L’érection de Keur Massar en département a touché les départements et communes de Pikine et Rufisque notamment. Mais ce redécoupage administratif est aussi réclamé par des Thiessois qui estiment que cela ne devrait logiquement pas concerner que la région de Dakar.
Au nom de la «correction des incohérences territoriales» qui sous-tend le décret du 28 mai, publié mardi par le gouvernement, les «ciseaux» devrait continuer jusqu’à d’autres régions comme Thiès où certaines communes souffrent de la même problématique que celles de Dakar. Elles sont, en effet, asphyxiées par leurs voisines du fait des incohérences notées dans les découpages administratifs relevant de la mise en œuvre des phases 1 et 2 de la décentralisation. A Mboro, la seule commune urbaine de toute la zone des Niayes, par exemple, les populations sont étouffées dans une superficie de 310 ha où vivent 30 mille âmes. Elles souffrent de leur isolement à l’intérieur de la commune voisine de Darou Khoudoss qui la ceinture de partout.
Erigée en commune à la faveur du découpage intervenu en février 2002, cet ancien chef-lieu de la communauté rurale du même nom s’est vu soustraire une bonne partie de son espace. L’exiguïté de l’espace communal et l’épuisement des réserves foncières font que ces populations vivent dans des conditions exécrables qui ont pour noms, entre autres, un dénuement quasi-total en infrastructures de base, une absence d’unités de stockage et de conservation de produits agricoles adéquates pour une zone largement connue pour ses productions maraîchères conséquentes. Une situation qui pousse souvent les populations à exiger un nouveau découpage en faveur de cette localité nichée sur le littoral atlantique, au nord-ouest de la région de Thiès.
Fandène et la Ville de Thiès
A l’image de Mboro, les trois communes de la Ville de Thiès ont toujours réclamé une correction de toutes les incohérences territoriales constatées dans le découpage de 2008. En février dernier, au plus fort de la polémique autour de la suppression des villes, des voix s’étaient élevées pour demander un nouveau découpage de Thiès. Le conseiller départemental Abdoulaye Sow en faisait partie. Il relevait, en effet, que les quartiers des trois communes de la Ville de Thiès sont connectés à la commune de Fandène. Laquelle se trouve dans l’arrondissement de Keur Mousseu.
En clair, du point de vue de l’homogénéité territoriale, rien ne lie ces deux localités. Ce qui requiert une nouvelle correction parce que Fandène est beaucoup plus liée aux deux arrondissements de la ville de Thiès. Il se trouve que la grande ville de Thiès et ses trois communes (Thiès-Est, Thiès-Nord et Thiès-Ouest) a atteint aujourd’hui presque les 500 mille habitants. Elle doit donc être élargie à Fandène d’autant que beaucoup de quartiers de cette commune sont presque immergés par Thiès. Il s’agit des quartiers péri-urbains de Keur Massamba Guèye, Keur Thièm, Touba-Peycouk, Keur Khaly… Certains ne s’expliquent pas que des ordures collectées dans la ville de Thiès soient reversées dans un dépotoir qui se trouve dans la commune de Fandène alors que cette dernière n’en tire aucun bénéfice, aucune taxe.
Pout et Keur Mousseu
Que dire de la commune de Pout ceinturée par Keur Mousseu ? Khombole n’est pas mieux lotie. Elle est, en effet, prise en étau par les nouvelles communes de Touba Toul, Ngoundiane, Thiénaba et Ndiéyène Sirakh qui l’encerclent et gèrent administrativement toutes les terres situées à la limite de ses dernières concessions. Donc le cas de cette commune qui étouffe sous le poids de sa charge démographique, du fait de l’inexistence d’une assiette foncière pouvant contenir toute sa population qui s’accroît de manière exponentielle doit être pris en considération dans ces correctifs administratifs envisagés par les autorités. Un éventuel redécoupage de Thiès qui prendra en compte les réalités sociales et démographiques de cette commune qui fait partie des plus vieilles du pays. La même correction devrait être apportée dans les autres collectivités de la région, notamment des communes du département de Mbour, Tivaouane ou encore Pire.
«JE SUIS PRETE A ETRE LA CANDIDATE DE TAXAWU DAKAR»
Petit à petit, elle sort du bois. Soham Wardini a jusque-là esquivé la question de son éventuelle candidature à la mairie de Dakar.
Par Alioune Badara CISS Correspondant |
Publication 05/06/2021
Le maire de Dakar brise le silence. Soham Wardini n’a pas déclaré sa candidature, mais souhaite que la liste de Taxawu Dakar soit dirigée par une femme. Et elle dit être «prête» si elle est choisie. Les conseillères municipales de la Ville de Dakar aussi prônent une participation massive des femmes aux élections locales.
