Déclaré officiellement éradiquée du continent africain, le 25 août 2020, par l’OMS, la poliomyélite a pourtant refait surfait au Sénégal. Elle a installé ses tentacules avec une nouvelle souche du virus trouvée dans les eaux usées de Cambèrène. Pis, 12 cas sont enregistrés dans plusieurs régions au cours de cette année. Une situation qui a amené le ministère de la santé et de l’action sociale à travers le programme de vaccination a initié des journées de rattrapage de la vaccination contre la polio du 17 au 19 juin sur l’étendue du territoire à l’exception de la région de Diourbel afin de lutter contre la maladie qui handicape des membres inférieurs de l’enfant.
Pour la première fois, le Sénégal vient d’enregistrer une nouvelle souche de poliomyélite différente de celle qui circulait dans le pays. Présente dans la sous-région à l’exception du Cap-Vert et de la Mauritanie, depuis plus de cinq ans, cette dérivée de la poliomyélite sauvage a déjà fait 12 victimes réparties dans plusieurs régions du Sénégal. Toutefois, celle de Diourbel est restée la plus touchée avec six cas dont cinq à Touba. Les autorités du ministère de la santé et de l’action sociale qui ont fait face à la presse hier, mercredi 9 juin ont renseigné : « la circulation du virus est notée dans le pays au cours de l’année en cours. »
Pour docteur Ousseynou Badiane coordonnateur du programme de vaccination : « c’est à travers les prélèvements qui se font dans les stations d’épuration des eaux usées de Cambèrène dans la surveillance épidémiologique qu’on a découvert la présence du virus de la polio. Et nos investigations nous ont permis d’enregistrer des cas dans plusieurs régions du pays dont Diourbel avec les localités de Touba et Bambey, Thiès avec Tivaouane, Dakar avec Mbao et enfin Sokone».
Et de poursuivre : «le retour de la polio résulte des conséquences de la pandémie du coronavirus qui a amené beaucoup de parents à déserter les établissements sanitaires pour les séances de vaccination».
Face à cette situation, le ministère de la santé et de l’action sociale qui avait posé les premiers jalons en organisant des séances de vaccination dans la région la plus touchée à savoir Diourbel, va passer à partir du 17 juin à l’échelle supérieur. A cet effet, tous les enfants de 3 mois et demi qui ne s’étaient pas vacciner de polio, seront enrôlés au cours de cette campagne. «Ce sont des journées de rattrapage qui seront organisées sur toute l’étendue du pays exempté la région de Diourbel jusqu’au 19 juin».
Concernant la forme vaccinale, les autorités sanitaires ont renseigné qu’elle se fera avec le vaccin injectable. «C’est la polio inactivée avec le vaccin injectable maintenant si on n’obtient pas le résultat attendu, on passe par la voie orale avec plusieurs prises jusqu’à ce que la maladie soit éradiquée», a laissé entendre Dr Badiane.
Pour rappel, depuis sept ans, le Sénégal n’a pas enregistré de cas de polio qui reste une maladie très contagieuse provoquée par le virus de la poliomyélite. Elle envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie voire la mort en quelques heures. Elle touche généralement les enfants et provoque chez eux des handicaps dont le plus visible reste la paralysie des membres inférieurs. Sans traitement, le vaccin demeure la seule alternative pour se prévenir de ladite maladie.
Par Alassane THIAM
ZEMMOUR, TAISEZ-VOUS !
Il n’est ni journaliste ni politique mais porte-drapeau de la droite dure et intolérante. Il a affirmé sans être historien que le Maréchal Pétain, grand collaborateur du régime nazi, a sauvé beaucoup de juifs français de la mort
Depuis plusieurs années, une vague de haine à l’égard des minorités culturelles se propage en France. Plusieurs organes de presse dont le journal, Valeurs Actuelles, Radio Sud, la chaîne d’info CNEWS, sont devenus le lieu de défoulement des propagandistes d’extrême droite dont Eric Zemmour est devenu un des leaders.
Cet homme paranoïaque, devenu riche en millions d’euros (milliards de francs CFA), a choisi de s’attaquer violemment aux minorités visibles notamment les noirs, les arabes et dans une moindre mesure, les juifs. Il n’est ni journaliste ni politique mais porte-drapeau de la droite dure et intolérante. Il a affirmé sans être historien que le Maréchal Pétain, grand collaborateur du régime nazi, a sauvé beaucoup de juifs français de la mort. Son violent discours lors de la convention des droites à l’encontre de l’islam et de l’immigration a été largement dénoncé par le CSA (conseil supérieur de l’audiovisuel).
Le tribunal a considéré qu’il a outrepassé les limites de la liberté d’expression puisqu’il s’agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion » et l’a condamné. ZEMMOUR est coutumier des faits : il a dit à Hapsatou Sy, chroniqueuse, de télévision d’origine sénégalaise que sa mère s’était trompée en lui donnant ce prénom et à Rachida Dati, ancienne ministre de la justice, que sa fille ne doit pas porter un prénom à consonance arabe et que tous les jeunes issus de l’émigration n’avaient rien à faire en France car ils sont tous « voleurs, assassins, c’est tout ce qu’ils sont » ; «Il faut les renvoyer». Il attaque constamment la religion musulmane qu’il considère comme totalitaire et néfaste. Ses propos sur les migrants ont conduit le CSA a estimé que la chaîne d’info (CNEWS) a manqué à ses obligations en diffusion les paroles du polémiste sur son antenne et l’a condamné à 200 000€ (130 000 000 f CFA).
Eric Zemmour est renvoyé en « correctionnelle » pour injures racistes. Malgré cette amende, la chaine de Vincent BOLLORE, patron de Canal+, ne l’a pas sanctionné. Pis, il continue de cracher ses insanités journalières aux heures de grande écoute. Cet énergumène bénéficie toujours d’une protection policière payée par les contribuables français, alors qu’il justifie la gifle qu’Emmanuel Macron a reçue par ces mots : « Il n’a que ce qu’il mérite ».
