Un mort et deux blessés dans un accident à Bignona
Un véhicule de transport en commun de type «07 places» en provenance de la commune de Thionck Essyl s’est renversé à hauteur du village de Balingore hier, dans la matinée. Le chauffeur, Arona Djiba, est mort sur le coup. Six blessés sont enregistrés dont deux passagers dans un état grave. Ces derniers ont été pris en charge par les sapeurs-pompiers de Bignona. Ils ont été évacués d’urgence au centre hospitalier régional de Ziguinchor.
Macky Sall, en tournée économique dans le nord du pays
Fraîchement revenu d’une tournée économique dans les régions de Kaffrine, Tambacounda et de Kédougou, le Président Macky Sall va effectuer une visite d’une semaine dans les régions de Matam et Saint-Louis. Le chef de l’Etat informe qu’il effectuera du 12 au 19 juin, une tournée économique dans le Nord du Sénégal (régions de Saint-Louis et de Matam), afin d’évaluer les investissements publics réalisés et engager de nouveaux programmes de développement territorial. D’ailleurs, un Conseil présidentiel et un Conseil des ministres sont prévus à Matam. Revenant sur son déplacement au centre du pays et dans le Sénégal oriental, Macky Sall a souligné la nécessité d’une gouvernance de proximité et d’une territorialisation soutenue des politiques publiques, afin d’asseoir l’équité sociale et territoriale. Dans cette perspective, il insiste sur l’urgence de consolider l’aménagement et le développement durable des territoires, en parfaite adéquation avec le Plan National d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT), pour la prise en compte des préoccupations légitimes des populations des différentes localités, en matière notamment de désenclavement, d’accès à l’eau, à l’électricité, à la santé, aux financements, mais également à une qualité de vie toujours meilleure.
Un deuxième GARSI envisagé à Kédougou
Le projet GARSI(Groupe actions rapides de surveillance et d’intervention, Ndlr) Sahel Sénégal a été clôturé hier, en présence du Haut commandant de la Gendarmerie nationale, le Général Jean Baptiste Tine et de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Sénégal, Mme Irène Mingasson. Le GARSI, qui est une unité de gendarmerie basée à Kidira, est le fruit de la coopération entre le Sénégal et l’Union européenne. Au regard des résultats de l’unité depuis son implantation à Kidira, les autorités envisagent un deuxième GARSI à Kédougou. Car le but recherché est de contribuer à la sécurité des populations et à la stabilisation des zones reculées et transfrontalières, comme condition pour leur développement socio-économique durable. La mission de cette unité spéciale de surveillance et d’intervention est de renforcer le dispositif national de surveillance et de contrôle dans un contexte de pluralité des défis sécuritaires.
Guy Marius Sagna et Cie entendus par la gendarmerie
Les cinq membres de Frapp, agressés lors de leur déplacement à Malicounda par des jeunes supposés proches du maire Maguette Sène, ont été entendus hier par les enquêteurs de la section de Recherches de Dakar. Comme annoncé dans notre édition précédente, leur avocat Me Cheikh Khoureysi Ba avait déposé une plainte contre l’édile de Malicounda et vingt de ses proches. Selon Guy Marius Sagna, ils ont été bien accueillis par la gendarmerie. Aussi, les activistes ont rallongé la liste des présumés auteurs de leur agression. A la vingtaine d’accusés, il s’y ajoute Daouda Sy, Mbaye Mbengue Pouye, Kolane Sène et Gnilane Sène. Guy Marius Sagna justifie leur plainte par le refus de se venger physiquement contre les «nervis du maire de Malicounda, Maguette Sène». Il s’agit, dit-il, d’un refus de contribuer à installer un cycle de violences politiques au Sénégal en se faisant justice.
Impuissance de l’Etat face à la hausse des prix de l’huile et de la viande
Que les Sénégalais qui espéraient l’intervention du gouvernement pour mettre fin à la hausse des prix de la viande et de l’huile déchantent ! Le ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, a fait un aveu d’impuissance face à la question. Interpellée hier, à cet effet, lors de sa visite à la Fiara, le ministre du Commerce a justifié l’augmentation du prix de la viande par la hausse de l’aliment de bétail depuis quelques semaines. A en croire Aminata Assome Diatta, c’est cela qui s’est répercuté sur le prix de la viande. Quant à l’huile, elle indique que c’est le prix de l’huile en fût et en dosette qui est encadré par les textes. Selon elle, l’huile contenue dans les bidons n’est pas concernée. Donc, les commerçants ont la latitude de fixer le prix de ce qu’ils vendent, si l’on se fie à la réponse du ministre du Commerce. Alors gardons notre mal en patience !
Cheikh Oumar Sy brigue la mairie de Golf Sud
«Je suis prêt». C’est sous ce hashtag que l’ancien député Cheikhou Oumar Sy a annoncé sa candidature à la mairie de Golf Sud aux prochaines élections locales. Il va croiser le fer avec la responsable des femmes socialistes de Dakar, le député-maire Aïda Sow Diarawa. «C’est le temps de l’action. Nous avons besoin d’un nouveau départ pour que nos collectivités territoriales soient au cœur de notre développement socio-économique», a écrit l’ancien parlementaire de «Bés Du Niakk» qui entend impulser une nouvelle vision, apporter une innovation dans la gestion locale et une transparence dans les dépenses publiques à la commune de Golf Sud.
Jeux de hasard sur la voie publique
Dans le cadre de sa mission de sécurisation, la Police de Grand Yoff a procédé à l’interpellation de Ch. S. Seck, marchand ambulant, de Mb. Ndao et de Dj. Guéye. Les trois mis en cause ont été surpris à la Patte d’Oie par les hommes du Commissaire Abdou Sarr, au cours de leur patrouille, en train de faire des jeux de hasard sur la voie publique, avec comme gain de l’argent. Cueillis et conduits au Commissariat, les quidams ont reconnu sans ambages les faits. Ils ont été placés en garde-a-vue et déférés au parquet.
Belle de nuit
Pour non inscription au fichier sanitaire, la belle de nuit Kh. S, âgée seulement de 20 ans, s’est retrouvée derrière les barreaux. La mise en cause a été arrêtée dans un bar à la Patte d’Oie par les limiers de Grand-Yoff qui effectuaient une patrouille. Invitée à s’expliquer sur son activité, Kh. S est passée aux aveux pour reconnaître sans ambages les faits qui lui sont reprochés avant de demander pardon. Conduite au Commissariat de Police de Grand-Yoff, Kh. S a été déférée au parquet pour non-inscription au fichier sanitaire.
