La mairie de Saint-Louis aiguise des appétits. A quelques mois des élections locales du 23 janvier 2022, la bataille pour le contrôle de la municipalité est partie pour être âpre entre le Pr mary Teuw Niane qui trouve sa candidature «irrévocable» et le maire sortant Mansour Faye, candidat à sa propre succession. D’ores et déjà, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, a ouvert les hostilités en jugeant négatif le bilan de l’actuelle équipe municipale.
Alors qu’il s’était emmuré dans un silence depuis près de deux ans, le Pr Mary Teuw Niane est sorti de sa réserve avant-hier. Lors d’une émission sur les ondes de «Zik Fm», le responsable apériste de Bango a affiché sa ferme détermination à briguer le fauteuil de maire de Saint-Louis. Et d’ores et déjà, il s’en est virulemment pris à l’actuel occupant du fauteuil Mansour Faye. «Depuis 2014 que le maire, le visage de la ville n’a pas changé. Toutes les réalisations sont l’œuvre du président de la République et non de la mairie. Le maire attend six mois avant les locales pour tenter d’amadouer les populations notamment les jeunes. C’est fini. Nous disons non et allons faire face», a soutenu l’ancien ministre de l’Enseignement Supérieur.
Et d’ajouter après son réquisitoire contre Mansour Faye : «J’ai décidé d’être candidat à la mairie de Saint-Louis pour les prochaines locales et nos différents responsables qui sont dans les communes de Fass, Ndiébène Gandiol, Gandon et Mpal seront aussi candidats aux prochaines élections locales. Ma candidature pour les élections locales du 23 janvier 2022 à Saint-Louis est irrévocable».
Ayant manifestement bien muri sa décision, Pr Mary Teuw Niane avertit qu’il ne cédera à aucune médiation, car les élections locales sont un rendezvous entre les populations et leur maire. Evoquant ses projets pour développer Saint-Louis, il déclare provocateur : «Je ne me glorifie jamais d’un travail mal fait. J’aime la perfection. Je veux le meilleur pour Saint-Louis. Si je suis élu, je sais que je ferai mieux que l’actuel maire». Jetant un pavé dans la mare de Mansour Faye, Pr Mary Teuw Niane a toutefois magnifié le travail effectué par les anciens maires de Saint-Louis. «Abdoulaye Diaw Chimère a abattu un excellent travail et soutenu les populations. Ousmane Masseck Ndiaye, qui a créé beaucoup d’emplois, n’a pas beaucoup de maisons durant son magistère. Cheikh Bamba Dièye a allégé les souffrances des élèves avec des bus de transport et des personnes âgées en mettant à leur disposition des ambulances médicalisées, avec un accent particulier sur la coopération décentralisée. Ces anciens maires de Saint-Louis ont beaucoup fait sans nourrir des appétences foncières grotesques. Contrairement à un maire qui s’agrippe à la moindre parcelle libre, qui s’adonne à toutes formes de quête de profit allant jusqu’à vendre du lait», assène l’ancien recteur de l’Université Gaston Berger de Saint Louis qui a réaffirmé sa volonté de ne pas retirer de la course pour le fauteuil de maire. «L’élection présidentielle, c’est pour le Président. Mais les élections locales ne concernent pas le président, mais plutôt les citoyens qui doivent choisir ceux en qui ils ont confiance pour diriger leurs localités. Je n’écoute que la population de Saint-Louis et personne d’autre».
C’est dire que les populations de la vieille ville vont assister à un «duel» entre Mary Teuw Niane et Mansour Faye, deux responsables de l’Apr, malgré l’interdiction faite par Macky Sall contre toute liste parallèle au sein de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY). L’instruction du leader de l’Apr sera-telle appliquée? Les prochains jours nous édifieront.
«IL EST IMPENSABLE QUE L’HOMOSEXUALITE SOIT LEGALISEE AU SENEGAL»
Tel un serpent de mer, la question de l’homosexualité revient toujours au-devant de l’actualité malgré la fermeté affichée par le chef de l’Etat. Le week-end dernier, le président de la République a réitéré à des religieux qu’il a reçus en audience que tant qu’il sera à la tête du Sénégal, il est impensable que l’homosexualité soit légalisée dans le pays
Les organisations étrangères et certains chefs d’Etat, présidant aux destinées de puissances occidentales, qui nourrissent l’espoir de voir un jour les autorités sénégalaises légiférer pour légaliser l’homosexualité dans un ce pays, perdent visiblement leur temps et leur argent. En tout cas, une chose est sûre : tant que le Président Macky Sall sera à la tête du Sénégal, ils n’obtiendront pas ce qu’ils désirent. Et c’est le chef de l’Etat lui-même qui est monté au créneau pour encore rassurer les populations.
Recevant en audience plusieurs associations religieuses, dont le Rassemblement Islamique du Sénégal(RIS), le locataire du Palais a évoqué avec ses hôtes la question de l’homosexualité qui défraie la chronique comme par enchantement. Fidèle à sa ligne de conduite, Macky Sall n’y est pas allé par quatre chemins. Il leur a clairement indiqué que cette question est loin d’être à l’ordre du jour. « Tant que je serai à la tête du Sénégal, l’homosexualité ne sera pas légalisée dans ce pays. Il n’en est pas question», a-t-il martelé.
