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22 juin 2025
«CE REPORT DES ELIMINATOIRES NE NOUS MET PAS DANS UN INCONFORT»
Les deux rencontres amicales vont permettre à Aliou Cissé de s’adapter au report des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 mais aussi d’expérimenter de nouvelles choses.
L’équipe nationale du Sénégal continue de peaufiner sa préparation en vue des deux matches amicaux contre la Zambie (5 juin) et le Cap Vert (8 juin). Ces deux rencontres amicales vont permettre à Aliou Cissé de s’adapter au report des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 mais aussi d’expérimenter de nouvelles choses. Le technicien a par ailleurs salué les victoires de l’équipe nationale de Beach soccer mais aussi d’Edouard Mendy en Ligue des Champions avec Chelsea.
Ce mois juin devait être un mois brulant avec le début des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. À cause du mauvais état de nombreux stades sur le continent et de la pandémie de Covid-19, les sélections africaines auront droit à des matches de préparation. Le Sénégal ne dérogera pas à la règle avec la programmation de deux matches amicaux contre la Zambie et le Cap-Vert. Une façon pour Aliou Cissé de répéter les gammes mais aussi une façon de s’adapter à la décision des instances internationales de reporter les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 de juin à septembre prochain. « Ce report des éliminatoires de la coupe du monde ne nous met pas du tout dans un inconfort. Aujourd’hui nous sommes des professionnels. On s’est déjà préparé depuis deux mois à cela c’est-à-dire depuis qu’on a fini de jouer contre le Congo et l’Eswatini au mois de mars. On était déjà projeté sur les deux matches contre le Togo et le Congo. En réalité nous sommes en compétition et cela ne s’arrête jamais. Nous sommes en alerte et nous sommes prêts à nous adapter à n’importe quelle situation. C’est vrai que ça devait être deux matches officiels, ça n’a pas été le cas. En tout cas à l’heure où je vous parle, on le sent à travers nos joueurs qu’ils ont envie de faire un gros match. J’espère que ces deux matches amicaux nous permettront de mieux préparer ces deux matches officiels qui seront au mois de septembre et qui seront très importants pour l’évolution de cette génération » a indiqué Aliou Cissé ce mardi à la fin de la séance quotidienne d’entrainement de son équipe.
YOUSSOU SABALY RENTRE EN FRANCE POUR DES RAISONS PERSONNELLES
Le technicien aux dreadlocks devra néanmoins se priver d’Habib Diallo de Sada Thioub pour ces deux matches de préparation et éventuellement de Youssou Sabaly. « Habib Diallo n’a pas pu honorer sa sélection parce qu’il a un problème au genou. Après il faut s’approcher du staff médical pour savoir exactement ce qui lui arrive. Une chose est sûre c’est qu’il n’était pas apte. On avait déjà anticipé sur Mame Baba Thiam qui était déjà là. Sada Thioub a eu le Covid et il n’a pas pu prendre le vol. On avait aussi anticipé cela avec Abdallah Sima qui est venu retrouver le groupe. On attend aussi Edouard Mendy. Je l’espère d’ici vendredi. En tout cas pour le premier match je pense qu’Edouard ne sera pas là. On attend qu’il soit là le vendredi. A partir de là, le groupe sera au complet. (…) Youssou Sabaly doit retourner en France pour des raisons personnelles. J’espère qu’il reviendra. Mais pour dire la vérité je ne crois pas qu’il sera opérationnel pour le premier match. J’espère pouvoir le récupérer pour le deuxième match » assure-t-il.
« LE SENEGAL EST CAPABLE DE JOUER PLUSIEURS STRATEGIES »
En attendant de pouvoir compter sur l’ensemble de son groupe, Aliou Cissé expérimente différents systèmes en vue des prochaines échéances comme il l’a souligné en conférence de presse. Après le 3-5-2 appliqué lors des deux derniers matches qui avait récolté une pluie de critiques, l’ancien capitaine de la génération 2002 devrait revenir à ses fondamentaux. « Il y a rien à cacher dans cette équipe nationale. On a un potentiel. Vous avez vu les deux équipes il y a de la qualité. S’il y a un onze qui se dégage c’est juste normal. C’est une possibilité de jouer en 4-4- 2ccomme aussi on peut jouer en 4-3-3. Mais bon là à l’entrainement on essaie plusieurs stratégies mais cela ne veut pas dire que le jour du match on jouera comme ça. La stratégie je ne vais pas vous la donner, vous le savez très bien. Laissez-moi la donner à nos joueurs. Pour être sérieux, le Sénégal est capable de jouer plusieurs stratégies. On a ouvert pour pouvoir donner plus de joie à nos supporters. C’était important qu’ils soient là en cette période de Covid. C’était important d’avoir une fusion avec le public. Mais la stratégie elle peut varier. C’est vrai que ces derniers jours on a insisté sur un 4-2-3-1 ou sur un 4-4-2. Cet après-midi (hier) j’avais mis aussi un 4-3-3 » rassure le sélectionneur national.
ALIOU CISSE SALUE LA VICTOIRE DES « LIONS » DU BEACH SOCCER ET D’EDOUARD
Aliou Cissé a également profité de ce face-à-face avec la presse pour saluer la victoire finale de l’équipe nationale de Beach Soccer à la CAN organisée au Sénégal mais aussi celle d’Edouard Mendy en Ligue des Champions avec Chelsea. « Ce qu’ils ont fait est extraordinaire. Six fois champions d’Afrique ce n’est pas la rigolade. Ça montre qu’ils sont vraiment forts. Je voudrai vraiment les féliciter. Ngalla et son équipe, Chita, Mamadou Diallo ancien international etc. ce sont des gens expérimentés, très professionnels. Ils ont vraiment fait du bon boulot. Félicitations à eux. Pour Edouard c’est juste extraordinaire quand on connait son passé avec tous les combats qu’il a eu à affronter à un moment donné de sa vie.
Arriver à être champion d’Europe c’est juste extraordinaire. Cela prouve que dans la vie il ne faut jamais abandonner. Il faut croire en ses rêves, continuer à travailler pour ses rêves, penser grand et rêver grand. Mentalement il est extraordinaire. Je luis souhaite une longue vie avec une bonne santé pour qu’il continue à performer en équipe nationale parce que l’objectif c’est ça aussi. Emmagasiner de l’expérience en Ligue des Champions et pouvoir nous l’apporter au sein de notre équipe nationale. Des profils comme Edouard on en a besoin et j’encouragerai toujours les joueurs de l’équipe nationale à être à ce niveau-là. C’est bon pour notre football et notre pays parce que la Ligue des Champions est diffusé partout dans le monde et on sait qu’il y a eu un Sénégalais qui l’a remporté. C’est très noble. On va le préparer pour jouer contre le Cap-Vert. Après on aura le temps de faire la fête avec lui. Pour l’instant je sais que quand il viendra on va l’accueillir pour le féliciter. Je le connais et je sais que c’est un professionnel. Le lendemain il sera déjà prêt à chaussant les chaussures et me dire : coach je suis prêt à jouer. On a besoin d’état d’esprit comme ça de nos garçons. » s’extasie-t-il. Les « Lions » vont continuer leur préparation en vue des deux duels en amical dans le but d’être prêt avant le grand saut pour les éliminatoires de la coupe du monde 2022. 120 matches vont s’enchaîner de septembre à novembre pour désigner les dix prétendants aux cinq places réservées à l’Afrique à la prochaine Coupe du monde.
