SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 septembre 2025
JOURNAL D’UNE CONFINÉE, PAR ANNIE JOUGA
NOSTALGIE D’ADO
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Je combats à ma manière un virus appelé C. Profitons de l’instant, du silence et de la lumière et tâchons d’avoir la mélancolie heureuse
#SilenceDuTemps - Depuis quelques jours, je pense à prendre des photos qui illustrent les petits faits relatés à travers mes chroniques, les lieux, les « choses » … Et pour cela, il me faut relire …19 pages ! Hum… Alors pas maintenant, me dis-je à chaque fois que j’y pense. Pourquoi des photos ? Mais pour me rassurer, vous rassurer que je ne rêve pas, que je ne raconte pas (trop) de sornettes et qui sait un jour …
Eh bien mon amie Geneviève de Marseille a aujourd’hui posté sa 30e chronique et plantée comme un timbre en début de lettre, une photo avec en prime la « petite histoire du Picon » racontée dans son site web. Pour les amateurs ou les curieux, goûtez- y ! C’est d’ailleurs assez drôle, car il y a comme une espèce de télépathie qui nous lie. En tout cas, nos angles de tir dans les chroniques se font des clins d’œil.
Elle me raconte que son ami lui avait dit il y a quelque temps de ne surtout pas mettre de photo et laisser l’imaginaire du lecteur voguer, ce qui rejoint la gentille querelle entre mes deux Charles. L’un voulant des illustrations (il est architecte), l’autre se délectant du style imagé, qui invite au voyage…surtout ne pas disperser l’esprit du lecteur.
J’ai évoqué sa manie de commencer sans les terminer différents livres le jour où elle-même pensait en reparler, se justifier sûrement ou peut-être annoncer : « enfin, je viens de finir tel livre … »
La relecture des chroniques gentiment proposée par nos conjoints et gentiment repoussée …
Les jours où c’est duuur, sont partagés aussi. Pas les mêmes jours, n’ayez crainte, sans que nous ne nous parlions d’ailleurs et une résistance bien sourde nous habite et nous fait dire qu’il n’est plus question d’abandonner, qu’il est préférable de ne même pas penser combien cette période durera, il faut y aller rek !
Hier soir j’étais bercée par la musique que Viou écoutait : Percy Sledge et son célèbre When a man love a woman, These arms of mine de Otis Redding, John Lee Hooker, Nina Simone, l’inimitable James Brown dans un terrifiant There was a time, Joan Baez In The Ghetto, Bony M. et encore Enrico Macias avec J’ai quitté mon pays … et même Nana Mouskouri, … je peux continuer ?
Ces morceaux-là que nous écoutions adolescents, que nous dansions les soirs où nous avions la permission pendant les vacances d’aller en boom organisée dans les quartiers de Dakar et pour tout vous dire en fait, moi je n’y allais que parce que j’étais la caution de la mère Mich’ imposée par Pap’Téo pour la surveiller, pensait-il ! Que de souvenirs…
J’aurais aimé faire tapisserie le moment où arrivait la série de Formidable ! Avec non pas une lumière tamisée, mais nuit noire totale (nous étions en général dans des cours de maison Sicap), danser sans grand enthousiasme avec quelqu’un qui a les mains moites, ou la chemise mouillée, ayant tant transpiré ou tout simplement qui ne te dit rien du tout … durant 15/20 mn, un vrai calvaire. Bon, j’ai changé entre temps et apprécié par la suite et sans rien subir de ces moments-là !
Ces musiques me résonnent aux oreilles provoquant une grande nostalgie. Alors, merci à l’ami Tidiane confiné à Toulouse à l’insu de son plein gré, d’avoir réveillé mes souvenirs d’ado’ ! En nous faisant les réécouter. J’imagine qu’il prépare depuis là-bas une super boom d’anti-C. à Ngaparou et comme au bon vieux temps !
