aminata Touré, ’’d’autres frustrés seront reçus au Palais’’. ’’Macky Sall amorce la reconstitution de son appareil’’, affiche à la Une le journal.
Le Soleil enquête sur ’’le plus vieux métier du monde’’ et titre : ’’Prositution : le cycle infernal’’.
’’Le monde de la prostitution dessine des trajectoires bien singuilères. Celles qui s’y trouvent, les professionnelles du sexe (…), en plus de braver les périls, attirent le regard chargé de réprobation d’une société attachée à sa morale’’, écrit le quotidien.
LES TRAVAILLEURS EXIGENT DE L’ETAT LE REMBOURSEMENT D’UNE DETTE DE PLUS DE 57 MILLIARDS
La Poste est en train d’agoniser. Cette terrible nouvelle est du secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications (Sntpt).
Les travailleurs du groupe La Poste sont très remontés contre les autorités étatiques qu’ils accusent d’être responsables de la tension financière que connaît leur boîte. Selon eux, l’Etat doit à la Poste plus de 57 milliards FCFA au titre des paiements de Bourses de Sécurité Familiale et de rémunération du service Public. Ils exigent le remboursement total de cette dette dans de meilleurs délais afin de redresser la Poste et de relancer ses activités.
La Poste est en train d’agoniser. Cette terrible nouvelle est du secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications (Sntpt). Ibrahima Sarr a fait sa sortie hier lors de l’Assemblée générale organisée par les travailleurs de la boite, pour attirer l’attention de l’opinion publique sur la tension de trésorerie à laquelle ils sont confrontés. A l’en croire, l’entreprise traverse l’une des phases les plus incertaines de son histoire, compromettant ainsi l’avenir de 4.300 agents. Cette situation découle, selon lui, d’une dette de l’Etat du Sénégal estimée à plus de 57 milliards FCFA.
«Rien qu’à titre de paiement des bourses familiales, l’Etat nous doit plus de 20 milliards FCFA sur la rémunération du service public», informe le syndicaliste qui exige le remboursement, dans l’immédiat de tous ces fonds afin de redresser les activités de la boite. Outre l’Etat, le leader du Sntpt et ses camarades flétrissent la gestion du Directeur général. Ils accusent Abdoulaye Bibi Baldé d’avoir augmenté considérablement les charges de l’entreprise par des actes budgétivores inopportuns, dans ce contexte de tension financière aiguë et de baisse drastique du chiffre d’affaires. «Il a adopté un nouvel organigramme avec 42 postes de rang de directeur et 7 postes d’assistants du DG et au rang de chef de département avec avantages indus en nature et en numéraire.
En dehors du nombre important de conseillers techniques, il a installé un cabinet «ministériel» pour caser une clientèle politique, excluant les postiers», assène Ibrahima Sarr qui déplore par ailleurs la signature de contrats de prestataires de services, par le Directeur au profit de ses partisans politiques avec des salaires indécents. «Le premier adjoint au maire de Kolda perçoit 590.000 FCFA/mois et bénéficie d’une dotation de carburant de 322 litres/mois pour un coût estimé à 250.000 Fcfa, soit un montant total de 840 000 FCFA/mois sans aucun rendement pour la Poste. Un conseiller technique au ministère du Commerce est cumulativement nommé responsable de la Communication et des Relations publiques de la Poste avec rang de Directeur, avec un budget global de plus de 600 millions. En plus, il soumissionne et gagne des marchés», révèle le secrétaire général du Sntpt.
A côté de la mauvaise gestion du directeur général de la Poste, le syndicaliste cite également l’octroi des marchés dans différents domaines au beau-frère du DG sous le couvert de Guèye Kandi Service, dont la somme des montants attribués se chiffre à 96.320.000 FCFA entre octobre 2019 et octobre 2020, ainsi que l’octroi de subventions variant entre 1 million et 5 millions à des associations généralement basées dans sa zone politique, et la démolition/reconstruction inopportune des carreaux du hall de la direction générale pour 22 millions FCFA. Il y a aussi la construction de nouveaux bureaux à la direction générale pour un montant global de plus de 100 millions.
«Pourtant, tous ces fonds auraient certainement pu servir à redresser et à relancer l’activité de la Poste. Malheureusement, l’Etat n’assume pas le rôle et la responsabilité qui sont les siens vis-à-vis de la Poste. Non seulement, l’Etat a laissé la situation de l’entreprise s’altérer par une accumulation de résultats largement négatifs, une gabegie instituée en règle de gestion, mais aussi une absence totale de contrôle», s’insurge Ibrahima Sarr. Pour mettre un terme à cette situation, les membres du Sntpt vont mener une campagne de sensibilisation auprès de tous les travailleurs, décréter une journée rouge. A la suite de cela, ils vont lancer une opération «tous les postiers etleurs familles dans la rue», dans toutes les régions du pays.
LA BANQUE MONDIALE PREVOIT UNE CROISSANCE DE 2,8 % EN 2021 ET DE 3,3 % EN 2022
L’économie mondiale devrait croître de 5,6% en 2021, affichant ainsi un rebond post-récession d’une ampleur sans précédent en 80 ans, a prédit la Banque mondiale dans sa dernière prévision.
La crise sanitaire née de la Covid-19 asphyxie toujours l’économie. En effet, dans sa dernière édition «Perspectives économiques mondiales», la Banque mondiale a indiqué que la croissance devrait reprendre pour atteindre 2,8 % cette année, et s’accélérer à 3,3 % en 2022.