Par Ousmane François GUEYE
L’INQUIETANT MUTISME DU MINISTRE OMAR FACE AUX PREOCCUPATIONS DES POPULATIONS DE RUFISQUE
Malgré tous les problèmes auxquels notre ville est confrontée, on ne l’a jamais vu ni entendu proposer des pistes de solutions à même d’aboutir à leur trouver une solution définitive en sa qualité de ministre en charge des collectivités territoriales.
Nous avons comme conviction, que le ministre Omar GUEYE ne porte pas dans son cœur, la Ville de Rufisque. Car depuis qu’il a été nommé ministre, je ne me rappelle une seule fois où il a posé un acte visant, à promouvoir un quelconque citoyen issu de la ville de Rufisque, ou soutenir un projet visant à améliorer les conditions de vie des habitants de la veille ville.
Malgré tous les problèmes auxquels notre ville est confrontée, on ne l’a jamais vu ni entendu proposer des pistes de solutions à même d’aboutir à leur trouver une solution définitive en sa qualité de ministre en charge des collectivités territoriales.
Je connais parfaitement les relations qui le liaient à feu Badara Mamaya SENE qui était mon ami et même dont le fils ainé, porte mon nom. Je suis parfaitement informé des services que la Ville de Rufisque, a rendus à Omar GUEYE par le canal de Mamaya, quand il était maire de la Ville de Rufisque. Et à ma connaissance, Omar GUEYE n’a pas été reconnaissant à l’endroit de la vielle Ville, malgré tout le soutien que nous lui avons apporté.
Quant à ses relations avec Souleymane NDOYE, président du conseil départemental de Rufisque, s’il a fait quelque chose pour ce dernier, je suis convaincu que Jules NDOYE a consenti beaucoup plus d’efforts pour le soutenir. Ce qui a certainement abouti au leadership du maire de Sangalkam, au niveau de la mouvance présidentielle dans le département de Rufisque. Mais nous sommes aussi d’avis, que ce que Souleymane NDOYE a accepté de faire pour asseoir le leadership de Omar GUEYE au niveau du département de Rufisque, aucun maire issu de la localité ne va s’engager dans pareille entreprise. Pour en revenir à l’indifférence de Omar GUEYE par rapport aux préoccupations des populations rufisquoises, je peux prendre comme exemple les 210 hectares que feu N’diawar TOURE à l’époque maire de Rufisque, avait attribués aux populations rufisquoises quotidiennement menacées par l’avancée de la mer.
Concernant ce dossier, j’avais déposé une plainte au niveau de l’OFNAC contre SOCOCIM Industries. La cimenterie de Rufisque avec la complicité d’un certain nombre de fonctionnaires et d’élus locaux, avait fini de s’approprier ce site. Entretemps, j’avais écrit à Madame Seynabou Ndiaye DIAKHATE présidente de l’OFNAC, pour attirer son attention sur ce problème.
Dans sa réponse, la patronne de l’OFNAC m’avait signifié, qu’elle avait saisi l’ANAT pour lui faire des recommandations, concernant ce dossier. Mais par contre, elle n’a jamais porté à notre connaissance la réponse que lui a servie l’OFNAC. La présidente de l’OFNAC nous avez signifié, que ses enquêteurs qui avaient eu à nous auditionner pendant presque 1 mois, lui avait dit, que notre dossier relevait de délimitations administratives entre des communes. Mais nous nous sommes convaincu, que ces 210 hectares en question relèvent bien, du périmètre communal de la ville de Rufisque.
Aussi notre principale préoccupation dans ce dossier, se trouve au niveau de la publication du dernier rapport de l’ANAT ou il n’est nullement mentionné dans ce document le problème lié à ce dossier si important et extrêmement sensible. Et cela malgré la recommandation faite à l’ANAT à travers la correspondance que la présidente de l’OFNAC, lui avait adressée, en date du 2 mars 2021. Plus tard, j’avais adressé une nouvelle correspondance à la présidente de l’OFNAC ainsi qu’au ministre de l’intérieur et à Omar GUEYE en sa qualité de ministre des collectivités territoriales mais également responsable politique de la mouvance présidentielle dans le département de Rufisque, de même qu’à Mamadou DJIGO directeur général de l’ANAT. Rufisque ne dispose d’aucune infrastructure sportive digne de ce nom Pourtant malgré toutes les spoliations foncières dont la ville de Rufisque fait l’objet, elle ne dispose d’aucune infrastructure sportive digne de ce nom, et même les cimetières de la ville accusent, le trop plein sans possibilité d’extension. Et cependant nous disposons de terres, mais qui restent inaccessibles à nos populations qui n’ont pas de véritables relais pour porter leurs doléances au sommet.
Pourtant SOCOCIM Industries malgré sa main mise sur une partie de nos terres, n’a jamais pour autant construit une seule infrastructure de base pour les populations de Rufisque ou de Bargny. Et pire, aucun rufisquois ou bargnois, ne siège au niveau du conseil d’administration de la fondation SOCOCIM. Il en est de même au niveau de la direction de la cimenterie, ou on ne dénombre aucun cadre habitant les villes de Rufisque et Bargny. Nous sommes aussi d’avis que pour honorer les villes de Rufisque et Bargny où s’active la SOCOCIM, on devrait même choisir un résident de ces deux villes, comme PCA de la cimenterie. Cependant, nous sommes informés que partout dans le monde ou le groupe VICAT dispose d’une cimenterie, les populations bénéficient largement de sa générosité à travers sa responsabilité sociétale d’entreprise.
Mais malheureusement, on a comme l’impression qu’actuellement ceux qui dirigent SOCOCIM Industries, ne tiennent pas compte des véritables préoccupations des Villes de Rufisque et Bargny qui pourtant sont soumises quotidiennement à la pollution. Il est aussi question des 2/4 des titres fonciers d’Etats qui ont été attribués à SOCOCIM Industries, par le canal d’un certain nombre de fonctionnaires et d’élus locaux uniquement mus par leurs propres intérêts. Et je suis d’avis que les dirigeants de la cimenterie n’ont jamais été informés de l’existence de ces TF d’Etat, donc l’information ne peut provenir que de ces fonctionnaires et élus locaux dont il est question.