Preuve de sa bonne foi et sans doute montrer qu’il n’a pas tenu ce discours juste pour faire plaisir aux membres des organisations religieuses, il a accepté de se faire filmer par la présidente nationale des femmes du RIS, Hourèye Thiam Preira. Et sur la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, il confirme avoir tenu ces propos durant la rencontre. Cela n’est pas une surprise. Car lors d’une visite au Sénégal du président des Etats-Unis de l’époque, Barack Obama, Macky Sall lui avait clairement dit : «Nous ne sommes pas prêts à dépénaliser l’homosexualité».
Répondant également au Premier ministre canadien, Justin Trudeau qui l’avait interpellé sur la question, le chef de l’Etat, sans chercher midi à quatorze heures, lui avait répondu : « Les lois de notre pays obéissent à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisation. Cela n’a rien à voir avec l’homophobie. Ceux qui ont une orientation sexuelle de leur choix ne font pas l’objet d’exclusion. On ne peut pas non plus demander au Sénégal de dire : “demain, on légalise l’homosexualité, et, demain, c’est la gay parade”. Ça, ce n’est pas possible parce que notre société ne l’accepte pas. La société, elle va évoluer, ça prendra le temps que ça prendra, a ajouté le président sénégalais. Chaque pays a son propre métabolisme. » Malheureusement, certains procureurs de la religion pour des raisons inavouées veulent imposer un débat déjà tranché depuis belle lurette.
Pour ainsi rassurer les religieux, depuis quelque temps, le président la République reçoit des membres de la société civile, des religieux et des leaders d’opinion pour discuter de la situation du pays. D’après nos informations, l’audience accordée aux associations religieuses entre dans ce cadre de ce dialogue qu’il entend instaurer entre spirituel et e temporel.
Par Abdoulaye THIAM
PRÉSERVONS NOTRE COMMUN VOULOIR DE VIE COMMUNE
Ce pays exceptionnel, ce havre de paix dans une grisaille ouest-africaine est, depuis quelques années, sous des menaces inouïes. Elles ont comme noms, terrorisme intellectuel, discours régionalistes, communautarisme, sectarisme
«Un Peuple – Un But – Une Foi». Telle est la devise de la République du Sénégal. Elle traduit notre volonté de vivre en commun, c’est-à-dire notre volonté (Une Foi), d’Unité (Un Peuple), pour la Construction nationale (Un But). Toutefois, ce pays exceptionnel, ce havre de paix dans une grisaille ouest-africaine est, depuis quelques années, sous des menaces inouïes. Elles ont comme noms, terrorisme intellectuel, discours régionalistes, communautarisme, sectarisme… Autant de maux qui menacent notre quiétude et surtout notre commun vouloir de vie commune.
DÉBAT AU RAS DE PÂQUERETTES
Selon Constantin Salavastru, «le discours politique est une forme de la discursivité par l’intermédiaire de laquelle un certain locuteur (individu, groupe, parti etc.) poursuit l’obtention du pouvoir dans la lutte politique contre d’autres individus, groupes ou partis». Cette définition, est certes approximative. Mais, elle met en évidence la dimension pragmatique du discours politique, souvent associé à un discours du pouvoir. Autrement dit, on devrait s’attendre dans l’espace public à des confrontations d’idées entre les acteurs politiques où le camp qui incarne le pouvoir étale ses réalisations, fixe le cap et celui de l’opposition, tout en portant la contradiction, propose des solutions afin que l’opinion puisse faire son choix.
L’icône planétaire, Nelson Mandela (1918-2013), disait d’ailleurs, qu’«un bon leader peut s’engager dans un débat de manière franche et approfondie, sachant qu’à la fin, lui et l’autre partie doivent être plus proches, et ainsi sortir plus forts. Vous n’avez pas cette idée lorsque vous êtes arrogant, superficiel et mal informé». Hélas, à la place d’un débat civilisé, courtois et surtout utile pour l’opinion publique nationale et internationale, on assiste depuis plus de vingt ans maintenant, au Sénégal, à des confrontations au ras de pâquerettes. L’invective dans la bouche, des seconds couteaux envahissent les plateaux de télévision, les radios et autres sites internet.
Sans occulter les colonnes de journaux. Rien que pour sortir des énormités, dans le seul et unique but de faire plaisir à un leader politique, ou à une confrérie religieuse. La plupart d’entre eux d’ailleurs, sont des courtiers politiques et/ou religieux n’hésitant pas à tourner casaque au gré de leur intérêt. La conviction étant loin d’être leur tasse de thé. Comment sommes-nous tomber du Charybde en Scylla ?
Jadis, ce pays était connu pour la qualité de ses hommes et de ses femmes politiques au discours captivant, voire hypnotisant. Nous sommes certainement tous, nostalgiques des débats de hautes factures ; de ces chaudes empoignades entre Abdourahim Agne et Ousmane Ngom respectivement présidents de groupes parlementaires socialiste et libéral, à l’Assemblée nationale. Dans un français châtié, ils tenaient en haleine l’hémicycle et l’opinion publique. Qui ne se souvient pas des discours articulés autour du Sopi de Me Abdoulaye Wade, du Folli de Landing Savané et autre Jallarbi du brillantissime Pr Abdoulaye Bathily ?
