Le fonctionnement de L’Eps 1 de Mbour a été sérieusement affecté hier par la grève de la section locale du SAMES. Après l’expiration le 30 mai dernier de leur préavis de grève, Dr Khoudoss Mama et ses camarades, appuyés par le niveau régional, sont passés à la vitesse supérieure dans ce conflit qui les oppose au centre d’imagerie médicale Polimed dont ils dénoncent la gestion « calamiteuse ». Le Sames local prévient que si la situation n’est pas décantée, il compte se radicaliser.
Hier, jeudi 3 juin, seules les urgences ont été prises en charge à l’Hôpital de Grand Mbour. Cette situation a entraîné beaucoup de difficultés pour les patients. En grève de 24 heures après l’expiration le 30 mai dernier de son préavis de grève, la section Sames locale dénonce vigoureusement la gestion du centre Polimed qui est lié à l’Eps 1 de Mbour depuis 2015 par une convention. En effet depuis un mois, le 30 avril 2021 plus exactement, les syndicalistes avaient déposé un préavis de grève auprès de la direction de l’Etablissement public de Mbour pour dénoncer la gestion « calamiteuse » du centre d’imagerie médicale Polimed, censée assurer depuis 2015 et ce jusqu’en 2022 toutes les prestations dans ladite spécialité, au terme d’un contrat liant les deux parties, mais regrettent les médecins, aucune avancée n’a été notée dans ce dossier depuis lors. « Devant l’absence d’avancées notoires et concrètes dans le règlement de ces problèmes, malgré des efforts et l’administration de l’EPS 1, le Sames observe 24h de grève ce jeudi 03 juin afin de dénoncer ces manquements et d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur la souffrance qu’endurent les usagers, le personnel médical, paramédical et soutien de l’’EPS1 et la population générale à cause de Polimed » a martelé Docteur Khoudoss Mama, secrétaire général de la section locale du Sames.
«L’Eps 1 de Mbour ne peut pas continuer d’être la vache laitière de Polimed »
La section locale du Sames accuse en effet la direction du centre Polimed de «déchirer le contrat» qui le lie à l’hôpital. « Il était convenu que durant les sept (7) ans de contrat tout allait se passer à merveille, malheureusement, la direction de Polimed y a installé une cogestion de sorte qu’aujourd’hui, c’est un amateur qui gère le centre » a déploré Dr Khoudoss Mama, secrétaire général de la section. « L’Eps 1 de Mbour ne peut continuer d’être la vache laitière du centre Polimed qui foule du pied le cahier des charges », enchaîne Dr Mama.
D’ailleurs, dénonce Dr Abdou Karim Diop, la mammographie est en panne depuis belle lurette mais jusque-là, elle n’a pas été réparée. Ceci a causé un désagrément aux patients qui sont obligés d’aller jusqu’à Thiès ou Fatick pour bénéficier de ce type de service, mentionne-t-il. Le fait que « l’autorité du chef de service de la radiologie dont les prérogatives ont été usurpées par le gestionnaire sur un ordre écrit du président de Polimed soit bafouée causant ainsi un désordre dans l’organisation du travail au grand désarroi des malades et des médecins prescripteurs », a été vigoureusement dénoncé.
Pour les médecins, aussi bien les travailleurs que la population, souffrent. Ils rappellent qu’après le dépôt du préavis, la direction de l’Hôpital a tenté de résoudre la situation en s’adressant à la direction de Polimed mais cette dernière n’a fait signe d’aucune flexibilité. A cause de tous ces impairs, le bureau régional du SAMES venu en renfort, par la voix de son Secrétaire général Dr Malick Badiane, assène que si le dialogue n’est pas la voie de solution, le syndicat va hausser le ton car il n’est pas imaginable d’avoir un seul centre d’imagerie pour Mbour surtout lorsque le service rendu pose problème. «On ne peut pas prendre un gestionnaire qui va superviser des médecins, c’est impossible. Il n’est pas question que l’hôpital continue d’alimenter les fonds de Polimed. Le gestionnaire nommé par la direction du centre d’imagerie ne peut être un supérieur des médecins» fulmine Dr Badiane.
Pour le Sames, cette grève n’est qu’un signe d’avertissement car si la direction de Polimed ne fait pas marche arrière, ce combat sera un long feuilleton parce que « l’EPS ne peut pas continuer d’être la vache laitière du centre Polimed qui foule du pied le cahier des charges ».
AUX CÔTÉS DE DIAGNA, LA RÉPUBLIQUE COMPATISSANTE
Homme de réseaux, globe-trotter de luxe, ami des puissants qu’il tutoie, et aussi des humbles qu’il soulage par sa prodigalité, Mamadou Diagna Ndiaye compte. En témoigne l'élan de sympathie qui a déferlé vers lui depuis l’annonce du décès de son frère
Homme de réseaux — sans doute le Sénégalais le plus réseauté —homme du monde, globe-trotter de luxe, ami des puissants, qu’il tutoie, et aussi des humbles, qu’il soulage par sa prodigalité, Mamadou Diagna Ndiaye compte dans ce pays. Et à travers le monde. A preuve, s’il était encore besoin de le prouver, par l’extraordinaire élan de sympathie qui a déferlé vers lui depuis l’annonce du décès de son frère cadet, Souleymane.
Pour témoigner à l’homme Diagna Ndiaye leur compassion, tous les pans de notre pays — et aussi les représentations diplomatiques ! — se sont mis en branle. Œcuménique, rassembleur, mécène, philanthrope, médiateur, Diagna a des relations dans tous les milieux. Qui le lui ont bien rendu en la triste circonstance du décès de son jeune frère Jules, qui fut un cadre à la Lonase.
A tout seigneur tout honneur le Gouvernement, qui a dépêché à la levée du corps une très forte délégation dirigée par le ministre de l’Economie et du Plan, Amadou Hott, qui a prononcé un discours particulièrement émouvant au nom du président de la République.