Plusieurs partis de gauche et d’associations ont condamné vivement ces propos nauséabonds. La ligue des droits de l’homme et les mouvements de défense des immigrés se sont parfois portés partie civile. J’ai lu dans Sud quotidien que le ministre de la culture sénégalais a saisi Diagna NDIAYE administrateur de Canal+ pour lui faire part de l’émotion du gouvernement concernant des propos d’Eric Zemmour. Ce dernier avait déclaré que les sénégalais sont des vendeurs de drogue. « Le Sénégal se réserve d’entreprendre toute action que requiert la situation si Éric Zemmour persiste dans son attitude ignominieuse » indique-t-il dans son communiqué très diplomatique.
Cette timide menace ne doit pas empêcher Vincent Bolloré, le patron de Canal plus, (qui a beaucoup d’intérêt en Afrique, notamment au Sénégal), de dormir. « Même pas peur ». pourrait-il dire. Il est permis de se poser plusieurs questions : Pourquoi les institutions sénégalaises en France ne se sont pas constitué partie civile aux différents procès de ce trublion dangereux ? Pourquoi l’État sénégalais n’a pas apporté son appui aux associations sénégalaises légitimes à se porter partie civile en France ? Pourquoi c’est le ministre de la culture qui est désigné pour faire un service minimum ? Le Sénégal va-t-il empêcher Canal+ d’émettre au Sénégal ? Ce qui semble peu probable au vu des rapports de force toujours en défaveur de notre pays.
Le silence assourdissant de nos autorités nous inquiète et donne l’impression que c’est un problème franco français. Or, l’attaque permanente des immigrés, les insultes récurrentes à l’égard des minorités ethniques et de la diaspora sénégalaise nécessitent une réaction forte et rassurante qui nous permet de nous sentir soutenus. Il est temps de dire à Zemmour, « Fermez-la » !
KEEMTAAN GI - LES GUEUX
Ne meurent en prison que les pauvres. Ils peuvent geindre de douleur, être à l’article de la mort, ils y crèveront. C’est également valable dans nos commissariats où ne trépassent que les gueux. Quant aux autres c’està-dire les riches, leurs enfants et autres célébrités, un statut le plus souvent acquis sur le terrain de la politique, eux, ils bénéficient d’un traitement particulier. Leurs dossiers judiciaires sont expédiés avec une telle célérité qu’ils ne moisissent pas en prison. La lenteur de Dame Justice ? C’est pour les gueux et autres badolos ! Quant aux rigueurs des cachots et au fameux « diakan », ce riz si dur qu’on s’y casserait les dents, c’est pour les parias du genre d’un Boy Djinné et autres ressortissants de « Khourou Mbouki », Boune ou Djiddah Thiaroye Kao. La mort dans les locaux du commissariat central de Dakar du présumé complice de l’as des évasions est intolérable. C’est scandaleux que des gens en garde à vue meurent de la sorte alors qu’ils devraient bénéficier d’une surveillance accrue de ceux qui les ont privés temporairement de leur liberté d’aller et de venir. Dans ce suicide, qui n’a pas révélé tous ses secrets, la responsabilité de la police est entière. Une enquête minutieuse devrait situer toutes les responsabilités. Ce n’est pas normal que des gens meurent dans de telles conditions dans des commissariats en 2021. A moins qu’ils n’aient bénéficié d’un autre traitement auquel nous a habitués notre police. Pendant ce temps, un autre traitement est réservé à d’autres catégories de Sénégalais. A l’image de cet ancien faux lion et faux monnayeur élargi de prison pour raison de santé et qui organise des meetings, échafaudant des plans pour faire tomber des adversaires, et narguant la justice et ceux qui attendent depuis des années leur jugement. Sa belle forme devrait lui rouvrir largement sa cellule si tant est que c’est vraiment pour raison de santé qu’il avait bénéficié d’une liberté « provisoire » ! KACCOOR BI
HAUSSE DES PRIX MACKY RAPPELLE «LA NECESSAIRE REGULATION» DES MARCHES
Contrairement au ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, qui a affiché son impuissance face à la flambée des prix de denrées alimentaires comme la viande, l’huile, le président de la République a insisté mercredi, à l’occasion du Conseil des ministres, sur la «nécessaire régulation des marchés des denrées et produits essentiels aux ménages». D’après le communiqué ayant sanctionné cette rencontre, il préconise «une mobilisation des services compétents du ministère en charge du Commerce, afin d’éviter toute spéculation». Il s’agit aussi selon lui de «veiller scrupuleusement à une stabilisation durable des prix des denrées de première nécessité y compris l’aliment de bétail», souligne le texte. «Le chef de l’Etat s’est, par ailleurs, félicité de l’approbation par le conseil d’administration du FMI, de la 3ème revue du Programme économique et financier appuyé par l’Instrument de Coordination de la Politique économique (ICPE)», souligne le communiqué. Il indique que pour lui, «ce plébiscite du dossier du Sénégal, traduit la bonne tenue des finances publiques et la qualité des réformes d’amélioration de l’environnement des affaires visant le développement du secteur privé». Ça ne traduit pas plutôt une dégradation de la situation de trésorerie du Sénégal obligé de s’endetter tous azimuts pour faire face à ses charges essentielles ? Le Conseil a examiné et adopté le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPPBEP) 2022-2024 en prélude au prochain débat d’orientation budgétaire.
PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT LE CHEF DE L’ETAT EN MODE RAPPEL DE SA VISION
La protection de l’environnement au sortir de la Journée mondiale de l’Environnement célébrée le 05 juin dernier, a été hier au cœur de la prise de parole du chef de l’Etat lors du Conseil des ministres. Macky Sall a cherché à rassurer sur l’engagement de l’Etat à travailler à la préservation de la biodiversité et à la restauration des écosystèmes, soulignant dans ce sens «la nécessité d’une actualisation régulière» du Code de l’environnement, d’une «mise en œuvre qualitative de la stratégie nationale de lutte contre l’érosion côtière et d’une maîtrise de l’exploitation des terres agricoles ». Dans le sillage de la Journée mondiale de l’Environnement, le président de la République a réaffirmé «l’engagement de l’Etat à mobiliser tous les moyens nécessaires à la préservation de la biodiversité et à la restauration des écosystèmes». Il a rappelé que «le secteur de l’environnement dispose d’un quota de 10.000 jeunes, dans le cadre du programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes, dont 7000 postes sont dédiés à l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande Muraille verte, agence qui doit intensifier ses activités sur le terrain». Dans cette perspective, le chef de l’Etat demande au ministre de l’Environnement et du Développement durable, «d’accentuer la sensibilisation des populations, afin de renforcer la protection de nos forêts à travers la poursuite des actions de classement», de «lutte hardie contre les coupes et les trafics illicites de bois» et de «lutte sans relâche contre les feux de brousse». Selon le communiqué du Conseil des ministres, il a dans le même temps demandé à Abdou Karim Sall «d’amplifier l’exécution des projets d’aménagement paysager et de réalisation de bois de ville dans nos communes, conformément aux objectifs du PSE vert». «Le Président de la République indique, à cet égard, aux ministres en charge de l’Urbanisme, de l’Environnement et des Finances, l’urgence de finaliser les dossiers techniques et financiers nécessaires au lancement des travaux du Parc Forestier Urbain de Dakar Yoff», peut-on lire dans ce communiqué signé du porte-parole du gouvernement, Oumar Guèye. Dans cet élan, le président Sall «insiste sur l’aménagement paysager rapide du Pôle urbain de Diamniadio, de même que la sauvegarde du potentiel écologique du Pôle du Lac Rose et des cordons dunaires le long de nos côtes», lit-on encore. Le communiqué ajoute que le président de la République «demande, en outre, au ministre de l’Environnement et du Développement durable d’accélérer la mise en œuvre qualitative de la stratégie nationale de lutte contre l’érosion côtière, à l’image des résultats probants du projet de restauration des plages de Saly-Portudal». Il a par ailleurs souligné «la nécessité d’accorder une attention particulière à nos îles qui demeurent des identités remarquables de notre patrimoine historique, culturel et touristique», indique la même source.
ÉLECTIONS LOCALES LE DR CHEIKH DIENG DESIGNE MANDATAIRE GENERAL DU PDS
Il prend du galon. Le Monsieur Elections du PDS a été désigné par le secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, mandataire général du PDS pour les locales de janvier 2023. Dr Cheikh Dieng représentera le PDS auprès de l’administration centrale pour toutes les opérations relatives à l’organisation des élections territoriales. Le Secrétaire Général National, Me Abdoulaye Wade, a également demandé aux fédérations et aux sections, conformément aux dispositions du code électoral qui prévoit la mise en place de commissions administratives et de comités électoraux dans tout le territoire national, de lui proposer les représentants du parti au sein de ces structures respectives puisque les travaux vont bientôt démarrer. Chaque section et chaque fédération du parti d’opposition devra proposer des représentants (un titulaire et un suppléant) avant le16 juin 2021. Elles devront communiquer la copie de la pièce d’identité et les coordonnées téléphoniques des personnes choisies et les déposer auprès du secrétariat général national en charge des élections sis à la permanence nationale, Oumar Lamine Badji pour transmission au Secrétaire Général National afin d’assurer au parti une présence effective et permanente au sein de toutes les commissions et tous les comités. Enfin le Secrétaire Général National, Me Abdoulaye Wade, tirant les conséquences du nouveau découpage administratif a pris un une décision portant nomination d’un groupe de coordonnateurs pour la nouvelle fédération de Keur Massar.
FEMINISME DE MAUVAIS ALOI KADIALY GASSAMA TACLE SOHAM WARDINI
Vouloir s’adosser à la question genre pour réclamer un quota de candidatures pour les femmes pour les prochaines locales. Une telle volonté affichée par le maire de Dakar sortant, Mme Soham Wardini, pour plaider l’acceptation de sa candidature et celles de toutes les autres femmes, c’est tout simplement « du féminisme de mauvais aloi » selon le socialiste Kadialy Gassama. L’économiste rufisquois ajoute que « si Soham Wardini veut déclarer sa candidature à la ville de Dakar, elle est libre. La candidature est avant tout une affaire personnelle. Toutefois, vouloir s’appuyer sur la discrimination de sexe pour justifier une candidature est non seulement anti constitutionnel et anti démocratique, mais cette attitude est déraisonnable, déloyale et anti républicaine ». Le cadre socialiste rappelle que « la démocratie, c’est le fait majoritaire par le suffrage universel, quel que soit le sexe. Au surplus, au-delà des personnes porteuses d’enjeux, ce qui importe le plus, c’est le projet et celui ou celle qui, en dernière instance, est à même de mieux le porter ». « Arrêtons de faire du féminisme réactionnaire, à la limite dangereux parce que divisionniste de la société. Nous pouvons admettre la discrimination positive pour l’équité, mais jamais contre la démocratie en dérivant vers une discrimination corporatiste » conclut Kadialy Gassama qui certainement ne manquera pas de recevoir une bonne dose de représailles de la part des mouvements féministes. Un déluge de « coquettes » en perspective !