La liste est loin d’être exhaustive. Au lieu de poursuivre dans la même dynamique que leurs aînés, la nouvelle race d’hommes politiques s’illustre autrement. Au grand dam d’une population qui assiste également impuissante à des «clasicos» dignes d’un Real Madrid-Fc Barcelone, Manchester United-Manchester City, Liverpool-Everton entre confréries, ponctués souvent de dérives loufoques qui sapent l’unité nationale.
LA RESPONSABILITÉ DES MÉDIAS
Qu’on le veuille ou non, l’influence des médias a pris une place considérable. Ils représentent un pouvoir indéniable dans la société mondiale et dans ses différentes fonctions que sont entre autres, informer, éduquer, divertir, prendre position etc., ils façonnent aussi l’opinion. Ils devraient donc promouvoir l’émergence des valeurs. Surtout en ces moments où tout va à vaul’eau. Malheureusement comme le craignait, Hubert BeuveMerry, les moyens de vivre des médias ont fini par compromettre leur raison de vivre. Certes ! Pour autant, ils ne devraient pas être gagnés de plus en plus par le sensationnalisme, l’exploitation des peurs, le stéréotype, l’émotion, la complaisance et le silence. Sans occulter une avalanche de stigmatisations.
Faisant dans la simplification et dans la généralisation, nous qualifions les Nigérians de trafiquants de drogue, les Wolofs de fourbes, les Diolas de travailleurs, les Peulhs de traitres, les Mandingues de paresseux etc. On oublie à quel point l’identité peut être meurtrière. N’est-ce que disait Amine Maalouf ! Et avec l’avènement des réseaux sociaux, l’inquiétude a pris une telle ampleur que notre très cher Sénégal a failli basculer dans l’inconnu. Les derniers événements de mars dernier suffisent pour démontrer que ce qui est arrivé aux autres, peut aussi nous arriver. Nous, qui pensions toujours que Dieu avait la nationalité sénégalaise. Excusez du blasphème ! Il urge donc de se ressaisir et surtout se s’ériger en une véritable sentinelle, en dernier rempart contre toutes les dérives ethniques, religieuses, confrériques et autre régionalistes qui gagnent de plus en plus en ampleur dans notre pays. Refuser surtout d’être cette honteuse et tristement célèbre «mille collines», cette radio rwandaise qui participait activement au seul et unique génocide qui a eu lieu sur notre continent en 1994.
HARO SUR LE DISCOURS DE LA HAINE
Le 5 août 2017, votre serviteur avait publié dans les colonnes de Sud Quotidien un article intitulé : «suis à la Wolof, Peul, Sérère…». L’objectif était de démontrer que l’identité ne se compartimente pas. Par la même occasion, nous avions alors indiqué que trois irrédentismes sont à éviter pour ne pas brûler notre cher Sénégal. Il s’agit de l’irrédentisme régional, l’irrédentisme religieux et enfin, l’irrédentisme ethnique. Notre pays a frôlé le chaos avec le premier. Mais, nous avons su démontrer à la face du monde que notre devise (Un peuple. Un but. Une foi), est plus qu’un simple slogan. Même si quelques poches de résistance subsistent encore dans notre chère Casamance, force est de reconnaître que notre peuple n’a de cesse de prôner la paix et l’unité. Sans complexe aucun. Sans gêne aucune, le président de la République, Macky Sall, lui-même, a appelé à la paix des braves, parce que, dans ce conflit qui remonte à 1982 où des Sénégalais tuent des Sénégalais, il ne peut y avoir ni de vainqueurs, encore moins de vaincus.
Désormais, ce sont les deuxième et troisième irrédentistes qui menacent notre commun vouloir de vie commune. Ils sont savamment entretenus par des hommes politiques mus par des intérêts personnels et d’autres hommes d’affaires tapis dans l’ombre qui tirent les ficelles dans le seul but d’assouvir leurs besoins financiers. Il nous appartient donc, à nous tous, de savoir trier la bonne graine de l’ivraie pour que notre cher Sénégal, reste un et indivisible, comme l’ont voulu les pères fondateurs, à l’instar de Léopold Sédar Senghor. Lui, le Catholique, soutenu, appuyé, aidé par les grands Khalifes musulmans, pendant plus de 20 ans à la tête de notre pays. Pour que notre cher Sénégal continue à être cet exemple du dialogue islamo-chrétien, ce havre de paix, jalousé et vanté partout dans le monde. Amine
LE SENEGAL DEVOILE SA STRATEGIE DE RENFORCEMENT DES ECOSYSTEMES MARINS DANS LE DELTA
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable (Medd), Abdou Karim Sall, a présidé, le samedi 5 juin 2021, à Toubacouta, la Journée mondiale de l’environnement.
La Journée mondiale de l’environnement a été célébrée avant-hier, samedi 5 juin 2021, sous le thème de la «Restauration des écosystèmes», un appel à «prévenir, stopper et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde entier». Pour l’édition de cette année, le Sénégal, à travers le ministère de l’Environnement et du Développement durable (Medd), à choisi la localité de Toubacouta, dans le Delta du Saloum, pour abriter les activités officielles prévues dans le cadre de cette journée. Une occasion pour le ministre Abdou Karim Sall, qui a présidé la cérémonie, de dévoiler la Stratégie de renforcement des écosystèmes marins du Sénégal.