L’économie mondiale devrait croître de 5,6% en 2021, affichant ainsi un rebond post-récession d’une ampleur sans précédent en 80 ans, a prédit la Banque mondiale dans sa dernière prévision. Une croissance mondiale qui sera inférieure à environ 2% en fin 2021 par rapport aux prévisions pré-COVID.
Pire, préviennent David Malpass et Cie, dans les deux tiers des économies émergentes et en développement, les pertes de revenu par habitant subies en 2020 ne seront pas recouvrées en 2022. Pour les pays à faible revenu où la vaccination a pris du retard, les effets de la pandémie ont effacé les progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté et aggravé l’insécurité et d’autres problèmes de longue date.
Dans ses perspectives, l’institution financière internationale indique qu’en Afrique subsaharienne, la croissance devrait reprendre pour atteindre 2,8% cette année, et s’accélérer à 3,3% en 2022. Cette prévision est étayée par la hausse de la demande extérieure, essentiellement en provenance de la Chine et des États-Unis, la hausse des prix des produits de base et l’endiguement de la pandémie. Toutefois, alerte la Banque mondiale, malgré la fourniture de vaccins dans le cadre du mécanisme COVAX, les difficultés d’achat et les problèmes logistiques continueront d’entraver les campagnes vaccinales.
Par ailleurs, il urge de prévoir que les incertitudes politiques et les effets persistants de la pandémie retarderont d’importants investissements dans l’infrastructure et les industries extractives et freineront la reprise dans certains pays subsaharienne notamment en République centrafricaine, en Guinée équatoriale, au Niger et au Kenya. «Les niveaux de revenu par habitant en 2022 devraient être inférieurs de 4% en moyenne à ceux observés en 2019.
La situation sera particulièrement difficile dans les pays fragiles ou touchés par un conflit, avec des prévisions de production pour 2022 en recul de 5,3% en moyenne par rapport à 2019», annonce la Banque mondiale dans sa dernière édition de perspectives économiques mondiales qui trouve que la reprise économique mondiale est vigoureuse mais inégale, alors que de nombreux pays en développement doivent faire face aux effets durables de la pandémie.
Cette situation économique peut causer, selon la Banque Mondiale, des risques de dégradation, une insécurité alimentaire à cause des risques d’inondations et de sècheresses qui pourraient détruire les récoltes, pousser les prix des aliments à la hausse et peser lourdement sur la consommation des ménages, une hausse soudaine du coût des emprunts souverains qui pourrait créer des tensions financières dans certains pays, et le fardeau de la dette et les pressions budgétaires pourraient encore s’alourdir. En outre, l’étude montre que la croissance dans la région «Asie de l’Est et Pacifique» devrait grimper à 7,7% en 2021, avant de ralentir à 5,3% en 2022. Pendant ce temps, le taux de croissance de l’Asie du Sud devrait atteindre 6,8% en 2021 et en 2022. Pour l’Europe et Asie centrale, l’économie régionale devrait progresser de 3,9% cette année, puis l’année prochaine. En Amérique latine et Caraïbes, souligne la Banque Mondiale, l’activité économique régionale devrait croître de 5,2% en 2021 et 2,9% en 2022.
Pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord, l’activité économique dans la région devrait rebondir de 2,4% cette année et de 3,5% l’année prochaine.
ÇA VA SE BOUSCULER AUX ABORDS DES RAILS!
Idrissa Seck et ses hommes ont noué une solide alliance avec la mouvance présidentielle. Mais à Thiès, la réalité est tout autre puisque qu’ils seront obligés de batailler ferme pour tout arracher.
Thiès est une ville politiquement stratégique qui, depuis 2002, demeure sous l’escarcelle d’Idrissa Seck et de son parti. Indéboulonnables dans la cité des rails, les Rewmistes sont obligés aujourd’hui de contenir, à quelques mois des élections locales, l’assaut des forces politiques provenant aussi bien de la mouvance présidentielle que de l’opposition.
Idrissa Seck et ses hommes ont noué une solide alliance avec la mouvance présidentielle. Mais à Thiès, la réalité est tout autre puisque qu’ils seront obligés de batailler ferme pour tout arracher. La cause, cette localité à fort enjeu intéresse de nombreux acteurs politiques. En effet, il risque d’y avoir un choc d’ambitions dans la mesure où des partisans du Président du conseil économique social et environnemental (CESE) gèrent depuis quelques années toutes les collectivités.
A Thiès EST, c’est le Rewmiste Pape Bassirou Diop qui détient les clés de la municipalité depuis deux mandats. Ses camarades Alioune Sow et Lamine Diallo gèrent en outre respectivement les communes de Thiès Est et de Thiès Ouest depuis 2014. D’ailleurs si l’actuel maire Talla Sylla siège fièrement à la tête de la ville, c’est parce qu’il s’était allié en 2014 avec Idrissa Seck et que celui-ci a voulu lui céder les rênes de la mairie.
Ainsi, à défaut d’un compromis favorisant le Rewmi, les maires sortants des différentes communes de Thiès devront user de toutes leurs armes pour se maintenir à la tête de leurs municipalités. D’autant que des membres de l’APR et de mouvements proches du parti présidentiel affûtent déjà leurs armes. Ainsi, l’on se demande si le Rewmi devrait verser dans des compromis au risque de perdre du terrain dans sa chasse gardée.