SALY L’OCRTIS SAISIT 250 KILOS DE CHANVRE INDIEN
Les éléments de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) ont aussi à leur tour réussi un joli coup de filet. Dans la nuit du mardi au mercredi, les policiers, à l’image de leurs frères d’armes de la douane, ont saisi une quantité de plus de 230 kg de chanvre indien. Les policiers spécialisés dans la lutte contre la drogue avaient intercepté une voiture de marque Renault au quartier Médine. Le chauffeur, sachant que les carottes étaient cuites, a tout simplement pris la poudre d’escampette, préférant abandonner son véhicule. Les éléments de la brigade de lutte contre la drogue du Commissariat Urbain de Saly n’auront eu aucune difficulté pour saisir la voiture ainsi que la drogue qui s’y trouvait.
COMMISSARIAT CENTRAL DE DAKAR ABDOU FAYE, L’UN DES COMPLICES DE BOY DJINNE, SE PEND AVEC UN «NDJAMPE»
Abdou Faye, un des complices de Baye Modou Fall dit « Boy Djinné », arrêté en même temps que lui à Missirah (Tambacounda), s’est pendu dans la matinée d’hier mercredi au commissariat central de Dakar. Il s’est donné la mort en utilisant un « ndjampé » (Filet éponge de toilette africaine). Selon des informations de Dakaractu, le prévenu n’en était pas à sa première tentative de suicide. Lors des auditions au sein de la Section de recherches de Colobane, il avait déjà essayé de se donner la mort en se cognant la tête contre le mur de sa cellule. Il avait été sauvé de justesse grâce à la promptitude des gendarmes. Deux tentatives manquées qui ne l’ont pas découragé. La troisième a été la « bonne ». Il reste que les trois gardes pénitentiaires soupçonnés d’avoir participé à l’évasion de Baye Modou Fall dit Boy Djinné, ont été déférés au parquet aujourd’hui comme annoncé par Dakaractu. C’est le juge du 8ème cabinet d’instruction du Tribunal qui a hérité de leur dossier, mais ils n’ont pas fait face au magistrat. Ils bénéficient encore d’un retour de parquet. Tout ce beau monde a été reconduit au commissariat central de Dakar. Les complices de Boy Djnné, Dame Sy et Cheikh Ndiaye ont été à leur tour reconduits au niveau du commissariat central de Dakar, après avoir eux aussi bénéficié d’un retour de parquet. Ils devraient dans les prochaines heures faire face au magistrat instructeur qui va décider de leur sort
Retour de parquet pour les trois gardes pénitentiaires
Le sort des trois gardes pénitentiaires soupçonnés d’avoir participé à l’évasion de Baye Modou Fall alias Boy Djinné est entre les mains du juge d’instruction du 8e cabinet du tribunal hors classe de Dakar. Djibril Ciss, Amade Ndong et Idrissa Diop, poursuivis pour association de malfaiteurs et complicité d’évasion, ont été déférés au parquet hier par la Section de Recherches de la gendarmerie. Le parquet a confié le dossier au juge du 8e cabinet qui n’a pas pu entendre les trois matons. D’où leur retour de parquet. Par ailleurs, il nous revient que l’arrestation de ces trois surveillants chef a suscité une grosse colère au sein de l’administration pénitentiaire. En dehors de l’arrestation jugée arbitraire de leurs collègues crédités d’un bon état de service de 16 ans, c’est le déplacement du directeur général de l’administration pénitentiaire, le colonel Jean Bertrand Bocandé, en compagnie du député Abdou Mbow, sur les lieux juste après l’évasion de «boy djinné» qui a mis le feu aux poudres. Les dossiers des complices de Boy Djnné, en l’occurrence Dame Sy et Cheikh Ndiaye, sont également transmis au juge du 8e cabinet. A l’instar des matons, ils ont bénéficié d’un retour de parquet.
L’immeuble Hyundai vendu
L’immeuble Hyundai, situé sur la VDN de Dakar, a été vendu aux enchères, à 03 milliards 700 millions, à la Bank Of Africa (BOA), la banque créancière. C’est le tribunal hors classe de Dakar, dans sa séance du 8 juin dernier, qui en a décidé ainsi. L’immeuble appartenait à Mamadou Sow de Matforce et Ecobank qui avait acheté la créance à Mamadou Sow. Finalement, il y a eu défaut et le tribunal a autorisé la vente. Et la banque créancière se l’est adjugé à trois milliards 700 millions.
Deux juges sur le départ au Conseil constitutionnel
Le Président Macky Sall est sans doute en train de voir comment nommer de nouveaux juges au Conseil constitutionnel pour éviter que la marche de l’institution ne soit paralysée à partir du 30 juin. En effet, d’après des sources de «L’As », les mandats de Ndiaw Diouf et Mandiogou Ndiaye, nommés en 2015, vont expirer à partir de cette fin du mois. Ils vont boucler leurs six ans au sein des sages et la loi ne prévoit pas le renouvellement de leurs mandats. Mais ce ne sont pas les seuls juges que le chef de l’Etat devra remplacer. Le locataire du Palais va devoir aussi trouver un remplaçant à Bousso Diaw Fall, décédée récemment. Quant à l’actuel président du Conseil constitutionnel, Pape Oumar Sakho, il doit quitter l’institution l’année prochaine, en 2022.
Me Babou suspendu du barreau
Me Abdoulaye Babou est de plus en plus seul dans sa croisade contre le procureur Mamadou Saïdou Diao, suite à l’incident regrettable qui s’est produit au Tribunal de Grande Instance de Diourbel, le 1er juin dernier. Après la vague de soutiens des internautes sénégalais et de certains dignitaires mourides à l’endroit du procureur, Me Abdoulaye Babou vient être désavoué par ses pairs. Le Conseil de 1’Ordre des avocats a décidé de le suspendre. La décision a été prise, d’après un communiqué parvenu hier à «L’As», à la suite d’une réunion tenue hier à la Maison de l’Avocat. Le Bâtonnier Papa Laity Ndiaye et ses collègues se sont basés sur l’article 19-13 du Règlement N°05/CM/Uemoa relatif à l’harmonisation des règles régissant la profession d’avocat dans l’espace Uemoa, et 57 du Règlement Intérieur de l’ordre des avocats du Sénégal. Ainsi, dans l’attente de la décision disciplinaire, Me Babou range provisoirement sa toge.