Petit à petit, elle sort du bois. Soham Wardini a jusque-là esquivé la question de son éventuelle candidature à la mairie de Dakar. Même les attaques de proches de Barthélemy Dias et allusions ou provocations de ce dernier qui a annoncé ses ambitions pour la Ville ne l’ont pas poussée à se dévoiler. Mais le successeur de Khalifa Sall veut bien rester là où elle est. Le séminaire de renforcement des capacités des femmes conseillères en leadership et en prise de parole en public, à l’initiative de la Ville de Dakar et du Réseau international des femmes de Metropolis/antenne de Dakar (Rifad), a été une occasion pour la presse d’interpeller Mme Wardini sur son éventuelle candidature à sa propre succession. En marge de cette rencontre qui s’est tenue à Saly les 2 et 3 juin, elle a d’abord répondu : «Je suis dans une coalition, Taxawu Dakar. Le moment venu, nous nous réunirons pour choisir le candidat de cette coalition.» Mais le maire de Dakar ne cache pas sa préférence. «Peu importe la personne qui va la diriger, cette liste, nous souhaitons qu’elle soit dirigée par une femme. Peu importe la personne qui sera choisie, l’essentiel c’est de gagner Dakar. Nous sommes dans le processus et la date des élections est connue. Donc, je ne peux pas me prononcer pour le moment», a-t-elle dit. Et pourtant, elle se prononce quand même : «Mais si je suis choisie, je suis prête à être la candidate de cette coalition pour la conquête de la mairie.» Mme Wardini semble mettre sur la balance le fait qu’il n’y ait pas un seul maire femme sur les 19 communes du département de Dakar. «Elles (les femmes) gèrent mieux que les hommes. Donc, confiez les mairies aux femmes et vous verrez !», a-t-elle plaidé. Pour ellemême peut-être. En tout cas, c’est un discours qui ressemble à des arguments pour la candidature à la candidature de Taxawu Dakar.
Les conseillères de la Ville de Dakar veulent participer aux Locales
Mais le constat est encore plus général. Au niveau des collectivités territoriales, sur 558 communes, seules 15 femmes sont élues maires et 2 sont présidentes de Conseil départemental sur 45. «L’Appel des conseillères municipales de la Ville de Dakar», intitulé du document ayant sanctionné cette rencontre, promeut «une participation massive des femmes et des jeunes aux prochaines élections territoriales, afin de favoriser leur intégration dans les sphères de décisions des collectivités». Dans les domaines de la vie politique, économique et sociale au Sénégal, déplorent-elles, «les femmes continuent d’être sous représentées dans les instances de décisions». Elles se disent engagées à jouer leur partition lors des prochaines élections territoriales du 23 janvier 2022, «aussi bien pendant les phases préparatoires de révision des listes électorales que pendant la campagne électorale et le jour du scrutin». Ces élues de la Ville de Dakar demeurent convaincues, comme Soham Wardini, que le développement du pays «ne pourra se faire sans une forte implication des femmes qui constituent plus de la moitié de la population». Elles appellent aussi les partis politiques et coalitions à encourager les candidatures féminines en direction des Locales
Par Moustapha DIAKHATE
L’EUROBOND SENEGAL 2021 ET L’USURE DU GOTHA FINANCIER
Jeter une pierre pour atteindre deux cibles, c’est ce qu’a réussi avec brio l’Etat du Sénégal à travers son administration de l’économie et des finances, qui ont piloté l’Eurobond 2021.
Jeter une pierre pour atteindre deux cibles, c’est ce qu’a réussi avec brio l’Etat du Sénégal à travers son administration de l’économie et des finances, qui ont piloté l’Eurobond 2021.
En effet, la nouvelle émission Eurobond (obligations souveraines) portant sur 775 millions d’euros, soit 508 milliards de F Cfa, avec un taux d’intérêt fixe de 5,375% sur une maturité finale de 16 ans, permet de donner à l’Etat les moyens de financer sa participation dans les méga projets pétroliers et gaziers en même temps refinancer le stock actuel de la dette avec des taux allongés, c’est-à-dire des paiements de services de la dette et des emprunts plus souples.
La vraie prouesse de l’administration des finances c’est d’avoir réussi à aiguiser l’appétit des gestionnaires de l’épargne mondiale sur nos titres de créance dans cette période de pandémie, marquée par une récession mondiale et une reprise d’activité timide en Afrique au Sud du Sahara. Bravo donc au duo ministre des Finances et ministre de l’Economie.