En tout cas, la formation orange n’est pas appréciée par bon nombre d’apéristes qui veulent mettre fin à son hégémonie dans la zone. En perspective des Locales à venir, d’aucuns estiment qu’Idrissa Seck devrait maintenir ses avantages politiques. Et que le Rewmi devrait construire cette alliance au niveau local en maintenant sa position de force à Thiès. Parce que tout simplement il détient la majorité dans toutes les municipalités. Force est de constater que cette alliance entre Idrissa Seck et Macky Sall a été bien scellée au sommet. Mais au niveau de la base, aucune structure n’est mise en place pour symboliser cette union. Alors qu’on se dirige vers les élections locales, renseignent les observateurs locaux, rien n’est établi pour déterminer concrètement les contours de cette alliance à Thiès. Et à en croire nos informations, il y a des grincements de dents du côté des jeunes du parti présidentiel qui veulent plus de places dans l’échiquier politique local.
HABIB NIANG ET ABDOULAYE DIEYE, POUR BOULEVERSER LA HIERARCHIE
Déjà, des leaders de la mouvance se positionnent et déclarent leurs ambitions. A Thiès Nord par exemple, le Président du mouvement And Suxàli Thiès, Habib Niang, s’est déjà positionné sans même que la coalition présidentielle ne se prononce sur les modalités de participation à ce scrutin. Si la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) jette son dévolu sur une autre personnalité, le chef de service départemental du Cadastre de Guédiawaye néo aperiste pourrait ressusciter son mouvement pour briguer le suffrage des habitants de Thiès Nord. L’autre figure de la mouvance présidentielle qui risque d’aller seul à ces élections est Abdoulaye Dièye. Le Président du mouvement Siggi Jotna estime avoir le profil et se montre déjà prêt à bouleverser la hiérarchie. Ses partisans le gonflent depuis à bloc pour qu’il se frotte aux politiciens classiques afin de prendre sa place.
Du côté de Thiès Est, Maodo Malick Mbaye tout comme Abdou Mbow ont des ambitions. On se rappelle qu’en 2014, Monsieur Mbaye était parti sous la bannière de son mouvement Gueum Sa Bopp. Mais aussi bien pour le Directeur de l’ANAMO que pour le vice-président de l’Assemblée nationale, il est peu probable qu’ils se démarquent de la ligne tracée par BBY. Il en est de même pour le ministre Pape Amadou Ndiaye qui pourtant était tête de liste proportionnelle à Thiès Ouest en 2014. Quant à Siré Dia, il semble avoir déjà déposé les armes en huilant ses relations avec Idrissa Seck qui se présente comme le faiseur de roi à Thiès.
Birame Soulèye Diop, pour confirmer la percée de Pastef Par ailleurs, l’opposition se prépare activement pour la bataille de Thiès. Le leader de la République des Valeurs Thierno Alassane Sall qui aspire à la magistrature suprême devrait ainsi montrer ses preuves au niveau local pour prétendre au fauteuil présidentiel. Et les Locales constituent un bon baromètre pour lui. Quant au juge Hamidou Dème leader de «Ensemble », il a l’occasion rêvé de descendre pour une première fois dans l’arène politique et de mesurer sa force. Il devrait normalement se positionner à Thiès nord.
En définitive, l’administrateur de Pastef a affiché dernièrement ses ambitions pour Thiès. Avec la montée en puissance des Patriotes lors de la présidentielle de 2019, Birame Soulèye Diop a de quoi se faire valoir. Même si la majorité présidentielle s’est encore solidifiée dans la ville, Monsieur Diop a un défi énorme en face. Il s’agit d’engranger des points supplémentaires et confirmer la percée de Pastef dans cette localité stratégique.
MACKY AMORCE LA RECONSTITUTION DE SA MACHINE
En politique, il ne faut jamais dire jamais. Et il est clair que chez les politiciens, les ennemis d’hier peuvent devenir les amis d’aujourd’hui, et vice-versa.
Parfum de dégel à l’Apr. Macky Sall a décidé de reconstituer la machine de l’Apr. Après ses retrouvailles avec son ancien Premier ministre Aminata Touré, « L’As » a appris que le Président de la République va recevoir les jours à venir d’autres ancien pontes entrés en disgrâce. On parle d’entrevues imminentes avec Me ABC, Boune Dionne, après bien sûr les retrouvailles déjà actées avec Aly Ngouille Ndiaye et Amadou Ba.
En politique, il ne faut jamais dire jamais. Et il est clair que chez les politiciens, les ennemis d’hier peuvent devenir les amis d’aujourd’hui, et vice-versa. En effet, dans leur livraison d’hier, nos confrères du journal «Le Quotidien» ont révélé que Macky Sall et son ancienne Première ministre Aminata Touré ont eu lundi dernier «un-tête-à-tête de 2 heures environ» dans la résidence privée du chef de l’Etat, sise à Mermoz.
Une rencontre qui «s’est déroulée dans une atmosphère empreinte de cordialité et de bonne humeur, qui a permis d’aplanir les différends qui auraient pu ternir la belle relation». Ainsi, «L’As» a essayé d’en savoir un peu plus à propos de cette information qui a surpris beaucoup d’observateurs du landernau politique sénégalais et les citoyens lambda.
D’après nos investigations, il semble qu’au-delà de la real politique qui a prévalu, Médina Baye y a joué un rôle déterminant. Car c’est un secret de Polichinelle Mimi Touré est très proche du Khalife de Medina Baye. C’est sans doute pourquoi l’autorité religieuse a joué les bons offices pour permettre la réconciliation entre le président de la République et son ancienne envoyée spéciale. D’ailleurs, selon des sources concordantes, c’est lors du passage de Macky Sall dans la cité religieuse, après sa tournée économique à Kaffrine, Kédougou et Tambacounda, que le patron de l’Apr a donné son accord de retrouver son égérie qui était entré dans le maquis depuis sa défenestration spectaculaire de la présidence du Cese au profit de Idrissa Seck.