250 kg de chanvre indien saisis par l’Ocrtis
Les éléments de la brigade régionale de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (Ocrtis) de Thiès ont saisi mardi dernier à Mbour plus de 240 kg de chanvre indien, après l’exploitation d’un renseignement. Les policiers ont pisté une voiture de marque Renault avant de tenter de l’intercepter. Le chauffeur, craignant d’être arrêté, a donc pris la fuite, abandonnant le véhicule sur place. Les limiers ont donc mis la main sur la voiture et la marchandise prohibée qu’ils ont acheminées au commissariat urbain de Saly. Cette énième saisie montre que le département de Mbour est devenu une véritable plaque tournante de la drogue où ses plages servent de lieu de débarquement, et la traversée du corridor Dakar-Bamako un moyen pour faire transiter la drogue vers la capitale sénégalaise. Malgré le manque de moyens, les limiers qui ne disposent que d’un seul véhicule abattent un excellent travail.
Kilifeu et la Police à Kaolack…
La marche de l’Amicale des Travailleurs de l’Electricité de Senelec (ATE), soutenue par le mouvement Y en a marre, à Kaolack a avorté. Il s’agit de 499 prestataires de la Senelec qui réclament des contrats de travail. Pour cause, le Préfet de Kaolack a interdit la procession. Mais les initiateurs, accompagnés par Kilifeu de Y en a marre, ont défié l’autorité préfectorale. Vêtus de tee-shirts blancs et arborant des foulards rouges, les marcheurs se sont heurtés aux barricades érigées par la police. Et la situation a rapidement dégénéré après un échange houleux entre Kilifeu et des policiers. Le membre fondateur de Y en a marre est aussitôt interpellé par un groupe de policiers avant d’être embarqué de force dans le véhicule. Les grenades lacrymogènes ont tonné et des manifestants ont été appréhendés. Le mouvement Y en a marre informe que l’épaule de Kilifeu s’est déboitée à cause de la brutalité lors de son interpellation injustifiée. Il s’est opposé à son interpellation défiant même les policiers.
C’est l’incertitude encore sur la tenue du HADJ 2021
C’est le flou total sur l’organisation de l’édition du Hadj 2021. A moins de deux moins du plus grand évènement religieux chez les musulmans, la Délégation Générale au Pèlerinage (Dgp) du Sénégal n’a reçu aucune information officielle concernant le Hadj 2021. Le délégué général au pèlerinage, Abdoul Aziz Kébé, qui constate la circulation de beaucoup d’informations sur la tenue du hadj, précise que la seule voie qui soit nette est celle qui engage l’Etat. S’agissant des informations relatives aux préparatifs des pays de la sous-région, elles restent ce qu’elles sont, dit-il. Ainsi, leDélégué général au pèlerinage demande aux acteurs de rester exemplaires, comme y invite, à tout moment, le président de la République.Il demande aux voyagistes privés de ne pas s’exposer à des contentieux en enregistrant des candidats au pèlerinage et en encaissant leur argent, tant que l’Etat n’aura pas donné l’autorisation.
Le transitaire Mbaye Guèye écope de 3 mois
Transitaire de son état, Mbaye Guèye a comparu devant la barre du tribunal de grande instance de Diourbel pour répondre du délit d’abus de confiance au préjudice du sieur Cheikh Tidiane Diaw, un homme d’affaires à qui il avait réclamé huit millions Fcfa Cfa pour lui sortir ses conteneurs du port autonome de Dakar. L’entente entre les deux hommes remonte à plus de deux ans. Mais face au dilatoire de son vis-à-vis, Cheikh Tidiane Diaw porte plainte à la brigade de gendarmerie de Colobane. Se sachant pris à son propre piège, le transitaire est allé se réfugier chez son marabout à Touba. Dès que sa victime a eu vent de cette information, elle a déposé une autre plainte à la brigade spéciale de gendarmerie de Touba. Mbaye Guèye est arrêté avant d’être inculpé pour abus de confiance et placé sous mandat à la prison de Diourbel. Face au juge, le prévenu a reconnu avoir empoché les huit millions du plaignant. Il a ajouté qu’il a été lui aussi victime de tracasseries des nouvelles procédures dictées par les autorités portuaires. Au bout du compte, Mbaye Guèye a été condamné à trois mois de prison en plus des 13 millions d’amende.
Grève des étudiants de l’Université de Thiès
Les étudiants de l’université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) ont boudé hier les amphithéâtres. A l’origine de cela, le blocage des bourses, la menace d’expulsion des membres de l’amicale et le non-achèvement des chantiers de l’université. Les étudiants ont décrété un mot d’ordre de 24 heures renouvelable avant d’improviser un sit-in devant le rectorat de Thiès. Ils interpellent le chef de l’Etat pour décanter la situation. Puisque les nombreuses visites des chantiers des autorités ministérielles n’ont servi à rien. D’ailleurs, ils promettent de faire monter d’un cran la lutte si l’administration universitaire n’arrête pas de faire la pression sur les membres de l’amicale.
Malick Gakou reprend sa tournée nationale aujourd’hui
Le leader du Grand Parti reprend sa tournée nationale qu’il avait suspendue à cause de la pandémie de covid-19. A la tête d’une forte délégation, El hadji Malick Gakou est attendu dans le Saloum, plus précisément dans les départements de Kaolack et de Nioro. Le leader du Grand Parti va rencontrer ses militants de Kaolack commune aujourd’hui, avant de se rendre demain dans le département deNioro, notamment dans les communes de Ndramé Escale, Keur Mandingo et Keur Madiabel. El hadji Malick Gakou boucle sa tournée par des rencontres dans le département de Kaolack et à Kahone.