Jour 24
Je me mets à table pour écrire. Il est 18 h 00 et c’est bien la première fois, sachant que j’ai un rendez-vous Skype avec les membres du CA du Collège à …19h 00 ! Question d’avancer un peu dans mon devoir quotidien.
Je me rends compte en fait que cela ne marche pas vraiment. Je n’arrive pas à coucher grand-chose sinon ces quelques explications. En fait, j’ai pris la (mauvaise) habitude de l’urgence qui vous bouscule et vous force à vous mettre sur les rails ! Ah, sûrement quelques réminiscences (réflexes) de mes « charrettes d’architecte ».
Mais je dois faire des efforts, ne serait-ce que pour ceux qui sont deux heures avant moi et semble-t-il, attendent ce morceau de vie, sans me mettre trop de pression, me disent-ils. Parce qu’ils m’aiment bien et moi je viens les embêter avec mes petits matin, midi, soir que j’impose au quotidien.
Et la liste s’allonge, tous les jours en discutant çà et là, en écoutant les amis parler de leur quotidien de confinés et en racontant les miens, j’entends souvent un « et si tu me l’envoyais ta chronique… » intéressé.
Et il y a aussi ceux qui sont acteurs comme l’ami des « Formidables » qui malgré les 2 h de décalage a lu aussitôt envoyée, hélas tardivement, le jour 23. Moi qui pensais la lui servir au petit déjeuner !
Il s’est invité, a bonifié mon souvenir en le mélangeant à son souvenir de DJ à Kaolack. Doté d‘une stratégie inouïe : une longue série de Jerk genre Get Ready, épuisant les danseurs les moins vigilants et partis à la recherche d’endroits plus frais, question de faire sécher leurs chemises… la série des « slow Formidable » est alors envoyée et fringant DJ et sa clique surgissent tel Zorro …, vous imaginez la suite !
Paraît-il que j’ai déjà un et même plusieurs éditeurs, un archiviste … enfin plein de gens qui me prennent très au sérieux. Moi je m’amuse, je combats à ma manière un virus appelé C. et avec des mots aussi.
À moins qu’ils ne veuillent déjà se faire de l’argent ! Ah quelle affaire, on en reparlera de toute façon …
J’ai reçu une très belle vidéo qui nous invite à nous inspirer du peintre américain Edward Hopper qui dit de son travail : « Ce n’est pas les gens que je voulais peindre, c’était le rayon de soleil sur le côté de la maison … » C’est le peintre de la solitude, sourd et confronté à la crise de 29 : « il montre des gens seuls plongés dans leurs pensées, qui font des choses qu’on ne voit pas, mais dans leur solitude, cela crée une attente, des scènes résolument optimistes. En fait, ses personnages sont empreints d’une âme, d’une beauté révélée par une sublime luminosité ».
Profitons de l’instant, du silence et de la lumière et tâchons d’avoir la mélancolie heureuse.
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle est administratrice.
ALPHA CONDÉ, L'EX-OPPOSANT HISTORIQUE ACCUSÉ DE DÉRIVE AUTORITAIRE
Le président guinéen que des militaires affirment avoir capturé dimanche à Conakry est un ancien opposant historique qui a fait modifier la Constitution, lui permettant de briguer un troisième mandat controversé, écornant davantage
En 2010, il devient le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d'Afrique de l'Ouest, jusqu'alors sous la coupe de régimes autoritaires, voire dictatoriaux.
Dix ans après, sa réputation d'opposant intraitable, en exil pendant de longues années, puis embastillé sous le régime du militaire Lansana Conté (1984-2008), est ternie par les accusations d'avoir plongé son pays dans la crise pour s'accrocher au pouvoir.
A 83 ans, cet homme encore svelte qui boîte légèrement, né à Boké (Ouest), issu de l'ethnie malinké, la deuxième du pays, se présente invariablement comme un modernisateur, opposé à l'excision et aux mariages forcés, "candidat des femmes et des jeunes".