Cette nouvelle entente entre le locataire du Palais et l’ex-ministre de la Justice va constituer sans doute un nouveau départ. Elle devrait également mettre fin à l’absence de l’ancienne Première ministre dans les réunions de l’Alliance pour la République (Apr). Mais certains se demandent si le leader de Benno Bokk Yaakaar (BBY) va soutenir Mimi Touré pour briguer la mairie de Kaolack. En tout cas, c’est tout bénef pour les deux, d’autant que Mimi Touré aurait du mal à se mouvoir dans une opposition qu’elle a flétrie à tout vent. Aussi, faut-il souligner que la dernière crise de mars dernier a dû faire entendre raison les deux hommes politiques. Il est évident qu’affaiblir Macky Sall, c’est renforcer Sonko dont l’arrivée au pouvoir serait fatale pour beaucoup d’entre eux. Qui plus est, Macky Sall a senti un vide autour de lui à l’occasion des émeutes.
C’est sans doute, conscient de tout cela que le chef de l’Etat a entrepris les réconciliations tous azimuts pour reconstituer la dream team qui s’était formée autour de lui et qui l’a mené au pouvoir.
Après Aly Ngouille Ndiaye et Amadou Ba qu’il a reçus dans un passé récent, et Mimi Touré lundi dernier, « L’As » a appris que le prochain devrait être le médiateur ABC qui s’était montré virulent contre « son frère ». On annonce également d’autres anciens pontes de l’Apr qui s’étaient éloignés à l’image de Boune Dionne mais aussi Omar Youm. Tous devraient rentrer dans les rangs en perspective des Locales et des Législatives qui se profilent à l’horizon. C’est dire donc la politique, c’est l’art du réel. Et le réel commande les alliances et mésalliances … Quid alors du troisième mandat ?
LES «LIONS» NOIENT LES «REQUINS» BLEUS
L'équipe du Sénégal a terminé sa préparation en perspective des éliminatoires de la coupe du monde Qatar 2022, par une deuxième victoire acquise hier mardi 8 juin au stade Lat Dior de Thiès, face au Cap-Vert (2-0).
L'équipe du Sénégal a terminé sa préparation en perspective des éliminatoires de la coupe du monde Qatar 2022, par une deuxième victoire acquise hier mardi 8 juin au stade Lat Dior de Thiès, face au Cap-Vert (2-0). Bousculés d'entrée par une agressive formation des Requins Bleus, les Lions ont su élever le rythme en deuxième période pour scorer sur un coup franc de Idrissa Gana Guéye et un penalty transformé par Sadio Mané. Cette deuxième victoire lance idéalement les Lions vers les éliminatoires de la Coupe du monde au Qatar "2022" qui débutent en septembre prochain face au Togo.
L 'équipe du Sénégal a poursuivi sa dynamique de victoire en remportant hier, soir, au stade Lat Dior de Thiès, son deuxième rencontre de préparation pour les éliminatoires de la Coupe du monde "Qatar 2022". C'est aux dépens de celle du Cap Vert qu'elle a dominé sur la marque de (2-0). En dehors du portier Edouard Mendy, le coach Aliou Cissé a reconduit le même onze que celui contre la Zambie et une système de jeu résolument tourné vers l'attaque. Le trio offensif Ismaïla Sarr, Krepin Diatta et Boulaye Dia ont d'entrée eu du mal à prendre la mesure de l'adversaire capverdien et devant la pressing agressif du bloc. Les Lions s'offrent pourtant la première occasion de scorer sur un long drop de Kalidou Koulibaly. A la réception Krépin Diatta manquera de lucidité devant le but (5e). Dominateurs, les Lions seront cependant mis en danger par les Requins Bleus. Sur ce centre de Rocha qui traverse toute la défense, l'attaquant Keny Semedo, tout seul, trouvait la barre des cages de Edouard Mendy (30e minute). Premier alerte. Les Lions parviennent à gérer la possession. Sur une de ses bonnes séquences, l'arrière droit Lamine Gassama effectue un bon travail sur le côté droit et délivre un centre à Ismaïla Sarr. Mais l'attaquant décoche un tir enroulé (39e) qui passe à coté. La seconde période sera plus débridée. Les attaquants décrochaient depuis le milieu de terrain pour trouver la profondeur et trouver la solution.
Sur un coup franc bien placé à l'entrée de la surface, c'est Idrissa Gana Guèye qui prend ses responsabilités pour trouver la lucarne et battre le portier des requins (1-0; 55 minutes). Un but qui restera comme l’un des plus splendides depuis longtemps. Le Sénégal passera même à côté d'un deuxième but suite à un centre bien ajusté d’Ismaïla Sarr et une reprise du même Gana Guèye. Un but finalement refusé par l'arbitre gambien. Aliou Cissé effectue à la 70ème minute un turnover avec les rentrées de Keita Baldé à la place de Boulaye Dia Pape Matar Sarr et Moustapha Nam remplacent respectivement Nampalys Mendy et Lamine Gassama. Ballo Touré fait aussi son apparition à la place de Saliou Cissé sur le côté gauche de la défense. L'équipe du Sénégal multiplie les attaques et se voit récompenser à la 83ème minute sur un rush de Ismaïla Sarr. Déséquilibré dans la surface, l'attaquant sénégalais offre le penalty à son équipe. Sadio Mané se charge de le transformer et fait le break (2-0; 83e ) en inscrivant son 23ème but en sélection. Le Sénégal assure le gain de la partie et scelle son deuxième match de préparation. En attendant de recevoir le Togo en septembre prochain pour le compte de la première journée des éliminatoires du Mondial 2022.