A Saint-Louis où a eu lieu l’enterrement, c’est comme si toute la vieille ville tricentenaire, et ancienne capitale du Sénégal, avait décidé d’observer une journée « ville morte » pour mieux compatir à la douleur de son illustre fils, Diagna, et de sa famille. En tout cas, aussi bien la mosquée que le cimetière étaient noirs de monde, jamais, sans doute, de mémoire de « Ndar-Ndar », la capitale de la beauté et de l’élégance n’ayant accueilli autant de monde pour un enterrement. Fait rare, les khalifes généraux des Tidianes et des Mourides s’étaient fait représenter à un très haut niveau, les Sy côtoyant les Mbacké.
Bien que n’ayant pas fait le déplacement, le khalife Serigne Babacar Sy Mansour était accroché au téléphone avec ses émissaires pour veiller à ce que tout se déroulât sans accroc. Le défunt ayant fait allégeance à Touba, la capitale du Mouridisme avait dépêché des dignitaires de premier plan pour assister à ses obsèques.
En l’absence du maire Mansour Faye retenu à Dakar, ses collaborateurs ont prononcé des discours pour rendre hommage au défunt et magnifier tout ce que Diagna a fait pour sa ville natale. A cette occasion, Mamadou Racine Sy, le président du syndicat des hôteliers, patron du King Fahd Palace et président du mouvement politique Alsar, a damé le pion à tout le monde du fait des largesses dont il a fait montre à l’endroit des responsables de la mosquée qui abritait la cérémonie.
Cousin de Diagna, Mamadou Racine Sy a été constamment présent à ses côtés, dépensant sans compter et multipliant les gestes de réconfort. Une présence qui est allée droit au cœur de l’administrateur du Groupe Mimran. Les enfants de l’ancien maire, M. Guillabert, ex-ambassadeur du Sénégal en France était au nombre des présents.
Un Bottin mondain !
Mais c’est surtout le lendemain, aux Hlm à Dakar, que Diagna a prouvé qu’il est homme du monde. Plutôt, c’est toute la République, dans ses diverses composantes, qui a tenu à lui manifester sa sympathie. Bien entendu, il est impossible de citer toutes les personnalités qui ont défilé au domicile du défunt. Toutes les colonnes de ce journal n’y suffiraient sans doute pas. En tout cas, la liste des personnalités présentes ressemblerait à s’y méprendre à un Bottin mondain.
Citons parmi elles, le directeur de cabinet du président de la République, le ministre d’Etat Mahmoud Saleh venu avec une délégation, mais aussi le discret François Collin, secrétaire général adjoint de la Présidence, le toutpuissant gouverneur de la BCEAO venu avec le vice-gouverneur nigérien et son directeur de cabinet, Abou Sy, fils du défunt khalife général des Tidianes, l’ « avocat du peuple », Me El Hadj Diouf, qui a remis un « diakhal » consistant au grand émerveillement de l’assistance recueillie, le milliardaire Baba Diao de Itoc et propriétaire de la banque Outarde dont le directeur général, justement, était aussi président. Baba Diao qui, lui aussi, a semé à tout vent des billets de banque ! Naturellement, la CBAO, banque dont Diagna est un administrateur, avait envoyé tout son staff, les autres banques comme la SGBS, la BICIS etc. n’étant pas en reste. D’une manière générale, tout le patronat a fait corps avec Diagna durant cette terrible épreuve, Baïdy Agne, président du CNP et son frère jumeau ayant battu le rappel des troupes, la CNES, l’organisation patronale rivale n’ayant pas voulu être en reste.
Tout comme Racine Sy, Baïdy n’a pas lâché d’une semelle Diagna durant toute la période ayant suivi le décès de Souleymane. Les patrons français comme Frank Bavard, Dg des Grands Moulins, société rachetée par le groupe américain Seaborg dont le président est lui aussi venu aux obsèques, et Sebastien Punturello, Dg de Canal Plus Sénégal dont Diagna est un administrateur, figuraient aux premières loges. La classe politique n’était pas en reste.
On l’a dit, l’Etat-Apr a témoigné une présence constante au grand-frère et à la famille du défunt — au sein de laquelle on notait la famille de l’ancien ministre des Finances Babacar Ba, artisan de la promotion des hommes d’affaires nationaux et beau-frère de Diagna —. Mais aussi bien la Majorité que l’Opposition étaient là. Ainsi, Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale du Parti socialiste (Ps) et présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) est venue présenter ses condoléances comme l’a fait Malick Gako, leader du Grand Parti et ancien ministre, qui a passé toute la matinée sur place aux côtés d’Amadou Ba, l’ancien ministre des Finances. L’actuel chancelier de l’Echiquier, Abdoulaye Daouda Diallo, occupé à négocier avec succès l’Eurobonds de 538 milliards, ne cessait d’appeler Diagna.
Normal, du temps où il était ostracisé à la Lonase, l’un des seuls cadres à n’avoir jamais cessé de fréquenter son bureau, c’était justement le défunt, Souleymane Ndiaye. Cela, Abdoulaye Daouda Diallo ne l’a pas oublié.
Du côté de l’opposition, toujours, le Pr Abdoulaye Bathily a compati à la douleur qui frappe son parent Diagna puisque ce dernier a des racines dans le Boundou dont l’ancien leader de la LD est originaire. Bien entendu, les représentations diplomatiques ont aussi présenté leurs condoléances à l’image des ambassades de France, du Japon, des Etats-Unis d’Amérique et de l’Union européenne. Diagna a aussi reçu les condoléances de son cousin Makhtar Diop, président de la SFI (Société financière internationale), filiale de la Banque mondiale. Mentionnons aussi la présence du Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, qui a prononcé un très beau discours. Eh oui, circonstances obligent, les Ndiobène ont, pour une fois, rendu sincèrement hommage à un Ndiayène il est vrai particulièrement illustre. On aurait dû commencer par là : le mouvement sportif, dont Diagna est le patron en tant que président du CNOSS (Comité national olympique et sportif) s’est mobilisé au grand complet, les présidents de toutes les fédérations étant venus avec à leur tête le ministre des Sports, Matar Ba.