Pour rappel un «Eurobond» (ou une «euro obligation») est une obligation (titre de créance) libellée dans une devise étrangère, c’est-à-dire dans une monnaie autre que celle où réside l’émetteur pour le cas du Sénégal, c’est l’euro, devise sur laquelle le franc Cfa est adossé. Contrairement à ce que peuvent suggérer leurs noms, les Eurobonds sont principalement libellés en dollar des Usa. Toutefois, il est à noter que ces obligations sont principalement cotées sur les places financières européennes.
En Afrique de l’Ouest, 5 pays ont déjà émis des Eurobonds : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Sénégal. Avant le Sénégal, deux pays ont particulièrement bien réussi à solliciter des fonds importants auprès des investisseurs institutionnels : la Côte d’Ivoire a émis un Eurobond d’1 milliard d’euros sur un carnet d’ordres de 5 fois le montant recherché avec un coupon de 4,875% pour une maturité de 11,2 ans, puis le Bénin qui a levé, mi-janvier, 1 milliard d’euros à travers deux tranches dont l’une de 11 ans pour 700 millions d’euros au taux de 4,875% et la seconde de 31 ans pour 300 millions d’euros au taux de 6,875%.
Au vu de cela, le Sénégal semble avoir bien tiré son épingle du jeu surtout en termes de fonds levés. Les gestionnaires de fonds, banques et investisseurs intentionnels, voulaient nous prêter beaucoup plus, avec des échéances d’amortissement sur une période de 16 ans, ce qui est soutenable pour le Sénégal, surtout si l’exploitation du pétrole et du gaz se matérialise et que nous parvenions à relancer notre économie en retrouvant les taux de croissance d’avant la pandémie. Pour ceux qui veulent précipiter l’avènement de l’Eco, peut-être les Eurobonds constituent déjà un argument à leur opposer. En effet, les obligations libellées en euros permettent à nos Etats de mitiger le risque de change et c’est un avantage non négligeable dans ce genre d’exercices si nous voyons le casse-tête que peut constituer la volatilité dans le marché des changes pour des pays comme le Nigeria et surtout l’Argentine.
Toutefois, le bol d’oxygène que peuvent représenter les Eurobonds n’aura pas les effets bénéfiques sur le long terme pour nos pays, surtout avec les taux élevés auxquels nous sommes sollicités et levons des fonds sur les marchés financiers. En Europe et en Amérique du Nord, des pays avec les meilleurs profils comme l’Allemagne et la France et dans une certaine mesure le Canada et le Japon peuvent lever des fonds avec des taux d’intérêt négatif. Dans tous les cas, les obligations sur 10 à 30 ans ne dépassent jamais 1,46% alors que c’est plus de 300 à 500 points de base pour des pays en Afrique au Sud du Sahara comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire. C’est trop.
Ainsi, pour le Sénégal sur les 508 milliards de F Cfa levés au taux d’intérêt fixe de 5,375%, c’est une somme de 60 milliards au minimum qu’il faut ajouter au montant initial de la dette aux termes de 16 ans de paiement. Cela veut dire qu’un emprunt de 508 milliards coûtera aux contribuables après 16 ans de services de la dette, 570 milliards de F Cfa minimum. Ce qui est énorme, illicite et même usuraire. Il faut urgemment poser le débat au niveau des instances internationales sur les taux élevés des Eurobonds et leur soutenabilité dans un contexte de fragilité des relances économiques imposées par la pandémie du Covid-19. En attendant, nos Etats devraient mettre l’accent sur le concessionnel où les taux dépassent rarement et exceptionnellement 2%. L’Afrique a besoin d’un new deal en termes de taux obligataires.
Moustapha DIAKHATE
Ex Cons. spécial Premier ministre
Consultant et Expert
Par Mandiaye GAYE
UNE SOCIETE CIVILE, POUR QUOI FAIRE SI ELLE N’EST PAS AU SERVICE DES DESHERITES ?
Au Sénégal la société civile n’est pas une entité organique bien définie, dotée de représentants désignés valablement et démocratiquement.
J’ai lu dans un journal de la place ce titre : «La Société civile, les Locales et le combat d’éligibilité de Karim Wade et Khalifa Sall…» Mais de quelle société civile s’agit-il ? Est-ce une au service de délinquants en col blanc ? Faut-il peut-être préciser qu’au Sénégal la société civile n’est pas une entité organique bien définie, dotée de représentants désignés valablement et démocratiquement.
Et ceux qui s’érigent dans cet article comme tels, en s’arrogeant ce droit arbitrairement, ne parlent qu’à leur nom propre pour ne pas dire font une usurpation de qualité. En réalité, la société civile au Sénégal est un conglomérat hétéroclite de citoyens venant de toutes parts, comme présentement, des citoyens hors des partis politiques pour des raisons diverses. Il y a en outre les anciens militants de partis politiques qui, officiellement, se sont mis en congé, sans pour autant être apolitiques ou désintéressés de la politique. Parce que ces derniers, en cas d’opportunité politique, certains d’entre eux reprennent du service auprès de partis politiques ou politiciens en quête de pouvoir. Il y a également les mouvements citoyens, qui en vérité sont bien politiques, qui se réclament aussi comme membres de la société civile, avec des ambitions politiques dissimulées.