Tailleur indélicat
Colocataire d’une femme, le tailleur D. Faye est vraiment bizarre. Il a profité de l’inattention de sa voisine du nom de A.T, habitant à Khar Yalla (Grand Yoff) qui se brossait les dents dans les toilettes, pour s’introduire dans sa chambre et dérober son portable. Alors qu’il tentait de s’enfuir après son forfait, il a été surpris par la dame qui a crié au voleur. Ses voisins attirés par les cris de détresse ont accouru pour interpeller le présumé voleur qui n’est personne d’autre que le tailleur D. Faye. Ce dernier a été arrêté après une course poursuite avant d’être déféré au parquet pour vol.
Cité pépinière
Les habitants de la Cité Pépinière de la Commune de Pikine-Est peuvent désormais pousser un ouf de soulagement. Ils ont reçu hier de la part d’un natif de la localité, l’opérateur économique Amadou Mbaye, un important lot de matériel médical. Le matériel a été mis à la disposition du poste de santé de la cité qui polarise une dizaine de quartiers de la Commune. Le geste a été salué par le corps médical qui soutient que cela va renforcer le dispositif mis en place par l’équipe municipale et rendre fonctionnelle la maternité qui manquait de matériel. Ce qui poussait les femmes de cette zone à se rendre jusqu’au niveau du Centre de santé Dominique pour pouvoir accoucher.
Grand Parti
Les responsables locaux du Grand Parti de Pikine (Gp) de Malick Gakou se disent plus que jamais déterminés à gagner les collectivités territoriales de Pikine, lors des prochaines élections municipales. Ils l’ont réitéré hier par la voix de leur coordonnateur local, Fallou Gaye, qui était désigné parrain du match entre l’As Pikine et Tengueht Fc. Surnommé Jambar» et candidat à la mairie de Pikine-Nord que gère actuellement Amadou Diarra, Fallou Gaye a déclaré que le Grand Parti ne sera pas un spectateur aux prochaines élections, car il a des projets ambitieux pour Pikine, dont l’érection d’un grand Complexe sportif au profit de l’As Pikine.
Les travailleurs de SEN’EAU accablent la Direction générale
Les choses risquent de se compliquer si la direction générale de Sen’Eau ne fait pas appel à l’intersyndicale des travailleurs. Ces derniers sont très remontés contre la direction générale de la boite. Face à la presse hier, les travailleurs ont dénoncé les manquements et les injustices notés au sein de la structure. Selon le secrétaire général de Sates/Sen’eau, Elimane Diouf, le différend qui les oppose à la direction concerne les points suivants : l’enveloppe d’avancement de 2021 et ses modalités de répartition, la remise en cause de certains accords ou acquis, notamment le non-respect du protocole d’accord sur le nombre de polices par releveur, des retards notés dans le renouvellement ou la dotation d’équipements de travail : mobylettes, caisses à outils, véhicules, du blocage par la SEN’EAU des cotisations des travailleurs depuis janvier 2020, le Fonds commun de placement (Fcp-SDE), le non-respect de la promotion interne accentué par la pléthore de nouveaux cadres « made in France» au détriment des agents expérimentés. Les travailleurs réclament aussi la finalisation de l’acquisition des 8% dans le capital de Sen’Eau.
La France suspend ses opérations militaires au Mali
La France a suspendu à titre conservatoire les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes, a-t-on appris jeudi auprès du ministère français des Armées, précisant que cette décision était liée à la transition politique en cours au Mali et qu’elle serait réévaluée dans les prochains jours. « Des exigences et des lignes rouges ont été posées » par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine pour « clarifier le cadre de la transition politique au Mali », a dit le ministère. « Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement ». « Dans l’attente de ces garanties, la France (...) a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit », a-t-il ajouté. « Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes. »
KEEMTAAN GI – HUMANISME
Fin de cavale pour Boy Djinné ! Chapeau bas à la Maréchaussée pour avoir mis aux arrêts le fugitif aux treize évasions qui n’est pas un enfant de chœur, certes, mais qui n’est pas non plus un monstre. Son cri du cœur renseigne sur les nombreux dysfonctionnements de notre Justice et les rigueurs de la vie carcérale qui ne s’appliquent pas de la même manière à tout le monde. Mais, plutôt, selon la gueule du client ou son statut social. Des criminels particulièrement nocifs pour la société et notre économie vaquent tranquillement à leur business, tandis que de voleurs de poulets ou des fumeurs de yamba dorment sur la paille humide des cachots. Ce qui manque le plus à nos prisons, c’est justement de l’humanisme et il est temps de les humaniser pour ne pas continuer à fabriquer des monstres. Les longues détentions provisoires créent des frustrations et rendent des personnes qui ont été emprisonnées pour des délits mineurs, plus coriaces. Boy Djinné a tout simplement manifesté son ras-le-bol d’avoir trop attendu pour être jugé. De nombreux jeunes innocents sont en prison où ils moisissent depuis des années. La même diligence qui est faite pour juger des fils à papa ou des célébrités doit être appliquée pour rendre notre justice…juste. Car, elle n’est point juste. Elle est souvent d’une flagrante injustice, revancharde, méchante et destructrice. Il n’est qu’à parcourir les pages des faits divers pour s’en rendre compte. L’exemple de ces gosses qui ont atterri au niveau de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar pour juste avoir tenté d’arracher le sac d’une dame et qui risquent 10 ans de réclusion criminelle en est la preuve. Des jeunes qui ignorent le plus souvent les peines qu’ils encourent et qui se retrouvent bêtement au niveau de la Chambre criminelle où leur vie est vendangée. Plus d’humanisme les aurait sauvés. Le même humanisme qui motive la mise en liberté des fils de nantis ou de célébrités dont les crimes sont souvent sans commune mesure avec les délits pour lesquels un Boy Djinn, par exemple, est poursuivi, doit être appliqué aux pauvres délinquants de Thiaroye, Yeumbeul ou Mbadakhoum. Plus de justice et d’humanisme. Pour ne pas faire de notre justice, une justice duale avec une pour les riches et une autre pour les pauvres. « Poing » final ! KACCOOR BI
TOURNEE ECONOMIQUE MACKY SALL DANS LE NORD DU 12 AU 19 JUIN
Certainement dopé par sa récente tournée dans le centre et sud-est, le président Macky Sall redescend sur le terrain. Hier, en Conseil des ministres, il a informé qu’il effectuera une tournée « économique » du 12 au 19 juin dans le Nord de notre pays (régions de Saint-Louis et de Matam). Macky Sall profitera de cette tournée pour ‘’évaluer les investissements publics réalisés et engager de nouveaux programmes de développement territorial’’. Le chef de l’Etat présidera un Conseil présidentiel et un Conseil des ministres à Matam, selon la même source.