Dans ce dossier relatif au site de 210 hectares qui devait accueillir les populations rufisquoises menacées par l’avancée de la mer, nous croyions pouvoir compter sur le soutien du ministre Oumar GUEYE pour nous faire rentrer dans nos droits, surtout que nous avons été injustement spoliés de ces terres. Nous tenons aussi à préciser que dans notre dernière correspondance à la présidente de l’OFNAC, nous lui avions demandé de nous recevoir en présence de l’enquêteur qu’elle avait chargé de ce dossier pour lui apporter toutes les preuves utiles et nécessaires à même de prouver que ces 210 hectares nous reviennent de droit. Nous ne pouvons aussi manquer de remercier vivement madame Seynabou Ndiaye DIAKHATE présidente de l’OFNAC, qui n’a jamais cessé de ménager aucun effort depuis sa nomination à la tête de cette prestigieuse institution, de s’investir pleinement dans ce dossier pour que nous puissions enfin rentrer dans nos droits.
Compte tenu de tous ces problèmes que je viens d’évoquer, nous cristallisons également tous nos espoirs à l’endroit de Oumar GUEYE ministre en charge des collectivités territoriales, pour trouver une panacée à tous ces problèmes. Ce que nous attendons aussi concrètement d’Oumar Guèye Nous n’attendons pas seulement de lui des propositions de découpage administratif et des points de presse, relevant de cette décision mais aussi de prendre en compte les préoccupations les plus urgentes des populations de tout le département de Rufisque. Ce que nous attendons aussi concrètement de Omar GUEYE ministre en charge des collectivités territoriales et principal responsable de la mouvance présidentielle dans le département de Rufisque, c’est de s’investir pleinement pour venir en appoint aux efforts que nous ne cessons de consentir pour faire rentrer les Villes de Rufisque et Bargny dans leurs droits concernant leurs terres qui ont été attribuées injustement à SOCOCIM Industries. Et paradoxalement, le département de Rufisque n’a même pas de site pour abriter le conseil départemental et même aucun club de la ville ne dispose de siège, ou tenir ses réunions et mener un certain nombre d’activités liées à la vie de leurs clubs.
Toujours en ce qui concerne Sococim Industries, je défie quiconque de nous prouver depuis l’installation de la cimenterie à Rufisque en 1948, de nous indiquer une structure sanitaire, un établissement scolaire ou un terrain de sport à mettre à son actif et dont elle a procédé à son inauguration dans les villes de Rufisque ou Bargny. SOCOCIM devrait prendre exemple sur EIFFAGE qui s’est acquitté honorablement de ses obligations à l’endroit des populations impactées par l’autoroute à péage.
A ces dernières, cette entreprise leur à payer le double des indemnités qu’elles devraient percevoir dans ce dossier. Sur le même registre, je peux prendre à témoin dans un cas similaire, le commerçant Mame Mor FALL en activité au marché central de Rufisque de même que Mame Woré SECK opératrice économique. Toutes ces deux personnes, disposaient d’un périmètre maraicher à proximité des 210 hectares dont nous parlons. Mais quand EIFFAGE qui pourtant disposait d’un bail sur le site a voulu y construire des bâtiments à même d’accueillir une partie de son matériel, l’entreprise avait mis à contribution le triple de la somme qu’elle devrait normalement verser aux occupants de ce site, en guise d’indemnisation.
C’est à ce genre de comportement, que nous attendons de SOCOCIM Industries, qui devrait adopter la même attitude que EIFFAGE dans ce dossier relatif aux 210 hectares qui lui ont été attribués, au grand dam des populations rufisquoises. EIFFAGE s’acquitte également de ses obligations en matière de responsabilité sociétale d’entreprise, dans les villes de Rufisque et de Bargny, ce qui est tout à son honneur.
Ousmane François GUEYE
Président de la Convention des Lébous de Souche du Département de Rufisque
Par Mohamed Bachir Diop
RAWLINGS, REFONDATEUR DE LA DÉMOCRATIE GHANÉENNE
Le Ghana est devenu un modèle de démocratie où les élections se déroulent normalement, dans la transparence et avec très peu de contestations, grâce à cet homme exceptionnel
Jerry Rawlings est décédé le jeudi 12 novembre 2020 dans un hôpital universitaire à Accra, capitale du Ghana. Il était hospitalisé depuis une semaine pour, semble-t-il, avoir été atteint du Covid 19. Pour des problèmes cardiaques ; selon d’autres versions. Rawlings était une personnalité de premier plan parmi celles qui ont promu la démocratie et la bonne gouvernance dans son pays, à l’image de ce que rêvait le père de l’indépendance du Ghana, feu Kwamé Nkrumah. Nous consacrerons, d’ailleurs, une page de notre Coin d’Histoire à l’Osagyefo dans une prochaine édition.
Le décès de Jerry John Rawlings, le jeudi 12 novembre 2020, est une occasion d’évoquer la vie de cet homme exceptionnel. Jerry Rawlings a marqué l’histoire de l’Afrique de l’Ouest anglophone comme le capitaine Thomas Sankara l’a fait pour les francophones.
Le 15 mai 1979, Jerry Rawlings et quelques officiers tentent un coup d’Etat pour faire tomber le président Fred Akuffo. Leur tentative se solde par un échec et Rawlings est arrêté. Mais, trois semaines plus tard, il est libéré par des militaires et, sans hésiter, il organise un deuxième coup qui, cette fois-ci, marche comme sur des roulettes. Il prend le pouvoir le 4 juin 1979 et, quatre mois plus tard, le 24 septembre 1979, il le cède à un gouvernement civil. Hillal Limann devient alors le président du Ghana. Mais deux ans après ce brillant coup d’éclat qui avait été particulièrement bien accueilli par les démocrates du monde entier, il remet ça en organisant un deuxième coup d’Etat le 31 décembre 1981.
Rawlings affirmait que le pouvoir civil l’avait déçu. Le président Limann n’avait pas réussi à établir une véritable démocratie et l’économie du pays était au plus mal, sans compter les soupçons de corruption et de détournements de deniers publics qui pesaient sur plusieurs membres du gouvernement et sur des personnalités de premier plan qui dirigeaient les sociétés publiques.
Redevenu président du Ghana, il met en place un Conseil provisoire de la défense nationale, réorganise le gouvernement qui compte aussi quelques civils, redéfinit les rôles et renforce les institutions. Le Ghana commence à rouler sur des rails. Rawlings contrôle parfaitement la production du cacao, principale culture d’exportation du pays, et encourage les producteurs en leur accordant quelques subventions. Les sociétés publiques sont bien gérées et l’économie recommence à se porter un peu mieux alors que les ressources publiques, bien gérées, profitent à la population dont le niveau de vie commence à s’améliorer. Pendant dix ans, il gère le pays d’une main ferme mais, face à la pression des démocrates, il démissionne de l’armée et crée un parti politique, le Congrès démocratique national. Il instaure le multipartisme et se présente à la première élection présidentielle sous son règne.