Bien évidemment, la presse dans toutes ses composantes a partagé le deuil de Diagna, à commencer par Madiambal Diagne qui a fait le déplacement à Saint-Louis, de Mamadou Oumar Ndiaye venu en compagnie d’Abou Abel Thiam, le président du Collège de l’ARTP, juste au moment où arrivait la fille du ministre des Affaires étrangères, Me Aïssata Tall Sall, elle-même annoncée, des patrons des principales entreprises de médias du pays. Mais on vous l’avait dit : toutes les pages de ce journal ne suffiraient pas pour mentionner le monde fou qui défile pour présenter ses condoléances à notre Diagna Ndiaye national et international pour ne pas dire planétaire depuis qu’il a perdu son frère…
EUROBONDS, AVIS DIVERGENTS D’ECONOMISTES
Idrissa Yaya Diandy, enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et Kadialy Gassama, deux économistes, divergent sur la question des Eurobonds.
Idrissa Yaya Diandy, enseignant chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et Kadialy Gassama, deux économistes, divergent sur la question des Eurobonds. « Le Témoin » a donc voulu confronter leurs points de vues sur l’Eurobond que vient de lancer notre pays. Lequel vient de réussir à lever sur le marché financier international 508 milliards de nos francs, avec un taux d’intérêt de moins de 6 % sur une maturité finale (durée, pour les non-initiés) de 16 ans. Alors que pour le premier nommé, l’universitaire Idrissa Yaya Diandy, « l’économie nationale sombre peu à peu dans le cercle vicieux de l’endettement qui sert à rembourser des dettes », le second économiste, membre du Parti socialiste, dit voir en ces Eurobonds une marque de confiance que la communauté financière internationale accorde aux perspectives économiques prometteuses du Sénégal, qui sera bientôt un émirat gazier et pétrolier ».
Notre pays, le Sénégal, s’est lancé depuis quelques années dans une opération accélérée de quête des fameux Eurobonds pour financer les différents secteurs de son économie. Une stratégie visant sans doute à bénéficier des taux d’intérêt très faibles dont jouissent des Etats à économie forte, une manière de lever des fonds sans soucis majeurs. Cependant, il est clair que ces emprunts n’emballent pas certains spécialistes des questions économiques qui dénoncent un endettement pour payer des dettes. D’autres de leurs collègues y voient au contraire, s’agissant plus particulièrement de notre pays, « la preuve de l’existence de bonnes perspectives économiques pour le Sénégal ». C’est le cas de l’économiste Kadialy Gassama.
En effet, il se félicite du fait qu’en dépit du contexte sanitaire mondial, du covid 19 et du ralentissement économique subséquent, le Sénégal a réussi à lever sur le marché financier international plus de cinq cents milliards de FCFA au taux d’intérêt de 5,375% sur une maturité finale de16 ans. Mieux, souligne-t-il, notre pays aurait même pu obtenir un montant beaucoup plus élevée avec un taux de souscription de plus du quintuple des investisseurs internationaux. Ce qui traduit, aux yeux de l’économiste socialiste, un franc succès du Sénégal sur le marché financier international intervenant après l’émission d’obligations du Trésor. Le tout démontrant, selon Kadialy Gassama, « la confiance que la communauté économique internationale accorde aux perspectives économiques prometteuses du Sénégal qui sera bientôt un émirat gazier et pétrolier. Ce même si 68 % de la somme levée au titre des Eurobonds serviront à racheter une partie de la dette du Sénégal ».
A cette émissions d’obligations, commente notre interlocuteur, s’ajoutent la réallocation de droits de tirage spéciaux (Dts) à hauteur de 100 milliards de dollars, en plus d’un reprofilage de la dette globale de notre pays pour une relance plus vigoureuse des économies africaines affectées par le ralentissement de l’économie mondiale post covid19.
KADIALY GASSAMA, ÉCONOMISTE : «Ces Eurobonds démontrent la confiance que la communauté financière internationale accorde au Sénégal»
Toujours est-il que, selon l’économiste rufisquois, avec cette injection en cascade de liquidités réussie par les autorités de notre pays, « il y a de quoi espérer une reprise robuste de la croissance économique et un avenir prometteur pour nos économies africaines respectives ». Ce n’est pas tout puisque, commente encore Kadialy Gassama, la forte souscription d’investisseurs consécutive à l’émission d’obligations d’un pays sur le marché financier international « est un baromètre objectif pour apprécier la bonne tenue d’une économie avec des perspectives intéressantes ».
D’aucuns estiment que l’endettement est une mauvaise politique de relance économique mais Gassama pense le contraire et estime que, « jusqu’à un certain niveau, s’endetter, c’est s’enrichir, lorsque, notamment, l’endettement est utilisé pour financer le développement réel ». Poursuivant, il estime que les pays nantis peuvent aller jusqu’à 15 % voire 18 % de déficit budgétaire pour financer leur endettement, or, nous en sommes pour nos pays à moins de 5 % de déficit dans un contexte sanitaire défavorable.
Conclusion de l’économiste membre du Parti socialiste : « nous pouvons encore aller plus loin car, pour la relance de la machine économique permettant une bonne accumulation interne du capital, rien ne se perd et rien ne vaut l’endettement ». Par ailleurs, dit-il, en période de crise due à des variations exogènes (pandémie, guerre, catastrophes naturelles), l’intervention de l’Etat pour fouetter la machine économique et stimuler la croissance en insufflant de la liquidité, est une option qui a fait ses preuves dans le temps et dans l’espace.
« Jusqu’à un certain niveau, s’endetter, c’est s’enrichir, lorsque, notamment, l’endettement est utilisé pour financer le développement réel ».
L’unanimité n’est pas de ce monde, et fort heureusement d’ailleurs pour le pluralisme. Et il n’y a aucun domaine où il y ait un consensus entre les spécialistes sur quelque sujet que ce soit. C’est valable en économie où les théories sont nombreuses et souvent opposées. On ne s’étonnera donc pas de voir un économiste prendre le contrepied de Kadialy Gassama.
Selon Idrissa Yaya Diandy, enseignant chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, ce qu’il faut d’emblée savoir de ces Eurobonds, c’est qu’ils permettent aux pays de faire appel directement aux investisseurs privés sans passer par les banques ou les institutions internationales. Ce système est certes avantageux, en ce sens qu’il accorde une certaine flexibilité et autonomie dans l’utilisation des fonds, mais aussi il permet de faire face à des situations d’urgence comme c’est le cas actuellement dans notre pays. De plus, enseigne l’universitaire, pour la plupart des pays, le passage par le marché financier, en contournant les intermédiaires, permet d’avoir des conditions d’endettement très avantageuses, parfois avec des taux d’intérêt proches de zéro. Cependant, nuance-t-il, « ces avantages sont loin d’être valables pour les pays en développement qui sont mal notés par les agences de notation, car considérés comme risqués ».