AFFAIRE D U TRIBUNAL DE DIOURBEL L’UNION DES MAGISTRATS DU SÉNÉGAL TANCE ME BABOU
L’Union des Magistrats du Sénégal, à travers son Bureau Exécutif, a été fortement courroucé par le comportement de Me Abdoulaye Babou à l’endroit du représentant du Parquet. « Au cours de l'audience correctionnelle tenue le mardi 1er juin 2021 par le Tribunal de Grande Instance de Diourbel, maître Abdoulaye BABOU, avocat à la Cour, sous prétexte de son appartenance à la communauté mouride et au mépris des règles élémentaires de courtoisie et de respect qui prévalent au sein de l'institution judiciaire, a tenu des propos outrageants à l'endroit du représentant du Parquet, à qui il a imputé des propos sortis de sa seule imagination. Plus grave encore, il a incité l'assistance au soulèvement en jouant sur la fibre sensible des fidèles mourides et tenté de livrer le magistrat à la vindicte populaire. Non content d'avoir troublé gravement l'audience, manqué de respect au pouvoir judiciaire, incité à la violence et mis en danger la vie d'autrui, il a persisté dans son dessein subversif en se rendant devant les médias pour soutenir sans aucune indication concrète, que celui-ci avait tenu des propos injurieux ou outranciers à l’égard de Serigne Touba » souligne l’UMS. L’organisation dirigée par le magistrat Souleymane Teliko « condamne fermement ces actes inqualifiables qui, au-delà de l'offense particulièrement injuste faite au collègue concerné, constituent un affront fait à l’institution judiciaire dans son ensemble. Elle rappelle que le respect dû à la Justice s'impose à tous, y compris aux avocats, et manifeste à cet égard sa vive désapprobation et sa profonde indignation quant au comportement de cet auxiliaire de justice. Enfin, elle invite les autorités judiciaires à engager les poursuites qui s’imposent et se réserve le droit d’user de tous les moyens légaux pour que pareil acte ne se reproduise » conclut l’UMS.
BASKET UN SAMEDI DE CONFRONTATIONS ENTRE BABACAR NDIAYE ET BABA TANDIAN…
Il risque fort d’y avoir de violentes confrontations physiques ce samedi lors de l’assemblée générale programmée de la Fédération sénégalaise de basket. La Convergence pour la Renaissance du Basketball sénégalais (CRBS) dirigée par l’ancien patron de la fédération, Baba Tandian, n’entend guère laisser « Me Babacar Ndiaye et sa bande de copains réaliser leur forfaiture en s’arrogeant le droit de vie et de mort sur les acteurs du basket. En voulant limiter l’âge du président de la Fédération et en se donnant une possibilité de briguer un troisième mandat, Babacar Ndiaye tente tous les coups tordus pour réaliser son rêve machiavélique ». Le célèbre imprimeur ajoute qu’ « à ce jour, aucune entité du basket n’a reçu le rapport financier de l’exercice passé. Tout comme, on peut constater le black-out observé par l’instance fédérale quant à la gestion de la dernière afro-basket organisée à Dakar. Alors que le règlement stipule que la mise à disposition est sine qua non pour la tenue de l’AG. Et que dire du quitus des commissaires aux comptes ? Rien de tout cela. Si on peut penser valablement que l’Afrobasket a pu générer au moins plus de 800 millions de frs, on est en droit de se demander où est passée toute cette masse d’argent… »
…BABA TANDIAN ÉCRIT ET ALERTE LE PRÉFET DE DAKAR
Prenant très au sérieux cette affaire, Baba Tandian n’a pas hésité à écrire au préfet de Dakar le 27 mai pour l’alerter. « L’actuel président de la Fédération sénégalaise de Basket, M. Babacar Ndiaye, compte tenir l’AG de la Fédé le 05 juin 2021 à Marius Ndiaye. En plus des irrégularités constatées, je puis vous informer que la salle de réunion fait environ 60 m2 alors qu’il y aura près de 200 personnes pour la séance, malgré la covid-19. Il s’agit de 120 présidents de clubs, des techniciens, des membres du Comité directeur, des présidents de Ligues. Des troubles à l’ordre public sont à prévoir à coup sûr, puisque les anciens basketteurs et moi-même nous opposerons aux changements des textes que M. Ndiaye est en train de préparer. Nous sommes décidés à faire face. Par souci de préserver la paix, nous vous demandons solennellement d’empêcher la tenue de cette assemblée qui viole les textes » écrit l’ancien président de fédération de basket au préfet de Dakar. Ce dernier n’a pas encore donné sa position. En tout cas, ce samedi, Marius Ndiaye pourrait arbitrer un duel féroce entre les deux camps. Aux autorités de désamorcer cette bombe.
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 3 juin 2021.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Marie Odile Mbissine FAYE, Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, matricule de solde n° 624 575/E, est nommée Directeur de la Protection sociale au Ministère du Travail, du Dialogue sociale et des Relations avec les Institutions, poste vacant."
MACKY SALL PROCHAINEMENT EN TOURNÉE ÉCONOMIQUE DANS LE NORD
Le président sera dans les régions de Saint-Louis et de Matam du 12 au 19 juin afin d’évaluer les investissements publics réalisés et engager de nouveaux programmes de développement territorial -COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 3 juin 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a présidé le Conseil des Ministres, au Palais de la République, ce jeudi 03 juin 2021.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a salué la mémoire des trois reporters de Leral TV, décédés accidentellement sur l’axe Kédougou-Tambacounda et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Abordant sa tournée économique du 29 mai au 02 juin 2021, dans les régions de Kaffrine et Kédougou, le Président de la République adresse ses sincères remerciements aux populations et aux élus territoriaux des localités visitées, pour leur accueil exceptionnel.