En 1992, il est élu président du Ghana comme civil et engage un véritable processus démocratique dans son pays. Mais dès 1983, déjà, confronté à une crise économique, il est contraint de prendre langue avec la Banque mondiale et le Fmi pour souffler un peu. Cela lui réussit et l’économie va redémarrer, lentement certes, mais sûrement grâce à une bonne gestion des ressources nationales.
Les Ghanéens, satisfaits de son travail, le réélisent en 1996. Il entame son second mandat le 7 janvier 1997. Après deux mandats, la limite prévue par la Constitution ghanéenne, Rawlings entérine la candidature de son vice-président, John Atta Mills, à la présidence en 2000, au nom de son parti. Mais lors de l’élection présidentielle du 7 décembre 2000, c’est le candidat de l’opposition, du Nouveau Parti patriotique (NPP), John Kufuor, qui est élu président.
L’alternance est pacifique, Rawlings passe à son tour dans l’opposition. Et, lors de l’élection suivante, qui a lieu le 28 décembre 2008, le candidat du Congrès démocratique national, John Atta-Mills, est cette fois élu président, marquant une nouvelle alternance politique.
Encore une fois, cette alternance est pacifique. Et, depuis lors, le Ghana est devenu un modèle de démocratie où les élections se déroulent normalement, dans la transparence et avec très peu ou quasiment pas de contestations sur les résultats issus des urnes. Et ceci, grâce à cet homme exceptionnel, né en 1947 d’un père écossais et d’une mère ghanéenne. A son décès le 12 novembre 2020, c’est tout le Ghana et toute l’Afrique qui ont rendu un vibrant hommage à Jerry John Rawlings.
THIES SAURA-T-ELLE DECRYPTER LE MESSAGE DU PRESIDENT MACKY SALL A KAFFRINE ?
Le président de la République Macky Sall, depuis Kaffrine, a profité de sa tournée « économique » pour faire une digression politique. Un message fort et clair délivré à la coalition Benno Bokk Yakaar
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 02/06/2021
Le président de la République Macky Sall, depuis Kaffrine, a profité de sa tournée « économique » pour faire une digression politique. Un message fort et clair délivré à la coalition Benno Bokk Yakaar, à travers lequel il fait comprendre qu’« aux prochaines élections locales, je ne veux voir aucun militant présenter une liste dissidente à celle de Benno Bokk Yakaar. Je ne veux qu’une seule liste de la coalition présidentielle ». Mais à Thiès, ville rebelle par essence, les responsables de la majorité présidentielle sauront-ils décrypter le message du chef de l’Etat ?
« Pour que le Président se préserve de la déception, à Thiès, il faudrait qu’il impose son autorité pour défendre sa propre liste parce que ses lieutenants dans la ville auront de la peine à décrypter son message ». Le propos émane d’un membre du parti présidentiel qui évoque « les chocs d’ambitions dans les trois communes Est, Ouest et Nord, entre les leaders notamment les ministres, députés, directeurs généraux et Pca de sociétés, dans compter les hauts conseillers des collectivités territoriales ». Parmi ces loups aux dents longues qui rêvent de diriger des mairies ou le conseil départemental, notre interlocuteur cite, entre autres, « Pape Ciré Dia, les ministres Dr Pape Amadou Ndiaye, Yankhoba Diattara, Ndèye Tické Ndiaye Diop (Ndlr, nommée ambassadrice depuis son limogeage du gouvernement), le député Abdou Mbow. ».
Sans compter les trois maires sortants qui sont tous du parti Rewmi qui vient de s’allier avec le parti présidentiel, les Pca Seynabou Ndiéguène, Abdou Fall, le Dg de l’Anamo Maodo Malick Mbaye parmi tant d’autres leaders. Les responsables locaux des partis alliés (Ps, Afp) ne sont pas en reste. Selon ce haut cadre de l’APR à Grand-Thiès, A. D., « personne n’acceptera de s’immoler sur l’autel de l’alliance avec Rewmi. » Et d’expliquer : « tout dépend de l’acceptation de la nouvelle orientation du président Macky Sall. Si les gens acceptent de se ranger et mettre en place une seule liste de BBY, le camp présidentiel a mille chances de passer ».
Toutefois, estime toujours ce haut cadre de l’Alliance Pour la République (APR), « ces leaders, vont-ils accepter de laisser les maires rewmistes de Idrissa Seck rempiler ? Est-ce que ces derniers joueront franc jeu au cas où quelqu’un d’autre dans le Bby serait choisi ? » Poursuivant, notre interlocuteur soutient que « le bon sens aurait voulu que le maire le mieux élu au suffrage universel direct dans les trois communes Est, Ouest et Nord soit le maire de Ville ».
LA COALITION « MBOUROU AK SOOW » A L’EPREUVE DE LA PLETHORE DE CANDIDATURES
« Qui choisir comme têtes de liste ? Les ‘’têtes de listes importées’’ prendront-elles le dessus sur les choix souverains des populations ? » Autant de questionnements légitimes qui occupent le débat à Thiès. Edouard Latouffe, responsable politique, membre de la mouvance présidentielle, conseiller du maire Talla Sylla, lui, se veut d’une « clarté absolue ». Loin de lui, dit-il, « l’idée de remettre en cause ou de ramer à contre-courant des retrouvailles tant saluées par toute la classe politique dans son entièreté ».
L’acteur politique invite solennellement le président Idrissa Seck à « s’abstenir d’entrer dans le jeu politique conflictuel thiessois, car ses responsabilités actuelles ne lui permettent que d’être dans une posture fédératrice, d’arbitre distant et neutre de la bataille pour le contrôle des communes de Thiès ». Selon lui, « les retrouvailles Macky/Idy ont le mérite de calmer le jeu politique thiessois. Elles ont mis un terme définitif à la présidentialisation à Thiès des échéances locales comme ce fut le cas en 2009 et 2014 ».
Selon Edouard Latouffe, « aujourd’hui, Thiès a une chance inouïe de choisir ses maires. Sans qu’ils soient forcément sous tutelle politique ou bénéficient de procuration. Il n’est point besoin de préciser que Thiès revêt un enjeu historique et stratégique. Toute erreur de choix sur les têtes de liste, tout recours à des moyens hitlériens et machiavéliques de dissuasion de «candidatures parallèles», serait une entorse grave à la démocratie ». D’après Edouard Latouffe, « les échéances locales ne sont pas exclusivement l’affaire des partis politiques ou coalitions de partis. Elles sont l’affaire des citoyens tout court. Ce même si l’arbitrage du président Macky Sall est souhaitable dans la clarification du débat du leadership. » A Thiès, beaucoup de responsables de la coalition présidentielle et les nouveaux alliés rewmistes du président Macky Sall se regardent en chiens de faïence.