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable (Medd), Abdou Karim Sall, a présidé, le samedi 5 juin 2021, à Toubacouta, la Journée mondiale de l’environnement. Célébrée cette année sous le thème “Restauration des Écosystèmes”, cette journée a été précédée par une visite sur le site du Parc animalier de “Fatala”, situé à quelques encablures de la frontière avec la Gambie, avant de déboucher sur les dispositifs de surveillance en place sur l’Aire marine protégée (Amp) de “Bamboung”, positionnée de l’autre côté des eaux bordant ce riche patrimoine naturel. Ainsi, face aux nombreux défis qui interpellent notre système environnemental, la forte mobilisation concédée par les populations locales a servi de cadre au ministre de l’Environnement pour revenir sur la nouvelle Stratégie adoptée par l’Etat du Sénégal en faveur d’un renforcement durable de ce patrimoine fortement recherché, pour la stabilisation des changements climatiques.
ERECTION D’UN POSTE DE GARDE, RECRUTEMENT PROCHAIN DE 10.000 JEUNES ENVIRONNEMENTALISTES, 600 NOUVEAUX AGENTS DES EAUX ET FORETS…
Ainsi, au-delà de la décision de son gouvernement d’ériger un Poste de garde sur le site abritant le Mirador de surveillance, dès octobre prochain, sur financement de l’Amp Mangrove, Abdou Karim Sall a annoncé le recrutement urgent d’un effectif de 10.000 jeunes pour appuyer les efforts de lutte contre la déforestation, pour le reboisement, la lutte contre les feux de brousse, la protection de l’environnement et la lutte contre le péril plastique qui est une menace de taille pour les écosystèmes et la santé des populations. A cela s’ajoute l’emploi prochain de 600 nouveaux agents des Eaux et Forêts, gardes forestiers et autres surveillants de la nature afin d’offrir au patrimoine forestier de notre pays une sécurisation opérationnelle multidimensionnelle et freiner les effets destructifs dont il est victime depuis de nombreuses années.
25% DES 64.000 HA DU DELTA SOUFFRENT DE DÉGRADATION
Malgré les six (6) Aires marines protégées (Amp) créées par le gouvernement du président Macky Sall, entre 2012 et 2020, dans le but de renforcer cette inter-agitation entre plusieurs espèces dans un même milieu et les systèmes de défense contre les changements climatiques, les menaces qui pèsent sur nos écosystèmes sont énormes. Depuis 1980, cette dégradation a atteint 25% de ces espaces ouverts. Une situation qui, en évidence, s’explique par une exploitation abusive des ressources engendrées par la mangrove qui joue un rôle essentiel dans le développement socio-économique local. C’est pourquoi, souligne Abdou Karim Sall, la préservation des écosystèmes et la restauration des espaces dégradés interpellent plus que jamais. Ainsi, dans cette perspective, d’importants efforts ont été déployés pour atteindre cet objectif car, en dépit des acquis déjà cités, neuf (9) forêts classées ont aussi été créées dans ce même exercice d’opérationnalisation du “PSE Vert” comme initié par le chef de l’Etat. Au-delà de la dimension environnementale, c’est aussi une initiative favorisant l’opportunité d’intensifier le Programme national de reforestation et qui va offrir des emplois verts à des milliers de jeunes en quête de travail.
LA MANGROVE, UNE NICHE ÉCONOMIQUE PESANT PLUS DE 900 MILLIARDS, EN DIX ANS
D’après une étude menée par l’Ong “Wetlands” sur la mangrove du Delta du Saloum, en 2020, une recette économique de 964 milliards de francs Cfa a été annoncée en termes de rentabilité pour le développement social et économique. Et ceci pour une durée de dix (10) ans. Selon le directeur exécutif de “Wetlands” Sénégal, cette étude a surtout permis de démontrer qu’en procédant à une restauration et une conservation durablement de la mangrove, le gouvernement du Sénégal pourra en effet soutirer d’importantes ressources qui serviront à construire des digues de protection contre les érosions côtières menaçant certaines parties du Delta. Ainsi, conscient du rôle fondamental que les organisations non-gouvernementales peuvent jouer dans la lutte contre la dégradation des écosystèmes, ce qui a d’ailleurs favorisé la mise en place dans la zone d’une Plateforme mangrove placée sous l’autorité technique de l’Ard (Agence régionale de développement) de Fatick, le directeur exécutif de “Wetlands” Sénégal, Ibrahima Thiam, a estimé nécessaire de mettre sur pieds une Stratégie nationale de restauration des écosystèmes de mangrove, avec le concours des différents services techniques du Medd.