Cette catégorie de membres cache son jeu, mais elle est toujours prompte à marchander ses services à des partis politiques, en contrepartie de postes de candidature lors des élections. Par principe, la Société civile n’a pas pour rôle et moins encore vocation de mener un combat d’arrière-garde. Comme ce combat exclusif pour des politiciens qui ont, en plus, eu à gérer mal notre pays en commettant de graves fautes au cours de leur gestion. C’est un déshonneur et même une contradiction flagrante pour une Société civile qui doit exiger des gouvernants une gestion transparente, vertueuse et efficiente des deniers publics de notre pays, de se transformer en propagandiste pour délinquants en col blanc.
C’est inexplicable, de comprendre par quelle alchimie ces gens ont pu en arriver là. Ces deux citoyens, même s’ils sont des hommes par leur statut, ont été accusés pour des délits de droit commun, notamment un détournement de fonds publics ou de malversations financières et non d’activités politiques interdites. A ce titre et au regard de la loi, ils sont auteurs de délits de droit commun et non politiques. Par conséquent, ceux-là qui s’agitent et parlent au nom de la Société civile doivent mesurer leurs propos et savoir raison garder.
Ils ont l’impérieux devoir de faire la part des choses quoi qu’il advienne et en toutes circonstances, pour ne pas mélanger les torchons et les serviettes, c’est-à-dire qu’ils appellent les choses par leur véritable nom. C’est-à-dire un voleur, qu’il soit président de la République, président d’une organisation internationale, ministre, député, maire, marabout, etc. il porte et portera le nom de voleur, un point, c’est tout.
Tout bien considéré, le véritable combat pour une Société civile qui se respecte doit être, dans son action de défense des intérêts, l’équidistance entre tous les citoyens sans exclusive. Le combat de la Société civile doit prioritairement prendre en charge le combat qui consiste à faire respecter la démocratie, les droits civiques et politiques de tous les citoyens qui en ont bien droit sans exception et à l’application des règles édictées par la loi. Mais le cas des deux citoyens pour lequel elle est en train de battre activement et exceptionnellement une campagne électorale déguisée en leur faveur concerne deux acteurs politiques qui avaient maille à partir avec la justice pour avoir commis de graves fautes de gestion des affaires publiques dans l’exercice de leurs fonctions. Mais quoi de plus normal en justiciables, qu’ils soient jugés et condamnés, régulièrement, par la justice de leur pays ? Déjà, par rapport à leurs semblables de droit commun, ils ont eu un traitement de faveur exceptionnel avec un luxe insolent qui n’est justifié que par leur statut social.
Leurs délits ayant été jugés, comme avérés, quelle que soit, du reste, la qualité suspecte de notre justice, cela ne doit pas servir de prétexte pour contester la sentence, parce que, uniquement, ils sont des politiciens. Ce n’est pas juste et c’est une violation flagrante de la loi. Mais quel sort donc doit-on réserver maintenant à tous ces citoyens qui ont été aussi condamnés par cette même justice ? Pourtant, c’est aussi cette même justice qui avait condamné, injustement, le président Mamadou Dia, qui avait dignement accepté et purgé sa peine sans ameuter personne. Et à ce jour, malgré toutes les fleurs que des membres de cette Société civile lui jettent à longueur d’année, son procès n’est toujours pas révisé. Cette prétendue Société civile devrait plutôt se pencher sur les nombreuses préoccupations auxquelles d’honnêtes citoyens sont confrontés.
Et pourtant, ces derniers ne mangent même pas à leur faim, mais malgré tout n’ont jamais pris un sou illicite à leur Etat depuis l’alternance de 2000. Oui, il y a un combat qui vaut bien la peine d’être mené et pour lequel la Société civile doit être en première ligne, c’est la violation de la loi fondamentale du Sénégal. Oui, par le fait dans l’application de la loi de catégoriser les citoyens en fonction de leur statut social. C’est-à-dire le manque de respect absolu comme le stipule notre Constitution en son article premier : «La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances.» Voilà les raisons qui font que les dirigeants politiques au pouvoir et autres dignitaires de renom, même s’ils détournent des milliards de nos francs ou sont auteurs de graves délits criminels, ne sont pas inquiétés, parce que toujours protégés et impunis grâce à la complicité des pouvoirs en place.