RÉACTIONS… RÉACTIONS…
ALIOU CISSE, SELECTIONNEUR DES LIONS «Suis satisfait même si en septembre ça va être compliqué»
«Au-delà du score c’est la façon dont on a abordé le match qui est positif. On a jamais perdu le fil du match surtout en première période on a manqué d’efficacité. C’était important de ne pas perdre cette intensité. C’est une performance collective. L’équipe s’est bien comportée. Cependant, Abdou Diallo a été très intéressant, il montre qu’il peut jouer dans le continent. Je suis satisfait de l’état, de la discipline tactique de l’engagement et du comportement des joueurs, car ils pouvaient aller en vacance».
LE ONZE ET L’IMPORTANCE DES DEUX MATCHES
«C’est normal, on a un groupe de performance de 23 à 26. Donc, il est important de mettre en place une équipe compétitive et pour ces deux matches nous avons choisi de rester dans la continuité en mettant le même onze pour créer automatisme. C’était important de jouer ces deux matches surtout que le camp précédant était compliqué (deux nuls). On a pris en compte certains critiques positifs et cela nous a permis de bien gérer ces deux matches».
LES INQUIETUDES
«Les matches de septembre vont être très compliqués car, c’est en début de saison, et par moment certains devraient changer de club et cela va impacter dans la performance du groupe. Et aujourd’hui des joueurs comme Nampalys (Mendy) qui nous font du bien ont besoin de changer d’air pour avoir plus de temps de jeu afin d’aider l’équipe. Malheureusement, notre équipe est déséquilibrée, car certains jouent plus que d’autres donc ça va être compliqué en septembre». LES COUPS DE PIEDS «Pour Sadio Mané, c’est important de marquer des penaltys, et il fait partie des tireurs. En revanche, pour Gana (Guèye) je suis agréablement surpris, et c’est une bonne chose. Il évolue dans un grand club avec de grands joueurs. C’est important de copier certaines bonnes habitudes».
PEDRO BLITO, COACH CAP-VERT "Un match important pour le Cap-Vert"
"Un match très correct dans l'ensemble. Nous avons livré un match de qualité. Le Sénégal est l'une des meilleures équipes d'Afrique et ce ne sont pas du tout évident de venir s'imposer. Si on avait ouvert le score, le match aurait changé de visage. Le Cap-Vert est une équipe très jeune qui monte et qui progresse petit à petit sur la scène continentale. Les Lions nous ont créé des difficultés mais on a su diversifier et varier le schéma tactique. Ce match a beaucoup d'intérêt et c'est important pour le Cap-Vert de se mesurer contre une équipe comme le Sénégal. On a un objectif à long terme alors que le Sénégal est dans ses ambitions. Nous sommes très fiers de venir jouer au Sénégal et j'espère que le prochain match se jouera au Cap-Vert. Nous remercions le Sénégal de nous avoir inviter".
Abdou Diallo : «On est contents. Il fallait faire le plein. C’est une chose faite. Le coach est content. On peut partir en vacances sereinement. (Kalidou) Koulibaly est le ministre de la défense. J’essaye de m’acclimater mais pour l’instant tout se passe bien. Honnêtement, je me sens très bien. Je travaille dur tous les jours pour être au niveau. Et pour l’instant cela me réussit».
Cheikhou Kouyaté : «Le peuple sénégalais méritait cette victoire. Je pense qu’on a fait ce qu’il fallait. Il faut savoir que les matchs se suivent mais ne se ressemblent pas. On essaye de faire des choses dans le futur. Les joueurs se sentent à l’aise dans ce système. Donc, c’est à nous d’appliquer toutes les consignes. Lors de la première rencontre, on n’avait pratiquement pas le temps, mais cette fois, il y avait des automatismes. Je peux dire que nous avons fait un bilan positif. Et je pense que les coéquipiers peuvent partir en vacances tranquillement. L’équipe regorge de jeunes talentueux. Ils ont amené leur spécialité dans l’équipe. Ils sont là pour apporter quelque chose à l’équipe. Je peux assurer que la relève est déjà assurée avec cette jeunesse».
Edouard Mendy : «On a fait un très bon match. On a contrôlé les 90 minutes. Quand ils (les Capverdiens) ont haussé le rythme, nous avons fait pareil. Dans les 10 dernières minutes de la première mi-temps, on a un peu péché dans la structure. Mais dès le début de la deuxième mi-temps, on a réglé cela en allant les chercher très haut. On a récupéré les ballons dans leur camp. Et ils ont beaucoup souffert et ils ont commencé à faire des fautes. C’est là que cela s’est offert pour nous. Quand on dit que les coups pieds arrêtés sont importants, on a en eu la preuve aujourd’hui. C’est une fierté. Et cela faisait longtemps que je n’avais pas joué ici à Thiès. J’avais à cœur de faire ce match là pour clôturer ma saison. Je la clôture avec une victoire avec mes frères et une nouvelle clean sheet donc on peut bien partir en vacances. Le bilan est très positif. Avant la finale de la Ligue des champions, ma saison était bonne. Mais vous êtes dans un club comme Chelsea, il faut gagner des titres pour dire qu’elle est très positive. Aujourd’hui, on a gagné la ligue des champions. Donc ma saison est très positive. C’est une première saison, il en reste d’autres à venir. Il faudra maintenir ce rythme pour gagner des titres. Je ne pense pas au ballon d’or. Il y a les qualifications de la Coupe du monde, il y a une nouvelle saison pour mon club de Chelsea. Je suis focalisé que sur ça».