Le Chef de l’Etat remercie particulièrement les populations des communes traversées (Fatick, Kaolack, Mbirkilane, Koungheul, Koumpentoum, Tambacounda, etc.), ainsi que les familles des parrains des nouveaux hôpitaux inaugurés pour leur mobilisation et leur soutien.
Le Président de la République exprime également sa gratitude aux Chefs religieux qui l’ont accueilli à Médina Gounass, Médina Baye, Léona Niassène, Léona Kanène, Touba Ndorong, ainsi que les différentes notabilités religieuses et coutumières qu’il a reçues.
Le Chef de l’Etat félicite le Gouvernement, les Gouverneurs, Préfets et Sous-Préfets, pour l’excellente organisation de cette tournée qui révèle, plus que par le passé, la nécessité d’une gouvernance de proximité et d’une territorialisation soutenue des politiques publiques, afin d’asseoir l’équité sociale et territoriale.
Le Président de la République souligne, à cet égard, l’impératif de consolider l’aménagement et le développement durable des territoires, en parfaite adéquation avec le Plan National d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT), pour la prise en compte des besoins, aspirations et préoccupations légitimes des populations des différentes localités en matière, notamment, de désenclavement, d’accès à l’eau, à l’électricité, à la santé, aux financements, mais également à une qualité de vie toujours meilleure.
Le Chef de l’Etat indique, à ce titre, au Gouvernement l’impératif d’écouter davantage les populations et les élus à la base, d’accélérer l’exécution des projets en milieu rural, mais également de veiller à une coordination optimale des interventions des structures publiques au niveau territorial sous la supervision des autorités administratives déconcentrées (Gouverneurs, Préfets, Sous-Préfets).
Le Président de la République demande, sur ce point, à chaque ministre concerné d’engager les diligences nécessaires s’agissant, en particulier, de l’approvisionnement en eau potable de la zone de Koumpentoum, de l’intensification de la phase II du PUDC, du fonctionnement adéquat des espaces numériques ouverts (ENO) de Tambacounda et de Kaolack ; du développement des projets Promovilles à Kédougou et de l’amplification des financements des femmes et l’accélération du recrutement des jeunes.
Le Chef de l’Etat informe, enfin, le Conseil qu’il effectuera du 12 au 19 juin une tournée économique dans le Nord du Sénégal (régions de Saint-Louis et de Matam), afin d’évaluer les investissements publics réalisés et engager de nouveaux programmes de développement territorial : un Conseil Présidentiel et un Conseil des Ministres sont prévus à Matam.
Sur la problématique de la gestion préventive des inondations, le Président de la République demande, au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, de mettre en place le dispositif national de prévention et de lutte contre les inondations, en actualisant avec les ministères et structures impliqués, la matrice de suivi des actions prioritaires.
Le Chef de l’Etat rappelle l’impératif de finaliser sans délais les opérations pré hivernales avec l’ONAS et les collectivités territoriales, mais surtout de veiller à la fonctionnalité optimale des travaux et ouvrages d’assainissement réalisés à Keur Massar, dans le cadre du PROGEP II, qui vient de disposer d’un financement notable de 83 milliards de francs CFA.
Abordant la question liée à la préparation des examens et concours, de l’émergence des classes préparatoires aux Grandes Ecoles et de l’excellence du système éducatif, le Chef de l’Etat demande aux Ministres en charge de l’Education, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et des Finances, de veiller, en relation avec toutes les parties prenantes, à une bonne organisation des examens et concours (2021) sur l’étendue du territoire national.
Le Président de la République demande, par ailleurs, au Ministre de l’Education nationale, en relation avec ses collègues concernés, d’accélérer la finalisation, avec les partenaires de l’Etat, du processus de création, à partir d’octobre 2021, de classes préparatoires scientifiques, au niveau du Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel, dont les ressources budgétaires devront être renforcées ainsi que sa gouvernance.
Le Chef de l’Etat se félicite du succès de l’euro bond, opération qui a permis au Sénégal, de lever 775 millions d’euros (508 milliards FCFA) pour une souscription six (6) fois supérieure au montant recherché.
Cette performance, en cette période de pandémie de COVID-19, est le résultat de la confiance que les investisseurs ont de l’excellent comportement de l’économie sénégalaise.
Le Président de la République félicite le Ministre des Finances et du Budget, ses services et l’ensemble de la délégation sénégalaise.
Dans cet élan, le Conseil a validé la Stratégie de Recettes à Moyen Terme (SRMT) afin de consolider la résilience des finances publiques.
Sur le Climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat :
- Félicite les joueurs et l’encadrement de l’équipe nationale de Beach Soccer, qu’il recevra la semaine prochaine au Palais de la République. Cette équipe qui vient de remporter le championnat d’Afrique organisé avec brio par le Sénégal ;
- Demande au Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, d’intensifier les activités de mise en place et de cession des matériels et intrants agricoles aux producteurs, dans le contexte de démarrage de l’hivernage dans certaines zones éco géographiques du pays ;
- Encourage les producteurs agricoles et félicite les organisateurs de la Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources animales (FIARA) qui est à sa 21ème édition.
Le Président de la République a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
– Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
– Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur le projet de loi de finances rectificative (LFR) 2021 ;
– Le Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du désenclavement a fait une communication sur le projet de renouvellement du parc Dakar Dem Dikk et sur le programme spécial de désenclavement ;
– Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le projet de changement de base pour le calcul du PIB (Re-basing) et sur le projet de création du Fonds commun de placement à risque (FCPR) ;
– Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation épidémiologique (COVID 19) ;
– Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la préparation de la campagne agricole 2021-2022 ;
– Le Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion a fait une communication sur le projet de construction et d’équipement de six (06) lycées professionnels en agriculture et agroalimentaire ;
– Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur l’exécution des projets et réformes phares du PSE.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
– Le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2021.
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Madame Marie Odile Mbissine FAYE, Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, matricule de solde n° 624 575/E, est nommée Directeur de la Protection sociale au Ministère du Travail, du Dialogue sociale et des Relations avec les Institutions, poste vacant."