Et nombre d’apéristes de cracher sur l’alliance « Mbourou ak Soow», décriant le « rapprochement » acté entre le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) Idrissa Seck et le Chef de l’Etat. « Aux prochaines élections locales, je ne veux voir aucun militant présenter une liste dissidente à celle de Benno Bokk Yakaar. Je ne veux qu’une seule liste de la coalition présidentielle ». Ce message clair du chef de la majorité présidentielle de Benno Bokk Yaakar (BBY) va-t-il passer comme lettre à la poste ? Selon Idrissa Guèye, un observateur de la scène politique locale, « aujourd’hui, compte tenu de la nouvelle donne à Thiès, où déjà, en 2014, il y avait une pléthore de listes dans chacune des trois communes Est, Ouest et Nord, les chocs d’ambitions risquent de tout chambouler ».
Et de revenir sur la récente déclaration du maire rewmiste de Thiès-Nord, Lamine Diallo, indiquant que ‘’la mayonnaise du ‘’Mbourou ak Soow’’ n’a pas encore pris forme au niveau de la base qui n’est pas prête », ainsi que sur la « position » du maire Talla Sylla qui a déclaré son « intention de candidature », les ambitions du ministre de l’Economie numérique Yankhoba Diattara qui « se cherche une légitimité politique pour conserver son portefeuille ministériel après les élections locales qui pourraient déboucher sur un vaste remaniement ministériel qui risque d’emporter tous ceux-là qui ne sortiront pas victorieux dans leur cité ». Une chose est sûre : à Thies, beaucoup de leaders ont déclaré leur candidature pour les prochaines élections locales. Et ce militant à la base dans la zone Nord, Pape Dramé, de se demander : « est-ce que ces gens-là, compte tenu de leurs ambitions, vont-ils tous rentrer dans les rangs pour se conformer au message du président Macky Sall ? Est-ce que, n’étant pas têtes de liste, certains leaders ne vont pas donner des consignes de vote sanction ? » Parce que, rappelle-t-il, « si on interroge le passé des uns et des autres, on sait que, parmi eux il y a des coutumiers des faits, des gens spécialistes des coups d’Etat » électoraux.
« TOUTE LISTE TAILLEE SUR MESURE DEPUIS DAKAR SERA ENERGIQUEMENT REJETEE »
Considérant que « les tout prochains jours seront très édifiants, décisifs », Babacar Diop, membre de Benno à Thiès-Ouest, lui, refuse radicalement de « laisser le destin de ma ville entre les mains de gens venus d’ailleurs, qui allument le feu et qui viennent jouer aux sapeurs pompiers ». Avec sa bande de copains, ils soutiennent que « Thiès n’est ni à vendre, ni acheter. Une mise sous tutelle politique de notre ville est inacceptable. Une proximité avec le président Macky Sall ne donne droit à aucune autorité, n’importe laquelle, la prérogative de choisir à la place des Thiessois. Que l’on cesse donc de nous prendre pour des demeurés, pour des canards sauvages ». Si Babacar Diop dit cela, c’est parce qu’« aujourd’hui, une minorité semble vouloir décider pour la majorité des Thiessois ».
Selon lui, « le ‘’Mbourou ak Soow’’ risque de ne pas réussir avec certaines démarches tendancieuses, claniques et partisanes ». Et l’habitant de Thiès-Ouest de conclure en estimant que « les alliances politiques, pour être électoralement efficaces et résister à certains soubresauts, doivent être scellées dans la vérité et dans la transparence. Thiès se battra de toutes ses forces afin que ses valeureux fils ne soient pas exclus des centres de décisions. Toute liste taillée sur mesure, ’’importée depuis Dakar «, sera énergiquement rejetée ». Le président Macky Sall est donc averti…
«NOS INSTITUTIONS ONT ENCORE FAILLI LORS DE CES EMEUTES»
Selon me Assane Dioma Ndiaye, il y a eu la faillite des institutions lors des émeutes qui se sont soldées par une dizaine de morts.
Le président de la Ligue sénégalaise des Droits Humains (Lsdh) se veut formel par rapport aux malheureux évènements de mars dernier. Selon me Assane Dioma Ndiaye, il y a eu la faillite des institutions lors des émeutes qui se sont soldées par une dizaine de morts.
«Aujourd’hui, il y a le rapport produit par le M2D (Mouvement de Défense de la Démocratie. Mais, il y a quelques jours, l’Etat avait annoncé la mise en place d’une commission administrative afin d’élucider ce qui s’est passé dans le dossier Ousmane Sonko-Adji Sarr. A mon avis, tout cela reflète la faillite de notre démocratie et notre Etat de droit. Et c’est toujours le cas quand les institutions publiques ne jouent pas leur rôle, surtout celles chargées de la régulation de la vie sociale», affirme Me Assane Dioma Ndiaye.
Il estime qu’une démocratie doit être régie par des pratiques stéréotypées et les citoyens appelés à avoir des référents communs. «Quand il y a atteinte à la vie humaine ou même de dégradation d’institutions publiques ou privées, et lorsque les citoyens sont dans une angoisse existentielle avec ces 13 morts, le peuple a besoin de savoir pourquoi ça et pourquoi nous en sommes arrivés à ce niveau. Et qui sont les responsables ?».
Malheureusement, il considère que beaucoup de questions restent en suspens. «N’aurait-on pas dû gérer cette crise différemment de façon à éviter autant de pertes en vies humaines ? Pourquoi a-t-on instrumentalisé la justice de sorte qu’il a eu un désamour et la défiance des citoyens contre la justice ? Il va y avoir des équations non résolues. Or, en démocratie, il faut un large débat sur le légitime et l’illégitime. Mais il faut surtout purger les contradictions. Malheureusement, on note que nos institutions ont encore failli avec les émeutes de mars dernier. Qu’il s’agisse du pouvoir exécutif, du pouvoir judiciaire et de l’Assemblée nationale», clame-t-il.
Pour lui, il est compréhensible que l’Etat veuille se réfugier derrière une commission administrative avec des solutions qui devraient déboucher en sa faveur en indexant le camp d’Ousmane Sonko ou l’opposition. Pendant ce temps, le M2D accuse l’Etat d’être le principal coupable dans une perspective d’élimination de pouvoir politique. «Nous sommes dans une sorte d'imbroglio qui ne permet pas l’éclosion de la vérité et d’exorciser le profond traumatisme dont le peuple sénégalais a souffert pendant cette crise meurtrière. Nous sommes dans une sorte de désarroi. Et les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets sans que nous ne soyons capables de générer des solutions salvatrices. Le génie créateur sénégalais n’est plus à mesure de répondre à un certain nombre d’exigences qu’appellent la pérennité de notre peuple et le devenir des générations futures», clame le président de la Lsdh, Me Assane Dioma Ndiaye.