ACCELERATION DU PROCESSUS DE MISE EN DEFENSE DE LA MANGROVE ET RESTAURATION DES ESPACES FORESTIERS Prés de 30 prix et distinctions remis aux “amis” de la mangrove
En dépit de l’aspect sensibilisation et diffusion des nouvelles mesures que l’Etat du Sénégal et ses partenaires au développement s’engagent à prendre afin d’accélérer le processus de mise en défens de la mangrove et restauration des espaces forestières du pays, la célébration de cette 47ème édition de la Journée mondiale de l’environnement, le samedi 5 juin 2021, à Toubacouta, a aussi été l’occasion pour le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, et le maire Pape Seydou Dianko, de fêter les acteurs qui se sont le plus distingués dans la croisade contre le péril environnemental dans la zone de Toubacouta. Ainsi, dans cette opération, près d’une trentaine de cadeaux et autres actes de reconnaissance a été décerné à des personnes ayant joué un rôle essentiel dans la sensibilisation. Soit par le chant, des dessins et autres formes d’illustrations. Soit par des actions assez illustratives sur le terrain, mais ayant trait à faire changer les comportements communautaires surtout lorsque que ceux-ci sont orientés vers les agressions souvent perpétrées en direction de la mangrove.
LES POPULATIONS EXIGENT L’ARRET DES TRAVAUX DE PEACOKE INVESTMENT ET PORTENT PLAINTE
Le litige foncier opposant des populations de Dougar à la société Peacoke Investment a pris une nouvelle tournure. Les manifestations dans la rue vont finalement céder la place à la justice suite à une plainte déposée par les populations.
Le litige foncier opposant des populations de Dougar à la société Peacoke Investment a pris une nouvelle tournure. Les manifestations dans la rue vont finalement céder la place à la justice suite à une plainte déposée par les populations.
Ils étaient nombreux vêtus de couleurs rouges trainant des banderoles sur la route nationale, scandant des slogans, «Nos terres ou notre vie», «l’administration les sangsues de la nation», «Peacoke dégage !» pour exprimer leur ras le bol. C’était à l’occasion de la marche organisée par un collectif des populations de Dougar exigeant l’arrêt des travaux de construction de maisons privées par l’entreprise Peacoke Investment.
Une marche qui vient confirmer l’échec des négociations entreprises par le gouverneur de Dakar pour concilier les deux parties en conflit depuis plusieurs mois. En dernier recours les populations ont décidé de porter l’affaire devant la justice pour un arbitrage afin d’obtenir l’arrêt des travaux. «Nous avons a introduit une plainte contre PEACOKE et toutes les forces publiques qui ont participé à son déplacement de Diamniadio pour arriver à Dougar. Nous voulons que justice soit rendue à la population de Dougar. Elles sont dans leurs droits et nous avons les papiers pour le prouver», a déclaré Mme Diop Ndour Ndiaye mandataire de la population de Dougar.
D’ailleurs une première manche est prévue demain avec une audience en référé pour l’arrêt des travaux. Ne refusant pas une négociation, ces populations se disent ouvertes au dialogue et ne s’opposent pas à la venue d’investisseurs mais exigent le respect des procédures et de leurs droits.
«Nous ne sommes pas contre le fait que les investisseurs viennent et investissent au Sénégal, mais quand même, il faudrait qu’on respecte les droits des populations. Le problème qui se pose à Dougar et un peu partout au Sénégal est causé par les dirigeants. Ce sont les agents de l’administration qui restent dans leurs bureaux ; font ce qu’ils veulent et reviennent pour dire : «non nous sommes l’Etat» alors que quand il s’agit de signer ils ne regardent que les intérêts de leur poche», a précisé la mandataire des populations.
A l’origine de ce conflit foncier, il y a un décret de juillet 2010 qui avait affecté 80 ha de terres à une société malaisienne dans le cadre du programme «une famille, un toit». Ce projet n’ayant pas abouti, les terres ont été réaffectées à une autre société marocaine pour la construction de logements sociaux. Mais selon les populations de Dougar, les terres concernées par le décret étaient situées sur le site actuel de la brigade de gendarmerie et que la société Peacoke avec la complicité de services administratifs a fait glisser ces terrains sur Dougar où elle dit posséder 74 ha.
Les nombreuses manifestations n’ont pas réussi à freiner l’ardeur des populations prêtes à tous les sacrifices pour sauvegarder leurs terres. En attendant les décisions qui seront issues des démarches judiciaires, les populations n’excluent pas d’autres actions sur le terrain pour exiger le respect de leur droit.
SI LOIN DE L’AUTOSUFFISANCE EN RIZ
L’objectif des 1600.000 tonnes n’a pas eu lieu en 2017 comme prévu. Les producteurs disent être confrontés à des problèmes qui entravent une production suffisante. Les autorités se mobilisent pour la cause
Depuis son lancement en 2010 sous le magistère du président Abdoulaye Wade et sa relance accélérée en 2014 par le président Macky Sall, le Programme national d’autosuffisance en riz (Panar) n’a pas atteint les résultats escomptés. L’objectif de produire 1600.000 tonnes n’a pas eu lieu en 2017. Les producteurs disent être confrontés à des problèmes qui ne riment pas avec une production suffisante. Du côté de la tutelle, l’espérance repose sur des projets à initier pour accroitre la production.
Sur impulsion de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, il a été créé en 2010 le Programme national d’autosuffisance en riz au Sénégal (Pnar) avec comme objectif, assurer l’approvisionnement en riz fortement dépendant des importations comme les autres produits alimentaires.