IDRISSA YAYA DIANDY, ENSEIGNANTCHERCHEUR À L’UCAD :« Avec des taux d’intérêt élevés et des emprunts répétés, l’économie sénégalaise sombre peu à peu dans le cercle vicieux de l’endettement… »
En effet, pour le Sénégal, « les taux d’intérêt élevés amènent à se poser des questions sur la pertinence du recours, devenu fréquent (plus de 5 fois en à peine 10 ans), à ce mode de financement. Même si on note une baisse des taux (5,6 % contre 6,25 en 2017 et même 6,75% en 2018), cela rend très onéreux les remboursements, et au final l’économie sombre peu à peu dans le cercle vicieux de l’endettement ». Si l’on se fie aux explications de l’économiste à l’UCAD, il faut savoir que des taux d’intérêt de plus de 6 % sur 20, voire 30 ans, reviennent à rembourser 2 à 3 fois le montant initial de l’emprunt ! Selon Diandy, la conséquence des surendettements à des taux élevés est qu’une bonne partie des ressources engrangées sert à racheter les crédits antérieurs. Ce qui amène encore une fois, ajoute-t-il, à se questionner sur la soutenabilité de l’endettement. Décidément, cet économiste a vraiment du mal à avaler la pilule des Eurobonds qui sont à ses yeux « impertinents » au regard de leur destination mais aussi des taux d’intérêts appliqués. En effet, il soutient que « le Sénégal est arrivé encore une fois à un point tel que la dette sert principalement à éponger la dette, ce qui fait penser à un système de Ponzi, d’autant plus que, à travers diverses sorties contradictoires, mais convergentes, ces Eurobonds vont servir à restructurer la dette du Sénégal en rachetant une partie des Eurobonds précédemment émis et dont l’échéance est proche ».
« Le Sénégal est arrivé encore une fois à un point tel que la dette sert principalement à éponger la dette, ce qui réduit les possibilités d’investissement dans les secteurs prioritaires…»
Selon Diandy, le « reste » va servir à financer les programmes d’urgence, notamment le fameux plan en faveur de l’emploi et les projets gaziers. De son point de vue, tout cela montre combien l’endettement, lorsqu’il n’est pas utilisé à bon escient, peut peser sur les perspectives de développement économique et social. Il résume sa pensée en ces mots : « lorsque les ressources servent à rembourser principalement la dette, cela réduit les possibilités d’investissement dans les secteurs prioritaires tels que la santé, l’éducation, l’emploi, la recherche, etc. ».
En tout état de cause, pour clore ce chapitre, Idrissa Diandy se désole du fait que notre pays, malgré les mises en garde des experts en matière économique, « s’est encore jeté dans la gueule du loup en contractant encore une dette via les Eurobonds ». Quand est ce que notre cher pays va arrêter de s’endetter pour appauvrir les générations futures ? En attendant de trouver une réponse, notons seulement que le Sénégal, comme le souligne d’ailleurs Diandy, est maintenant un habitué des marchés financiers internationaux, étant donné qu’ « il a eu recours à ce type de financement régulièrement depuis 2009 ».
«JE PENSE MEME QUE LE JARAAF EST VICTIME DANS CETTE AFFAIRE»
En déplacement dans le sud du pays, pour présenter ses condoléances au président du Casa Sports qui a perdu son père, le président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) s’est prononcé sur la sanction infligée au Jaraaf par la CAF
En déplacement dans le sud du pays, pour présenter ses condoléances au président du Casa Sports qui a perdu son père, le président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) s’est prononcé sur la sanction infligée au Jaraaf par la Confédération Africaine de Football (CAF). Me Augustin Senghor a déploré l’incident et invité les acteurs du football à bannir la violence dans les stades.
Le président de la Fédération Sénégalaise de Football (Fsf) a vivement déploré les incidents qui ont émaillé la fin de la rencontre entre le Jaraaf de Dakar et le Coton Sport de Garoua (Cameroun), comptant pour les quarts de finale retour de la coupe de la Confédération, jouée le 23mai au stade Lat Dior de Thiès. «C’est un problème qu’il ne faut pas négliger, parce que cette violence peut écorner l’image de notre football qui est très respecté. Je pense même que le Jaraaf est victime dans cette affaire. Parce que c’est lui qui a organisé et c'est lui qui endosse toute la responsabilité de ce qui s’est passé ce jour-là», a indiqué Me Augustin Senghor qui était à la tête d’une forte délégation du comité exécutif de la Fsf venue présenter ses condoléances au président du Casa Sports, Seydou Sané, suite au rappel à Dieu de son père.
Selon le dirigeant fédéral, la violence n’a pas sa place dans le football sénégalais. Aussi, plaide t-il pour des mesures dissuasives contre les dérives. «Nous devons bannir la violence de notre football et ne devons pas laisser des gens qui n’ont aucune responsabilité dans nos clubs ternir notre sport. D’ailleurs, je suis en discussion avec les dirigeants du Jaraaf pour voir comment identifier les fauteurs de troubles et les sanctionner. Puisqu’on a vu sur les vidéos qu’il y a des gens qui n’avaient rien à faire dans la main courante», affirme le patron du football sénégalais. S’il s’est gardé de commenter la sanction que la Confédération Africaine de Football (Caf) a infligée au Jaraaf, à cause de son statut de 1er vice-président de l’instance continentale du football, Me Augustin Senghor a fait savoir que le club de la Médina a le droit de faire un recours, tout en précisant que la finalité de celui-ci peut être favorable comme elle peut être plus sévère.
Le Jaraaf de Dakar a été condamné par le jury disciplinaire de la Confédération Africaine de Football à payer une amende de 50 000 dollars. Le vice-président du club de la Médina a, quant à lui, écopé d’une suspension de toute activité liée au football pour deux ans. Les joueurs Albert Lamine Diène et Mamadou Sylla vont être privés de 6 matches de compétitions africaines.