"Je me suis battu pendant 45 ans, j'étais opposant, mes adversaires sont des fonctionnaires qui sont devenus Premiers ministres après avoir mis le pays à terre.C'est extraordinaire que je sois considéré comme un dictateur antidémocrate!", lançait-il lors de la campagne pour sa réélection en octobre 2020.
Il vante aussi son bilan: réalisation de barrages hydroélectriques, révision des contrats miniers et retour de l'armée dans les casernes, alors que le pays a traversé la pire épidémie d'Ebola de l'Histoire (décembre 2013-2016).
Mais malgré la richesse du sous-sol de la Guinée, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d'un euro par jour, selon l'ONU.
Les ONG comme Human Rights Watch (HRW) dénoncent les conséquences désastreuses qu'a sur l'environnement et les populations la "croissance fulgurante" de l'exploitation de la bauxite, principal minerai permettant la production d'aluminium, dont le pays détient les plus importantes réserves mondiales.
- Tempérament irascible -
Mais c'est surtout sa volonté intransigeante de faire adopter par référendum une nouvelle Constitution, afin selon ses détracteurs de pouvoir se représenter, qui a divisé le pays.
La répression de la contestation a fait des dizaines de morts.Les défenseurs des droits humains ont accusé de brutalité les forces de sécurité et le régime d'Alpha Condé qui a balayé les "rapports unilatéraux" selon lui d'organisations comme Amnesty International.
Cet orateur habile et érudit qui se réclame de la gauche goûte peu la contradiction.
"Je suis choqué de vous entendre dire que la Guinée n'a pas émergé, je suis choqué, franchement.Je suis choqué!", a-t-il ainsi pesté tout au long d'une interview en 2018 à des médias français pour le 60e anniversaire de l'indépendance.
En 2017, cet ancien dirigeant de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF) dans les années 1960 retrouvait les accents de sa jeunesse de syndicaliste pour tancer des étudiants qui chahutaient pour lui réclamer les tablettes informatiques promises pour sa réélection."Vous êtes comme des cabris: +Tablettes, Tablettes!+", grinçait-il, sautant sur place à pieds joints devant une assistance médusée.
Parti en France à 15 ans, Alpha Condé y a obtenu des diplômes en économie, droit et sociologie.Il enseigne ensuite à l'université parisienne de la Sorbonne.Marié trois fois, il est père d'un garçon.
Il anime des mouvements d'opposition au régime dictatorial d'Ahmed Sékou Touré, "père de l'indépendance", qui le fait condamner à mort par contumace en 1970.
Il rentre en Guinée en 1991, sept ans après la mort de Sékou Touré, auquel a succédé Lansana Conté.Aux présidentielles de 1993 et 1998, ni libres ni transparentes, M. Condé est officiellement crédité de 27% et de 18% des voix.
Il inquiète néanmoins Lansana Conté qui le fait arrêter après la présidentielle de 1998 et condamner en 2000 à cinq ans de prison.Sous la pression internationale, il est gracié en 2001.
Il reste dans l'opposition après l'avènement de la junte du capitaine Moussa Dadis Camara en 2008.
En 2010, le "Professeur Alpha Condé" est enfin élu, au second tour, après avoir été très nettement distancé au premier par l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
En 2015, il est réélu au premier tour, loin devant M. Diallo, son principal opposant, qu'il bat à nouveau très largement dès le 1er tour le 18 octobre 2020, selon les résultats officiels contestés par ses adversaires.
En juillet, un élu local de Conakry passé du parti au pouvoir à l'opposition a été condamné à 3 ans et 4 mois de prison ferme pour "offense au chef de l'Etat" après avoir déclaré que seules les armes pourraient le chasser du pouvoir
LA FRANCE CONDAMNE LA TENTATIVE DE PUTSCH EN GUINÉE ET APPELLE À LA LIBÉRATION DE CONDÉ
Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé, plus tôt dans la journée, avoir capturé le chef de l'Etat et "dissoudre" les institutions, mais une grande confusion règne à Conakry sur qui est maître de la situation
Le Quai d'Orsay a réagi par communiqué dans la soirée au coup de force de militaires dans la journée. Ces derniers détiennent le président et ont annoncé la dissolution de la constitution à la télévision nationale.