Moussa Sy tient le 2e conseil de son mouvement
C’est la remobilisation des partis et mouvements politiques en perspective des prochaines élections locales. Le maire des Parcelles Assainies et président du mouvement Appel national pour la citoyenneté (Anc)/Wooté Deug n’est pas en reste. Moussa Sy bat le rappel des troupes à partir de vendredi prochain pour un «VSD» politique. Il tient le 2e conseil de son mouvement. Il indique que ce sera l’occasion pour lui de réitérer son compagnonnage avec le Président Macky Sall et la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby). Les manifestations vont se tenir aux Parcelles Assainies et au Grand Théâtre. Il va réunir les délégués venus de 28 départements du Sénégal pour partager le programme du mouvement et évaluer leur compagnonnage avec le Président Sall. Moussa Sy qui réaffirme son engagement et son ancrage à Bby se dit déterminé à mettre en œuvre la vision du chef de l’Etat.
Premières pluies à Fatick
Comme un peu partout au Sénégal, la région de Fatick a reçu hier ses premières précipitations. De fortes pluies accompagnées de vent dans la quasi-totalité de la région. Cependant, ces premières pluies n’annoncent guerre le début de l’hivernage. Joint au téléphone, le Directeur régional du Développement Rural (DRDR) invite les paysans à faire preuve de patience. A en croire Mamadou Badiane, ces pluies ne sont favorables qu’au semis de mil.
Dr Cheikh Dieng désigné mandataire général du Pds
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) prépare activement les prochaines élections territoriales. A ce propos, le secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, a désigné Dr Cheikh Dieng, secrétaire général national adjoint chargé des élections, comme mandataire général du parti. Ainsi, Dr Cheikh Dieng représentera le Pds auprès de l’administration centrale pour toutes les opérations relatives à l’organisation des élections territoriales. Dans le même sillage, Me Wade a également demandé aux fédérations et aux sections de lui proposer des représentants du parti pour siéger aux commissions administratives et de comités électoraux dans tout le territoire national. A cet effet, chaque section ainsi que chaque fédération du parti devront proposer un titulaire et un suppléant avant le 16 juin 2021. Selon le pape du Sopi, c’est une manière d’assurer au parti une présence effective et permanente au sein de toutes les commissions et tous les comités.
Nomination de 16 coordonnateurs du Pds à Keur Massar
Restons avec le secrétaire général national du Pds qui, tirant les conséquences du nouveau découpage administratif de Dakar, a nommé un groupe de coordonnateurs pour la nouvelle fédération de Keur Massar. Il s’agit de 16 responsables libéraux.
Division de l’Apr à Ndiarème Limamou Laye
Les militants de l’Alliance pour la République (Apr) sont déjà divisés sur les potentiels candidats pressentis pour diriger les listes de Benno bokk Yaakaar à Ndiarème Limamou Laye, lors des prochaines élections municipales. La candidature du maire Baïdy Sèye divise les militants qui se crêpent le chignon.
Créée en 2013, l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) a connu une montée en puissance rapide. Son modèle pédagogique (comodal adapté) est salué par ses travailleurs, les parents et les étudiants. Mais ils demandent plus de moyens
Lors du Conseil présidentiel du 14 août 2013 qui faisait suite aux Concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur, le Chef de l’Etat avait décidé de mettre les Technologies de l’information et de la communication (Tic) au cœur du développement de l’enseignement supérieur et de la recherche pour améliorer l’accès à l’enseignement supérieur et l’efficacité du système. C’est dans ce cadre que l’Uvs a vu le jour. Depuis lors, l’institution a connu une montée en puissance qui en fait, aujourd’hui, la deuxième université du pays en termes d’effectifs. Une montée en puissance liée en grande partie à son modèle pédagogique caractérisé par un enseignement en ligne et en présentiel, mais aussi par son accessibilité. Son modèle pédagogique est comodal adapté. Selon le coordonnateur de l’Uvs, Pr. Moussa Lo, c’est un système de formation où coexistent de façon simultanée les modes de formation en présentiel et à distance. Ce qui permet à l’étudiant de choisir, sur une base hebdomadaire, le mode de diffusion qui lui convient, en fonction de ses besoins ou de ses préférences. L’autre atout de l’Uvs, c’est d’avoir réussi le maillage du territoire à travers ses 14 Espaces numériques ouverts (Eno). L’ambition des autorités, c’est de couvrir les 45 départements. Aujourd’hui, vu le contexte marqué principalement par la pandémie de Covid-19, le modèle d’enseignement de l’institution a montré toute sa pertinence.
Parents, étudiants et syndicalistes saluent la création de l’Uvs mais demandent plus de moyens. « L’Uvs est un modèle nouveau qui n’est pas très connu mais qui, depuis un certain temps, s’impose comme une référence », confie Abdou Khadre Diop, le secrétaire général adjoint de la section locale du Saes. Il en veut pour preuve la pandémie de Covid-19 qui a conduit beaucoup d’universités à adopter l’enseignement à distance. En plus, poursuit le syndicaliste, l’Uvs a fait des émules dans des pays comme la Côte d’Ivoire, d’autres comme le Mali et le Tchad sont venus s’inspirer de son modèle. Le coordonnateur de l’intersyndicale des personnels administratifs, techniques et de service de l’Uvs, Pape Daouda Dieng, affirme à son tour que l’institution a un modèle pédagogique performant et satisfaisant. « L’Uvs a un modèle pédagogique comodal qui fonctionne correctement et donne satisfaction aux étudiants », explique M. Dieng. Selon lui, en première année, l’étudiant fait plus de cours en présentiel portant sur le leadership, le développement personnel, l’initiation en informatique. Après cette étape, poursuit-il, l’étudiant se familiarise avec l’enseignement à distance. « Il est encadré par des tuteurs. Il n’est pas laissé à lui-même », a précisé le syndicaliste qui souligne que le modèle comodal a permis à l’Uvs d’avoir de bons résultats.