LES SECRETS D’UN TETE-A-TETE
Responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à Thiès, Pape Siré Dia a été reçu mercredi dernier par le leader de Rewmi Idrissa Seck au Conseil Economique Social et Environnemental (CESE).
Responsable de l’Alliance pour la République (Apr) à Thiès, Pape Siré Dia a été reçu mercredi dernier par le leader de Rewmi Idrissa Seck au Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Au cours de cette rencontre, les deux hommes ont scellé un nouveau pacte pour accompagner le président Macky Sall. Retour sur les secrets d’un tête-à-tête qui va à coup sûr imprimer une nouvelle trajectoire aux retrouvailles.
Après les retrouvailles au sommet entre Rewmi et l’Apr, l’on s’interroge sur le schéma politique qui sera mis en place par la base en perspective des prochaines élections locales. Une question qui est d’actualité surtout à Thiès, bastion imprenable de Idrissa Seck depuis 2007.Toutefois, Pape Siré Dia (tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar lors des dernières élections législatives) et Idrissa Seck, président de Rewmi viennent de poser un acte qui va rendre tranquilles les plus sceptiques.
Les deux hommes se sont rencontrés à Dakar, plus précisément au siège du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) pour ouvrir ensemble une nouvelle page politique. Au cours de ce tête-à-tête, il y a eu des échanges de civilités. D’autant qu’Idrissa Seck a d’emblée reconnu l’envergure sociopolitique de son hôte. «Je connais la réalité sociopolitique de Thiès et je sais que rien ne peut y être fait sans toi», a lancé le président du Cese à l’endroit du Pca de la Lonase. Et c’est le début d’un véritable échange d’éloges entre les deux hommes. Il faut noter qu’avant ce tête-à-tête, la conseillère municipale de Thiès-Ouest Ndèye Sokhna Ndiaye, à la tête d’une délégation de femmes de Rewmi avaient rendu visite à Siré Dia, pour bénir les retrouvailles au sommet et les concrétiser à la base. Beaucoup de responsables de Rewmi à Thiès ont également approché l’ancien directeur général de la Poste dans ce sens. Les deux responsables thiessois ont ainsi réaffirmé leur amour pour la capitale du Rail et leur ambition d’accompagner le président de la République. Et ils se sont donné la main pour engager ensemble les futures batailles politiques. Si Idrissa Seck maintient son hégémonie politique à Thiès depuis 2007, Siré Dia a marqué l’espace par sa politique de développement qui a permis à des milliers de familles d’avoir des revenus, à travers des emplois donnés à leurs fils. Il a accompagné les femmes pour leur autonomisation, a appuyé le mouvement sportif, les mosquées, etc.
De l’avis des observateurs, Pape Siré Dia est crédité d’une expérience politique et d’un parcours qui lui ont permis de conduire victorieusement la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar lors des dernières élections législatives. Incarnation de l’échange constructif et de la générosité, il a toujours travaillé pour la réussite de la mouvance présidentielle. Et quand deux hommes de cette dimension se donnent la main pour travailler en direction des échéances futures, la nouvelle majorité pourrait s’offrir tous les opportunités permettant de faire le plein de voix
EDOUARD LATOUFFE DE L’APR «CET ACTE HISTORIQUE FERA TACHE D’HUILE AU SEIN DE LA CLASSE POLITIQUE THIESSOISE»
Edouard Latouffe, responsable de l’Alliance Pour la République (Apr) à Thiès-Ouest, estime que l’image de Pape Siré Dia et d’Idrissa Seck se donnant la main, est très belle à voir. «Profondément préoccupé par le meilleur devenir de ma ville, le thiessois que je suis ne peut que se réjouir de cette heureuse initiative. Les enjeux qui interpellent notre ville sont d’une telle importance qu’il est utopique de les relever dans la division. L’unité reste un impératif. C’est ce qu’ont sans doute compris ces deux authentiques Thiessois.Nul doute que cet acte historique fera tâche d’huile au sein de la classe politique thiessoise», affirme Edouard Latouffe. Il ajoute que quand l’initiateur des chantiers de Thiès et celui des chantiers de l’emploi se rencontrent, c’est pour discuter de questions pertinentes. «Et malgré l’adversité temporaire inhérente à la compétition électorale, ces deux acteurs ont décidé, au nom des intérêts supérieurs de Thiès de construire des consensus dynamiques. Thiès a énormément profité et gagné de la posture institutionnelle de l’ex Dg de la Poste. Faire fi des efforts incommensurables qu’il a déployés, pour permettre aux jeunes Thiessois de gagner dignement leur vie, relèverait d’une malhonnêteté intellectuelle.
Le Pca Sire Dia a énormément de mérite. Son nom restera à jamais gravé dans les annales de l’histoire politique de Thiès», indique Edouard Latouffe.
JAMRA ALERTE SUR LA PROPAGANDE DE LA LOGE
L’ONG islamique Jamra continue son marquage à la culotte sur les francs-maçons sénégalais. Mame Mactar Guèye et Cie se sont fendus d’un communiqué hier pour annoncer que les membres de la «Grande Loge du Sénégal reviennent en force
Les francs-maçons sénégalais vont introniser le nouveau «Grand maître de la Grande Loge du Sénégal», avant de tenir une assemblée générale le samedi 05 juin prochain. C’est ce révèle l’ONG Jamra, qui a fait un communiqué pour alerter l’opinion sénégalaise.
L’ONG islamique Jamra continue son marquage à la culotte sur les francs-maçons sénégalais. Mame Mactar Guèye et Cie se sont fendus d’un communiqué hier pour annoncer que les membres de la «Grande Loge du Sénégal reviennent en force .
D’après eux, leur «Grand Maître» qui se trouve être un célèbre avocat du Barreau de Dakar vient d’informer ses «Bien Aimés et Très Chers Frères», par courrier en date du 1er juin dernier, de la tenue imminente de leur «Assemblée générale», prévue le samedi 05 juin dans un hôtel de la place.
Une rencontre qui, selon Jamra, sera précédée de la cérémonie d’intronisation du nouveau «Grand Maître de la Grande Loge du Sénégal». «Les conditions sanitaires nées de la pandémie covid-19 etl’état d’urgence sanitaire décrété par le chef de l’État du Sénégal nous ont empêché de nous réunir le troisième samedi du mois de janvier de cette année pour procéder à l’installation du Grand Maitre Désigné selon nos us et coutumes. Bien que la levée de l’état d’urgence sanitaire nous permette de nous réunir, la pandémie covid-19 est toujours là.