MOUNDIAYE CISSE ET BABACAR BA PLAIDENT POUR LES PRISONNIERS
Ils ont élevé la voix hier pour exiger une meilleure prise en charge des droits civiques des détenus.
ils ont élevé la voix hier pour exiger une meilleure prise en charge des droits civiques des détenus. Le directeur de l’ONG 3D et le coordonnateur du forum du Justiciable trouvent en effet injuste de priver les prisonniers qui ne sont pas sous le coup d’une déchéance politique et civique de leurs droits de vote. moundiaye Cissé et Babacar Ba l’ont fait savoir lors d’un atelier organisé par le Collectif des Organisations de la société Civile pour les Elections (Cosce) pour diagnostiquer les recommandations issues de l’audit du fichier électoral.
Les recommandations issues de l’audit du fichier électoral sont au nombre de 32. Parmi cette flopée de recommandations, les experts demandent la révision des articles L.31 et L32 du Code Electoral dans la forme comme dans le fond. Ils invitent les autorités à prévoir une disposition permettant à l’électeur ayant purgé sa peine de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales afin de ne pas rendre permanente la déchéance de ses droits civiques.
Pour le coordonnateur du Forum du Justiciable (FJ) Babacar Ba qui a participé à la rencontre, il fallait être plus courageux dans les recommandations concernant ce point. Devant ses camarades de la société civile, il a déclaré : «On pouvait aller beaucoup plus loin, en demandant la suppression de ces dispositions. Ces dispositions sont contraires à l’esprit de la constitution. Elles sont contraires aux textes internationaux qui donnent la possibilité à tout citoyen de pouvoir être électeur».
Rejetant ces articles du code électoral (L31 et L32) qui disposent de l’incapacité électorale, applicable de plein droit à toute personne condamnée pour une série de délits, Monsieur Ba affirme : «On pouvait être beaucoup plus courageux en demandant la suppression pure et simple de ces dispositions. Il n’appartient pas au législateur de demander la déchéance civique et politique des citoyens, c’est le juge pénal qui a cette prérogative».
S’il ne prononce pas la déchéance civile et politique, insiste le leader du FJ, le législateur n’a pas ce droit. Dans le même ordre d’idées, il a rappelé que les détenus condamnés et qui gardent toujours leurs droits civiques et politiques doivent participer aux joutes électorales. Donnant l’exemple de certains pays comme le Danemark et la Pologne, il indique que des bureaux de vote sont même installés dans les prisons. Abondant dans le même sens, le directeur exécutif de l’ONG 3D trouve lui aussi que les personnes condamnées doivent disposer de leurs droits de vote. Moundiaye Cisse indique que contrairement à certaines craintes soulevées, ces recommandations peuvent être appliquées avant les élections locales.
A l’en croire, le calendrier de mise en œuvre du processus prévoit la revue du code électoral. Il rappelle dans la foulée qu’il n’est pas du ressort de la société civile de dire si le fichier est fiable ou pas. «Nous n’avons pas fait l’audit. On a pris des experts indépendants pour cela et ce sont ces derniers qui ont dit que le fichier était fiable. Nous travaillons pour que les recommandations soient appliquées, nous travaillons à l’amélioration du fichier et à sa mise en application», souligne Moundiaye Cissé. Rappelons que les organisations de la société civile et les pôles du dialogue politique doivent transmettre leurs observations, par rapport aux recommandations, à la Commission Nationale du Dialogue Politique, demain. Par ailleurs, les experts ont relevé le fait que le financement public des partis politiques par l’Etat n’est pas acté dans le dispositif juridique du Sénégal. «Il serait utile de prévoir ce financement, car les partis politiques assurent des fonctions d’éducation, de formation et d’encadrement du citoyen», soulignent les experts dans les recommandations,.
Sen‘Eau, LES TRAVAILLEURS DEROULENT LEUR PLAN D’ACTION
Les travailleurs de la société en charge de la gestion, de l’exploitation et de la distribution de l’eau potable en zone urbaine et périurbaine du Sénégal posent leur premier acte dans leur combat contre les dirigeants de Sen‘Eau.
Les travailleurs de la société en charge de la gestion, de l’exploitation et de la distribution de l’eau potable en zone urbaine et périurbaine du Sénégal posent leur premier acte dans leur combat contre les dirigeants de Sen‘Eau. ils ont en effet déposé hier sur la table du directeur général du Travail et de la sécurité sociale, Karim Cissé, une notification de conflit collectif pour attirer son attention sur leur situation.
Les travailleurs de Sen’Eau n’ont pas dit leur dernier mot dans leur combat contre les dirigeants de la boite. Pour mettre en œuvre leur plan d’actions issu du Conseil des délégués de l’Intersyndicale, ils ont déposé une notification de conflit collectif auprès de la Direction du Travail. «Conformément aux dispositions des articles L271 et suivants du Code du Travail, nous venons par la présente vous notifier le différend qui nous oppose à la direction de la Sen’Eau», soulignent les syndicalistes dans une lettre adressée au Directeur général du Travail et de la Sécurité sociale.
Dans leur correspondance, les responsables syndicaux rappellent à Karim Cissé que leur différend avec les autorités de Sen’Eau découle des désaccords sur les négociations de 2021 sur différents points qui concernent l’avancement annuel de l’année 2021 et sa clé de répartition ainsi que l’instauration d’une prime de Korité et de Pâques, de même que la validation de la prime de Tabaski et Noël. Il y a également la remise en cause par la direction de certains accords ou acquis.
Il s’agit entre autres, selon les travailleurs, du non-respect du protocole d’accord sur le nombre de polices par releveur, de la priorité accordée au chef d’équipe le plus ancien pour la cession du véhicule qu’il gérait au moment de sa réforme. Outre ces revendications, les agents dénoncent les retards dans le renouvellement ou la dotation d’équipements de travail comme des mobylettes, des caisses à outils et des véhicules, ainsi que le blocage par les autorités de Sen’Eau des cotisations des travailleurs depuis janvier, destinées à la FCP-SDE, et qui entraine un manque à gagner qu’elle doit rembourser.
Dans le même sillage, ils déplorent le refus d’ouverture des négociations par la direction sur les points du mémorandum et issus de la réforme dont, disent-ils, la grande partie est réglée par le ministre de tutelle.
Les syndicalistes appellent tous les délégués de personnel à aller vers la poursuite de la mobilisation des travailleurs qui ont rejeté totalement cette mascarade de bas étage du DRHT qui veut les ramener à plusieurs années en arrière. Pour rappel, le Syndicat Autonome des Travailleurs des Eaux du Sénégal prévoit également de déclencher un mouvement de grève illimitée dans les prochains jours.
GREENPEACE ACCUSE DES ENTREPRISES EUROPEENNES DE CONTRIBUER À L'INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE
D’après un nouveau rapport de Greenpeace et Changing markets, de grandes entreprises européennes sont à l’origine des conséquences dévastatrices du commerce de la farine et de l’huile de poisson, cause de l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest
D’après un nouveau rapport de Greenpeace et Changing markets, de grandes entreprises européennes sont à l’origine des conséquences dévastatrices du commerce de la farine et de l’huile de poisson, cause de l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest.