LA DOCTRINE SALL
Menaçant les rebelles qui prennent le risque de constituer des listes parallèles, le chef de l’Etat a tendance à gracier tout dissident qui parvient à démontrer sa force sur le plan électoral. Les défaites, par contre, se payent cash
Président de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall sait bien manier le bâton et la carotte, quand il s’agit de doper ses troupes pour aller à des élections. Menaçant les rebelles qui prennent le risque de constituer des listes parallèles, le chef de l’Etat, en disciple de Wade, a tendance à gracier tout dissident qui parvient à démontrer sa force sur le plan électoral. Les défaites, par contre, se payent cash, quelles que soient les compétences du vaincu.
Rien n’est figé en politique. Disciple de Maitre Abdoulaye Wade, Macky Sall est réputé être un fin tacticien. A chaque élection, il a une doctrine propre pour mettre tous les atouts du côté de son camp. Pour les élections locales à venir, il a révélé, à Kaffrine, un pan de sa nouvelle stratégie. A ses militants du Ndoukoumane, il ordonne : ‘’Il ne faut pas vous quereller pour des postes, si vous croyez en moi. Ce qui est important, ce n’est pas qui sera maire ou président du Conseil départemental. Ce n’est pas important pour le Sénégal. L’essentiel est de m’écouter, le moment venu, pour que je vous indique le chemin à prendre…’’.
Se faisant on ne peut plus clair, le président de la République a lancé dans une allusion assez édifiante : ‘’Si nous sommes unis, je suis sûr que nous allons gagner à 100% les communes dans cette région. N’écoutez pas les visiteurs du soir qui vont essayer de vous monter contre votre parti ou votre coalition, en vous faisant croire qu’on ne vous respecte pas. Ce sont des gens qui sont persuadés qu’ils ne peuvent rien gagner et qui veulent juste vous utiliser pour espérer compter. Il faut leur dire de garder leurs récépissés. Nous, on ira sous la bannière de Benno Bokk Yaakaar. Aucun militant ne prendra une autre liste. Je tenais à le dire….’’
‘’Aucun militant ne prendra une autre liste’’
Telle est la nouvelle doctrine du président de la Conférence des leaders de Benno Bokk Yaakaar. Une doctrine qui ne date pas d’aujourd’hui et qui a évolué dans le temps. En effet, déjà lors des élections législatives de 2017, Macky Sall s’était fait très clair à ce sujet. Très vite, il avait clamé, afin que nul n’en ignore, qu’il ne tolérerait aucune liste dissidente et que l’Alliance pour la République s’engageait sous la bannière de Benno Bokk Yaakaar. C’était une légère évolution par rapport à la posture, lors des locales de 2014. A cette époque, la jeune formation avait surtout privilégié le pari audacieux de faire confiance à ses hommes.
Interpellé par RFI sur le foisonnement des listes y compris dans son propre parti, Macky Sall disait ceci : ‘’Je n’y vois pas de problème. Pour une fois, les citoyens se sont appropriés ces élections locales. Moi, j’ai laissé faire au sein de mon parti et ça a été un choix. Nous avons un jeune parti qui n’a que cinq ans, qui n’a jamais été structuré. C’est le moment, à travers ces élections locales, d’avoir des vraies primaires partout’’. Aussi, analysait-il, c’est ce qui a fait qu’il est arrivé que l’APR ait quatre listes dans une même localité, mais cela ne pourrait leur coûter grand-chose. ‘’Quel que soit le maire, il viendra de mon parti. Dans certaines localités, ça peut nous coûter de perdre une collectivité, mais cela n’est pas grave par rapport à ce qui me concerne, c’est-à-dire pour les futures élections présidentielles. Mais les élections locales, c’est avant tout une affaire locale et je ne m’en mêle pas. C’est une affaire des citoyens dans leur localité’’.
A l’arrivée, les listes parallèles ont été pour beaucoup dans la débâcle de la majorité, dans plusieurs localités du Sénégal. Le coaching n’a pas été gagnant pour la coalition présidentielle, victime du système majoritaire qui prévaut aux Locales. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le Président de Benno Bokk Yaakaar semble en avoir tiré toutes les conséquences. En 2017, il ne s’est pas limité à maudire les listes parallèles. Il avait promis de ne pardonner aucune défiance. Ceux qui ont passé outre cette directive l’avaient appris à leurs dépens. Il en était ainsi de certains responsables comme Ibrahima Abou Nguette de Podor, Maguette Ngom et de Ansoumana Danfa, respectivement directeur de la Construction, conseiller spécial et chargé de mission. Tout ce beau monde avait fait l’objet de sanctions directes. Sans possibilité de recours.
Les jurisprudences Aminata Touré, Ibrahima Abou Nguette, Moustapha Diop…
Toutefois, cette politique du bâton n’a jamais prévalu pour tout le monde. D’autres ont pu bénéficier de plus de souplesse. Le président de la République a dû, en effet, déployer l’artillerie lourde pour réconcilier ses lieutenants dans certaines zones stratégiques. Dans la majeure partie des cas, la mayonnaise avait bien pris. Certains dissidents se sont noyés dans les Législatives et n’ont jamais pu se relever jusque-là. D’autres, comme Nguette, en sont sortis victorieux, puisqu’ils sont devenus députés et ont rejoint la majorité avec les honneurs.
‘’Il a toujours son mouvement. Il est devenu le président de la Commission des affaires économiques créée spécialement pour lui. C’était le prix du ralliement’’, confie un membre de la majorité. Avant lui, d’autres comme Moustapha Diop, maire de Louga, avait tenté et réussi le même coup. A chaque fois, ce fut la récompense pour les rebelles qui ont prouvé à leur base.
Dans tous les cas, constituer une liste pour des élections locales ou législatives n’est jamais chose aisée pour la coalition au pouvoir. Pour les élections à venir, ce sera d’autant plus compliqué que la tête de liste va devenir directement maire. Si avant, tout conseiller pouvait déposer sa candidature, avec les réformes en vue, la tête de liste sera automatiquement élue maire ou président de conseil département. Il n’y aura donc plus ces tractations de nuit entre concurrents sur fond de corruption. Ainsi, ceux qui croient véritablement en leurs étoiles n’auront d’autres choix que de s’émanciper de la liste présidentielle, en cas de non investiture. Mais à leurs risques et périls !