Cependant, nos Temples n’offrent pas les aménagements adéquats qui permettent en même temps, le respect des mesures barrières et d’assurer les conditions optimales de sécurité des Frères», rapporte le document envoyé aux francs-maçons sénégalais, leur annonçant la tenue de l’assemblée générale. L’auteur du texte annonce : «La dimension réduite de la salle et les exigences des mesures sanitaires, nous amènent à décider que, de manière exceptionnelle, seuls les membres du Grand Collège et les Vénérables Maîtres des Loges pourront assister à la Cérémonie.
Dans ces conditions, nous sollicitons la compréhension des Frères qui ne pourront pas assister à cette cérémonie importante de la vie de la Grande Loge en leur demandant d’être en communion avec le Grand Maitre Désigné et les Grands Officiers à l’heure de la Cérémonie. Une Assemblée Générale sera convoquée par le nouveau Grand Maitre, dès que les conditions seront réunies dans les locaux du siège», indique le document.
LE JUGE TELIKO FAIT DE TERRIBLES REVELATIONS SUR MADIAMBAL DIAGNE
«Le prévenu a été poursuivi pour escroquerie lorsqu’il était greffier et de viol sur mineure»
Le président de l’union des magistrats du Sénégal (Ums), Souleymane Téliko et le journaliste Madiambal Diagne ont soldé leurs comptes hier devant le tribunal Correctionnel de Dakar. Lors de ce procès de diffamation qui l’oppose au journaliste, le plaignant (le juge Souleymane Téliko) a fait de terribles révélations, soutenant que «Madiambal Diagne a été poursuivi pour escroquerie lorsqu’il était greffier et de viol sur mineure». Alors que le prévenu assume ses propos, la partie civile a réclamé 500 millions FCFA pour la réparation du préjudice. L’affaire sera vidée le 17 juin prochain.
Le procès en diffamation opposant le magistrat Souleymane Téliko au journaliste Madiambal Diagne a été débattu dans le fond hier à la barre du Tribunal correctionnel de Dakar. Lors de ce procès qui a duré plus de 10 tours d’horloge, c’est le plaignant, Souleymane Téliko, qui a pris en premier la parole pour expliquer les raisons de son différend avec le journaliste. Précisant d’emblée que les chambres africaines extraordinaires ne sont pas des démembrements de l’Union africaine, mais plutôt une juridiction à caractère international, le président de l’Ums déclare : «Ceux qui l’ont entendu parler croient que j’ai été épinglé par l’Union Européenne, alors que c’est archi faux. On lui pose des questions sur l’Ums et l’indépendance de la Justice, il fait hors sujet pour ternir ma réputation et mon image alors que je ne le connais pas et c’est vice-versa».
Affirmant qu’il n’a jamais travaillé avec Madiambal Diagne, le juge Téliko trouve qu’il existe plusieurs manières de dire des contrevérités. Ainsi, il estime que le fondateur du Groupe Avenir Communication (Gac) s’acharne contre sa personne. «Et j’en souffre depuis», lance-t-il avant de demander à son accusateur de lui montrer le rapport de l’Union Européenne qui l’aurait épinglé. «Le rapport n’existe pas. Jusqu’à l’extinction du soleil, il ne vous prouvera pas ses accusations. Il a inventé un rapport de l’Union Européenne et une lettre de contestations qui n’existent pas», martèle le patron de l’Ums.
TELIKO : «QUAND JE L’AI ENTENDU, JE ME SUIS DEMANDE SI JE N‘ETAIS PAS AMNESIQUE»
Poursuivant ses explications, le magistrat affirme qu’il n’en revenait pas après la sortie de son antagoniste. «Quand je l’ai entendu, je me suis demandé si je n’étais pas amnésique, à cause des mensonges. Il a un procédé extraordinaire. Pour la Une de son journal, il avait titré :“Téliko attendu par le conseil de discipline”. Et dans le contenu de l’article, il évoque 5 dossiers avec des grains de sel. En réalité, il essaie de semer le doute», déclare la partie civile. Très en verve, le magistrat souligne que les Sénégalais connaissent le passé de greffier de Madiambal Diagne qui, selon lui, a été poursuivi pour escroquerie. «Pire, il a été poursuivi aussi pour viol sur mineure et il se permet d’attaquer les gens. J’ai fait 26 ans dans la corporation et aucun justiciable ne peut dire que j’ai été mêlé dans une affaire de malversations. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas d’informer juste et vrai en tant que journaliste, mais de dénigrer la personne», a asséné le président de l’Ums.
MADIAMBAL DIAGNE : «J’ASSUME MES PROPOS, MAIS J’AI FAIT UN LAPSUS»
A la barre à son tour, le prévenu Madiambal Diagne a assumé les propos qu’il a tenus sur «Rfm» lors de l’émission «Grand Jury». «Je suis là pour assumer mes propos. J’ai affirmé qu’il a reçu des frais de mission pour aller au Tchad, j’ai affirmé qu’il y a eu des remboursements qui ont été faits par moratoires. J’ai parlé du rapport de l’Union Européenne, c’est un lapsus. Cependant, j’ai le rapport des Chambres Africaines et non celui de l’UE. Le fond de la question, c’est que de l’argent a été indûment perçu par Téliko. Et ce n’est pas moi qui l’ai dit, mais le rapport des Chambres Africaines», s’est défendu le journaliste.
A la question d’un avocat à savoir si Souleymane Teliko était le seul juge à percevoir les fameux fonds, le prévenu rétorque : «Cela ne m’intéresse pas qu’il y ait mille personnes. A chaque fois que l’institution judiciaire est accusée, je la défends. Et Souleymane Teliko a violé la loi, selon la décision du Conseil Supérieur de la Magistrature. Et j’ai ce rapport», affirme Madiambal Diagne. Sur ces entrefaites, le juge Ndary Diop lui a demandé pourquoi il a visé personnellement Souleymane Téliko. Réponse du mis en cause : «De toutes les personnes concernées, il est la seule personne à donner des leçons de morale. Ils ont remboursé l’argent parce que le ministre de la Justice a demandé qu’ils remboursent. On sait combien de dossiers “somnolent” en lui. Au Sénégal, il y a plus de 400 magistrats, mais un seul magistrat est cité dans un dossier d’escroquerie».