La France "condamne la tentative de prise de pouvoir par la force" en Guinée et appelle à "la libération immédiate et sans condition du président Alpha Condé", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié dimanche 5 septembre dans la soirée.
Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé, plus tôt dans la journée, avoir capturé le chef de l'Etat Alpha Condé et "dissoudre" les institutions, mais une grande confusion règne à Conakry sur qui est maître de la situation. Le ministère de la Défense a pour sa part assuré avoir repoussé l'attaque des forces spéciales contre la présidence, malgré la diffusion d'une vidéo montrant le président Condé entre les mains des putschistes. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné sur Twitter ce "coup de force" et demandé la libération d'Alpha Condé.
Selon des informations de La Provence ce dimanche, le Sénégal suivrait de près Boubacar Kamara. Le joueur de l'OM, âgé de 21 ans, a porté au cours de sa carrière le maillot de l'équipe de France dans toutes les catégories de jeunes.
L'heure des choix pour Boubacar Kamara. Courtisé en Premier League et notamment par Newcastle lors du dernier mercato estival, le joueur de 21 ans est finalement resté à l'OM, alors qu'il se trouve actuellement dans la dernière année de son contrat, qui expire en juin 2022.
Il a côtoyé toutes les équipes de jeunes avec la France
Selon des informations de La Provence ce dimanche, des questions se posent aussi pour son avenir en sélection. International Espoirs avec l'équipe de France, Boubacar Kamara aurait fait l'objet d'une approche du Sénégal. Les Lions de la Téranga suivraient de près l'évolution d'un joueur qui a côtoyé toutes les équipes de France chez les jeunes.
On l'appelle le GPS. Le Groupement des Forces spéciales, dirigé par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, est à l’origine du coup d’État en cours en Guinée, ce dimanche. De qui s'agit-il ?
TV5 Monde |
Margot Hutton |
Publication 05/09/2021
Le Groupement des Forces spéciales, dirigé par Mamady Doumbouya, est à l’origine du coup d’État en cours en Guinée, ce dimanche 5 septembre. Ils affirment avoir capturé le président Alpha Condé et dissoudre les institutions.
“Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous, de dissoudre la Constitution”, déclare l’un des putschistes, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. C’est Mamady Doumbouya, lieutenant-colonel du Groupement des Forces spéciales qui prononce ces mots.
Avant de déclarer cela, le lieutenant-colonel, un Malinké originaire de la région de Kankan, énumère les différents facteurs qui ont poussé ces militaires à s’emparer du pouvoir.
Les putschistes ont aussi décidé " de dissoudre les institutions; nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes.”
Plus tard dans la journée, une déclaration est faite par des putschistes à la RTG télévision nationale guinéenne pour réitèrer ces propos.
Qui est à la tête du Groupement des Forces spéciales ?
Bérets rouges sur la tête, le Groupement des Forces spéciales (ou GPS) est une unité de l’armée guinéenne, aussi bien entraînée qu’équipée. Mamady Doubouya en a pris la tête en 2018, après avoir été rappelé en Guinée. Auparavant, il était légionnaire pour l’armée française.
"On ne sait pas grand chose de lui, affirme Boubacar Sanso Barry, rédacteur en chef du site LeDjely.com. Les Guinéens l'ont vu pour la première fois à l'occasion du défilé du cinquantenaire le 2 octobre 2018."
"Très souvent, son nom a été évoqué comme pouvant intervenir au nom de l'armée" au cours de la crise que le pays a traversé, poursuit le journaliste.