Nampalys Mendy : «Je pense qu’on s’est retrouvés sur le terrain. Il y a une bonne connexion en dehors du terrain. C’est une logique. On a été bons dans les deux matchs et on termine sur deux victoires. Il y a eu de belles choses positives. On a concédé très peu d’occasions pendant les deux matches. On a été efficaces devant les buts. Et on pouvait même marquer plus de buts. Je m’attends bien avec Idrissa Gana guèye. C’est facile de jouer avec lui car c’est un grand joueur. Il joue dans un grand club. Pour moi, il suffit juste de le suivre et de m’adapter. Aujourd’hui, c’était avec Idrissa Gana Guèye, les autres joueurs du milieu sont aussi performants».
«LE PERMIS A POINTS EST UN ELEMENT DE LUTTE INDISPENSABLE CONTRE L'INSECURITE ROUTIERE»
Mactar Faye, Docteur en Géographie sociale et Directeur exécutif de l’Association des Assureurs du Sénégal, vote l’effectivité du permis à points
Malgré les nombreuses décisions du gouvernement, dont les 10 mesures annoncées en 2017 pour lutter contre les accidents, les routes du Sénégal restent très meurtrières. L’on enregistre plus de 500 morts par an dans des accidents de la route et des milliers de blessés dont certains se retrouvent avec des handicaps à vie. Face à ce fléau, Mactar Faye, Docteur en Géographie sociale et Directeur exécutif de l’Association des Assureurs du Sénégal, vote l’effectivité du permis à points qui «est un élément de lutte indispensable contre l'insécurité routière» ; en ce sens qu’il a une vocation pédagogique et préventive, incitant le conducteur à une conduite responsable. Mieux, partant du constat que la plupart des détenteurs de permis de conduire au Sénégal ne sont pas formées dans une autoécole, ce titulaire d’un Diplôme d’Université en sécurité routière et prévention des risques et d’un Master 2 Pro en psychologie de la sécurité routière propose que tout candidat à ce titre de transport puisse passer par une autoécole agréée par le Ministère des Transports et qu’il soit évalué sur le plan théorique et pratique, sans qu’il n’y ait de contact direct avec les examinateurs. Entretien !
En 2017, l’Etat a annoncé 10 mesures à mettre en œuvre pour lutter contre les accidents. Depuis lors, les interdits visés sont toujours constatés. Qu’est ce qui justifie cela ?
Certaines de ces mesures sont en train d’être appliquées. Je pense qu’il faudra y aller étape par étape et à chaque fois les évaluer pour voir leur efficacité. A mon avis, vouloir les appliquer toutes en même temps risque de ne pas donner les résultats recherchés.
Existe-t-il une volonté politique à faire appliquer ces mesures-là ?
La volonté politique de l’Etat dans la gestion de la sécurité routière est cruciale pour enclencher des changements. Son rôle, dans ce système, est prépondérant car lui seul a la responsabilité et les moyens de lancer une politique nationale de sécurité routière. Ce qui explique l’inscription de la lutte contre les accidents parmi les priorités du Gouvernement.
Le chef de l’Etat avait annoncé la tenue d’un Conseil présidentiel sur les accidents de la route. Il n’a toujours pas eu lieu. Qu’est-ce que cela vous inspire?
L’insécurité routière est devenue une préoccupation majeure dans notre pays. Nul ne peut rester indifférent devant ce fléau qui tue, qui blesse qui bouleverse les citoyens à un niveau que beaucoup ignorent. Le Président de la République fait partie des premiers acteurs à définir la sécurité routière comme étant l’axe fondamental d’une politique dynamique des transports. Il a toujours déploré la recrudescence inadmissible des accidents de la route. Peut-être que son agenda ne lui permet pas, pour le moment, d’organiser le Conseil Présidentiel sur les accidents ; mais notez que les différents ministères concernés par la lutte contre l’insécurité routière sont en train de tout mettre en œuvre pour réduire la sinistralité sur nos routes.
Les gros porteurs sont fortement impliqués dans les accidents. Ne pensez vous pas qu’il est important de restreindre leur circulation à des heures?
A ce niveau, il existe déjà un arrêté du Gouverneur de Dakar qui interdit leur circulation à certaines heures. Il faudrait qu’on s’accorde là-dessus pour une meilleure organisation des déplacements dans la capitale qui ne représente que 0,3% de la superficie nationale et concentre l’essentiel des activités économiques
Vous aviez au temps souligné l’importance d’éliminer les voyages nocturnes. Ce souhait tient-il?
Les statistiques ont montré que le nombre de conducteurs des transports publics de voyageurs, (TPV) impliqués dans des accidents graves, est particulièrement élevé. Pour la plupart du temps, ces accidents se produisent la nuit et sont dus à la vitesse, du fait de la fluidité du trafic, et à deux autres facteurs physiologiques que sont la fatigue et la somnolence au volant. La nuit, les risques d’accidents sont multipliés par 4 parce que nos perceptions visuelles sont atténuées de même que notre champ de vision. On note dans les mécanismes d’accidents une prédominance des collisions et de renversements de cars dus aux facteurs précités. Interdire la circulation des TPV la nuit permettrait aux chauffeurs professionnels de se reposer et de reprendre le travail le lendemain en adoptant une conduite sûre et apaisée.
La numérisation des permis de conduire et autres documents de transport est-elle suffisante comme mesure?
La numérisation des titres de transports est plus que jamais nécessaire, surtout dans le cadre des réformes entreprises par le Ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, pour donner un nouveau visage au secteur des Transports. La numérisation permet non seulement d’éliminer les nombreux cas de fraude que nous avions connus dans le passé ; mais elle constitue aujourd’hui l’antichambre du permis à points
Justement, le permis à points qui est encore fustigé par les syndicats de transports ne doit-il pas être appliqué?