Ainsi, nos maisons d’arrêt ne sont remplies en fin de compte que par les petits voleurs à la sauvette, genre «Boy Djinné» et les pauvres. «Tant que la pauvreté, l’injustice et les inégalités flagrantes persistent dans notre monde, aucun de nous ne peut vraiment se reposer.» Nelson Mandela
Après analyse de la dépouille de Baye Katim Touré, les autorités médicales de l’hôpital Aristide Le Dantec ont conclu à une mort naturelle de ce dernier alors qu’une enquête, ouverte sur la propriété contestée du terrain servant de lieu d’inhumation du défunt et jouxtant le domicile du guide des Moustarchidines, révèle que ce titre foncier appartient à Serigne Moustapha Sy.
Après autopsie, les autorités médicales de l’hôpital Aristide Le Dantec ont indiqué que le décès de Baye Katim Touré, un fervent disciple, fidèle compagnon de Serigne Babacar Sy, de Serigne Cheikh Tidiane Sy et de Serigne Moustapha Sy, est en effet survenu de manière naturelle. Sur ce, elles ont versé le certificat de genre de mort à l’enquête. Laquelle a déjà révélé que le terrain en question est un Tf appartenant au guide des Moustarchidines.
Ainsi, les autorités ont délivré un nouveau permis d’inhumation du défunt Touré aux responsables du Dmwm. Il faut dire qu’entre Serigne Moustapha Sy et les autorités religieuses de Tivaouane, la guerre est déclarée. Pourquoi ce soudain regain de désamour ? La dernière sortie du guide des Moustarchidines, lors de l’édition 2020 du Gamou de Tivaouane, en serait- il à l’origine ? En tout cas ce jeudi 3 juin, à l’heure de la «nuit de vendredi», la maison de Serigne Moustapha Sy, sise à Tivaouane, a fait l’objet d’une descente musclée de la gendarmerie et de la police, accompagnés par la Brigade des sapeurs-pompiers de Tivaouane. C’était sur instruction du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Thiès pour l’exhumation du corps de Baye Katim Touré.
En effet, le défunt est décédé dans la nuit du 12 au 13 mai 2021, à la veille de la Korité, à la clinique Serigne Babacar Sy à Dakar. Il a ensuite été enterré dans le terrain qui jouxte la maison de Serigne Moustapha Sy. Seulement selon Sidy Ameth Sy Dabakh, le terrain en question appartient à son frère Serigne Maodo Sy Dabakh.
Ainsi, de fil en aiguille, le procureur de la République de Thiès a été saisi. Ce dernier a donné l’ordre à la section Thiès de la Brigade de recherches de déterrer le corps pour inhumation sans autorisation sur un terrain litigieux. Mais en exécutant l’ordre, les Forces de l’ordre ont fait face à la radicalisation des éléments en charge de la sécurité de la maison du guide des Moustarchidines.
Rongés par la colère, ils se sont farouchement opposé aux opérations qu’ils qualifient de profanation. Ils ont été gazés par la police sans état d’âme, qui a ensuite embarqué 13 d’entre eux pour résistance. Le corps, lui, a été déterré et acheminé à Dakar pour autopsie. Un fait inédit qui irrite les disciples moustarchidines qui estiment que les autorités judiciaires ont agi «sous précipitation et sous contrainte».
En effet, renseignent-ils, «ces dernières se sont rendues compte, après les faits, qu’elles ont fait une erreur parce que le terrain en question appartient à Serigne Moustapha Sy. Elles sont à la recherche de raison en faisant une autopsie». Ils expliquent : «Les Moustarchidines n’ont pas empiété sur le terrain de Maodo. Le terrain en question appartient à Serigne Moustapha Sy depuis 1982 et nous avons tous les papiers pour le démontrer. Et quand Serigne Ahmet Sy Dabakh est allé là-bas pour dénoncer l’inhumation de Baye Katim Touré, Serigne Moustapha Sy a envoyé des émissaires pour lui montrer que les lieux lui appartenaient. Mais il a refusé de les recevoir.»
JE SUIS PRÊTE
La mairesse de Dakar, Soham Wardini, veut être candidate à sa propre succession
La mairesse de Dakar, Soham Wardini, veut être candidate à sa propre succession. Elle a brisé le silence lors de la séance de clôture du séminaire de renforcement de capacités des femmes conseillères en leadership et en prise de parole en public, tenu les deux derniers jours, à Saly.
"Je suis prête à être la candidate de la coalition Taxawu pour la conquête de la Mairie de Dakar", a déclaré celle qui a succédé à Khalifa Sall à la tête de la municipalité de la Ville de Dakar. Pour elle, au-delà de ses ambitions, le challenge est de faire élire une femme. "Peu importe la personne qui va diriger la diriger, cette liste, nous souhaitons qu’elle soit dirigée par une femme. Peu importe la personne qui sera choisie, l’essentiel, c’est de gagner Dakar. Nous sommes dans le processus et la date des élections est connue."