Les autorités guinéennes étaient devenues méfiantes à son égard ces derniers mois, vis-à-vis de sa volonté d’autonomiser le groupement par rapport au ministère de la Défense.
À la fin de la vidéo, Mamady Doumbouya appelle ses “frères d’armes à l’unité afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple de Guinée.” Il les invite cependant à “rester dans les casernes” afin de “continuer les activités régaliennes.”
Des échanges de tirs nourris ont eu lieu dimanche, avant l’annonce des putschistes. Deux civils auraient été blessés. Une autre vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre le président Alpha Condé assis sur un canapé, entouré de militaires. L’un d’entre eux lui demande : “est-ce qu’on a touché à un seul de vos cheveux ?”, mais le président refuse de répondre.
ALPHA CONDÉ ARRÊTÉ PAR LES PUTSCHISTES
Depuis le début de la matinée, le quartier du palais présidentiel était le théâtre de tirs nourris. Ce putsch est mené par le Groupement des forces spéciales, dirigé par Mamady Doumbouya
Entouré de militaires en treillis, masqués et les armes à la main, Alpha Condé apparaît sur un canapé du palais présidentiel. Le président guinéen est comme sonné, la chemise entre-ouverte, les pieds nus. « Est-ce qu’on a touché à un seul de vos cheveux ? On vous a brutalisé, Excellence? » lui demande un militaire dans une vidéo tournée à Sékoutoureya. Alpha Condé, 83 ans, semble aller bien mais reste silencieux. Il n’aura fallu que quelques heures aux putschistes pour se saisir de celui qui dirigeait le pays depuis onze ans.
Tout est allé très vite. Cette journée folle à Conakry a débuté aux alentours de 8h. Des tirs nourris et à l’arme lourde ont été entendus tout au long de la matinée aux abords de Sékoutoureya, le palais présidentiel où se trouvait alors le chef de l’État. Selon des photos, il aurait depuis été emmené hors du palais présidentiel.
À la mi-journée, une déclaration de Mamady Doumbouya, un Malinké originaire de la région de Kankan, a circulé sur les réseaux sociaux. Selon les informations de Jeune Afrique, c’est ce lieutenant-colonel et ses hommes du Groupement des forces spéciales (GPS), une unité d’élite de l’armée aussi bien entrainée qu’équipée, qui sont à l’origine du coup d’État.
Depuis le début de la matinée, le quartier du palais présidentiel est le théâtre de tirs nourris. Cette tentative de putsch est menée par les éléments du Groupement des forces spéciales
Situation de tension à Conakry ce dimanche matin à Kaloum, siège du pouvoir de la capitale de la Guinée. Des tirs nourris à l'arme automatique ont été entendus. De nombreux militaires étaient visibles dans les rues.
Des tirs nourris d'armes automatiques ont retenti dimanche matin dans le centre de Conakry, capitale de la Guinée, et de nombreux soldats étaient visibles dans les rues, ont rapporté plusieurs témoins à l'AFP.
Aucune explication n'était disponible dans un premier temps sur les raisons de cet accès de tension sur la presqu'île de Kaloum, centre de Conakry, où siègent la présidence, les institutions et les bureaux d'affaires.
Les autorités sont restées jusqu'alors silencieuses sur la situation.
Des habitants joints au téléphone à Kaloum ont fait état de tirs soutenus. S'exprimant sous le couvert de l'anonymat pour leur sécurité, ils ont dit avoit vu de nombreux soldats intimant aux résidents de rentrer chez eux et de ne pas en sortir.
L'accès à la presqu'île de Kaloum est restreint du fait de sa géographie. Les forces de sécurité peuvent aisément la bloquer.
La question du troisième mandat du président marquée par des violences meurtrières
Depuis des mois, ce pays d'Afrique de l'Ouest parmi les plus pauvres du monde malgré des ressources minières et hydrologiques considérables est en proie à de profondes crises politique et économique, aggravées par la pandémie de Covid-19.
La candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat le 18 octobre 2020 a provoqué avant et après l'élection des mois de tensions qui ont causé des dizaines de morts dans un pays coutumier des confrontations politiques sanglantes. L'élection a été précédée et suivie par l'arrestation de dizaines d'opposants.
M. Condé, 83 ans aujourd'hui, a été définitivement proclamé président pour un troisième mandat le 7 novembre, malgré les recours de son principal challenger, Cellou Dalein Diallo, et de trois autres candidats qui dénonçaient des "bourrages d'urnes" et des irrégularités de toutes sortes.
Des défenseurs des droits humains fustigent une dérive autoritaire observée au cours des dernières années de la présidence Condé et remettant en cause les acquis du début.
Un lourd passé de décennies de régimes autoritaires
M. Condé, ancien opposant historique, emprisonné et même condamné à mort, était devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu après des décennies de régimes autoritaires.
Les militaires s'étaient emparés du pouvoir par la force en 2008 après la mort du président Lansana Conté.
M. Condé a rejoint aux yeux de ses adversaires et de maints défenseurs de la démocratie les rangs des dirigeants africains se maintenant au pouvoir au-delà du terme prévu, de plus en plus souvent en usant d'arguments légaux.
Il avait fait adopter en mars 2020, malgré une contestation déjà vive, une nouvelle Constitution pour, disait-il, "moderniser (les) institutions" et, par exemple, accorder une plus grande place aux femmes et aux jeunes.
L'opposition dénonçait un "coup d'Etat" constitutionnel. La contestation a été à plusieurs reprises durement réprimées.
M. Condé se targue d'avoir fait avancer les droits humains et d'avoir redressé un pays qu'il dit avoir trouvé en ruines.
Il se défendait en octobre 2020 sur Radio France Internationale et France 24 de vouloir instaurer une "présidence à vie". La nouvelle Constitution lui permet théoriquement de se représenter dans six ans, une éventualité sur laquelle il s'est gardé de se prononcer.
par Alain Foka
VIDEO
EN FINIR AVEC LA TRAITE NÉGRIÈRE EN AFRIQUE
Difficile d’imaginer qu’au 20e siècle, l’on ait réduit des centaines de milliers de nos populations en esclaves. Cette fois-ci, c’est sur leur propre terre, dans leur propre village qu’on les a réduit en esclavage
Difficile d’imaginer que dans nos pays se pratique encore la traite négrière, difficile d’imaginer qu’au 20e siècle, l’on ait réduit des centaines de milliers de nos populations en esclaves. Cette fois-ci, c’est sur leur propre terre, dans leur propre village qu’on les a réduit en esclavage. Avec encore une fois la complicité de leurs chefs. Les mines en RDC ne sauraient être une malédiction pour les congolais. Il faut rapidement le transformer en opportunité. Cela ne dépend que des dirigeants.
20 ans de guerre et de coûteuse présence pour un bilan mis à terre en quelques semaines. L'échec américain à Kaboul pose la question de la pertinence des interventions occidentales à l'étranger et de leurs difficultés à imposer un modèle de gouvernance
La prise de Kaboul par les talibans, sans combat, sonne comme la sanction retentissante d'un projet global mal conçu et mal exécuté, selon les experts consultés par l'AFP.
Au-delà de la déroute d'une armée afghane créée par Washington, s'est révélée la faillite de toute une politique et de quatre présidents - George W. Bush, Barack Obama, Donald Trump, Joe Biden.
Tous ont été confrontés à l'insoluble conclusion de cet engagement, entamé comme une riposte aux attentats du 11 septembre 2001, puis devenu une guerre d'usure pour éviter que le pays redevienne un sanctuaire jihadiste, tout en gérant d'autres priorités stratégiques comme la guerre en Irak à partir de 2003.