Le permis à points est un système qui associe des points à chaque infraction au Code de la route et qui prévoit le retrait du permis à partir d’un certain nombre de points. Il a une vocation pédagogique et préventive dans la mesure où il incite le conducteur à avoir une conduite responsable afin de préserver son capital de points initial. La perte de points du permis de conduire est une forme d’alerte ayant pour but de prendre conscience de la nécessité de changer de comportement. Certaines infractions d’une gravité extrême sont sanctionnées par un retrait temporaire ou permanent du permis, parfois cumulé avec un retrait de points. L’objectif donc est de responsabiliser les conducteurs, avant que les infractions qu’ils commettent ne deviennent trop graves. Le permis à points est un élément de lutte indispensable contre l’insécurité routière. Ce système, très répandu en Europe, est un des points forts de la sécurité routière et de nombreux pays l’ont adopté pour réduire les accidents de la route. Le défi pour le Sénégal est, aujourd’hui, de reproduire ce modèle en l’adaptant aux réalités socio-économiques du pays.
L’indiscipline est vue comme la première cause des accidents. Ne devrait-on pas revoir le mode de formation des conducteurs?
On ne le dira jamais assez, mais la formation joue un rôle éminemment important pour faire reculer l’insécurité routière. Les nombreuses études de référence dans le monde sont unanimes pour reconnaitre à la formation son rôle dans le développement et la conservation des compétences. Dans le domaine de la conduite automobile, la formation vise l’acquisition ou l’amélioration des compétences qui sont, entre autres, la connaissance des règles de circulation, mais aussi le développement des habiletés et des qualités personnelles du conducteur. La formation est synonyme d’acquisition de savoir, de savoir-faire et de savoir-être. Elle met en avant l’importance de la prise de conscience des risques et la nécessité de comprendre les règles. Elle permet de développer des modes de raisonnement.
Qu’est-ce que vous pensez de la manière d’obtenir le permis de conduire?
Nous savons déjà que la plupart des détenteurs de permis de conduire au Sénégal ne sont pas passés par une autoécole pour y suivre une formation en conduite automobile et au Code la route. Ils conduisent avec des lacunes qui se traduisent par des comportements dangereux et agressifs sur la route, occasionnant de nombreux accidents corporels. La formation est un levier pour un changement de comportement. Et je propose que tout candidat au permis de conduire puisse passer par une autoécole agréée par le Ministère des Transports et que ce candidat lui-même soit évalué sur le plan théorique et pratique, sans qu’il n’y ait de contact direct avec les examinateurs. Cela fait partie des réformes en cours au niveau de la Direction des Transports Routiers que je félicite pour cette belle initiative.
LE SENEGAL, EN MODE REBELOTE
3000 morts ! C’est le nombre de victimes connues des accidents de la circulation au Sénégal, entre 2017 et 2020.
Les morts causées par les accidents de la route continuent d’être nombreux. Chaque année, ce sont des centaines de personnes qui perdent la vie sans qu’une solution ne soit trouvée. Et pourtant, depuis des années maintenant, les autorités annoncent différentes mesures dont l’effectivité reste encore un défi
3000 morts ! C’est le nombre de victimes connues des accidents de la circulation au Sénégal, entre 2017 et 2020. La Direction des transports terrestres en a fait la révélation, le 19 mai dernier. Selon les chiffres de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers, au total, 12.379 victimes d’accidents de la route, dont 257 morts, sont enregistrées depuis le début de l’année 2021. Les routes continuent de tuer ; en attestent les accidents de ces dernières semaines. Or, plusieurs mesures ont été antérieurement annoncées pour freiner l’hécatombe sur les routes. En novembre 2019, lors d’un Conseil des ministres, le chef de l’Etat, Macky Sall, avait annoncé la tenue d’un Conseil présidentiel sur les accidents, en août de la même année. Mieux, l’année 2020 avait été déclarée «Année de la sécurité routière» pour clôturer la «Décennie d’actions pour la sécurité routière (2011-2020)» décrétée par l’Organisation des Nations unies (Onu).
D’autres initiatives avaient été prises pour réduire les accidents. L’Etat avait aussi annoncé dix (10) mesures phares à mettre en œuvre pour venir à bout de ces accidents. En effet, à l’issue du Conseil interministériel du 09 février 2017, des mesures ont été arrêtées par le Gouvernement pour lutter contre l’insécurité routière et réduire significativement le nombre des accidents de la route. Il s’agissait de l’immobilisation et la mise en fourrière de tout véhicule en circulation dont le propriétaire ne l’a pas présenté à la visite (technique), sans motif valable, à l’expiration du délai de visite technique. Toute voiture dont l’état de vétusté est tel que sa circulation compromettrait gravement la sécurité des personnes ou des biens devrait être mise en fourrière.
Dans les mesures annoncées, il a été aussi dit que les réparations à effectuer sur le véhicule devraient être constatées par l’expert chargé des visites de la zone géographique où l’infraction a été commise. Une mise en demeure d’effectuer les réparations dans un délai d’un mois, sous peine de retrait définitif dudit véhicule de la circulation, serait envoyée au propriétaire. Les opérations de mutation de Dakar vers les régions pour les véhicules de transport public interurbain de voyageurs et de marchandises devraient être suspendues, à titre provisoire, sur tout le territoire national. Toujours conformément à ces mesures, la transformation de véhicule destiné au transport de marchandises en véhicule de transports de passagers était aussi interdite. Mieux la transformation des véhicules d’origine destinées à augmenter les places assises pour les passagers ou à créer des porte-bagages supplémentaires sont interdites.