«En saison froide au Sénégal, il est très difficile, voire impossible de trouver des sardinelles aux points de débarquement habituels. Les conséquences sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations locales sont catastrophiques, ainsi que sur l’équilibre de la chaîne alimentaire en mer», a déclaré Dr Alassane Samba, ancien directeur du Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye au Sénégal.
Les recherches de Greenpeace et Changing Markets confirment, en effet, une expansion rapide de la FHP au cours des dernières années, notamment en Mauritanie, où 70% des exportations d’huile de poisson étaient destinées à l’Union Européenne en 2019. Ce qui explique le fait que les gouvernements de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie ne parviennent pas, à ce jour, à gérer correctement leurs ressources communes de petits poissons pélagiques, ni à prendre les mesures appropriées pour garantir le droit à l’alimentation et aux moyens de subsistance des communautés impactées, notamment dans le secteur de la pêche artisanale, qui continuent de protester contre les usines de farine et d’huile de poisson, relève le rapport.
Le document intitulé : «Nourrir un monstre» démontre comment les industries européennes de l’aquaculture et de l’alimentation animale volent la nourriture des communautés. Il révèle également comment plus d’un demi-million de tonnes de petits poissons pélagiques sont extraits chaque année le long des côtes d’Afrique de l’Ouest et transformés en aliments pour l’aquaculture et l’agriculture, en compléments alimentaires, en cosmétiques et en produits alimentaires pour animaux de compagnie hors du continent africain. Ce deal prive du coup des millions de populations d’Afrique de l’Ouest de la source de protéines la plus fondamentale. Il constitue «une pratique honteuse et un mépris flagrant des lois locales et internationales».
Responsable de campagne à Greenpeace Afrique, Dr Ibrahima Cissé estime à ce propos : «Le poisson propre à la consommation humaine ne devrait pas et ne doit plus jamais être volé aux communautés d’Afrique de l’Ouest pour répondre aux besoins d’autres pays. Nos gouvernements doivent agir rapidement pour mettre un terme à cette situation». Une position que partage la responsable des campagnes de Changing Markets qui ajoute ainsi une couche : « Les exportations de farine et d’huile de poisson vers l’Europe détournent les moyens de subsistance des communautés côtières, en privant les populations d’une importante source de nourriture et d’un moyen de revenus. Les entreprises et les détaillants européens d’aliments aquacoles ne peuvent plus ignorer ce problème majeur de droits de l’Homme et d’environnement».
Selon Alice Delemare Tangpuori, il est temps de repenser les chaînes d’approvisionnement et de supprimer rapidement l’utilisation de poissons sauvages dans la nourriture des poissons d’élevage et d’autres animaux, afin de préserver ces populations de poissons sauvages pour les générations futures.
Harouna Ismail Lebaye, président de la Fédération Libre de Pêche Artisanale (Flpa)/section de Nouadhibou (Mauritanie), s’alarme et interpelle l’Union Européenne. «Vos investissements nous privent de nos ressources halieutiques, vos investissements nous affament, vos investissements menacent notre stabilité, vos usines nous rendent malades (…).Il est temps de mettre un terme à tout cela», lance-t-il aux entreprises et autres gouvernements impliqués dans l’approvisionnement en farine et en huile de poisson.
Compte tenu de tous ces problèmes, Greenpeace Afrique et Changing Markets recommandent dans ce nouveau rapport, les entreprises, les décideurs et les gouvernements de cesser de prélever du poisson propre à la consommation humaine en Afrique de l’Ouest pour alimenter la demande de farine et d’huile de poisson dans l’Union européenne et en Norvège, au grand dam des communautés Ouest-africaines.
LA CAMPAGNE PIETINE, LES OPERATEURS HAUSSENT LE TON
Deux semaines après son lancement, la campagne de commercialisation de l’anacarde bat de l’aile dans le sud du pays. Toujours pas de navire, encore moins de conteneurs pour l’exportation du produit. Les opérateurs crient leur désarroi.
Deux semaines après son lancement, la campagne de commercialisation de l’anacarde bat de l’aile dans le sud du pays. Toujours pas de navire, encore moins de conteneurs pour l’exportation du produit. Les opérateurs crient leur désarroi.
Lancée le 18 mai à Ziguinchor lors d’un Comité Régional de Développement (Crd) présidé par le ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises Aminata Assome Diatta, la commercialisation de l’anacarde ne décolle toujours pas dans la région de Ziguinchor. Les acteurs de la filière sont encore dans l’attente du navire et des containers devant assurer le transport du produit à partir du port de Ziguinchor. Cette situation irrite les opérateurs dont les magasins sont aujourd’hui submergés. «Rien n’est exporté, tout est dans les magasins. Actuellement, les magasins sont pleins.
On n’a plus d’espace pour stocker nos produits. Nous n’avons pas vu l’ombre d’un bateau, ni de containers», se désole Mame Birame Ndiaye, président de la section Unacois Jappo de Ziguinchor. Ce blocage a déjà commencé à coûter cher aux acteurs. Les prix ont commencé à dégringoler. «Au niveau bord champs, on était à 500 FCFA le kilogramme. Mais actuellement, celui-ci se situe entre 400 et 450 FCFA. A Ziguinchor, le kilogramme coûtait entre 540 et 550 FCFA ; aujourd’hui on est à 500 FCFA. C’est une catastrophe», s’alarme M Ndiaye.
Préoccupés par ce blocage qui peut engendrer des conséquences désastreuses sur leurs économies, les acteurs de la filière anacarde se sont mobilisés ce lundi (avant-hier) au port de Ziguinchor pour tirer la sonnette d’alarme. «Cette situation est en train de plomber l’économie de la région. Les producteurs souffrent, il n’y a plus d’espace pour stocker les noix, les prix sont en train de chuter et le pire est à craindre avec l’hivernage qui n’est pas loin. Si les pluies arrivent, ça sera l’hécatombe pour tous les acteurs de la filière. Parce que le produit n’aime pas l’eau », fulmine Dembo Diémé, porte-parole des opérateurs économiques qui demande aux autorités d’agir pour sauver la campagne. «Nous réclamons, dans les plus bref délais, un bateau. Nous exigeons même un bateau dans les 72 heures. Et nous interpellons le gouverneur, le commandant du port, la chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Ziguinchor, le Consortium Sénégalais d’Activités Maritime (Cosama). Ils sont les principaux responsables de ces difficultés que nous traversons, car leur mutisme est très troublant», ajoute-t-il.
Poursuivant son réquisitoire, le porte-parole des opérateurs économiques dit ne pas comprendre le monopole accordé au Cosama pour l’acheminement des noix d’anacarde. «D’autres Sénégalais qui ont des navires ont essayé de participer au transport du produit, mais ils ont été bloqués par les autorités pour laisser le monopole au Cosama qui, malheureusement, nous nuit plus qu’il nous sert », fulmine Dembo Diémé.