Ils ont surtout tenté de créer une armée afghane digne de ce nom et d'installer une structure étatique viable. "En tant que président j'ai axé notre stratégie sur l'entraînement et le renforcement des forces afghanes", résumait Barack Obama en 2016. "Nous avons chassé Al-Qaïda de ses camps, aidé les Afghans à renverser les talibans et à établir un gouvernement démocratique".
Quelques succès
Mais malgré les milliards d'aide publique, les projets des bailleurs et des ONG, "les efforts de la communauté internationale visant à créer quasiment de toutes pièces puis à consolider l'Etat afghan n'ont pas été couronnés de succès", résume Serge Michailof, de la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi).
Quelques réussites sont sorties du lot, souligne-t-il, citant "la création entre 2002 et 2005 de quatre institutions fonctionnant correctement: le ministère des Finances, la Banque centrale, le ministère de la Reconstruction et du Développement Rural et les Renseignements militaires".
Ces vingt années de présence ont par ailleurs permis à pratiquement une génération d'Afghans de vivre libres de la férule talibane.
"Hubris"
Mais ces succès ont surnagé au milieu du népotisme et de la corruption.
"Il n'y avait pas de cohésion idéologique au sein de l'armée, ni de sens du devoir de l'appartenance nationale", estime Abdul Basit, chercheur de la S. Rajaratnam School of International Studies (RSIS) à Singapour. Il décrit une corruption aussi endémique au sein de l'armée que dans la société civile. Et pointe l'absence de concept d'Etat nation, dans un pays où clans et tribus dominent l'architecture sociale.
Or, "on peut améliorer un outil militaire, mais si derrière, vous n'avez pas de gouvernance fiable, si vous n'avez pas réussi à transcender le clanisme et les tensions tribales, à créer des structures de développement économique qui permettent à l'Etat de payer ses armées, c'est très difficile", résume à l'AFP un officier militaire européen, spécialiste de la formation, sous couvert d'anonymat.
Il évoque lui aussi la nécessité de fondations "sociales et étatiques solides". Mais "ce n'était pas le cas en Afghanistan".
Derrière cet échec pointe aussi un sentiment de supériorité dont s'est parée la première puissance mondiale, sûre de ses valeurs et de la nécessité de les exporter. David Lake, professeur de sciences politiques à l'université de San Diego (Californie), dénonce à cet égard "l'hubris" qui permet de croire qu'une "entité étrangère peut se parachuter dans un pays et construire un Etat à la fois légitime et loyal".
"Se venger"
Brahma Chellaney, professeur d'études stratégiques au Centre for Policy Research (CPR), un think-tank privé basé à New Delhi, dénonce pour sa part un mensonge américain.
"Les Etats-Unis ne sont pas allés en Afghanistan pour construire l'Etat mais pour se venger des attaques du 11 septembre", estime-t-il, ajoutant qu'il "incombait aux autres nations de construire l'Etat. L'Inde a investi plus de 3 milliards de dollars dans la construction d'autoroutes, d'hôpitaux, de barrages et du parlement".
Malgré plusieurs exemples frappants des échecs américains à bâtir des forces armées locales (Vietnam, Irak, Afghanistan), les interventions occidentales ne sont pas condamnées à échouer, tempère Seth Jones, du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington, soulignant la réussite des Etats-Unis en Colombie, ou de l'Europe et des Etats-Unis dans les Balkans.
Toutefois, après la débâcle afghane, "les Etats-Unis seront profondément réticents à s'engager dans de la construction de l'Etat à grande échelle", estime-t-il. "C'est trop difficile à faire de l'extérieur et ça fonctionne rarement".
Les alliés des Etats-Unis semblent eux aussi tirer des conséquences: "Je ne crois pas au +state building+", l'aide à la cosntruction d'un Etat, a ainsi abruptement déclaré Emmanuel Macron au Journal du dimanche, interrogé sur l'intervention antiterroriste française au Mali qui dure depuis 2012.