LA PARTIE CIVILE RECLAME 500 MILLIONS
Au nombre de 13, les avocats de la partie civile réclament 500 millions Fcfa pour la réparation du préjudice subi par leur client. Selon Me Abou Abdoul Daff, l’acte matériel de diffamation est établi. «Le prévenu est très violent. Ce sont des comportements à sanctionner jusqu’à la dernière énergie. On a donné trop d’importance à cet homme, il faut que Madiambal Diagne tombe sous le coup de la loi. Le délit de diffamation est constant. Heureusement, ce n’est pas avec des mensonges qu’on peut ternir l’image du magistrat Téliko», martèle Me Daff. Son confrère Me Abdoulaye Tall pense que ce n’est pas le fait de venir à la barre et de dire qu’on assume qui fait de quelqu’un un gentleman. «Au Sénégal, il faut éviter de s’attirer les foudres de Madiambal Diagne alors que c’est un délinquant multirécidiviste. On peut écrire un livre sur son parcours et sa moralité. Au Sénégal, il y a des journalistes et des mercenaires de la plume. Et il suffit d’attaquer les intérêts du prince pour être attaqué. Le prévenu est un diffamateur professionnel et il sera encore traduit ici. M. le président, condamnez-le ! Il a terni l’image d’un éminent magistrat qui a servi le peuple et continue de le faire», indique Me Tall.
ME OUSSEYNOU GAYE : «DANS SES LUNDIS, ON DOIT LE NOMMER LES DERIVES DE MADIAMBAL»
Lors de sa plaidoirie, Me Ousseynou Gaye a demandé au prévenu d’écrire dans sa chronique “Le lapsus de Mbabal”. «C‘est un titre que je lui recommande. Dans ses lundis aussi, il devrait écrire les dérives de Madiambal et nous gratifier de cela lundi prochain». Dans son réquisitoire, le parquet a demandé l’application de la loi.
LA DEFENSE PLAIDE L’ANNULATION DE LA PROCEDURE
Le conseil de la défense, Me Baboucar Cissé, trouve que la citation est nulle. «Le certificat indiquant la réception de la citation n’est pas versé dans le dossier. On ne respecte pas l’article 624 du Code de Procédure Pénale. La procédure est nulle sur plusieurs aspects. La citation a été rédigée le 23 avril et nous l’avons reçue le 28. Il n’y a pas de diffamation. Je vous demande d’annuler la procédure», a lancé Me Cissé à l’endroit du président du tribunal. Délibéré le 17 juin prochain.
LA LFR ARRETÉE À 3170,4 MILLIARDS EN RECETTES ET 3987,5 MILLIARDS EN DÉPENSES
Le projet de Loi de Finances Rectificative pour l’année 2021 a été adopté hier par le Conseil des ministres après présentation du ministre des Finances, du Plan et Budget.
Le gouvernement a adopté hier, en Conseil des ministres la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2021 qui est arrêtée à 3170,4 milliards FCFA en recettes et à 3987,5 milliards FCFA en dépenses, soit un déficit budgétaire de 817 milliards. Le taux de croissance prévu à 5,2% a été finalement ramené à 3,7% pour 2021.
Le projet de Loi de Finances Rectificative pour l’année 2021 a été adopté hier par le Conseil des ministres après présentation du ministre des Finances, du Plan et Budget. Dans son rapport de présentation, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a annoncé d’emblée la revue à la baisse de la prévision de croissance qui est corrigée de 5,2% à 3,7% pour 2021 entraînant des effets en cascade sur le contenu du budget.
Pour l’année 2021, le ministère des Finances a arrêté la Loi de Finances Rectificative (LFR) à 3170,4 milliards Fcfa en recettes et 3987,5 milliards Fcfa en dépenses. Ce qui donne un déficit budgétaire de 817 milliards FCFA, en hausse de 73 milliards de FCFA, soit 5,4% du PIB. Le déficit se situait à 5% dans la Loi de Finances Initiale (LFI). «Ce déficit sera financé à hauteur de 556 milliards de FCFA par des tirages sur les prêts-projets, les emprunts programmes pour 105 milliards de FCFA et les autres emprunts nets pour 156 milliards de FCFA», rassure le ministre Abdoulaye Daouda Diallo.
A l’en croire, l’Etat (…) a pris la responsabilité de desserrer la contrainte du déficit pour se donner l’espace budgétaire lui permettant de répondre notamment aux préoccupations de la jeunesse. «C’est loin d’être une hérésie. (…) L’heure n’est plus aux économies, à l’équilibre des comptes publics, mais à la dépense, celle susceptible de préserver l’activité économique et son corollaire, l’emploi.
Le système doit être irrigué pour éviter son effondrement, qui serait fort préjudiciable à la situation sociale», défend l’argentier du Sénégal. C’est pourquoi, dit-il, comparativement à la LFI 2021, qui était arrêtée en recettes à 3 225,9 milliards de FCFA et en dépenses à 3 969,9 milliards FCFA, la LFR connait une baisse des recettes de 55,5 milliards FCFA (-1,7%), en raison principalement de la diminution des dons-projets pour 40 milliards de FCFA, ainsi que celle des recettes non fiscales pour 15,5 milliards de FCFA. Cependant, on relève une hausse des dépenses pour 17,6 milliards de FCFA (+0,5%).
Dans la Loi de Finances Rectificative, les recettes fiscales n’ont pas varié par rapport à la LFI à savoir 2 564,5 milliards de FCFA. Quant aux recettes non fiscales, elles s’élèvent à 118 milliards de FCFA contre 133,5 milliards de FCFA dans la LFI, soit une baisse de 15,5 milliards de FCFA. Les recettes exceptionnelles sont estimées à 60 milliards de FCFA. Elles seront tirées du programme de cessions foncières dans la zone de l’aéroport Léopold Sédar Senghor.