Les femmes élues de la Ville de Dakar sont en ordre de bataille, disent-elles, pour corriger leur sous-représentativité dans les instances de décisions. Le constat est là, déplorent-elles, au niveau des collectivités territoriales, sur 558 communes, seules quinze femmes sont élues maires et deux sont présidentes de Conseil départemental sur 45.
"Nous lançons un appel pour une participation des femmes et des jeunes aux prochaines élections territoriales, afin de favoriser leur intégration dans les sphères de décisions des collectivités", ont-elles lancé. "Elles (les femmes) gèrent mieux que les hommes. Donc, confiez les mairies aux femmes et vous verrez", a appuyé Soham Wardini, dans son plaidoyer.
A Dakar, Barthélémy Dias, autre proche de Khalifa Sall, a également affiché ses ambitions.
LE COMPLEXE SPORTIF DU JARAAF VA PORTER LE NOM DE LAMINE DIACK
Le club de la Medina honore 0 nouveau l’ancien président de l’Iaaf
Après avoir payé la caution pour la libération de l’ancien président de l’IAAF, le Jaraaf de Dakar ne compte pas s’en arrêter là. En effet, selon des sources dignes de foi, le complexe sportif de cette équipe situé à la Sicap Amitié II va porter le nom de Lamine Diack.
Le Jaraaf de Dakar entend honorer Lamine Diack jusqu’à son dernier souffle. Après avoir participé à la libération de l’ancien président de l’athlétisme mondial en payant la caution d’un montant de 500.000 euros soit 327 millions FCFA, le club du président Cheikh Seck compte immortaliser le nom du père de Pape Massata Diack.
D’après les informations de «L’As», le complexe sportif que l’équipe de la Médina est en train de construire et qui est presque à terme va porter le nom de Lamine Diack. Ce bijou sportif est situé à la Sicap Amitié II.
De retour au pays depuis le 10 mai, Diack père avait été condamné par la justice française, le 20 septembre dernier, à quatre ans de prison, dont deux ans avec sursis, pour blanchiment d’argent, corruption active et passive, entre autres charges.
Selon toujours nos source, une réunion a été organisée jeudi dernier par les dirigeants du club de la Médina. A l’issue de cette rencontre, les responsables ont approuvé le nom de l’ancien président de l’IAAF. A noter que l’installation de la pelouse synthétique est déjà terminée. Il ne reste pratiquement que les bordures. Ce complexe va permettre à Pape Seydou Ndiaye et ses coéquipiers de mieux préparer les matchs de la ligue 1 sénégalaise.
Quart de finaliste de la Coupe CAF pour la première fois de son histoire, le Jaraaf de Dakar ne va plus se déplacer pour trouver un terrain d’entraînement.
LES CHIFFRES CLÉS DE LA LFR 2021
Le projet de Loi de finances rectificative (LFR 2021) revoit le taux de croissance à la baisse, alloue de ressources supplémentaires aux secteurs de l’Emploi, de la Santé et de l’Energie et institue une taxe sur les bouillons alimentaires
Dakar, 5 juin (APS) – Le projet de Loi de finances rectificative (LFR 2021) revoit le taux de croissance à la baisse, alloue de ressources supplémentaires aux secteurs de l’Emploi, de la Santé et de l’Energie et institue une taxe sur les bouillons alimentaires.
Le projet de Loi de finances rectificative (LFR 2021) adopté jeudi en Conseil des ministres est arrêté à 3 170,4 milliards de FCFA en recettes et 3 987,5 milliards de FCFA en dépenses.
’’Ce qui dégage en valeur absolue un déficit budgétaire de 817 milliards FCFA, en hausse de 73 milliards de FCFA, soit 5,4% du PIB (il se situait à 5% dans la LFI)’’, selon le document consulté par l’APS.
La même source souligne que ’’ce déficit sera financé à hauteur de 556 milliards de FCFA par des tirages sur les prêts-projets, les emprunts programmes pour 105 milliards de FCFA et les autres emprunts nets pour 156 milliards de FCFA’’.
La prévision de croissance pour 2021 passe de 5,2% à 3,7%.
Le document rappelle que ce projet de LFR 2021 ’’a été préparé sur la base des directives de du président de la République portant sur la réorientation des allocations budgétaires au titre de 2021 +pour améliorer de façon substantielle et urgente les réponses aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel+’’.
Un montant de 150 000 000 000 francs Cfa est prévu pour le programme ‘’Xëyu Ndaw ngi’’ (Emplois des jeunes).
Ce programme combine quatre leviers dont la création directe d’emplois publics pour ’’renforcer des services publics qui en étaient déficitaires et développer de nouvelles créations de services publics’’.