Déjà, ils sont nombreux sur les starting-blocks. Rebelle dans l’âme, Ibrahima Abou Nguette n’a lui pas perdu du temps pour se positionner et aller à l’assaut de la commune de Mery, dirigé par son rival le directeur général de la SAED, parti pour être la tête de liste de BBY. Il n’est pas le seul ; Avec les investitures à venir, ils seront nombreux les responsables à prendre leur destin en main, surtout en cette veille de la Présidentielle de 2024. Mais là également, la jurisprudence Sall est suffisamment édifiante.
Les défaites électorales se paient cash
A l’Alliance pour la République, les défaites électorales se paient cash. L’exemple le plus éloquent en est le limogeage de l’ancien premier ministre Aminata Touré, en 2014, suite à son revers à Grand Yoff face au tout-puissant Khalifa Ababacar Sall, alors maire sortant de la capitale. Outre le PM, d’autres têtes d’affiche du régime avaient été emportés par le vent des locales. A Bambey, les ministres Mor Ngom et Pape Diouf, battus par Aida Mbodj, avaient perdu leurs postes et tant d’autres.
Et Macky Sall ne s’en cache pas. Plusieurs fois, il a eu à promettre la guillotine pour les responsables vaincus dans leurs localités. C’est aussi ça la doctrine Sall. A quelques exceptions près. N’en déplaise aux détracteurs qui estiment qu’un ministre ou directeur général doit être jugé sur la base des résultats de sa gestion, et non de ses performances électorales. C’est la conviction d’Amadou Tidiane Wane, ancien conseiller de Diouf, ancien coordonnateur de l’Association des maires du Sénégal. Il déclare : ‘’Je pense que ce sont des pratiques à bannir. Pour certains postes importants, on doit être très rigoureux dans le choix de leurs dirigeants. L’approche compétence doit prévaloir sur l’approche partisane. En notre temps, il y avait beaucoup de hauts responsables qui n’envisageaient pas du tout faire de la politique. Je peux vous citer le cas de Cheikh Cissokho. C’est moi qui l’ai finalement convaincu, en lui tordant presque le bras, parce qu’il est un ami depuis la CM2. On choisissait des hommes compétents et on les juge sur la base de leurs résultats’’.
Et d’ajouter : ‘’Le problème est que nos dirigeants actuels ont tendance à privilégier le copinage sur la compétence dans le choix même des hommes. Maintenant, s’il se rend compte que celui-là, en plus de ne pas avoir les compétences, ne parvient pas à gagner des élections, il le sanctionne. Mais pour ceux qui ont des compétences, les sanctionner, parce qu’ils ont perdu des élections, ce n’est pas bien pour le pays. Il faut revoir cette manière de faire’’.
DANS LES COULISSES DE L'ARRESTATION DE BOY DJINNÉ
Le détenu surnommé "l'as de l'évasion" a été arrêté jeudi sur la route de Kédougou avec trois complices, quatre jours après avoir soigné sa réputation en s'échappant de la zone de haute sécurité de la prison du Camp pénal de Dakar
Les images en disent long. Le célèbre détenu fugitif Baye Modou Fall alias Boy Djinné est arrêté jeudi après 5 jours de cavale. Joint au téléphone par Lesoleil.sn, le colonel Davy Mané, Commandant de la Légion Est (Tambacounda) de la Gendarmerie nationale, nous explique, ici, les coulisses de l’arrestation, -qui n’a duré que deux heures-, de celui qu’on surnomme « l’As » de l’évasion.
Au bout du fil, le colonel Davy Mané rappelle d’emblée que depuis le 30 mai, jour de son évasion, Boy Djinné faisait l’objet de recherches partout au Sénégal. « On a émis des ordres spéciaux concernant le fugitif qui était recherché et nos éléments, sur le terrain, ont depuis pris en compte ce cas dans leur visite de secteur », a-t-il expliqué. Il dit, toutefois, avoir reçu, ce jeudi vers 9h30, « un renseignement spécial » faisant état de sa présence dans la zone, sur la route de Kédougou. « On nous a signalé un scooter T-max et un véhicule avec un bord Boy Djinné. J’ai aussitôt alerté mes unités. Celles-ci ont retrouvé le véhicule de marque Ford dans une station-service à l’entrée de Missirah », a ajouté le gendarme. Selon lui, le prisonnier était dans le véhicule, mais il s’est caché dans le village demandant au chauffeur de rester place pour avoir une idée de ce qui se passait.
Boy Djiné & Cie en route vers Dakar
« Quand on est arrivés sur les lieux, la patrouille a retrouvé le motocycliste Dame Sy à l’entrée de Missirah (30km de Tambacounda sur la RN7), en train de prendre du carburant. Quelques minutes après, le véhicule FORD immatriculé AA-996-BB conduit par le nommé Cheikh Ndiaye accompagné de Abdou Faye a rejoint le motocycliste Dame Sy pour s’enquérir de son retard. Tous les trois individus ont été interpellés. On a retrouvé à bord du véhicule l’habit qu’il avait porté pour faire son interview à la télévision et du matériel d’infraction. Il y avait aussi une somme de 184 500 de FCfa et 400 dalasis. Dame Sy, lui, avait par-devers lui la somme de 600 000 de FCfa, trois téléphones portables, une montre et une chaîne en or. Le nommé Abdou Faye était en possession d’un téléphone portable. Le quatrième, répondant au nom de Cheikh Ndiaye, détenait aussi un téléphone », à en croire toujours le colonel Mané. « On a ainsi ratissé large dans tout le village et des témoins nous ont signalé avoir aperçu un homme qui courait en direction de la brousse. Et c’est à plus de 500 mètres de courses-poursuites dans la brousse qu’il a été appréhendé », a-t-il fait savoir. Il faisait exactement 11h 44 minutes, d’après notre interlocuteur. Conduit et cuisiné dans les locaux de la brigade de la gendarmerie, Boy Djiné avoue aux hommes en bleu qu’il se rendait au Mali.
Le colonel Davy Mané a, par ailleurs, informé que ses hommes sont en train « d’organiser le transfèrement imminent » de Boy Djinné et de ses complices à Dakar.