Avec des importations qui se chiffrent à 800.000 tonnes en 2007, le riz représentait 106 milliards F Cfa pour les importations nettes et est responsable pour 16% du déficit de la balance commerciale. L’Etat s’était fixé à réduire et même mettre un terme à ces importations par une disponibilité du riz local. Un objectif de production de 1 000 000 tonne de riz blanc compétitif et répondant aux goûts et exigences des consommateurs, avait été fixé au Programme national d’autosuffisance en Riz (Pnar) à l’horizon 2012. Ce but n’a pas été atteint. Selon des chiffres de l’Agence Nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) en 2013, les importations étaient à 902 526 tonnes soit plus de 191 milliards f Cfa pendant ce temps, le projet engagé par le régime du président Wade n’a permis que d’amener la production à 436 153 tonnes de Paddy équivalant à 283 500 tonnes de riz blanc soit à peine le tiers du niveau des importations en ces temps. C’est dans ce contexte que le régime du président Macky Sall, a décidé de relancer ce programme aux premières années de son magistère avec comme arme de guerre, le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas).
Son objectif est de renforcer la promotion et le développement de la filière riz local par l’augmentation des superficies, la modernisation des moyens et méthodes de production et de transformation et la professionnalisation des acteurs en vue d’améliorer la sécurité alimentaire et contribuer ainsi à la lutte contre la pauvreté à l’horizon 2017.
La production devrait s’élever à 1 600 000 tonnes de Paddy avec une contribution de 60% des zones irriguées (vallée du Fleuve Sénégal et Anambé) et de 40% des productions pluviales du Sud du pays. La méthodologie utilisée est l’appui aux producteurs notamment avec la fourniture d’une semence de qualité, l’octroi de matériels agricoles, l’aménagement des surfaces cultivées entre autres. L’atteinte de l’autosuffisance en riz en 2017 devrait coûter 424,7 milliards de F Cfa.
Les semences et les engrais devraient consommer 55% de ce montant tandis que les aménagements hydro-agricoles en irrigué et pour le pluvial se situent à 33%. Les coûts des équipements représentent 8,98%. L’appui technique (2,32%) et la formation (0,47%) se partagent moins de 3% du budget global. Cependant, plusieurs années de mise en œuvre, une échéance dépassée, des chiffres justificatifs d’une augmentation de la production sont brandis par le gouvernement ce qui n’est pas synonyme de l’atteinte d’une autosuffisance selon les producteurs.
DES PÉRIMÈTRES NON AMÉNAGÉS, ABSENCE DE STOCKAGE, PRÉSENCE DES OISEAUX GRANIVORES ET DES RATS
Pour le producteur et membre de la fédération des périmètres auto-gérés du Sénégal, Ass Niang, «il y a une progression au niveau de la production mais, pour atteindre l’autosuffisance, beaucoup de manquements doivent être résorbés aussi bien au niveau des aménagements que des conditions de production ».
Les oiseaux granivores et les rats continuent d’attaquer les rizières sans qu’on ne parvienne à les éradiquer. Les superficies à cultiver sont également des difficultés. Les défauts d’aménagements sont des problèmes qu’on doit régler. «Dans certaines zones, il y a des terres qui doivent être exploitées mais presque la moitié est vétuste et nécessite un aménagement», indique-t-il et de soutenir «qu’il est difficile d’atteindre l’autosuffisance si on ne règle pas tous ces problèmes».
Le financement injecté, les résultats glorieux brandis n’est qu’un mirage bien au-delà des progrès qui ont été certes réalisés. «Le montant, c’est juste des chiffres qu’on annonce. Par rapport au matériel, l’Etat fait des efforts mais, les producteurs en demandent plus. On ne voit que des véhicules qui roulent de gauche à droite et des missions à n’en finir. C’est juste des chiffres qu’on annonce et qu’on ne voit pas l’exécution de ces montants sur le terrain». La présence des herbes dans les périmètres exploités est un mal qui ronge la production, selon Ass Niang. Il y a aussi la qualité des semences et de l’engrais qui fausse les prévisions d’amener la production au record de plus d’un million de tonnes. Les différentes dénominations du Programme d’autosuffisance en riz sont des slogans. «Le Pracas, c’est tout simplement un slogan, qu’on ne prend pas le temps d’évaluer. On revient pour nous donner un autre avec tous les problèmes qu’il y’a eu auparavant». Mariama Baldé encadre des associations de producteurs dans le département de Médina Yoro Foulah. Elle liste l’absence de barrages, de magasins de stockage et de matériels comme des entrave développement de la filière.
NÉCESSITÉ D’ÉVALUER LES FINANCEMENTS
Ousseynou Ndiaye est le président de la filière riz et du comité interprofessionnel riz. Pour lui, « il y a une évolution mais le Pracas qui est basé sur la culture intégrale avec l’exploitation des mêmes superficies aussi bien en contre saison qu’en hivernage, n’a pas atteint son objectif». C’est ce qui a faussé au départ dit-il, «l’atteinte du programme national autosuffisance en riz».