D’où la mise en place d’un guichet unique dénommé ‘’Pôle Emploi et Entreprenariat pour les jeunes et les Femmes’’ dans chacun des 45 départements pour ’’servir de cadre d’accueil, de conseil et de financement des porteurs de projets’’.
Il y a aussi l’aide à la création d’emplois privés et à l’insertion socioprofessionnelle (par le truchement de la Convention nationale Etat – Employeurs pour la promotion de l’emploi des jeunes), le renforcement des capacités à travers l’apprentissage et la formation et la promotion de l’auto-emploi à travers l’octroi de crédits et l’accompagnement des bénéficiaires, explique le document.
La LFR consacre également un accroissement du budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale d’un montant de 40 milliards de FCFA, sur financement de la Banque mondiale (intégrant un élément don de 50%).
Cette nouvelle allocation permettre de mettre en œuvre ’’une stratégie universelle de vaccination’’ contre la Covid-19.
Selon le document, ’’la LFR consacre un financement complémentaire au secteur de l’énergie, suite à la remontée des cours mondiaux du pétrole (compensation tarifaire et pertes commerciales), pour un montant de 64 milliards FCFA qui vient s’ajouter aux 46 milliards FCFA déjà prévus dans la LFI 2021, soit au total 110 milliards FCFA’’.
La LFR table également sur des ‘’recettes exceptionnelles’’ de l’ordre 60 milliards de FCFA, attendues du programme de cessions foncières dans la zone de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor.
Concernant la fiscalité intérieure, le projet de loi prévoit ’’de nouvelles mesures de politique et d’administration fiscales’’ qui se seront mises en œuvre pour ’’atteindre les prévisions de recettes, avec un rendement total escompté de 60 milliards de FCFA’’.
Il s’agira ainsi de ’’clarifier le champ d’application de la loi instituant le prélèvement pour défaut de conformité fiscale (10 milliards de FCFA attendus) ; d’instituer une taxe sur les bouillons alimentaires (25 milliards de FCFA attendus) ; de revoir à la hausse la taxation des jeux de hasard (1,5 milliard de FCFA de recettes supplémentaires)’’.
Il est également prévu ’’d’augmenter les efforts d’élargissement de l’assiette, notamment, l’identification des contribuables qui échappaient jusqu’ici au système d’imposition (6,5 milliards de FCFA escomptés )’’ et de ’’renforcer la conformité des contribuables en matière d’impôts et taxes retenus à la source (16 milliards de FCFA attendus)’’.
«GAGNER CE MATCH POUR ETRE DANS LE BON BOUT»
Face à la presse hier, Aliou Cissé a évoqué les forces et les faiblesses des Chipolopolo.
Le Sénégal affronte cette après-midi la Zambie en matchamical au stade Lat Dior de Thiès. Une rencontre importante au cours duquel le sélectionneurnational sera attendu pour mettre en place une stratégie. Face à la presse hier, Aliou Cissé a évoqué les forces etles faiblesses des Chipolopolo. Par ailleurs, le technicien sénégalais estime que les Lions doivent remporter la rencontre avec la manière, pour la confiance.
Après 5 jours de préparation du match contre la Zambie, où en êtes-vous ?
Nous avons effectué 5 séances qui nous ont permis de bien nous préparer. Nous avons passé en revue toutes les animations de notre système de jeu. Le jeudi, les joueurs étaient au repos, car l’état d’esprit etle comportement étaient au rendez-vous pratiquement durant les 5 jours. C’est pourquoi, il était important de lever un peu le pied pour aller vers la récupération et surtout la préparation du match de cet après-midi. Et après la Zambie, les choses vont aller très vite d’autant plus que le second match, c’est déjà pour le mardi.
Quelle sera la position de Sadio Mané dans ce match ?
Sadio Mané est un grand joueur. Il est capable de jouer sur tous les postes d’attaque, excentré droit, excentré gauche, en dessous de l’attaquant et parfois même attaquant. Les grands joueurs ont cette faculté de s’adapter. Il a assez de talent pour répondre aux attentes, partout où il est mis dans cette équipe. Quand on a un joueur comme Sadio Mané, on a envie de dire qu’il est libre et qu’il lui appartient de se positionner sur le terrain par rapport aux déplacements des autres, pour qu’il puisse avoir le meilleur rendement que l’équipe attend de lui.
Etes-vous prêt à confier à Matar Sarr les clés du milieu ?