AUX ORIGINES DE KEUR MASSAR
L’actuel chef-lieu de département à l’origine un lieu de transit pour les Lébous de Rufisque et des autres villageois qui voulaient se rendre à Dakar. « Bankhass », comme ils l’appelaient, s’est par la suite bien métamorphosé
Maguette Ndong et Mbacké Ba |
Publication 03/06/2021
L’actuel chef-lieu de département Keur Massar était à l’origine un lieu de transit pour les Lébous de Rufisque et des autres villageois qui voulaient se rendre à Dakar. « Bankhass », comme ils l’appelaient, s’est transformé en un grand département appelé Keur Massar.
Mi-journée de samedi à Keur Massar. Comme à pareille heure, la circulation est dense sur la route principale qui traverse la localité. Les véhicules sont bondés. Seulement ce train-train ne semble guère déranger ou même préoccuper un groupe d’individus assis non loin de la grande mosquée près de l’arrêt bus Dakar Dem Dikk. Sur cette grande surface ensablée, l’assemblée prête une grande attention à un homme qui prend des notes et donne de temps à autre des instructions. Vêtu d’un grand boubou, la tête couverte par un bonnet rouge, Matar Diop Aldo est le Jaraf de Keur Massar.
Dans ce village lébou, le Jaraf est à la fois un titre honorifique et le détenteur de plusieurs secrets (mystiques parfois) de la localité. « Tous ces vieux que vous voyez ici font partie du comité d’action pour la rénovation de Keur Massar », renseigne le responsable lébou. Les membres de ce comité sont issus de plusieurs familles du village de Keur Massar. Ils se nomment Ndiaye, Diop, Sylla, Sarr, Sy, Diouf, Bâ ou encore Kâ.
En général, la plupart d’entre eux sont issus des premières familles à s’être installées dans la localité. Mais le Jaraf préfère vite rectifier, soutenant qu’à l’origine l’emplacement actuel du village était connu sous le nom de « Bankhass ». « C’était une sorte d’aire de repos et de détente par où transitaient les Lébous venant de Rufisque ou des autres localités avant de rejoindre Dakar », explique Mbagn Diop, une des personnes qui semble être la plus âgée de l’assistance. Par la suite, plusieurs familles sont venues s’installer dans le village, notamment les Diouf, Diop et surtout la première d’entre elles, la famille Ndiaye, avec leur ancêtre Abdou Ndiaye. « Que ce soit Abdou Ndiaye ou Malick Diop, nous avons tous leur jugement d’hérédité authentique prouvant qu’ils étaient les premiers à s’installer à Keur Massar », soutient Jaraf Matar Diop Aldo, ajoutant que le village lébou existe depuis 125 ans.
Aujourd’hui, la famille Ndiaye détient le titre de chef de village depuis plusieurs générations. L’entente cordiale qui a toujours existé entre ces différentes familles a poussé, en 1958, les vieux du village à sécuriser leur périmètre d’habitation qui leur sera accordé par l’administration coloniale sur un terrain de plus de 648 hectares, composant les collectivités de Keur Massar et de Niaye Diorane. « La délimitation et le bornage du site leur seront accordés le 12 août 1958 moyennant la somme de 550 000 FCfa à l’époque », signale une autre personne de l’assemblée.
À l’heure actuelle, Keur Massar connaît un développement fulgurant dont l’évolution surprend même les populations d’origine. Plusieurs nouvelles cités sont venues se greffer au village originel, notamment les quartiers El Hadji Pathé, Aïnoumady, etc. « L’évolution est rapide et foudroyante. Moi-même qui ai fait une trentaine d’années ici, je suis surpris en entrant dans certaines localités de Keur Massar », renseigne Mouhamadou Lamine Kane. Ce dernier ajoute aussi que ce boom démographique n’a pas été accompagné par un développement des infrastructures de base telles que les écoles, les centres et postes de santé, sans compter les marchés ou aires de jeu.
L’érection de la localité en département demeure une opportunité, selon les populations, pour développer la localité. « Nous sommes d’accord à 100% pour que Keur Massar soit le chef-lieu du nouveau département et nous soutenons l’idée depuis fort longtemps, parce que nous souffrons de nombreux maux à l’heure actuelle », soutient Jaraf Matar Diop Aldo. La seule erreur notée, selon lui, c’est l’érection d’Aïnoumadi en arrondissement, au détriment d’El Hadji Pathé. « Ce dernier quartier a été le premier à nous rejoindre ici, donc ce serait une bonne chose de l’ériger en arrondissement », signale le dignitaire lébou.
Et le colporteur Massar Dièye donna son nom à la localité
Mais comment le nom de la localité est passé de « Bankhass » à Keur Massar ? Sur cette question, beaucoup d’entre eux semblent hésiter avant que le vieux Mbagn Diop ne prenne la parole pour dire que Massar Dièye était le neveu d’Abdou Ndiaye. Selon Mouhamadou Lamine Kane, délégué de quartier de Fass, Massar Dièye était un colporteur de métier. Et chaque jour, il sillonnait la localité pour vendre ses produits aux populations. Son activité le rendit célèbre dans la contrée où il s’établit définitivement. « Mais quand l’épidémie de peste s’est déclarée, il fallait faire des recensements dans la localité. Lorsque l’administration est arrivée, elle a demandé le nom de la localité et les gens lui ont indiqué le domicile de Massar. C’est ainsi que le nom Keur Massar a été retenu par l’administration », renseigne Mbagn Diop. Pour les membres du comité, beaucoup de personnes continuent à parler de Keur Massar sans maîtriser son histoire et son évolution.
Immersion dans le grand bazar d’un célèbre rond-point
C’est l’un des endroits les plus fréquentés de la banlieue dakaroise. Le rond-point Keur Massar est ce haut lieu de commerce et de fréquentations unique en son genre. Aujourd’hui, avec l’érection de Keur Massar en département, l’État tente de donner un nouveau visage à cette localité en y construisant notamment un autopont et une nouvelle gare routière.