Le problème est que les superficies produisent une quantité beaucoup plus importante en contre saison qu’en or en hivernage. «Après la récolte en contre saison, on a beaucoup de problèmes pour aller en hivernage, libérer rapidement les parcelles en procédant à une récolte et il faut une mécanisation adaptée. Le problème majeur est qu’on a des baisses de rendements observées en hivernage depuis quelques temps ; ce qui décourage les producteurs », déplore-t-il. L’une des raisons qui justifie l’absence de couverture suffisante du marché en riz local est, affirme-t-il, «le prix n’est pas incitatif». «Il n’y a que le Sénégal qui vend le riz à 130 F/ Kg.
En Mauritanie le Kg coûte 190 F CFA. Ce qui fait que beaucoup de producteurs sont plus intéressés à y vendre leur récolte». Face à tous ces manquements qui ont entravé l’atteinte de l’objectif fixé de produire 1.600.000 tonnes en 2017, -ce qui n’est pas toujours le cas-, Ousseynou Ndiaye juge nécessaire une analyse des initiatives qui ont été mises en œuvre. « On devait faire une évaluation à mi-parcours ; on ne l’a pas fait. A la fin du programme, on devait faire aussi une autre évaluation pour voir qu’est ce qui a marché et ce qui ne l’est pas afin que les résultats soient beaucoup plus intéressants», recommande-t-il avant d’affirmer «qu’atteindre les objectifs fixés, il y a 4 ans, d’avoir 900.000 tonnes de Paddy pour la zone irriguée en cultivant 150.000 ha en raison de 6 tonnes à ha, n’a jamais été possible».
La superficie actuellement cultivée n’est que 80.000 ha avec un rendement très en dessous de l’attente. Selon toujours Ousseynou Ndiaye, l’Etat a fait beaucoup d’efforts en subventionnant le matériel agricole subventionné à 60% mais, les producteurs n’en bénéficient pas suffisamment. Pour lever les contraintes liées à la production et qui ne garantissent pas un meilleur approvisionnement du marché, Ousseynou Ndiaye propose à ce que le prix du riz local soit revu à la hausse. «Le riz ne doit pas être vendu à moins de 150/Kg », soutient-il. Il trouve aussi que le Paddy doit être subventionné à 20/Kg ou bien que les charges de concurrence soient réduites. L’Etat doit aussi protéger le riz local en instaurant une taxe sur celui importé .
WALY DIOUF, COORDONNATEUR DU PROGRAMME NATIONAL D’AUTOSUFFISANCE EN RIZ (PNAR) «D’ici 5 ans, quand on aura fini de réaliser l’ensemble des activités prévues, on aura un grand bond en avant»
Le coordonnateur du Programme national d’autosuffisance en riz, Waly Diouf justifie l’échec de l’atteinte de l’objectif fixé par le respect de l’engagement pris par les producteurs et les difficultés qu’il y a eues à mettre en œuvre un programme inscrit dans la politique. Il soutient qu’avec les deux autres nouveaux projets qui seront engagés permettront de combler le gap d’ici 5 ans.
Quand j’ai été nommé, l’image de la riziculture était peu reluisante. En plus de la faiblesse des aménagements ils s’y ajoutaient les problèmes liés à l’écoulement des eaux d’irrigation et de drainage, le manque de moissonneuse batteuse qui obéit aux normes… Il y avait un réel problème d’écoulement des eaux dans la vallée du fleuve Sénégal où il n’avait pas suffisamment de digues. Dans la riziculture fluviale, on peut considérer qu’elle était simplement abandonnée à elle-même. Le rendement était très faible. Il n’y avait quasiment pas d’équipements. C’est pourquoi, nous avons alerté les autorités et des ressources massives ont été investies pour essayer de résoudre les problèmes parce qu’on ne peut pas aller vers l’autosuffisance quand on n’a pas levé les goulots d’étranglement qui étaient là et qui empêchaient à la riziculture de se développer. La riziculture s’est grandement modernisée même si des retards ont été notés dans l’exécution de certains projets, on a constaté qu’il y a un non-respect des engagements. Quand on faisait le diagnostic on l’a fait avec les acteurs qui étaient engagés en disant : «si vous, gouvernement, faites ceci, nous ferons cela». Quand on a fait l’évaluation, nous nous sommes rendus compte et ça c’est à partir de 2017/ 2018 que sur pratiquement tout ce que l’Etat s’était engagé à faire sauf le retard de certains projets, il a grandement respecté ses engagements contrairement aux producteurs. L’un des engagements majeurs que les producteurs avaient pris c’était la double culture. C’est-à-dire, là où on faisait l’irrigation, ils y cultivent pendant la contre saison et l’hivernage encore un hectare. C’est ce qu’on appelle la double culture intégrante. Nous nous sommes rendus compte que les producteurs n’ont pas été en mesure de respecter cet engagement qui a couté à la production nationale presque 200.000 tonnes. S’ils avaient respecté leur engagement, on aurait une augmentation d’environ 200.000 tonnes. Le retard qui a été noté dans un des projets phares financé par Exim Bank Inde qui devait permettre au Sénégal avant même l’hivernage 2015 d’exploiter 2000 ha additionnels en double culture intégrale s’il avait été réussi, aurait permis une augmentation de 300.000 tonnes sur la production. Le cumul des 300.000 tonnes du fait de retard d’un projet plus 200.000 tonnes à cause du non-respect d’engagement des producteurs, fait 500.000 tonnes. En 2018, nous étions à 1100.000 tonnes c’est cela qui nous permettrait d’aller à 1600.000 tonnes. Voilà donc la combinaison de ces difficultés qui ont entrainé les blocages dans l’atteinte des objectifs qui étaient initialement fixés.