En tout cas, c’est un garçon pétri de talent, qui a un grand avenir. J’espère qu’il sera bien équilibré et bien accompagné. Etilfaudrait qu’on lui laisse le temps de venir petit à petit dans cette équipe. Il n’a que 18 ans, mais il est déjà un grand joueur. Il est comme Sadio Mané, même s’il est vrai qu’il a moins de vécu. Il a un avenir très intéressant devant lui, car il est capable de jouer en 4-3-3, de jouer parmi les deux relayeurs au-dessus. Si on joue en 4-3-2-1 aussi, il est capable d’évoluer derrière l’attaquant ou excentré rentrant pour libérer les couloirs. C’est donc un garçon très intéressant, mais laissons-lui le temps de venir, de s’adapter, de mieux comprendre le monde des adultes, mais aussi la rigueur du football international, puisqu’il n’a pour le moment que deux sélections, mais nous comptons beaucoup sur lui.
Que savez-vous de votre adversaire du jour ?
La Zambie est venue sans ses meilleurs attaquants, mais elle reste une équipe très offensive, qui a marqué 18 buts lors des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can). Cela veut dire que les Zambiens sonttrès prolifiques devant, capables d’être très agressifs sur les 30 mètres adverses. C’est aussi une équipe capable de jouer très compacte. Nous avons pratiqué son entraîneur alors qu’il était à la tête de l’équipe de l’Ouganda. C’est une équipe très rigoureuse, très disciplinée, mais ce qui est important, c’est ce que nous sommes capables de faire devant, en nous concentrant sur nos animations, sur l’agressivité, la motivation qu’on doit y mettre. L’adversaire viendra toujours jouer avec ses propres qualités, mais ce qui me préoccupe surtout, c’est l’évolution de mon équipe, ce qu’elle est capable de faire en termes de qualité dans le jeu, de caractère, de personnalité. Il s’agit également de gagner ce match pour être dans le bon bout, car nous rentrons dans les éliminatoires de la coupe du monde. J’ai envie de dire que ces éliminatoires commencent avec les matchs contre la Zambie et le Cap-Vert, pour ensuite enchaîner contre le Togo, puis le Congo.
Quelle est la situation au niveau de l’infirmerie ?
En ce qui concerne l’effectif, tout le monde est là, Edouard Mendy est arrivé hier (mercredi), mais sera ménagé, histoire de voir un peu comment il se sentira. Donc à part Youssouf Sabaly, tout le monde est là. Il a quitté la Tanière pour des problèmes personnels à régler. Il n’est toujours pas de retour.D’ailleurs, il est difficile en ce moment d’avoir la certitude qu’il rejoindra le groupe pour jouer ces deux matchs. Mais à l’interne, on va essayer de pallier son absence
«NOUS ALLONS NOUS BATTRE POUR EXPLOITER TOUTES LES OPPORTUNITES»
Micho SREDOJEVIC, coach de la Zambie prévient les lions
La Zambie est déterminée à remporter la rencontre de cette après-midi face à l’équipe nationale du Sénégal. Malgré l’absence de plusieurs de ses joueurs cadres, le sélectionneur Micho Sredojevic a indiqué , en conférence de presse, avoir les armes nécessaires pour déjouer les plans d’Aliou Cissé.
Même si elle n’est pas qualifiée à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (Can), la Zambie a une histoire dans le football africain pour avoir déjà gagné le trophée continental. C’est pourquoi, elle constitue un bon adversaire pour le Sénégal, d’autant qu’elle doit également s’engager dans les éliminatoires de la prochaine coupe du monde prévue au Qatar.
En conférence de presse, le sélectionneur Micho Sredojevic est revenu sur l’absence des joueurs cadres. «Trois des meilleurs joueurs sont absents, car ils sont en train de négocier leurs contrats. Et beaucoup de mes joueurs évoluent en Afrique du Sud qui termine son championnat à partir d’aujourd’hui (Ndlr, hier). C’est pourquoi, beaucoup de joueurs n’ont pu rejoindre la sélection nationale. Mais nous allons nous battre pour exploiter toutes les opportunités», a fait savoir le technicien serbe. Malgré la qualité des joueurs sénégalais, l’équipe zambienne ne compte pas se laisser faire. Il indique que ses protégés vont jouer à fond cette partie. «Le Sénégal domine sur le papier, mais nous sommes conscients de notre potentiel. Nous allons jouer à fond cette rencontre.
La meilleure façon de se défendre c’est d’attaquer», at-il ajouté. Micho Sredojevic souligne que la Zambie représente en Afrique du Sud ce que le Sénégal représente en Afrique de l’Ouest et le match d’aujourd’hui sera crucial pour les qualifications du mondial. Lors des éliminatoires de la CAN 2019, il a eu à rencontrer Aliou Cissé et ses poulains, alors qu’il était l’entraîneur de l’Ouganda, ce qui lui fait dire, en connaissance de cause, que le Sénégal est une très bonne équipe.