Le président de l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees), Abdoulaye Fané, abonde dans le même sens, le modèle pédagogique de l’Uvs a montré toute sa pertinence. « Nous sommes au 21ème siècle. C’est l’heure des Tic avec une nouvelle approche scientifique, technologique et pédagogique qui peut permettre de faire des enseignements », explique-t-il. C’est pourquoi, à son avis, l’enseignement à distance comme pratiqué par l’Uvs doit être privilégié.
Plaidoyer pour plus de moyens
Trouvé à la Place de l’Obélisque avec ses camarades, Moussa, élève en classe de première au lycée Blaise Diagne, amoureux du net, espère être orienté à l’Uvs, après le bac. Trouvée au même endroit, Astou qui est en terminale au lycée Kennedy, est déjà fascinée par le modèle pédagogique l’université virtuelle, et son rêve à elle aussi, c’est d’y poursuivre ses études. « Je suis tentée par l’enseignement à distance. En plus, y a plus de liberté pour l’étudiant », confie la lycéenne qui a déjà un frère pensionnaire de cette université.
Mais les responsables syndicaux de l’Uvs, tout comme les parents d’élèves, sont unanimes à dire que l’établissement a besoin d’un accompagnement de la part des pouvoirs publics. Le modèle, qui n’est pas à 100 % virtuel, nécessite beaucoup de moyens et d’investissements, car certains enseignements sont dispensés dans les Eno, explique Abdou Khadre Diop du Saes. Et malheureusement, constate-t-il, l’Uvs ne dispose que de cinq Eno aux normes alors qu’elle compte 50 000 étudiants. «L’Uvs a besoin d’accompagnement, de financement pour construire des Eno, disposer d’outils pédagogiques, renforcer le personnel», plaide M. Diop. Abdoulaye Fané de l’Unapees demande à son tour l’augmentation du budget.
Des résultats satisfaisants
Malgré l’insuffisance des moyens, l’Uvs enregistre des résultats satisfaisants. Selon un document de sa cellule de communication, en licence 1, le taux de réussite se situe entre 47,7% et 69,2%. En licence 2, il est entre 63,98% et 85,7%. En licence 3, ce taux est entre 84,62 et 89%. Pour le master 1, il est de 76,39%. Au total, l’Uvs compte à ce jour 3.994 diplômés en licence dont 506 pour la promotion 1950 pour la promotion 2, 1241 pour la promotion 3 et 1297 pour la promotion 4. Concernant le taux d’insertion professionnelle, l’Uvs révèle qu’il est de 13.45 % en 2020 (284 insérés sur 2.111 répondants).
ASSOUMOUNE, APRÈS L'ENFER
Victime d’attaques des rebelles au début et au milieu des années 1990, la localité renaît de ses cendres pour devenir le premier producteur de riz dans le département de Goudomp
Victimes de l’irrédentisme casamançais, beaucoup de villages peinent à reprendre une vie économique. Assoumoune, situé dans la commune de Simbandi Balante (département de Goudomp), n’est pas dans ce lot. Victime d’attaques des rebelles au début et au milieu des années 1990, la localité renaît de ses cendres pour devenir le premier producteur de riz dans le département de Goudomp grâce à la bravoure qui colle à la peau de ses habitants.
« Assoumoune mort et ressuscité ». Cela pourrait être le titre d’un documentaire sur ce gros village de la verte Casamance. Situé à une douzaine de km de la commune de Simbandi Balante, on y accède au bout d’une trentaine de minutes par une route latéritique pas des meilleurs. Assoumoune est un bourg assez particulier qui a subi les conséquences du conflit casamançais au début et au milieu des années 1990, période durant laquelle les irrédentistes y ont fait régner la terreur. La première fois en 1991. Cette année-là, Assoumoune a été pris d’assaut en plein jour par les rebelles qui brûlèrent les toits des concessions en chaume et dévastèrent les biens des villageois au moment où ces derniers cherchaient à sauver leur peau. C’était le sauve-qui-peut sous le crépitement des kalachnikovs. Après cette folle journée, les habitants furent obligés de tout laisser pour aller chercher refuge ailleurs. Le village plongea dans un profond dénuement. Pas un signe de vie, même d’un animal domestique. Après leur razzia sanguinaire, les rebelles laissèrent derrière eux un village meurtri et fantomatique.
Quelques temps après, l’armée sénégalaise y débarqua. Rassurées, les populations revinrent en 1992 pour tout reconstruire. Mais ce semblant de paix ne fut que de courte durée. En 1994, les rebelles attaquèrent de nouveau le village et tuèrent deux habitants. L’armée fit, cette fois-ci, une nouvelle descente très musclée. L’accalmie revint dans le village et environs. Depuis lors, la vie a repris son cours normal à Assoumoune. Une vie principalement autour de la culture du riz.
Une vie au rythme de la culture du riz
C’est devant sa boutique, dans un bâtiment muni d’une petite véranda, que le deuxième adjoint au maire de Simbandi Balante, fils d’Assoumoune, Vieux Mané, relate le passé douloureux de son village. Emmailloté dans un jallaba beige marron, ce commerçant, le teint noir, suant à grosses gouttes à cause de la forte chaleur, se souvient de cette histoire tragique comme si c’était hier. Ce, devant quelques habitants composés de jeunes, d’adultes et des sages dans une assemblée où certains sont assis et d’autres debout. Assoumoune est un village à majorité Balante. Une ethnie qui a le culte du respect du droit d’aînesse. Vieux Mané passe la parole donc au chef du village après avoir introduit sur l’objet de notre visite. « Notre village vit dans une parfaite harmonie. Notre vie tourne autour de nos rizières. Nous n’avons que ça comme activité », fait savoir le patriarche Adama Mané. Le vétéran confie qu’Assoumoune a plus de 100 ans d’existence. Parmi les habitants, outre des Balantes, on trouve des Mandingues, des Peuls, des Mansonka, des Manjake. Les rares Diolas qui y vivaient ont quitté le village.