« Parcelles ! Parcelles ! Guédiawaye ! Case ba ! ». Le mégaphone qui ronronne continuellement, est programmé pour indiquer la voie aux clients qui veulent se rendre à ces différentes destinations. Car ici, vendeurs, passants et voitures se croisent sans cesse, occasionnant un brouhaha infernal. C’est la mi-journée au rond-point Keur Massar. Comme chaque jour, chacun vaque à ses occupations. Mais, à cause des travaux de l’autopont, la localité peine à contenir tout ce beau monde. Ça klaxonne, ça hèle et les disputes sont monnaie courante. « Le rond-point est un grand bazar où chacun fait ce qu’il veut, sans être inquiété. C’est un endroit unique au Sénégal et il reçoit un flux important de personnes venant de plusieurs localités », renseigne Abdou Diop dit « Ndiol », vendeur de masque installé juste à la station d’essence. Habitué des lieux, ce jeune père de famille ne s’inquiète pas trop de voir autant de monde fréquenter cet endroit. « Je suis là depuis trois ans maintenant, mais je dois dire que Keur Massar est le lieu de convergence de plusieurs travailleurs et vendeurs », souligne Ndiol.
En effet, comme lui, ils sont pour la plupart des jeunes gens qui vendent toutes sortes de produits allant des cartes de crédit aux bijoux en passant par la friperie et les fruits. Ici, c’est un vendeur de thé à la menthe qui se signale, là un jeune cireur regarde vos semelles et vous invite à vous asseoir sur un tabouret pour leur donner un coup de brillant. Dans cet endroit, chacun prend ses quartiers comme bon lui semble.
Originaire de Médina Sabakh, dans la région de Kaolack, Modou Cissé vend des vêtements pour homme, notamment de « jeans ». La trentaine, vêtu d’un tee-shirt blanc immaculé, le jeune homme s’est installé au rond-point Keur Massar depuis six ans déjà. « À l’époque, il n’y avait pas autant de vendeurs ici mais, au fil des années, tout s’est développé de manière rapide », sourit le bonhomme nous indiquant l’endroit où ils étaient, lui et ses camarades. Aujourd’hui, la plupart des jeunes vendeurs ont envahi le trottoir à cause de la forte concurrence entre eux. Mais pour Seydina Oumar Dramé, vendeur de café Touba, Keur Massar reste un endroit propice pour les jeunes. Avec ses dreadlocks noués dans un grand bonnet noir, il est installé non loin de l’arrêt bus 53 et est souvent assisté par son épouse. « Je m’en sors bien dans la vente de café Touba. Parce qu’ici, il y a beaucoup de passants, mais le matin aussi, les travailleurs et les élèves s’arrêtent pour siroter leur café avant de vaquer à leurs occupations », soutient Seydina Oumar. En dehors de ces commerçants, des jeunes s’activent dans la vente de portables et de cartes de crédit. Installés dans le « market », ils font de la vente et de la réparation des portables leur gagne-pain. Mamadou Sow s’active dans le milieu avec ses amis depuis plusieurs de trois ans. « Avant, j’étais à Diamaguène, mais quand j’ai commencé à fréquenter Keur Massar, j’ai vite fait de m’installer ici et les affaires marchent bien aujourd’hui », confie le jeune homme. Seulement, chaque jour, de nouveaux jeunes fréquentent les lieux en espérant trouver, pour de bon, une bonne affaire.
Une nouvelle gare routière
Les chauffeurs aussi ont fait de Keur Massar une bonne destination à la faveur de la clientèle. Venant des quartiers périphériques comme Tivaouane Peulh, Niacoulrab, Niague ou encore Jaxaay, Malika ou Yeumbeul, ces conducteurs font vite le plein une fois arrivés au rond-point. Sans compter les bus « Aftu » qui disposent de plusieurs lignes reliant Keur Massar à une quinzaine voire une vingtaine de destinations. Gora Khouma, le président de l’Union des routiers du Sénégal (Urs), estime que la demande est aujourd’hui supérieure à l’offre à Keur Massar. Car, selon lui, tous les taxis « clandos » et les minibus y sont tolérés afin de pouvoir aider les clients à se déplacer. Quant à la gare routière de Keur Massar qui jouxte la forêt de Mbao, elle peine à contenir tous ces cars « Ndiaga Ndiaye ». Chaque jour, 200 à 300 départs sont enregistrés, tandis que les lundis ce nombre peut atteindre les 500 départs à l’intérieur de Dakar. « Seulement, l’espace où nous sommes est réduit pour les chauffeurs, mais nous avons appris que le Gouvernement compte construire une nouvelle gare routière à Keur Massar ; ce qui est une bonne nouvelle pour nous », signale Gora Khouma, qui ajoute que la gare routière de Keur Massar est la plus importante dans la banlieue dakaroise. En attendant cette nouvelle gare routière, le rond-point Keur Massar continue de vivre un quotidien tumultueux où chacun tente de se faire une place au soleil.
Le département en chiffres
Né de la volonté du Chef de l’État, Macky Sall, de corriger les incohérences territoriales et de rapprocher les services de l’État des citoyens, le nouveau département de Keur Massar dispose d’une superficie de 52,88 km2 et est composé de six communes ; notamment les communes de Yeumbeul-nord, de Yeumbeul-sud, de Malika, d’Aïnoumady, de Jaxaay-Parcelles assainies et de la commune de Keur Massar en tant que chef-lieu de département. Selon les projections, la population de ce 46ème département du pays est estimée à 678 766 habitants, compte non tenu des localités de Niacoulrab et de Médina Thioub qui vont rester dans le département de Rufisque. Cette population est répartie en trois arrondissements : Yeumbeul qui englobe les communes de Yeumbeul-nord et de Yeumbeul-sud, Malika qui est composé des communes de Keur Massar et de Malika et enfin Jaxaay qui englobe Jaxaay-Parcelles et la nouvelle commune d’Aïnoumady. Seulement, il y a un grand déséquilibre entre ces différents arrondissements en termes d’infrastructures scolaires, sanitaires, sportives et socioculturelles. Par exemple, si l’arrondissement de Malika et celui de Yeumbeul comptent respectivement 644 et 627 infrastructures scolaires, Jaxaay ne dispose que de 117. Ce constat est le même pour les infrastructures sanitaires avec notamment 20 établissements pour Malika, 23 pour Yeumbeul et cinq pour Jaxaay. Idem pour les infrastructures sportives et socioculturelles avec neuf pour Jaxaay tandis que les arrondissements de Malika et de Yeumbeul dispose chacun de 24. En définitive, l’arrondissement de Jaxaay reste peu doté en infrastructures. Un déséquilibre à corriger au plus vite.