QUID DE LA TOLÉRANCE ZÉRO ?
L’Etat avait aussi décidé d’appliquer une «tolérance zéro» contre les surcharges de personnes et de bagages pour l’ensemble des véhicules. L’âge des conducteurs de véhicules de transport urbain de passagers, taxis urbains est fixé à 25 ans au minimum. L’âge minimum requis pour l’obtention du permis de conduire pour les conducteurs de véhicules de transport public interurbain de passagers et de marchandises est fixé à 30 ans. De même, tous les véhicules motorisés à deux roues devaient se faire immatriculer gratuitement auprès des services compétents du ministère chargé des Transports terrestres pendant 06 mois, à partir du jeudi 16 mars 2017. Passé ce délai, aucun véhicule motorisé deux roues ne sera admis à circuler. Tout conducteur de véhicule à deux roues qui circule sur la voie publique, avec ou sans passager, sans porter un casque homologué verra son véhicule immédiatement immobilisé, sans préjudices de l’amende forfaitaire prévue à son encontre par les dispositions réglementaires du Code de la route. Les dispositions du Code de la route relatives à l’usage du téléphone au volant, au port de la ceinture de sécurité, à l’excès de vitesse, au respect de la signalisation horizontale et verticale seront rigoureusement appliquées. Des années après donc l’annonce de ces mesures, leur effectivité pose problème. L’indiscipline sur les routes est notoire. Et force est de constater que chaque fois, à la suite d’accidents tragiques, c’est un discours va-t-en-guerre qui est toujours tenu par les autorités étatiques, sans qu’une solution définitive ne soit trouvée.
APPLICATION DU PERMIS À POINTS L’Etat n’y arrive pas !
Depuis plusieurs années, la volonté des pouvoirs publics est d’instaurer une politique de permis à points ; ce qui n’a jamais eu lieu. Le permis à point devrait permettre que tout conducteur qui commettra un accident de la circulation ou une infraction au Code de la route de se voit retirer entre 3 et 5 points (selon la gravite de l’infraction) sur son permis qui en comporterait 15. Mieux, il était dit qu’en instaurant les permis à points, si un automobiliste arrive à un solde de points inférieur à 5, son permis lui sera retiré et il devra repasser l’examen pour obtenir un nouveau permis. Le barème des points sera fixé par les responsables chargés de l’exécution de la disposition. Plusieurs années se sont écoulées, l’Etat n’a été en mesure d’appliquer cette mesure qui s’est heurtée, à plusieurs occasions, au refus des syndicats de transporteurs. Et pourtant, diverses échéances ont été données pour son entrée en vigueur. En juin 2017, l’ancien ministre des Transports terrestres, Mansour Elimane Kane, en présidant la signature de la Convention de concession des permis biométriques, avait fixé la date de la mise en œuvre à 6 mois, à partir de sa sortie. Il n’en fût pas le cas. Plus tard, son successeur à la tête ce ministère, Abdoulaye Daouda Diallo a lui aussi donné une date du démarrage de l’application de ce permis à points. «Nous allons mettre en place, à compter de juillet de cette année, le permis à points. Je le rappelle, c'est des permis qui sont destinés à tous les usagers de la route. Les permis à points ne seront pas exclusivement destinés aux transporteurs mais, à tous ceux qui seront détenteurs de permis de conduite», avait-il dit lors de la cérémonie de lancement de la Semaine nationale de la prévention routière. C’était en 2018. A signaler que le système des permis à points est appliqué dans plusieurs pays notamment en Europe, avec des effets positifs dans la lutte contre les accidents de la circulation.
«UNE OPTION MOINS VIABLE», SELON L’ECONOMISTE DEMBA MOUSSA DEMBELE
L’économiste Demba Moussa Dembélé interpellé sur la Loi de finance rectificative 2021 (Rfr-2021) qui prévoit d’appliquer une taxe spécifique de 25% sur les bouillons
L’économiste Demba Moussa Dembélé interpellé sur la Loi de finance rectificative 2021 (Rfr-2021) qui prévoit d’appliquer une taxe spécifique de 25% sur les bouillons laisse entendre que cette option du gouvernement va sans doute causer un réel manque à gagner supplémentaire pour les industriels au regard de l’environnement macroéconomique liée à la crise sanitaire très éprouvante.
Ainsi selon lui : « Ceci va inéluctablement impacter négativement sur la couverture alimentaire des populations ». Donc, « une baisse de consommation et un manque à gagner pour les industriels. Et ceci pourrait conduire à une profonde crise pour certaines entreprises si le chiffre d’affaires venait à baisser ».
A la question de savoir si d’autres alternatives ne s’offraient pas au gouvernement, l’économiste dira : « De toute évidence, aujourd’hui le problème de l’Etat du Sénégal demeure celui de la mobilisation des ressources pour le budget ». Face à cette difficile situation, le gouvernement cherche vaille que vaille à arriver à ses fins par tous les moyens. Et je pense sincèrement que cette option n’est pas la bonne.
Se voulant convainquant, il met en évidence les manœuvres du gouvernement à travers « les nouveaux accords du Sénégal avec le Fonds monétaire international (Fmi), l’Eurobonds entre autres qui confirment les préoccupations de l’Etat dans la mobilisation de ressources pour faire face aux dépenses ». « Cette situation est bien compréhensible mais d’autres alternatives s’offraient à l’Etat », conclut l’économiste Dembélé comme « taxer d’avantage les gros revenus comme l’a fait l’administration de Biden, imposer plus lourdement les investisseurs étrangers au Sénégal ».