Pour les tirages sur dons projets, les prévisions sont à 228 milliards de FCFA contre 268 milliards de FCFA dans la LFI, soit une baisse de 40 milliards de FCFA. Pour ce qui concerne la fiscalité intérieure, le gouvernement envisage de nouvelles mesures de politique et d’administration fiscales afin d’atteindre les prévisions de recettes, avec un rendement total escompté de 60 milliards.
LA DETTE PUBLIQUE S’ETABLIT A 321,7 MILLIARDS CONTRE 327 MILLIARDS PAR RAPPORT A LA LFI 2021
Quant aux dépenses du budget général dans la Loi de Finances Rectificative (LFR), elles ont connu une hausse de 17,6 milliards. La dette publique s’établit à 321,7 milliards FCFA contre 327 milliards de FCFA par rapport à la LFI 2021, soit une baisse de 5,3 milliards de FCFA. Ce fléchissement s’explique par la faveur de l’Initiative (portée par le G20) de suspension du service de la dette. Les dépenses de personnel restent inchangées par rapport à la LFI avec 904,9 milliards. Quant aux dépenses liées à l’acquisition de biens et services et de transferts courants, elles s’élèvent à 1099,9 milliards contre 1007 milliards de FCFA dans la LFI, soit une hausse de 92,9 milliards.
Par ailleurs, le gouvernement qui a opté pour la vaccination de toute la population contre la covid-19, a consacré une rallonge budgétaire de 40 milliards au ministère de la Santé sur financement de la Banque mondiale. Aussi, la LFR consacre un financement complémentaire au secteur de l’énergie, pour un montant de 64 milliards FCFA qui vient s’ajouter aux 46 milliards FCFA déjà prévus dans la LFI 2021, soit au total 110 milliards FCFA.
LE STATU QUO AU SOMMET
Le duel au sommet qui a opposé le Teungeuth Fc et son dauphin l’As Pikine, comptant pour la 13 e journée retard de Ligue 1 s'est soldé hier, jeudi, au stade Alassane Djigo par un match nul (1- 1).
Le duel au sommet qui a opposé le Teungeuth Fc et son dauphin l’As Pikine, comptant pour la 13 e journée retard de Ligue 1 s'est soldé hier, jeudi, au stade Alassane Djigo par un match nul (1- 1). Si les deux formations maintiennent le statu quo à la tête du classement, Mbour Petite Côte a de son côté réalisé une bonne opération en remportant à domicile son face-à-face avec le Jaraaf (1-0). Ce qui lui permet de s'éloigner un peu plus de la zone de relégation.
L e duel au sommet entre Teungueth Fc, leader de la Ligue 1 et son dauphin l'As Pikine a tenu ses promesses comme cela était attendu entre deux formations qui occupent les premières loges dans cette deuxième phase du marathon. Les gradins souvent dégarnis des moments de Covid commencent à laisser progressivement place à l'affluence des supporters.
L’ambiance des grands jours a encore été palpable au stade Alassane Djigo qui a affiché le plein. Sur la pelouse, les Rufisquois se sont vite découverts. Dès la quatrième minute, ils parviennent à s'ouvrir le chemin des buts grâce à leur attaquant Pape Ousmane Sakho. Mais les visiteurs vont se faire rattraper avec le but de l’égalisation pikinoise signé par Malick Ndong.
Les deux équipes vont se quitter dos à dos (1-1).Un score de parité qui maintient le statu quo au sommet du classement de la 18e journée. La seconde rencontre a opposé ce jeudi, au stade Massène Sène de Fatick, l'équipe de Mbour Petite-Côte au Jaraaf pour le compte de la 14e journée retard de Ligue 1.
Un duel qui a tourné à l'avantage des Mbourois qui se sont imposés sur la plus petite des marques ( 1-0) dans ce stade où ils ont élu domicile cette saison. Avec ce second revers de suite, le Jaraaf se voit reléguer dans le ventre mou du classement (8e , 22 points) et entre depuis son élimination en quart de finale de la Coupe CAF dans une mauvaise passe. Ce succès est cependant tout précieux puisqu'il permet à Mbour Petite Côte, toujours première équipe non relégable, de s'éloigner un peu plus de la zone de relégation.
Les Mbourois ( 12e, 18 points) pointent désormais à 6 points de Niarry Tally (13e, 12 points) , première équipe relégable et l’US Gorée, actuelle lanterne rouge ( 14e, 12 points).
LE CAS BOY DJINNÉ POINTE DU DOIGT LA QUESTION DES LONGUES DETENTIONS PREVENTIVES
Pour Babacar Ba et compagnie, «cette lenteur de la justice en général et du procès pénal en particulier est en contradiction avec les Conventions régionales et internationales»
«Le Forum du Justiciable a appris l’arrestation de Baye Modou Fall dit «Boy Djiné» à la suite de son évasion de la prison du Camp pénal de Liberté 6. Au-delà du caractère rocambolesque et spectaculaire de l’évasion du détenu dont rien ne peut justifier, cette affaire pointe du doigt la question des longues détentions préventives qui constituent aujourd’hui les principaux maux du système judiciaire sénégalais», lit-on dans un communiqué du Bureau Exécutif de l’organisation.
Pour Babacar Ba et compagnie, «cette lenteur de la justice en général et du procès pénal en particulier est en contradiction avec les Conventions régionales et internationales notamment : L'article 6 paragraphe 1 de la Convention européenne des droits de l’homme qui dispose que «toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue ...dans un délai raisonnable».
L'article 9 paragraphe 3 du pacte international relatif aux droits civils et politiques qui dispose que : « tout individu arrêté ou détenu du chef d'une infraction pénale sera traduit dans le plus court délai devant le juge ou une autorité habilitée par la loi à exercer des fonctions judiciaires et devra être jugé dans un délai raisonnable ou libéré ».
L’article 7 de la Charte Africaine des droits l’homme et des peuples qui dispose que : «Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue. Ce droit comprend :...le droit d'être jugé dans un délai raisonnable par une juridiction impartiale.» C’est pourquoi le Forum du Justiciable invite les autorités judiciaires «à plus de diligence dans le traitement des dossiers judiciaires. L’intérêt de tout justiciable n’est pas seulement d’obtenir une décision définitive de justice, mais surtout de l’obtenir dans un délai raisonnable pouvant lui permettre de jouir pleinement des droits que celle-ci consacre».