Selon les acteurs de la filière anacarde, la campagne a causé des dégâts. Pour sauver les meubles, arguent-ils, les autorités doivent prendre des mesures urgentes. «Nous demandons au gouverneur de lever la mesure interdisant le transport de l’anacarde par voie terrestre, via la Transgambienne. Même si c’est avec escorte, les opérateurs sont prêts à payer. On lui demande un peu de souplesse pour sauver la situation. Parce qu’on ne peut pas continuer à interdire le transport par la route alors qu’il n’y a pas de bateau», souligne Mame Birame Ndiaye de l’Unacois Jappo.
La campagne de commercialisation génère beaucoup de ressources dans le sud du pays. L’année dernière, environ 22 milliards Fcfa ont été enregistrés en termes d’exportation avec un total de 2.160 containers envoyés. Cette année, l’objectif, c’est de doubler les chiffres.
CRI DU CŒUR DES MARAICHERS EN SOUFFRANCE
La problématique de l’accès à l’eau dans le département de Rufisque a été étudiée en profondeur par Cicodev Afrique.
L’institut panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (Cicodev Afrique) a présenté hier les résultats de l’étude sur l’identification des contraintes liées à l’accès à l’eau productive des exploitations familiales agricoles du département de Rufisque. L’enquête a révélé que 90% des personnes interrogées ne sont pas satisfaites de leur niveau d’accès à l’eau.
La problématique de l’accès à l’eau dans le département de Rufisque a été étudiée en profondeur par Cicodev Afrique. Dans son enquête rendue publique hier, l’Institut panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement a partagé les résultats de son enquête qui est revenue de prime abord sur les causes du manque d’eau et du tarissement des nappes phréatiques dans le département de Rufisque. Le rapport révèle ainsi que Dakar ne dispose plus d’espace. Ce qui explique, précise-t-il, la ruée vers Rufisque qui enregistre encore des lotissements.
D’après l’enquête de Cicodev, ceci favorise une augmentation de la population dans la zone et naturellement, de la consommation de l’eau dans le département. «En tête dans l’agglomération dakaroise, le niveau de consommation en eau à Rufisque a augmenté de 17%, passant de 12 688 861 m3 à 14 865 662 m3. Au même moment, Guédiawaye, Pikine et Dakar enregistrent respectivement une consommation de 5,071% et 4,45% de leurs niveaux de consommation», relève-t-on dans le document parvenu à «L’AS».
Cette situation affecte fortement les maraîchers dont la plupart ne sont pas connectés aux forages. A cela, s’ajoute le fait que de nombreux forages ne sont pas fonctionnels. Ainsi, il est noté que 90% des personnes interrogées (sur l’échantillonnage de 100 personnes) ne sont pas satisfaites de leur accès à l’eau, déplorant une baisse progressive de la nappe, une faible capacité financière pour se doter de mini forage, la cherté du coût de l’eau (pour ceux raccordés au réseau de Sen’Eau) et du système de taxation (durée de livraison limitée, fixation d’une consommation moyenne par jour, application stricte de quota). L’étude montre également que la qualité de l’eau laisse à désirer.
En effet, 14% des enquêtés ne sont pas satisfaits de la qualité de l’eau (salinité, taux élevé de fer dans l’eau des forages de Thiaroye). Et pour ceux qui sont raccordés au réseau de Sen’Eau, 95% d’entre eux déplorent une rupture ou une baisse de pression régulières du réseau. D’autres qui utilisent des puits (Bambilor et Sangalkam) et qui ne sont pas connectés au réseau Sen’Eau affirment que de février à juillet, la nappe descend et le débit des puits devient très faible jusqu’à la prochaine saison des pluies (août).
RUFISQUE ET DAKAR RISQUENT A MOYEN TERME D’ETRE RAYES DE LA CARTE AGRICOLE DU SENEGAL
Fort de ce constat hier lors de la présentation de l’étude, le Directeur de Cicodev Afrique a rappelé avoir alerté quand l’Etat lançait le projet de construction de 11 forages dans la zone pour alimenter Dakar. «J’avais dit que ceux qui font la petite agriculture n’auraient plus accès à l’eau, car la nappe serait de plus en plus profonde, et que la recharge ne serait plus systématiquement assurée du fait des changements climatiques», a indiqué Amadou Kanouté. Aujourd’hui, d’après l’enquête réalisée par Cicodev Afrique, les exploitants agricoles familiaux situés dans le département de Rufisque qui abrite l’essentiel des terres agricoles de l’agglomération dakaroise avouent à 90% que le problème de l’eau est leur principale préoccupation, malgré les efforts consentis par l’Etat (une quinzaine de forages dédiés à l’agriculture, tarif préférentiel sur l’eau, projet de mise en place d’un domaine agricole communautaire équipé de forage etc...). Ces fortes menaces liées à l’accès à l’eau font craindre une disparition progressive de ces exploitations familiales. Il ressort du rapport que si ces exploitants agricoles n’accèdent pas à l’eau, leurs activités vont cesser, ce qui constituera un facteur de vulnérabilité du système alimentaire.
En effet, toujours d’après l’enquête de Cicodev Afrique, les maraîchers découragés abandonnent le métier et vendent leurs terres. Et de relever que les légumes et fruits deviennent rares et les prix connaîtront une hausse, du fait de la baisse de la production. «Si ce problème d’eau n’est pas pris à bras-le-corps par le Gouvernement, le département de Rufisque et la région de Dakar risquent à moyen terme d’être rayés de la carte agricole du Sénégal. Cette série de contraintes aura naturellement un impact négatif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle», alerte Cicodev Afrique.
RECOMMANDATIONS
Pour une meilleure prise en charge de la dimension ‘’eau productive’’, quelques pistes de solutions ont été proposées par Cicodev Afrique. Il s’agit d’abord de revoir les modes de gestion des forages dédiés (Beer thialane et Thiaroye) pour une meilleure implication des associations de maraîchers, conformément aux résultats de l’Etude APD.
Ensuite, il est conseillé de développer des systèmes de transfert d’eau douce à partir de zones favorables vers d’autres qui en sont dépourvues. Par exemple, le Sénégal pourra raccorder les maraîchers à partir du Lac de Guiers ou des canaux principaux du PREFERLO. En plus, il est recommandé d’accompagner les exploitants agricoles dans leur partenariat avec les institutions financières pour l’installation d’ouvrages hydrauliques appropriés. «Le Fonds National de Développement agro-sylvo-pastoral pourrait financer une partie de cette enveloppe ou servir de fonds de garantie», ajoute l’étude. Enfin, il est recommandé de faire en sorte que les espaces à vocation agricole soient sécurisés et réservés exclusivement à cet usage.