Assoumoune signifie en langue Balante « un village où il fait bon vivre et connu pour son culte du travail ». C’est devenu le crédo de cette contrée dont la population traîne la réputation d’être l’une des plus braves dans le département de Goudomp. Ses habitants cultivent le riz, le maïs, le piment et autres condiments. Très fier d’appartenir à ce village dévasté naguère et devenu aujourd’hui un grand producteur de riz dans la zone, Vieux Mané évoque le sens de la solidarité qui existe dans leur bourg. « Chaque famille a un espace pour faire le maraîchage et cultiver le riz et peut se retrouver donc avec une ou deux tonnes de riz par an. Tout est bien organisé », détaille-t-il. Le village compte 72 familles pour 1230 habitants. Dans chaque famille, on dénombre au moins 60 personnes. Le village est tellement organisé que les populations travaillent au sein de cinq associations lesquelles sont regroupées dans une grande organisation faîtière appelée « Katakola Tini » (Ensemble des hommes et femmes). Il y a également le Gie « Fankanta » qui regroupe essentiellement des femmes. « Nous avons bénéficié de l’encadrement de l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar) pour une meilleure production du riz. L’ancien système qui consistait à épandre le riz par jet a été remplacé par le piquetage. Nous avons suivi les recommandations de l’Ancar. Résultats : depuis 2016, la production a considérablement augmenté. On gagne en quantité et en qualité », souligne Vieux Mané. Mieux, le village dispose d’un magasin de stockage du riz. En saison des pluies, la semence est distribuée aux populations pour la culture. Ici, on n’attend pas forcément tout de l’État. « On nous fait payer le sac à 2000 ou 3000 FCfa. Certaines de nos familles ne peuvent pas acheter le produit. C’est pourquoi, nous avons préféré nous nourrir nous-mêmes et donner aux cultivateurs nos propres semences », a développé M. Mané.
2000 ha non exploités
L’espace constitué de rizières sépare le village de la Guinée-Bissau à 7 km de là. La zone de culture s’étale au moins sur 2000 ha et a l’avantage de ne pas être envahie par la salure (le sel). Mais seuls 12 ha sont exploités faute de moyen. « Après la récolte, on vend le riz et on garde le reste pour la semence. Mais avant tout cela, on approvisionne d’abord tout le village. Nous vendons le sac de 50 kilos à 10.000 FCfa. Beaucoup de villages environnants s’approvisionnent à Assoumoune. Nous sommes le premier producteur de riz dans la zone. Bien que l’État ne nous appuie pas comme nous le voudrions, les habitants se sont imposés dans cette culture », indique Vieux Mané. Il réclame des tracteurs pour suppléer les charrettes dans la culture du riz. Il garantit que si les moyens mécaniques étaient disponibles, Assoumoune aurait pu exploiter l’ensemble des 2000 ha. « Nous avons la chance d’avoir ce grand espace sans salure dont les rendements auraient pu bénéficier à tout le département. Nous ne demandons actuellement que des tracteurs », plaide Vieux Mané.
Les habitants d’Assoumoune n’attendent jamais le soutien des autorités pour réaliser certaines infrastructures. La localité compte une école élémentaire, alors qu’un collège leur a été promis. N’empêche, les populations sont en train de se cotiser pour sa construction. Chaque famille donne deux sacs de ciment. Une manière pour eux de soulager les collégiens du village qui, chaque jour, parcourent 4 km en aller et retour, soit 8 km, pour rejoindre le collège du village de Safane. « Beaucoup de nos enfants ont arrêté les études à cause de la distance. Faire tous les jours 8 km, ce n’est pas facile pour eux. On n’arrive même pas à contrôler nos élèves », se désole Vieux Mané.
Assise à même le sol, une bassine remplie de piment à ses côtés, la soixantaine révolue, Awa Sonko est tenaillée par la fatigue. Mais la femme au visage ridé continue à aller dans les rizières. « Nous sommes dans le maraîchage depuis la nuit des temps. Nos parents travaillaient dans les rizières et nous avons pris le relais. Je fais ce travail depuis plus de 40 ans. Nous cultivons avec nos propres mains et nous n’avons jamais reçu de moyens. Nous vivons de cette culture. Je suis âgée, mais je ne peux pas arrêter ce travail qui me fait vivre », confie-t-elle. « Les femmes de la Casamance sont les oubliées du système. Nous ne parlons pas beaucoup, mais personne ne travaille plus que nous. Dans nos villages, nous perdons souvent la vie lors des accouchements à cause d’un manque de plateau médical adéquat. Ici à Assoumoune, lorsqu’on doit accoucher, on est transporté sur une charrette jusqu’à Simbandi ou à Safane », dénonce-t-elle.
Sa voisine Sona Mandiang abonde dans le même sens. « Nous sommes dans un village où le culte du travail est prôné. Nous n’aimons pas pleurnicher. Mais, ce qui est sûr, nous (femmes) vivons dans des conditions extrêmement difficiles. Nous nous battons dans les rizières et l’État ne nous soutient pas. Les gens attendent les élections pour venir nous chanter de belles paroles et on ne les revoit plus. Alors que nous ne demandons pas grand-chose. S’il vous plait, lorsque vous voyez le Président de la République, dites-lui de ne pas nous oublier ! », dit la dame, la voix presque cassée.