Où en êtes-vous avec la politique d’avoir une production suffisante en riz ?
Le programme national d’autosuffisance en riz a permis au Sénégal d’enregistrer de grandes avancées. On peut les résumer en trois points. Premièrement, la production a été multipliée par 3, entre 2008 et 2020 en passant de 408.000 tonnes à 1.450.000 tonnes actuellement. Deuxièmement, le riz sénégalais est présent sur tout le territoire national et en excellente qualité toute l’année. Il y a moins de 7 ans ce riz n’était présent que dans la vallée du fleuve Sénégal et un peu en Casamance de façon sporadique et la qualité était très mauvaise. Partout au Sénégal, y compris dans les villages qui ne produisent pas de riz, on y trouve la variété nationale. C’est parce qu’on a augmenté très fortement la production et qu’on a investi dans la transformation qu’aujourd’hui le riz est de bonne qualité. Les acteurs de la chaine de valeur reconnaissent tous aussi de très grands changements dans leurs conditions de travail. Il est vrai que malgré tous ces acquis continuent d’être importants. On vient de bénéficier de deux projets importants qui devraient aider à faire encore à la riziculture un très grand bond. L’un de ces projets est financé par la Banque islamique de développement (Bid) pour aider à lever un certain nombre de goulots d’étranglement. L’autre est cofinancé par le gouvernement du Japon. Nous pensons que d’ici 5 ans encore quand on aura fini de réaliser l’ensemble des activités prévues dans ces deux projets, on aura encore un grand bond en avant pour la riziculture.
A combien s’élèvent les investissements faits dans le domaine ?
Entre 2014 et 2019, l’Etat du Sénégal a investi sur ressources propres 75 milliards dans la riziculture pour améliorer le niveau d’accès des producteurs aux intrants. Quand on parle d’intrants ce sont les semences, les engrais, les produits phytosanitaires pour renforcer et moderniser les équipements de production. Le président de la République avait promis 2000 tracteurs. L’objectif a été dépassé. Il n’y avait pas de moissonneuses batteuses ; aujourd’hui on a un parc. Les équipements de récolte ont été fortement augmentés, les équipements de transformation aussi. On a amélioré sensiblement la maitrise de l’eau agricole ou l’on entend plus parler du problème d’eau qui n’arrive plus dans les bassins parce qu’on a investi dans l’aménagement.
Par Michel Kizito BRIZOUA-BI
ET SI
Et si un jour venait et que les 54 Etats de l’Union Africaine se souvenaient de la vision des pères fondateurs et particulièrement celle de N’krumah
Et si un jour venait et que les 54 Etats de l’Union Africaine se souvenaient de la vision des pères fondateurs et particulièrement celle de N’krumah.
Et si un jour, tous ces États venaient à réaliser qu’après leur parcours individuel dans leurs rapports avec l’Occident, le seul moyen de peser sur l’avenir du monde est de constituer un bloc unique.
Et si un jour, les dirigeants de ces nations sœurs seulement du bout des lèvres se souvenaient de la richesse des cerveaux africains disséminés à travers la planète et leur lançaient un appel solennel pour constituer un laboratoire d’idées destiné à faire émerger et promouvoir une puissance scientifique africaine.
Et si un jour, lassés par les rapports biaisés et parfois léonins, des accords de coopération bilatéraux avec les anciennes puissances coloniales ou les nouvelles puissances du globe, nos nations sollicitaient leurs meilleurs économistes, juristes, universitaires et penseurs de la société civile pour élaborer un unique espace économique continental qui fixera cette fois ses propres règles de partenariat avec le reste du monde dans le respect des intérêts collectifs du continent.
Et si un jour, les égos de nos demi-dieux terrestres se taisaient pour faire naître et multiplier des entreprises multinationales africaines, des infrastructures transfrontalières, des usines et industries à dimension continentale, ce serait la naissance de cette Afrique économique capable de peser en chiffres et de traiter en véritable partenaire avec les grandes puissances du globe afin de tourner définitivement le dos à l’aumône.
Et si un jour venait que la logique des intérêts économiques convergents s’imposait comme une priorité permanente dans les esprits pour triompher des égoïsmes nationaux qui animent les éternels panafricanistes de la parole, la construction de l’Afrique politique forte et unifiée pourra alors commencer.
Et si un jour, un de ces respectables omniscients et érudits qui ont en mains les destinées de nos micro-États qui se gaussent d’avoir une simple souveraineté juridique, se hasardait à vous demander, loin des caméras, un petit conseil sur l’avenir du continent, osez lui dire ceci : ce qui compte ce n’est pas la longévité de votre pouvoir mais la prospérité que vous laisserez à votre peuple et aux générations futures. Or la marche vers la prospérité individuelle de nos nations est une voie sans issue quand elle est solitaire. Alors je m’interroge.
Et si un jour, l’Afrique conduite par ses leaders éclairés se levait comme un seul homme pour aller à la conquête du monde, qui oserait lui résister?