LES CAUSES DE LA SCISSION DE L'OPPOSITION
Pour le Professeur Moussa Diaw, de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, la faisabilité de la grande coalition de l’opposition sera difficile. Il estime qu’on peut parler d’échec au moment où de grands partis comme le Pds déclinent l’offre
Dès l’annonce du lancement de la coalition « Yewwi Askan Wi », avant-hier, le Parti démocratique sénégalais (Pds), Bokk Gis Gis et And Jëf (Aj) de Mamadou Diop Decroix ont dit qu’ils n’allaient pas intégrer la nouvelle structure. Le Pds dénonce « plusieurs jeux dans l’ombre » et des « détours et subterfuges inutiles » qui plombent toute initiative de coalition.
Pour le Professeur Moussa Diaw, de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis, la faisabilité de la grande coalition de l’opposition sera difficile. Il estime qu’on peut parler d’échec au moment où de grands partis comme le Pds déclinent l’offre. Cette démarcation, affirme-t-il, va fragiliser l’opposition. « Elle montre l’incapacité à dépasser les contradictions entre les leaders, les égos, les ambitions personnelles et les intérêts particuliers. C’est dommage que les leaders ne soient pas capables de dépasser ce cap. Le problème, c’est l’union. Ils ne sont pas unis », soutient M. Diaw.
« Au vue de ce qui ce qui se passe, il y a des raisons qui peuvent faire douter de la possibilité pour les partis de l’opposition les plus significatifs de se réunir autour d’une coalition », affirme Jean-Charles Biagui, enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. Il est d’avis que les uns et les autres agissent de manière stratégique parce qu’il y a beaucoup d’enjeux : élections locales et positionnement. « Il y a beaucoup de pesanteurs et de contraintes probablement liées à des questions d’égo mais aussi de leadership », note M. Biagui.
Pour Moussa Diaw, « ce n’est pas de petites formations qui vont régler le problème. Ces partis ont des leaders médiatiques, mais ils leur manquent une base et ils n’ont pas montré une capacité de mobilisation ». Sur ce, il pense qu’un parti comme le Pds aurait pu servir de locomotive à la nouvelle coalition.
Les coalitions, une règle depuis 2000
Mais quoi qu’il advienne, M. Diaw indique qu’il y aura des coalitions avec la pléthore de partis lilliputiens. Il rappelle les présidentielles de 2000, de 2012 et de 2019 pour dire que les coalitions sont devenues la règle et qu’aucun parti ne peut gagner à lui seul une élection. Un point de vue que partage Jean-Charles Biagui selon qui les partis politiques d’opposition ont habitué les Sénégalais à des coalitions depuis l’an 2000. L’universitaire rappelle que des coalitions ont permis au Sénégal de connaitre deux alternances. « C’est une réalité qu’aucun leader politique ne peut ignorer », soutient-il, précisant que cette volonté de s’unir est liée à une réalité politique.
Rappelant les raisons avancées par le Pds, Bokk Gis Gis et Aj, Moussa Diaw soutient que ce n’est pas une question d’ambition politique ou de partis anciennement implantés, mais plutôt d’opportunité politique. « De toutes les façons, estime-t-il, cet échec ne va pas décourager les initiateurs à élargir la coalition et associer d’autres forces politiques ».
Jean-Charles Biagui n’écarte pas l’hypothèse de voir plusieurs coalitions au sein de l’opposition. Il indique que les partis et mouvements politiques qui se dégagent autour de la nouvelle coalition, à savoir Pastef, Pur et « Taxawu Sénégal », ont participé aux dernières élections et mesurent les enjeux. « Ces partis ont compris qu’ils pouvaient beaucoup gagner en s’unissant », affirme l’enseignant-chercheur. Il se demande pourquoi ces partis n’ont pas, au début, invité les autres formations politiques et mouvements en donnant une réponse. À son avis, « ce sont probablement les trois les plus significatifs de l’opposition si on y ajouter le Pds ». Dans tous les cas, estime M. Biagui, l’enjeu des coalitions est important.